VIVRE AU MILIEU DES RUINES : HISTOIRE POUR UN AVENIR PLUS VIBRANT - LLEWELLYN VAUGHAN-LEE

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VIVRE AU MILIEU DES RUINES :
HISTOIRE POUR UN AVENIR PLUS VIBRANT
LLEWELLYN VAUGHAN-LEE
Je voudrais raconter une histoire sur la fin du monde.
Pas la fin du monde tel que nous le connaissons, un monde fait de
supermarchés et de bagnoles, de voyages en avion et de pizzas.
Mais la fin d'une lumière qui a animé l'humanité pendant des millénaires. La
lumière qui produit l'étincelle dans les yeux d'un enfant et les rêves d'un ado.
La lumière qui fait jaillir une symphonie ou éclore un poème haïku.
C'est la lumière qui nous a guidés dans nos longues migrations à travers les
continents en nous encourageant à découvrir ce qui se trouve au-delà de
l'horizon, en nous suggérant la création de symboles, et, pour les plus
téméraires, celle qui les a entraînés dans une profonde méditation et dans des
lieux de silence et de vide bien au-delà du mental et ses pensées.
La lumière qui était un don des dieux voire volée aux dieux au gré de la
mythologie de chacun.
Ici, sur cette planète, cette lumière des dieux se fondait avec celle de la
Terre, que les alchimistes ont appelé
lumen naturae
. La lumière terrestre a
été la source d'une multitude de formes de vie, depuis des organismes
microscopiques qui ont fait leur apparition, il y a plus de trois milliards et demi
d'années, en passant par la beauté des ailes dun papillon, le cri dun chat-
huant ou le parfum d’une fleur de jasmin.
Grâce à cette lumière, la création a dansé, chanté et prolifé d'une myriade
de façons et exprimé l'unité toujours changeante et évolutive de la vie.
Et lorsque la lumière d'en bas s'est unie à la lumière d'en haut, la conscience
humaine est née.
Cette rencontre et cette union s’accompagnaient d'une convention, également
connue sous les termes d'Instructions originelles : le but de cette conscience
en éveil était de connaître et de louer ce qui est sacré dans la création, de
vivre dans la prière et dans l'action de grâce.
Il en a été ainsi pendant des milliers d'années, alors que nous arpentions la
Terre, chantions ses cantiques, et apprenions à prier de diverses façons.
Nous faisions tous partie intégrante d'un seul Être vivant qui parlait et qui
chantait avec d'innombrables voix. Nos rêves étaient entrelacés, nos vies en
harmonie.
Mais alors, de génération en génération, la majeure partie de l'humanité a
oublié. Nous avons oublié cet accord primordial. Nous avons oublié comment
le modèle de la création s’intégrait à la fois dans la Terre et dans nos propres
âmes. Nous avons oublié que tous, nous faisons partie intégrante d'un unique
Être vivant, entier et sacré. Nous avons commencé à suivre notre propre voie,
en nous pensant et croyant séparés du monde qui nous entoure, de la terre
sous nos pieds. Nous avons même cru être supérieurs, distincts de la nature
et que nous exercions notre suprématie sur la Terre. Graduellement la lumière
du monde supérieur et celle de la Terre cessèrent de se rencontrer et de
danser, de s'unir dans nos cœurs et nos âmes. Notre conscience a cessé de
faire partie de la grande histoire d'amour qu'est la création.
Et maintenant, la qualité de cette lumière faiblit, et personne ne paraît le
remarquer. Nous nous tournons tout autour de nous, captivés par les
nombreuses images créées par notre civilisation actuelle par les photos sur
nos smartphones, par les panneaux dans les vitrines - sans remarquer ce qui
manque : l'absence de l'essentiel dans la vie. Nous ne nous rappelons plus la
symbiose entre les mondes intérieur et extérieur, nous ne nous rappelons plus
la façon dont tout est porteur d'un message et d'une signification divine. Si
nous nous en souvenons, alors cela se résume à une histoire répétée par des
peuples indigènes ou mentionnée dans des textes spirituels. Il ne s’agit pas
d’un souvenir présent qui transparaît dans notre respiration ou dans la façon
dont nous posons nos pieds par terre, ni d’un souvenir ressenti au contact de
la pluie sur notre visage ou du vent qui fait ployer les branches d'un arbre
voisin. Nous ne réalisons pas que nous sommes en train de mourir, que nous
faisons partie d'un monde qui se meurt.
Nous avons peut-être appris qu'il y a une crise écologique, une crise
climatique, avec des sécheresses, des incendies et des tempêtes, la montée
des eaux. Nous avons peut-être pris conscience de l'extinction d'espèces, de
la disparition de lieux sauvages, de forêts riches en biodiversité, de haies où
fleurissaient jadis les fleurs sauvages. Mais ce ne sont là que les signes
extérieurs d'une lumière qui disparaît, d'une joie primordiale qui se perd, du
chant de la création que l'on n’entend plus qu’à peine.
Et quand cette guerre est arrivée, qui savait ce qu'elle signifiait vraiment ? Il y
a eu tant de guerres au cours du dernier demi-siècle, tant de personnes
tuées, tant de dévastations, toujours des larmes et du sang.
Mais cette guerre était différente - comme en témoigne la façon dont son
ombre a recouvert la moitié du monde. Les gens ont pu parler de la lutte pour
la démocratie contre l'autocratie, de la liberté contre l'oppression, du combat
pour notre humanité même. Et nous avons pu voir la division du monde, où
l'histoire de la guerre et ses horreurs injustifiées pouvaient être racontées
fidèlement. Il s’agit de l'un des conflits les plus photographiés et documentés
de l'histoire, avec ses images partagées sur les réseaux sociaux, TikTok et
Telegram.
Et pourtant, pour beaucoup, cette vérité ne pouvait pas être dite, les images
de la guerre étant volées ou supprimées. Des corps ont été abandonnés dans
la rue, et la vérité laissée à l'abandon.
Voilà à quoi ressemble cette guerre, mais elle a tout changé. Elle a changé la
qualité de l'éclairage du monde. Elle a déterminé comment le futur pourrait
danser.
Pourquoi maintenant, pourquoi cette guerre alors que tant d'autres ont été
menées ? Parce que c'est la décennie qui décidera de l'avenir de l'humanité
et de notre trajectoire commune avec la Terre. C'est ce que nous disent les
climatologues, en particulier ceux qui s'intéressent aux émissions de carbone
et à l'augmentation des températures - c'est la "décennie où l'on agit ou où
l'on meurt".
Ce que les scientifiques ne réalisent pas, ce que leurs instruments ne peuvent
pas lire, c'est que notre relation avec le monde naturel fait partie d'une
histoire plus vaste, l'histoire d'un Eveil sacré sur Terre, et ce que cela signifie.
Nous commençons à reconnaître certains modèles d'interconnexion dans la
nature, et comment notre comportement humain a compromis cette
interdépendance. Mais la façon dont les mondes intérieur et extérieur se
reflètent mutuellement reste un mystère.
La plupart des civilisations précédentes étaient fondées sur une relation au
sacré, quelle que soit la manière dont elle s'exprimait. Leurs mythes de la
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