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donné est proportionnelle à la quantité de cet élément. On peut ainsi réaliser une analyse qualitative et
quantitative complète du Soleil en analysant son spectre.
Cette méthode a évidemment ses limites. Le Soleil s’avère essentiellement constitué à 99%
d’hydrogène H et d’hélium He et la quantité des autres éléments est donc relativement faible. En outre le
signal que l’on reçoit provient de la surface et il n’est pas évident a priori que le Soleil soit parfaitement
homogène. Comme il y a risque de résultats systématiquement biaisés, il importe de recouper cette
information par une autre source de données. Celle-ci est fournie par les météorites.
Les météorites
Les météorites – appelées erronément « étoiles filantes » dans le language courant – sont des roches
extraterrestres qui circulent dans le système solaire et sont éventuellement captées par l’attraction
terrestre. En traversant l’atmosphère, elles s’échauffent jusqu’à se volatiliser en surface. La partie interne
de la météorite peut être préservée et recueillie pour examen.
Il existe une grande variété de météorites parmi lesquelles on distingue trois grandes classes : les
chondrites, les achondrites et les météorites métalliques.
Les chondrites, les plus abondantes, ont une structure microscopique qu’on ne connaît dans aucune
roche terrestre : elles sont formées de chondrules qui sont des petites sphères (jusqu’à la dimension d’un
petit pois) en général remplies par un ou deux minéraux ou par du verre. Ces chondrules sont
enveloppées dans une matrice ,constituée de minéraux plus fins, souvent fragmentés. L’origine des
chondrules est encore débattue. Plusieurs hypothèses, non mutuellement exclusives, sont proposées :
goutelettes de liquides, condensat d’un gaz, résultat d’un réchauffement, ou produit d’impact. Les
chondrites ont une composition minéralogique complexe mais les minéraux principaux qui les constituent
sont en petit nombre et leur proportions varient dans des fourchettes étroites. On y distingue en moyenne
très schématiquement environ 40% d’olivine, 30% de clinopyroxène, 10% de plagioclase, 10-20% de
métal (alliage Fe-Ni), environ 6% de troïlite. Nous reviendrons dans le chapitre 2 sur les minéraux et leur
composition.
Les achondrites sont, comme leur nom l’indique, dépourvues de chondrules. Elles présentent les
mêmes structures que certaines roches magmatiques terrestres et doivent donc avoir cristallisé à partir de
liquides silicatés à haute température.
Les météorites métalliques sont constituées d’un alliage de nickel Ni et fer Fe (le Ni variant entre 4 et
20%) avec un peu de troïlite. L’examen au microscope montre que des lamelles de kamacite (alliage
pauvre en Ni) sont disposées dans la taenite (alliage riche en Ni) selon des plans cristallographiques bien
définis. Une telle structure, dite de Widmandsätten, se forme à l’état solide lors du refroidissement de
l’alliage Fe-Ni. Elle indique que l’alliage a été porté à des températures élevées (500°-750°C) et que le
refroidissement a été très lent (de l’ordre de 1° par million d’années).
Une catégorie intéressante de chondrite est constituée par les chondrites carbonées dont il n’existe
qu’un petit nombre d’exemplaires. Elles sont constituées principalement de serpentine, minéral résultant
de l’hydratation de l’olivine, contiennent une quantité considérable de composés organiques (en
particulier 5 des 25 acides aminés qui interviennent dans la constitution de la matière organique
vivante terrestre!) et, enfin, des teneurs relativement élevées en éléments chimiques à basse température
de volatilisation (par exemple le mercure Hg, le thallium Tl, l’indium In, et le bismuth Bi).
L’âge des météorites, déterminé par des méthodes isotopiques variées, est remarquablement homogène
quel que soit le type de météorites : 4,55 Ga (1 Ga = 1 milliard d’années). Elles ont été portées à des
températures très variables au moment de leur formation ou après. Les achondrites et les météorites
métalliques témoignent d’une évolution à des températures élevées. Les chondrites se sont formées en
deux stades au moins : l’un pour la formation des chondrules, l’autre pour l’agglomération de celles-ci
dans la matrice. Elles montrent aussi des indications d’un réchauffement postérieur de 50 à 70 Ma (1 Ma
= 1 million d’années) à leur formation. Les chondrites carbonées ont cependant échappé à tout
réchauffement sinon les molécules organiques qu’elles contiennent n’auraient pas résisté et se seraient
décomposées. La stabilité des composés organiques permet d’estimer qu’au cours de leur évolution elles
sont restées à des températures inférieures à 120°-150°C.
L’histoire thermique variée des météorites empêche de leur attribuer une origine unique. Elles ne
proviennent pas de l’éclatement d’une planète hypothétique, située entre Mars et Jupiter, dans la région