
MAÎTRISE DE LA CONSOMMATION D’EAU ET DES REJETS DES IAA ______________________________________________________________________________
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F 1 450 − 2© Techniques de l’Ingénieur, traité Agroalimentaire
1. Intérêt d’une gestion
globale de l’eau
1.1 Réduction et maîtrise des coûts
Le présumé paradoxe que constitue la conciliation du développe-
ment économique et de la préservation de l’environnement est à
présent couramment admis comme la base d’un développement
durable et, de ce fait, promu tant par les pouvoirs publics que par les
industriels. Il est possible de faire de l’environnement un atout, un
facteur de développement économique. La gestion de l’eau doit
ainsi se réaliser au cœur des systèmes de production, afin non seu-
lement de minimiser mais, également, de maîtriser les dépenses.
Afin d’aboutir, pour un établissement, à des solutions d’épuration
qui soient et demeurent techniquement fiables et financièrement
acceptables, il convient de maîtriser au maximum les débits et les
flux générés dans les ateliers de l’usine. Cela se traduira également
par une maîtrise plus forte des procédés de fabrication et par une
réduction des coûts de production (pertes en matières premières,
facture d’eau...).
Les aménagements qui peuvent être réalisés ne nécessitent
d’ailleurs pas forcément de gros budgets. La mise en commun des
compétences de chacun, un examen attentif des procédés et des
pratiques de production induisant des modifications de circuits ou
de matériels, ainsi que la formation du personnel à de bonnes prati-
ques, conduisent à des améliorations sensibles.
Sur les sites anciens, les industriels doivent intégrer cette
réflexion pour toute modernisation, toute extension d’atelier, en fai-
sant appel aux meilleures technologies disponibles ; l’implantation
des nouvelles unités doit être conçue en envisageant tous les procé-
dés « sobres » possibles.
■Facture d’eau
La diminution des consommations d’eau dans le cas d’un raccor-
dement à un réseau de distribution public se traduit par une réduc-
tion de la facture d’eau. L’impact est d’autant plus important que le
prix de l’eau de ville a régulièrement augmenté ces dernières
années et poursuivra sans doute sa progression dans le futur.
■Redevances
Les redevances « Pollution » des agences de l’eau sont basées sur
des coefficients spécifiques qui sont en fait des ratios de polluants
ramenés à la production. Plus le flux polluant sera faible, plus fai-
bles seront ces coefficients spécifiques, ce qui se traduira d’emblée,
à activité égale, par une réduction des redevances « Pollution ».
De même, dans le cas d’un prélèvement direct, la diminution des
consommations d’eau permet une économie sur la redevance
« Prélèvement ».
Dans le cas d’un rejet au réseau communal, la réduction des flux
polluants générés verra également la réduction des redevances
d’« Assainissement ».
■Coûts de stockage et de traitement des déchets
Les coûts de traitement, mais, aussi, de mise en décharge des
déchets sont également en pleine croissance. A l’échéance de 2002,
les envois en décharge de déchets non ultimes ne seront de toute
façon plus possibles.
La réduction et la maîtrise des productions des déchets condui-
sent à des économies grâce à la réduction de gaspillages de matiè-
res premières et de produits finis, mais également grâce à la
récupération, au recyclage, à la valorisation des déchets, lorsque
cela est possible, et à la rationalisation de leur stockage et de leur
élimination, lorsqu’ils ne sont pas récupérables.
■Coûts du traitement des eaux résiduaires
Si un industriel s’oriente vers une solution curative plutôt que
vers une solution préventive, il lui faudra construire et entretenir des
ouvrages d’épuration. Or, une station d’épuration, outre le fait qu’il
s’agit d’un investissement improductif, est un outil qui coûte cher et
dont l’exploitation demande beaucoup d’attention.
La réduction des pollutions et des flux hydrauliques pourra per-
mettre la maîtrise des coûts d’investissement et évitera ainsi
l’implantation ou l’extension d’un dispositif d’épuration en cas
d’augmentation de production.
D’importantes économies peuvent être réalisées sur les coûts
d’exploitation : maintenance, main-d’œuvre, consommables, pro-
duits, énergie, traitement et destination des boues.
1.2 Respect des contraintes
environnementales
Tout industriel est directement concerné par le problème, parce
que le législateur l’a rendu responsable des déchets et des rejets
qu’il produit ainsi que des dommages que ceux-ci peuvent causer à
l’environnement, même s’il en a délégué l’élimination à un tiers.
■Exigences réglementaires
Dans le cas de rejets au milieu naturel, les exigences régle-
mentaires de plus en plus poussées [1] [2] contraignent les indus-
triels à mettre en œuvre des dispositifs d’épuration de plus en plus
sophistiqués et de plus en plus coûteux. L’arrêté du 2 février 1998
(cf. [Doc. F 1 450]) précise les nouvelles dispositions en matière de
rejets pour les installations classées soumises à autorisation.
Lorsque l’entreprise est soumise à simple déclaration, ce sont les
arrêtés types généraux ou relatifs à son secteur d’activité qui font foi.
Enfin la loi sur l’eau de 1992 (cf. [Doc. F 1 450]) définit un certain
nombre de conditions et s’applique notamment pour les établisse-
ments non classés. Il apparaît, en particulier, qu’aucun établisse-
ment ne peut envoyer ses eaux usées au milieu naturel sans
traitement ou, tout au moins, sans y être autorisé.
Dans le cadre d’un raccordement au réseau public, la maîtrise des
rejets d’un établissement peut permettre la mise en conformité par
rapport aux exigences des conventions de raccordement, une effica-
cité accrue des prétraitements et, éventuellement, une révision des
clauses techniques de la convention et de leur incidence financière.
■Anticipation des évolutions réglementaires
Le choix entre un investissement au cœur des procédés et un trai-
tement final doit également prendre en compte l’évolution possible
de la réglementation. Un changement réglementaire intervenant
pendant la durée de l’amortissement pourra compromettre la renta-
bilité d’un traitement curatif plutôt que préventif. La mise en place
de nouveaux seuils réglementaires pourrait aboutir à rendre obso-
lète le traitement choisi ou, tout au moins, nécessiter l’application
d’un traitement supplémentaire.
■Accès aux normes de management environnemental
Les actions de gestion préventive des eaux usées s’inscrivent par-
faitement dans une démarche de management environnemental et,
à ce titre, constituent une solide base de départ pour un accès à la
norme ISO 14001 ou au règlement Éco-audit (cf. [doc F 1 450]).
Parution : mars 2000 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200050041 - enilv // 185.81.55.34
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