XII-
I. Gestion et management des risques
1. La fonction de risk manager
Un ingénieur est confronté au risque au quotidien. Certaines entreprises disposent d’un risk manager,
pour aider leurs dirigeants à prendre en compte le risque encouru dans leurs décisions.
La principale mission du risk manager est de « faire entrer la notion de risque et de danger dans la culture
même de l’entreprise ». Concrètement, le risk manager doit « faire prendre en compte le risque industriel dans les
actes quotidiens de gestion : depuis la conception, la production et jusqu’à la vente ». Ses compétences s’étendent
au-delà de celles de l’ingénieur sécurité, puisque sa mission ne se limite pas à l’aspect technique du métier
d’ingénieur.
Il s’agit d’une évolution du métier de l’ingénieur sécurité. Ce dernier s‘appuie sur ses connaissances dans
son domaine d’activité : par exemple, en chimie, il se base sur les fiches de toxicité. Le rôle du risk manager quant
à lui s’élargit à la gestion globale du risque : sensibilisation du personnel aux risques, communication avec les
médias, cellule de crise…
Ces responsabilités s’ajoutent à son travail d’évaluation et de prévention du risque. Il inclut dans sa
démarche le
retour d’expérience
, c’est-à-dire qu’il tient compte de toutes les informations issues de son expérience
personnelle et de l’expérience collective pour bien gérer la potentialité des risques.
2. Les compétences du risk manager
a) Compétences financières
Le risk manager est avant tout celui qui sait chiffrer le risque. Il doit contrôler le coût global des risques, qui
regroupe l’ensemble des coûts liés aux :
- dépenses de sécurité: les investissements de protection dont le but sera la non réalisation du risque
-dépenses nécessaires à la réparation des conséquences de la réalisation d'un risque
D’après une enquête américaine portant sur 500 entreprises, le coût global est généralement compris entre
0,5 et 2% du chiffre d’affaire
selon les secteurs d’activité. Ce coût global est la somme :
• des primes relatives aux assurances de dommage et de responsabilité
• du coût des pertes non assurées (franchises)
• des dépenses de prévention et de protection
• des frais administratifs de gestion des risques.
Le risk manager doit alors être capable d’estimer le coût maximum lié à la gravité des risques encourus ainsi
que la probabilité de réalisation de ces risques. En travaillant en collaboration avec les techniciens et ingénieurs de
l’entreprise, il élabore ensuite des stratégies pour réduire au maximum les risques, en mettant en place des
techniques de prévention et d’assurances.
b) Compétences sociales – Connaissances humaines
De plus, le risk manager est confronté à la complexité de la nature humaine. En effet, l'homme est le
maillon faible de toute opération, il est donc nécessaire d’étudier ses failles pour réussir à les détecter et les
corriger. L'homme est responsable de presque tous les problèmes qui surviennent, car il est le réalisateur de tous
les systèmes non naturels mis en oeuvre (conception, fabrication, exploitation, ...).
Pour son travail le risk manager est constamment en dialogue avec des opérateurs de tous niveaux. Il est
alors indispensable qu’il ait des bonnes compétences sociales et connaisse bien la nature humaine.
c) Pluridisciplinarité
Pour évaluer les risques et prendre les mesures nécessaires, le risk manager réalise des études de danger
dont le but peut se résumer en trois points :
• décrire les risques des unités de production en marche normale et en marche anormale
• analyser les causes, les conséquences et les probabilités de réalisation d’un risque
• proposer les mesures permettant d’atteindre un niveau de sécurité acceptable
Les études de danger se font en trois étapes :
• le constat de situation (visite sur le terrain, vérifications des équipements, de la qualité...)
• l’analyse et la quantification des risques (basé sur le retour d’expérience et les analyses cindyniques)
• les actions correctives (plan pour limiter les risques)