Observation comparée de deux poèmes : Pierre de Ronsard et Marie Aubinais
1- Le poème de Pierre de Ronsard, Contre Denise sorcière:
Mise en évidence de ce qui fait peur dans ce texte. Un personnage qui fait peur :
La lune « fouette » les nuages : c’est violent et la scène se passe lors d’une nuit où il y a du vent.
Il fait nuit, il n’y a pas un bruit : l’atmosphère est angoissante. (v.8-9)
v20-25 : « l’horreur des cimetières », « hanter », « morts », « tombeau » : on est en présence
du champ lexical de la mort. Le champ lexical de la peur est également présent : « frayeur »,
« craignant », « tremblant », « peur ». Tout le monde a peur d’elle : les hommes, mais aussi les
animaux : « loups », « chiens » et la nature même « fleuves ». (v.15-19)
La sorcière est décrite comme une empoisonneuse : « poison » (V.35). Elle fabrique ses
poisons avec des « herbes venimeuses » (v.5-6). Les gens pensent que Denise va dans les
cimetières réveiller les morts à l’aide d’incantation magiques (formules magiques, sortilèges)
(v.20-25).
Elle accentue par sa présence et ses maléfices la peine des gens qui souffrent (v.26-29)
Bilan : ce poème dresse le portrait d’une femme représentée comme un monstre
effrayant : elle est maléfique, morbide, terrifie les villageois avec ses potions et ses
sortilèges.
2- Le poème de Marie Aubinais, "Drôle de bonne femme"
Il s'agit d'une représentation comique de la sorcière:
- Elle s'appelle "Marie-Mémère", c'est un surnom à la fois moqueur et affectueux,
- Elle a un "gros derrière", cela fait toujours rire de parler de fesses.
- Elle a des "sales manières": c'est plutôt gentil comme terme, dit qu'elle est mal élevée mais
d'une manière plutôt douce et moqueuse.
- Elle prépare des potions bizarres mais avec des ingrédients peu effrayants: crapaud, ver de
terre, araignée.
-Elle part dans tous les sens avec son balai.
- Elle va voir ses "commères": c'est un terme familier qui la désigne comme des vieilles grand-
mères qui vont papoter.
Leçon: les niveaux de langue
Bilan: ce poème présente une sorcière qui n'est pas franchement effrayante, de manière
comique en utilisant un langage plutôt familier
Bilan général de la séance sur la représentation de la sorcière en poésie:
Autrefois, les sorcières étaient présentées comme des monstres effrayants, les gens
croyaient en leur existence et étaient vraiment persuadés de leur capacité à nuire. Cela se
répercute sur l'écriture poétique : Pierre de Ronsard dépeint une femme maléfique, morbide,
qui terrorise le poète et les villageois. De nos jours, nous ne croyons plus aux sorcières et avons
adouci sa représentation, à tel point que c'est devenu un personnage comique et attachant.