Projet/ONG ESPOIR « Appui au Renforcement des Capacités de Résilience des Agriculteurs Familiaux Face au Dérèglement Climatique » Page 5/44
RESUME DU PROJET
I. Contexte.
Le Tchad fait partie des pays les moins avancés, à faible revenu et à déficit vivrier. Grâce à la
production pétrolière, démarrée en 2003, le PIB/hbt a plus que triplé en 10 ans, et atteint 690 USD en
2011. Cependant, le taux de croissance du PIB en prix constants évolue en dents de scie, oscillant au
cours des 3 dernières années entre 13 et 1,8% et les indicateurs de pauvreté et d'insécurité
alimentaire restent très élevés : (i) Le Tchad occupe le 187ème rang/189 des pays à IDH d’une
valeur de 0,401 (IDH – 2018) notamment l’atteinte du niveau moyen dans trois dimensions
fondamentales du développement humain (vie longue et en bonne santé, connaissance et niveau de
vie décent) ; (ii) Il occupe le 160ème rang/189 pays à Indice d’inégalité Genre de 37,7%
notamment les inégalités entre hommes et femmes dans trois dimensions (santé, autonomisation et
marché de travail); (iii) L’Indice de pauvreté est au taux de 85,7% notamment le pourcentage des
populations dont la pauvreté est multidimensionnelle ; (iv) L'indice global de la faim (GHI-2018),
estimé à 28,3%, reste très alarmant et; (v) Environ 41,5% de la population, localisés majoritairement
dans la bande sahélienne, sont en situation d'insécurité alimentaire sévère ou modérée avec des
conséquences d’exode des bras valides (jeunes).
La zone d'intervention retenue, située en zone soudanienne frontalière à la bande sahélienne, fait
partie des zones les plus touchées par l'insécurité alimentaire et par la vulnérabilité structurelle dans le
pays. Les ménages ruraux (86% de la population dont 83% sédentaires), ont comme première activité
la production de céréales (sorgho, berberé, riz, mil) pour satisfaire leurs besoins alimentaires et
constituer une réserve pour la période de soudure. En contre saison, ils s'adonnent à d'autres activités
pour compléter leurs besoins alimentaires et monétaires. Leur stratégie d'adaptation et de résilience se
traduit par la diversification des activités et des sources de revenus par: (i) Développement de cultures
pluviales complémentaires aux céréales (niébé, sésame, gombo); (ii) Développement des cultures
maraichères en décrue et contre saison ; (iii) Cueillette de fruits et feuilles des plantes sauvages ; (iv)
Petite transformation (galettes, gâteaux, pate alimentaire, pate d’arachide, boulettes de sésame,
beignets de niébé, riz, mil) ; (v) Vente de la force de travail (HIMO) ; (vi) Exode pour les jeunes et les
hommes ne trouvant pas de revenus durant cette période.
II. JUSTIFICATION.
La réduction de la vulnérabilité passe par l'amélioration de la résilience des systèmes agricoles face
aux aléas agro-climatiques. Cette amélioration repose sur les piliers principaux suivants: (i) La
sécurisation de la production par rapport aux risques climatiques en améliorant les techniques
culturales et l'utilisation de variétés mieux adaptées; (ii) L'amélioration des capacités de stockage et la
constitution de stocks pour la soudure; (iii) La diversification d'activités économiques rentables en
contre saison ; (iv) La promotion des pratiques d’élevage résilient ; (v) la protection de l’environnement
et la Gestion Rationnelle des Ressources Naturelles et ; (vi) la promotion des activités d’appui à la
production notamment les AGR d’origine Agro-Sylvo-Pastorale et halieutique.
Une des raisons principales du présent Projet sera donc d'augmenter durablement les productions
agricoles en pluviale, décrue et contre saison, en réduisant les risques liés aux changements
climatiques (CC), et d'appuyer la diversification des sources sûres de revenus. Pour des raisons
d'efficacité, le Projet cible des activités jugées plus déterminantes par les petits producteurs familiaux
et ayant un effet de levier important pour entraîner l'amélioration significative de la résilience des
systèmes agricoles et des ménages ruraux en particulier face aux CC.
Outre la sécheresse dont l'intensité et le cycle sont plus ou moins réguliers, ces dernières années, les
CC sont particulièrement marqués au Tchad par une grande variabilité intra et interannuelle du régime
pluviométrique, une alternance sécheresse-inondation parfois à l'intérieur de la même saison et une
tendance à l'élévation de la température. La vulnérabilité des petites exploitations familiales et de leurs
systèmes de production aux CC, apparait de plus en plus, comme un facteur contraignant dans la
lutte contre l'insécurité alimentaire, la nutrition et la pauvreté.
Ceci justifie l'orientation du projet qui est de mettre en œuvre des actions spécifiques pour adapter les
systèmes agricoles aux CC et plus particulièrement des activités qui permettent d'améliorer les
capacités d'adaptation pour réduire les risque liées à ces CC.
Le présent Projet est entièrement aligné sur les stratégies nationales, entre autres: (i) le Plan
national de développement (PND); (ii) le Schéma directeur agricole (SDA); (iii) le Programme d'action
national de lutte contre la désertification (PAN/LCD) ; (iv) le Programme d'action national d'adaptation
aux changements climatiques (PANA).