UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI, TIZI-OUZOU FACULTE GENIE ELECTRIQUE DEPARTEMENT INFORMATIQUE Algèbre 1 : Les polynômes Polycopié rédigé pour les 1ère année Ingénieur Informatique : M Lynda GOUMEZIANE [email protected] me écrit le : 21/09/2022 TABLE DES MATIÈRES 4 Les polynômes. 4.1 Définitions et notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2 Opérations sur les polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2.1 Addition de polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2.2 Structure de groupe commutatif sur K[X] : . . . . . . . . . . . . 4.2.3 Multiplication par un scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2.4 Multiplication de polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2.5 Structure d’anneau commutatif sur K[X] . . . . . . . . . . . . . 4.2.6 Notion d’indéterminée et notation. . . . . . . . . . . . . . . . . 4.3 Arithmétique des polynômes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.3.1 Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.3.2 Divisibilité dans K[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.3.3 Polynôme irréductible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.4 Dérivation de polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.5 Zéros d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.6 Factorisation irréductible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.6.1 Factorisation irréductible dans C[X] . . . . . . . . . . . . . . . 4.6.2 Factorisation irréductible dans R[X] . . . . . . . . . . . . . . . 1 2 2 4 4 4 5 6 6 7 8 8 9 9 10 11 14 14 14 CHAPITRE 4 LES POLYNÔMES. 4.1 Définitions et notations Définition 4.1.1 Un polynôme formel : Un polynôme formel à coefficients dans K (K étant un anneau commutatif intégre.) est une suite (an)n∈N sur K (i.e. d’éléments de K) dont les termes sont tous nuls à partir d’un certain rang N . i.e. : il existe un N ∈ N tel que : n > N =⇒ an = 0. On note : P not. = (a0, a1, a2, a3, , ....., aN , 0, 0, 0, 0, 0, ......) où les ai se nomment les coefficients du polynôme et on note P ∈ K[X]. Remarque 1 1. On appelle polynôme nul le polynôme dont tous les coefficients sont nuls et on le note 0K[X] = (0, 0, 0, ..........) 2. Deux polynômes sont égaux s’ils ont les mêmes coefficients. 2 4.1. Définitions et notations Chapitre 4. Les polynômes. Définition 4.1.2 Fonction polynomiale : Pour tout polynôme P ∈ K[x] : P = (a0, a1, a2, a3, ..., aN , 0, 0, 0, 0, 0, ...) on associe l’application P̃ , de K dans K, définie par : x 7−→ P̃ (x) = n X i=0 ai xi appelée fonction polynômiale associée à P . Définition 4.1.3 Degré et valuation d’un polynôme : Soit P un polynôme non nul de K[X]. – Le plus grand entier naturel n tel an 6= 0 est appelé le degré de P . Il se note deg(P ). – Le plus petit entier naturel n tel an 6= 0 est appelé la valuation de P. Elle se note val(P ). Définition 4.1.4 Soit P = (an)n∈N un polynôme non nul de K[X]. – Le coefficient adeg(P ) se nomme coefficient de plus haut degré de P . – Le polynôme P est dit normalisé si adeg(P ) = 1. Remarque 2 X Par convention deg(0K[X]) = +∞ et val(0K[X]) = −∞. X On a val(P ) ≤ deg(P ) pour tout P ∈ K[X] non nul. Définition 4.1.5 Monôme d’un polynôme : Un polynôme P ∈ K[X] non nul est appelé un monôme si val(P ) = deg(P ). La fonction polynomiale P̃ de K dans K associée à un monôme P s’appelle fonction monôme. 3 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.2. Opérations sur les polynômes Chapitre 4. Les polynômes. 4.2 Opérations sur les polynômes 4.2.1 Addition de polynômes Définition 4.2.1 Soient P = (an)n∈N et Q = (bn)n∈N deux polynômes de K[X]. On définit le polynôme P + Q de K[X] comme suit : P + Q = (an + bn)n∈N. Exemple Soient P = (1, 1, 1, 0, 0, ...) et Q = (0, 2, 3, −1, 0, 0, ...), alors : P + Q = (1, 3, 4, −1, 0, 0, ...). Remarquons que l’on a : f (P^ + Q)(x) = 1+3x+4x2 −x3 = (1+x+x2)+(2x+3x2 −x3) = Pf(x)+ Q(x). Proposition 4.2.2 Soient P et Q deux polynômes de K[X]. On a : – deg(P + Q) ≤ max{deg(P ), deg(Q)}. – val(P + Q) ≥ min{val(P ), val(Q)}. Remarque 3 – Si deg(P ) 6= deg(Q) alors deg(P + Q) = max{deg(P ), deg(Q)} . – Si val(P ) 6= val(Q) alors val(P + Q) = min{val(P ), val(Q)}. 4.2.2 Structure de groupe commutatif sur K[X] : On vérifie les points suivants : ∗ Pour tout P, Q, R ∈ K[X], (P + Q) + R = P + (Q + R). ∗ Pour tout P ∈ K[X], P + 0K[X] = 0K[X] + P = P . 4 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.2. Opérations sur les polynômes Chapitre 4. Les polynômes. ∗ Tout polynôme P = (an)n∈N ∈ K[X] admet un opposé qui est le polynôme noté −P défini par :−P = (−an)n∈N. En effet,P + (−P ) = (−P ) + P = 0K[X] pour tout P ∈ K[X]. ∗ Pour tout P, Q ∈ K[X], P + Q = Q + P . En résumé, on dit alors que l’ensemble K[X] muni de l’addition possède une structure de groupe commutatif. 4.2.3 Multiplication par un scalaire Définition 4.2.3 Soient P = (an)n∈N un polynômes de K[X] et α ∈ K. On définit le polynôme α.P de K[X] comme suit : α.P = (α.a0, α.a1, ....., α.an, 0, 0, .........) Remarque 4 Pour tout P ∈ K[X] et α ∈ K∗, deg(α.P ) = deg(P ) et val(α.P ) = val(P ). Proposition 4.2.4 Cette loi possède les propriétés suivantes : X Pour tout α ∈ K, P, Q ∈ K[X], α.(P + Q) = α.P + α.Q X Pour tout (α, β) ∈ K2, P ∈ K[X], (α + β).P = α.P + β.P et α.(β.P ) = (α.β).P X Pour tout P ∈ K[X], 1.P = P . 5 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.2. Opérations sur les polynômes 4.2.4 Chapitre 4. Les polynômes. Multiplication de polynômes Définition 4.2.5 Soient P = (an)n∈N et Q = (bn)n∈N deux polynômes de K[X]. On définit le polynôme P ×Q = (cn)n∈N avec cn = a0bn +a1bn−1 +...+anb0. Proposition 4.2.6 Soient P et Q deux polynômes non nuls de K[X]. On a : – deg(P × Q) = deg(P ) + deg(Q), – val(P × Q) = val(P ) + val(Q). Exemple Soient P = (1, 0, 3, 0, 0, ...) et Q = (1, 2, , 00, ...). Alors : P × Q = (1, 2, 3, 6, 0, 0, ...). Remarquons que l’on a : f (P^ × Q)(x) = 1 + 2x + 3x2 + 6x3 = (1 + 3x2) × (1 + 2x) = Pf(x) × Q(x). 4.2.5 Structure d’anneau commutatif sur K[X] En plus d’être un groupe commutatif pour +, l’ensemble K[X] possède les propriétés suivantes : Pour tous P, Q, R ∈ K[X], (P × Q) × R = P × (Q × R). Pour tous P, Q ∈ K[X], P × Q = Q × P. Pour tous P, Q, R ∈ K[X], P × (Q + R) = (P × Q) + (P × R). Pour tout P ∈ K[X], P × 1K[X] = P où 1K[X] = (1, 0, 0, ....., 0, 0, .....). En résumé (K[X], +, ×) est un anneau commutatif. 6 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.2. Opérations sur les polynômes 4.2.6 Chapitre 4. Les polynômes. Notion d’indéterminée et notation. Définition 4.2.7 On appelle indéterminée le polynôme de K[X] noté X défini par X = (0, 1, 0, 0, ..., 0, ...). On vérifie alors que : X 2 = X×X = (0, 0, 1, 0, 0, 0, ..., 0, ...) , X 3 = X 2×X = (0, 0, 0, 1, 0, 0, ..., 0, ...). Par récurrence, on montre : ∀n ∈ N, X n = (0, 0, 0, ..., 0, 1, 0, ...) où le coefficient 1 est placé au (n+1)-ième rang. On convient que X 0 = 1K[X]. Ainsi le polynôme P = (a0, a1, a2, ..., an, ...) s’écrit aussi : P = a0.(1, 0, 0, ...) + a1(0, 1, 0, 0..) + ... + an(0, 0, ...., 1, 0, 0, 0, .....) = a01K[X] + a1X + a2X 2 + ...anX n. Remarque 5 Si λ ∈ K, (λ, 0, 0, 0.......) + (a0, a1, ...., an, 0, 0, 0, ....) = (λ + a0, a1, ..., an, 0, 0, 0, ....) (λ, 0, 0, 0.......) × (a0, a1, ...., an, 0, 0, 0, ....) = (λ.a0, λ.a1, ..., λ.an, 0, 0, 0, ...) Il n’y a donc pas de contradiction à confondre le polynôme constant (λ, 0, 0, .......) avec le scalaire λ, ce que’on va faire dorénavant. Donc le polynôme P = (a0, a1, a2, ...., an, .....) sera noté : a0 + a1X + a2X 2 + ...anX n = 7 i=n X i=0 ai X i Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.3. Arithmétique des polynômes. Chapitre 4. Les polynômes. et les opérations sur les polynômes s’écrivent : i=n X i=0 i ai X + α. ( i=p X i=0 ai X i ) × ( i=n X i=0 i=n X i=0 j=q X j=0 i bi X = aiX i = bj X j ) = i=n X i=0 i=n X (ai + bi)X i α.aiX i i=0 k=p+q X ck X k où ck = k=0 X aibj i+j=k Exemple (3 + 2X + 3X 2) + (7 + X − X 3) = (10 + 3X + 3X 2 − X 3) et (2 + 2X + 3X 2)(3 + 2X 2 + X 3) = (6 + 6X + 13X 2 + 5X 3 + 8X 4 + 3X 5). Dans la suite nous allons considérer que (K, +, ×) n’est pas uniquement un anneau commutatif intègre mais possède aussi une strucure de corps. Par exemple (K, +, ×) est le corps (R, +, ×) ou (C, +, ×). 4.3 Arithmétique des polynômes. 4.3.1 Division euclidienne Théorème 4.3.1 Soient deux polynômes A et B de K[X] avec B 6= 0. Il existe un couple unique (Q, R) de polynômes de K[X] tels que A = B × Q + R et deg(R) < deg(B). – Détérminer ce couple c’est effectué la division euclidienne de A par B. – Les polynômes A et B se nomment respectivement dividende et diviseur. – Les polynômes Q et R se nomment respectivement quotient et reste. 8 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.3. Arithmétique des polynômes. Chapitre 4. Les polynômes. Exemple Soient A = X 4 + 2X 3 − X + 6 et B = X 3 − 6X 2 + X + 4 dans R[X]. La division euclidienne de A par B nous donne : Q = X + 8 et R = 47X 2 − 13X − 26 Remarque 6 Si deg(A) < deg(B) alors Q = 0K[X] et R = A 4.3.2 Divisibilité dans K[X] Définition 4.3.2 Soient A et B deux polynômes de K[X]. On dit que B divise A (ou que A est divisible par B) s’il existe Q ∈ K[X] tel que A = B × Q. Remarque 7 – Si B divise A alors deg(B) ≤ deg(A.) – Le polynôme nul est divisible par n’importe quel polynôme de K[X]. – Pour tout α ∈ K∗, α.A divise A puisque A = (α.A). α1 . 4.3.3 Polynôme irréductible Définition 4.3.3 Soit P ∈ K[X] tel que deg(P ) ≥ 1. Le polynôme P est dit irréductible (ou premier) dans K[X] s’il admet pour diviseur uniquement les polynômes de la forme α et α.P Où α ∈ K∗. Dans le cas contraire on dit qu’il est réductible. 9 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.4. Dérivation de polynôme Chapitre 4. Les polynômes. Exemple Le polynôme X 2 + 1 est irréductible dans R[X] mais il est réductible dans C[X] car X 2 + 1 = (X − i) × (X + i) Remarque 8 • Si P ∈ K[X] et irréductible alors P 6= 0K[X]. • Tout polynôme P = a0 + a1X ∈ K[X] avec a1 6= 0 est irréductible dans K[X]. 4.4 Dérivation de polynôme Définition 4.4.1 Soient n ≥ 1 et P = a0 + a1X + a2X 2 + ... + anX n un polynôme de K[X]. 0 On appelle polynôme dérivé de P le polynôme de K[X] noté P défini par : 0 P = a1 + 2a2X + 3a3X 2 + ....nanX n−1. 0 On convient que si P = α avec α ∈ K alors P = 0. Exemple 0 Si P = 3 + 2X 3 + 4X 5 alors P = 6X 2 + 20X 4 Remarque 9 0 Soit n ∈ N∗. Si deg(P ) = n alors deg(P ) = n − 1. Proposition 4.4.2 Soient P, Q deux polynômes de K[X] et λ ∈ K. On a alors : 0 0 0 – (P + Q) = P + Q . 0 0 – (λ.P ) = λ.P . 0 0 0 – (P.Q) = P .Q + P.Q 10 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.5. Zéros d’un polynôme Chapitre 4. Les polynômes. Définition 4.4.3 Dérivée d’ordre n : Soit P ∈ K[X]. On définit par récurrence le polynôme dérivé d’ordre n du polynôme P comme suit : P (0) = P, 0 ∀n ∈ N∗ , P (n+1) = (P (n)) 4.5 Zéros d’un polynôme Définition 4.5.1 Soit P un polynôme de K[X]. On dit que α est un zéro (ou racine) de P si Pf(α) = 0 où Pf est la fonction polyômiale associée à P. Proposition 4.5.2 Soit P un polyôme de K[X]. L’élément α de K est une racine de P si, et seulement si X − α devise P. Exemple Le polynôme P = 5X 2 − 25X + 30 de R[X] admet pour racine les deux réels 2 et 3 puisque : – Pf(2) = Pf(3) = 0. – Il est donc divisible par X − 2 et par X − 3, on obtient : P = 5(X − 2)(X − 3). Définition 4.5.3 11 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.5. Zéros d’un polynôme Chapitre 4. Les polynômes. Soient P ∈ K[X] et α ∈ K. On dit que α est une racine de multiplicité m de P s’il existe un polynôme Q de K[X] tel que P = (X − α)mQ et Q(α) 6= 0. En particulier la racine est appelée racine simple de P lorsque m = 1, racine multiple de P lorsque m > 1. Exemple Considérons le polynôme P = X 5 − X 3 − X 2 + 1 de R[X]. – Il admet une racine simple qui est −1 car il existe Q1 ∈ R[X] avec : Q1(−1) 6= 0 tel que P = (X + 1)Q1, Q1 = (X 4 − X 3 − X + 1). Le polynôme Q1 s’obtient en effectuant la division euclidienne de P par X + 1. – Il admet une racine (zéro) double qui est 1 car il existe Q2 ∈ R[X] avec : Q2(1) 6= 0 tel que P = (X − 1)2Q2, Q2 = X 3 + 2X 2 + 2X + 1. – Donc il existe un polynôme Q ∈ R[X] avec Q(1) 6= 0 et Q(−1) 6= 0 tel que P = (X + 1)(X − 1)2Q. – Le polynôme Q on l’obtient par la division eucldienne de P par le polynôme (X + 1)(X − 1)2, Q = X 2 + X + 1. D’une manière plus générale on a la proposition suivante : Proposition 4.5.4 Soit P ∈ K[X]. Si les scalaires α1, α2,....αk de K sont des racines distinctes de P , de multiplicités respectives m1, m2,....mk , alors il existe un polynôme Q de K[X] tel que : P = (X − α1)m1 (X − α2)m2 ...(X − αk )mk Q avec Q(αi) 6= 0 pour i = 1, k. 12 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.5. Zéros d’un polynôme Chapitre 4. Les polynômes. Remarque 10 Si P = (X − α1)m1 (X − α2)m2 ...(X − αk )mk Q, alors ,en passant aux degrés, on a : deg(P ) = m1 + m2 + ...mk + deg(Q). Ainsi, la somme des multiplicités des racines distinctes d’un polynôme est inférieure ou égale au degré de ce dernier : m1 + m2 + ...mk ≤ deg(P ). Par conséquent : Tout polynôme P ∈ K[X] de degré n ≥ 1 possède au plus n zéros distincts dans K. Il peut bien sûr n’en posséder aucun zéros. La proposition suivante met en évidence le lien entre la multiplicité d’un zéro d’un polynôme et ses polyômes dérivés : Proposition 4.5.5 Soit P un polynôme de K[X]. Le scalaire α ∈ K est une racine de multiplicité m de P si et seulement si Pf(α) = Pf(1)(α) = Pf(2)(α) = ....Pf(m−1)(α) = 0 et Pf(m)(α) 6= 0. Exemple Soit P = X 3 − 3X + 2 ∈ R[X]. On a P (1) = 3X 2 − 3 et P (2) = 6X. P admet 1 pour racine double car Pf(1) = Pf(1)(1) = 0 et Pf(2)(1) 6= 0. Théorème 4.5.6 (D’Alembert-Gauss) Tout Polynôme de C[X] de degré n ≥ 1 admet au moins une racine dans C. 13 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.6. Factorisation irréductible Chapitre 4. Les polynômes. Ainsi, tout polynôme de C[X] de degré n ≥ 1 admet n racines dans C, en comptant chaque racine autant de fois que son ordre de multiplicité. Les seuls polynômes irréductibles dans C[X] sont les polynômes de degré 1. 4.6 Factorisation irréductible 4.6.1 Factorisation irréductible dans C[X] Soit P = a0 + a1X + a2X 2 + .... + anX n ∈ C[X]. Si α1, α2,...αk sont les k racines distinctes de P , de multiplicités respectives m1, m2,...mn, alors : – k ≤ n et – m1 + m2 + ... + mk = n. Le polynômes P se factorise alors sous la forme suivante : P = an(X − α1)m1 (X − α2)m2 ...(X − αk )mk . Exemple Les racines√ de P = X 5 −√ X 3 − X 2 + 1 ∈ C[X] sont : 3 3 −1, j = −1+i et j = −1−i comme racines simples, 2 2 et 1 racine double. La farctorisation dans C[X] de P en produit de polynômes irréductibles dans C[X] s’écrit : P = (X + 1)(X − 1)2(X − j)(X − j) 4.6.2 Factorisation irréductible dans R[X] Puisque R ⊂ C, tout polynôme de R[X] de degré n possède n zéros (distincts ou confondus) dans C. Proposition 4.6.1 Soit P ∈ R[X]. α ∈ C est un zéro de multiplicité m de P dans C si, et seulement si, le conjugué α est un zéro de multiplicité m de P dans C. 14 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique 4.6. Factorisation irréductible Chapitre 4. Les polynômes. Proposition 4.6.2 Tout polynôme de R[X] de degré impair possède au moins un zéro réel. Dans R[X] les polynômes irréductibles sont : – Les polynômes de degré 1. – Les polynômes de degré 2 ne possédant aucune racine réelle. – Tout polynôme de degré n ≥ 3 est nécessairement irréductible. Si α1, α2,..αk sont ses racines réelles de multiplicités respective m1, m2,...mk , et (z1, z 1), (z2, z 2),..(zl , z l ) sont ses racines complexes calssées par couples de zéros conjugués de multiplicités respectives n1, n2,..nl on a alors : m1 + m2 + ...mk + 2(n1 + n2 + ...nl ) = n. Le polynôme P ∈ R[X] se factorise alors sur C comme suit : P = an(X − α1)m1 ...(X − αk )mk [(X − z1)(X − z 1)]n1 .....[(X − zl )(X − z l )]nl . Le polynôme P ∈ R[X] se factorise dans R comme suit : P = an(X − α1)m1 ...(X − αk )mk [X 2 + p1X + q1]n1 ...[X 2 + pl X + ql ]nl . Avec p2j − 4qj < 0 et pj = −(zj + z j ), qj = zj z j pour j = 1........l.. Exemple La factorisation dans de P = X 5 − X 3 − X 2 + 1 ∈ R[X] en polynômes irréductibles dans R[X] s’ecrit : P = (X + 1)(X − 1)2(X 2 + X + 1). 15 Chargée de cours L.Goumeziane—cours Algèbre 1— 1ére année Ingénieur Informatique