QUESTIONS CLÉS DE L’UTILISATION DES TERRES, CHANGEMENT D’AFFECTATION DES TERRES ET FORESTERIEAXÉES SUR LES PERSPECTIVES DES
PAYS EN DÉVELOPPEMENT
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QUESTIONS CLÉS DE L’UTILISATION DES TERRES, CHANGEMENT D’AFFECTATION DES TERRES ET FORESTERIEAXÉES SUR LES PERSPECTIVES DES
PAYS EN DÉVELOPPEMENT 9
exigences et d’autres exprimées dans les accords de Marrakech
ont constitué des défis pour les décideurs politiques de toutes
les Parties3.
Les Accords de Marrakech limitent également les activités
admissibles de l’UCATF au boisement et au reboisement
(B/R)4 au titre du MDP. Le MDP, l’un des trois mécanismes
flexibles du Protocole de Kyoto, permet aux projets de
réduction d’émissions (ou absorption) dans les pays en
développement de gagner des crédits de réduction certifiée
d’émissions (CER). Ces CER se négocient et peuvent être
vendues et utilisées par les pays développés pour atteindre une
part de leurs objectifs de réduction d’émissions au titre du
Protocole de Kyoto. La limitation des activités de l’UCATF a
été longuement discutée par les Parties, car le MDP était un
nouveau mécanisme de marché.
Sous les Accords de Marrakech, le recours aux crédits
résultant d’activités de boisement et reboisement au titre du
MDP était plafonné au cours de la première période
d’engagement du Protocole de Kyoto (2008-2012) pour les
pays de l’annexe I à 1 % de leurs émissions de 1990, multiplié
par cinq5.
Une proposition sur « la réduction de la déforestation dans
reste des incertitudes signifiantes quant au potentiel réel
d’atténuation des activités dans l’article 3.4 ainsi que des de
limites.
2.1.3 La septième Conférence des Parties (COP) 7 (2001)
Les Accords de Marrakech, adoptés à la 7e COP, ont fourni
le « guide de règlements » pour le Protocole de Kyoto. Les
Accords de Marrakech donnent une définition du terme «
forêt » avec des séries de seuils (encadré 1). Chaque Partie
doit définir les seuils nationaux à utiliser durant la première
période d’engagements (2008-2012). Cette décision, que
chaque partie doit prendre individuellement, a une grande
influence sur le potentiel d’atténuation de chaque pays. Il
peut y avoir différents écosystèmes forestiers dans un même
pays mais la définition de la forêt pour le Protocole de Kyoto
doit être unique et applicable pour tout le pays.
Supposons qu’un pays a deux écosystèmes : des savanes et
forêts humides et qu’une certaine dégradation du couvert
arboré ait commencé avant 1990. La définition des seuils
forestiers (couverture forestière, hauteur des arbres et surface
minimale) mettra à disposition plus ou moins de terres
éligibles pour des projets futurs de B/R au titre du MDP. Ces
Encadré 1 ; Dénitions clés de la CCNUCC en rapport avec l’UCATF
On entend par forêt une terre d’une supercie minimale comprise entre 0,05 et 1,0 hectare portant des arbres
dont le houppier couvre plus de 10 à 30 % de la surface (ou ayant une densité de peuplement équivalente) et
qui peuvent atteindre à maturité une hauteur minimale de 2 à 5 mètres. Une forêt peut être constituée soit de
formations denses dont les divers étages et le sous-bois couvrent une forte proportion du sol, soit de forma-
tions claires. Les jeunes peuplements naturels et toutes les plantations composées d’arbres dont le houppier
ne couvre pas encore 10-30 % de la supercie ou qui n’atteignent pas encore une hauteur de 2 à 5 mètres
sont classés dans la catégorie des forêts, de même que les espaces faisant normalement partie des terres
forestières qui sont temporairement déboisés par suite d’une intervention humaine telle que l’abattage ou de
phénomènes naturels mais qui devraient redevenir des forêts ;
On entend par boisement la conversion anthropique directe en terres forestières de terres qui n’avaient pas
porté de forêts pendant au moins 50 ans par plantation, ensemencement et/ou promotion par l’homme d’un
ensemencement naturel ;
On entend par reboisement la conversion anthropique directe de terres non forestières en terres forestières
par plantation, ensemencement et/ou promotion par l’homme d’un ensemencement naturel sur des ter-
rains qui avaient précédemment porté des forêts mais qui ont été convertis en terres non forestières. Pour la
première période d’engagement, les activités de reboisement seront limitées au seul reboisement de terres qui
ne portaient pas de forêts à la date du 31 décembre 1989.
Source : FCCC/CP/2001/13
3 D’autres demandes importantes pour les Parties non visées à l’annexe I sont la création d’une Autorité nationale désignée, et la demande de dénir comment prouver le dével-
oppement durable dans /pour le MDP.
4 Boisement et reboisement réfèrent au renforcement de l’absorption par des puits par la plantation d’arbres sur des terres non-forestières et sont des activités admissibles dans le
MDP (B/R au titre du MDP). Les modalités, procédures et l’admissibilité des B/R au titre du MDP sont règlementées par des décisions stipulées en annexe 5.
5 Bien qu’un plafond pour les activités de B/R fut introduit, à ce jour seulement quelques projets ont été soumis et le plafond de 1 % ne sera probablement par atteint à la n de la
première période d’engagement.
Les activités de l’UCATF sont essentielles pour atteindre
l’objectif général de la CCNUCC pour éviter « une inter-
férence dangereuse » avec le système climatique mondial. Les
clauses de la CCNUCC stipulent qu’il sera nécessaire
d’appliquer des politiques qui « couvrent toutes les sources,
puits et réservoirs de GES (gaz à effet de serre) (CCNUCC,
1992, article 3.3). La Convention traite cinq secteurs
considérés comme des sources d’émissions anthropiques : les
processus industriels, l’énergie, l’agriculture, les déchets et
l’UCATF.
L’article 4 définie les engagements pris par les Parties pour
atténuer les changements climatiques. Ces engagements
prennent en compte les responsabilités communes mais
différenciées des Parties et la spécificité de leurs priorités
nationales et régionales de développement, de leurs objectifs
et de leur situation. L’article 4 réfère également aux engage-
ments en relation avec le secteur de l’UCATF, comme «
établir, mettre en œuvre, publier et mettre régulièrement à
jour des programmes nationaux » de mesures visant à atténuer
les changements climatiques en tenant compte des émissions
anthropiques par leurs sources et de l’absorption par leurs
puits de tous les GES (§1 a). Il y a également des engage-
ments pour promouvoir la gestion durable, et la coopération
en renforcement de l’absorption par les puits et réservoirs de
tous les GES, comprenant la biomasse, les forêts et les océans
et d’autres écosystèmes terrestres, côtiers et marines (§ 1 d).
2.1 Événements marquants du processus
2.1.1 Discussions initiales
Les discussions initiales au titre de la Convention liées à
l’UCATF, étaient concentrées sur les inventaires des GES. Les
questions préoccupantes étaient : comment compiler les
données (grande difficulté pour les pays pauvres qui n’ont pas
accès à l’imagerie par satellite, aux inventaires ou données
historiques), et comment estimer de façon adéquate – à base
de ces données – les émissions et les absorptions par les puits.
Durant les négociations qui ont menées au Protocole de
Kyoto en 1997, beaucoup de pays ont souligné l’importance
d’inclure les puits et les émissions de l’UCATF dans les
engagements du Protocole, surtout qu’il fallait discuter les
définitions, le calendrier et l’objectif. Cependant, les ques-
tions en relation avec l’UCATF étaient considérées comme
trop complexes et le manque de preuves scientifiques a
augmenté la difficulté durant les négociations.
2.1.2 Adoption du Protocole de Kyoto (1997)
Au titre du Protocole de Kyoto, les Parties visées à l’annexe
I2 ont accepté des objectifs quantifiés de limitation et de
réduction des émissions (QUELRO) et des activités de
l’UCATF sont éligibles pour atteindre ces objectifs. Les
Parties visées à l’annexe I doivent rendre compte et quantifier
leurs émissions et absorptions par les puits dans le secteur de
l’UCATF, comme faisant partie de leur potentiel pour remplir
leurs engagements. L’article 3 du Protocole de Kyoto dans
deux paragraphesdéfinit les activités de l’UCATF possibles,
avec les différents traitements méthodologiques et de
transmission de données :
• article 3.3 se réfère au boisement, reboisement et à la
déforestation, qui sont obligatoires pour toutes les Parties
visées à l’annexe I ;
• article 3.4 se réfère à des activités supplémentaires
volontaires liées aux changements dans les émissions de
GES par des sources et absorptions par des puits dans les
sols agricoles et du fait du changement de l’affectation des
terres et de la foresterie. À la fin de 2006, les Parties ayant
des engagements au titre du Protocole de Kyoto devaient
se nt décider quelles activités de l’article 3.4, ils allaient
utiliser pour remplir leurs engagements dans le cadre de
l’atténuation.
Ces clauses ont soulevé de nouvelles questions et thèmes de
discussions car les parties devaient voir dans les détails quelles
activités étaient qualifiées pour faire l’objet d’une transmis-
sion de données et pour servir de mesure pour atteindre les
engagements et les détails sur les points de transmission de
données. Par conséquent, l’Organe subsidiaire de conseil
scientifique et technologique (SBSTA) de la CCNUCC a
demandé – durant sa huitième session en 1998 – au GIEC de
préparer un rapport d’évaluation des implications scienti-
fiques et techniques de la séquestration de carbone dans le
cadre de l’UCATF.
Ce rapport spécial du GIEC sur l’UCATF, publié en 2000,
examine la circulation du carbone entre l’atmosphère et les
cinq différents « compartiments » (la biomasse aérienne, la
biomasse souterraine, la litière, les débris ligneux et le carbone
organique des sols) et comment le changement de réserves de
carbone se fait au cours du temps (GIEC 2000). Bien que le
rapport spécial du GIEC clarifie beaucoup de questions, il
2. LES ACTIVITÉS DE L’UCATF AU TITRE DE LA CONVENTION ET SON
PROTOCOLE DE KYOTO
2 La distinction entre les Parties visées à l’annexe I (c’est-à-dire les pays développés) et les Parties non visées à l’annexe I (c’est-à-dire les pays en développement) est conforme
au titre de la Convention. Au titre du Protocole de Kyoto, les pays avec des engagements de restriction ou de limitation d’émissions quantiées (38 pays développés et des
pays en transition) appartiennent à l’annexe B. Avec le temps, les termes ont été utilisés de façon interchangeables. Quand on parle dans ce document de pays de l’annexe B
du Protocole de Kyoto, le terme Parties visées à l’annexe I est utilisé. Les Parties non visées à l’annexe I (NAI) n’ont pas d’engagements de restriction ou de limitation d’émissions
quantiées au titre du Protocole de Kyoto et ne sont pas incluses dans l’annexe B.