De la phrase simple à la phrase complexe
Examinons les phrases suivantes :
1- L’industrie cinématographique évolue rapidement.
2- L’entreprise voudrait bien augmenter son chiffre d’affaires dès l’année prochaine.
3- Les petites et les moyennes entreprises affrontent de sérieuses difficultés financières, l’Etat doit
intervenir de manière urgente.
4- L’entreprise a augmenté son chiffre d’affaires et les actionnaires étaient très satisfaits.
5- Les participants au colloque avancent que l’industrie cinématographique évolue rapidement
À partir des phrases du support, on peut déduire les notions suivantes :
Les traits définitoires de la phrase sont :
Une suite de mots délimitée par une majuscule initiale et par une ponctuation forte finale ;
La phrase est délimitée par deux pauses importantes et se caractérise par une intonation qui varie selon
son type ;
Une expression plus ou moins complexe offrant un sens complet ;
La phrase est une structure syntaxique qui associe un ensemble de syntagmes dans une unité
supérieure qui ne dépend syntaxiquement d’aucune autre. Autrement dit, la phrase n’a pas de fonction
grammaticale et constitue le cadre au sein duquel se détermine le réseau de relations (les fonctions
grammaticales).
En bref, la phrase est un assemblage de mots à la fois grammatical est sémantique. C’est une suite de
mots ayant un sens et obéissant à des règles grammaticales.
La proposition est un constituant de la phrase. Elle se compose d'un sujet et d'un groupe verbal.
On utilise le terme « propositions » pour identifier, dans les phrases complexes « les phrases
constituantes » soit enchâssées dans une autre phrase, soit combinées par juxtaposition ou
coordination.
Une phrase est dite simple lorsqu’elle se compose d’une seule proposition (un seul verbe conjugué).
Exemple : les phrases 1 et 2 du support.
Une phrase est dite complexe lorsqu’elle est formée de plusieurs propositions (au moins 2 propositions
= au moins 2 verbes conjugués). Exemple : les phrases 3, 4 et 5 du support.
Les procédés de la formation de la phrase complexe
Traditionnellement, les phrases complexes se distinguent selon leur mode de composition, c'est-à-dire
selon la façon dont les propositions sont agencées dans la structure globale de la phrase.
On distingue entre :
La juxtaposition : Il y a juxtaposition, lorsque la phrase complexe est formée d’une suite de deux ou
plusieurs propositions qui pourraient être considérées chacune comme autonome, qui sont
généralement séparées à l’oral par une pause et à l’écrit par un signe de ponctuation (, ; :), mais dont
le rapport n’est pas explicitement marqué par un mot de liaison.
La coordination : Il y a coordination, lorsque la phrase complexe est formée d’une séquence de
propositions juxtaposées dont la dernière au moins est reliée aux autres par un mot de liaison, qui peut
être soit une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car), soit un adverbe de liaison
(ainsi, aussi, par conséquent, pourtant, cependant, en effet, au contraire, en revanche, d’ailleurs,
d’abord, ensuite, puis, enfin, finalement, premièrement, etc.).
Exemples :
L’entreprise a augmenté son chiffre d’affaires et les actionnaires étaient très satisfaits.
Le marché du numérique évolue rapidement, donc la formation continue des salariés est indispensable.
L’Irak est attaqué par les États-Unis et ses alliés ; aussi les prix du pétrole flambent-ils.
La subordination : Il y a subordination, lorsque la phrase complexe est construite sur le rapport de
dépendance orientée entre une proposition dite subordonnée et une proposition dite principale ou
régissante. Les propositions sont généralement introduites par des termes marquant leur dépendance
par rapport à la principale : conjonction de subordination (que, quand, parce que, etc.).
Exemple :
L’Irak est attaqué par les États-Unis et ses alliés [si bien que les prix du pétrole flambent.]
[Comme la rentabilité promise était élevée], des fonds d’investissement ont acheté ces titres boursiers.
Le produit [que l’entreprise vient de commercialiser] attire beaucoup de clients.
La subordonnée relative
Support
1- L’entreprise qui vient de s’installer dans la région a un projet ambitieux.
2- Mon ami, qui vient d’être nommé hier, ne peut pas prendre la décision.
3- Quiconque arrive tôt commence son travail.
4- Qui va à la chasse perd sa place.
5- Le marché dont je t’ai parlé est attirant.
6- Appelez qui vous voudrez.
7- Présentez cette offre à qui vous voudrez.
8- Nous investirons où tu voudras.
9- La société où il est actionnaire est internationale.
10- La somme qu’il a empruntée est élevée.
11- Le colloque d’entrepreneuriat auquel il a participé était très bénéfique.
Synthèse
La subordonnée relative est reliée à la proposition principale par un pronom relatif simple (qui, que,
dont, où, quoi) ou composé (lequel, duquel, auquel, etc.).
Les principales subordonnées relatives sont :
La relative adjective (avec antécédent) qui est toujours complément de l’antécédent.
Les subordonnées relatives adjectives (SRA) dans notre corpus sont : 1-2-5-9-10-11
La SRA peut être déterminative ou explicative :
Déterminative lorsqu’elle est nécessaire pour le sens de la phrase, c’est-à-dire lorsqu’on ne peut pas la
supprimer. Ex : L’entreprise qui vient de s’installer dans la région a un projet ambitieux.
Explicative lorsqu’on peut la supprimer sans influer sur le sens de la phrase. Ex : Mon ami, qui vient d’être
nommé hier, ne peut pas prendre la décision.
- La relative substantive (sans antécédent) qui peut remplir différentes fonctions : sujet, COD, COI,
CCL…et qui est introduite par : qui, quoi, où, quiconque
Les subordonnées relatives substantives (SRS) dans notre corpus sont : 3-4-6-7-8
La fonction de la SRS dans chacune de ces phrases :
3 : sujet du verbe de la principale
4 : sujet du verbe de la principale
6 : COD du verbe de la principale
7 : COI ou COS
8 : CCL
2- Le mode dans la subordonnée relative
Le verbe de la subordonnée relative peut être à l’indicatif, au conditionnel, au subjonctif ou à
l’infinitif.
On emploie le mode indicatif quand on exprime un fait dont on considère la certitude. Exemple
:
- Mon ami, qui vient d’être nommé hier, ne peut pas prendre la décision.
- Les étudiants qui se sont montrés intéressés pourront participer au séminaire.
- Le produit que l’entreprise vient de commercialiser attire beaucoup de clients.
- Quiconque lit L’Alchimiste aura une bonne récompense.
Le conditionnel est utilisé dans une subordonnée relative pour exprimer un fait hypothétique, éventuel
ou imaginaire. Exemple : La société cherchait un ingénieur qui pourrait diriger la nouvelle équipe
technique.
Le verbe de la subordonnée relative se conjugue au subjonctif dans les cas suivants :
Quand elle exprime un but à atteindre, une intention ou une conséquence (en rapport avec le sens
du verbe principal). Exemple : L’entreprise cherche un salarié qui ait les compétences
fondamentales.
Quand elle exprime une restriction, notamment après le seul, le premier ou un superlatif relatif.
Exemple :
- Ce fournisseur est le seul à qui notre société puisse demander cette marchandise.
Le verbe de la subordonnée relative se met parfois à l’infinitif, sans sujet exprimé, quand il implique
l’idée de pouvoir, de devoir ou de falloir. Exemple :
- La société cherche un marché où commercialiser le nouveau produit.
Exercices d’application
1- Complète les phrases suivantes par le pronom relatif qui convient :
- L’amphi ….a lieu la conférence n’a pas pu accueillir tous les étudiants.
- Les économistes ……sont au programme cette année ne sont pas faciles à étudier, mais on pourra y
arriver avec les livres ……les étudiants de l’année dernières m’ont prêtés.
- Les statiques……tu as utilisées dans ton étude sont erronées.
- Les statistiques……ton étude est truffée sont erronées.
- Les offres……. l’article a parlé sont en hausse.
- L’ouvrage…… ..tu t’es référé n’était pas le bon.
- Le dernier bilan ………ils avaient si peur n’était finalement pas si mauvais.
- L’entreprise concurrente………. nous voulions tant ressembler a fait faillite ce mois-ci.
2- Détermine la subordonnée relative et sa fonction dans les phrases ci-dessous :
- Les problématiques auxquelles cet économiste fait référence sont celles des faillites du système
économique actuel.
- Quiconque baisse le prix attire trop de clients.
- Donnez cette remise à qui vous voudrez.
- L’offre dont je t’ai parlé était alléchante.
- Qui vole un œuf vole un bœuf.
- Je monterai mon projet où tu voudras.
- L’expert financier auquel ils ont fini par faire appel les a découragés.
- Choisissez qui vous désirez.
- Je suis ce qui renaît quand un monde est détruit. (V. Hugo)
- Je l’ai vu qui venait à notre rencontre.
- Ainsi reçoive un châtiment soudain/Quiconque ose pleurer un ennemi romain !
3- Conjugue le verbe de la subordonnée relative en temps convenable.
- Le lauréat que je (rencontrer) m’a parlé de son projet.
- La société voudrait inventer un produit qui (avoir) de la compétitivité sur le marché.
- Ce montant est le dernier acompte qu’il (pouvoir) payer.
- Mes voisins dont je (se plaindre) ont déménagé.
- Il voudrait acheter une maison à la campagne où (passer) les vacances.
Les subordonnées conjonctives
La complétive par « que »
1- Le jeune entrepreneur espère que son projet réussira. (Complétive par que- COD)
2- Que le client paye en temps utile est l’objectif de l’entreprise. (Complétive par que- sujet)
3- Le service commercial veillera à ce que l’étude du marché se fasse dans de bonnes conditions. (Complétive
par que- COI)
4- La crainte que le prix de la matière première soit élevé fait peur à la nouvelle petite entreprise. (Complétive
par que- CDN)
5- Son souhait est qu’il réussisse. (Complétive par que- Attribut de sujet)
6- Le directeur des ressources humaines est certain que l’intranet est efficace pour la communication interne
de la société. (Complétive par que- Complément d’adjectif)
7- Il est évident que la réunion a été annulée. (Complétive par que- Sujet réel)
La complétive interrogative indirecte
8- Le client demande au magasinier quand il va recevoir la marchandise. (complétive interrogative indirecte-
COD)
9- Je veux savoir lequel de ces modèles les consommateurs préfèrent. (complétive interrogative indirecte-
COD)
10- Je me demande si vous êtes intéressés par cette formation. (complétive interrogative indirecte- COD)
11- Je ne sais pas qui a fait ce travail excellent. (complétive interrogative indirecte- COD)
La complétive infinitive
12 - Le responsable entend les salariés discuter dans la salle des réunions. (complétive infinitive-COD)
13- Ce fonctionnaire laisse toujours traîner ses affaires dans le bureau. (complétive infinitive-COD)
14- J’entends souvent débiner des bêtises autour de moi. (complétive infinitive-COD)
15- Le patron regarde les grévistes protester dans la cour. (complétive infinitive-COD)
La complétive infinitive assume toujours la fonction de COD.
Le sujet de la complétive infinitive peut être explicite (12-13-15) ou implicite (14).
Synthèse
Les propositions complétives sont des propositions subordonnées qui se substituent, selon des règles
bien déterminées, à des groupes nominaux. C’est pourquoi on les appelle parfois des substantives étant
donné qu’elles sont assimilables à des noms qui peuvent être des compléments du verbe (COD ou
COI), sujet, attribut, complément de nom et d’adjectif…
En nous basant sur le mécanisme syntaxique mis en jeu pour sa formation, la proposition complétive
peut avoir trois formes :
Construction conjonctive (la complétive par que) : dans ce cas, la subordonnée complétive est reliée à
la proposition principale par la conjonction « que » (Exemples : 1→7)
Construction interrogative : on peut établir une subordination sous forme d’une complétive
interrogative, dite interrogative indirecte. (Exemples : 8→11)
Construction infinitive : la subordonnée infinitive a pour noyau un verbe à l’infinitif dont le sujet est
toujours différent de celui de la proposition principale. (Exemples : 12→15) (Les deux verbes ont 2
sujets différents)
La subordonnée infinitive caractérise les verbes de perception tels voir, apercevoir, écouter, entendre,
sentir, regarder… et les présentatifs : voici et voilà.
La subordonnée complétive peut avoir toutes les fonctions du GN :
- COD (Exemple : P1)
- COI (Exemple : P3)
- Sujet de la proposition principale (Exemple : P2)
- Attribut du sujet (Exemple : P5)
- Complément de nom (Exemple : P4)
- Complément d’adjectif (Exemple : P6)
- Sujet réel (Exemple : P7)
La complétive interrogative indirecte occupe la fonction de COD du verbe dont elle dépend.
La complétive infinitive occupe toujours la fonction de COD du verbe dont elle dépend.
Le mode de la subordonnée complétive se détermine en fonction de la classe sémantique à laquelle
appartient le verbe (et même le nom et l’adjectif) de la proposition principale.
On emploie le mode indicatif après les verbes qui expriment dans une phrase affirmative :
- une déclaration (dire, annoncer, affirmer, déclarer, rapporter, expliquer, etc.) ;
- un jugement (penser, croire, estimer, considérer, juger, trouver, etc.) ;
- une connaissance (savoir, être au courant, être certain, apprendre, etc.)
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