et 42 % des adultes.
Le secteur minier a lourdement pâti du déclin de la production pétrolière après la sécession du Sud-Soudan. Le
gouvernement a redoublé d’efforts pour intensifier la production, de 117 900 barils par jour en moyenne à
180 000 d’ici la fin 2012, en augmentant les taux de récupération[1] dans les gisements existants et en
exploitant un nouveau champ pétrolifère (Al-Rawat). L’or s’est imposé comme l’un des principaux produits
d’exportation, en ayant contribué aux recettes d’exportation pour 1.5 milliard de dollars (USD) en 2011, en
hausse par rapport aux 0.45 milliard USD enregistrés en 2010. Les recettes provenant des exportations d’or
devraient doubler en 2012. Les activités d’extraction informelle de l’or et leur impact sur l’environnement
suscitent toutefois une inquiétude croissante. Plus de 200 000 travailleurs pratiqueraient ce genre d’activité
dans des camps dépourvus d’installations, même rudimentaires.
Le secteur industriel, activité minière incluse, a pesé pour 20.3 % du PIB en 2011, une part qui devrait reculer à
15.9 % en 2012, sur fond de baisse de la production pétrolière et des activités de traitement qui s’y rapportent.
La valeur ajoutée manufacturière a progressé de 10.8 % en 2011 grâce au regain des activités de traitement du
sucre et du ciment. Le gouvernement poursuit ses mesures d’incitation fiscale et autres pour attirer les
investissements intérieurs et étrangers dans le secteur manufacturier, en phase avec la stratégie de
diversification engagée. Les exportations de produits manufacturiers devraient atteindre 10 % du total des
exportations d’ici 2013. Ayant bénéficié de 130 millions USD d’investissements en provenance des États arabes
du Golfe en 2011, l’usine de ciment Barbar devrait en produire 1.7 million de tonnes par an.
Le secteur de la construction continue de se développer, tiré par le développement des infrastructures liées aux
services publics engagé par le gouvernement dans le cadre des accords de paix du Soudan oriental et du
Darfour (Doha). En outre, les efforts des autorités pour poursuivre la reconstruction dans d’autres régions en
conflit, notamment dans les États du Nil bleu et du Kordofan méridional, devraient soutenir la croissance de ce
secteur.
La contribution du secteur des services dans le PIB a augmenté, de 42.8 % en 2010 à 44.6 % en 2011, une
progression qui s’explique en partie par la contraction de l’industrie et par l’essor des services financiers, qui se
poursuit. Pour autant, la part du commerce de gros et de détail et des télécommunications dans les services a
reculé à cause de la perte démographique et de la hausse des impôts sur les bénéfices des sociétés de
télécommunication.
La demande intérieure, qui englobe également la consommation et l’investissement publics et privés, s’est
contractée en 2011 sous l’effet de la sécession du Sud-Soudan qui a entraîné une perte de 75 % des revenus
pétroliers et de 20 % de la population. La consommation et l’investissement privés devraient continuer de se
replier en 2012-13 sous le coup des lourdes répercussions induites par les ajustements post-sécession et des
risques politiques engendrés par la persistance des conflits armés. De 7.5 % du PIB en 2011, le déficit du compte
courant devrait se creuser à 10.5 % en 2012. Afin de juguler la croissance des importations, le gouvernement a
introduit toute une série de mesures, au nombre desquelles l’interdiction d’importer des produits de luxe et
l’imposition d’une taxe comprise entre 50 et 100 % sur 18 produits de consommation importés.
Il est néanmoins à craindre que les ajustements budgétaires, axés sur la réduction des dépenses et
l’augmentation des impôts, ne nuisent gravement à la prestation de services en faveur des populations
défavorisées et aux perspectives de croissance à long terme. Les transferts fédéraux aux gouvernements d’État,
principal outil de financement des prestations de services dans le cadre de la décentralisation, n’ont représenté
que 3.3 % du PIB en 2011, moins que les 4.1 % inscrits au budget.
L’action de la politique économique a été affectée en 2011 par les problèmes qui ont suivi la sécession,
notamment par les différends concernant la zone pétrolifère d’Abyei et d’autres tracés frontaliers, par la perte
des recettes pétrolières et par les répercussions de ce manque à gagner sur le budget public, les réserves et le
taux de change. Face à ces défis, le gouvernement du Soudan a introduit des mesures d’austérité et
d’assainissement budgétaire, ainsi que des mesures de promotion des exportations non pétrolières. Il est
également toujours en pourparlers avec le gouvernement du Sud-Soudan sur le montant des frais de transport
du pétrole sud-soudanais qui transite par le Soudan.
Dans le cadre d’un plan quinquennal de 2011-16, le parlement a adopté un programme de stabilité économique
de trois ans (2011-14) après la sécession du Sud-Soudan. Ce programme vise à faciliter la diversification
économique du pays, en dehors de la production pétrolière, pour procurer de la croissance par l’agriculture et
les industries manufacturières, et prévoit des mesures de sécurité sociale en conséquence. À court terme, ce
programme s’attachera à stabiliser l’économie, à promouvoir l’autosuffisance en produits de base, à renforcer le
rôle du secteur privé et à créer des emplois.
[1] Rapport entre la part de pétrole que l’on peut récupérer dans un gisement et la totalité du pétrole qu’il