Telechargé par Younes Kamar

MANUEL-RCL-B2S-ELEVE

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Royaume du Maroc
CPGE
Ministère de l’Éducation Nationale,
du Préscolaire et des Sports
Classes Préparatoires aux Grandes Écoles
Renforcement des Compétences
Linguistiques
Niveau B2
RCL
Filières scientifiques et techniques
Livre de l’élève
2022
CNIPE
CPGE
Royaume du Maroc
Ministère de l’Éducation Nationale,
du Préscolaire et des Sports
Classes Préparatoires aux Grandes Écoles
Renforcement des Compétences Linguistiques
2022
Niveau B2
Filières scientifiques et techniques
ÉQUIPE DE CONCEPTEURS
COORDINATION
Abderrahmane AMHIRIK
Mounir EL ABDELLAOUY
Halima KHADRI
Ouahib ZANFOUKH
Mohamed ZINEDDINE
Jalal EL HAKMAOUI
Abdelbaset FATIH
EXPERTISE
RÉALISATION TECHNIQUE
Mohamed FAHFOUHI
Adil LOUCHKLI
Noureddine HALI
Abdelbaset FATIH
Ministère de l’Éducation Nationale, du Préscolaire et des Sports
Centre National des Innovations Pédagogiques et de l’Expérimenattion / Service d’Organisation des Études en CPGE
Avenue des Saadiens, Hassan, Rabat. Tel : +212 (0) 537 730 008 / Fax : +212 (0) 537 72 63 25
Contenus
Pages
Introduction
1
Unité 1
Séquence 1
Le plurilinguisme
Séquence 2
La traduction
Les langues
Tâche initiale
▪ Découvrir un fait de société : le plurilinguisme
Communication
▪ Caractériser
Décrire un fait de société
Culture et société
▪ Le rituel de la réunion formelle
▪ L’art de l’exposition
▪ Nuances sémantiques
▪ Continuité de la parole
▪ Langue recherchée
Langue
▪ Noms accompagnés de la préposition 'de'/'à' + infinitif
▪ Les pronoms relatifs composés
▪ Les pronoms compléments « y » et « en »
▪ Le lexique du plurilinguisme
Tâche finale
▪ Présenter et décrire les caractéristiques du paysage
linguistique marocain à des étudiants étrangers.
▪ Rédiger un texte descriptif à publier dans un magazine de
société autour de la thématique suivante : « La diversité
linguistique au Maroc ».
Tâche initiale
▪ Décrire un phénomène culturel : La traduction
Communication
▪ Caractériser
▪ Décrire un phénomène culturel
▪ Débattre
Culture et société
▪ Le rituel de la réunion formelle
▪ L’art de l’exposition
▪ La polysémie
▪ Des expressions toutes faites
▪ Continuité de la parole
▪ Langue recherchée
Langue
▪ L'antériorité, la simultanéité, la postérité : concordance
des temps et articulateurs chronologiques
▪ La modalisation devoir/pouvoir + infinitif
▪ Le lexique de la traduction
Tâche finale
▪ Participer à un débat autour du rôle de la traduction dans
le rapprochement des peuples et dans la promotion de la
culture de paix.
▪ Rédiger un article à publier dans la revue électronique du
centre autour du rôle de la traduction dans la promotion de
la diversité linguistique.
4
Unité 2
Séquence 1
La peinture
Séquence 2
Le théâtre
L’Art
Tâche initiale
▪ Exprimer des sentiments positifs
« en contexte artistique »
Communication
▪ Exprimer sa joie
▪ Exprimer son admiration
Culture et société
▪ La tenue d'une discussion formelle ou informelle :
l'implicite culturel (tours de parole, volume de la voix,
intonation...)
▪ Le domaine culturel : cinéma, littérature, arts plastiques...
▪ Langue de spécialité
Langue
▪ Adjectifs de couleur
▪ Le passé simple, temps du récit écrit
▪ Lexique de la peinture
▪ L’expression des sentiments
quant /quand/qu'en
Tâche finale
▪ Exprimer des sentiments positifs (joie, soulagement,
admiration, bonheur, espoir...) après avoir contemplé une
toile de peinture.
▪ Rédiger un article destiné à être publié dans le webjournal
scolaire afin d’exprimer des sentiments positifs que vous
avez éprouvés lors du vernissage de la dernière exposition.
Tâche initiale
▪ Reconnaître
des sentiments négatifs « dans une pièce de théâtre »
Communication
▪ Exprimer
une hostilité
▪ Exprimer
son désespoir
Culture et société
▪ La tenue d'une discussion formelle ou informelle :
l'implicite culturel (tours de parole, volume de la voix,
intonation...)
▪ Le ton du discours (comique, tragique, lyrique...)
▪ Langue de spécialité
Langue
▪ Adjectifs accompagnés de prépositions
▪ La restriction : ne ... que
▪ Expression des sentiments négatifs
▪Vocabulaire du théâtre
Tâche finale
▪ Jeu de rôles : procéder à la mise en voix d’une scène
extraite d'une pièce de théâtre.
▪ Pastiche : imaginer un dialogue théâtral dans lequel un ou
deux personnage(s) exprime(nt) un sentiment négatif
(hostilité, embarras, désespoir...)
33
Unité 3
Séquence 1
Science et vérité
Séquence 2
La bioéthique
La science
Tâche initiale
▪ Exprimer un avis sur les avancées scientifiques
Communication
▪ Exprimer une opinion :
éloge/avantages
▪ Apprécier
▪ Approuver
Culture et société
▪ L’utilisation de la langue de spécialité
▪ L’octroi d’une place à la langue dite recherchée
▪ L’initiative de la parole, la prise de parole au moment
voulu et de la bonne manière, la continuité d’une
conversation, la clôture de la conversation lorsqu’il le
faut
Langue
▪ Verbes accompagnés de prépositions
▪ Verbes + subjonctif ou indicatif
▪ Les formes impersonnelles : degré de certitude
▪ Lexique de la science
Tâche finale
▪ Exprimer son avis en énumérant les avantages des
vaccins en général et de ceux contre la covid 19 en
particulier.
▪ Dans un article destiné à être publié dans le journal de
son établissement, rédiger un article dans lequel on loue
le rôle des découvertes scientifiques dans l’amélioration
de la vie des êtres humains.
Tâche initiale
▪ Dénoncer les abus du progrès scientifique
Communication
▪ Exprimer une opinion : Critique/
Inconvénients
▪ Critiquer
▪ Désapprouver
Culture et société
▪ Analyser un fait de société : politique, éducation,
culture, religion...
▪ Identification et pratique de l’implicite interculturel (voix,
expression faciale, tours de parole…)
Langue
▪ L’expression de l’hypothèse
▪ L’expression de la concession : bien que + subjonctif
▪ Lexique de la bioéthique
Tâche finale
▪ Exprimer son avis concernant le clonage.
▪ Rédiger un article argumenté et illustré sur le don
d’organes en vue de le publier dans un magazine
scientifique.
62
Unité 4
Séquence 1
Le suffrage
Séquence 2
La société civile
La démocratie
Tâche initiale
▪ Reconnaître une pratique politique
Communication
▪ Rapporter
▪ Résumer
Culture et société
▪ Maîtriser le registre formel
▪ Observer une action politique
▪ Communiquer verbalement « déverbalement »
(gestuelle appropriée)
Langue
▪ Connecteurs organisationnels :
D’abord,… Ensuite,… Puis,… Enfin,… D’une part,…
D’autre part
Par ailleurs,… D’ailleurs
▪Discours direct/Discours indirect
▪ Lexique du « suffrage »
Tâche finale
▪ Animer un débat autour du sujet « Jeunesse et
abstentionnisme » (s’exprimer oralement et de manière
continue)
▪ Rédiger un article de journal dans lequel on vante les
avantages et les utilités de l’implication politique et
sociale dans la vie publique
Tâche initiale
▪ Défendre une valeur sociale
Communication
▪ Synthétiser des informations et des arguments
▪ Argumenter
▪ Défendre
Culture et société
▪ Registre de valeurs sociales
▪ Vivre en communauté
▪ Communiquer
▪ Sensibiliser
Langue
▪ Enrichissement des articulateurs logiques :
▪ L’expression de l’opposition / la concession
▪ Le participe présent/Adjectif verbal
▪ L’expression explicite et implicite de la conséquence
▪ Lexique des valeurs civiques
Tâche finale
▪ Micro-trottoir sur la thématique de l’argent donné aux
mendiants
▪ Rédiger un article de journal sur la solidarité sociale
93
Unité 5
Séquence 1
La famille
Séquence 2
L’école
L’éducation
120
Tâche initiale
▪ Commenter et justifier les résultats d’une étude
Communication
▪ Argumenter
▪ Justifier
un point de vue
▪ Commenter
Culture et société
▪ L’utilisation de la langue de spécialité.
▪ Intervenir de manière adéquate dans une conversation ;
▪ Utiliser des expressions figées usuelles dans un échange.
▪ Comprendre l’implicite culturel en relation avec certaines
expressions idiomatiques.
Langue
▪ L’infinitif passé
▪ Les expressions idiomatiques relatives à la famille
▪ La modalisation : les auxiliaires de modalité : pouvoir,
devoir, falloir, sembler
▪Lexique de la famille
Tâche finale
▪ Réagir de façon argumentée à la chanson du groupe de
rap « Section d’assaut » intitulée « Avant qu’elle parte ! ».
▪ Rédiger un article argumentatif sur la résilience de la
famille marocaine en temps de crise
Tâche initiale
▪ Réagir à un phénomène de société
Communication
▪ Argumenter
▪ Justifier un point de vue
▪ Expliquer
Culture et société
▪ L’utilisation de la langue de spécialité
▪ Comprendre l’implicite culturel en relation avec certaines
expressions idiomatiques.
▪ Participer à un débat pour contester l’opinion dominante.
Langue
▪ Enrichissement des articulateurs logiques : l’expression
de la cause : cause écartée/cause retenue (ce n’est pas
que/non que+ subjonctif, mais parce que + indicatif ; pour la
simple raison que)
▪ Les expressions idiomatiques relatives à l’école.
▪ Le lexique de l’école
Tâche finale
▪ Participer à la consultation nationale sur l'amélioration de
l'école publique en formulant des propositions pour les
exposer devant la classe
▪ Rédiger un article de journal sur la capacité de l’école à
s’adapter aux mutations de son environnement socioéconomique
Transcription des documents audiovisuels
152
INTRODUCTION
La maîtrise des langues étant devenue un atout déterminant dans tous les domaines, et surtout
dans la formation des futurs ingénieurs et managers, le renforcement des compétences linguistiques
(Désormais RCL) a été introduit, à partir de l’année scolaire 2021-2022, comme une composante
essentielle de la formation des élèves en CPGE. En proposant une nouvelle approche destinée à améliorer
les compétences communicatives et culturelles des élèves de ces classes, le RCL vise à mieux les préparer
à réussir leur parcours de formation et à favoriser leur insertion dans le monde professionnel.
Le présent livre est destiné aux élèves des classes préparatoires scientifiques. Élaboré dans le
cadre du projet de renforcement des compétences linguistiques chez les élèves des CPGE, il constitue un
support principal pour le développement de leurs capacités de réception, de production et d’interaction en
langue française. Il répond ainsi aux besoins communicationnels généraux de ces élèves, ainsi qu’à leurs
attentes spécifiques liées à la formation en classes préparatoires et aux exigences des épreuves des
concours d’entrée aux Grandes Écoles.
Comme support principal du dispositif de renforcement des compétences linguistiques en
première année des CPGE, ce livre vise les objectifs suivants :
 renforcer les compétences communicationnelles acquises durant le cycle secondaire qualifiant sur le
double plan linguistique et culturel ;
 doter tous les élèves de première année des prérequis linguistiques nécessaires pour aborder les
programmes des CPGE dans les meilleures conditions ;
 fournir aux élèves des repères culturels et civilisationnels qui enrichissent leur culture générale et
éclairent les situations de communication contemporaines ;
 amener les élèves à atteindre un niveau plus élevé de compréhension et d’expression, tant à l’écrit
qu’à l’oral, et favoriser leur autonomie en matière d’apprentissage des langues ;
 renforcer les capacités d’analyse et de synthèse et développer l’esprit critique.
Pour atteindre ces objectifs, l’approche adoptée dans ce livre se situe dans une perspective de type
actionnel « qui considère avant tout l’usager et l’apprenant d’une langue comme des acteurs sociaux ayant
à accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un
environnement donnés à l’intérieur d’un domaine d’action particulier »1. Le choix de cette approche est
justifié par sa compatibilité avec les besoins et les objectifs des élèves des classes préparatoires, amenés à
effectuer des tâches langagières liées au contexte de leur formation et aux exigences des concours
auxquels ils se préparent.
Le renforcement des compétences linguistiques en CPGE est adossé au Cadre Européen Commun
de Référence pour les Langues (CECRL)2, généralement admis comme document de base pour la
description des enseignements/apprentissages des langues et pour l’élaboration des cursus. Ce cadre
définit six niveaux généraux de maîtrise d'une langue : A1 (utilisateur élémentaire), A2 (niveau
intermédiaire), B1 (niveau seuil), B2 (utilisateur avancé), C1 (utilisateur autonome) et C2 (niveau de
maîtrise). Le CECRL décrit concrètement les actes de langage appropriés à chaque contexte envisagé, ce
qui permet de cibler et de décrire, en termes de savoir-faire, les objectifs linguistiques visés. Il offre
1
Extrait du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL).
Le CECRL est un document publié par le Conseil de l'Europe en 2001, il définit des niveaux de maîtrise d'une langue
étrangère en fonction de savoir-faire dans différents domaines de compétence. Il fournit une base commune pour la
conception de programmes, de diplômes et de certificats. (EDUSCOL)
2
1
également des stratégies à utiliser pour développer chacune des compétences de communication, aidant
ainsi les apprenants à apprendre à apprendre.
Les niveaux de compétences retenus pour le renforcement linguistique en CPGE sont : A2, B1, B2
et C1. Les contenus proposés pour chaque niveau ont été adaptés au contexte des classes préparatoires
marocaines. Si le niveau de difficulté et la progressivité ont bien été respectés, les thématiques retenues
ont été choisies pour répondre aux centres d’intérêt des élèves de ces classes et pour constituer des préacquis utiles pour la suite de leur formation. Quant aux actes de langage et aux faits de langue étudiés, ils
sont généralement liés aux exigences des épreuves écrites et orales des différents concours. C’est ainsi
que le renforcement linguistique ne constitue pas un module séparé, mais il est bien une composante
essentielle de la préparation aux épreuves des concours, et constitue une étape essentielle dans un
processus d’apprentissage étalé sur deux ans. Il existe donc un lien organique entre le RCL et le
programme CPGE.
Le livre comporte cinq unités subdivisées chacune en deux séquences. Chaque séquence est
articulée autour d’une thématique de culture générale et vise la maîtrise des structures linguistiques
nécessaires à la réalisation d’un acte de langage déterminé. Pour chaque niveau, l’ensemble des séquences
constitue un parcours d’apprentissage progressif qui va du simple au complexe. C’est ainsi que les actes
de langage qui structurent les séquences vont de la description à l’argumentation, en passant par la
narration, l’expression des sentiments et des opinions. Cette progression favorise l’acquisition graduelle
de capacités linguistiques, communicationnelles et culturelles de plus en plus complexes qui permettent
aux élèves d’aborder les programmes des CPGE avec plus d’efficacité.
Les activités proposées visent le développement intégré des cinq compétences langagières
principales, à savoir la compréhension orale et écrite, la production orale et écrite, ainsi que l’interaction.
Toutes les activités sont conçues de telle sorte que l’élève participe activement à son apprentissage : que
ce soit dans la compréhension, la conceptualisation des faits de langue ou la production, l’élève est appelé
à effectuer des tâches contextualisées et significatives qui donnent un sens à l’apprentissage en l’ancrant
dans des situations de communication vraisemblables.
Les supports proposés se caractérisent par leur variété. Les images (photos, tableaux, dessins,
caricatures, etc.) qui introduisent les séquences servent de mise en situation à la séquence en même temps
qu’elles développent une culture visuelle et approfondissent la compétence de lecture et d’interprétation
de l’image. Les documents audiovisuels, qui servent pour la compréhension orale, offrent aux élèves
l’occasion d’exercer leurs capacités d’écoute active et de lecture de l’image mobile ; en même temps, ils
enrichissent la culture générale autour du thème traité tout en favorisant l’apprentissage de la langue dans
des situations de communication authentiques. Afin de garantir la stabilité et la disponibilité des
documents audiovisuels, ces derniers ont été déposés sur une chaîne YouTube dédiée intitulée « RCL
CPGE Maroc », accessible depuis le lien suivant :
https://www.youtube.com/channel/UCzx4oD8gjA6A3pWjMnREu4A.
Quant aux textes, en plus de leur fonction de support à la compréhension de l’écrit, ils renforcent
les compétences linguistique et culturelle des élèves. Choisis d’abord pour leur intérêt linguistique, leur
adéquation aux situations de communications traitées et pour leur apport socioculturel, ces supports sont
également intéressants par leurs thématiques et par la motivation qu’ils peuvent susciter. Ils sont enfin
d’une longueur et d’une complexité adaptées au niveau concerné. Par tous ces aspects, ils jouent un rôle
de « modèle » que les élèves étudient et dont ils s’inspirent pour exécuter les tâches finales, que ce soit en
production orale ou en production écrite.
La composante linguistique est bien évidemment essentielle dans ce dispositif. Vocabulaire,
grammaire et prononciation ont été introduits dans des rubriques différentes mais complémentaires.
La grammaire est présentée de manière claire, précise et pratique pour que l’apprenant puisse la
travailler individuellement en cas de besoin. Les éléments grammaticaux étudiés sont adaptés au niveau
2
de compétence visé et ils contribuent à développer les compétences de compréhension et d’expression
écrite et orale des élèves. L’appropriation de ces faits de langue se réalise en plusieurs étapes : ils sont
d’abord observés dans le contexte authentique offert par le support, puis ils font l’objet d’une
conceptualisation guidée qui met en évidence leur fonctionnement et invite à la réflexion, ce qui contribue
à l’autonomisation des élèves. Enfin, les éléments grammaticaux sont manipulés oralement et par écrit
lors des exercices de systématisation, avant d’être réutilisés dans les activités de production orale et écrite.
La prononciation aborde la prosodie de la phrase, la réalisation de certains sons, les liaisons,
l’intonation, etc.
Le vocabulaire fait l’objet d’une attention particulière dans ce livre : il a été introduit en fonction
des thèmes et des activités à réaliser, par champ lexical ou par champ sémantique et en tenant compte des
registres de langue. Les différents exercices de vocabulaire visent l’acquisition d’une richesse lexicale,
ainsi que des compétences de compréhension et d’expression nuancées et précises. Le point de départ de
l’étude et de l’acquisition du vocabulaire se trouve dans les supports de compréhension qui offrent une
série de termes et d’expressions liés à la thématique de la séquence et qui font l’objet d’un ou de plusieurs
exercices intégrés à l’activité de compréhension. Le vocabulaire de la séquence fait ensuite l’objet d’une
appropriation lors des activités de systématisation sous forme d’exercices dédiés, de même qu’il se trouve
disséminé dans les différents exercices de langue. Enfin, les productions écrites et orales invitent à
exploiter le vocabulaire étudié dans la séquence pour la réalisation des tâches demandées.
Les activités de production orale et écrite comportent les tâches finales à effectuer par les élèves et
constituent l’aboutissement de chaque séquence. La tâche à effectuer consiste à réaliser oralement ou par
écrit, dans un contexte différent, l’acte de langage étudié dans les supports et ce, à l’aide du vocabulaire et
des faits de langue acquis tout au long de la séquence.
Enfin, chaque séquence se termine par un prolongement qui s’appuie sur un corpus lié à la
thématique abordée, accompagné de questions pour faciliter son exploitation. Cette activité peut se
présenter comme l’étude d’un texte, la confrontation de deux ou de plusieurs textes ou la découverte
d’une œuvre littéraire à travers quelques extraits. Les textes proposés peuvent aussi être exploités pour
initier la réflexion autour d’un aspect du thème abordé ou servir de point de départ pour un débat, etc.
Enfin, ce corpus peut être complété et enrichi en fonction de l’intérêt qu’il peut susciter et des objectifs à
atteindre.
Ce livre est le fruit du travail d’une équipe de concepteurs qui n’a ménagé aucun effort pour
présenter aux élèves des classes préparatoires marocaines un outil de travail adapté et cohérent à même de
les aider à progresser en langue française et à développer leurs compétences communicatives, afin qu’ils
soient mieux armés pour entamer les programmes des CPGE. Les membres de cette équipe méritent
d’être remerciés pour la qualité de leur travail ainsi que pour leur patience et leur dévouement.
3
J
Unité 1
Les langues
https://www.futura-sciences.com/
4
Séquence 1
Le plurilinguisme
Tâche initiale
Communication
▪ Découvrir un
fait de société : le
plurilinguisme
▪ Caractériser
Décrire un fait de
société
Culture et société
Langue
Tâche finale
▪ Le rituel de la
réunion formelle
▪ L’art de
l’exposition
▪ Nuances
sémantiques
▪ Continuité de la
parole
▪ Langue
recherchée
Grammaire
▪ Présenter et
décrire les
caractéristiques du
paysage
linguistique
marocain à des
étudiants
étrangers.
▪ Noms
accompagnés de
la préposition
'de'/'à' + infinitif
▪ Les pronoms
relatifs composés
▪ Les pronoms
compléments
« y » et « en »
Lexique
▪ Le lexique du
plurilinguisme
▪ Rédiger un texte
descriptif à
publier dans un
magazine de
société autour de
la thématique
suivante : « La
diversité
linguistique au
Maroc ».
5
U
Découverte
Image 1
Image 2
Source : https://www.shutterstock.com/fr/imagevector/set-social-people-on-world-map-572939221
Source :https://www.aefe.fr/vie-du-reseau/toute-lactualite/4eedition-de-la-semaine-des-langues-une-fete-duplurilinguisme-et-une-belle-occasion-de-rapprocher
 Image 1 :
1- De quel type de document s’agit-il ?
2- Qu’est-ce qu’il montre ?
3- De quoi y est-il question ?
 Image 2 :
1- De quel type de document s’agit-il ?
2- Qu’est-ce qu’il montre ?
3- Quelle idée peut-on en tirer ?
Synthèse
1- Quel est le point commun entre les deux documents ?
2- Quel sera, selon vous, le thème de cette séquence ?
6
Compréhension orale
X
V
Qu’est-ce que le plurilinguisme ?
https://youtu.be/4OxsXmTQG1k
1- De quel type de document s’agit-il ?
2- Qui parle dans le document ?
3- À qui s’adresse-t-on ?
4- De quoi parle-t-on dans ce document ?
5- Quel en est l’objectif ?
7
n
Compréhension écrite
Support
« Le plurilinguisme est une caractéristique de l’humanité »
PHILIPPE BLANCHET
Propos recueillis par Aurélien Berthier, 29-05-2018
Face aux hégémonies ou aux tentations monolingues, le sociolinguiste Philippe Blanchet pointe la
nécessité de défendre et développer le plurilinguisme, l’idée qu’il faut accepter comme normal le fait de
parler plusieurs langues, et pas seulement les langues de prestige comme l’anglais ou le français, toutes
deux fortement hégémoniques. Cet entretien est aussi l’occasion d’examiner notre rapport à l’anglais,
son rôle et ses usages sociaux et les moyens d’atteindre une véritable diversité linguistique.
La langue anglaise semble s’être immiscée dans de nombreux aspects de nos vies de francophones
(au travail, en voyage, dans les médias, dans l’argot, etc.). Le français se fait-il grignoter par
l’anglais ? Le français est-il en crise ou est-ce alarmiste de prétendre ça ?
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’anglais est devenu la première langue internationale à
laquelle, le français qui l’était jusqu’alors, a cédé la place. C’est notamment dû à la suprématie à la fois
politique, économique et stratégique des États-Unis après-guerre, mais aussi aux renouvellements
sociaux et culturels auxquels le monde anglo-saxon a accédé et qui ont porté et apporté la langue
anglaise avec eux. L’anglais a été considéré comme la langue internationale (voire comme la seule
langue internationale) puis comme la langue du monde moderne et de l’innovation…Mais ça a aussi
entraîné la mode d’emprunter des termes anglais, parce que ça fait plus chic, plus moderne, plus neuf,
plus branché qu’un mot français, italien ou autre.
Les promoteurs d’une francophonie conquérante ont-ils un discours schizophrénique en voulant à
la fois défendre la diversité linguistique tout en imposant le français ? Ou en se contentant du
bilinguisme français/anglais en guise de « diversité » ?
Pour moi, ça ne relève pas de la schizophrénie, mais de la duplicité. Ainsi, on prétend s’appuyer sur la
défense de la diversité linguistique pour soutenir la place du français dans le monde contre l’anglais. Or,
dans un certain nombre de pays francophones, et surtout en France, quoi qu’en disent les discours, le
monopole de la langue française et l’exclusion des autres langues sont absolument massifs. Le français
est une langue hégémonique.
L’espéranto, cette langue artificielle qui se veut universelle et qui a été développée comme un outil
d’équité linguistique pour justement éviter les hégémonies, peut-il constituer une alternative ?
Une langue unique et universelle — sachant que l’espéranto n’est pas si universel que ça puisque son
lexique et son alphabet sont clairement européens — ne me semble pas constituer la bonne solution. Je
crois que la seule bonne solution, peut-être beaucoup plus complexe à mettre en œuvre, c’est de prendre
en compte la diversité linguistique telle qu’elle est, telle que les humains l’ont construite et telle qu’ils la
reproduisent en permanence. Il s’agirait donc plutôt de trouver des modalités de vivre ensemble avec
cette diversité linguistique, laquelle est aussi une diversité culturelle et sociale, et que l’espéranto tente
d’une certaine façon de contourner.
8
Quels sont les enjeux et outils de ce plurilinguisme ?
Le plurilinguisme est une caractéristique de l’humanité puisque la plupart des humains sont plurilingues.
C’est un phénomène puissant et inéluctable. Aller contre le plurilinguisme est voué à l’échec, lequel est
spontanément beaucoup plus puissant que le monolinguisme dans la vie des personnes et des
communautés. L’enjeu, c’est donc justement celui de mener des politiques linguistiques, éducatives et
sociales qui prennent en compte cette caractéristique majeure des humains au lieu d’essayer de la
contourner.
En matière d’éducation d’abord. Non seulement l’éducation n’en serait que plus efficace, mais aussi, on
sait que les humains ont tendance à instrumentaliser leur différence pour créer des tensions, des conflits
voire des guerres. Or, une éducation plurilingue, en faisant de la diversité linguistique une donnée banale
et un fait accepté, empêcherait cette instrumentalisation. De la même façon en somme qu’en éduquant
les gens à accepter la diversité des apparences physiques des humains, on rend impossible
d’instrumentaliser le fait que les gens ont la peau plus foncée ou plus claire. Il faudrait pouvoir
transformer l’éducation que nous recevons pour arriver à trouver normal le fait de parler plusieurs
langues et que des gens autour de nous parlent une série de langues différentes. En développant par
exemple l’apprentissage des langues, les pratiques d’intercompréhension, les pratiques de traduction, etc.
Il y a des mesures politiques qu’on peut prendre pour faire en sorte que nos sociétés soient des sociétés
qui légitiment, qui autorisent, qui encouragent le plurilinguisme, tous les plurilinguismes – et pas
seulement les plurilinguismes de prestige –, au lieu d’essayer de les restreindre…
Par ailleurs, on continue à avoir sur les langues des croyances complètement moyenâgeuses du même
type que « la Terre est plate ». Les connaissances scientifiques et rationnelles sur les langues ont du mal
à se diffuser dans la société. Les gens croient les choses absurdes comme le fait qu’il y a des langues
supérieures aux autres, qu’il existe des langues de la clarté…On aurait vraiment besoin d’une révolution
copernicienne, d’une vraie éducation scientifique aux langues pour sortir des croyances et des
superstitions.
https://www.agirparlaculture.be/philippe-blanchet-le-plurilinguisme-est-une-caracteristique-delhumanite/
Compréhension globale
1- De quel type de document s’agit-il ?
2- Qui parle dans ce document ?
3- À qui s’adresse-t-on ?
4- De quoi parle-t-on dans ce document ?
5- Quel en est l’objectif ?
9
Compréhension détaillée
▪À partir des deux documents ci-dessus, répondez aux questions suivantes :
1- Complétez le tableau ci-dessous :
Affirmation
Plurilinguisme et multilinguisme sont deux concepts ayant le même
sens.
Justification :
…………………………………………………………………………
La régression de l’apprentissage des langues est due à l’élimination,
dans les écoles, de plusieurs cours de langues étrangères.
Justification :
…………………………………………………………………………
La France est un pays plurilingue.
Justification :
…………………………………………………………………………
Parler plusieurs langues ne peut être que bénéfique pour les étudiants.
Justification :
…………………………………………………………………………
Apprendre des langues revient aux choix et aux charges des
personnes désireuses.
Justification :
…………………………………………………………………………
Les conceptions stéréotypées sur les langues empêchent de
promouvoir un esprit de diversité linguistique.
Justification :
…………………………………………………………………………
Vraie
Fausse
2- Comment s’effectue le passage du multilinguisme au plurilinguisme ?
3- Comment s’incarne, selon vous, l’idée de plurilinguisme de prestige dans nos sociétés
contemporaines ?
4- Quelles sont les finalités d’une éducation plurilingue ?
Vocabulaire du texte
▪ Lisez le texte et complétez le tableau suivant :
Phénomène
Définition
Avantages / inconvénients
Plurilinguisme
Diversité linguistique
Plurilinguisme de prestige
Monolinguisme
10
Y
Langue et communication
Repérage
▪ A partir des deux documents, relevez les énoncés relatifs à chacun des deux actes de langage :
Pour …
Document 1
Document 2
décrire un fait de
société positif
décrire un fait de
société négatif
Fonctionnement de la langue
Suite au repérage des actes de langage, formulez la règle de fonctionnement de la langue :
L’infinitif complément de nom ou la structure « nom + de/à + infinitif »
Lorsqu’il est précédé par la préposition de/à, l'infinitif peut remplir la fonction d’un complément de
nom, surtout dans la dépendance de noms dérivés de verbes ou d'adjectifs qui se construisent avec
cet infinitif :
Exemples :
▪ La possibilité d’apprendre / Il est possible d’apprendre.
▪ La nécessité de défendre / Il est nécessaire de défendre.
▪ La tendance à instrumentaliser / On tend à instrumentaliser.
Les pronoms relatifs composés
C'est un pronom qui permet de relier deux phrases simples entre elles pour créer une phrase
complexe. Il existe des pronoms relatifs simples (qui, que, dont, où) et d’autres composés
(lequel/duquel, auxquelles, etc.).





On emploie lequel, etc. après une préposition autre que « de » (sur, sous, avec, dans,
pour, chez, par, contre etc.)
On emploie duquel, etc. avec une locution prépositive (près de, loin de, à côté de, à
l’intérieur de, etc.)
On emploie auquel, etc. lorsque le verbe de la proposition relative est construit avec la
préposition à.
Le choix du pronom se fera en fonction de l'antécédent, étant donné que le pronom
relatif sera du même genre et du même nombre que l'antécédent.
N.B : N’oubliez pas de contracter : à + lequel = auquel, à + lesquels = auxquels, à +
lesquelles = auxquelles
11
SINGULIER
PLURIEL
Masculin
Féminin
Masculin
Féminin
lequel
laquelle
lesquels
Lesquelles
duquel
de laquelle
desquels
Desquelles
auquel
à laquelle
auxquels
Auxquelles
"Lequel" s'emploie comme sujet quand on "Lequel" s'emploie comme complément ; il
craint l'équivoque ou que l'on désire remplace le plus souvent des choses et des
simplement mettre l'antécédent en valeur.
animaux.
Les pronoms « y » et « en »


Généralement, les pronoms remplacent des noms qu’on ne veut pas répéter.
Le pronom en remplace un nom introduit par de ou par un article partitif ou indéfini qui
expriment une quantité indéfinie.
 N.B : Pour les personnes, on utilise de suivi d’un pronom tonique.
Exemples :
 J’ai besoin d’une langue étrangère dans ma carrière ; j’en ai besoin.
 A-t-il déjà acheté un dictionnaire bilingue ? ; oui, il en a acheté un l’été dernier.
 Je parle de mon camarade de classe ; Je parle de lui.
 Le pronom y remplace un nom introduit par à ou un nom de lieu. Pour savoir quel pronom
utiliser, on doit alors connaître la structure du verbe.
 N.B : Pour les personnes, on utilise à suivi d’un pronom tonique. Pour les verbes de
communication, on utilise lui, leur devant le verbe.
Exemples :
 Je vis et poursuis mes études au Maroc  J’y vis et poursuis mes études.
 Il pense à la possibilité d’apprendre le chinois  Il y pense/réfléchit sérieusement.
Il pense à ses/son ami du dernier camp linguistique  il pense à eux/à lui.
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Transformez les infinitifs en gras en des compléments de nom :
1. Il faut saisir l’opportunité d’apprendre d’autres langues que celles nationales.
2. La démarche qu’on doit suivre consiste à s’ouvrir et à s’épanouir.
3. Être différent est un droit qui s’applique à toute personne.
4. S’ouvrir est désormais une compétence qu’il convient de promouvoir au sein des écoles.
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Exercice 2
▪ Complétez les phrases par le pronom relatif composé qui convient :
1. Les raisons …………….… nous promouvons le plurilinguisme nous concernent tous.
2. Elle a un joli carnet …………….… elle note chaque jour de nouveaux mots.
3. Les deux jeunes …………….… je me trouvais se sont inscrits pour apprendre l’arabe.
4. La période …………….… l’enfant commence à parler est entre 3 et 5 ans.
Exercice 3
▪ Répondez aux questions ci-dessous en utilisant le pronom « en » ou « y » :
1. Connais-tu un de ces touristes indiens ?
Non, ……………………………………………………………………………..
2. Connais-tu des personnes en Inde ?
Non, ……………………………………………………………………………..
3. As-tu des amis polyglottes ?
Oui, ……………………………………………………………………………..
4. Vas-tu participer à la compétition linguistique ?
Oui, ……………………………………………………………………………..
5. Des Français vivent-ils au Maroc ?
Oui, ……………………………………………………………………………..
6. Penses-tu à visiter un jour le Chili?
Non, ……………………………………………………………………………..
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Complétez les énoncés ci-dessous par ce qui convient :
Le besoin de communiquer ; Le fer à repasser ; Le message à transmettre ; L’engagement à honorer
1. ………...aux jeunes générations devra être une invitation à s’ouvrir au monde et à autrui.
2. …………est une caractéristique qui incarne le penchant social de l’homme.
3. …………consiste à encourager la diversité linguistique contre les hégémonies émergentes.
4. …………est une machine qui sert à lisser les plis accumulés par le tissu au fil de son usage.
13
Exercice 2
▪ Employez l’infinitif comme complément de nom dans les expressions mises en italique dans le
passage ci-dessous :
Voilà un extrait du discours du représentant du Maroc à l’UNESCO portant sur l’importance du
plurilinguisme dans le rapprochement entre les peuples :
« Nous sommes profondément convaincus que promouvoir la diversité des expressions est
nécessaire. S’engager dans cette prestigieuse mission, qui est un honneur, contribue à l’édification à
long terme de passerelles entre diverses cultures et divers peuples. Toutefois, et pour atteindre cet
objectif, il faudra fournir un effort colossal, et engager des ressources matérielles et immatérielles
dignes de cette noble et humaine mission d’ouverture. »
Exercice 3
▪ Reliez les deux propositions par un pronom relatif composé :
1. Nous appartenons à une équipe culturelle. L’équipe organise une soirée d’intégration.
2. Il faut lutter contre le plurilinguisme de prestige. Celui-ci accentue l’hégémonie.
3. Nous avons travaillé sur des expressions figées. Elles appartiennent à plusieurs langues.
4. Tu as fait allusion à un film documentaire. Je ne l’ai pas trouvé sur Internet.
Exercice 4
▪ Complétez les phrases suivantes en choisissant le pronom relatif composé :
1. L’équité linguistique est un atout (lequel/auquel/duquel) la France prête peu d’intérêt.
2. L’Esperanto est une langue échouée, mais (auxquelles/duquel/à laquelle) les USA ont
beaucoup tenu.
3. Les renouvellements (auxquels/desquels/pour lesquels) le monde anglo-saxon a opté étaient
hégémoniques.
4. La diversité linguistique est une richesse universelle à (qui/pour laquelle/à laquelle) on doit
accorder beaucoup d’importance.
Exercice 5
▪ Utilisez le pronom « en » ou « y » pour compléter le dialogue ci-après :
1. Le Danemark est un beau pays. As-tu renoncé à l’apprentissage de sa langue ?
Non, je n’… ai pas renoncé, j’… ai d’ailleurs plusieurs amis.
14
2. Et tu l’as déjà visité, le Danemark ?
Pas encore, mais j’… pense sérieusement. Le danois n’est pas trop compliqué, j’… ai
déjà appris quelques expressions, je crois que je pourrai m’…servir une fois j’… serai.
3. Cool, on pourrait … aller un jour ensemble. Qu’… penses-tu ?
J’… serais heureux. J’… ai pensé aussi.
Exercice 6
▪ Y ou EN ? Complétez par le pronom qui convient :
La lettre que j’ai reçue était écrite dans une langue inconnue. Quelques mots français …
figurent, mais je ne m’en suis pas vraiment aperçu au début. Je n’… rien compris et n’ai pas pu
… extraire la portée globale. Seul un polyglotte pourrait … déchiffrer le sens ou nous …
donner une idée. Un dictionnaire n’…sera donc pour rien puisque les mots qui … sont
employés constituent un Frankenstein.
Exercice 7
▪ Faites correspondre à chaque notion la définition qui lui convient :
Diglossie
a. Introduction d’un mot d’une langue dans une autre langue.
Monolinguisme
b. La juste répartition de l’espace de présence entre langues.
Emprunt lexical
c. Présence de deux variétés (haute et basse) d’une même langue.
Francophonie
Équité linguistique
d. Capacité d’un locuteur de parler une seule langue.
e. Ensemble de pays ayant le français langue officielle ou d’enseignement.
Exercice 8
▪ Définissez les termes suivants :

Langue : ………………………………………………………………………………….

Parler : ………………………………………………………………………………….

Dialecte : ………………………………………………………………………………….

Jargon : ………………………………………………………………………………….

Patois : ………………………………………………………………………………….
15
Production orale
P
▪ Participation à une soirée culturelle internationale
Des étudiants de diverses nationalités sont invités, dans le cadre d’une activité de coopération
linguistique et culturelle, à présenter et à décrire la situation linguistique de leurs pays. En tant
qu’étudiant représentant du Maroc, vous participez à cette soirée pour présenter et décrire les
caractéristiques de la situation linguistique au Maroc, sa diversité en l’occurrence, à des
étudiants étrangers.
Production écrite
G
▪ En une trentaine de lignes, rédigez un texte descriptif destiné à être publié dans le prochain
numéro du magazine « Culture et Société » autour de la thématique suivante : « La diversité
linguistique au Maroc ».
Pour un traitement pertinent de ce sujet, il est souhaitable de mettre l’accent sur les points suivants :
-
Les langues en présence au Maroc ;
-
Contact des langues/cultures nationales et étrangères ;
-
Diversité linguistique et développement humain, social et économique.
16
N
Prolongement
Lutter contre la glottophobie
ENTRETIEN AVEC PHILIPPE BLANCHET
Par Aurélien Berthier / AGIR PAR LA CULTURE N°52 // HIVER 2017
Largement ignorées, car méconnues ou perçues comme normales, les discriminations par le langage
sont pourtant massives, tristement ordinaires et avec des conséquences importantes sur la vie des
gens qui en sont les cibles. Le sociolinguiste français Philippe Blanchet, enseignant-chercheur
à l’Université de Rennes 2, qui étudie la façon dont, dans la société, on sépare, on discrimine, on
stigmatise des parties de la population à partir de leurs usages linguistiques, a développé pour les
désigner le concept de glottophobie. Un terme qui s’est largement diffusé dans les milieux militants
français. Une glottophobie qui redouble et visibilise également d’autres discriminations sociales.
Qu’est-ce que la glottophobie ?
La glottophobie désigne les discriminations, les manifestations de mépris, de haine, les agressions,
les rejets ou l’exclusion qui se basent sur le prétexte — évidemment illégitime et souvent illégal —
que des personnes parlent une langue, ou dans des variétés d’une même langue, jugées non
légitimes, incorrectes, mauvaises et non acceptables.
On sait que les façons de parler ou les langues qu’on parle sont constitutives de la personne, de son
identité individuelle et de ses appartenances collectives. Ce sont donc bien des personnes ellesmêmes ou des groupes de personnes qui font l’objet de ces discriminations et non les pratiques
linguistiques en tant que telles.
C’est donc quand on traite différemment une personne parce qu’elle parle français d’une façon
différente du standard. Par exemple parce qu’elle a l’accent du Midi, l’accent des banlieues, utilise
du vocabulaire du Nord ou des tournures syntaxiques régionales ou populaires, etc. Mais c’est
aussi — notamment en France, car on a cette idéologie très prégnante du monolinguisme et de la
suprématie du français — quand on discrimine quelqu’un parce qu’il parle une langue régionale,
parce qu’il parle une langue de l’immigration, bref parce qu’il parle une autre langue que le français
c’est-à-dire que la langue attendue, imposée et survalorisée.
Est-ce que vous pouvez donner quelques exemples d’actes glottophobes pour mesurer
l’étendue du phénomène ?
Les actes glottophobes les plus anodins et les plus quotidiens, donc les moins remarqués, mais en
17
même temps les plus répandus, qui maintiennent cet esprit de glottophobie, c’est tout simplement le
fait de reprendre quelqu’un sur sa façon de parler. Par exemple, quand vous corrigez la personne sur
sa prononciation, sur le mot qu’elle emploie ou sur sa tournure grammaticale, « on ne dit pas comme
ça ! », « ah, tu as fait une faute », etc. Cela peut aussi être simplement de sourire ou rire de l’accent
d’une personne, ou de l’imiter, avec un rire qui peut être sympathique, mais qui a aussi un côté un
peu supérieur type « c’est rigolo ta façon de parler » ou « ça fait pas bien sérieux ». Ce qui peut
avoir des conséquences importantes pour de gens qui pratiquent des métiers de la parole, des
professions de la communication orale (journalistes, comédiens, hôtesses de l’air…) et qui sont
discriminés dans leurs activités professionnelles du fait, par exemple, d’une prononciation
méridionale du français. Parfois à tel point que certains ont dû la transformer en une prononciation
très proche du standard parisien pour pouvoir exercer leurs professions. Cela concerne même des
femmes et hommes politiques, car ceux qui voudraient faire une carrière nationale prestigieuse sont
aussi obligés de gommer au maximum leurs caractéristiques et de les remplacer par d’autres.
Et puis ça peut aller jusqu’à, pour prendre les actes les plus graves, refuser à des personnes l’accès
à leurs droits fondamentaux au prétexte qu’elles parlent une autre langue ou qu’elle parle « mal » le
français. J’ai recueilli de nombreux témoignages de personnes à qui on a refusé l’accès aux soins,
aux urgences d’un hôpital, à qui on a refusé l’accès à l’éducation, la participation à la vie
démocratique, un logement ou un service — par exemple obtenir un document d’état civil à la
mairie — en leur disant « vous reviendrez quand on vous comprendra », ou « si vous ne parlez pas
français, vous n’êtes pas le bienvenu ici. »
Un des exemples frappants dans votre livre, c’est celui du petit enfant arabophone prénommé
Ahmed, dont il prononce le h, une prononciation (de son propre prénom et dans sa propre
langue donc) qu’un professeur français va lui faire corriger en « Amed », le tout en public et
sans se poser de question !
Effectivement, il y a dans l’institution scolaire en France, une idéologie totalement endossée selon
laquelle on est là non seulement pour corriger la langue ou les façons de parler des enfants, mais
aussi pour leur inculquer une façon de parler qu’on considère comme meilleure et supérieure, et que
celle-ci doit être unique, c’est-à-dire exclusive des autres façons de parler, des autres langues. J’ai
recueilli énormément de discours d’enseignants, de règlements intérieurs qui interdisent l’usage
d’autres langues que le français (y compris dans la cour de récréation), de scènes de classes comme
celle à laquelle vous venez de faire allusion, où des enfants sont clairement discriminés (notez au
passage qu’on n’aurait pas demandé à un enfant prénommé John de le prononcer « Jaune »). Ils
n’ont pas le droit de parler leur langue (alors que ça pourrait être une ressource d’apprentissage),
d’avoir leur façon de parler le français, ni même d’avoir leur propre prénom… Or, personne ne
18
pense faire mal : les gens ne se rendent pas compte à quel point c’est à la fois moralement, mais
aussi juridiquement condamnable, parce que c’est la mission intégrée depuis longtemps de l’école
en France.
La glottophobie se concentre donc plutôt sur les langues populaires, ouvrières, rurales,
l’accent des banlieues…
Tout à fait, ainsi que les langues régionales qu’elles soient rurales ou urbaines, parce qu’il ne faut
pas oublier que jusqu’à une époque récente, elles étaient aussi des langues véhiculaires dans
beaucoup de villes de France. Et aussi évidemment les langues de l’immigration. Et puis cela
concerne aussi les langues parlées par les populations des pays de l’ancien Empire colonial français.
Par exemple, il y a cette idée qu’en Afrique il n’y aurait pas de « vraies » langues c’est-à-dire qui
correspondent au modèle de la langue dominante française (une langue écrite, standardisée, de
prestige etc.) mais qu’il n’y aurait que des dialectes.
Est-ce que cette discrimination touche plus particulièrement les langues africaines et la langue
arabe ?
En France, actuellement, les parties de la population qui sont les plus visées par la stigmatisation
sociale par les dominants, ce sont les populations immigrées ou d’origine immigrée venues du
Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, c’est-à-dire du cœur de l’ancien empire colonial français.
Ainsi que les populations jeunes des quartiers populaires. On les discrimine non seulement sur des
prétextes linguistiques, mais aussi avec des prétextes xénophobes, liés par exemple à la couleur de
leur peau ou à cause de leurs convictions religieuses puisqu’en France, on constate le
développement d’une très forte islamophobie depuis le début des années 2000.
Il est possible d’accéder au texte intégral de l’entretien via le lien suivant :
https://www.agirparlaculture.be/lutter-contre-la-glottophobie-entretien-avec-philippe-blanchet/.
CONSIGNE :
▪ Lisez le document proposé puis répondez aux questions suivantes :
1- De quel type de document s’agit-il ?
2- Quel est le thème abordé ?
3- Quelle en est la visée ? Justifiez votre réponse.
4- A votre avis, que peuvent être les raisons de la glottophobie ?
19
Séquence 2
La traduction
Tâche initiale
Communication
Culture et société
Langue
Tâche finale
▪ Décrire un
phénomène
culturel : La
traduction
▪ Caractériser
▪ Le rituel de la
réunion formelle
▪ L’art de
l’exposition
▪ La polysémie
▪ Des expressions
toutes faites
▪ Continuité de la
parole
▪ Langue
recherchée
Grammaire
▪ L'antériorité, la
simultanéité, la
postérité :
concordance des
temps et
articulateurs
chronologiques
▪ Participer à un
débat autour du
rôle de la
traduction dans le
rapprochement
des peuples et
dans la promotion
de la culture de
paix.
▪ Décrire un
phénomène
culturel
▪ Débattre
▪ La modalisation
devoir/pouvoir +
infinitif
▪ Rédiger un
article à publier
Lexique
▪ Le lexique de la
traduction
dans la revue
électronique du
centre autour du
rôle de la
traduction dans la
promotion de la
diversité
linguistique.
20
U
Découverte
Image 1
Image 2
Source : https://www.observatoireplurilinguisme.eu
Source : https://www.pourlascience.fr
Questions :

Image 1 :
1. De quel type de document s’agit-il ?
2. Qu’est-ce qu’il montre ?
3. De quoi y est-il question ?

Image 2 :
1. De quel type de document s’agit-il ?
2. Qu’est-ce qu’il montre ?
3. Quelle idée peut-on en tirer ?
Synthèse :
1. Quel est le point commun entre les deux documents ?
2. Quel sera, selon vous, le thème de cette séquence ?
21
Compréhension orale
X
V
Globish ou traduction ?
https://youtu.be/MTIMcvYcG-E
1. De quel type de document s’agit-il ?
2. Qui parle dans le document ?
3. À qui s’adresse-t-on ?
4. De quoi parle-t-on dans ce document ?
5. Quel en est l’objectif ?
22
Compréhension écrite
n
Support
L’identité de l’Europe, c’est la traduction
Au XIXe et au XXe siècle, il existait une langue profondément européenne, une langue qui
traversait les frontières, de la Russie à la France, marquée par le sens de l'exil, de l'oppression, mais
aussi porteuse d'un espoir d'émancipation, le yiddish, estiment Camille de Toledo et Heinz
Wismann.
A l’heure où l’Union européenne (UE) prend conscience des résultats des élections, marquées
par l’abstention et la montée des partis d’extrême droite, essayons de nous dégager de l’horizon des
peurs et du ressentiment pour envisager l’avenir. Sur une longue période, nous savons qu’une union
politique européenne ne sera acceptable qu’à condition de voir émerger un dêmos européen : une
nation par-delà les nations. L’UE a besoin d’un peuple, sans quoi il ne restera de la démocratie que
le kratos, le pouvoir. C’est cette absence de peuple, de nation européenne, qui conduit au triomphe
des souverainistes et des populistes, à ce mouvement massif de reterritorialisation identitaire. Or
c’est cette absence, désormais, qu’on doit convoquer, établir et penser : rendre à la présence le
peuple européen absent.
Quiconque croit au projet européen pour le XXIe siècle, avant qu’il se penche sur les détails
techniques et opérationnels, doit se poser la question de la langue et de son articulation avec l’idée
de « nation européenne ». Quelle serait donc la langue d’une telle nation par-delà les nations ? Nous
savons, après que les révolutions et des guerres du XIXe et du XXe siècle ont eu lieu, que la nation
est un monstre à deux têtes : émancipatrice, comme ce fut le cas en 1848 à travers l’Europe, elle est
souvent hideuse, se repliant sur elle-même, sur ses particularismes. Le repli est à l’œuvre dans
l’Europe contemporaine, à l’échelle des États et de l’UE comme ensemble clos, comme forteresse. Il
n’y a donc pas le « retour des nations » d’un côté et le projet européen de l’autre. Ils marchent
ensemble comme ce monstre à deux têtes. Mais c’est l’Europe dans son ensemble, depuis la guerre
en ex-Yougoslavie, qui se dirige vers la droite et l’extrême droite. À vous l’identité ! disent les
traités européens aux États (le retour aux nationalismes fermés, clos), et à nous les flux, la
dérégulation et la concurrence (le compromis libéral et sécuritaire de l’UE)
CONTRER CETTE GRANDE VAGUE DE HONTE
C’est afin de contrer cette vision rétrécie de l’« être européen » que nous devons appeler à
l’émergence d’une « nation européenne » pour l’avenir : une conception ouverte de la nation dans un
espace multilingue tel que l’Europe, où plusieurs récits de l’histoire et de l’exil se croisent, une
nation tournée vers les savoirs, l’éducation, la connaissance, libérée de ses peurs de l’autre, portant
un horizon d’émancipation et une redéfinition du lien de citoyenneté, tient dans un mot : traduction.
Ce mot est une clé pour une pensée nouvelle de la citoyenneté écologique et politique, pour une
conception d’un lien social étendu, qui autorise les identités multiples. Et notre rêve est que cette
nation nouvelle se mette en marche pour contrer cette grande vague de honte d’abord, avant de
donner un souffle, une imagination, au projet européen. Nous vivons encore, hélas, à l’intérieur de
vieux cadres de pensée, où l’appartenance à une nation est considérée comme une chose donnée
découlant d’une langue maternelle, d’une conception partagée des valeurs, de l’histoire, de la
culture, et d’une certaine représentation du territoire, des frontières. Mais ces mythes ne coïncident
23
plus avec la réalité. Nous habitons désormais des espaces multilingues, plurinationaux. Nous
existons dans des « entre-lieux », entre un pays et un autre, entre une ville d’adoption et une ville de
naissance. Et pendant que nous fluctuons, il naît de cette situation une nécessité de repenser un lien
d’appartenance en accord avec la réalité de nos vies diffractées.
« CITOYEN-TRADUCTEUR »
Définir le citoyen européen au XXIe siècle comme « citoyen-traducteur » permet d’articuler
des loyautés multiples : être de sa ville, de sa région, de son pays et d’un espace plus vaste, luimême défini comme espace où la « traduction » est la langue commune. Penser l’appartenance
comme un effort pour traduire l’autre et se traduire pour l’autre, ou pour soi-même se tenir, là où la
vie et la culture nous mettent, entre les langues, les genres, les rites, les fidélités et les
affranchissements.
Au XIXe et au XXe siècle, il existait une langue profondément européenne, une langue qui
traversait les frontières, de la Russie à la France, marquée par le sens de l’exil, de l’oppression, mais
aussi porteuse d’un espoir d’émancipation. La langue yiddish a été détruite, mais cette langue hante
encore l’espace européen. C’est à partir de sa destruction que nous pouvons comprendre cette
citoyenneté de la traduction à inventer. Repenser, sans hésiter, l’Europe à partir des « entre »mondes, autour du seul tryptique qui prépare l’avenir : traduction, migration, hybridation. Autoriser
le multiple pour l’avenir, penser les attachements et les loyautés plurielles, voilà le sens de cette
langue des langues.
Il y a deux façons de se figurer le citoyen européen à venir comme « citoyen-traducteur » ou «
transcitoyen ». Dans les rêves les plus fous des techniciens de l’UE se révèle une vision d’un êtreflux, découlant des technologies américaines : un type relié à une intelligence artificielle qui traduira
pour lui. Mais en projetant un tel horizon technologique, l’UE ignore la question de la nation et son
articulation affective en la réduisant à une technique, une procédure. Ce fut l’erreur des pères
fondateurs. Le dêmos ne naît pas d’agencements institutionnels habités par des citoyens rationnels.
Il s’agit de prendre acte de cette opposition entre une Europe désirée, émotionnelle – celle des
mondes, des langues, des exils, des migrations, des morts –, et l’Europe de l’« Euroland », devenue
froide machine réactionnaire. C’est à partir de cette rupture que nous nous proposons de travailler à
une poétique des « entre », un affect partagé, pour bouleverser les cadres anciens de l’UE.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2014/06/25/l-identite-de-l-europe-c-est-la-traduction4445045
3232. html
Compréhension globale
1. De quel type de document s’agit-il ?
2. Qui parle dans le document ?
3. À qui s’adresse-t-on ?
4. De quoi parle-t-on dans ce document ?
5. Quel en est l’objectif ?
24
Compréhension détaillée
1- Complétez le tableau suivant :
Affirmation
Vraie
Fausse
Le globish est une forme issue de l’anglais qui permet de
communiquer pleinement.
Justification …………………………………………………
Le globish, qui passe pour la langue de l’Europe, menace les
autres langues et la diversité en général.
Justification …………………………………………………
La montée en puissance de l’extrême droite en Europe et
l’absence de vision unifiée rendent plus concrets les sentiments
de peur et les risques d’enfermement.
Justification ……………………………………………………...
La nouvelle conception de la nation européenne doit s’ouvrir sur
les langues et sur la traduction.
Justification …………………………………………………...
Le concept de citoyen-traducteur imposera un rétrécissement
dans la perspective et favorisera l’exclusion de l’autre.
Justification :…………………………………………………...
2- Quel danger le globish représente-t-il sur les autres langues ?
3- Que préconise l’extrême droite sur les plans linguistique, sociopolitique et culturel ?
4- En quoi la traduction est-elle la réponse aux risques du globish et l’idéologie de l’extrême
droite ?
Vocabulaire du texte
▪ À partir de la lecture du texte et de la transcription, remplissez le tableau ci-dessous :
Phénomène
Caractéristiques
Langues
concernées
Finalités/retombées
Le globish
.
La traduction
25
Y
Langue et communication
Repérage
▪ A partir des deux documents, relevez les énoncés relatifs aux deux actes de langage :
Pour…
décrire un phénomène
négatif : le globish /
l’idéologie de l’extrême
droite
décrire un phénomène
positif : la traduction
Document 1
Document 2
Fonctionnement de la langue
▪ Suite au repérage des actes de langage, formulez la règle de fonctionnement de la langue :
La modalisation : pouvoir/devoir + infinitif
Pouvoir et devoir sont des verbes modaux qui servent à nuancer le sens de l’énoncé ou à nous
renseigner sur le degré d’adhésion du locuteur à son énoncé. ils se construisent avec un verbe à
l’infinitif.
• Le verbe devoir sert à exprimer l’obligation, l’injonctif ou la nécessité.
• Le verbe pouvoir sert à exprimer la possibilité, la capacité ou l’éventualité.
N.B. D’autres valeurs modales sont susceptibles d’être véhiculées par ces deux verbes.
L’expression du temps : antériorité, postériorité et simultanéité
Quand on veut situer une action dans le temps, on peut utiliser les jours de la semaine, les dates ou
les adverbes de temps (ex: aujourd’hui, hier, demain, après-demain, etc.)
On peut aussi parler du temps de différentes manières en exprimant : La simultanéité, l’antériorité,
la postériorité
 La simultanéité est le fait que plusieurs actions se déroulent au même moment. Il existe
plusieurs marqueurs temporels pour l’exprimer : pendant que, en même temps que, pendant,
en même temps, au même moment et simultanément.
 L’antériorité est le fait qu’une action se déroule avant une autre. Pour l’exprimer, on peut
employer différents marqueurs temporels : avant, avant de/que, autrefois, auparavant,
antérieurement et précédemment.
26
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Postériorité, antériorité ou simultanéité ?
1. Georges Steiner est un théoricien de traduction parallèlement son activité littéraire.
2. Le Pain nu est un roman qui était traduit sept ans après sa parution en arabe.
3. Avant qu’une traduction ne se fasse, l’idéal serait de prendre contact avec l’auteur.
4. Au siège de l’ONU, Les interprètes traduisent au fur et à mesure que des personnalités
s’expriment.
Exercice 2
▪ Complétez les phrases par l’adverbe de temps qui convient :
1. Il m’a contacté …les touristes lui ont demandé l’explication d’une consigne.
2. Shakespeare a été traduit en Chine …. ses œuvres ne soient arrivées au Maghreb.
3. Je lisais un chef d’œuvre japonais… mon téléphone sonna.
4. On organisera le tirage au sort … tous les participants auront déposé leurs candidatures.
Exercice 3
▪ Trouvez la valeur modale exprimée par le verbe « pouvoir » / « devoir » dans chaque
phrase :
1. Pourriez-vous m’expliquer cette phrase en espagnol ?
2. Vous devriez prêter attention à l’implicite culturel lors de l’échange.
3. Je comprends l’italien et pourrais comprendre l’espagnol également.
4. Il doit participer au prochain séjour linguistique à Nice pour rencontrer son ami d’enfance.
27
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Mettez le verbe au temps convenable pour exprimer chaque relation temporelle :
1. Simultanéité : Ahmed a appris l’espagnol pendant qu’il (effectuer) un stage dans une
Multinationale à Séville.
2. Postériorité : Il commencera la visite des sites historiques et touristiques de la ville dès qu’il
(trouver) un loyer.
3. Antériorité : il a pu retenir quelques expressions chinoises avant que son ami Yuan (partir).
Exercice 2
▪ Reliez les propositions suivantes en utilisant les subordonnants entre parenthèses :
1. Toutes les langues se valaient. Le globish est inventé. (Avant que)
2. Blanchet est un professeur de langue. Il est spécialiste en sociolinguistique. (Avant de)
3. Céline a appris l’arabe. Elle se marie à Nadir. (Après que)
4. Mon ami restera chez moi. Il trouve un travail. (Jusqu’à ce que)
5. Je me contente de me servir du sous-titrage. J’apprends l’italien (En attendant que)
Exercice 3
▪ Précisez les effets de sens exprimés à travers chacun des verbes modaux devoir et pouvoir :
- Avec pouvoir :
1. Je peux vous aider à résoudre ces mots fléchés.
……………………………
2. Est-ce que je peux utiliser votre ordinateur portable ?
………………………………
3. Pourriez-vous me traduire cette expression en arabe ?
…………………………………
4. Est-ce que je peux avoir une pizza et un thé turc, s’il vous plaît ?
……………………………
- Avec devoir :
1. Vous devez maîtriser au moins deux langues, pour être interprète.
……………………………
2. Tu dois parler au directeur de l’institut, avant de t’inscrire au cours du chinois.
…………………………….
3. On ne doit pas commettre des erreurs de langue, surtout devant un professeur.
28
…………………………..
4. Elle devrait être fatiguée, après avoir parlé à un public de diverses nationalités.
…………………………..
Exercice 4
▪ Vouloir, pouvoir, devoir ou falloir ? Complétez ce qui suit.
1. Si vous ………….faire une carrière, vous ……………apprendre les langues.
2. Si vous ………….. comprendre le latin, vous sauriez lire la version ancienne de La Bible.
3. Il………… respecter la diversité humaine afin que nous ………….vivre en paix.
4. …………-vous m’accorder cinq minutes de votre temps ? il ……….. qu’on se parle.
Exercice 5
▪ Complétez le passage ci-dessous par le mot ou l’expression convenable :
Rejet – rétrécissement – globish – traduction – identité réelle – pluralité linguistique – fermeture –
idéologie - Populisme – élargir l’horizon – l’avenir de l’Europe
« La tendance de l’extrême droite en Europe est de retour sur scène. Elle s’incarne et s’ancre en se
servant d’un ………………. qui se nourrit du sentiment de …………. de l’autre. Les intellectuels
éclairés sont conscients que cette ……………….. conduira l’Europe à la …………… et au
…………….. de toutes ses chances d’ouverture. En effet, ………… peut restituer …………………
de l’Europe, promouvoir ……………………………, limiter les effets dévastateurs du
…………………….. et ……………………….. d’entente et de compréhension mutuelle entre les
différentes populations de ce continent. Elle constitue ………………………………
Exercice 6
▪ Définissez chacune des notions suivantes :
1- Globish
2- Traduction
a- Scène où des langues entretiennent des rapports concurrentiels entre
elles.
b- Version d’un contenu dans une langue différente de celle où il a été
3- Interprétariat
écrit.
4- Langue-mère
c- Première langue apprise auprès d’un parent biologique ou d’adoption.
d- Une forme d’anglais qui se veut idiome mondial exclusif d’échange.
5- Marché
e- Traduction simultanée/instantanée d’un discours oral ou conférence.
linguistique
29
Production orale
P
Participation à un débat à l’occasion de la journée internationale de la traduction
« La journée internationale de la traduction, 30 septembre, est l’occasion de rendre hommage aux
spécialistes des langues et de souligner l’importance de leur travail pour unir les nations, faciliter
le dialogue, permettre la compréhension et la coopération, favoriser le développement et renforcer
la paix et la sécurité dans le monde. » (Les Nations Unies, Septembre 2021 www.un.org/fr )
À cette occasion, participez au débat organisé au sein de votre centre autour du rôle de la
traduction dans le rapprochement entre les peuples et dans la promotion de la culture de paix.
Pour enrichir davantage le débat et lui assurer une portée concrète, il serait préférable d’accorder
attention, entre autres, aux points suivants :
-
L’intérêt général de la traduction ;
-
Son rôle dans l’émancipation scientifique et culturelle au fil des siècles ;
-
Son importance dans la promotion de la culture de paix.
Modalité de travail
-
Consacrer 15 minutes à la préparation ;
-
L’échange/interaction se fait sous forme de prise de parole individuelle à tour de rôle ;
-
Désignation d’un animateur du débat et d’un rapporteur ;
-
Intervention du professeur sollicitée en cas de besoin, commentaires des pairs ;
-
Prise de notes par les étudiants.
Production écrite
G
Par-delà son rôle de vecteur de rapprochement des peuples et des cultures, la traduction est un
moyen incontournable dans la conservation de la diversité linguistique.
En une trentaine de lignes environ, rédigez un article à publier dans la revue électronique de
votre centre autour du rôle de la traduction dans la promotion de la diversité linguistique.
Lors du traitement de ce sujet, vous pouvez vous appuyer, sans exhaustivité, sur les points suivants :
-
Diversité linguistique, plurilinguisme de prestige et traduction ;
-
Exemples de traductions célèbres d’œuvres ayant contribué à l’ouverture culturelle ;
-
Traduction et compétences langagières.
30
Prolongement
N
Des lieux de traduction pour accueillir les différences
Au commencement est Babel
L’histoire commence avec les « intraduisibles », ce qui fait obstacle à un véritable dialogue entre les
cultures du fait de la diversité des langues et le difficile passage de l’une à l’autre. « Il est urgent
d’écrire entre et avec les langues » écrivent les auteures. Non pas un acte mécanique de transfert
d’une langue vers une autre, mais un séjour « entre les langues », avec le souci de l’élaboration d’un
universel où le « nous » est en « perpétuelle redéfinition » sans être surplombant. Comment traduire
en effet ce qui n’a pas d’équivalent d’une langue à l’autre ? Il faut trouver un passage qui ne
dissolve pas ces mondes que sont les langues, se faire hospitalier pour éviter rejet et peur. Construire
un « nous » qui protège aussi bien des dérives du relativisme que d’un universalisme dévorant.
L’expérience a déjà eu lieu. C’est en 832 de l’ère commune, que le calife abbasside al-Ma’mũn qui
régna de 813 à 833 à Bagdad, créa ce lieu de « convivance », terme forgé à partir de cohabitation et
convivialité, qu’est la Maison de la sagesse, la Bayt al-hikma. Succédant à la dynastie des
Omeyyades, le nouveau calife change symboliquement de capitale. On passe de la place fortifiée
qu’était Damas à « la ville ouverte » qu’est Bagdad. C’est ainsi que se met en place un lieu de
rencontre entre les sciences et la foi, un dialogue entre deux incommensurables au dialogue difficile.
Inventer un universel entendu comme horizon de refus de ces mondes fermés sur leur insularité,
réinventer le geste de al-Ma’mũn, tel est l’objectif. A la verticalité hiérarchique, substituer
l’horizontalité d’une égalité travaillée par la traduction.
« Là où ça ne passe pas, ils passent quand même »
L’arrivée en France d’un étranger commence par l’accueil de l’administration. Les « traducteursinterprètes » ont bien souvent un lien assez ténu avec l’examen des raisons qui créent
l’incompréhension entre le migrant et l’employé administratif chargé de vérifier s’il remplit les
conditions pour un séjour. Dans Eloge de la traduction, Barbara Cassin écrivait que « les différentes
langues produisent des mondes différents, dont elles sont les causes et les effets » .
L’examen de certaines locutions du quotidien en témoigne. Bonjour se dit salam en
arabe, shalom en hébreu. On vous souhaite la paix, ce qui n’a pas le même sens que « bon-jour ».
Les mots des formulaires français, de la même façon, sont bien plus que des questionnaires à
remplir. Ils expriment les valeurs de la culture française qui traversent et traduisent à leur tour les
choix politiques du pays. Ces mots sont des « intraduisibles », c’est-à-dire sans équivalent dans le
pays d’accueil et souvent à la source de blocage dans les entretiens avec les administrations. C’est
ainsi que l’on découvre qu’un nom ou un prénom n’ont pas partout la même fonction. Ou encore
que les dates de naissance des Soninké sont toutes autour du 31 décembre ou du 1er janvier car leur
véritable date de naissance doit demeurer cachée pour des raisons de l’ordre de la croyance.
Face à ces diverses appréhensions du monde, le traducteur doit se faire « passeur », utiliser « les
moyens de traverse pour essayer de signaler comment dans ce qui est dit "c’est presque la même
chose" » tout en ne l’étant pas. Le guide de travail de l’équipe est Le petit Décodeur de
l’Administration pour lequel des spécialistes ont constitué un ensemble de définitions sous la
direction de Dominique Le Fur. Ont été rajoutés par l’équipe des mots-clés et des mots satellites.
Rédigé en diverses versions bilingues, il constitue désormais un glossaire appelé à prendre de
l’ampleur, en vue d’une hospitalité langagière. La présence des Directions de l’intégration et de
l’accès à la nationalité, du Ministère de l’Intérieur et d’autres administrations de même obédience,
donnent à ce travail une dimension tout autant théorique que pratique. Fonctionnant dans les deux
sens, le glossaire rassure ainsi l’administration et le migrant.
31
Repenser le patrimoine
La question des restitutions des biens patrimoniaux aux pays d'origine a questionné le sens
occidental du musée, mais aussi le sens des musées africains. En Afrique de l’Ouest est menée une
expérience, celle des « banques culturelles » : « ni musée ni banque, mais l’un interrogeant
indéfiniment l’autre » . Culture et développement économique y vont de paire mais la valeur
culturelle et symbolique d’un objet est première, rappelant la fonction de filiation et de transmission
de celui-ci et de la langue.
Visant à empêcher le commerce illicite des objets d’art, la banque culturelle est gérée par une
association villageoise. On y dépose un objet rattaché à une histoire, la sienne dans toute sa
singularité narrative, et tout en ayant la possibilité de le voir et de s’en servir, ou encore de le
remplacer, en échange du dépôt, se met en place un système de microcrédit qui a pour vocation
d’initier des revenus. Comme le montre l’histoire de Gagny Sissouko qui avait gagé un chaudron
de fer le temps du prêt nécessaire pour créer son restaurant. Pari gagné! Il existe sept banques
culturelles au Mali, Bénin, Togo et Guinée. Ces outils permettent également de réfléchir la notion de
valeur, ne la réduisant pas à sa dimension financière.
Exercer son jugement
Le troisième temps de cette approche consiste à interroger les traductions des textes sacrés et
d’élaborer à la suite du Vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des
intraduisibles, un Dictionnaire des trois Monothéismes. Il s’agit d’interroger les mots dans leurs
singularité et discordances. L’équipe est pluridisciplinaire, à l’image des Maisons de la sagesse. Il
s’agit de construire un jugement critique. Comment ? En travaillant les « petites différences » entre
les langues. Il n’y a qu’ainsi « que nous pourrons parvenir à une intercompréhension forte et
efficace, respectueuse de l’idée même de laïcité ». Prenant l’exemple d’un extrait du texte
Biblique, Exode, 3, 14, le texte et ses diverses traductions rencontrent des différences de traduction.
Moïse demande à Dieu quel est son nom. Dieu répond « Eyé ashèr Eyé ». Chaque traduction
introduit une nuance que n’a pas la précédente.
Adhérer à l’image du savant détourné des questions du quotidien, un Thalès le nez dans les étoiles
qui tombe au fond du puits, pour reprendre un exemple célèbre, ou Socrate perché sur des nuées,
c’est ne pas comprendre le sens de la recherche. La géométrie permit l’arpentage en Egypte, fort
utile en périodes des crues et décrues du Nil pour redistribuer à chaque propriétaire son lopin de
terre ; l’algèbre régla les lois compliquées des héritages. De même la traduction a un rôle à jouer
dans un monde où tout reste à inventer.
RENCONTRE AVEC BARBARA CASSIN ET DANIÈLE WOZNY
Samedi 5 juin 2021, 14h et 16h
Il est possible d’accéder au texte intégral de l’entretien via le lien suivant :
https://www.nonfiction.fr/article-10868-des-lieux-de-traduction-pour-accueillir-les-differences.htm#
• Lisez le document proposé puis répondez aux questions suivantes :
1. De quel type de document s’agit-il ?
2. Quel est le thème abordé ?
3. Quelle en est la visée ? Justifiez votre réponse.
4. Comment la traduction permet-elle d’accueillir les différences ?
5. A votre avis, dans quelle mesure la traduction contribue-t-elle à la promotion du vivre
ensemble ?
6. Quelle place aurait-elle dans un monde de plus en plus digital ?
32
J
Unité 2
L’Art
https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/musique-theatre-danse-peinture-les-bienfaits-de-l-art-dansnotre-vie-7776587851
33
Séquence 1
La peinture
Tâche initiale
Communication
▪ Exprimer des
▪ Exprimer sa joie
sentiments positifs
« en contexte
▪ Exprimer son
artistique »
admiration
Culture et société
Langue
Tâche finale
▪ La tenue d'une
discussion
formelle ou
informelle :
l'implicite culturel
(tours de parole,
volume de la voix,
intonation...)
Grammaire
▪ Exprimer des
sentiments positifs
(joie, soulagement,
admiration,
bonheur, espoir...)
après avoir
contemplé une toile
de peinture.
▪ Adjectifs de
couleur
▪ Le passé
simple, temps du
récit écrit
Lexique
▪ Le domaine
culturel : cinéma,
littérature, arts
plastiques...
▪ Lexique de la
peinture
▪ L’expression
des sentiments
▪ Langue de
spécialité
Phonétique
quant
/quand/qu'en
▪ Rédiger un article
destiné à être publié
dans le webjournal
scolaire afin
d’exprimer des
sentiments positifs
que vous avez
éprouvés lors du
vernissage de la
dernière exposition.
34
U
Découverte
Image 2
Une Minute au Musée - EP07 - La Joconde
https://www.youtube.com/watch?v=b__LjwgYK_I
Image 1
Gustave Courbet
Portrait de Charles Baudelaire 1848 Huile sur toile
54 x 65 cm Musée Fabre, Montpellier
https://museefabre.montpellier3m.fr/pdf.php/?filePath=var/storage/original/application/14eaa5878
a5004dae9b40a8e58141013
▪ Questions
1. Identifiez le type de chacun des documents proposés.
2. Que représente chacun des deux supports artistiques ?
3. A qui s'adresse chacun des deux documents ?
4. Quel(s) sentiment(s) semble(nt) se dégager des deux documents ?
5. Selon vous, sur quoi la présente séquence pourrait-elle porter ?
35
Compréhension orale
X
V
Tableau de la joie !
https://youtu.be/H3Egyyqu5lI
▪ Questions
1. Identifiez la nature du document proposé.
2. Qui s'exprime ?
3. A qui s'adresse-t-il ?
4. Quel est le thème abordé dans ce document ?
5. Quelle est la visée du document proposé ?
36
Compréhension écrite
n
Support
Donc, tu me dis qu’il y a des choses curieuses à voir dans cette galerie, et des choses
inattendues ; tant mieux, j’irai à mon retour.
En ce moment, je vis, moi, dans la peinture à la façon des poissons dans l’eau. Comme cela
étonnerait la plupart des hommes de savoir ce qu’est pour nous la couleur, et de pénétrer la joie
profonde qu’elle donne à ceux qui ont des yeux pour voir !
Vrai, je ne vis que par les yeux ; je vais, du matin au soir, par les plaines et par les bois, par les
rochers et par les ajoncs, cherchant les tons vrais, les nuances inobservées [...]
Mes yeux ouverts, à la façon d’une bouche affamée, dévorent la terre et le ciel. Oui, j’ai la
sensation nette et profonde de manger le monde avec mon regard, et de digérer les couleurs comme
on digère les viandes et les fruits.
Et cela est nouveau pour moi. Jusqu’ici je travaillais avec sécurité. Et maintenant je cherche !...
Ah ! Mon vieux, tu ne sais pas, tu ne sauras jamais ce que c’est qu’une motte de terre, et ce qu’il y a
dans l’ombre courte qu’elle jette sur le sol à côté d’elle. Une feuille, un petit caillou, un rayon, une
touffe d’herbe m’arrêtent des temps infinis ; et je les contemple avidement, plus ému qu’un
chercheur d’or qui trouve un lingot, savourant un bonheur mystérieux et délicieux à décomposer
leurs imperceptibles tons et leurs insaisissables reflets.
Et je m’aperçois que je n’avais jamais rien regardé, jamais. Va, c’est bon, cela, c’est meilleur et
plus utile que les bavardages esthétiques devant des piles de soucoupes représentant des bocks.
Parfois, je m’arrête, stupéfait d’observer tout à coup des choses éclatantes dont je ne m’étais
jamais douté ! Regarde les arbres et l’herbe en plein soleil, et essaie de les peindre. Tu essaieras.
Tout le monde a fait du paysage au soleil, parce que tout le monde est aveugle. Mon cher, les
feuilles, l’herbe, tout ce que le soleil frappe en plein n’est plus coloré mais luisant, et d’un luisant tel
que rien ne le peut rendre. Or, on ne saurait peindre ce qui brille ; on ne saurait même en donner
l’illusion.
L’an dernier, en ce même pays, j’ai souvent suivi Claude Monet à la recherche d’impressions.
Ce n’était plus un peintre, en vérité, mais un chasseur. Il allait, suivi d’enfants qui portaient ses
toiles, cinq ou six toiles représentant le même sujet à des heures diverses et avec des effets
différents.
Il les prenait et les quittait tour à tour, suivant les changements du ciel. Et le peintre, en face du
sujet, attendait, guettait le soleil et les ombres, cueillait en quelques coups de pinceau le rayon qui
tombe ou le nuage qui passe, et, dédaigneux du faux et du convenu, les posait sur sa toile avec
rapidité.
Je l’ai vu saisir ainsi une tombée étincelante de lumière sur la falaise blanche et la fixer à une
coulée de tons jaunes qui rendaient étrangement le surprenant et fugitif effet de cet insaisissable et
aveuglant éblouissement.
Une autre fois, il prit à pleines mains une averse abattue sur la mer et la jeta sur sa toile. Et
c’était bien de la pluie qu’il avait peinte ainsi, rien que de la pluie voilant les vagues, les roches et le
ciel, à peine distincts sous ce déluge.
Et je me souviens encore d’autres artistes que j’ai vus travailler jadis dans ce vallon d’Étretat.
Un jour, j’étais très jeune encore, et je suivais la ravine de Beaurepaire, quand j’aperçus dans
une ferme, dans une petite ferme, un vieil homme en blouse bleue qui peignait sous un pommier.
Il paraissait tout petit, accroupi sur son pliant ; et, cette blouse de paysan m’enhardissant, je
37
m’approchai pour le regarder. La cour était en pente, entourée de grands arbres que le soleil, près de
disparaître, criblait de rayons obliques. La lumière jaune coulait sur les feuilles, passait à travers et
tombait sur l’herbe en pluie claire et menue.
Le bonhomme ne me vit pas. Il peignait sur une petite toile carrée, doucement, tranquillement,
sans presque remuer. Il avait des cheveux blancs assez longs, l’air doux et du sourire sur la figure
Guy de Maupassant, « La vie d’un paysagiste », in Gil Blas, 28 septembre 1886
Compréhension globale
1.
2.
3.
4.
5.
Identifiez la nature du document proposé.
Qui s'exprime ?
A qui s'adresse-t-il ?
Quel est le thème abordé dans ce document ?
Quelle est la visée du document proposé ?
Compréhension détaillée
1 - A partir des documents A et B, complétez le tableau suivant :
AFFIRMATION
VRAIE
FAUSSE
La couleur procure un réel contentement à quiconque contemple une toile.
Justification :
…………………………………………………………………………
Tout ce que le soleil frappe en plein est plus coloré que luisant.
Justification :
……………………………………………………………………..
Il appliquait la peinture tout doucement sur la toile.
Justification :
……………………………………………………………………..
L’artiste aux cheveux blancs assez longs peignait sous un pommier.
Justification :
……………………………………………………………………..
2 – « C’est un tableau de soin pour nous libérer donc des blocages qui nous empêchent de ressentir,
de vivre la joie. » En quoi la peinture serait-elle une cure ?
3 – A votre avis, en quoi la peinture permet-elle d’exprimer des sentiments positifs ?
Vocabulaire du texte
▪ A partir des documents A et B, complétez le tableau suivant :
LETTRE
NOM
ADJECTIF
A
B
C
…
VERBE
38
Y
Langue et communication
Repérage
Les adjectifs de couleur
Relevez, dans les documents A et B, les adjectifs de couleur ainsi utilisés :
 « Je l’ai vu saisir ainsi une tombée étincelante de lumière sur la falaise blanche et la fixer à
une coulée de tons jaunes. »
 …
L’emploi du passé simple, temps du récit écrit
Relevez, dans les documents A et B, les verbes conjugués au passé simple :
 Une autre fois, il prit à pleines mains une averse abattue sur la mer et la jeta sur sa toile.
 …
Les sentiment positifs exprimés en contexte artistique
Relevez, dans les documents A et B, les expressions de sentiments positifs :
 « Oui, j’ai la sensation nette et profonde de manger le monde avec mon regard, et de digérer
les couleurs. »
L’émerveillement
 …
Le vocabulaire de la peinture
Relevez, dans les documents A et B, les termes issus du vocabulaire de la peinture :
 « Donc, tu me dis qu’il y a des choses curieuses à voir dans cette galerie. »
…
Fonctionnement de la langue
Un seul mot
non dérivé
d’un nom
Accord
Un seul mot
dérivé
d’un nom
Invariable
Adjectifs de couleur
Un seul mot
dérivé d’une
langue étrangère
Invariable
Plusieurs
Mots
Invariable
Plusieurs
mots
unis par « et »
Généralement
invariable
Exceptions :
châtain, écarlate,
fauve, incarnat,
mauve, pourpre,
rose, vermeil,
violet.
39
peut exprimer un fait
passé rapide, qui s’est
produit à un moment
précis et qui est
complètement achevé.
Il marchait à grands
pas, quand il aperçut
son ami.
Temps du récit écrit, le passé simple ...
est essentiellement le est le temps des
temps du récit, de la récits historiques,
narration ; il montre des des contes et des
faits qui se suivent et récits imaginaire.
qui ne durent pas.
Un dimanche, ils se
Elle s’allongea par
mirent en marche dès le terre ... Alors le
matin, ils vagabondloup se jeta sur la
errent entre les
petite chèvre et la
vignes… (Gustave
mangea.
Flaubert)
(Alphonse Daudet)
peut parfois exprimer
un fait qui dure, mais il
faut qu’il soit limité de
façon précise par un
complément de temps.
Il marcha trente jours,
il marcha trente nuits.
(Victor Hugo)
L’expression des sentiments positifs
Chacun de nous éprouve des sentiments positifs. La joie et la surprise en sont les principaux.
Mais, il y en a beaucoup d’autres : le bonheur, l’admiration, la satisfaction, le soulagement…
La joie
Le bonheur
L’admiration
La surprise
La
satisfaction
Être joyeux
Être heureux
Être admirant
Être surpris
Être satisfait
…
…
…
…
…
Admirer
….
S’étonner
…
Le vocabulaire de la peinture
Support
Matière
Forme
Couleur
Objet, élément
Substance, brute Qualité d’un
Qualité de la
matériel sur
ou travaillée,
objet, résultant de lumière renvoyée
lequel repose une destinée à être
son organisation par la surface
matière ou un
utilisée dans le
interne, de sa
d’un objet
objet pesant,
cadre d’activités structure,
(indépendamment
destiné à servir de techniques ou
concrétisée par
de sa forme),
surface, d’appui
artistiques.
les lignes et les
selon
ou de soutien à ce
surfaces qui le
l’impression
dernier.
délimitent.
visuelle qu’elle
produit.
Peinture sur bois Peinture à l’eau Forme carrée
Couleur unie
…
…
…
…
Satisfaire
…
Genre
Courant de
pensée marquant
un changement
des idées, de style
ou de technique
dans le domaine
artistique,
intellectuel,
etc. (mouvement,
courant…)
Peinture
figurative…
40
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Complétez chacune des phrases suivantes par l'adjectif de couleur adéquat :
« Jaune – bleue – noire – verte – rose – grise »
1. Ce peintre est sentimental depuis son adolescence, il est fleur …………..
2. Ces plasticiens sont très pessimistes, ils font ………..mine depuis le décès de leur maître.
3. Lors du vernissage, le public était mal à l’aise et se forçait à rire. Il riait …………...
4. Ce couple de collectionneurs est optimiste à la prochaine vente aux enchères ; ils voient déjà
la vie en …………..
5. Étant déprimé ces derniers temps, le portraitiste a des idées …………... Il faut être très
vigilant.
6. Elle ne va pas exposer dans la nouvelle galerie d’art, l’administration lui a fait une réponse
………….. et dure.
Exercice 2
▪ Mettez chacun des verbes entre parenthèses au passé simple :
1. Nous contemplions la dernière toile, quand je (voir) passer une souris grise.
2. Par une belle matinée du mois d’août, les jeunes plasticiennes (se pencher) sur leur ouvrage,
(bavarder) de la pluie et du beau temps.
3. Il (appliquer) une couleur plutôt claire, aux nuances argentées, qui lui (rappeler) Cendrillon.
4. Elle (peindre) tout l’été. Elle (peindre) jour et nuit.
Exercice 3
▪ Complétez chacune des phrases suivantes avec l'un ou l'autre des homophones :
« Quant - Quand - Qu'en »
1. Demain, ce sera une journée ensoleillée. Tu peux laisser ton chevalet au balcon. Méfie-toi
………… même !
2. ………… tu auras achevé quinze toiles, tu pourras déposer ta demande d'exposition auprès
de notre galeriste. ………… dis-tu ?
3. Ne peignez plus ………… vous êtes en colère, ………… à moi, je ferai ce que je peux.
4. La vente aux enchères aura lieu en octobre plutôt ………… septembre.
41
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Choisissez la bonne réponse :
1. A l'occasion de son anniversaire, il lui a offert une belle marine ........................... (gris pâle /
grise pâle)
2. C'est le bouquet de fleurs ............................... (mauve / mauves) qui a été consacré au terme de
cette exposition de peinture.
3. L'entreprise veut acquérir deux triptyques ............................. (bleu turquoise / bleus turquoise)
pour le lancement de sa nouvelle gamme de produits.
4. A contempler cette toile de peinture, tous les personnages qu'il a brossés portent des gilets
............................... (kaki / kakis)
Exercice 2
▪ Accordez en genre et en nombre chacun des adjectifs de couleur :
1. Regarde bien au fond. On peut distinguer deux filles aux cheveux …………………. (châtain)
et aux tresses …………………. (blonde).
2. Cette impressionniste espagnole a une prédilection pour les objets …………………. (rose) et
…………………. (mauve). C’est réjouissant !
3. Dans cette toile surréaliste, j’observe deux cercles …………………. (indigo) et une dizaine de
triangles …………………. (écarlate).
4. Ces écoliers aux souliers …………………. (jaune paille) et aux pantalons ………………….
(bleu marine) vont poser pour une portraitiste chinoise.
Exercice 3
▪ Conjuguez le verbe entre parenthèse au passé simple.
1. Nous (vouloir) en savoir plus sur cette exposition.
2. L’atelier (fermer) ses portes à 19h00.
3. La galeriste ne (savoir) comment agir suite à la non disponibilité des deux artistes.
4. Le journaliste (revenir) pour obtenir plus d’informations sur le vernissage.
42
Exercice 4
▪ Soulignez chacun des verbes conjugués au passé simple puis indiquez sa valeur :
La chambre qu'elle occupait était celle de Colomba. Au-dessus d'une espèce de prie-Dieu en chêne,
à côté d'une palme bénite, était suspendu à la muraille un portrait en miniature d'Orso en uniforme
de sous-lieutenant. Miss Névil détacha ce portrait, le considéra longtemps et le posa enfin auprès de
son lit, au lieu de le remettre à sa place. Elle ne s'endormit qu'à la pointe du jour, et le soleil était fort
élevé au-dessus de l'horizon lorsqu'elle s'éveilla. Devant son lit, elle aperçut Colomba qui attendait
immobile le moment où elle ouvrirait les yeux.
Prosper Mérimée, Colomba, 1840
Exercice 5
▪ Faites correspondre à chacun des termes suivants la définition qui lui convient :
 Béat
 Ebahi
 Ébloui
 Jovial
 Serein
 Stupéfait
 Qui est très surpris, frappé d'étonnement
 Qui témoigne de la satisfaction. Pleinement contenté.
 Qui manifeste calme et quiétude. Exempt de l'agitation.
 Dont la vue est troublée par une luminosité insupportable
 Que l'étonnement met dans l'impossibilité de réagir
immédiatement.
 Qui est gai, enjoué. Enclin à plaisanter. De bonne humeur.
Exercice 6
▪ Complétez le tableau ci-dessous par des termes issus du vocabulaire de la peinture (l'usage
d'un dictionnaire analogique est recommandé).
LETTRE
NOM
ADJECTIF
VERBE
ADVERBE
A
B
C
….
43
Production orale
P
Au terme d'une visite virtuelle du Louvre, vous exprimerez des sentiments positifs (joie,
soulagement, admiration, bonheur, espoir...) après avoir contemplé une toile de peinture.
Modalités

Choisir une toile de peinture à partir du corpus proposé.

Il s’agira de simuler la mise en voix d’une contemplation d’œuvre picturale, projetée sur
le mur.

Il est impératif de recourir aux faits de langue étudiés en grammaire, en lexique et en
phonétique.

Une grille d’évaluation portera essentiellement sur les procédés linguistiques, les
prestations vocales, ainsi que les performances paraverbales.
Production écrite
G
Rédigez un article destiné à être publié dans le webjournal scolaire afin d’exprimer des sentiments
positifs que vous avez éprouvés lors du vernissage de la dernière exposition.
44
Prolongement
N
Peinture par numéros : les bienfaits de l’art thérapie
La peinture par numéros est un exercice créatif et artistique s’inscrivant dans l’art thérapie. Elle consiste
à colorer des dessins divisés en petites parties numérotées. Cela vous semble familier ? Les enfants
s’adonnent à cette activité dans leurs livres de coloriage. Elle a prouvé être bénéfique pour les adultes
également, en les aidant à s’ancrer dans le moment présent. Alors, quels sont les bienfaits de la peinture
par numéros ?
Le concept de l'art thérapie
Comme son nom l'indique, il s'agit d'une forme de thérapie par l'expression artistique. Cette
approche prône l'utilisation de la créativité pour atteindre le bien-être. Les êtres humains utilisent les
arts pour communiquer, s'exprimer, se rapprocher et aussi pour se sentir mieux depuis des
millénaires. Ses avantages sont multiples. L'art thérapie aide à : régler des conflits internes, explorer
ses émotions, être plus en phase avec soi-même, avoir un meilleur contrôle sur son comportement et
ses addictions, améliorer son attention et sa concentration, réduire l'anxiété et le stress, booster sa
confiance en soi.
La thérapie par l'art peut être encadrée par un professionnel du mieux-être, mais on peut profiter de
ses bienfaits même en étant seul. Elle peut prendre plusieurs formes : la danse, l'expression, le
théâtre, la musique, le dessin, la photographie ou encore l'écriture. Indépendamment de la forme
qu'elle prend, elle permet de s'exprimer, d'en apprendre plus sur soi-même et de découvrir de
nouveaux mécanismes d'adaptation. La peinture par numéros est un médium à la portée de tous pour
s'initier à la thérapie par l'art.
45
La peinture par numéros : une activité pour tous
De nombreux professionnels de santé ont démontré l'intérêt de la peinture par numéros, aussi bien
pour les enfants que pour les adultes. Cette pratique peut être effectuée n'importe où et à tout
moment. Le principe est simple, les images sont divisées en petits morceaux présentant chacun un
numéro. Ce dernier est associé à une couleur. Vous n'avez alors plus qu'à colorier chaque partie avec
la couleur qui lui correspond.
Pour peindre par numéro, vous pouvez acquérir des kits complets dans le commerce ou sur internet.
Il s'agit généralement de livres à colorier, qui viennent parfois avec les accessoires nécessaires,
comme des crayons de couleur, des feutres, des bâtons de cire ou encore de la peinture et des
pinceaux. Cette activité fait travailler la concentration, l'expression et permet de lâcher prise sur les
soucis et les petits tracas du quotidien. La peinture par numéros a l'avantage de rendre l'art
accessible à tous, jeunes et personnes âgées, habiles et débutants. C'est le moyen idéal de faire
participer tout le monde au fascinant processus de création artistique.
Se déconnecter de la réalité avec cette discipline
Avec notre rythme de vie effréné, il est vital de se déconnecter de la routine pour pouvoir reposer
son esprit et son mental. À la manière d'une méditation, la peinture par numéros permet d'oublier ses
soucis pendant un instant privilégié avec soi-même. C'est un moment où vous pouvez vous retrouver
et réaliser une activité qui vous procure de la détente et du bien-être.
Elle apporte un réel soulagement aux personnes qui souffrent de douleurs physiques. Cette activité
leur permet de se concentrer sur le moment présent et d'oublier leur corps pendant un instant. Elle
est ainsi tout à fait indiquée pour les seniors souffrant de douleurs chroniques et d'inconfort
physiques, ainsi que pour les personnes ayant subi un accident.
Réduire son stress et son anxiété en pratiquant la peinture par numéros
Le coloriage de formes géométriques ou de mandalas permet de combattre le stress et l'anxiété. La
complexité et la structure des dessins permettraient de faire basculer la personne qui colorie dans un
état méditatif.
La peinture par numéros relaxe le cerveau au moyen d'une activité toute simple. En vous
concentrant sur la tâche répétitive du coloriage et en prêtant attention aux détails, vous ne participez
46
pas au ballet incessant des pensées. Les difficultés du quotidien disparaissent de votre esprit, ce qui
réduit considérablement vos niveaux d'anxiété et de stress. Elle enseigne aussi la patience et force la
personne à ralentir son train de vie et celui de ses pensées. Par son processus lent et méthodique, elle
pousse à se concentrer sur ses actions et à prendre son temps.
L'art thérapie aide à chasser les pensées négatives
La pratique du coloriage nous ramène instantanément à l'enfance. Elle nous rappelle cette période
insouciante de la vie où nos préoccupations étaient beaucoup plus simples. Inconsciemment, elle
nous reconnecte donc à notre enfant intérieur. Le coloriage permet de remplacer des pensées
négatives intrusives par quelque chose de plus agréable et positif, en désengageant la personne de
son dialogue interne.
Ce qu'on appelle la pleine conscience est l'une des clés pour réduire son stress. Elle nous ancre dans
l'instant présent, en nous éloignant des regrets du passé et de l'incertitude du futur. Le coloriage pour
adulte ne demande que peu d'attention, mais elle se concentre hors de la conscience et de la
perception du soi. Grâce à cette activité toute simple, la personne sort de ses pensées habituelles.
Elle parvient à se relaxer en n'étant plus au centre de son attention et peut ainsi se concentrer sur
l'instant présent.
Construire une appréciation pour l'art avec la peinture par numéros
La peinture par numéros est une bonne introduction à l'expression et à l'appréciation artistiques. Si
une personne n'est pas du tout intéressée par l'art, le fait de peindre et de participer à sa propre petite
œuvre élargit ses perspectives. D'autant plus que certaines œuvres sont ensuite assez belles pour être
utilisées comme décoration.
En passant du temps et en mettant du cœur à l'ouvrage, elle comprend ce que l'art implique et surtout
les émotions qu'elle suscite chez l'artiste et chez la personne qui observe l'art. Les artistes apprécient
aussi la peinture par numéros, dans le sens où il s'agit d'une activité artistique, également méditative.
Elle permet de booster sa créativité, l'idéal si vous êtes bloqué dans votre processus créatif.
Source : https://www.terre.tv/loisirs/peinture-par-numeros-bienfaits-art-therapie/
CONSIGNES
▪ Lisez le document proposé puis répondez aux questions suivantes :
1. Identifiez le genre de ce document.
2. Quel en est le thème abordé ?
3. Quelles sont les principales vertus thérapeutiques de l’art pictural ?
4. A votre avis, comment la peinture permet-elle de nous procurer un sentiment
d’épanouissement et de quiétude ?
47
Séquence 2
Le théâtre
Tâche initiale
Communication
Culture et société
Langue
Tâche finale
▪ Reconnaître
des sentiments
négatifs « dans
une pièce de
théâtre »
▪ Exprimer
une hostilité
▪ La tenue d'une
discussion
formelle ou
informelle :
l'implicite culturel
(tours de parole,
volume de la voix,
intonation...)
Grammaire
▪ Adjectifs
accompagnés de
prépositions
▪ La restriction :
ne ... que
▪ Jeu de rôles
Procéder à la mise
en voix d’une
scène extraite
d'une pièce de
théâtre.
Vocabulaire
▪ Expression des
sentiments
négatifs
▪Vocabulaire du
théâtre
▪ Pastiche
Imaginer un
dialogue théâtral
dans lequel un ou
deux
personnage(s)
exprime(nt) un
sentiment négatif
(hostilité,
embarras,
désespoir...)
▪ Exprimer
son désespoir
▪ Le ton du
discours
(comique,
tragique,
lyrique...)
▪ Langue de
spécialité
48
U
Découverte
Image 1
Image 2
Représentation
de la pièce
Antigone
de Jean
Anouilh en
1947
[Lipnitzki AFP]
https://www.rts.
ch/info/culture/
spectacles/8991
207-antigoneen-pleineguerre-tragediecontretragedie.html
Représentation théâtrale de la pièce
Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (1784)
Par la Cie Colette Roumanoff
https://www.theatre.roumanoff.com/post/2017/02/27/lemariage-de-figaro-de-beaumarchais
▪ Questions
1. Identifiez le type de chacun des documents proposés.
2. Que représente chacun des deux supports artistiques ?
3. A qui s'adresse chacun des deux documents ?
4. Quel(s) sentiment(s) semble(nt) se dégager des deux documents ?
5. Selon vous, sur quoi la présente séquence pourrait-elle porter ?
49
Compréhension orale
X
V
Du théâtre : Dom Juan, Lasalle V, 5
et 6
https://youtu.be/FeEDmxA_7Zw
Le dénouement de Dom Juan de Molière
Dom Juan n’a cessé de se moquer des avertissements que lui donnaient les autres personnages comme
Sganarelle, Elvire et son père, lui intimant de prendre garde à la vengeance du Ciel. A la fin de la
pièce, lors d’un dîner avec Sganarelle, la statue du Commandeur, un homme qu’il a tué, s’assied à
leur table et invite Dom Juan à souper avec elle le lendemain.
Les personnages en présence dans ces deux scènes :
Dom Juan, Sganarelle (son valet), un spectre et la statue du commandeur.
▪ Questions
1. Identifiez la nature du document proposé.
2. Quelle différence y a- t-il entre Dom Juan et son valet Sganarelle ?
3. Quelle est la fonction des deux personnages surnaturels, le spectre et la statue ?
4. Quel est le thème abordé dans ce document ?
5. Quels sont les éléments comiques dans les deux scènes ?
6. Quelle est à votre avis la visée de ce dénouement ?
50
Compréhension écrite
n
Support
A la cour du roi de Castille…. Chimène, fille du comte Don Gormas, aime Rodrigue, fils
de Don Diègue ; ce dernier doit demander au comte la main de la jeune fille. C’est
alors qu’au Conseil du roi, don Diegue est nommé gouverneur du prince de Castille,
alors qu’on s’attendait à la nomination du comte. Blessé et furieux, celui-ci se dispute
avec Don Diègue et le gifle. Trop vieux pour se battre, celui-ci demande à son fils
Rodrigue de le venger. Resté seul sur scène, Rodrigue doit choisir entre sauver l’honneur
de sa famille et conserver l’amour de sa maîtresse. Le choix paraît impossible, c’est ce
qu’on appelle « le dilemme cornélien ».
Don Rodrigue
Percé jusques au fond du cœur
D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d’une juste querelle,
Et malheureux objet d’une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu, l’étrange peine !
En cet affront mon père est l’offensé,
Et l’offenseur le père de Chimène !
Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour
s’intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse :
L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini.
Ô Dieu, l’étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?
Père, maîtresse, honneur, amour,
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
L’un me rend malheureux, l’autre indigne du
jour.
Cher et cruel espoir d’une âme généreuse,
Mais ensemble amoureuse,
Digne ennemi de mon plus grand bonheur,
Fer qui cause ma peine,
M’es-tu donné pour venger mon honneur ?
M’es-tu donné pour perdre ma Chimène ?
Il vaut mieux courir au trépas.
Je dois à ma maîtresse aussi bien qu’à mon père :
J’attire en me vengeant sa haine et sa colère ;
J’attire ses mépris en ne me vengeant pas.
À mon plus doux espoir l’un me rend infidèle,
Et l’autre indigne d’elle.
Mon mal augmente à le vouloir guérir ;
Tout redouble ma peine.
Allons, mon âme ; et puisqu’il faut mourir,
Mourons du moins sans offenser Chimène.
Mourir sans tirer ma raison !
Rechercher un trépas si mortel à ma gloire !
Endurer que l’Espagne impute à ma mémoire
D’avoir mal soutenu l’honneur de ma maison !
Respecter un amour dont mon âme égarée
Voit la perte assurée !
N’écoutons plus ce penser suborneur,
Qui ne sert qu’à ma peine.
Allons, mon bras, sauvons du moins l’honneur,
Puisqu’après tout il faut perdre Chimène.
Oui, mon esprit s’était déçu.
Je dois tout à mon père avant qu’à ma maîtresse :
Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu.
Je m’accuse déjà de trop de négligence :
Courons à la vengeance ;
Et tout honteux d’avoir tant balancé,
Ne soyons plus en peine,
Puisqu’aujourd’hui mon père est l’offensé,
Si l’offenseur est père de Chimène.
Pierre Corneille, Le Cid, Acte I, Scène 6, 1637
51
Compréhension globale
1. Identifiez la nature du document proposé.
2. Qui s'exprime ?
3. A qui s'adresse-t-il ?
4. Quel est le thème abordé dans ce document ?
5. Quelle est la visée du document proposé ?
Compréhension détaillée
▪ A partir du document proposé, complétez le tableau ci-dessous :
AFFIRMATION
Don Rodrique n'est pas un personnage tragique.
Justification
…………………………………………………………………………….………
Le personnage éponyme de Corneille perd espoir.
Justification
……………………………………………………………………….……………
Le héros est confronté à un dilemme.
Justification
………………………………………………………………………….…………
VRAIE
FAUSSE
Le châtiment de Dom Juan ne profite à personne.
Justification
…………………………………………………………………………..…………
2- En prenant appui sur les répétitions du texte, et sur les questions, dites quelles sont les deux
orientations du dilemme auquel est confronté Rodrigue.
3- A quoi le lecteur peut-il percevoir que le choix est difficile et douloureux ?
4- A quelle solution Rodrigue s’arrête-t-il finalement ?
6- A votre avis, en quoi une représentation théâtrale permet-elle d’exprimer des sentiments
négatifs ?
Vocabulaire du texte
▪ Remplissez le tableau suivant avec les mots du texte qui se rapportent aux thèmes suivants :
« L’honneur », « l’amour » et « la mort ».
Quelles conclusions peut-on tirer de leur répartition ?
Honneur
Amour
Mort
………………………..
………………………………. ……………………………..
52
Y
Langue et communication
Repérage
Les adjectifs accompagnés de prépositions
Relevez, dans les documents A et B, les adjectifs accompagnés de prépositions :
 « Percé jusques au fond du cœur // D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle. »
 …
La restriction : ne … que
▪ Relevez, dans les documents A et B, les occurrences de la négation restrictive :
 « Dom Juan n'a plus qu'un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel.
 …
Expression des sentiments négatifs
▪ Relevez, dans les documents A et B, les expressions de sentiments négatifs.
 « Non, non, rien n'est capable de m'imprimer de la terreur, et je veux éprouver avec mon
épée si c'est un corps ou un esprit. »
 …
Le vocabulaire du théâtre
▪ Relevez, dans les documents A et B, les termes issus du vocabulaire du théâtre.
 Scène IV
 …
Fonctionnement de la langue
Adjectifs suivis d’une préposition
pour
par
Être utile pour
Être célèbre par
de
Être satisfait de
à
Être apte à
en
Être bon en
Être digne de
Être prêt à
Être connu pour
Être réputé
Être confiant en
Être soucieux de
Être enclin à
Être propice
Être consultable
Être nul en
Être plein de
Être favorable à
pour
par
Être riche en
…
…
…
…
…
53
La
négation
restrictive
La restriction : ne … que
ou exceptive ne constitue
pas
une
vraie
négation.
Elle se construit avec la locution "ne...que"; celle-ci signifie seulement, uniquement,
exclusivement,
simplement,
juste...
dans
une
phrase
affirmative.
Elle indique une réserve, une exception.
Phèdre n'a fait que pleurer Il n’y a que la gloire qui La princesse ne boit que
depuis l'aube.
l’amertume
compte.
L’expression des sentiments négatifs
Chacun de nous éprouve des sentiments négatifs. La peur et la tristesse en sont les principaux.
Mais il y en a beaucoup d’autres : le regret, le désespoir, l’hostilité, l’angoisse…
L’impuissance
L’hostilité
La peur
L’intimidation
Le désespoir
Être incapable
Être peureux
Être hostile
Être intimidé
Être désespéré
Être désarmé
Être épouvanté
Être inamical
Être honteux
Être attristé
Être assujetti
Être effrayé
Être déplaisant
Être embarrassé
Être pessimiste
Être inoffensif
Être craintif
Être antipathique
Être gêné
Être condamné
…
…
…
…
…
Le vocabulaire du théâtre
Architecture
Personnel
Représentation
Type
Genre
Salle d’un théâtre
Auteur
Théâtre de chambre
Théâtre élisabéthain
Tragédie
Scène d’un théâtre
dramatique
Théâtre d’éducation
Théâtre à l’italienne
Farce
Coulisses d’un
Dramaturge
Théâtre dans un
Théâtre profane
Divertissement
théâtre
Critique
fauteuil
Théâtre religieux
Mystère
Décor d’un théâtre
Metteur en scène Théâtre total
Théâtre de caractères
Miracle
Plateau d’un théâtre
Acteurs (-ices)
Théâtre de mœurs
Comédie
Fosse d’un théâtre
Comédien (-ne)
Théâtre de poche
Tragi-comédie
Loges d’un théâtre
Directeur (-ice)
Théâtre en rond
Drame
Parterre d’un
Régisseur
Café-théâtre
romantique
théâtre
Technicien (-ne)
Théâtre de verdure
Drame
Orchestre d’un
Accessoiriste
Théâtre de boulevard
bourgeois
théâtre
Eclairagiste
Théâtre de la foire
Vaudeville
Balcon d’un théâtre
Troupe
…
…
Rideau d’un théâtre
…
…
…
54
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Choisissez la bonne réponse :
1. Voici un dramaturge (soucieux de / soucieux pour) l’effet cathartique sur les spectateurs.
2. Tous les hommes sont (prêts de / prêts à) mourir pour ce qu’ils aiment.
3. L’auteur est (confiant en / confiant dans) un accueil agréable de sa dernière pièce de théâtre.
4. Une telle attitude (indigne par / indigne de) ton rang te portera préjudice, lui confia Antigone.
Exercice 2
▪ Transposez chacune de ces phrases affirmatives en une négation restrictive :
Exemple :
- Cette actrice joue seulement un rôle dans cette tragédie.
- Cette actrice ne joue qu'un rôle dans cette tragédie.
1. Elle se confie seulement à sa sœur, pas à ses frères.
………………………………………………………………
2. Le brigadier se charge juste de frapper les trois coups au théâtre.
………………………………………………………………
3. Le personnage éponyme se plie exclusivement à la fatalité.
………………………………………………………………
4. Ce dramaturge parle uniquement en français.
………………………………………………………………
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Complétez chacune des phrases suivantes par l'un des adjectifs ci-après :
« désespéré – prêt – indigne – sûrs »
1. Antigone imagine Créon incapable ou …………. d’ « être ».
2. Je ne me trouve jamais assez ………….. pour agir, parler, ou écrire.
3. Les acteurs sont ………….. du succès de leur représentation théâtrale.
4. Ce tragédien était …………… d’égaler les auteurs dramatiques de l’Antiquité.
55
Exercice 2
▪ Choisissez la bonne réponse :
1. Je présume que la proposition de ce costumier sera …………………………… (utile pour /
utile à) votre mise en scène.
2. Le dramaturge japonais est …………………………… (célèbre par / célèbre pour) ses pièces
à tiroirs.
3. Les jeunes acteurs sont …………………………… (soucieux en / soucieux de) la santé du
vieux souffleur.
4. Embarrassé, le public fut …………………………… (insatisfait de / insatisfait dans) la
représentation théâtrale.
Exercice 3
▪ Répondez à la forme négative avec "ne...que" :
1. Vous voulez seulement deux tickets ?
Effectivement, …………………………………………………………………………
2. Avez-vous deux ou trois minutes ? La pièce de théâtre est sur le point de commencer.
Oui, ……………………………………………………………………………..……
3. Tu joueras uniquement ce rôle dans la tragédie de Corneille?
En effet, ………………………………………………………………………………
4. Ces deux comédies sont traduites juste en italien ?
Cela s’entend, ……………………………………………………………………….
Exercice 4
▪ Transformez chacune des phrases soulignées en une négation restrictive avec « ne…que ».
1. Le jeune public est le seul choqué : les propos des personnages sur scène sont inacceptables.

………………………………: les propos des personnages sur scène sont inacceptables.
2. Puisqu’elle ne voulait pas répondre par des stéréotypes, l’assistante du metteur en scène ne
pouvait qu’approuver.

Puisqu’elle ne voulait pas répondre par des stéréotypes, ………………………………..
56
3. Suite au succès de la première représentation de la tragi-comédie, une dame confia : « Dès le
deuxième acte, je pensais uniquement au dénouement. »

Suite au succès de la première représentation de la tragi-comédie, une dame
confia : « Dès le deuxième acte, je …………………………………… »
4. La vie de cette actrice, qui fut juste une lutte acharnée, s’est achevée par une mort soudaine.

La vie de cette actrice, ……………………………, s’est achevée par une mort soudaine.
Exercice 5
▪ Faites correspondre à chacun des termes suivants la définition qui lui convient :
A – apeuré
B – accablé
C – désespéré
D – hostile
1 – découragé, épuisé par un événement ou un mal
2 – qui montre de la malveillance à l'égard de quelqu'un.
3 – frappé d'effroi, rempli de frayeur.
4 – qui ne voit que le mauvais côté des choses, qui trouve que tout va mal.
Exercice 6
▪ A l’aide des définitions proposées ci-dessous, complétez la grille des mots croisés suivante :
1
2 3
4
5
6
7
8
9
10 12 13 14 15 16 17 18 19 20
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
57
HORIZONTALEMENT
1. Force surnaturelle par laquelle tout ce qui arrive, particulièrement désagréable, est perçu comme
déterminé d'avance d'une manière inévitable.
4. Informations fournies dès les premières scènes pour permettre que l'action soit comprise.
5. Fonction remplie par un personnage.
7. Indication scénique (souvent mise en italiques) qui est donnée par l'auteur.
9. Genre théâtral mettant en scène de fortes passions. Il inspire l'héroïsme ou l'exaltation, la pitié ou
la peur...
13. Moment d'une pièce de théâtre où les interlocuteurs se répondent vers par vers.
14. Division externe de la pièce en parties d'importance souvent égale, en fonction du déroulement
de l'action.
16. Longue suite de phrases récitées sans interruption par un personnage.
17. Comédie triviale souvent caractérisée par une tromperie. Elle se termine souvent par une
bastonnade.
18. Action scénique qui provoque le rire par la situation des personnages ou par la description des
mœurs et
des caractères. Le dénouement en est heureux.
20. Découpage d'une action théâtrale, ayant généralement une unité (aucun changement de
personnage...)
Discours récapitulatif à la fin d'une pièce
VERTICALEMENT
1. Personnage principal ne correspondant pas aux caractéristiques ou aux valeurs du héros
traditionnel.
3. Mot ou parole que l'acteur dit à part. Selon les conventions théâtrales, il n'est entendu que des
spectateurs.
Action scénique représentée par des personnages.
5. Galerie surplombant l’arrière du parterre et pouvant s’étendre sur les côtés, jusqu’à l’avant-scène.
6. Groupe de personnages qui interviennent collectivement, sous la forme de danse ou de chant.
7. Arrangement de la scène en vue de donner aux spectateurs un référent spatial.
13. Paroles énoncées par un personnage au cours d'un dialogue théâtrale.
15. Scène parlée par un personnage, discours apparemment adressé à soi-même.
17. Auteur écrivant des drames, des pièces de théâtre.
19. Ensemble des paroles qu'échangent les personnages d'une pièce de théâtre.
20. Effet de purgation des passions produit sur les spectateurs d'une représentation dramatique
58
P
Production orale
Jeu de rôles
Procédez à la mise en voix d’une scène extraite d'une pièce de théâtre.
Corpus proposé :
Comédie
Tragédie
Exprimer
Molière, L’Avare, 1668
Jean Anouilh, Antigone, 1944
une hostilité
Querelle entre Harpagon et Cléante Confrontation
(Acte II, Scène 2)
entre Créon et Antigone (Scène 11)
Exprimer
Marivaux, L‘Ile des esclaves, 1725
Wajdi Mouawad, Incendies, 2003
son désespoir
Conflit entre maître et valet
Récit de Nawal
(Acte I, Scène 1)
(Scène 19)
Modalités :

Il s’agira d’un jeu de rôles auquel les élèves seront invités par binômes.

Il est impératif de recourir aux faits de langue ainsi étudiés en grammaire et en lexique.

Une grille d’évaluation portera essentiellement sur les procédés linguistiques, les prestations
vocales, les performances paraverbales, ainsi que l’interaction avec le public.
Production écrite
G
Pastiche
A l’instar de l’une des scènes proposées en « Production orale », imaginez un dialogue théâtral dans
lequel un ou deux personnage(s) exprime(nt) un sentiment négatif (hostilité, embarras, désespoir...)
59
Prolongement
N
« Le théâtre et la création artistique sont formidablement
bien outillés pour s’attaquer à l’écologie »
Au mois de novembre 2020, devait avoir lieu à la Fondation GoodPlanet la 2ème édition de Plateau Vert, un
festival dédié à l’écologie et au spectacle vivant. Le confinement en a malheureusement décidé
autrement…Et pourtant, l’art a plus que jamais un rôle à jouer dans le combat écologique. C’est l’idée que
défendent trois dramaturges Frédéric Ferrer, David Wahl et Alice Zeniter qui ont partagé leur réflexion avec
GoodPlanet lors d’un long entretien.
Dès 2003, Frédéric Ferrer proposait dans son spectacle Mauvais Temps, inspirée de son expérience de
conférencier-géographe, une mise au point sur le 3ème rapport du GIEC. David Wahl quant à lui construit ses
spectacles en menant de véritables enquêtes notamment auprès d’océanographes, de biologistes ou encore
d’écologues, dont il restitue le savoir à sa manière, avec humour, fantaisie et liberté. Alice Zeniter, qui est
également romancière, reconnait s’être peu intéressée à l’écologie dans sa jeunesse. Ce thème revêt
aujourd’hui une place centrale dans son travail. Elle en a d’ailleurs fait le sujet central de sa pièce Quand
viendra la vague, écrite en 2017, et de son seul en scène « Je suis une fille sans histoire » crée cet été et en
tournée à partir de 2021.
Lors de ce long entretien, il a été question de l’austérité des rapports du GIEC, de capitalocène, de
l’importance de concevoir de nouveaux récits, de variétés des registres et de leur capacité égale à aborder la
question écologique dans ses aspects les plus dramatiques, de cohérence sur scène comme dans la vie et de
transmission de savoirs.
Pourquoi aborder le thème de l’écologie dans vos pièces de théâtre ?
Frédéric Ferrer : L’écologie, c’était un accident au départ ! Je voulais m’inscrire à la Sorbonne en histoire
mais j’ai eu mon bac au rattrapage et il n’y avait plus de place, je me suis donc inscrit en géographie. Au
final, j’ai trouvé la discipline géniale et donc j’ai continué avec passion, tout en faisant du théâtre à côté,
comme 2 activités assez séparées. Puis un jour, en 2003, j’ai eu l’idée de faire un spectacle sur mon
expérience de conférencier géographe. Ce spectacle, intitulé Mauvais temps, mettait en scène un conférencier
qui essayait de faire une mise au point sur le réchauffement climatique. Je m’étais inspiré du 3ème rapport du
GIEC publié à cette période. La géographie, et ce premier spectacle, ont ouvert des portes sur d’autres sujets
autour du changement climatique, et je n’en suis jamais sorti depuis ! A chaque fois que je travaillais sur un
spectacle sur ce thème, l’idée d’un autre spectacle arrivait, tellement le sujet du changement climatique et les
problèmes écologiques sont une chose incroyable pour un dramaturge, tellement il y a de possibilités de récits
nouveaux et de questions qui se posent.
Alice Zeniter : C’est quelque chose qui est venu de deux biais : la politique et la littérature. Plus jeune, je me
suis assez peu intéressée aux questions d’écologie. J’acceptais une certaine vision de l’anthropocène : les
dérèglements sont créés par l’Homme. Il y a une finalité de l’espèce humaine, qui s’éteindra quand on aura
exploité à fond la planète sur laquelle on vit. Ça me paraissait de l’ordre de la destinée, qui ne pouvait pas
être modifiée. Puis, la politique m’a appris qu’anthropocène n’était peut-être pas un bon terme et qu’on
devrait peut-être utiliser capitalocène. En réalité, cette exploitation de la planète résulte d’une somme de
décisions, notamment économiques, et qu’à partir du moment où se sont des constructions politiques, ça peut
être évité.
J’ai commencé à me demander : que peut-on faire pour participer à cette prise de conscience ? La question de
la littérature et des nouveaux récits est arrivée aussi à ce moment : comment arrête-t-on de raconter des
histoires où l’Homme traverse la planète en maître et possesseur de la nature ? Qu’est-ce qui peut être inventé
comme nouvelle forme de récit ? Comment donner une chaire, une immédiateté émotionnelle aux
bouleversements climatiques ? Les rapports du GIEC existent depuis des décennies sans affecter la majorité
de la population. Ils gardent encore trop de gens à l’écart. Il faut trouver d’autres manières de dire ces choses,
60
des formes de vulgarisation joyeuse, de mise en fiction, et là, ça devient un boulot d’écrivaine et de femme de
théâtre passionnant pour moi !
David Wahl : Au début, je ne travaillais pas forcément sur l’écologie mais plutôt sur les cabinets de
curiosité. Mais à force de travailler sur ces questions d’Histoire naturelle, j’ai découvert que l’écologie était la
matrice, la reine des sciences. L’écologie est à la science de la nature, mais ça a à voir avec la philosophie,
l’histoire, la spiritualité, les religions, le climat… J’ai également été très marqué par ma résidence à
Oceanopolis. En fréquentant, des écologues, des océanographes, des scientifiques comme Gilles Boeuf du
Museum d’Histoire naturelle, j’ai pris conscience de l’urgence de la situation. En plus, j’ai réalisé que
l’écologie offrait une matrice philosophique et poétique ainsi qu’une mission : arriver à traduire des choses
complexes dans un langage poétique qui féconde l’imaginaire. Je suis tombé dedans et je crains d’en parler
encore pendant longtemps ! Par l’écologie, on peut traverser plusieurs domaines de savoir et plusieurs régions
de l’imaginaire tout en restant extrêmement fidèle à la réalité, faire rêver avec le réel. C’est aussi le combat
de notre époque, dont tous les autres dérivent.
Comment écrit-on une pièce qui traite d’écologie ?
DW : Je pense avoir la capacité de m’émerveiller assez facilement. C’est une question de nature humaine et
de point de vue. Il ne s’agit pas d’être optimiste ou pessimiste par rapport à la situation mais en revanche
d’avoir une ouverture. Un biologiste m’a un jour dit au sujet des premiers humains qui sont arrivés en
Australie : « C’est quand même fou ! Comment les premiers aborigènes sont-ils parvenus à coloniser ce
continent? Les animaux y sont arrivés par accident, par radeaux. Mais qu’est-ce qui a fait que ces hommes y
sont arrivés par bateaux ? De l’endroit dont ils sont partis, ils ne voyaient rien et ils se sont pourtant dit Il y a
quelque chose derrière cet horizon ». Quelle que soit la situation, même quand il n’y a rien devant soi, on
ouvre un espace à l’imaginaire qui nous fait avancer. Et c’est certainement ça qui fait l’Homme. Il faut
donner des perspectives auxquelles on croit, ouvrir une voie, notamment par l’humour qui peut aussi
annoncer des choses graves. On doit partager son espérance !
FF : Quel que soit le sujet, il existe plusieurs regards possibles. Tout va dépendre de la personnalité de celui
qui traite la question. Au cinéma par exemple, il existe plusieurs films sur le risque atomique. Et l’un de ceux
qui me parle le plus est Docteur Folamour de Stanley Kubrick. Il n’en dit pas moins qu’un film plus tragique
sur le risque nucléaire ; en réalité il en dit tout autant. Ce que je veux dire par là c’est que ce n’est pas le sujet
qui détermine le traitement. On peut aborder des questions aussi sérieuses, dramatiques et tragiques que
l’anthropocène et l’écologie par l’absurde ou par un regard décalé sur le réel.
AZ: De mon point de vue, il y a deux manières de faire les choses, selon qu’il s’agit d’une fiction ou d’un
seul en scène. Quand je crée des fictions, j’aime faire coexister dans mon petit monde différents points de
vue, ce qui évite de me demander si je véhicule un optimisme ou un pessimisme. J’imagine des personnages
qui réagissent de façons différentes à la situation qui leur est présentée. Dans la forme du seul en scène, j’ai
l’impression que les questions de fond recoupent celles de forme. Je ne veux pas plomber les spectateurs avec
des constats trop désespérants, ni les assommer avec une trop grande quantité de savoirs qu’ils ne peuvent pas
ingurgiter. L’idée n’est pas qu’ils sortent de la représentation complètement abattus, sans plus aucun espace
de cerveau disponible pour réfléchir à ce qu’ils viennent d’entendre. Je n’ai pas non plus envie qu’à la fin de
l’heure et demi passée en ma compagnie, ils aient tous adopté mon regard. Je préfère plutôt mêler à la
recherche des moments ludiques et leur laisser un espace pour qu’ils puissent rire, rêver, et emporter des
questions chez eux.
https://www.goodplanet.org/fr/lecologie-au-theatre-interview-dalice-zeniter-frederic-ferrer-et-david-wahl/
CONSIGNE
▪ Lisez le document proposé puis répondez aux questions suivantes :
1. Identifiez le genre de ce document.
2. Quel en est le thème abordé ?
3. Dans quelle mesure un dramaturge peut-il contribuer activement à l’éducation à l’environnement ?
4. A votre avis, en quoi le théâtre serait-il le siège des sentiments négatifs par excellence ?
61
J
Unité 3
La science
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/savoirs-science-contredit-elle-84491/
62
Séquence 1
Science et vérité
Tâche initiale
Communication
Culture et société
Langue
Tâche finale
▪ Exprimer un
avis sur les
avancées
scientifiques
▪ Exprimer une
opinion :
éloge/avantages
▪ Apprécier
▪ L’utilisation de
la langue de
spécialité
Grammaire
▪ Exprimer son
avis en énumérant
les avantages des
vaccins en général
et de ceux contre
la covid 19 en
particulier.
▪ Approuver
▪ L’octroi d’une
place à la langue
dite recherchée
▪ L’initiative de
la parole, la
prise de parole
au moment
voulu et de la
bonne manière,
la continuité
d’une
conversation, la
clôture de la
conversation
lorsqu’il le faut
▪ Verbes
accompagnés de
prépositions
▪ Verbes +
subjonctif ou
indicatif
▪ Les formes
impersonnelles :
degré de certitude
Lexique
▪ Lexique de la
science
▪ Dans un article
destiné à être
publié dans le
journal de son
établissement,
rédiger un article
dans lequel on
loue le rôle des
découvertes
scientifiques dans
l’amélioration de
la vie des êtres
humains.
63
U
Découverte
Image 1
https://www.agrobiosciences.org/sciences-ettechniques-du-vivant/article/sciences-etengagement-des-champs-entension#.YntkRGjMJ0x
Image 2
https://theconversation.com/bd-sciences-en-bullescomprendre-la-degradation-de-la-chlordecone147072
Questions
1. Que font ces deux scientifiques ?
2. S’agit-il de points de vue subjectifs ?
3. La science est-elle immuable ?
4. À votre avis, qu’allons-nous faire aujourd’hui ?
64
Compréhension orale
X
V
Karl Popper ou la fin de la certitude
scientifique
https://youtu.be/fvU1-OtgLRw
▪ Questions
1. De quel type de document s’agit-il ?
2. De qui parle-t-on dans ce document ?
3. Dans quel domaine œuvre Karl Popper ?
4. Quelle est la thèse défendue par Karl Popper ?
5. A votre avis, pourquoi diffuse-t-on ce genre d’émission ?
65
Compréhension écrite
n
Support
La vérité scientifique existe-t-elle ?
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, Il semble que plusieurs médecins et chercheurs ont
exprimé des désaccords, et ce pour des raisons légitimes.
Mais l’on a aussi entendu beaucoup d’autres personnes s’exprimer à tort et à travers dans les médias.
Alors que notre besoin de comprendre et d’expliquer n’a jamais été aussi fort, une certaine défiance
se développe envers la science en général, et le monde de la santé en particulier.
Alors peut-on parler de vérité scientifique ?
Points de vue de deux experts.
Étienne Klein
Physicien et philosophe des sciences, directeur du Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière au CEA de
Saclay, auteur notamment de « Le goût du vrai », paru en 2020 aux éditions Gallimard.
OUI
La science est parvenue à de nombreuses reprises, parfois au prix de longues années de
controverses, à apporter des réponses claires et convaincantes à des questions bien posées. Il est
certain que ces « vérités » peuvent encore évoluer, évidemment, mais sont peu susceptibles d’être
complètement remises en cause. Toutefois, la formulation de certaines d’entre elles doit être
remaniée pour tenir compte de l’évolution des connaissances. La science n’aurait pas de sens si elle
n’avait pas pour horizon l’idée de vérité, mais il faut toujours rester prudent et précis dans la façon
d’énoncer les vérités dites « de science ». L’un des problèmes que nous avons actuellement, c’est
que l’on confond la science et la recherche, qui sont pourtant deux choses très différentes. Il existe
d’une part un corpus de connaissances scientifiques en lequel on a toutes les bonnes raisons d’avoir
confiance, et d’autre part des questions dont la réponse n’est pas encore connue. Un chercheur a
conscience de ce que l’on sait et de ce que l’on ne sait pas : chercher, c’est douter ! Mais si l’on
confond science et recherche, alors l’idée de doute, consubstantielle à la recherche, colonise l’idée
même de science, et on en vient à dire : « la science, c’est le doute ». Mais si la science, c’est le
doute, alors pourquoi nous interdirions-nous de la contester à partir de notre propre « ressenti », de
nos croyances, de nos convictions ? Cela promeut en outre l’ultracrépidarianisme (comportement
qui consiste à donner son avis sur un sujet sans pour autant posséder de compétences crédibles.) :
tous ces soi-disant experts qui parlent avec beaucoup d’assurance de sujets qu’ils ne maîtrisent
guère ! Confondre science et recherche a donc des effets ravageurs.
66
Dominique Costagliola
Épidémiologiste, directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Sorbonne
Université, Inserm), Grand Prix de l’Inserm 2020 pour l’ensemble de ses travaux, notamment sur le VIH et la Covid-19.
OUI, MAIS
Plus qu’une réalité, je pense que la vérité scientifique est un objectif à atteindre, car les
connaissances se construisent jour après jour. Elles se fabriquent à plusieurs et peuvent évoluer dans
le temps. Il arrive par exemple que l’on apprenne quelque chose pendant sa formation, et que l’on
découvre finalement au cours de sa carrière que c’était faux ! D’ailleurs, je préfère qu’on parle
connaissances scientifiques plutôt que de vérité. Et il faut avoir l’humilité suffisante pour penser
que, peut-être, nous n’avons pas tout vu, pas tout compris d’un phénomène. À ce propos, j’aime
comparer la science à un endroit que j’aime tout particulièrement : le jardin sec du Ryoan-ji, à
Kyoto, au Japon. Dans ce jardin, 15 pierres sont disposées sur un lit de cailloux parfaitement
ratissés. Où que l’on se place pour contempler ce jardin, on ne voit jamais plus de 14 pierres à la
fois. C’est la même chose lorsque l’on met en place un dispositif expérimental pour étudier
scientifiquement un fait : on voit peut-être 14 pierres, mais on ne sait pas s’il y en a en réalité 15 ou
bien des dizaines de milliers ! Garder cela en tête permet de rester modeste par rapport aux
découvertes que l’on fait. Il faut aussi bien comprendre que les connaissances scientifiques ne
peuvent pas être considérées de manière isolée, en dehors de leur contexte historique ou politique
par exemple. Et qu’il est normal qu’il existe des débats d’idées entre communautés d’experts. Car
c’est aussi comme cela que l’on peut espérer tendre vers la vérité scientifique.
https://www.frm.org/nos-publications/actualites/la-verite-scientifique-existe-t-elle
Compréhension globale
1. De quel type de document s’agit-il ?
2. Quel est le sujet abordé dans ce document ?
3. De qui s’agit-il ?
4. Quel est le contexte de publication de cet article ?
5. Quel est l’avis d’Etienne Klein ?
6. Qu’en pense Dominique Costagliola ?
7. Pourquoi publie-t-on ces deux avis ensemble ?
67
Compréhension détaillée
▪ A partir des documents proposés, complétez les tableaux suivants :
Tableau 1 :
AFFIRMATION
VRAIE
FAUSSE
La théorie représente un modèle explicatif.
Selon la théorie de la création, toutes les espèces ont une origine commune.
Le Modèle évolutif et linéaire a été conçu par Lamarck.
C’est la découverte de l’ADN qui a confirmé la théorie de Darwin.
Le modèle de Darwin est tombé en désuétude.
Karl Popper est un grand médecin anglais.
La vérification est l’essence de la science selon Popper.
La thèse de Popper perpétuait une tradition ancestrale.
La pensée de Karl Popper repose sur le critère de la réfutabilité.
La psychanalyse freudienne est irréfutable.
La théorie de la relativité est irréfutable.
Tableau 2 :
AFFIRMATION
VRAIE
FAUSSE
La crise de la covid a créé un véritable engouement pour la science.
Toutes les informations relayées par les médias étaient scientifiquement
prouvées.
Selon Etienne Klein, la science est incapable de fournir des réponses aux
questions controversées.
Klein estime que la formulation est un souci mineur en science.
Klein conclut que la recherche scientifique et la vérité scientifique se
ressemblent à bien des égards.
Dominique Costagliola avance que la science est évolutive.
Selon Costagliola, les scientifiques ne peuvent pas prétendre à
l’exhaustivité.
L’existence de débats autour des connaissances scientifiques est un
phénomène malsain.
Vocabulaire du texte
▪ Relevez, à partir des deux documents proposés, le lexique de la science :
Lexique des sciences
Noms
Verbes
Adjectifs
68
Y
Langue et communication
Repérage
▪ A partir des deux documents proposés, relevez les actes de langage ainsi déterminés :
Actes de parole
Exprimer une opinion :
éloge/avantages
Document 1
Document 2
Apprécier
Approuver
Fonctionnement de la langue
Verbes sans préposition + infinitif
Certains verbes sont suivis de l'infinitif sans préposition. C'est le cas des verbes de mouvement et
des verbes qui expriment une opinion, une préférence, une nécessité, un sentiment, un projet ou
une volonté.
Verbes avec la préposition « de » + infinitif
D'autres verbes sont suivis de la préposition « de ».
Voici quelques verbes courants suivis de la préposition « de ».
accepter de - achever de - attendre de - arrêter de
cesser de - continuer de - convenir de - craindre de
décider de
Autres verbes suivis de la préposition « à »
Certains verbes courants sont suivis de la préposition à..
Quelques verbes courants suivis de la préposition à.
aider à - apprendre à - arriver à - autoriser à
chercher à - commencer à - contribuer à
encourager à - enseigner à
69
Verbes + subjonctif ou indicatif

À la forme affirmative, tous les verbes qui expriment une certitude sont suivis de
l’indicatif.
À la forme négative, ils sont généralement suivis du subjonctif ; mais, tous ne peuvent pas
s’employer à la forme négative.
Au type interrogatif, la plupart de ces verbes sont suivis du subjonctif si l’interrogation
entraîne une inversion du sujet et du verbe ; mais, s’il n’y a pas d’inversion, l’indicatif
demeure.


Les formes impersonnelles : degré de certitude
Voici quelques substantifs, adverbes, verbes et expressions qui vous permettront de mieux
comprendre « les degrés de certitude ».
- Incertitude : Peut-être, il se peut que, il se pourrait que ...
- Probabilité : Certainement, probablement, sans doute, ceci est discutable, il est probable
que, il est possible que, il me semble que…
- Certitude : Sûrement, à coup sûr, assurément, indubitablement, sans le moindre doute, de
toute évidence, être convaincu, il est évident que, il est incontestable que…
- Modes de verbes : Le degré de certitude varie selon le temps du verbe. L'indicatif est le
temps de la certitude, alors que le subjonctif, le futur antérieur et le conditionnel sont des
temps de la probabilité.
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Complétez les phrases suivantes avec les prépositions adéquates :
1. Ces philosophes refusent de croire …………. la légitimité d’une pseudo-science
2. Bien qu’elle s’efforce …………. bâtir un raisonnement pointilleux, elle se trouve confronter
…………. problématiques épineuses.
3. De nombreuses personnes oublient …………. signaler les maladies génétiques à leurs médecins
traitants.
4. Il faut se dépêcher …………. collecter les documents appropriés si on veut mener ____ bien ce
projet.
5. Elle a décidé …………. se consacrer à la recherche scientifique, il y a quelques années, et elle
encourage ses amis …………. faire de même.
70
Exercice 2
▪ Complétez ces définitions en ajoutant la préposition qui convient :
Terme
Définition
Vérité
La vérité est la correspondance entre ce que je dis, et ce qui est : elle
s’oppose …… la fausseté – au sens d’erreur, mais aussi de mensonge.
Détenir la vérité, c’est donc énoncer un discours objectif qui correspond
……. la réalité.
Elles sont fondées ……………. le calcul et l'observation (par opposition
aux sciences molles, les sciences humaines).
Raisonnement qui ressemble……... la science sans en respecter les
principes.
L'incertitude représente la marge d'erreur qui est associée ……… valeurs
mesurées ou déterminées lors d'une expérience.
Ensemble des mesures permettant …… atteindre un objectif.
Sciences exactes
Pseudo-science
Incertitude
Dispositif
Exercice 3
▪ Relevez les éléments indiquant une opinion positive :
1. Les membres de ce laboratoire adhèrent aux idées du docteur Didier Raoult.
2. J’approuve fortement les dernières recommandations de l’OMS.
3. La communauté des scientifiques a cautionné toutes les mesures prises pour endiguer le
coronavirus.
Exercice 4
▪ Conjuguez chacun des verbes entre parenthèses au temps adéquat :
1. Il est certain que la recherche scientifique (obéir) à des règles bien strictes.
2. Il n'est pas certain que vous (lire) les ouvrages de Karl Popper .
3. Je ne crois pas qu'il (être) un scientifique averti .
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Mettez les verbes entre parenthèses à l'indicatif ou au subjonctif. Employez les temps
suggérés par le sens :
1. Il pense que ce médicament (appartenir) à la catégorie des antibiotiques.
71
2. Je ne doute pas qu'il (faire) une gaffe en acceptant cette proposition.
3. Je ne suis pas sûr que ses recherches (être) sérieuses.
4. Croyez-vous que cette théorie (être) vraie?
5. Es-tu sûr qu'il ne (mentir) pas?
6. Il est fort probable que toutes ces précautions (être) nécessaires.
Exercice 2
▪ Selon le contexte de la phrase, conjuguez le verbe au subjonctif présent ou à l’indicatif
présent :
1. Il faut que j’(aller) au laboratoire demain matin.
2. La professeure veut que tu (faire) ton étude promptement.
3. Il est important qu’il (choisir) les bonnes revues.
4. Les collègues savent que je (vouloir) mettre fin à cette controverse.
5. Qu’il (être) d’accord ou non, je le ferai, car c’est pour son bien.
6. Je pense qu’il (devoir) cesser de croire tout ce qu’on lui dit
Exercice 3
▪ On remarque que le verbe « penser » présente plusieurs contextes d’utilisation. Complétez
les phrases suivantes par une préposition au cas où le contexte l’exige.
1. (réfléchir) Vous pensez ………………. mener une révolution copernicienne.
2. (avoir l’intention de) Il pense ………………. recevoir la troisième dose.
3. (réfléchir) Depuis des années, il pense ………………. renouveler son matériel scientifique.
4. (avoir l’intention de) Je pensais ………………. obtenir des résultats rapidement.
5. (réfléchir) Ces scientifiques pensent ………………. une nouvelle formule chimique.
6. (avoir l’intention de) Je pense ………………. rénover ce laboratoire.
Exercice 4
▪ Complétez chacune des phrases suivantes avec « à » ou « de », selon le modèle ci-après :
Arrêtez de dénigrer le progrès.
1. Il faut élaborer un programme scientifique qui vise………. renforcer la confiance du
public dans la science.
2. Durkheim se référait …..…. la biologie de son temps pour éclairer l’effet des progrès de
la civilisation sur la division sexuelle du travail.
3. Toute certitude est vouée …… être provisoire.
4. Une seule expérience contradictoire suffit .…… réfuter un énoncé universel.
72
5. Connaître, c’est ne cesser ……… corriger ses erreurs.
6. La connaissance scientifique ne saurait donner.…… l'homme le but de son existence.
Exercice 5
▪ Complétez le texte suivant avec les mots proposés :
Confrontation, déontologiques, consensus, vérifiables, scientifique, reproductibilité,
contradicteurs, raisonnement, paradigme, universel.
Un ……….. scientifique est une vérité établie sur un ensemble de preuves………, acceptée
par la communauté…….., valable pour une période donnée en fonction des connaissances de
l’humanité à cette période. La communauté scientifique est définie comme l’ensemble des
personnes ayant validé des titres universitaires reconnus officiellement et travaillant dans le
cadre de protocoles scientifiques permettant la validation de leurs preuves (citation des
sources, …………dans le cas des sciences expérimentales, représentativité des échantillons, et
plus généralement toutes les pratiques …………permettant la vérification de la validité du
raisonnement par les pairs).
Un consensus scientifique n’est jamais………….: une vérité scientifique a besoin, pour
rester une vérité, de ……………qui la confrontent régulièrement à de nouvelles épreuves.
Cette…………. ;, si elle est réalisée selon un protocole qui obéit aux exigences du
………………..scientifique, peut soit aboutir à renforcer cette vérité, à l’infléchir en la
modifiant à la marge, ou bien peut aboutir à sa remise en question complète. Dans ce dernier
cas, un changement de………. opère qui aboutit à abolir une vérité ancienne pour en forger
une nouvelle, comme lorsque la théorie transformiste de Lamarck a été abandonnée face à la
théorie darwinienne de l’évolution biologique des espèces par sélection naturelle. Toute vérité
scientifique n’est donc vraie que tant qu’elle n’est pas invalidée par une nouvelle vérité
plus robuste et admise par un nouveau……...
Exercice 6
▪ Reliez le mot ou l’expression à sa signification :
Mot ou expression
Paradigme
Définition
L'ensemble des canons guidant ou devant guider le processus
de production des connaissances scientifiques, qu'il s'agisse
d'observations, d'expériences, de raisonnements, ou de
calculs théoriques.
73
Théorie alternative
Méthode scientifique
Sélection naturelle
Sciences expérimentales
Le tri des individus les plus aptes à survivre ou à se
reproduire, quelle que soit la raison pour laquelle ils
possèdent une telle aptitude.
Les disciplines qui cherchent à établir à l'aide des
mathématiques des "lois" ou des rapports constants (les
mêmes causes produisent les mêmes effets), pour décrire les
relations entre différents phénomènes.
L’idée qui conteste ce qui est généralement admis, souvent
farfelue.
Conception théorique dominante ayant cours à une certaine
époque dans une communauté scientifique donnée, qui fonde
les types d'explication envisageables et les types de faits à
découvrir dans une science donnée.
Exercice 7
▪ Précisez le degré de certitude dans les phrases suivantes :
1. Les scientifiques innovent sans cesse. Ils trouveront à coup sûr des remèdes pour toutes les
maladies incurables.
2. Je crois qu’aucune théorie n’est immuable.
3. J’assisterai à ce congrès scientifique, c’est promis.
4. Karl Popper voudra, je pense, instaurer le principe de la réfutabilité dans tous les domaines.
Exercice 8
▪ Cochez la bonne réponse :
Phrases
Certitude
Incertitude
Probabilité
Il semble que la vérité n’existe nulle part.



Il se pourrait qu’on remette en question l’utilité de






Il est peu probable qu’ils aient des résultats probants.



Il est certain que le lien entre science et vérité est



ces théorèmes.
Il est évident que la science possède une force
salvatrice.
indéfectible.
74
Production orale
P
Vous participez à une émission qui remet en question l’efficacité des vaccins contre le coronavirus.
Vous exprimerez votre avis en énumérant les avantages des vaccins en général et de ceux contre la
covid-19 en particulier.
Vous utiliserez les outils suivants :

Verbes accompagnés de prépositions

Verbes + subjonctif ou indicatif

Les formes impersonnelles : degré de certitude
Production écrite
G
Dans un article destiné à être publié dans le journal de votre établissement, rédigez un article dans
lequel vous louerez le rôle des découvertes scientifiques dans l’amélioration de la vie des êtres
humains.
Vous vous appuyez sur les éléments suivants :

Verbes accompagnés de prépositions

Verbes + subjonctif ou indicatif

Les formes impersonnelles : degré de certitude
75
N
Prolongement
La science dit-elle le « vrai » ?
À en croire la plupart des scientifiques, l’objectif principal qu’ils visent lorsqu’ils mènent leurs
recherches serait de « découvrir la vérité », d’obtenir une représentation adéquate du monde tel
qu’il est en lui-même. Hier, Einstein expliquait sa motivation inoxydable par son besoin
irrésistible « de s’évader hors de la vie quotidienne, de sa douloureuse grossièreté et de sa
désolante monotonie », et d’espérer ainsi découvrir des « vérités scientifiques ». Aujourd’hui, le
physicien Brian Greene déclare attendre de la théorie des supercordes, actuellement en
construction, qu’elle « dévoile le mystère des vérités les plus fondamentales de notre Univers ».
Kant semble donc avoir vu juste : le désir de découvrir la vérité constitue la force motrice de la
recherche scientifique. En poussant les savants à « poursuivre et à élargir l’expérience le plus loin
possible », la quête du vrai joue sans conteste le rôle d’idéal régulateur. En détourner les
chercheurs serait détendre les ressorts de leur engagement, de leur volonté, de leur motivation.
Pour avancer en science, il faut impérativement croire à l’accessibilité de la vérité. Et peut-être
même adhérer implicitement à une conception optimiste selon laquelle, dès lors qu’elle est
dévoilée dans sa nudité, la vérité est toujours reconnaissable comme telle ; et si la vérité ne se
révèle pas d’elle-même, croire qu’il suffit d’appliquer la méthode scientifique pour la découvrir, et
qu’il n’y a pas lieu, ensuite, de poursuivre un quelconque débat.
Ainsi la science, dans son élan même, a-t-elle partie liée avec la vérité. Pour autant, le lien sciencevérité est-il exclusif ? La science aurait-elle le monopole absolu du « vrai » ? Serait-elle la seule
activité humaine qui soit indépendante de nos affects, de notre culture, de nos grands partis pris
fondateurs, du caractère contextuel de nos systèmes de pensée ? On le sait, ces questions divisent,
c’est le moins que l’on puisse dire.
Commençons par rappeler la thèse des positivistes du Cercle de Vienne : il n’y a pas d’autre saisie
objective du monde, avancent-ils, que la conception scientifique. Le monde n’est rien de plus que
ce que la science en dit. Car avec leur symbolisme purifié des scories des langues historiques, les
énoncés scientifiques décrivent le réel. En revanche, les énoncés métaphysiques, théologiques ou
poétiques expriment une émotion, ce qui est parfaitement légitime et même nécessaire, mais il ne
faut pas confondre les ordres. Les métaphysiciens qui s’enivrent de grands mots s’imaginent
arpenter un domaine où il en va du vrai et du faux, mais en réalité ils s’égarent, se racontent des
histoires, se font des illusions : de fait, ils ne disent rien. Ils ne font que s’exprimer à la manière
d’un artiste. Dès lors, se demanda Carnap, « que reste-t-il à la philosophie si tous les énoncés qui
disent vraiment quelque chose sont de nature empirique et appartiennent à la science du réel ? » Sa
réponse fut simple et tranchante : ce qui reste à la philosophie, ce n’est ni une théorie, ni un
système, mais seulement une méthode, la méthode de 2 l’analyse logique. Car la philosophie n’a
rien à ajouter à la connaissance. Il lui incombe seulement de la clarifier en mettant en évidence la
signification réelle des énoncés.
Aux antipodes de ce positivisme (aux multiples variantes), il y a ceux qui considèrent que la vérité
est surtout un mot creux. À ce titre, elle ne saurait être considérée comme une norme de l’enquête
scientifique, ou comme le but ultime des recherches. Qu’ils soient pragmatistes ou relativistes, ces
« vériphobes » refusent de penser qu’il existe quelque démarche de connaissance qui serait en
76
contact plus étroit avec le monde, qui lui serait mieux ajustée que n’importe quelle autre. Reste
alors à mettre au jour les véritables intérêts déterminants de la recherche scientifique, intérêts qui
se cacheraient derrière les motivations affichées par ses protagonistes. Est-il concevable, par
exemple, que la physique ne se développe qu’en fonction d’intérêts sociologiques ? Telle est
l’hypothèse avancée par certains sociologues des sciences. Selon eux, si l’on désire vraiment
expliquer la manière dont les scientifiques construisent leurs connaissances, il convient d’une part
de mettre en évidence les déterminismes sociaux, d’autre part d’étudier toutes les théories de
manière équivalente, de manière « symétrique », que celles-ci soient considérées comme « vraies »
ou comme « fausses » par les scientifiques. Car les théories tenues pour « vraies » ou pour «
fausses » le sont non pas en raison de leur adéquation ou inadéquation avec des faits bruts, mais en
fonction d’intérêts purement sociologiques, dont Steven Shapin, l’un des leaders de cette école de
pensée, a cru pouvoir dégager plusieurs types : ceux qui sont liés au savoir-faire d’un groupe
donné de chercheurs – ces derniers tiennent à faire valoir leurs compétences face aux groupes de
chercheurs concurrents –, et ceux qui sont habituellement considérés comme extérieurs à la
pratique scientifique et qui sont par exemple d’ordre moral, religieux ou politique.
De là à considérer que les théories scientifiques doivent être assimilées à de simples « conventions
sociales », établies par la communauté des chercheurs sur la base de critères tels que l’utilité
pratique, il n’y a qu’un pas que Shapin n’hésite pas à franchir : « En reconnaissant le caractère
conventionnel et artificiel de nos connaissances, écrit-il, nous ne pouvons faire autrement que de
réaliser que c’est nous-mêmes, et non la réalité, qui sommes à l’origine de ce que nous savons ».
Autrement dit, le contenu de la connaissance serait créé de toutes pièces par les scientifiques,
lesquels doivent être considérés comme des individus socialement conditionnés.
Mais n’est-il pas excessif d’ainsi affirmer que nos connaissances sont entièrement déterminées par
des intérêts sociologiques ? Certes, il semble raisonnable de penser, par exemple, que des intérêts
militaires ont contribué à l’essor de la physique nucléaire, que des intérêts médicaux ont pu
favoriser la recherche dans le domaine de la résonance magnétique ou que des intérêts
technologiques poussent aujourd’hui les physiciens à s’intéresser à l’information quantique. À
l’occasion, les intérêts d’ordre sociologique peuvent certainement influer sur la direction dans
laquelle la physique se développe. Pour autant, l’idée qu’ils déterminent le contenu même des
connaissances en physique paraît difficile à défendre. Car si tel était le cas, il devrait être possible
de montrer, par exemple, que le contenu de nos connaissances en physique nucléaire exprime,
d’une manière ou d’une autre, un intérêt militaire ou géopolitique. Or l’existence d’un tel lien n’a
jamais été prouvée.
Un exemple célèbre nous servira d’illustration. Celui de l’élaboration par Einstein, en 1905, de la
théorie de la relativité restreinte. Contrairement à ce qu’une certaine vulgate voudrait nous faire
croire, son travail d’alors au Bureau fédéral de la propriété intellectuelle de Berne ne fut pas
anecdotique. Il joua même un rôle décisif dans la formulation des principes de bases de la nouvelle
théorie. Car c’est en examinant attentivement des brevets concernant la synchronisation des
horloges - à partir, donc, d’une demande « sociétale » - qu’Einstein a compris que 3
l’interprétation des équations de Maxwell (celles de l’électromagnétisme) n’était pas satisfaisante.
Cela l’a conduit à une nouvelle théorie de l’espace et du temps, puis à la formule E = mc2 . On
peut donc soutenir, en ce sens, qu’il s’agit bien d’une formule historique, sociale et culturelle.
Mais la question est : l’est-elle encore ? Cette formule s’applique avec succès à tant de situations
différentes, qu’Einstein lui-même n’avait pas anticipées, qu’elle semble avoir échappé aux
conditions particulières de son émergence. Elle a démontré une fécondité, une efficacité, une
utilité – et sans doute une « véracité » - qui vont bien au delà des conditions particulières de son
77
émergence. Tout cela n’incite-t-il pas à admettre qu’elle a bénéficié d’une sorte d’objectivation qui
a transcendé le contexte historique et social de son apparition ? Qu’elle n’est plus seulement un
fait de culture, mais aussi une loi de la nature ?
Suivant peu ou prou la même veine que les pragmatistes, certains auteurs dénoncent par ailleurs
l’idéologie de l’objectivité scientifique, en arguant que les chercheurs sont gens partisans,
intéressés, et que leurs jugements sont affectés par leur condition sociale, leurs ambitions ou leurs
croyances. L’objectivité de la science impliquerait, selon eux, l’impartialité des scientifiques
euxmêmes. Or, expliquent-ils, la plupart du temps, les chercheurs ne sont pas impartiaux. Par
exemple, ils ne montrent guère d’empressement à mettre en avant les faiblesses de leurs théories
ou de leurs raisonnements. L’esprit scientifique, au sens idéal du terme, serait donc introuvable, et
la prétendue objectivité de la science ne serait que la couverture idéologique de rapports de forces
dans lesquels la nature n’a pas vraiment son mot à dire. Tout serait créé. Et en définitive, la
physique en dirait moins sur la nature que sur les physiciens.
Karl Popper est sans doute celui qui a trouvé la meilleure parade contre ce genre de raisonnements
en remarquant que quiconque s’intéresse à l’histoire des sciences devient vite conscient « de la
ténacité passionnée qui caractérise nombre de ses querelles », et que si l’objectivité de la science
était entièrement fondée sur « l’impartialité ou l’objectivité de chaque scientifique, nous devrions
lui dire adieu.» En fait, nous vivons tous dans un océan de préjugés, et les scientifiques
n’échappent pas à la règle. S’ils parviennent à se défaire de certains préjugés dans leur domaine de
compétence, ce n’est donc pas en se purifiant l’esprit par une cure de désintéressement, mais en
pratiquant la méthode critique de solution des problèmes grâce à de multiples conjectures et
tentatives de réfutation, au sein d’un environnement institutionnel qui favorise « la coopération
amicalement hostile des citoyens de la communauté du savoir ». Si consensus il finit par y avoir,
celui-ci n’est jamais atteint qu’à la suite d’un débat contradictoire ouvert. Ce consensus n’est pas
lui-même un critère de vérité, mais le constat de ce qui est, à un moment donné de l’histoire,
accepté par la majorité d’une communauté comme une théorie susceptible d’être vraie.
http://e2phy.in2p3.fr/2006/Programme/Klein_BarSciences.pdf
CONSIGNE
▪ Lisez le document proposé puis répondez aux questions suivantes :
1- La science peut-elle être objective ?
2- Peut-on parler d’un développement scientifique en dehors des mutations sociales et humaines ?
78
Séquence 2
La bioéthique
Tâche initiale
▪ Dénoncer les
abus du progrès
scientifique
Communication
Culture et société
▪ Exprimer
une opinion :
Critique/
Inconvénients
▪ Analyser un fait de
société : politique,
éducation, culture,
religion...
▪ Critiquer
▪
Désapprouver
Langue
Tâche finale
Grammaire
▪ L’expression de
l’hypothèse
▪ Exprimer son
avis concernant le
clonage.
▪ L’expression de
la concession :
bien que +
subjonctif
▪ Rédiger un article
argumenté et
illustré sur le don
d’organes en vue
de le publier dans
un magazine
scientifique.
▪ Identification et
pratique de l’implicite
interculturel (voix,
expression faciale, tours
de parole…)
Lexique
▪ Lexique de la
bioéthique
79
U
Découverte
Image 1
https://sud.mutualite.fr/dossiers/dossier-la-bioethique-de-quoi-parle-t-on/
Image 2
http://deligne.over-blog.com/article-bioethique-43122231.html
1. Que représente l’image 1 ?
2. Qu’est-ce qui a frappé votre attention dans cette image ?
3. Qu’est-ce que vous voyez sur l’image 2 ?
4. Quelle est la réaction du médecin ?
5. Faut-il admettre et généraliser ce genre de pratique ?
6. À votre avis, de quoi allons-nous traiter aujourd’hui ?
80
Compréhension orale
X
V
Pourquoi l’intelligence artificielle at-elle besoin d’éthique ?
https://youtu.be/jxd6g4x9PyE
1. De quel type de document s’agit-il ?
2. De quoi parle-t-on dans ce document ?
3. Que fait la présentatrice ?
4. L’intelligence artificielle a-t-elle fait ses preuves ?
5. Comment peut-on prévenir ces contretemps ?
81
Compréhension écrite
n
Support
La France dit non au clonage humain
Le 9 juillet dernier, après trois années de délibérations, le Parlement français a adopté un projet de
loi sur la bioéthique autorisant l'usage d'embryons humains tout en interdisant le clonage humain en
tant que "crime contre l'espèce humaine".
La nouvelle loi "permet l'introduction d'un texte visant à trouver un chemin entre les aspirations des
uns et les craintes des autres", a déclaré Philippe Douste-Blazy, ministre français de la santé.
Insistant sur le fait que le clonage reproductif et le clonage thérapeutique "sont deux choses
différentes", M. Douste-Blazy a ajouté: "Nous devons lutter […] avec les Européens pour exprimer
notre révulsion face au clonage reproductif. Tout acte de clonage reproductif doit être considéré
comme un crime contre l'humanité."
Confrontés à diverses controverses de nature éthique comme le clonage de la brebis Dolly en 1997,
l'annonce par la secte Raël de la naissance d'un bébé cloné en 2002 et les travaux de chercheurs sudcoréens qui, au début de l'année, sont parvenus à cloner des embryons humains en vue d'utiliser
leurs cellules souches, les parlements français qui se sont succédé ont cherché la parade législative.
Si ce thème a été abordé pour la première fois sous le gouvernement de Lionel Jospin, la présente loi
diffère largement du texte initial, qui constituait un paquet plus étendu en matière de bioéthique.
Dans un contexte d'attente impatiente de nombreux scientifiques français, la recherche à l'aide
d'embryons humains congelés surnuméraires (conçus in vitro sans projet parental) et de cellules
souches sera autorisée dans les cinq prochaines années. Les cellules souches se créent au cours des
cinq premiers jours de la grossesse et peuvent se transformer en n'importe quelle cellule ou tissu de
l'organisme. On espère qu'elles seront en mesure de contribuer à la découverte de traitements contre
le diabète, la maladie de Parkinson et les maladies cardiovasculaires.
Toutefois, aux termes des mesures révisées, le clonage reproductif reste strictement interdit et est
passible d'une peine d'emprisonnement maximale de 20 ans. La non-brevetabilité du génome
humain est réaffirmée, et si le clonage thérapeutique envisagé par Lionel Jospin est également
interdit, M. Douste-Blazy demande l'élaboration d'un rapport sur cette question tout en promettant
de faire preuve d'ouverture d'esprit.
Par ailleurs, d'après le nouveau projet de loi, un patient atteint d'une maladie génétique sera
encouragé par son médecin à en parler aux membres de sa famille, lesquels sont susceptibles de
souffrir de la même maladie. Si les patients refusent d'agir eux-mêmes de la sorte, le médecin pourra
prendre l'initiative d'informer les proches de manière anonyme par l'entremise de la nouvelle agence
82
de biomédecine instaurée par le projet de loi.
Pour tenter de combler la pénurie chronique de donneurs d'organes, le texte élargira le cercle de
personnes autorisées à faire don d'un organe de leur vivant en incluant les grands-parents, les
cousins et les concubins (pour autant que le couple vive ensemble depuis deux ans). S'agissant des
personnes décédées, le principe du consentement tacite sera d'application à moins que la personne ne
se soit opposée à tout don d'organe de son vivant.
Le gouvernement actuel de Jean-Pierre Raffarin a toutefois fait marche arrière sur plusieurs points
introduits par le gouvernement Jospin. L'assistance médicale à la procréation ne sera accessible aux
couples non mariés que s'ils peuvent attester d'une période de vie commune de deux ans. Le
gouvernement actuel a également rejeté les implantations post mortem, qui auraient permis
d'implanter un embryon congelé conçu du vivant du partenaire chez une femme ayant perdu son
mari.
https://cordis.europa.eu/article/id/22309-france-says-no-to-human-cloning/fr
Compréhension globale
1. De quel type de document s’agit-il ?
2. Quel est le sujet abordé dans ce document ?
3. Dans quel contexte cet article a-t-il été publié ?
4. Quels sont les sujets phares traités dans cette loi ?
Compréhension détaillée
▪ A partir des deux documents, complétez les tableaux suivants :
AFFIRMATION
VRAIE FAUSSE
L’intelligence artificielle peut réaliser toutes les tâches accomplies par l’être
humain.
L’éthique n’a pas à s’immiscer dans les affaires scientifiques.
83
Le raisonnement de l’intelligence artificielle dépasse l’entendement.
Le moindre changement pourrait perturber le réglage de l’intelligence
artificielle.
A l’aune des études réalisées, l’intelligence artificielle pourra causer de
véritables catastrophes.
Le manque de lisibilité et de traçabilité rend l’intelligence artificielle très
opaque.
Un cadre légal permettra de mettre de l’ordre dans ce domaine.
L’intelligence artificielle reflète désormais la puissance des pays et des
nations.
AFFIRMATION
VRAIE FAUSSE
Le parlement français a autorisé le clonage humain sous conditions.
Le clonage reproductif est applaudi par la société scientifique.
L’éthique ne doit pas entraver le chemin du progrès scientifique.
La brevetabilité du génome humain est en cours d’élaboration.
Dans le nouveau texte de loi, toute personne sera autorisée à faire don d’un
organe.
L’assistance médicale à la procréation est accessible à tous les couples.
Vocabulaire du texte
▪ A partir du document ci-dessus, relevez le lexique de la bioéthique :
Lexique de la bioéthique
Noms
Verbes
Adjectifs
84
Y
Langue et communication
Repérage
A partir du document ci-dessus, relevez les actes de langage ainsi déterminés :
Actes de parole
Exprimer une opinion :
critique/inconvénients
Document 1
Document 2
Critiquer
Désapprouver
Fonctionnement de la langue
Structure avec « si »
On utilise les structures avec si pour exprimer l’hypothèse. Elles sont formées ainsi :
Si + présent+ futur (le réel)
Si + imparfait + conditionnel Si + plus-que-parfait + conditionnel
passé (l’irréel du passé)
présent (l’irréel du présent)
L’expression de la concession
On parle de concession quand on oppose deux faits contradictoires.
Pour exprimer la concession, on peut utiliser des locutions de subordination, comme :
Bien que + subjonctif
Quoique + subjonctif
Quand bien même + conditionnel
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Reliez ces deux expressions pour formuler une hypothèse exprimant l’irréel du présent :
1. Le contrôle de la recherche scientifique par les hautes instances scientifiques / le
développement des techniques de clonage.
2. Recadrer la robotisation / Menace pour l’espèce humaine.
3. La régulation de l’intelligence artificielle / Multiplication des accidents funestes.
4. Établir un équilibre entre la recherche scientifique et la bioéthique / L’incertitude de l’avenir
de l’humanité.
85
Exercice 2
▪ Établissez un rapport de concession entre les deux phrases syntaxiques :
1. L’intelligence artificielle pose de sérieuses questions de sécurité. Elle est plébiscitée
partout dans le monde.
2. Les études sur le clonage des bébés humains prolifèrent. Les instances scientifiques
mondiales ne réagissent pas.
3. L’euthanasie est condamnée moralement. Certains pays autorisent le recours à cet acte
médical.
4. L’Unesco défend bec et ongles le patrimoine commun de l’humanité. Les scientifiques
développent des techniques pour modifier le génome humain.
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Complétez les phrases suivantes pour former une hypothèse exprimant l’irréel du présent :
Si + imparfait + conditionnel présent
1. Le clonage est interdit parce qu’il porte atteinte à la dignité et à l’intégrité des hommes.
2. La bioéthique existe car le progrès scientifique est sans limites.
3. L’intelligence artificielle est épinglée parce qu’on ignore toujours certains cheminements
réflexifs.
4. La modification du génome humain est prohibée car elle entraînera un changement du
génome de descendance.
5. La gestation pour autrui est interdite car elle stimulera le trafic des êtres humains.
Exercice 2
▪ Complétez les phrases suivantes pour former une hypothèse exprimant l’irréel du passé :
Si + plus que parfait + conditionnel passé
1. La brebis Dolly a été euthanasiée parce qu’elle souffrait d’anomalies chromosomiques.
2. Le patient qui a subi une greffe d’un cœur de porc est mort à cause d’un virus ayant
endommagé le greffon.
3. L’interruption volontaire de grossesse est rejetée par la bioéthique parce qu’elle outrepasse le
droit à la vie.
86
Exercice 3
▪ Remplacez le groupe en italique par une subordonnée de concession .
a) En dépit de ses échecs successifs, l’intelligence artificielle compte poursuivre son chemin.
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
b) Malgré leurs efforts continus, ces médecins n’ont pas pu obtenir les résultats escomptés.
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
c) Malgré son caractère immoral et illégal, l’euthanasie est pratiquée dans plusieurs pays du monde .
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Exercice 4
▪ Complétez les phrases pour exprimer une concession :
1. …………………………………………….., l’humanité ne sera jamais à l’abri des
catastrophes.
2. …………………………………………………., les gens continuent d’acheter des
véhicules avec moteur à combustion.
3. …………………………………………………….., j’admire le travail de recherche que
vous avez effectué.
4. ………………………………………………………, aucun vaccin n'a été trouvé.
Exercice 5
▪ Reliez le mot ou l’expression à sa signification :
Mot ou l’expression
Couple de parents
d’intention
Embryon
Acharnement
thérapeutique
Ovocyte
Définition
Organisme en voie de développement dans l'œuf des ovipares, et
chez l'animal vivipare ou l'homme, avant d'être un fœtus.
La femme qui mène une grossesse selon un accord par lequel
elle remettra le(s) enfant(s) au(x) parent(s) d'intention.
Qui a des rapports de parenté.
Personne qui, dans l'intention de devenir mère ou père d'un
enfant à sa naissance, conclut un accord avec une femme qui
87
Apparenté
Mère porteuse
s'engage à porter cet enfant, généralement conçu par
insémination artificielle.
Gamète femelle qui n'est pas encore arrivé à maturité.
L’utilisation de traitements thérapeutiques trop lourds et
disproportionnés pour un patient dont le cas est en général
considéré sans espoir par les médecins.
Exercice 6
▪ Complétez le texte avec les mots proposés :
cadavérique, consentement, receveur, des organes, vivants, théorie, transplantation, consentement
présumé, bioéthique, le don , encéphalique, tiers , médicales, consentement informé, éthique.
Le don entre ………………….. en France ne concerne qu’environ 3 à 5 % des greffes. La loi
de ……………….. révisée en 2004, consciente de la diminution du recrutement, a élargi le cercle
………………….., tout en veillant à ne pas faire courir le risque aux Français d’une
commercialisation ………………….. Initialement limité à père, mère et enfants en 1994 ,
……………. s’est vu élargi en 2004 à l’ensemble de la famille (belle-sœur, beau-frère, cousins…) et
entre les personnes témoignant d’une vie commune depuis plus de 2 ans, avec une liaison étroite et
stable. Il s’agit donc d’un changement ………………. radical car au sein de cette famille élargie, le
typage HLA risque de pointer une personne, avec une pression de la famille qui va dire « tu dois ».
Pour le………………………, qui attend sur sa liste d’attente, il peut y avoir un questionnement au
niveau de la famille, en pensant que le rein d’un vivant sera de meilleure qualité que celui d’un
donneur en mort ……………….. La représentation symbolique de la mort et de l’après-mort parmi
les différentes cultures a une influence forte sur le choix entre ………………. par donneur
…………………………. ou par donneur …………………….. Chaque pays a ses propres choix et
la plupart des pays occidentaux choisissant des donneurs cadavériques, et les pays du tiers-monde
les donneurs vivants. . La Chine utilise les condamnés à mort comme « donneurs » car il est difficile
de trouver des donneurs vivants. Si l’on compare les différents modes de ……………………. des
autres pays en Europe après mort …………………., on observe une division entre des pays où la
transplantation dépend d'un ……………………. (comme l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg ou
la Slovénie) et d'autres où le ……………….. est nécessaire (comme l'Allemagne ou les Pays-Bas).
La question de savoir quel serait le système le plus « juste » entre consentement présumé ou
explicite est délicate. Le pourcentage de personnes acceptant de donner leurs organes serait plus
faible que le pourcentage de personnes acceptant de donner les organes de leur parent décédé. Ceci
irait à l'encontre du bénéfice d'une stratégie « opting out »… Ainsi, si en ………., le modèle est
celui du choix d'une « première personne », en pratique, il semble s'agir du choix d'un ………..
Nous avons besoin d’études incluant des données comparatives d’horizons divers (comme venant
des champs de la psychologie, de la sociologie ou de l'anthropologie), en plus de considérations
purement ……………. sur ce difficile sujet.
88
Production orale
P
▪ Dans un débat télévisé, exprimez votre avis concernant le clonage.
Il s’agit d’exprimer son avis en citant les inconvénients de cette pratique.
Il faut utiliser les outils suivants :

L’expression de l’hypothèse

Bien que + subjonctif
Production écrite
G
Dans un article destiné à être publié dans un magazine scientifique, vous développerez en une
trentaine de lignes une réflexion progressive, cohérente et argumentée autour de la question
suivante :
"Faut-il généraliser le don d’organes".
Il faut employer les outils suivants :

L’expression de l’hypothèse.

Bien que + subjonctif
89
Prolongement
N
L’intelligence artificielle, vers un Homme diminué?
Par Marguerite Richelme
La Silicon Valley aime transmettre le mythe d’une intelligence artificielle toute puissante, alimentée
par les succès récents de la discipline. Or si l’IA a une histoire et ce depuis le congrès de Darmouth
qui lui donne naissance, c’est bien celle d’échecs successifs. Au fur et à mesure que la discipline
s’est développée ses ambitions se sont réduites. En revanche, il est vrai que dans des domaines très
spécialisés, comme les jeux de sociétés ou la reconnaissance d’image, les algorithmes d’IA
obtiennent en effet des performances supérieures. Mais cela n’a rien de spectaculaire : cela fait bien
longtemps que par exemple les ordinateurs calculent mieux et plus vite que les humains. Ce qui peut
être déstabilisant c’est le caractère versatile du deep learning, technologie fondée sur l’absorption
d’une grande quantité de données qui peut s’adapter à des domaines très variés. En réalité, les
progrès récents de l’intelligence artificielle ne proviennent pas tant d’une réelle innovation
mathématique - les méthodes sont dérivées de méthodes conçues dans les années 60 et améliorées
dans les années 80 et 90 - que dans le coût décroissant du calcul et l’augmentation plus
qu’exponentielle des données disponibles. Avec le deep learning, une sous-branche du machine
learning, la machine devient capable de reconnaître des motifs - ou régularités dans des ensembles
de données. Ces algorithmes deviennent de plus en plus précis au fur et à mesure qu’augmente la
quantité de données sur lesquelles ils peuvent apprendre. En revanche, nous sommes extrêmement
loin d’une intelligence généraliste capable d’émuler l’intelligence humaine. Par exemple, l’IA ne
peut apprendre que dans le domaine extrêmement réduit dans lequel on l’entraîne: il faut un
entraînement spécifique à un algorithme pour distinguer un chat d’un chien, et un autre pour traduire
un texte anglais en français mais pour l’instant on ne sait pas construire une IA capable d’alterner
entre les deux fonctions. L’IA n’est pas non plus capable de construire des représentations: si l’on
entraîne un algorithme à distinguer des images de chat d’un chien, il ne peut cependant comprendre
que le chat est un animal, de la famille des mammifères, qu’il miaule. En revanche, l’émergence
d’IA très spécialisées et meilleures dans leurs domaines étroits que l’être humain pose néanmoins de
nombreux problèmes, sur l’organisation et la qualification de la force de travail, ou sur la façon dont
l’homme cohabite avec l’IA, problèmes que nous tentons de décrire dans cet ouvrage.
Existe-t-il une «bonne» ou une «mauvaise» intelligence artificielle?
Une idée couramment partagée par les ingénieurs est que la technique est «neutre», ni bonne, ni
mauvaise en soi, elle ne dépendrait que de l’usage que l’on en fait.
De nombreux philosophes, d’Heidegger à Ellul ont démontré technique s’inscrit dans un système
qui modifie en profondeur notre rapport au monde. Par-là et indépendamment de la finalité de son
usage, la technique peut être évaluée à l’aune des modifications qu’elle induit dans notre mode
d’action sur le monde. De ce point de vue, nous soutenons que l’IA comporte de nombreuses
conséquences négatives en ce qu’elle amenuise notre autonomie, notre capacité à construire une
expertise, et nous place en situation constante d’infériorité. Ainsi même si les thuriféraires de l’IA
aiment à rappeler qu’elle permet de détecter des cancers, et loin de nous la volonté de minimiser le
rôle positif qu’elle peut jouer dans certains cas précis, nous souhaitons remettre en question le fait
d’utiliser l’IA dans des domaines de plus en plus vastes. Cela dit il est évident que certaines sous
technologies de l’IA sont intrinsèquement nocives et qu’au lieu de se questionner sur la façon de les
90
contrôler, il vaudrait mieux directement les interdire. Ainsi en est-il de la reconnaissance faciale qui
pose des problèmes criants à toute société démocratique!
L’intelligence artificielle peut-elle amener à «une négation de la vie»?
L’intelligence artificielle s’inscrit dans la filiation du courant cybernétique, qui conduit à
l’assimilation entre ce que la cybernétique appelle l’automate et le vivant - dans la lignée de
Descartes et de sa vision de l’animal machine. Cela provient d’un double courant: d’une part l’on
assimile le vivant à du mécanique extrêmement sophistiqué, mais qui pourrait être décrit de façon
déterministe. D’autre part l’on conçoit des systèmes artificiels mais extrêmement complexes et au
comportement non prédictible qui peuvent de ce fait prendre les apparences le vivant. La frontière
entre ce qui relève de l’ordre du vivant s’estompe ainsi inévitablement. Il y a un lien direct entre une
anthropomorphisation croissante de la technique et un mépris, voire une haine du vivant.
Ce n’est sans doute pas un hasard d’ailleurs que ce soit à l’époque où l’on n’ait jamais détruit le
vivant de façon aussi méthodique et déterminée, quitte à mettre en danger les conditions de survie de
l’humanité - que l’on éprouve le besoin de fabriquer des chiens artificiels, ou autres créatures sorties
des laboratoires de Boston Robotics. Il y a donc pour nous un lien très direct entre une
anthropomorphisation croissante de la technique et un mépris, voire une haine du vivant - peut -etre
parce que la vie reste encore un mystère entier pour les scientifiques.
Philosophiquement, cela pose la question de l’exception de la conscience humaine, comment
l’Homme peut-il cohabiter avec l’intelligence artificielle?
En réalité la cohabitation que l’on nous vante souvent sous un angle positif - la machine s’occupant
des tâches fastidieuses ou répétitives, et l’homme prenant en charge les tâches à haute valeur ajoutée
est un leurre. D’une part comment maintenir et acquérir une expertise dans un quelque domaine que
ce soit lorsqu’on est coupé de la maîtrise des éléments de base. D’autre part comment peut s’inscrire
une quelconque «collaboration» lorsque l’AI ne peut rendre compte de ces décisions, ni argumenter?
La seule réponse humaine reste une aporie face à la machine.
Comment peut-on échapper aux excès de l’intelligence artificielle ? Sommes-nous condamnés
à la déconnection et à l’isolement ?
Déjà il faut en prendre conscience. Une partie de la critique énoncée dans le livre s’adresse au
vecteur par lequel nous sommes tous exposés aux IA, à savoir les smartphones, avec leurs
corollaires, les apps diverses et variées supposées nous faciliter la vie, les réseaux sociaux. La
critique de cette connexion permanente se fait chaque année de plus en plus virulente au fur et à
mesure que les rapports tombent sur les effets néfastes des écrans sur nos fonctions cognitives effets d’ailleurs dramatiques sur les plus jeunes -à tel point qu’on parlera sans doute à l’avenir d’une
génération sacrifiée. Une déconnexion assumée semble en effet la première réponse.
Oui, il est possible de dire non aux enceintes Alexa, aux tablettes à l’école ou aux robots dans les
maisons de retraites. Mais comme dans le domaine écologique, l’action individuelle ne suffit pas.
Nous appelons ainsi dans ce livre à une prise de conscience que le développement des technologies
et leurs usages croissants peuvent faire l’objet d’un choix. Oui il est possible de dire non aux
enceintes Alexa, aux tablettes à l’école ou aux robots dans les maisons de retraites. Suivant les
sensibilités de chacun ce choix peut faire l’objet d’une législation, d’actions collectives, voire
internationales (pourquoi pas un moratoire sur les voitures autonomes ou les drones tueurs).
L’important reste de se convaincre que l’invasion de notre vie quotidienne par ces technologies n’est
pas une fatalité. Le soit-disant «progrès» technologique n’est pas un phénomène exogène que l’on
91
subirait sans pouvoir rien y faire, mais résulte d’intérêts économiques bien compris contre lequel il
est plus que légitime de s’opposer.
Quels sont les enjeux géopolitiques de l’intelligence artificielle ? Quel est le poids des états face
au «monopole privatisé» des GAFA?
Ils sont de plus en plus grands. On assiste à une scission des acteurs de l’IA en deux camps: d’une
part les Gafa, par nature anti-étatiques, mais qui de fait par l’immense volume de données qu’ils
détiennent possèdent une influence majeure - comme en a témoigné le scandale Cambridge
Analytica au moment de l’influence de Donald Trump. D’autre part, la Chine qui considère l’IA
comme un enjeu stratégique majeure à la fois comme un outil de contrôle de la population (la
reconnaissance faciale omniprésente - ou l’évaluation des individus à tous les moments de leur vie
par un score de «crédit social» qui conditionne l’accès tant au crédit qu’à un bon logement ou un
bon lycée pour les enfants) mais également comme un moyen de s’affirmer géopolitiquement via par
exemple l’investissement dans les armes autonomes. À ce jeu, il est facile de s’engouffrer dans une
course, en se disant que l’on ne souhaite pas être dépassé, mais est-ce une raison de suivre le moins
disant au risque de compromettre les valeurs qui fondent notre civilisation. La situation est similaire
dans le domaine bioéthique, ce n’est pas parce que la Chine se lance dans des expérimentations préeugéniques qu’il faut s’engouffrer à sa suite - il faut au contraire faire tampon par exemple en
imposant une législation internationale.
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/l-intelligence-artificielle-vers-un-homme-diminue-20191220
CONSIGNE
▪Lisez le document proposé puis répondez aux questions suivantes :
1. Quelle est la thèse défendue par l’autrice de cet article ?
2. Peut-on opter pour l’intelligence artificielle dans le monde arabe ? Constituerait-elle un
véritable enjeu de souveraineté ?
92
J
Unité 4
La démocratie
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/mains-concept-diversite-poing-8846632/
93
Séquence 1
Le suffrage
Tâche initiale
▪ Reconnaître
une pratique
politique
Communication
▪ Rapporter
▪ Résumer
Culture et société
▪ Maîtriser le
registre formel
▪ Observer une
action politique
▪ Communiquer
verbalement
« déverbalement »
(gestuelle
appropriée)
Langue
Tâche finale
Grammaire :
▪ Connecteurs
▪ Animer un débat
organisationnels :
D’abord,…
Ensuite,…
Puis,…
Enfin,…
D’une part,…
D’autre part
Par ailleurs
D’ailleurs
▪Discours
direct/Discours
indirect
Lexique :
▪ Lexique du
autour du sujet «
Jeunesse et
abstentionnisme »
(s’exprimer
oralement et de
manière continue)
▪ Rédiger un article de
journal dans lequel on
vante les avantages et
les utilités de
l’implication politique
et sociale dans la vie
publique
« suffrage »
94
Découverte
U
▪ Observez les images et répondez aux questions.
Source : https://aujourdhui.ma/politique/elections-lifting-pour-les-bulletins-de-vote
Source : https://fapt44.reference-syndicale.fr/actus/la-poste -dt-abstention-la-direction-aux-anges/
1. Que voyez-vous sur l’image ?
2. Quel est le sens de cette action ?
3. Que veut dire le mot abstention ?
4. Que signifie le mot en contexte électoral ?
95
Compréhension orale
X
V
Les cent ans du suffrage universel
https://youtu.be/mG_E6YLaZr0
▪ Écoutez le document et répondez aux questions suivantes :
1- De quoi parle-t-on ?
2- Quelles sont les personnes concernées par ce vote ?
3- Pour combien de temps est élu un président français ?
4- Comment est élu un président français ?
5- Quels sont les mots clés du document ?
96
Compréhension écrite
Supports
Document A
Le suffrage est l’acte par lequel l’électeur, lors d’une consultation électorale, procède à une
désignation, exprime un choix, une volonté. Il est universel lorsque le droit de vote est reconnu à
tous les citoyens.
Le suffrage est l’expression de la volonté individuelle de l’électeur. C’est aussi la décision collective
résultant du décompte de chacun des votes. Il peut avoir pour objet d’élire un ou plusieurs députés,
chef d’État, une assemblée parlementaire ou locale ou d’exprimer par référendum l’adoption ou le
rejet d’une mesure d’une disposition constitutionnelle, d’un projet de loi ou encore d’autoriser la
ratification, un traité.
L’universalité du suffrage ne signifie pas qu’il soit accordé à tous. Le suffrage est, en effet, soumis
à certaines conditions, d’âge notamment, sous réserve qu’elles soient les mêmes pour tous.
L’universalité du suffrage résulte de, l’assimilation de la qualité d’électeur à celle du citoyen. S’il
peut revêtir des modalités différentes-le suffrage peut être direct ou indirect-, le suffrage doit, en tout
état de cause, être égal et secret, pour que chaque voix pèse d’un même poids et pour que chaque
voix, s’exprime librement .Le suffrage universel est la première condition d’une vie politique
démocratique.
Le suffrage universel-histoire-assemblée nationale /www2 .assemblée-nationale.fr
Document B
Comparant Marx et Tocqueville, Raymond Aron remarque :
« L’un mettait au-dessus de tout, explicitement, la sauvegarde des libertés personnelles et politiques,
mais la démocratie libérale lui semblait aussi la protection la plus efficace de la hiérarchie sociale
des inégalités économiques. L’autre jugeait dérisoire toutes les réformes qui laisseraient subsister,
avec la propriété privée des instruments de production, la cause ultime des contradictions sociales et
du malheur ouvrier…. L’un et l’autre croyaient à la liberté, l’un et l’autre avaient pour objectif une
société équitable, mais l’un abandonnait à eux-mêmes industrie et commerce, spontanément exercés
par les individus sous le contrôle des lois, et craignaient que l’individu fût privé tout à la fois de la
liberté –indépendance et de la liberté –participation .L’autre tenait la libre activité de chacun dans
l’industrie et le commerce pour la cause de l’asservissement de tous. Ainsi, la condition majeure de
la liberté était pour le régime représentatif et pour l’autre une révolution économique. La démocratie
libérale protège la hiérarchie sociale. »
Raymond Aron, Essai sur les libertés, Calmann-lévy,1965
Compréhension globale
Document 1 :
1) De quoi parle le document ?
2) Reformulez la définition du mot « Le suffrage » .
97
3) Par quoi le qualifie-t-on ?
4) L’universalité signifie–t-elle que le vote est accordé à tous ?
5) Quelle est la différence entre « Suffrage universel direct » et « Suffrage universel indirect » ?
Document 2 :
1) D’où est extrait le texte ?
2) Quels rapports entretient la démocratie avec les libertés ?
3) Quelle différence y a-t-il entre liberté-indépendance et liberté-participation ?
4) Quelle est la condition majeure de la liberté ?
Compréhension détaillée
Document 1 :
AFFIRMATIONS
1. Le suffrage est un acte sélectif
2. L’âge est facultatif dans tout acte de suffrage
VRAIE
FAUSSE
AFFIRMATIONS
VRAIE
1. La démocratie libérale protège les hiérarchies sociales
2. La propriété privée est la source de tous les malheurs
3. L’idéal des deux penseurs est une société équitable.
4. Le régime représentatif et la révolution économique conditionnent la
nature de la liberté.
FAUSSE
3. Le suffrage universel est un signe de démocratie
4. Le suffrage universel est l’élection des représentants du peuple.
5. L’universalité signifie qu’elle est accordée à tous.
6. Le suffrage universel est un référendum
Document 2 :
Vocabulaire du texte
▪ Après la relecture des textes, relevez le lexique correspondant aux domaines du tableau suivant :
Actions politiques
Personne
Spatialité
Temporalité
Règlements
98
Langue et communication
Y
Repérage
Lisez les deux textes et la transcription de la vidéo puis relevez les énoncés relatifs aux deux
actes de langage.
Pour ….
Transcription de la vidéo
Document 1
Document 2
Rapporter
Résumer
Fonctionnement de la langue
À partir du repérage des actes de langage, formulez la règle de fonctionnement de la langue.
Le discours rapporté comprend deux manières de rapporter les paroles (les propos) de quelqu’un :
discours direct, discours indirect et discours indirect libre.
▪ Le discours direct : C’est rapporter les propos de quelqu’un sans toucher aux énoncés.
Typographiquement ce discours direct est marqué par un discours citant et un discours cité (on dit
aussi un discours rapportant et un discours rapporté). Entre les deux parties, on observe une
frontière marquée par les deux points.
Exemple : - Il dit : « je partirai avec mes amis »
- « Je partirai avec mes amis », dit-il
- Ahmed : - Je partirai avec mes amis.
▪ Le discours indirect : C’est rapporter les paroles de quelqu’un en procédant à des changements sur
les éléments de la phrase.
Exemples :
« Je partirai avec mes amis », dit-il.  Il dit qu’il partira avec ses amis.
Il lui a demandé : « Qu’est-ce que tu veux ? Il lui a demandé ce qu’il voulait
Il lui demande : « Où vas-tu ? »  Il lui demande où il va
Il lui demande : « Est-ce que ça va ?  Il lui demande si ça va.
« Écoute bien mes conseils », lui dit-il ? Il lui dit de bien écouter ses conseils
▪ Le discours indirect libre : est une forme qui consiste à rapporter les propos sans aucune
indication au narrateur. C’est une forme de discours rapporté implicite, sous-entendu.
Exemples :
Il met bas son fagot, il songe à son malheur. Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
▪ Concordance du temps :
• Quand on passe du discours direct au discours indirect, les temps ne changent pas si le verbe
introducteur est au présent ou au futur.
99
• Quand le verbe introducteur est à un temps du passé, on modifie les temps des autres verbes de
la phrase :
Présent
imparfait
Passé composé
plus- que- parfait
Futur simple
conditionnel présent
Futur antérieur
conditionnel passé
Imparfait
imparfait
Plus- que- parfait
Plus- que- parfait
Impératif
De + verbe à l’infinitif
▪ Les connecteurs organisationnels :
Rapporter le contenu d’un texte (d’un discours) doit obligatoirement passer par un respect strict de
l’ordre des idées / des arguments du texte initial. Les articulateurs assurent à la fois la fidélité au
sens du texte de départ et veillent à en garder la cohérence thématique. Ces connecteurs
d’organisation permettent de hiérarchiser, de classer les idées selon leur importance, leur degré de
priorité ou simplement leur ordre
• Connecteurs reliant deux phrases : d’une part…d’autre part/ tout d’abord…ensuite…enfin/
en premier lieu…en deuxième lieu, de prime abord, aussi, de surcroît, en outre, enfin,
finalement, pour finir.
• Connecteurs reliant deux propositions : non seulement…mais encore/ En plus de…il y a
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Transposez du discours direct au discours indirect les propos du secrétaire général d’un
parti politique :
« Vous les jeunes d’aujourd’hui, la chose publique vous fait peur, vous vous dites que c’est de la
politique politicienne, c’est de la démagogie, pire c’est de l’arnaque électorale ; détrompez–vous,
la chose publique, c’est vous, c’est votre vie, c’est la gestion de votre quotidien. Quand vous
participez aux élections, quand vous choisissez votre candidat, c’est votre volonté que vous faites
afficher, et partant, c’est votre mode de vie rêvé que vous instituez ; impliquez- vous tant que vous
avez cette chance de choix et de changement. »
Exercice 2
▪ En deux phrases, résumez oralement le propos du secrétaire général du parti.
Exercice 3
▪ Transposez du discours direct au discours indirect
1) Il m’expliquait : «Je n’ai pas pu faire autrement »
2) Le professeur nous avertit : « Ne parlez pas tous en même temps »
3) Nos parents nous répètent : « Vous attendrez d’avoir vingt ans pour passer votre permis »
4) Elle me disait : « Tu entreras la première et c’est toi qui parleras »
5) « Qu’est-ce que vous comptez faire l’an prochain ? » nous demandait-il.
6) « A quoi penses-tu ? » demande souvent Sarah à sa fille.
100
7) « Est-ce que la poule a été créée avant l’œuf ou l’œuf avant la poule ? » demande Voltaire.
8) Il lui disait : « Hier, tu avais l’air crispée, mais aujourd’hui tu sembles plus détendue »
Entraînement écrit
Exercice 1
▪Transposez du style indirect au style direct. (Le narrateur est impliqué dans le dialogue et les
personnages se tutoient.)
1. Elle est revenue souvent pour me demander si je croyais vraiment qu’elle était folle.
2. Je protestai que je n’étais pas venu à cet endroit pour l’espionner.
3. Ce fut à lui pourtant que Lucien confia qu’il était somnambule.
4. De loin, Mina me signifiait que ma promesse tenait toujours.
5. Il me demanda quand avait eu lieu l’exposition.
6. Il rêvait qu’il deviendrait un grand écrivain et qu’il serait célèbre.
7. Mounia et Mina lui demandaient avec insistance de leur confier son chagrin.
8. Elle raconta qu’on la soupçonnait d’avoir mangé les belles poires prévues pour le dîner.
9. Adil me confie que ce genre de bonheur est le seul qui compte à ses yeux
Exercice 2
▪ Rapportez les déclarations suivantes en écrivant un article dans un journal ; variez les verbes
introducteurs.
Lors de la campagne électorale, le candidat s’adresse aux habitants du quartier :
« L’avenir de notre pays est pour nous une priorité. On n’a pas volé de budget comme d’autres ont
fait, on n’a pas tenu un double discours. Nous œuvrons pour le bien de tous, et en cela, nous
n’épargnons aucun effort. Votez Vert, couleur d’une citoyenneté écologique. »
Exercice 3
▪ Complétez les phrases par les connecteurs organisationnels qui conviennent :
Non seulement….mais également, donc, ensuite, finalement, de plus
1. La Toile est trop utile à la propagande électorale…………………c'est un exceptionnel outil de
communication.
2. La navigation sur Internet comporte tout de même certains désavantages : ….…….la publicité
envahit les internautes, ………… les données personnelles sont en danger.
3. La Cour européenne a tranché sur la question des fraudes. Il faudra………….. passer à
101
l’application
4. Le candidat du parti de la gauche a ……………….réussi aux élections présidentielles. Un mandat
sera ……… mené par l’opposition de jadis.
Exercice 4
▪ Observez ces phrases et relevez les termes qui introduisent la concession
1. Certes le travail d’un politicien est très ardu, mais c’est un engagement qu’il faut honorer.
2. Il est évident que la démocratie est une aspiration de tous les peuples, mais elle demeure
chimérique.
3. Bien que le scrutin soit transparent, les tractations pour constituer la majorité laissent à désirer.
4. Même si tu gagnes le cœur des électeurs, il faut savoir être au niveau de leurs attentes
Exercice 5
▪ Chassez l’intrus dans chacune des listes suivantes
▪ Mandat, vote, scrutin, justice, referendum
▪ Sponsors, électeur, candidate, citoyen, adhérent.
▪ Urne, tract, tribune, festival, isoloir.
▪ Partisan, abstentionniste, démocrate, ennemi,
▪ Honnête, intègre, partial, injuste.
Exercice 6
▪ Faites correspondre chaque terme à la définition appropriée
Actions
Définitions
Scrutin
Vote direct du corps électoral sur des questions limitativement
énumérées d’ordre constitutionnel, législatif.
Constitution
Expression de l’opinion, prise de position d’un citoyen à part entière
dans la vie politique, l’administration de sa cité, de son pays.
Suffrage
Vote émis au moyen de bulletins (ou d’autres marques) déposés dans
une urne puis comptés.
Referendum
Ensemble de textes juridiques qui définit les institutions de l’État et
organise leurs relations.
102
Production orale
P
Afin de mieux sensibiliser les jeunes à la participation à la vie politique, le club culturel de votre
centre organise une table ronde autour du thème : Jeunesse et abstentionnisme électoral.
Participez au débat pour partager votre point de vue à propos de ces attitudes.
Production écrite
G
▪ Rédigez un article de journal destiné aux élèves de votre lycée dans lequel vous vantez les
avantages et les utilités de l’implication politique dans la vie publique.
Pour accomplir cette tâche, vous veillerez à :
- Insérer des citations de grands politiciens (directement ou indirectement)
- Raisonner à partir de situations en utilisant la concession.
103
Prolongement
N
Instruire la démocratie, ranimer s’il se peut ses croyances, purifier ses mœurs, régler ses
mouvements, substituer peu à peu la science des affaires à son inexpérience, la connaissance de ses
vrais intérêts à ses aveugles instincts ; adapter son gouvernement aux temps et aux lieux ; le
modifier suivant les circonstances et les hommes : tel est le premier devoir imposé de nos jours à
ceux qui dirigent la société.
Il faut une science politique nouvelle à un monde tout nouveau.
Mais c’est à quoi nous ne songeons guère : placés au milieu d’un fleuve rapide, nous fixons
obstinément les yeux vers quelques débris qu’on aperçoit encore sur le rivage, tandis que le courant
nous entraîne et nous pousse à reculons vers les abîmes.
« Il n’y a pas de peuples de l’Europe chez lesquels la grande révolution sociale que je viens de
décrire ait fait de plus rapides progrès que parmi nous ; mais elle y a toujours marché au hasard. »
Jamais les chefs de l’État n’ont pensé à rien préparer d’avance pour elle s’est faite malgré
eux ou à leur insu. Les classes les plus puissantes, les plus intelligentes, les plus morales n’ont point
cherché à s’emparer d’elle, afin de la diriger. La démocratie a donc été abandonnée à ses instincts
sauvages ; elle a grandi comme ces enfants, privés de soins paternels, qui s’élèvent d’eux-mêmes
dans les rues de nos villes, et qui ne connaissent de la société que ses vices et ses misères. On
semblait encore ignorer son existence, quand elle s’est emparée à l’improviste du pouvoir. Chacun
alors s’est soumis avec servilité à ses moindres désirs ; on l’a adorée comme l’image de la force ;
quand ensuite elle se fût affaiblie par ses propres excès, les législateurs conçurent le projet
imprudent de la détruire au lieu de chercher à l’instruire et à la corriger, et sans vouloir lui apprendre
à gouverner, ils ne songèrent qu’à la repousser du gouvernement.
Il en est résulté que la révolution démocratique s’est opérée dans le matériel de la société, sans
qu’il se fît, dans les lois, les idées, les habitudes et les mœurs, le changement qui eût été nécessaire
pour rendre cette révolution utile. Ainsi nous avons la démocratie, moins ce qui doit atténuer ses
vices et faire ressortir ses avantages naturels ; et voyant déjà les maux qu’elle entraîne, nous
ignorons encore les biens qu’elle peut donner.
Je conçois alors une société où tous, regardent la loi comme leur ouvrage, l’aimeraient et s’y
soumettraient sans peine ; où l’autorité du gouvernement étant respectée comme nécessaire et non
comme divine, l’amour qu’on porterait au chef de l’État ne serait point une passion, mais un
sentiment raisonné et tranquille. Chacun ayant des droits, et étant assuré de conserver ses droits, il
s’établirait entre toutes les classes une mâle confiance, et une sorte de condescendance réciproque,
aussi éloignée de l’orgueil que de la bassesse.
Instruit de ses vrais intérêts, le peuple comprendrait que, pour profiter des biens de la société,
il faut se soumettre à ses charges. L’association libre des citoyens pourrait remplacer alors la
puissance individuelle des nobles, et l’État serait à l’abri de la tyrannie et de la licence.
Je comprends que dans un État démocratique, constitué de cette manière, la société ne sera
point immobile ; mais les mouvements du corps social pourront y être réglés et progressifs ; si l’on y
rencontre moins d’éclat qu’au sein d’une aristocratie, on y trouvera moins de misères ; les
jouissances y seront moins extrêmes, et le bien-être plus général ; les sciences moins grandes, et
l’ignorance plus rare ; les sentiments moins énergiques, et les habitudes plus douces ; on y
104
remarquera plus de vices et moins de crimes.
A défaut de l’enthousiasme et de l’ardeur des croyances, les lumières et l’expérience
obtiendront quelque fois des citoyens de grands sacrifices ; chaque homme étant également faible
sentira un égal besoin de ses semblables ; et connaissant qu’il ne peut obtenir leur appui qu’à la
condition de leur prêter son concours, il découvrira sans peine que pour lui l’intérêt particulier se
confond avec l’intérêt général.
La nation prise en corps sera moins brillante, moins glorieuse, moins forte peut-être ; mais la
majorité des citoyens y jouira d’un sort plus prospère, et le peuple s’y montrera paisible, non qu’il
désespère d’être mieux, mais parce qu’il sait être bien.
Si tout n’était pas bon et utile dans un semblable ordre de choses, la société du moins se
serait approprié tout ce qu’il peut présenter d’utile et de bon, et les hommes, en abandonnant pour
toujours les avantages sociaux que peut fournir l’aristocratie, auraient pris à la démocratie tous les
biens que celle-ci peut leur offrir.
Tocqueville, « Introduction », in De la démocratie en Amérique (éd. 1848).
Consigne :
1. Relisez le document et relevez les mots et/ou expression relatifs aux lexiques de la
politique et à celui du suffrage.
Politique
………………………………….
Suffrage
………………
Vie politique et sociale
……………………..
2. En quatre lignes environ, proposez un résumé du texte
105
Séquence 2
La société civile
Tâche initiale
▪ Défendre une
valeur sociale
Communication
▪ Synthétiser des
informations et
des arguments
Culture et société
▪ Registre de
valeurs sociales
▪ Argumenter
▪ Vivre en
communauté
▪ Défendre
▪ Communiquer
▪ Sensibiliser
Langue
Grammaire :
▪ Enrichissement
des articulateurs
logiques :
▪ L’expression de
l’opposition / la
concession
▪ Le participe
présent/Adjectif
verbal
▪ L’expression
explicite et
implicite de la
conséquence
Lexique :
▪ Lexique des
valeurs civiques
Tâche finale
▪ Microtrottoir sur la
thématique de
l’argent donné
aux mendiants
▪ Rédiger un
article de journal
sur la solidarité
sociale
106
Découverte
U
▪ Observez l’image et répondez aux questions ci-dessous.
1) Que voyez-vous sur l’image ?
2) Qu’est-ce qu’elle représente ?
3) Comment appelle-t-on les ONG et associations qui œuvrent pour défendre les intérêts des
individus au sein de la société
107
Compréhension orale
X
V
Les organisations de la société
civile
https://youtu.be/RL1NuG6umFw
▪ Regardez la vidéo et répondez aux questions suivantes :
1) Que signifie «organisation de la société civile » ?
2) Que comprennent ces organisations ?
3) Quelles sont les finalités de ces organisations ?
4) Que signifie le mot « Lucratif » ?
5) Quels sont les acteurs de la société civile ?
108
Compréhension écrite
n
Support
UNE SOCIÉTÉ CIVILE TROP SILENCIEUSE
Situés entre décideurs et citoyens, les corps intermédiaires (syndicats, associations) restent des
acteurs clés de la vie sociale et démocratique. Ils assurent à la fois une solidarité de proximité que
l’État ou les collectivités ne savent pas ou ne veulent pas organiser et, pour certains, un rôle de
contre-pouvoir capable de critiquer le pouvoir au niveau local, régional, national et de proposer des
solutions alternatives. La France compterait 1,3 million d’associations actives. Les trois quarts
d’entre elles agissent dans les domaines social, éducatif, humanitaire. Entre 2010 et 2012, 67000
associations ont été créées en moyenne chaque année (la moitié dans les secteurs culturel, sportif et
des loisirs). Et le citoyen français serait apathique ? L’individualisme serait sa règle de conduite ? 16
millions de personnes (près du quart de la population !) sont engagées comme bénévoles dans les
associations ; 60 % d’entre elles déclarent y « défendre des valeurs de solidarité » et pour 36 %, il
s’agit de « recréer du lien social ». Pour un pays dont la population est souvent décrite comme
attendant tout de l’État, cette vitalité renvoie une image bien plus diversifiée. Les citoyens
souhaitent effectivement que l’État joue un rôle central pour favoriser la cohésion sociale, mais des
millions d’entre eux prennent leur part pour venir en aide à ceux qui en ont besoin, un rôle social
que l’État délègue d’ailleurs volontiers aux organismes privés.
Si les syndicats sont perçus comme essentiellement tournés vers la défense d’intérêts corporatistes,
ce qui limite leur niveau de confiance dans l’opinion (25 %), les associations sont en revanche
considérées comme des acteurs de solidarité dont l’action contribue à la cohésion sociale (70 % des
gens leur font confiance.
La plupart ne se définissent pas comme des contre-pouvoirs visant à faire évoluer les politiques
publiques. Pourtant, dans les domaines du handicap, de l’exclusion, des discriminations, de
l’environnement, un petit nombre d’associations – grandes ou petites – font régulièrement entendre
leur voix à coup de manifestations et d’actions publiques, de communiqués de presse, de rapports
annuels (sur la pauvreté, le logement, l’accueil des réfugiés, etc.), de pétitions, de présence sur les
réseaux sociaux… Elles portent des recommandations en direction des pouvoirs publics et, parfois,
leur parole est entendue : la création de la CMU (couverture maladie universelle, remplacée en
janvier 2016 par la protection universelle maladie), la loi Dalo (droit au logement opposable) ou
encore les incitations fiscales pour les énergies renouvelables sont le résultat d’un long travail de
conviction entrepris par des associations œuvrant contre l’exclusion. Mais leurs capacités à
influencer les politiques publiques restent limitées. L’État reste sourd à leurs appels à accueillir plus
de réfugiés, à accorder des conditions de vie décentes aux migrants à Calais, à améliorer les
conditions carcérales, à mettre fin aux contrôles au faciès, à lutter efficacement contre les
discriminations à l’embauche et au logement, à éviter l’échec scolaire, à combattre un système de
santé à plusieurs vitesses et, plus généralement, à réduire les inégalités.
LES ASSOCIATIONS, ANTIDOTES AU FRONT NATIONAL ?
Là où les lobbies corporatistes savent s’organiser pour peser sur les décideurs politiques, les
personnes les plus touchées par la crise et les associations qui agissent pour elles parviendront-elles
à créer des rapports de force qui pousseraient les politiques à prendre en compte leurs
revendications ? Alors que la situation sociale est tendue, que des actes terroristes cherchent à
109
diviser la société, le tissu associatif est appelé à jouer un rôle croissant. Encore faut-il qu’il prenne
conscience que ces enjeux, qui dépassent l’objet social de chaque association, exigent de réunir des
forces qui d’habitude ne travaillent pas ensemble.
Les partis politiques, pris dans des stratégies de pouvoir à court terme, semblent incapables
d’incarner l’espoir d’une société plus juste. Aussi est-ce aux associations d’inciter les forces
politiques à remettre au centre de leur attention la résolution d’une crise sociale qui, si elle
s’approfondit, poussera de plus en plus d’électeurs à confier le destin du pays à des candidats
incarnant l’autorité et la sécurité et non la justice et la liberté. Associations, centres de recherche,
think tanks, milieux culturels et artistiques ont le devoir de mieux coopérer. Ils portent des valeurs
encore chères à une majorité de Français. Des millions d’entre eux le rappellent, chaque jour, en
signant des pétitions sur internet. L’enjeu est d’inventer des formes de mobilisation, d’expression
qui permettent d’apporter son soutien à des causes bien identifiées, argumentées, sur lesquelles des
organisations structurées ont la capacité de travailler dans la durée là où le citoyen, seul devant son
écran, ressent la frustration du clic sans lendemain. Un autre enjeu de taille pour ces organisations
consiste à agir et à dialoguer plus avant avec les premiers concernés par leur action : les personnes
affectées par la crise. C’est aussi à l’aune de leur capacité à parler « avec » et non pas « à la place »
de ces personnes que l’on mesurera leur crédibilité et leur contribution à une revitalisation
démocratique du pays.
Un écueil reste à éviter pour cette société civile : le creusement d’un fossé entre des associations de
plus en plus institutionnalisées, opératrices pour le compte de l’État, coincées dans une relation à la
fois de dépendance (notamment financière) et de dialogue formel avec la technostructure étatique et
des millions de citoyens s’exprimant de manière désorganisée, sans stratégie à moyen terme. Le
développement de plateformes Internet de « démocratie directe » signifiera-t-il la mise hors-jeu des
organisations de la société civile du « dialogue » entre politiques et citoyens, dialogue que les
politiques chercheront à canaliser à leur profit ? S’affranchir des médias – et parfois de leur esprit
critique – et des corps intermédiaires, par une communication directe avec les citoyens : voilà un
horizon rêvé par nombre de politiciens ! Une démocratie directe, qui ignorerait l’expertise et
l’intelligence collective, se priverait d’une source essentielle de propositions pour répondre aux
problèmes de société. Il revient aux corps intermédiaires soucieux que leurs idées soient entendues
d’investir ces espaces d’expression, de capter l’attention des citoyens, de montrer aux décideurs
qu’ils devront compter sur leur vigilance et leur force de proposition, de donner aux médias de
bonnes raisons pour mettre en valeur leur contribution au débat. C’est ainsi que l’État modifiera sa
posture, acceptant les critiques constructives et prenant au sérieux les propositions, pour se mettre
réellement au service de l’intérêt général.
Jean- Marie Fordeau, Le rôle de la société civile, C.E.R.A, N° 354
Compréhension globale
▪ Après avoir lu le texte, répondez aux questions suivantes :
1- Quel est le type du texte ?
2- Quel est le thème abordé ?
3- Reformulez les idées principales du texte
110
Compréhension détaillée
1. Dites si ces affirmations sont vraies ou fausses tout en justifiant vos réponses
Affirmation
Vraie
Fausse
1. Les corps intermédiaires : syndicats et associations
2. Les associations et les syndicats sont uniquement des contrepouvoirs
3. L’État délègue des pouvoirs aux syndicats et aux associations
4.Les corps intermédiaires parviennent à résoudre tous les problèmes
du citoyen.
5. Les partis politiques sont capables d’incarner les espoirs des
peuples.
Les syndicats et les associations instaurent une vraie démocratie.
2. Quels rapports lient l’État et les organisations de la société civile ?
3. Quelle différence y a-t-il entre « Syndicats » et « Associations » ?
4. Quelle est la place des partis politiques au sein des mouvements sociaux ?
5. Quelle est la place des médias dans la société civile ?
Vocabulaire du texte
▪ Expliquez dans le contexte du document les expressions suivantes :
-
Manifestation : ………………………………………………………………………………..
-
Protestation : ………………………………………………………………………………….
-
Revendication : ………………………………………………………………………………..
-
Lobbies : ……………………………………………………………………………………….
-
Mobilisation : ………………………………………………………………………………….
-
Critiques constructives : ………………………………………………………………………
111
Langue et communication
Repérage
▪ Relisez le document 2 et relevez les expressions de l’opposition, de la concession et de la
conséquence
L’opposition
La concession
La conséquence
Fonctionnement de la langue
L’expression de l’opposition et de la concession
L’opposition et la concession sont deux notions très proches. L’opposition entre deux idées
indépendantes qui ne se contredisent pas a priori (l’une n’empêche pas l’autre).La concession
intervient entre deux idées liées qui sont en principe opposées (l’une devrait empêcher l’autre).
On peut exprimer la concession ou l’opposition avec un subordonnée circonstancielle. Celle-ci est
introduite par une conjonction de subordination exprimant la concession ou l’opposition et est
complément circonstanciel de concession ou d’opposition de la principale.
Exemple : Bien qu’il soit intelligent, il a échoué ce concours.
Proposition subordonnée (C.C. de concession)
Les principales conjonctions de subordination introduisant une circonstancielle de concession ou
d’opposition sont :
 Bien que, Quoique, Encore que, Si….que, Pour … que, Quelque … que, Tout …que, Alors …
que, Même si, Quand bien même.
 Les adverbes (et locutions adverbiales) «Quand même », « Pourtant », « Cependant »,
« néanmoins », « toutefois », « au contraire » et les conjonctions de coordination « mais » et
« or » introduisent l’expression de l’opposition et de la concession.
Le participe présent
Le participe est une forme verbale qui comprend le participe présent et le participe
passé : « votant », « voté ».
Le participe présent est reconnaissable par la particule « ant ».Il permet de marquer une action, de
remplacer une proposition subordonnée et de raccourcir la phrase (c’est un procédé très utile dans la
contraction textuelle). Cette forme verbale peut être utilisée pour exprimer une action qui se déroule
en même temps qu’une autre action décrite par le verbe qui l’accompagne.
Le participe présent marque un aspect progressif, il peut être combiné avec le verbe « aller ». Il
permet aussi d’ancrer le procès dans différentes circonstances.
112
Il revêt le nom d’adjectif verbal quand il est utilisé comme adjectif qualificatif.
Combiné avec le « en », le participe présent donne le mode gérondif et exprime ainsi une
circonstance de manière, de simultanéité, etc.
L’expression de la conséquence
La cause est l’origine d’un fait, d’une action, la conséquence en est le résultat, l’un ne va pas sans
l’autre, peu importe l’ordre de ces idées dans la phrase.
a- L’expression implicite de la conséquence.
Le vocabulaire peut exprimer la conséquence : Le résultat, l’effet, provenir, découler de ; être dû
à….
Ces liens peuvent aussi se deviner dans les constructions suivantes :
Ils ont faim. Ils partent. (Succession de phrases)
Ils ont faim, ils partent. (Juxtaposition de deux propositions)
Affamés, ils partent. (Apposition)
Les moutons, qui sont affamés, partent.(relative)
b- L’expression explicite de la conséquence.
Elle s’effectue, entre autres, avec les moyens suivants :
- La coordination : donc
- Les adverbes de liaisons : ainsi, aussi, c’est pourquoi, par conséquent, de façon à, etc.
- Une proposition subordonnée conjonctive : tellement…que
- Conjonctions de subordination utilisées : De façon que, de manière que, de sorte que, en
sorte que, au point que, si bien que ;
Entraînement oral
Exercice 1
▪ Lisez l’extrait et répondez aux questions ci-dessous :
« Quels que soient, du reste, les efforts des Américains du sud pour conserver l’esclavage, ils n’y
réussiront pas toujours. L’esclavage, resserré sur un seul point du globe, attaqué par le
christianisme comme injuste, par l’économie politique comme funeste ; l’esclavage, au milieu de la
liberté démocratique et des lumières de notre âge, n’est point une institution qui puisse durer.».
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, chapitre 10,1840.
1- Relevez les termes qui marquent l’opposition.
2- Explicitez par des connecteurs logiques les liens entre les idées de la seconde phrase.
Exercice 2
▪ Proposez un connecteur logique qui puisse expliciter le lien marqué par les deux points ( :)
dans les extraits suivants :
« Les Mémoires ne sont jamais qu’à demi sincères, si grands que soit le souci de vérité :tout est
toujours plus compliqué qu’on ne le dit. ».
André Gide, Si le grain ne meurt, 1926, Gallimard
113
« Je ne me querelle plus avec les médecins ; leurs sots remèdes m’ont tué; mais leur présomption,
leur pédantisme hypocrite est notre œuvre : ils mentiraient moins si nous n’avions pas si peur de
souffrir. ».
Marguerite Yourcenar, Les mémoires d’Hadrien, 1958, Gallimard.
Exercice 3
▪ Participe présent ou adjectif verbal ? Complétez par ce qui convient :
1. Je ne ferai pas ces travaux, ils sont trop .................................... (Fatiguer)
2. Le jour .................................... la cérémonie culturelle, il s’est reposé. (Précéder)
3. Votre travail est vraiment ..................................... (Exceller)
4. Le maire de la ville est une personne ..................................... (Influer)
5. Les personnes .................................... un scandale seront exclues. (Provoquer)
Exercice 4
▪ Identifiez la conséquence dans les phrases suivantes et dites par quel moyen elle est
exprimée :
1.
2.
3.
4.
5.
Elle se trouvait derrière la porte donc elle n’a rien vu.
Il y avait une telle masse de gens que nous sûmes quoi faire.
Il était gêné, au point qu’il se tût.
Nous avons besoin d’un philosophe, c’est pourquoi j’ai fait appel à toi.
Tu es assez intelligent pour t’en sortir.
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Relevez les mots ou groupes de mots qui expriment l’opposition et précisez leur classe
grammaticale.
1. Je leur avais donné rendez-vous à huit heures moins dix. Malgré cela, il est déjà huit heures
et personne n’est là.
2. J’ai adoré cette pièce bien que je n’aie aucune passion pour le théâtre.
3. Les amants disparurent alors qu’on prétendait les avoir retrouvés.
4. Quoique téméraire, il n’a pas bougé.
5. Irina ne joue pas de la guitare mais du banjo.
114
Exercice 2
▪ Observez les occurrences du participe présent et précisez leurs valeurs.
1.
2.
3.
4.
5.
Il juge la société traversant des remous démocratique.
Le candidat aux élections va errant sur les chemins.
Les politiciens terminant leurs discours électoraux s’éclipsent du décor.
En combinant démagogie et érudition, le politicien sombre dans le paradoxe.
Cette assemblée est stressante.
Exercice 3
▪ Observez les couples de phrases suivants. Pour chaque phrase, dites si le mot souligné est un
adjectif ou un participe présent. Qu’observez-vous au niveau orthographique ?
1. L’inscription sur les listes électorales se faisait début septembre les années précédentes /Il ne
travaille jamais le jour précédant votre nomination
2. Tes idées sont convaincantes/Ses idées ne convainquant personne, elles ont été rejetées.
3. Les électeurs négligeant les consignes de transparence seront éconduits. /Les responsables de
la surveillance ont été négligents.
4. Le décompte des voix du suffrage est fatigant/Sa nouvelle responsabilité de maire le
fatiguant trop, il préfère démissionner.
Exercice 4
▪ Complétez les phrases suivantes à l’aide d’expressions de la concession variées.
1……….tu ne veux pas sortir, il faut bien prendre l’air.
2. Antonin n’apprécie pas le poisson,………..le saumon trouve grâce ses yeux.
3…………la nuit tombe déjà, nous avons encore quelques heures devant nous.
4………….il serait bon nageur, il semble difficile de parcourir une telle distance.
5. La neige est belle………elle n’est pas la bienvenue.
Exercice 5
▪ L’auteur exprime-t-il l’opposition ou la concession ? Justifiez en relevant le mot qui le
prouve.
« Regardez les gens courir, affairés, dans les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l’air
préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans
regarder devant eux, car ils font le trajet connu d’avance, machinalement. Dans toutes les grandes
villes du monde, c’est pareil. L’homme moderne, universel, c’est l’homme pressé. »
Eugène Ionesco, Notes et contre-notes, Gallimard, 1962
115
Exercice 6
▪ À partir de chaque couple de deux phrases simples, formez une seule phrase complexe.
Exprimez la conséquence par une proposition subordonnée conjonctive.
1. Le ciel est clair. Nous voyons très bien les étoiles.
2. Elle était timide. On ne s’apercevait pas tout de suite de sa gentillesse.
3. Jean était furieuse de son résultat. Elle ne pouvait cacher sa déception.
4. Il y a trop de vent. Nous ne pouvons pas sortir.
Exercice 7
▪ Transformez les phrases suivantes de façon à obtenir une proposition subordonnée
conjonctive, qui sera complément circonstanciel de conséquence. Écrivez les phrases obtenues.
1. Comme il pleut des cordes, nous ne pouvons pas avancer.
2. Étant donné que ce match se déroulait tard la nuit, nous ne pûmes le suivre.
3. Je ne vous ai pas contactés puisque vous avez prévu de partir.
4. Vu que j’ai tout dit, je ne peux rien y ajouter.
Exercice 8
▪ Proposez des définitions pour les notions suivantes :
-
Valeurs civiques : ………………………………………………………………………
-
Volontariat : ……………………………………………………………………………
-
Actions caritatives : ……………………………………………………………………
-
Société civile : ………………………………………………………………………….
Exercice 9
▪ À partir des supports écrits de la séquence, remplissez et classez le vocabulaire selon le
tableau suivant :
Société civile
citoyenneté
valeurs
116
Production orale
P
Simulation d’un micro trottoir :
Doit-on donner de l’argent aux mendiants ?
Justifiez vos réponses.
Production écrite
G
Situation :
La solidarité est une nécessité sociale absolue.
Consigne :
Dans un article destiné au journal de votre lycée, tout en synthétisant différentes réactions
collectées en société, vous rapportez certains dérapages liés à toute action caritative.
Vous veillerez à exploiter les actes de paroles et les outils linguistiques utilisés : rapporter, résumer,
reformuler, synthétiser ; l’opposition, la concession, le participe présent, les connecteurs
organisationnels…
117
Prolongement
N
Les institutions politiques et économiques d'un pays ne peuvent constituer à elles seules la
démocratie : elles n'en sont que le cadre. En vérité, il n'y a pas de démocratie sans démocrates. Le
propre de la démocratie est d'être volontaire et la démocratie est d'abord un état d'esprit.
De quoi est fait cet état d'esprit ? Avant tout d'un intérêt profond pour le destin de la
communauté à laquelle on appartient et du désir d'y participer à tous les niveaux (compréhension,
décision, action), du sentiment qu'une vie humaine sera toujours amputée si elle reste bornée à un
horizon individuel, de la conviction aussi que ce monde n'est pas le meilleur possible, que plus de
raison et de justice doivent y régner et qu'il faut lutter pour les faire triompher. Tel est l’esprit
civique que Montesquieu appelait vertu ou amour de la République, c’est-à-dire de la chose
publique.
Mais dès lors que le citoyen entend ne pas rester replié sur sa privée, il est prêt à accepter
certaines disciplines : assumer le secrétariat d’un groupe ou seulement décider d’y adhérer,
consacrer temps et efforts à une œuvre parfois ingrate ou austère, sacrifier des heures prises sur le
loisir et le repos.
La journée de travail n’est plus ce qu’elle était au siècle dernier : elle rend possible cet
exercice plus généralisé de la démocratie. Il appartient aux citoyens d’utiliser une partie du temps
gagné pour préparer un avenir où les hommes disposent de plus de temps encore et de plus
d’ouvertures sur le monde
Le travail dans un groupe, la pratique d’une responsabilité, l’expérience d’une action exercée
sur les autres, la réussite d’une entreprise commune, la victoire sur des forces adverbes constituent
autant d’affirmations de soi apportent à celui qui s’y est donné la satisfaction de se connaître utile à
la collectivité.
C’est l’esprit civique tel qu’il se manifeste surtout dans les nouvelles générations. Car il est
vrai que les déceptions de jeunes gens de l’idéologie abstraite et des discussions sur les principes, en
faveur des positions réalistes tournées vers les faits et les démonstrations concrètes. Ils n’ont pas
moins d’esprit civique que leurs aînés, mais ils entendent l’exercer directement sur des réalisations
et des objets précis. Ils se passionnent pour les problèmes d’aménagement, d’équipement,
d’organisation de leur région et de leur activité professionnelle. Il faut non seulement reconnaître ces
nouvelles données humaines, leur permettre de se manifester et de s’épanouir, mais leur adapter les
institutions locales et nationales. Sans doute, aussi, faut-il voir dans l’exercice de cette démocratie
démultipliée un moyen de combattre l’étranger ennui qui s’abat parfois sur certaines sociétés
contemporaines.
Un responsable, un militant, n’a guère l’occasion de s’ennuyer même quand il fait des
118
démarches ennuyeuses. Il échappe à la passivité, à l’inertie. Il devient un de ces hommes- plus libres
parce que plus engagés- ; il est habité par l’image d’un combat exaltant auquel il participe pour
gagner un avenir qu’il aura bâti lui-même.
Car c’est bien de quoi il s’agit en dernier ressort : le citoyen est un homme qui ne laisse pas à
d’autres le soin de décider de son sort et du sort commun. Parce qu’elle dépend essentiellement de la
volonté des citoyens, parce qu’elle suppose un effort permanant, la démocratie n’est jamais acquise.
On ne peut jamais se reposer sur elle, s’endormir en elle.
Pas plus qu’elle ne peut être acquise, elle ne peut être parfaite. Il n’existe pas de démocratie
atteinte et accomplie une fois pour toutes. Elle est ce vers quoi on tend, ce qui demeure à l’horizon.
Mais aussi parce qu’elle n’est jamais pleinement acquise, la démocratie est toujours
menacée. Par ses adversaires, sans aucun doute. Mais bien plus encore par la négligence ou l’inertie
des citoyens. Eux seuls peuvent la faire vivre, en la portant jour après jour, dans une incessante
action de solidarité.
Pierre Mendès France, La République moderne, Gallimard, 1962.
Consigne :
1) Quelle est la thèse défendue dans le texte ?
2) Relevez les différents arguments étayant la thèse.
3) Relevez les différents connecteurs logiques contenus dans le texte
4) Reformulez les grandes idées du texte.
119
J
Unité 5
L’éducation
120
Séquence 1
La famille
Tâche initiale
▪ Commenter et
justifier les
résultats d’une
étude
Communication
▪ Argumenter
▪ Justifier
un point de vue
▪ Commenter
Culture et société
Langue
▪ L’utilisation de la Grammaire
langue de spécialité
▪ L’infinitif passé
▪ Intervenir de
manière adéquate
▪ Les expressions
dans une
idiomatiques
conversation
relatives à la
famille
▪ Utiliser des
expressions figées
▪ La modalisation :
usuelles dans un
les auxiliaires de
échange.
modalité : pouvoir,
devoir, falloir,
▪ Comprendre
sembler
l’implicite culturel
en relation avec
Lexique
certaines
▪Lexique de la
expressions
famille
idiomatiques.
Tâche finale
▪ Réagir de façon
argumentée à la
chanson du
groupe de rap
« Section
d’assaut »
intitulée « Avant
qu’elle parte ! ».
▪ Rédiger un
article
argumentatif sur
la résilience de la
famille marocaine
en temps de crise
121
U
Découverte
Image 1
https://www.femina.ch/societe/actu-societe/parentsmarre-de-faire-tes-devoirs
Image 2
https://www.lalsace.fr/culture-loisirs/2020/02/19/etreparent-c-est-pas-l-enfer
▪ Questions
1. Quelle est la situation représentée par la première image ?
2. Quel est le sentiment qui se lit sur le visage des deux personnages de la première image ?
3. Quel est le sentiment qui se dégage de la deuxième image ?
4. Quelle est la particularité du titre de la deuxième image ?
5. Quel est le message transmis par la deuxième image ?
6. Quel est le point commun entre deux images ?
▪ Proposition d’hypothèse :
1. Quel est à votre avis le thème de cette séquence ?
2. L’accent sera-t-il mis sur les problèmes ou sur les solutions ?
122
X
Compréhension orale
V
La psychanalyste Françoise Dolto
raconte comment elle a élevé ses 3
enfants
https://youtu.be/oZKYcd1ohAY
1 – Complétez le tableau ci-dessous :
De quel type de document s’agit-il?
De quoi parle-t-on dans ce document ?
A qui s’adresse ce document ?
Quel est son objectif ?
2 - Répondez par Vrai ou Faux. Justifiez votre réponse en citant un passage ou une expression
du texte.
Affirmation
L’adulte n’a rien à apprendre d’un enfant.
Les enfants des parents instruits sont mieux encadrés.
Pour réussir l’éducation des enfants, il faut que les
parents aient une stratégie et soient bien informés et
bien formés.
Vraie
Fausse
Justification
123
Compréhension écrite
n
Support
Notre vieille société traditionnelle se représentait mal l’enfant, et encore plus mal
l’adolescent. La durée de l’enfance était réduite à sa période la plus fragile, quand le petit
d’homme ne parvenait pas à se suffire ; l’enfant alors, à peine physiquement débrouillé, était au
plus tôt mêlé aux adultes, partageait leurs travaux et leurs jeux. De très petit enfant, il devenait tout
de suite un homme jeune, sans être passé par les étapes de la jeunesse, qui étaient peut-être
pratiquées avant le Moyen Age et qui sont devenues des aspects essentiels des sociétés évoluées
d’aujourd’hui.
La transmission des valeurs et des savoirs et, plus généralement, la socialisation de l’enfant,
n’étaient donc pas assurées par la famille, ni contrôlées par elle. L’enfant s’éloignait vite de ses
parents, et on peut dire que, pendant des siècles, l’éducation a été assurée par l’apprentissage grâce
à la coexistence de l’enfant ou du jeune homme et des adultes. Il apprenait les choses qu’il fallait
savoir en aidant les adultes à les faire.
Le passage de l’enfant dans la famille et dans la société était trop bref et trop insignifiant
pour qu’il ait eu le temps et une raison de forcer la mémoire et de toucher la sensibilité.
Cependant un sentiment superficiel de l’enfant était réservé aux toutes premières années, quand
l’enfant était une toute petite chose drôle. On s’amusait avec lui comme avec un animal, un petit
singe impudique. S’il mourrait alors, comme cela arrivait souvent, quelques- uns pouvaient s’en
désoler, mais la règle générale était qu’on n’y prît pas trop garde, un autre le remplacerait bientôt.
Il ne sortait pas d’une sorte d’anonymat.
Cette famille ancienne avait pour mission très ressentie la conservation des biens, la
pratique commune d’un métier, l’entraide quotidienne dans un monde où un homme et plus encore
une femme isolés ne pouvaient pas survivre, et dans les cas de crise, la protection de
l’honneur et des vies. Elle n’avait pas de fonction affective. Le sentiment entre les époux, entre
parents et enfants, n’était pas nécessaire à l ’ e x i s t e n c e ni à l’équilibre de la famille : tant
mieux s’il venait par surcroît.
Les échanges affectifs et les communications sociales étaient donc assurés en dehors de la
famille, par un « milieu » très dense et très chaud, composé de voisins, d’amis, de maîtres et
serviteurs, d’enfants et de vieillards, de femmes et d’hommes, où l’inclination jouait sans trop de
contrainte. Les familles conjugales y étaient diluées.
A partir d’une certaine période, en tout cas d’une manière définitive et impérative à partir
de la fin du XVIIe siècle, un changement considérable est intervenu dans l’état de mœurs que je
viens d’analyser. On peut le saisir à partir de deux approches distinctes. L’école s’est substituée à
l’apprentissage comme moyen d’éducation. Cela veut dire que l’enfant a cessé d’être
mélangé aux adultes et d’apprendre directement la vie à leur contact. Malgré beaucoup de
réticences et de retards, il a été séparé des adultes, et maintenu à l’écart dans une manière de
quarantaine, avant d’être lâché dans le monde. Cette quarantaine, c’est l’école, le collège.
Cette mise à l’écart des enfants n’aurait pas été possible dans les faits sans la complicité
sentimentale des familles, et c’est la seconde approche du phénomène que je voudrais souligner.
La famille est devenue un lieu d’affection nécessaire entre les époux et entre parents et enfants, ce
qu’elle n’était pas auparavant. Cette affection s’exprime surtout par la chance désormais reconnue
124
à l’éducation. Sentiment tout à fait nouveau : les parents s’intéressent aux études de leurs
enfants et les suivent avec une sollicitude habituelle aux XIXe et XXe siècles, mais inconnue
autrefois.
La famille commence alors à s’organiser autour de l’enfant, à lui donner une importance
telle qu’il sort de son ancien anonymat, qu’on ne peut pas sans grande peine le perdre, qu’on ne
peut pas non plus le répéter trop souvent, et qu’il convient de limiter son nombre pour mieux s’en
occuper. Rien d’étonnant à ce que cette révolution scolaire et sentimentale s’accompagnât à la
longue d’un malthusianisme démographique1, d’une réduction volontaire des naissances,
observable dès le XVIIIe siècle.
D’après Philippe Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, 1975.
1.
Malthusianisme : doctrine élaborée par l'économiste anglais Malthus au début du XIXe siècle selon laquelle,
l'accroissement de la population étant plus rapide que celui des ressources, il faut limiter les naissances par un strict
contrôle moral.
L’Ancien Régime : Régime social et politique de la France depuis le règne de François Ier (1515-1547) jusqu'à la
proclamation de l'Assemblée nationale le 17 juin 1789.
Compréhension globale
1. Complétez le tableau suivant :
De quel type de document s’agit-il?
De quoi parle-t-on dans ce document?
A qui s’adresse ce document ?
Quel est son objectif ?
2. Cochez la bonne réponse :
A- D’après Philippe Ariès, l’enfant :
 a toujours été le centre d’intérêt de la famille ;
 a commencé à être le centre d’intérêt de la famille à partir du Moyen-âge ;
 a commencé à être le centre d’intérêt de la famille à partir du XVIIème siècle.
B- Sous l’Ancien Régime, l’enfant trouvait l’amour et l’attention dont il avait besoin :
 au sein de sa famille ;
 au sein du groupe de ses camarades ;
 au sein de la grande famille constituée des voisins et des connaissances.
Compréhension détaillée
1- Structure du texte :
Voici les idées clés de l’extrait de L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime présentées en
désordre.
125
Classez-les dans le tableau ci-dessous :
La famille commence à s’intéresser à l’enfant et à sa scolarisation - L’amour et l’affection se
trouvaient en dehors de la famille –Les familles contrôlent les naissances pour mieux s’occuper
des enfants – La famille ne prenait pas en charge l’éducation de l’enfant.
Paragraphes
1 et 2
3, 4 et 5
6 et 7
8
Idées
2- Répondez par Vrai ou Faux. Justifiez votre réponse en citant un passage ou une expression
du texte.
Affirmation
La scolarisation traduit le désir des familles de se
débarrasser d’un enfant auquel on ne s’intéresse pas, un
être indésirable.
Sous l’Ancien Régime, l’enfant vivait pleinement son
enfance.
Vraie
Fausse
Justification
La fonction première de la famille sous l’Ancien Régime
est d’assurer la survie de ses membres.
Sous l’Ancien Régime, l’enfant était identifié comme être
à part auquel on prêtait un certain intérêt.
3- Le texte de Philippe Ariès compare les relations familiales à travers deux grandes périodes
de l’histoire de la France. Complétez le tableau suivant en explicitant le statut des trois notions
suivantes à travers ces deux périodes.
Sous l’Ancien Régime
Après la fin du XVIIème siècle
Le statut de l’enfant
L’affection
L’éducation
Vocabulaire du texte
▪ Faites le relevé du lexique de la famille à partir du document proposé.
▪ Complétez le tableau ci-dessous
Verbe
Enfanter
…
Nom
Enfant
…
Adjectif
Enfantin
…
Adverbe
126
Langue et communication
Repérage
Observez cet énoncé tiré du texte L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime :
« De très petit enfant, il devenait tout de suite un homme jeune, sans être passé par les étapes de la
jeunesse. »
Comparez les deux formulations suivantes :
a- il devenait tout de suite un homme jeune, sans être passé par les étapes de la jeunesse.
b- il devenait tout de suite un homme jeune même s’il n’est pas passé par les étapes de la jeunesse.
- Quel est le temps du verbe souligné ? Quelle est sa valeur aspectuelle ?
- La conjonction « sans » introduit quelle valeur logique ?
- Quel est l’avantage de l’emploi de l’infinitif passé pour exprimer la concession ?
Observez la phrase suivante :
Il est félicité pour avoir réussi les épreuves avec brio.
En plus de la relation d’antériorité, quelle relation peut-on établir entre le verbe (Il est félicité) et
l’infinitif passé (avoir réussi) ?
Peut-on reformuler cette phrase de la façon suivante : Il est félicité parce qu’il a réussi les épreuves
avec brio ?
Activité 1 : Observez l’expression suivante :
- « une mère-hibou»
1. Quel sens donnez-vous à cette expression dans le texte ?
2. Ce sens dépend-t-il de l’un des mots de cette expression ou de l’association de ces mots ?
3. Peut-on changer l’un de ces mots, le remplacer par un synonyme par exemple, ou le mettre au
pluriel ?
4. Peut-on ajouter/enlever des mots, des articles, des prépositions… ?
Activité 2 : Vérifiez le principe du figement en complétant les expressions idiomatiques
suivantes avec les prépositions « de » ou «en ».
1. Être……… famille (parler d’une caractéristique qui semble héréditaire)
2. Être……… famille (pour parler d’une situation où les étrangers ne sont pas présents : repas,
fête…)
3. Être ……. la famille (appartenir à cette famille)
Activité 3 :
Observez les phrases suivantes tirées du texte L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime.
- Il faut déjà aussi continuer à satisfaire les siens
- On peut le saisir
- C’est la seconde approche du phénomène que je voudrais souligner
1.
2.
3.
4.
5.
Ces énoncés tirés des deux documents ont deux points communs, lesquels ?
Ces énoncés sont-ils objectifs ou subjectifs ?
Quelle est la nuance sémantique qu’ils véhiculent ?
Ces verbes (devoir, pouvoir, falloir…) peuvent-ils être séparés de l’infinitif ?
Le sens de la phrase et la nuance véhiculée découlent-ils de l’association des deux verbes ?
127
Fonctionnement de la langue
Les expressions figées sont des expressions ayant un sens métaphorique.
 le sens global : leur sens ne dépend pas des mots mais de l’association arbitraire qui trouve
parfois son explication dans un usage ancien. Ces expressions sont imagées, on ne peut donc
pas les interpréter au pied de la lettre, leur sens est différent du sens produit directement par la
suite de mots.
 Le figement ou le blocage des propriétés transformationnelles : ces expressions n’admettent
aucune modification aussi minime soit-elle.
L’intraduisibilité : chaque langue possède ses expressions figées, enracinées dans la culture et
l’histoire, qui ne peuvent être traduites, c’est pour cela qu’on les appelle également expressions
idiomatiques ou idiotismes. Ainsi, les expressions idiomatiques françaises sont issues de la littérature
(les fables, les contes…), de la mythologie, des textes religieux …
Le phénomène observé dans le texte s’appelle LA MODALISATION : c’est la façon dont
l'énonciateur se rend visible à travers ce qu'il dit en montrant l'attitude qu'il décide d'adopter
par rapport au sujet et à son destinataire. Il peut manifester sa distance (doute) ou son
engagement (certitude) ou exprimer ses émotions.
On appelle «modalisateurs» les procédés qui permettent de traduire cette subjectivité.
Parmi ces moyens, on trouve :
Les auxiliaires de modalité : Lorsque les verbes devoir, falloir, pouvoir, sembler, etc. sont
utilisés comme semi-auxiliaires (donc suivis d'un autre verbe à l’infinitif), ils permettent
l’expression d’un point de vue bien particulier, celui du locuteur : l'obligation, la possibilité,
l’incertitude, l’apparence …
Entraînement oral
Exercice 1
A- Complétez les expressions ci-dessous avec l’un des mots de la liste suivante ;
Fils – lave - oncle – bonne – famille – poule.
B- Reliez chaque expression au sens qui lui correspond.
C- Utilisez les expressions obtenues dans des phrases.
………. Prodigue
Avoir un ……… en Amérique
A
B
Une mère- …………
C
Fils/fille de……. Famille
Fils/fille de ………..
D
E
On …….. le linge sale en
famille
F
1 Une mère qui surprotège ses enfants
2 Issu (e) d’une famille reconnue pour
respecter les règles morales ou sociales
3 Régler des différends entre personnes
concernées.
4 Issu (e) d’une famille riche.
5 Personne riche, de la famille ou
étrangère, pouvant nous aider à
dépasser nos problèmes financiers.
6 Se dit d’un fils qui revient demander
pardon à son père après une période
d’errance.
Exercice 2
▪ Dans les phrases suivantes, exprimez la cause ou l’opposition en utilisant l’infinitif passé.
 Parfois cette transformation est impossible. Expliquez alors pourquoi on ne peut pas
128
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
utiliser l’infinitif passé.
Il ne nous accompagne pas à la fête parce qu’il a un examen demain.
Bernard est de loin le meilleur étudiant de sa classe, cependant, il ne passera pas le concours
E3A, il préfère se concentrer sur Mines&Ponts.
La police l’a arrêté vu qu’il faisait partie d’un gang qui terrorisait le quartier il y a trois ans.
Il mérite une récompense parce qu’il fait un travail remarquable.
Cette femme est considérée comme une héroïne parce qu’elle a été la première femme de
l’histoire du pays à piloter un avion de ligne.
Il a gagné la course même s’il ne s’est pas entraîné sérieusement.
On lui a interdit l’accès à la salle de théâtre car il a refusé de se faire vacciner.
Exercice 3
▪ Pour chacun des énoncés suivants, précisez la nuance exprimée par les auxiliaires de
modalisation. (possibilité, impossibilité, apparence, obligation, interdiction, nécessité)
1. Vous devez fournir plus d’efforts si vous voulez rendre vos parents fiers de vous.
2. Vous ne pourrez jamais accomplir de grandes choses si vous continuez à croire à ces préjugés
éculés.
3. Si on veut que la société se développe de façon égalitaire, il va falloir aider les familles
modestes à prendre en charge l’éducation de leurs enfants.
4. Vous pouvez réussir l’éducation de vos enfant à condition de les responsabiliser très tôt.
5. Nous devons nous impliquer davantage dans la formation de notre progéniture car nous
serons responsables, certes du monde que nous laissons à nos enfants, mais également des
enfants qui prendront en charge ce monde.
6. Vous voulez sortir du cercle vicieux de la faute et du regret, vous ne devez plus vous appuyer
sur les autres pour gérer votre quotidien.
7. Vous pouvez réussir cette tâche, vous pouvez même la dépasser… vous ne devez plus dans ce
cas être sourd aux conseils de vos éducateurs.
8. On ne peut qu’être satisfait de votre évolution, vous semblez suivre les pas de votre illustre
père.
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Voici des situations de communication qui relèvent du quotidien.
A. Faites correspondre à chaque situation l’une des expressions déjà abordées dans cette
séquence.
B. Proposez une phrase qui coïncide avec cette situation de communication.
Exemple : Une mère vantant les mérites de son futur beau-fils.
= fils de bonne famille.
- Écoute ma fille, Alex me paraît un fils de bonne famille, il est poli… Ce serait un bon parti !
1- Une personne critiquant l’intervention des étrangers dans son conflit avec ses cousins.
2- Comparer les défauts d’un enfant à ceux de son père.
3- Critiquer une mère qui étouffe ses enfants et entrave leur émancipation.
4- Un fils qui n’a pas hérité les défauts de son père.
129
Exercice 2
▪ Voici quatre expressions idiomatiques avec le mot « père »
A. Faites correspondre chaque expression au sens qui lui convient.
B. Imaginez des contextes où vous pouvez utiliser ces expressions.
 de père en fils
A
 père spirituel
B
 tel père, tel fils
C
 A père avare,
fils prodigue
D
1 Ce qui appartient au père appartient au fils
2 Le fils fait ce que fait le père
3 Se transmet du père vers le fils
1 Une personne intelligente
2 Une personne qui contribue à la formation et au
développement spirituel (d'une personne ou d'un
ensemble de personnes).
3 Une personne qui parle aux esprits et aux fantômes
1 Le fils est opposé au père
2 Le fils est meilleur que le père
3 Le fils est semblable au père
1 Le fils adopte souvent une attitude contraire à celle
du père
2 Le fils est aussi avare que son père
3 Le fils est plus avare que son père
Exercice 3
▪ Aline a remporté le premier prix du concours « Jeune inventeur ». A cette occasion, elle a
préparé le discours suivant :
Monsieur le proviseur, mesdames et messieurs les professeurs, mes camarades
étudiantes et étudiants,
Du haut de ces murs vénérables, plusieurs siècles de savoirs semblent nous observer,
nous devons mériter l’honneur d’être les successeurs de nos illustres prédécesseurs. Nous ne
pouvons rivaliser avec eux, mais nous devons suivre la voie qu’ils ont tracée. Il me semble
entendre leurs acclamations et leurs remontrances. Oui, il n’est pas facile d’être étudiante dans
une institution aussi prestigieuse que notre lycée.
Le premier prix signifie qu’il faut que je sois toujours parmi les meilleurs, c’est un
lourd fardeau que je dois porter, mais c’est également une motivation : je sais désormais que je
peux réaliser des projets exceptionnels.
Merci du fond du cœur de votre soutien !
Ses camarades lui font remarquer que son discours est très modalisé, et qu’il faut le rendre
moins personnel et plus objectif.
- Réécrivez le discours d’Aline en enlevant les auxiliaires de modalité de manière à alléger, ne
serait-ce que partiellement, cette charge de subjectivité qui le traverse de bout en bout.
130
Exercice 4
▪ La sociologie utilise beaucoup d’expressions - désormais considérées comme - figées avec le
mot famille.
A- Voici une liste d’expressions figées en relation avec la famille fréquentes dans le
discours sociologique moderne.
B- Donnez le sens de chaque expression et utilisez-la dans une phrase. Vous pouvez utiliser
un dictionnaire.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
famille monoparentale : ………...…………………………………………………………
famille nucléaire : …………………………………………………………………………
famille dysfonctionnelle : …………………………………………………………………
famille recomposée : ………………………………………………………………………
famille d'accueil : …………………………………………………………………………
jeune famille : ……………………………...………………………………………………
famille matriarcale : ……………………………………………………………………
Famille patriarcale : ………………………………………………………………………
Exercice 5
▪ Texte à trous.
Dans le cadre d’un concours d’éloquence, Nadine propose un discours sur le voyage. Son objectif
est de sensibiliser l’auditoire à la nécessité d’abolir les frontières et les visas pour faire du voyage
une expérience humaine.
Complétez le texte de Nadine en utilisant, au temps indiqué l’un des auxiliaires de modalité :
devoir, vouloir, falloir, sembler. (Attention à la concordance des temps)
Dans, le passé, les voyages …………… se passer de façon normale, car les gens
……………..voyager n’importe où sans visas, ils ………………………..seulement posséder un
passeport.
Dans le monde d’aujourd’hui, les frontières sont fermées. Celui, qui ………………
voyager,………………… déposer une demande de visa et attendre la réponse du consulat, qui n’est
pas toujours favorable. En effet, il ……………. Répondre à un certain nombre d’exigences pour
espérer obtenir la permission de voyager à l’étranger : il ……………. posséder une situation stable,
des garanties financières… L’Autre ……………..appréhender le contact avec les étrangers.
Notre monde ……………passer par une période de crise. Nous ………….restaurer la
confiance entre les peuples. Pour ce faire, il …………………..vaincre la pauvreté et l’instabilité
politique pour que l’Autre ne soit plus perçu comme un mendiant ou un demandeur d’asile, mais un
voyageur que nous ……………..recevoir avec les honneurs, car nous ……………………profiter de
sa différence. L’humanité ………..réapprendre le sens du voyage à savoir partager le monde avec
l’Autre, car ce monde n’est la propriété de personne, nous ne faisons que passer, on est tous de
simples voyageurs.
131
Exercice 6
▪ Les énoncés suivants utilisent l’infinitif passé.
A- Quelle est la valeur introduite par ces infinitifs : l’antériorité, l’antériorité et la cause
ou l’antériorité et l’opposition ?
B- Réécrivez les énoncés exprimant la cause et l’opposition en utilisant d’autres moyens
linguistiques.
1. Il a été renvoyé pour avoir publié sur son blog des vidéos portant atteinte à la renommée de son
école.
2. Il est sorti après avoir rangé sa chambre.
3. Il prétend que l’administration l’a sanctionné sans avoir vérifié les preuves de son implication
dans ce scandale.
4. Ces parents récoltent ce qu’ils ont semé : ils souffrent pour avoir négligé l’éducation leur fils.
5. Bernard rentre chez lui après avoir joué au foot avec ses copains.
6. Peut-il vraiment être majeur de sa classe sans avoir préparé sérieusement le DS ?
7. Pour avoir soufflé la bonne réponse à son camarade pendant le contrôle, cet élève mérite un zéro.
8. Ne jugez jamais les gens sans les avoir connus, les apparences sont souvent trompeuses.
Exercice 7
▪ Dans chacun des trois énoncés suivants, utilisez deux infinitifs passés : avec la valeur de la
cause et la valeur de la concession.
1. 1- Ce banquier est poursuivi par la justice parce qu’il a escroqué plusieurs clients. Il a, en effet,
autorisé des crédits immobiliers même s’il n’avait pas eu l’aval de ses supérieurs.
2. 2- Alexia sonne à la porte de son oncle à trois heures du matin alors qu’elle ne l’a pas prévenu de sa
visite. L’oncle a sermonné Alexia non pas à cause de l’heure indue de sa visite, mais parce qu’elle
s’est mise en danger en voyageant de nuit.
3- Le boxeur a perdu le match parce qu’il avait été trop confiant. Ainsi, il a affronté son adversaire
alors qu’il n’avait pas fait la moindre recherche pour connaître ses points forts et y préparer une
riposte.
132
P
Production orale
Voici une belle chanson du groupe de rap « Section d’assaut » intitulée « Avant qu’elle
parte ! ».
https://www.youtube.com/watch?v=r9LCwFl987c&ab_channel=The34florian
Insensé, insensible,
Tu l'aimes mais pourtant tu la fuis
Insensé, insensible,
Tu l'aimes mais pourtant tu la fuis
Pardonne-moi pour tes insomnies à répétitions
Pardonne-moi pour les files d'attentes, tes clashs à
l'inspection
Pardonne-moi pour les garde-à-vue, les perquisitions
Pardonne-moi d'être parti si tôt d'être devenu musicien
Toutes les fois où j'ai oublié de répondre à tes messages
Toutes les fois où je devais venir te voir entre deux-trois
dates
Toutes les fois où j'ai dû te mentir pour éviter que tu me
frappes
Toutes ces fois, je n'ai jamais douté de ta bonne foi
Ta mère est une fleur rare que t'abreuves par ton amour
L'en priver c'est la tuer donc n'abrège pas son compte à
rebours
Dis-lui que tu l'aimes que tu regrettes ta manière d'être
conflictuelle
Elle a du mal à s'évader car tes grands frères ont pris du
ferme
Est-ce mes rides
Qui m'empêchent de lui sourire
Je ne veux pas rester en vie jusqu'à la voir mourir
Tes larmes piquaient mes plaies, j'aimerais te contenter
À jamais je maudis ce jour où on t'enterre
Et même quand tout le monde est contre toi
Elle reste ta meilleure amie
T'aimerais lui dire ce qu'elle représente pour toi
Avant qu'elle ne perde la vie
Mais tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire
Et tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire
Et même quand tout le monde est contre toi
Elle reste ta meilleure amie
T'aimerais lui dire ce qu'elle représente pour toi
Avant qu'elle ne perde la vie
Mais tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire
Et tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire
J'suis sûr qu'elle aimerait juste entendre un "Maman je
t'aime"
A la place des cris du daron qui menace de te jeter
J'suis sûr qu'elle craque au bout d'une semaine passée
sans toi
Et que ton absence lui ferait plus mal qu'une chute du
haut de son toit
J'suis sûr qu'elle aimerait que tu la prennes dans tes bras
Exactement comme elle le faisait durant tes 12 premiers
mois
J'suis sûr que l'amour t'as rendu myope
Au lieu de le porter à ta mère tu le portes à une idiote
Devant tes potes tu lui tiens tête tu veux lui donner des
leçons
Mais t'oublies que cette tête elle l'a tenue Quand elle te
donnait le sein
Crois moi sur paroles
On peut remplacer des poumons mais sûrement pas une
daronne
T'as habité en elle, t'as habité sous son toit
C'est la seule personne qui prie pour quitter ce monde
avant toi
Au commissariat pour elle t'étais jamais coupable
Mais pour moi tu l'es car t'es bronzé alors qu'elle est toute
pâle
À part elle personne supporte ton égoïsme permanent
T'es pas le nombril du monde mais t'es celui de ta maman
Et même quand tout le monde est contre toi
Elle reste ta meilleure amie
T'aimerais lui dire ce qu'elle représente pour toi
Avant qu'elle ne perde la vie
Mais tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire
Et tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire
Et même quand tout le monde est contre toi
Elle reste ta meilleure amie
T'aimerais lui dire ce qu'elle représente pour toi
Avant qu'elle ne perde la vie
Mais tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire
Et tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire
Je ne suis jamais parti
Je n'ai jamais changé
Si ce n'est ma voix et ma taille
Oh Maman
C'est moi
Je veux que tu valides ma fiancée
Réconforte-moi comme quand je tombais
Maman où t'es passée oh
Regarde-moi
Simplement te serrer dans mes bras
Te serrer très fort te dire je t'aime une dernière fois
Repose en paix
Pour nous t'as donné corps et âme
Si j'ai plus d'encre tant pis je continuerai avec mes
larmes, akhi
Aujourd'hui Maman n'est plus là
J'suis tombé de haut mais je ne pourrais pas tomber plus
bas
Poto fais pas l'enfant de la DASS
Si t'en a une fais lui plaisir dis-lui que tu l'aimes avant
qu'elle parte
À tous ceux qui ont encore une mère
Même si la mort n'arrête pas l'amour
Dîtes-leur que vous les aimez
Avant qu'elles partent
Des heures au phone avec ta meuf afin de mieux vous
133
rapprocher
Quand ta mère t'appelle, tu veux vite raccrocher
Cette chanson est une déclaration d’amour à toutes les mamans.
Le refrain dénonce le mutisme de l’enfant :
« Mais tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire
Et tu n'oses pas, tu n'oses pas, tu n'oses pas lui dire »
Activité :
1- Quel message aimeriez-vous transmettre à votre maman et à toutes les mamans ? Et
pourquoi précisément ce message et pas un autre ?
2- Quelle strophe de la chanson vous a le plus interpellé ? Pourquoi ?
Production écrite
G
Rédigez un article sur la résilience de la famille marocaine en temps de crise, que vous
intitulez :
La famille et l’éducation : meilleur vaccin contre « la pandémie parallèle »,
Vous vous intéressez au rôle primordial joué par les familles pour minimiser le stress
psycho-social produit sur les enfants par les circonstances de la pandémie COVID 19, ce que les
spécialistes appellent désormais « pandémie parallèle ».
En vous appuyant sur des exemples précis tirés de votre expérience ou celle de votre
entourage, vous démontrez que la structure de la famille marocaine et les stratégies éducatives
ingénieuses et souvent novatrices ont permis d’éviter des malaises et des pathologies aux enfants.
Vous vous attardez sur deux aspects : les études et les loisirs.
134
Prolongement
N
Alice Miller, nous l’avons vu, a mis en évidence qu’Hitler, parmi d’autres personnages du même
acabit, comme Staline, avait été un enfant maltraité dont le traumatisme, n’ayant jamais été reconnu,
l’avait conduit à devenir, par compulsion de répétition, le criminel que l’on sait. Elle a aussi présenté
le cas d’un petit garçon victime d’un choc émotionnel intense lorsqu’il avait trois ans, sa famille
ayant dû fuir en pleine nuit d’une maison située au cœur d’une ville ravagée par un tremblement de
terre qui fit plusieurs milliers de morts. Après avoir traversé une ville en flammes et en ruine pour se
réfugier à l’extérieur chez des amis, la mère, enceinte, peut être sous l’effet de l’émotion, accoucha
d’une petite fille. On ne sait ce qui fut le plus traumatique pour l’enfant, du tremblement de terre ou
de la naissance de la petite sœur. En tout cas les événements le marquèrent profondément,
entraînèrent d’indéniables désordres psychiques et leur souvenir, bien des années plus tard, restait
gravé avec une précision étonnante dans la mémoire de l’intéressé. À la différence d’Hitler, ce
traumatisme fut reconnu par une famille aimante, tolérante, patiente devant les manifestations
parfois difficiles de la souffrance et de l’angoisse de l’enfant. En grandissant, métabolisant ses
expériences, y compris ce traumatisme, et le sublimant, l’enfant devint un très grand artiste. (…)
Le tableau s’appelle Guernica, et le petit garçon s’appelait Pablo Picasso. Cette présentation met en
évidence que le traumatisme peut être surmonté dès lors qu’il est admis et exprimé par des paroles,
dès lors que l’enfant victime peut s’appuyer sur l’amour et la compréhension d’un entourage témoin
de sa souffrance. Si l’on transpose ces conditions au plan institutionnel, on retrouve la nécessité
d’accepter la réalité de la maltraitance, de la nommer, d’en mesurer les effets, de mettre en place
l’accompagnement thérapeutique approprié. Des avancées indéniables peuvent s’observer sur ces
divers plans, et elles vont s’accélérant au cours des périodes récentes. Malheureusement cette
évolution semble s’accomplir moins du fait d’une réelle prise de conscience des responsables en
situation de décider, que sous la pression médiatique liée au déferlement de faits divers monstrueux.
En mettant tragiquement en évidence que les très hautes maltraitances, comme les abus sexuels, ne
sont nullement des fantasmes de spécialistes, jusqu’ici assez fréquemment considérés comme des
obsédés, mais une réalité courante, ce déferlement d’horreurs porte paradoxalement l’espérance de
sortir, enfin, du Moyen Age.
[…]
Depuis plusieurs années, à l’occasion de communications ou dans le cadre de stages, je raconte,
pour illustrer la dimension culturelle de la maltraitance et son enracinement dans les mentalités, une
petite histoire très simple. Il s’agit d’une maman qui se promène au marché avec son petit garçon de
cinq ans. Celui-ci est plein de vie, il court entre les étals, rit, se cache, bouscule un peu passants et
tréteaux. Sa mère l’incite à se calmer, mais quand on est un petit garçon des villes, c’est tellement
bon de courir et de jouer parmi les odeurs des fruits. Par mégarde il renverse un étal d’oranges, la
maman le gronde, mais quelques minutes plus tard, malgré les exhortations au calme, il
recommence. La mère alors lui donne une claque, chaudement approuvée par les ménagères qui
trouvent qu’il était grand temps de corriger ce gosse désobéissant.
Quelques jours plus tard la même maman revient au marché, mais cette fois elle est accompagnée de
son grand-père qu’elle est allée chercher dans une maison de retraite proche, afin de le distraire un
135
peu. Brave petite-fille. Mais le grand- père est très, très vieux et il est atteint d’une démence sénile ;
il est « retombé en enfance » si l’on préfère, il est devenu assez espiègle et turbulent. Malgré les
douces, puis plus fermes exhortations de sa petite fille, enivré de couleurs et de bruits, il continue de
s’agiter et renverse les oranges. La petite-fille lui donne une claque. Question : quelle sera la
réaction des ménagères ?
Au fil des années, je note que cette histoire soulève de moins en moins de réactions passionnées, les
contradicteurs défendant l’idée que frapper un enfant est beaucoup moins grave que frapper un
vieillard se font de plus en plus rares, ce qui semble marquer une réelle évolution des mentalités, du
moins dans les milieux des professionnels de l’enfance. Il est possible d’espérer que cette
modification, préalable indispensable à tout changement en profondeur, accélère le mouvement
engagé. Celui-ci s’observe d’une façon très visible dans la vie quotidienne. Un des exemples les plus
frappants, si l’on ose dire, est repérable dans la modification des approches en matière de châtiments
corporels, évolution désormais soutenue et dynamisée par les enfants eux-mêmes qui retiennent des
numéros de téléphone où ils savent qu’ils peuvent appeler. À l’aide des brochures, conférences,
émissions de télévision, petits livrets encartés dans leurs journaux favoris, discussions entre eux, ils
sortent de l’état de stupeur où les « bonnes vieilles méthodes » éducatives d’autrefois les plongeaient
à coups de baffes, torgnoles, et autres roustes. Ils n’obéissent plus comme avant, perinde ac cadaver
1, mais discutent, ergotent 2, négocient, bref se réclament d’une démocratie familiale. Or, la
démocratie, par essence, est le contraire du viol, de l’abus, puisqu’elle repose sur l’adhésion libre, le
contrat. On ne peut pas protéger les enfants hors d’une culture démocratique.
Pierre LASSUS, L’Enfance sacrifiée, 1997.
1. Perinde ac cadaver: locution latine, qui signifie littéralement « à la manière d'un cadavre», elle
signifie l'obéissance parfaite, aveugle.
2. Ergotent: argumentent, contestent.
Consigne :
1- L’auteur cite trois figures de l’histoire humaine au vingtième siècle. Quelle est l’idée qu’il a
transmise grâce aux exemples d’Hitler, Staline et Picasso ?
2- D’après le texte, que faut-il faire face à la maltraitance que peut subir un enfant ?
3- Quel sens donnez-vous à l’expression « démocratie familiale » ?
4- L’auteur est pour ou contre cette notion ?
5- Résumez ce texte en une phrase.
136
Séquence 2
L’école
Tâche initiale
Communication
Culture et société
▪ Réagir à un
▪ Argumenter
▪ L’utilisation de
la langue de
spécialité
phénomène de
société
Langue
Grammaire :
▪ Enrichissement
des articulateurs
▪ Justifier un point
logiques :
l’expression de la
de vue
▪ Comprendre
cause : cause
l’implicite culturel écartée/cause
en relation avec
retenue (ce n’est
Expliquer
certaines
pas que/non que+
expressions
subjonctif, mais
idiomatiques.
parce que +
indicatif ; pour la
● Participer à un
simple raison que)
débat pour
● Les expressions
contester
idiomatiques
l’opinion
relatives à l’école.
dominante.
● Le lexique : Le
lexique de l’école
Tâche finale
▪ Participer à la
consultation
nationale sur
l'amélioration de
l'école publique
en formulant des
propositions pour
les exposer devant
la classe
▪ Rédiger un
article de journal
sur la capacité de
l’école à s’adapter
aux mutations de
son
environnement
socio-économique
137
U
Découverte
Image 1
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pas_d%27%C3%
as_d%27avenir
Image 2
A9duca
tion,_p
https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000370977
▪ Questions
1) Quelle est la nature des deux images ?
2) Qui sont les personnages représentés dans les deux images ?
3) Quels messages véhiculent ces deux images ?
▪ Proposition d’hypothèse
4) Quel serait à votre avis le thème de cette séquence ? De quoi va-t-on traiter ?
138
Compréhension orale
X
V
Cordée de la réussite à Henri IV
https://youtu.be/n_Jhsk81B2o
▪ Activité 1 : Complétez le tableau suivant :
De quel type de document s’agit-il ?
De quoi parle-t-on dans ce document ?
A qui s’adresse ce document ?
Quel est son objectif ?
Le document est optimiste ou plutôt pessimiste ? Justifiez votre
réponse.
▪ Activité 2 : Cochez la bonne réponse.
A- Le projet de « Cordée de réussite » a pour objectif de :
 donner une chance aux élèves qui ont des problèmes d’apprentissage ;
 donner une chance aux élèves issus de milieux modestes ;
 donner une chance aux élèves qui habitent loin des grands lycées.
B- Le message implicite transmis par la vidéo est que la réussite :
 dépend du soutien de la famille ;
 dépend d’un bon encadrement ;
 dépend de l’implication de la personne concernée.
▪ Activité 3 : Expliquez, avec vos propres mots, en quoi consiste le programme « Cordée de la
réussite ».
139
Compréhension écrite
Support
On peut résister à l'idée que l'élève fait un métier, parce qu'on associe métier et salaire,
métier et vie d'adulte. Lorsqu'on consulte le Petit Robert, on voit que cette vision est assez étroite.
Métier :
1- Genre d'occupation manuelle ou mécanique qui trouve son utilité dans la société.
2- Tout genre de travail déterminé reconnu ou toléré par la société, et dont on peut tirer ses
moyens d'existence.
3- Occupation permanente qui possède certains caractères du métier.
On pourrait montrer que l'activité de l'élève répond en tout cas au second et au troisième sens
du mot. Le second me semble particulièrement pertinent : c'est à se former que travaille l'élève, ce
qui, dans l'histoire des pays développés, a conduit à interdire de le faire travailler aux champs ou en
fabrique. Toutefois, ce n'est pas sans contrepartie : scolarisés, les jeunes sont assignés à un travail
tout aussi astreignant et à certains égards plus exigeant, puisqu'il requiert leur coopération, leur
investissement " corps et âme " dans les apprentissages.
La force de l'école est d'avoir des raisons désintéressées de faire travailler les élèves. Pouvoir
dire " C'est pour ton bien " rend la contestation malaisée, à la limite de la déraison. Un salarié peut
dire " Je fais mes heures, ni plus ni moins ". Un élève n'est pas protégé par un contrat de travail
explicite, il n'y a pas de contrepartie visible à son travail, sinon son propre développement,
potentiellement sans limites. De plus, les enfants et même les adolescents ne sont pas jugés assez
matures pour fixer leur niveau d'aspiration. Les adultes ne concèdent à aucun élève le droit de dire
qu'il veut bien apprendre à lire, mais seulement pour lire des BD ou le mode d'emploi de ses jeux
électroniques.
De plus, parents et enseignants se relaient souvent pour ne pas laisser les élèves souffler.
Alors qu'un salarié ordinaire trouve souvent dans sa famille des alliés qui l'aident à résister aux
demandes de son employeur, les élèves sont souvent dans la situation inverse : soucieux de bien
faire ou angoissés, les parents renforcent les attentes de l'école, voire en rajoutent.
Le métier d'élève, idéalisé par les adultes, consisterait à apprendre sans relâche, à ne jamais
abandonner, à poser des questions lorsqu'on ne comprend pas, à se concentrer, à se mobiliser, à se
dépêcher, à être à l'heure, à " ne pas avoir la tête ailleurs ", bref à s'investir de manière constante,
constructive, efficace et joyeuse […]
Comment ne pas voir que le métier d'élèves, pour ces derniers, a des fonctions exactement
inverses : se protéger des attentes exorbitantes des adultes, se retrancher derrière des droits acquis et
des coutumes pour alléger la charge ou différer le travail. […] invoquer à bon escient des coutumes
protectrices, par exemple :
 ne pas aborder un nouveau chapitre à la fin d'une période ou d'une journée ;

ne pas interroger deux fois de suite le même élève ;

ne pas compter une épreuve désastreuse pour toute la classe ;

proposer une activité plus détendue après une épreuve ;

tenir compte des événements qui peuvent légitimement distraire du travail ; les fêtes,
les compétitions sportives, la première neige ou tout événement heureux ou triste qui suscite
l'émotion. […]
Les adultes ont du mal à comprendre que l'ensemble des prescriptions qu'ils adressent aux
140
élèves font fi de l'ennui, de la fatigue, de l'envie de rire, des mille raisons d'avoir " la tête ailleurs "
ou de rêver de farniente. Relire, réviser, contrôler, anticiper, s'organiser, se mettre au travail sans
tarder, ne pas relâcher son effort, se concentrer, faire attention à chaque détail, ne rien oublier,
reconnaître et corriger ses erreurs : ces injonctions conviendraient à un être parfait, à un saint, à un
" héros du savoir ", pour lequel apprendre serait le cœur de l'existence. Pour la plupart des enfants, la
vie est ailleurs. Non pas en dehors de l'école, univers social majeur, mais en dehors du savoir et de
l'apprendre.
Le métier de l'élève consiste pour une part à empêcher le maître de faire son métier, non pas
par goût de la contestation, mais parce qu’il essaie de résister aux demandes sans limites de l'école.
D’après Philippe Perrenoud, Le métier des élèves leur appartient, Le travail scolaire entre
prescription et activité réelle. In Éducateur, n° 4, 1eravril 2005.
Compréhension globale
1.
2.
3.
4.
5.
De quel type de document s’agit-il ?
De quoi parle-t-on dans ce document ?
A qui s’adresse ce document ?
Quel est son objectif ?
Le document est optimiste ou plutôt pessimiste ? Justifiez votre réponse.
Compréhension détaillée
▪ Relisez le texte de Philippe Perrenoud et la transcription de la vidéo, puis répondez aux
questions suivantes.
1- Le tableau suivant propose, de façon désordonnée, la structure du texte de Philippe Perrenoud.
Notez devant chaque idée le numéro du paragraphe (ou des paragraphes) qui lui correspond.
Idée
Paragraphe(s)
Du point de vue des adultes, l’élève doit se consacrer entièrement à son travail.
L’adulte et l’enfant, ayant des représentations dichotomiques, paraissent
condamnés à ne jamais s’entendre.
Les apprenants adoptent une mentalité contestataire, transmise de génération en
génération, pour résister à la pression scolaire.
Comparaison entre l’élève et n’importe quel salarié : être élève est un métier
aussi (voire plus) exigeant que n’importe quel autre métier.
2- En réponse aux élèves qui se plaignent de l’école dans le deuxième document, quel argument
propose le premier document ?
141
3- Peut-on soutenir que les deux documents proposent deux représentations de l’école
diamétralement opposées ?
4- Dans le paragraphe 7 du texte de Perrenoud, peut-on dire que l’auteur compatit avec l’élève ?
Quels seraient les indices de cette compassion ?
5- Répondez par Vrai ou Faux. Justifiez votre réponse en citant les deux documents.
NB. Parfois, la même affirmation est vraie et fausse à la fois selon le document auquel on se réfère.
Affirmation
Vrai
Faux
Justifications
L’élève et l’enseignant ont les mêmes objectifs
L’espace scolaire est abordé de façon méliorative
comme un univers d’épanouissement.
L’opinion de l’élève est valorisée vu qu’il a son
mot à dire quant aux choix des objectifs de la
formation.
Les attentes de l’école prennent en considération
les capacités des apprenants.
Vocabulaire du texte
▪Activité 1 : Classez le vocabulaire de l’école, contenu dans les deux supports, dans le tableau suivant.
Espace
Temps
Actant
Contenu
Activité/ Finalité
Responsable
Élève
▪ Activité 2 :
A- Classez le lexique de l’école contenu dans les deux documents dans le tableau
suivant.
B- Complétez le tableau lorsque cela est possible.
Verbe
Nom
Adjectif
Adverbe
142
Langue et communication
Repérage
Les expressions figées relatives à l’école
▪Activité 1 :
1- Relevez à partir du document les expressions figées.
2- Quel sens vous donnez à ces expressions dans le texte ?
▪ Activité 2 : Relevez, à partir des deux documents, les expressions de la cause.
▪ Activité 3 : Formulez la règle de fonctionnement de la langue.
1. Quelle est la différence entre ces phrases ?
2. Comment peut-on reformuler cette phrase ?
3. Les deux raisons invoquées ont-elles la même importance ?
4. Quelle est celle considérée comme vraie ?
5. Quel est l’avantage de cette double formulation de la cause ?
Fonctionnement de la langue
Les trois critères qui définissent les expressions figées ?
 le sens global.
 Le figement ou le blocage des propriétés transformationnelles.
 L’intraduisibilité.
Les trois expressions ci-dessous permettent de vérifier le deuxième critère,
A. Complétez-les, quand c’est nécessaire, avec l’article élidé « l’ ».
B. Reliez chaque expression au sens qui lui correspond.
- Faire ….. école.

 se promener au lieu d’aller en classe
- Faire ….. école.

 Enseigner
- Faire .... école buissonnière

 Avoir des disciples ou des imitateurs.
La cause écartée est souvent exprimée par le subjonctif car elle relève de ce qui n’est pas réel.
La cause retenue est souvent à l’indicatif vu qu’elle est réelle. L’avantage de cette double expression de
la cause est qu’elle permet de dévoiler la stratégie argumentative de l’autre, et révéler la raison
qu’il essaie de cacher. On peut varier l’expression de la cause retenue/écartée :







Non (pas) par + nom, mais pour + infinitif ;
Non (pas) par + nom, mais par + nom ;
Non (pas) par + nom, mais parce que + indicatif ;
Non (pas) que + subjonctif, mais parce que + indicatif
Ce n’est pas par + nom, mais pour + infinitif ;
Ce n’est pas par + nom, mais parce que + indicatif ;
Ce n’est parce que + subjonctif, mais parce que + indicatif ;
143
Entraînement oral
Exercice 1 :
▪ Pour chaque situation, formulez une phrase en retenant deux justifications présentées sous
forme de cause écartée cause retenue.
1. Le pneu de la voiture a éclaté : un pneu usé – voiture surchargée – les ornières – chauffeur
imprudent.
2. Inondations désastreuses : terrain inondable – égouts trop étroits – pluies inhabituelles – le
destin.
3. Effondrement de l’immeuble : vétusté – piliers déstabilisés par des travaux – non respect des
normes – manque de chance.
4. Une note catastrophique au DS : épreuve difficile – préparation insuffisante – chapitre non
travaillé – consigne mal comprise.
Exercice 2 :
Voici une liste d’expressions figées contenant le mot « école ».
A- Reliez chaque expression au sens qui lui convient.
B- Utilisez chacune de ces expressions dans une phrase.
être à bonne école A
être de la vieille
école
Professeur des
écoles
Un cas d’école
1
B
2
C
3
D
4
Enseignant exerçant dans les écoles maternelles ou
élémentaires auprès d'enfants de 2 à 11 ans, de la
maternelle au CM2.
Exemple qui correspond exactement au modèle théorique
enseigné
Être entouré de personnes compétentes susceptibles
d’enseigner, de former par l’exemple
Se dit d’une personne formée selon des méthodes ou des
principes vieillis
Exercice 3 :
Voici dix expressions avec le mot « maître ».
A. Quelles sont celles en relation avec l’école et l’apprentissage de façon générale ?
B. Quels sens vous leur donnez ?
C. Utilisez chacune d’elles dans une phrase.
Maître-nageur, maître chanteur, maître d’hôtel, maître imprimeur, maître de conférences,
maître d’ouvrage, maître d’œuvre, maître-chien, maître à penser, maître-à-danser.
L’univers de l’apprentissage
Sans relation avec l’apprentissage
144
Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Complétez les phrases suivantes en proposant une cause écartée et une cause retenue.
1- Il est majeur de sa promotion ...
2- La mission a échoué ...
3- La récolte des céréales a été médiocre ...
4- l’examen est reporté ...
5- Le festival est annulé ...
Exercice 2
3:D
Texte à trous
ans les p
Répond
▪Complétez le texte ci-dessous avec le lexique de l’école suivant :
vous est
pédagogiques - scolaire – protéger - savoir - une formation - un apprenant - l’élève - des
programmes - l’esprit - L’école – intellectuels - sérénité - préserver - enfant – un enseignant toxiques – adulte - adultes – professeur.
…………est
…………………permettant
de
faire
passer
un
individu
de
l’état
d’……………….. à celui d’………………….. grâce à ……………………. et des stratégies
…………………...
L’école est également un espace où ………………….profite de l’expérience et la sagesse
………………………….qui lui ouvre les portes du monde. Le rôle du ………………….est délicat :
faire accéder ……………………. à un monde d’…………………, mais en même temps le
……………….. de ce monde auquel il n’est pas préparé.
D’où la dernière fonction de l’espace ………………… : il s’agit de ……………...l’enfant
des idées ……………. véhiculées dans l’espace social. L’école immunise ……………….. de
l’enfant contre la haine, l’intolérance et tous les poisons ………………. Il pourra ainsi affronter le
monde avec ………………… car il est armé de …………………….
145
Exercice 3
▪ Dans les phrases suivantes, les locuteurs se justifient en invoquant différentes causes.
Répondez à ces justifications en écartant les causes avancées, et en mettant en valeur ce que
vous estimez être les vraies raisons.
Exemple : Je suis désolé d’arriver si en retard, mais ma voiture est tombée en panne.
- En réalité, vous êtes en retard non pas que votre voiture soit tombée en panne, mais parce que vous
avez fait comme d’habitude une pause au café pour bavarder avec vos amis.
1- Je n’ai pas pu répondre à votre émail tout de suite vu que la couverture 4G est inexistante chez
mes grands-parents avec qui j’ai passé le weekend.
2- Je n’ai pas pu être major de ma promotion parce que mes concurrents ont triché.
3- Le climat se réchauffe parc que l’activité solaire a augmenté ces dernières années.
4- C’est à cause d’une histoire d’argent que j’ai rompu mes fiançailles.
Exercice 4
▪ Alain LESOURIRE, un professeur de SI valorise les compétences de l’un de ses étudiants qui
postule pour un Master en IA. Il rédige la lettre de recommandation ci-dessous.
Complétez le texte de la lettre en utilisant le lexique de l’école suivant :
Étudiant – moyenne - institution – consciencieux - apprendre – excelle - sélectifs – domaine talentueux - notes - professionnel – réactif - établissement – classe – Intelligence Artificielle - assidu
– énergétique – atout – université – robotique - études.
Alain LESOURIRE
Professeur de SI
CPGE Lycée Albert Camus, Nîmes
[email protected]
Université Paris-Saclay
Nîmes, le 14 mars 2022
Objet : lettre de recommandation
Madame la Directrice, Monsieur le Directeur,
Étant ………. de SI au sein des CPGE Lycée Albert Camus, depuis 3 années, j’ai eu
l’opportunité d’avoir Alex LEVEINARD dans ma …………… pendant 1 an.
J’ai toujours été entièrement satisfait de lui et je peux vous assurer qu’il est un
élève…………………,………... et …………….. , qui a une véritable volonté
d’…………………... Alex LEVEINARD m’a fait part de sa volonté de suivre des
………………… de ……………… et ambitionne de rejoindre votre …..………..de prestige où il
aura toute sa place. J’ai parfaitement conscience de la nécessité à vous montrer ………………...
Cependant, le projet ……………..de cet étudiant …………. et ……………. est bien défini.
146
Accepter Alex LEVEINARD dans votre …………..…… ne pourra alors que représenter
un …………………. pour votre ………………de renom. Rigoureux, créatif et très studieux, il a
obtenu de bonnes ………………, qui ne sont jamais tombées en-dessous de la
……………………. Je peux attester qu’il ……………. réellement dans le ……………..de
l’………………. et saura être un ………………… exemplaire.
En vous souhaitant bonne réception de la présente, je vous prie d’agréer, Madame la
Directrice, Monsieur le Directeur, l’expression de mes meilleures salutations.
Exercice 5
5 : Monsieur Gérard, professeur de français philosophie, poste sur le groupe la MP2 le me
Monsieur Gérard, professeur de français-philosophie, poste sur le groupe Whatsapp de la MP2 le
message suivant pour donner ses derniers conseils à ses étudiants qui s’apprêtent à passer le
concours Mines et Ponts.
▪ Réécrivez le message de monsieur Gérard en reformulant en langue normale les expressions
figées en gras.
Chers étudiants,
Je sais que beaucoup d’entre vous sont, comme disait mon professeur de philosophie au lycée,
« sur les rotules », d’autres croient qu’ils ne verront jamais le bout du tunnel, je ne parlerai pas
de ceux qui ne savent plus sur quel pied danser, ballotés entre math et physique, ils tombent de
Charybde en Scylla, et semblent avoir perdu définitivement le fils d’Ariane. Vous avez
l’impression de remplir le tonneau des Danaïdes, un vrai rocher de Sisyphe. Vous devez
comprendre que la dissertation n’est pas un travail de Titans
Je ne veux pas jouer les Cassandre, je préfère voir le verre à moitié plein. Donc,
1- Évitez les pattes de mouches ;
2- Ne sautez pas du coq-à-l’âne ;
3-Ne cherchez pas midi à quatorze heures ;
Bonne chance !
Exercice 6
▪ Albert se sent lésé ; il envoie la lettre de doléance suivante au proviseur de son lycée.
Albert JACQUOT
Mpsi 3
A monsieur le proviseur du lycée Albert Camus, Nîmes
Nîmes le 12 mai 2022
Objet : Dénoncer le harcèlement dont je suis victime.
147
Monsieur,
Je suis élève de la MPSI 3, je ne me présenterais pas comme une grosse tête, mais je peux dire que
j’ai la tête sur les épaules, pas le genre tête brûlé qui fonce tête la première et regrette souvent
ses décisions. La preuve est que personne ne s’est jamais plaint de moi. C’est pour cela que je refuse
d’être une tête de turc.
Monsieur le directeur, lundi dernier, à 8 heures du matin, je suis surpris par l’attitude de mon
professeur de physique monsieur Martin qui me crie à tue tête que je suis une tête de pioche : il me
reproche de n’en faire qu’à ma tête. Je n’arrivais pas à m’expliquer la cause de cette prise de tête,
donc j’ai gardé la tête froide, mais j’ai continué à marcher la tête haute. Ceci a déplu à monsieur
Martin qui s’est moqué de moi en disant que ceux qui marchent sur la tête finissent toujours par
perdre la tête. Tout le monde s’est payé ma tête, même cette tête de linotte de Robert qui a
toujours la tête dans les nuages.
Monsieur le directeur, je me suis cassé la tête toute la journée du lundi pour comprendre cette
histoire sans queue ni tête. Je n’ai pas osé demander des explications à monsieur Martin vu qu’il a
la tête près du bonnet ; j’ai peur de le fâcher et de perdre ainsi l’amitié d’une grosse tête qui aide
les élèves à garder la tête hors de l’eau. Je vous demanderais, monsieur le proviseur, de bien
vouloir, en tête-à-tête, demander à monsieur Martin d’abord de vous expliquer ce qu’il me
reproche, et lui suggérer de mettre fin à ce harcèlement.
Veuillez agréer, monsieur le proviseur, l’expression mes sentiments les plus respectueux.
Albert JACQUOT
1. Expliquez le problème rencontré par Albert.
2. Expliquez les expressions idiomatiques avec le mot « tête » utilisées dans le texte de la lettre.
Vous pouvez vous aider d’un dictionnaire
3. Réécrivez la lettre d’Albert en remplaçant toutes les expressions idiomatiques par un langage
normal.
148
Production orale
P
Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports a lancé via la plateforme
“madrastna.ma”, un formulaire destiné à tous les citoyens pour participer à la consultation
nationale sur l’amélioration de l’école publique. Ledit formulaire propose plusieurs questions
à choix multiples. Voici la question numéro 3 :
Selon vous, que doit être la mission de l’école marocaine ? Que doit-elle transmettre à nos
enfants ?
Choisissez et justifiez oralement les trois propositions les plus importantes.
ABCDEFGHIJK-
Transmettre les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter)
Préparer au marché du travail
Acquérir une culture générale
S’épanouir et développer une passion
Apprendre le civisme et le respect des autres
Parler les langues étrangères
Renforcer l’identité et les valeurs nationales
Retenir les élèves jusqu’à la fin de la scolarité
Assurer la sécurité des élèves
Assurer l’ascension sociale
Autre
Source : https://www.madrastna.ma/fr-FR/projects/questionnaire
Production écrite
G
« Une nouvelle école pour un nouveau millénaire»
C’est le titre de l’article que vous publiez dans le prochain numéro du journal de votre lycée,
qui s’intéresse à la capacité de l’école à s’adapter aux mutations de son environnement socioéconomique.
Vous développerez la problématique suivante : comment l’école réussit-elle à préparer les
élèves à des métiers qui n’existent pas encore ?
Vous mettrez l’accent sur les qualités que l’école d’aujourd’hui développe chez l’élève :
l’inventivité, l’adaptabilité … En vous appuyant sur votre expérience d’étudiant en prépas, vous
donnerez des exemples de contenus qui vous ouvrent de nouvelles perspectives et comment ils
vous préparent au monde de demain.
149
Prolongement
N
L’éducateur doit tenir compte de deux facteurs fondamentaux dont les relations posent
précisément le problème pédagogique; d’un côté, l’enfant, être qui évolue; de l’autre, certaines
idées, certains buts, certaines valeurs, acquises par l’expérience mûrie des adultes. L’idéal que
doit se proposer une théorie éducative, c’est d’arriver à faciliter et à rendre plus efficaces et plus
complètes les relations réciproques de ces deux forces. […] On pourrait énumérer indéfiniment les
différences et divergences apparentes qui existent entre l’enfant et le programme scolaire […] :
d’abord le monde restreint, mais personnel, dans lequel se meut l’enfant, et le monde impersonnel,
vaste comme le temps et l’espace, où l’école l’introduit; ensuite, l’unité toute affective de la vie de
l’enfant, et les spécialisations et les divisions du programme d’études.
Différentes écoles pédagogiques sont nées de ces conflits. L’une d’elle fixe son attention sur
l’importance des matériaux du programme. […] Subdivisons chaque sujet en branches d’études,
chaque branche en leçons, chaque leçon en faits spécifiques et en formules. Faisons parcourir à
l’enfant pas à pas chacune de nos provinces scientifiques, bientôt il aura couvert tout le champ de
la connaissance. […] C’est le sujet d’étude qui est le but et qui détermine la méthode à suivre.
L’enfant, c’est l’être qui doit être amené à maturité, être superficiel auquel il faut donner de la
profondeur et dont il faut élargir l’étroite expérience.
Non pas, répond l’école opposée. L’enfant est le point de départ, le centre, le but. L’idéal, c’est
son développement, sa croissance. Cela seul fournit une méthode pédagogique. Toutes les études
doivent être les servantes de cette croissance; elles ne valent que comme instrument de ce
développement. […] L’idéal, ce n’est pas que l’enfant accumule des connaissances, mais
développe ses capacités. […] La vraie étude est un processus actif qui développe l’esprit ; c’est
une assimilation organique dont l’origine est interne. Nous devons donc, littéralement, partir de
l’enfant, le prendre pour guide. […] Pourquoi, dans nos écoles, tant de choses mortes,
mécaniques, formelles, sinon parce qu’on subordonne au programme la vie et l’expérience de
l’enfant? C’est pourquoi l’étude est devenue synonyme de corvée et les leçons ont pris l’aspect
d’une tâche.
Cette opposition fondamentale entre l’enfant et les programmes, telles que nous la présentent les
deux doctrines adverses que nous venons d’indiquer peut être encore formulée comme suit :
Discipline, c’est la devise de ceux qui proclament la beauté des programmes; Intérêt, c’est celle de
leurs opposants. Les premiers sont avant tout des logiciens, les seconds des psychologues. Les
150
premiers insistent sur la nécessité de posséder des maîtres parfaitement instruits et rompus à la
discipline scientifique, les seconds exigent d’eux de la sympathie pour l’enfant et la connaissance
de ses instincts naturels.
Quel est donc le problème qui se pose ? Il s’agit de nous débarrasser de l’idée funeste qu’il y
aurait opposition entre l’expérience de l’enfant et les divers sujets qu’il rencontrera au cours de
ses études.
Il faut faire voir que l’expérience de l’enfant renferme déjà en elle-même des éléments – faits et
vérités – de même nature que ceux que contiennent des études élaborées par la raison des adultes ;
[…] il faut montrer comment elle renferme les attitudes, les mobiles, les intérêts qui ont opéré le
développement et l’organisation des programmes logiquement agencés. Et, d’autre part, il s’agit
d’interpréter ceux-ci comme le résultat organique de forces à l’œuvre dans la vie de l’enfant, et
d’y découvrir les moyens de donner à l’expérience insuffisante de l’enfant une maturité plus riche.
Abandonnons la notion de programmes fixes et valables par eux-mêmes, en dehors de
l’expérience enfantine ; cessons de penser à celle-ci comme à quelque chose de rigide et de fini ;
voyons-en le caractère mobile, évolutif, vivant, et nous comprendrons que l’enfant et le
programme ne sont que des limites définissant un seul et même processus. Comme deux points
déterminent une droite, ainsi l’état mental actuel d’un enfant et les faits et vérités contenus dans
les « sciences » délimitent l’instruction. Celle-ci est une reconstruction continuelle, qui va de
l’expérience toujours changeante de l’enfant aux vérités organiques qui forment ce qu’on appelle
les « études ». […] Ce dont la pédagogie a besoin, c’est d’une théorie qui nous permette
d’interpréter, d’évaluer les manifestations de l’activité mentale de l’enfant à la lumière de
l’évolution vitale plus vaste dont elle fait partie.
John Dewey, L’enfant et les programmes d’études, (1902), in L’École et l’enfant.
Consigne :
1- Le texte aborde une problématique, reformulez-la en une question.
2- Le texte développe trois points de vue concernant la relation entre l’enfant et l’école.
Reformulez chacun d’eux en une phrase.
3- Complétez le tableau suivant en notant les numéros des paragraphes qui correspondent à
chaque idée.
N.B : Les idées sont proposées en désordre.
Idées
Paragraphes
correspondants
Dépasser cette opposition en proposant une solution (synthèse)
Point de vue adverse qui annule la thèse précédente (antithèse)
Introduire le problème
Un point de vue visant à répondre à la problématique soulevée
en donnant une certaine explication au phénomène. (thèse)
151
Transcription des documents audiovisuels
Unité 1 Séquence 1 : Qu’est-ce que le
plurilinguisme ?…………………………p. 7
Pour dire les choses simplement, on peut dire que c’est la
maitrise par une personne de plusieurs langues. Mais je
voudrais faire une différence entre plurilinguisme et
multilinguisme. Le multilinguisme est un concept
géographique, cela concerne une région ou un pays où on
parle officiellement plusieurs langues. C’est, par
exemple, le cas de la Belgique où on parle officiellement
trois langues à savoir le français, le néerlandais et
l’allemand, mais cela ne veut pas dire que les habitants
de la Belgique soient tous plurilingues, même si leur
pays est multilingue. Il est possible qu’un francophone
passe toute sa vie en Wallonie et n’apprenne jamais ni
l’allemand ni le néerlandais, il n’est donc pas plurilingue.
La France est un pays officiellement monolingue puisque
la seule langue officielle y est le français, mais, en fait,
ce pays est extrêmement multilingue, puisqu’on y parle
des langues régionales, par exemple le breton, l’alsacien,
le basque, l’occitan, le catalan, etc. ; et on y parle aussi
beaucoup de langues issues de l’immigration, l’arabe, le
berbère, le wolof, le chinois, le vietnamien, le russe,
l’arminien, etc. les citoyens qui ont le français comme
langue maternelle ne vont sans doute pas apprendre
l’arabe ou l’alsacien. En revanche ceux qui parlent ces
langues dans leurs familles vont être dans l’obligation
d’apprendre le français à l’école, et du coup, ils sont
bilingues, donc plurilingue. Par plurilinguisme, on
entend généralement l’apprentissage des langues
étrangères, et cet apprentissage peut se faire dans
différentes conditions : par exemple, si on déménage, on
va sans doute apprendre la langue du pays où on va, si
on épouse une personne d’un autre pays, on va peut-être
apprendre sa langue. Beaucoup de gens s’intéressent à
titre personnel par une langue étrangère, et donc on
l’apprend tout seul ou dans une association, mais
généralement on considère que l’apprentissage des
langues étrangères se fait à l’école. Est-ce qu’alors
l’école procure cette maitrise des langues étrangères ?
Dans certains cas oui, mais il faut quand même
reconnaitre que le niveau est relativement faible. C’est en
tous les cas ce que montrent les études européennes qui
nous classent régulièrement en bas du tableau : « il n’y a
guère que des anglais qui soient plus mauvais que nous »
! Pourquoi alors ? Il y a eu deux facteurs concomitants
qui ont eu lieu ces dernières décennies : le premier c’est
la baisse dans la diversité de l’offre, il y a vingt ou trente
ans, un élève qui entrait en 6ème avait le choix entre une
dizaine de langues, à l’heure actuelle, presque à cent
pour cent des jeunes français apprennent l’anglais en
première langue et en seconde langue l’espagnol. Que
faire alors pour améliorer les choses ? Il faudrait déjà,
pour commencer, mettre en place la diversité qui existait
autrefois, donc remettre la possibilité pour les jeunes
français d’apprendre le russe, le portugais, l’italien, etc.
il y a également l’option de revoir les cours et d’en
modifier l’organisation, en particulier la durée
hebdomadaire des enseignants qui est passée de 4 ou 5
heures il y a trente ans à 2 ou 3 heures seulement
maintenant. Les enquêtes montrent que les jeunes
français seraient prêts à apprendre des langues, pourvu
E
qu’on leur en donne l’occasion. Alors, faisons-le!
Unité 1 Séquence 2 : Globish ou traduction ?
……………………………………….p. 22
Si l'on part de l'idée que la communication ce n'est pas
seulement et jamais seulement de la communication. Et
bien, on se trouve tout de suite devant la gestion de cette
non-langue, qui s'appelle le Global English, le Globish,
qui est la langue de communication, n'est qu'une pure
langue de communication, sans être la langue maternelle
de personne. Car il est certain que le Globish, ce n'est pas
de l'Anglais. Si vous êtes dans une conférence
internationale, la seule personne que vous ne comprenez
pas, c'est l'Anglais d'Oxford. En revanche quand
l'Allemand ou le Japonais parle Anglais, ça va à peu
près. C'est à peu près comme vous, c'est à dire que l'on
communique pauvrement. On communique en se
coupant de l'invention qui est celle de sa langue
maternelle et même celle de la pluralité des langues qui
me parait fondamentale. Il ne faut donc pas s'étonner que
lorsque l'on parle Globish, on ne parle qu’une langue de
bois. Une langue qui ne permet pas de communiquer
réellement. C'est à dire de faire autre chose que de
transposer pauvrement de mauvais contenus. C'est la
langue de l'Europe le Globish, alors que nous devrions
substituer à cette réalité terrible qui est la réalité disons
d'évaluation par exemple, des dossiers que nous rendons
pour obtenir des financements. Et quand je dis « nous »,
je pense aussi à moi, tout à fait précisément, c'est à dire
au philosophe et aux gens qui font des humanités. Nous
devons formater ce que nous avons à dire dans des mots
absolument inadéquats dans des cases qui induisent le
vide. J'aimerais mieux que l'on se plie à cette injonction
de Umberto Eco « la langue de l'Europe c'est la
traduction ». Même encore, nous pouvons l'étendre à la
langue du monde c'est la traduction. Donc je crois que
nous ne communiquerons rien au moment où nous
communiquons en Globish, simplement en Global
English.
Unité 2 Séquence 1 : Tableau de la joie !
……………………………………….p. 36
Bonjour à tous. Bienvenue pour cette nouvelle vidéo.
Je vous présente donc un tableau derrière moi qui
s'appelle La Joie.
C'est un tableau de soin, celui-ci… et de message
bien évidemment… Il y a plein de choses à voir ... à
observer dans ce tableau. Chacun y voit ce qu'il a
envie de voir. Et de soin ... pour nous libérer donc
des blocages qui nous empêchent de ressentir ... de
vivre la joie pleinement.
Donc, c'est un tableau comme tous les autres, un
tableau co-créé avec un guide qui… me donne les
couleurs, les outils et… la manière dont on a posé la
peinture.
C'est un tableau qui m'a demandé … un lâcher-prise
supplémentaire par rapport aux précédentes toiles
puisque... il était divisé en cinq parties - vous pouvez
le voir dans les images qui vont suivre - et chaque
partie évoluait à son rythme. Et ... les cinq parties
ensemble n'avaient aucun sens pour le mental ... pour
152
satisfaire le mental puisqu'il faut toujours une raison
à tout.. qui a un sens ... que ça ressemble à quelque
chose de valable, de justifiable. Et là, vous pourrez
voir, pas du tout, ça partait dans tous les sens.
Et je sais que... chaque ... finalement ... chaque zone,
chaque position, chaque étape est nécessaire pour
infiltrer, créer cette … cette vibration et faire ce
nettoyage... aussi déblocage. Donc voilà, j'ai essayé
de faire des choses. Ça a évolué bien-sûr comme les
autres toiles et ça a donné le résultat donc que vous
voyez derrière moi.
Comme mes autres toiles... grande émotion, à la fin
ressentie. Puisque, je ressens à chaque fin la
vibration, donc, que le tableau émane, exerce sur
notre être énergétique.
Et donc en l'occurrence pour ce tableau, ça m'a
imposé donc cette couleur-là, ce vert-là, ci et là
partout sur le tableau, à différents endroits … que j'ai
été envahie donc de cette émotion, qui est quelque
part un peu indescriptible, on est envahie par
quelque chose, voilà.
Et à la fois libératrice… et des larmes de joie.
Voilà ce que… ce que j'ai pu ressentir pour ce
tableau.
Unité 2 Séquence 2 : Du théâtre : Dom Juan,
Lasalle V, 5 et 6 ……………………….p. 50
Scène IV
DOM JUAN, SGANARELLE.
(...)
SGANARELLE Ah ! Monsieur, c'est le Ciel qui vous
parle, et c'est un avis qu'il vous donne.
DOM JUAN Si le Ciel me donne un avis, il faut qu'il
parle un peu plus clairement, s'il eut que je l'entende.
Scène V
DOM JUAN, UN SPECTRE en femme voilée,
SGANARELLE.
LE SPECTRE, en femme voilée Dom Juan n'a plus
qu'un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du
Ciel ; et s'il ne se repent ici, sa perte est résolue.
SGANARELLE Entendez-vous, Monsieur ?
DOM JUAN Qui ose tenir ces paroles ? Je crois
connaître cette voix.
SGANARELLE Ah ! Monsieur, c'est un spectre : je le
reconnais au marcher.
DOM JUAN Spectre, fantôme, ou diable, je veux voir ce
que c'est.
Le Spectre change de figure, et représente le temps avec
sa faux à la main.
SGANARELLE O Ciel ! Voyez-vous, Monsieur, ce
changement de figure ?
DOM JUAN Non, non, rien n'est capable de m'imprimer
de la terreur, et je veux éprouver avec mon épée si c'est
un corps ou un esprit.
Le Spectre s'envole dans le temps que Dom Juan le veut
frapper.
SGANARELLE Ah ! Monsieur, rendez-vous à tant de
preuves, et jetez-vous vite dans le repentir.
DOM JUAN Non, non, il ne sera pas dit, quoi qu'il
arrive, que je sois capable de me repentir. Allons, suismoi.
Scène VI
LA STATUE, DOM JUAN, SGANARELLE.
LA STATUE Arrêtez, Dom Juan : vous m'avez hier
donné parole de venir manger avec moi.
DOM JUAN Oui. Où faut-il aller ?
LA STATUE Donnez-moi la main.
DOM JUAN La voilà.
LA STATUE Dom Juan, l'endurcissement au péché
traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l'on
renvoie ouvrent un chemin à sa foudre.
DOM JUAN O Ciel ! Que sens-je ? Un feu invisible me
brûle, je n'en puis plus, et tout mon corps devient un
brasier ardent. Ah !
Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands
éclairs sur Dom Juan ; la terre s'ouvre et l'abîme ; et il
sort de grands feux de l'endroit où il est tombé.
SGANARELLE Ah ! mes gages ! mes gages ! Voilà par
sa mort un chacun satisfait : Ciel offensé, lois violées,
filles séduites, familles déshonorées, parents outragés,
femmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde
est content. Il n'y a que moi seul de malheureux. Mes
gages ! Mes gages ! Mes gages !
Molière, Dom Juan, 166
Unité 3 Séquence 1 : Karl Popper ou la fin de la
certitude scientifique……………………….p. 65
Il est évident que La vie de Karl Popper n'était pas
drôle, enfin sa vie privée, je ne sais pas, mais sa
pensée en tout cas débouchait sur une certitude :
l'incertitude.
C'est compliqué de n'être sûr de rien, de n'avoir
aucun fondement solide sur lequel s'appuyer ? Eh
bien c'est à peu près ce à quoi Popper nous conduit en
matière d'épistémologie. L'épistémologie, c'est ce
champ de la philosophie qui s'intéresse à la vérité en
science.
Avant Popper, on pensait qu'une théorie scientifique
était vraie quand elle était toujours vérifiée. Par
exemple, on peut voir une quantité de cygnes blancs
sans être certain qu'un jour on ne tombera pas sur un
cygne noir, l'exemple n'est pas choisi au hasard,
puisque effectivement on a longtemps cru que les
cygnes étaient blancs jusqu'à ce que l'on en croise un
noir.
Cette idée est profondément révolutionnaire en
philosophie des sciences. Popper s'inscrivait en faux
par rapport à une longue tradition, qui depuis David
Hume par exemple, autrement dit depuis le XVIIIe
siècle, considérait qu'une science vraie était une
science vérifiée. C'est cette vision des choses qui
conduisit les physiciens à parler pendant des années
de l'éther, cette substance censée remplir l'espace et
donc le vide. De nombreuses hypothèses furent
formulées sur l'éther, toutes vérifiées, puisque la
notion de vide était impensable – mais précisément
vérification ne vaut pas raison et il fallut bien s'y
résoudre plus tard, l'éther n'existait pas.
Popper a donc remplacé cette vision rassurante de la
science – ça se vérifie à tous les coups, donc c'est vrai
- par une conception infiniment plus inquiétante que
l'on peut résumer comme suit : ça n'est pas infirmé,
donc c'est non-faux, ou bien encore provisoirement
vrai. C'est cela le critère de réfutabilité de Popper,
autrement dit la possibilité de réfuter ou non un
153
énoncé scientifique, pour tester sa validité.
Une interview de Karl Popper (en Anglais)
Eh oui, parce qu'il faut avoir la possibilité de réfuter
un énoncé scientifique pour que ce soit vraiment de la
science selon Karl Popper. Popper exigeait qu’on
applique le critère de réfutabilité.Un exemple : la
psychanalyse freudienne, selon lui, était irréfutable,
autrement dit il était a priori impossible de tester
l'une de ses hypothèses. C'est ainsi que
l'interprétation des rêves s'élaborait à partir d'une
conception de la psyché humaine, de l'inconscient, qui
était absolument inaccessible à toute forme de test. Si
l'on était d'accord avec la psychanalyse, tout irait
bien, si l'on était en désaccord, c'est que l'on faisait
preuve de résistances. Or pour Popper ce type de
démarche n'était pas testable, donc pas scientifique.
A contrario, Popper tenait Albert Einstein et sa
théorie de la relativité, comme l'incarnation même du
scientifique Car Einstein avait appelé tous ses pairs à
tenter d'infirmer ses propos. Il considérait que ses
conclusions pourraient être tenues pour vraies si et si
seulement si personne n'avait réussi à les démentir.
Le physicien ne craignait pas qu’on démente ses
propos. Il était donc capable de vivre sans le secours
de vérité définitive.
Et maintenant bonne journée puisque vous n'êtes pas
Karl Popper.
Unité 3 Séquence 2 : Pourquoi l’intelligence
artificielle a-t-elle besoin d’éthique ?
………………………….p. 81
Grâce à l'intelligence artificielle on peut produire des
images très très bizarres en un temps record. On peut
aussi transformer ses dessins en chefs-d’œuvre ou encore
incrustée sa tête en 3d dans des gifs très très rigolos. En
gros , l'intelligence artificielle c'est un super logiciel qui
a appris à apprendre pour réaliser des tâches complexes à
la place des humains ; sauf que pour des centaines de
chercheurs dont lui , lui ou elle, il est vraiment urgent de
mettre de l'éthique dans tout ça.
C’est particulièrement important dans deux
situations : premièrement quand l'intelligence artificielle
raisonne de manière trop simpliste. Imaginons d'abord
une voiture autonome qui décrypte et analyse ce qui se
déroule sur l'autoroute devant elle. Une remorque traîne
un frigo décoré avec un poster de nirvana et une carte
postale de pingouins la technologie d'analyse de la
voiture va voir un pingouin un bébé nageur un frigo ou
juste une remorque qui acheminent des objets.
La réalité est complexe et pleine d'imprévus et cela,
la machine a encore beaucoup de mal à faire avec. En
2017 une équipe de chercheurs américains a posé sur des
panneaux stop ces petits stickers noirs et blancs.
Résultat : 84% des voitures autonomes testés ont pris ses
stops pour des panneaux 50 km/heure et un jour ces
voitures devront aussi gérer des piétons imprévisibles,
des cyclistes peu identifiables ou des dilemmes moraux,
comme donner un coup de volant et choisir de sacrifier
ses piétons plutôt que de tuer les passagers de la voiture
en fonçant dans un mur. Mais du coup est ce que ça veut
dire que l'intelligence artificielle les problématiques que
quand elle est imprécise ? non quand l'intelligence
artificielle apprend vite et qu'elle obéit à toutes les règles
qu'on lui a fixés bien là finalement ça pose encore
d'autres soucis. en 2010 et des chercheurs de l'université
américaine de Stanford ont par exemple affirmé avoir
appris à une intelligence artificielle à déchiffrer
l'orientation sexuelle de personnes et ce juste à partir des
traits de leur visage sur des photos. Du coup, ces deux
chercheurs ont subi un énorme bad buzz et ils vont tenter
d'éteindre l'incendie en disant que leur étude était une
provocation pour montrer que la technologie finalement
est allée beaucoup trop loin. Autre exemple angoissant,
en 2016 Taie un robot de discussion intelligente de
microsoft a dû être désactivé en catastrophe. Cette
intelligence artificielle était censée apprendre à devenir
humaine en discutant avec d'autres internautes sauf que
certains lui ont montré comment détester l'humanité et
même devenir nazis. C’est la preuve qu'on peut aussi
apprendre la pire bêtise crasse à une machine en moins
de 24 heures.
Au-delà même de toutes les utilisations douteuses
de cette technologie c'est au cœur même du
fonctionnement de l'intelligence artificielle que se posent
certaines limites éthiques une intelligence artificielle
finalement elle est aussi intelligente que toutes les
données qu'elles dévorent pour réfléchir. Petit exemple,
une entreprise fait appel à l'intelligence artificielle pour
analyser des candidatures à un poste. le profil du
candidat idéal est calculé à partir des profils des salariés
de l'entreprise, or si 70% des employés de cette firme
sont des hommes blancs passés par les meilleures
universités alors le logiciel va en conclure que les cv de
femmes de minorités ou de personnes aux parcours
universitaire plus sinueux seront moins intéressants. Ça
automatise aussi la discrimination à l'embauche, c'est ce
qui s'est passé avec un algorithme de recrutement
intelligent chez Amazon en 2014. En gros, toute base de
données biaisée et discriminante permettra de calculer un
résultat tout aussi biaisé et discriminant et quand on sait
que ces logiciels réfléchissent de manière complètement
opaque. Ça complique encore les choses. Oui on connaît
les données traitées les algorithmes en jeu mais il est
quasi impossible de retracer la totalité des opérations de
calcul faites par la machine. Alors, voilà trois pistes pour
se remonter le moral et injecter un peu d'éthique dans
l'intelligence artificielle.
La première solution finalement ça peut être d'en
finir avec ces boîtes noires. Créer des technologies plus
lisibles et traçables permettra de démêler les bugs ou les
résultats discriminants une chance existe déjà pour
déconstruire les raisonnements de la machine et elle a
beaucoup d'avenir ça s'appelle la rétro-ingénierie.
Une deuxième solution pourrait être de faire
travailler plus de sociologues d'anthropologues ou de
philosophes sur des projets scientifiques mais aussi de
former les futurs ingénieurs et mathématicien aux
questions d'éthique directement à l'université. C'est le cas
depuis 2014 à l'université américaine de Stanford . Plus
récemment, en mars 2019, Stanford a ouvert un centre de
recherche spécialement dédiée à l'intelligence artificielle
humaine et humaniste ça va dans le même sens que des
dizaines d'autres initiatives d'université ou d’entreprises.
Troisième solution plancher sur un cadre légal pour
154
encadrer les pratiques que ce soit à l'échelle de
l'entreprise d'un pays ou même d'un continent un panel
de 52 experts travaillent en ce moment à la commission
européenne sur un guide des tics en intelligence
artificielle l'ambition faire des acteurs européens des
leaders en intelligence artificielle et éthiques
et
transparentes l'enjeu est devenu géopolitique alors que la
chine prévoit d'investir 150 milliards d'euros d'ici 2030
pour détrôner un autre champion les États-Unis.
Unité 4 Séquence 1 : Les cent ans du suffrage
universel ……………………………………p. 96
Oui, vous le savez tous, la semaine prochaine, nous les
français, nous allons voter. Il s’agit d’élire notre
président ou présidente de la république pour une durée
de 5 ans .On a un mot, pour nous les français, Le
quinquennat. Il vient du latin « quinque » qui veut dire
cinq. En allemand, il faut carrément plusieurs mots pour
traduire « quinquennat ». « 5 jahrige Amtszeit »,(5 ans
de de mandat).Votre président en Allemagne est élu pour
5 ans également, votre chancelier pour 4.Vous le savez
aussi que la fonction de président de la République en
France n’a rien à voir avec celle du président de la
république d’Allemagne. On pourrait dire grosso-modo
que chez nous, en France, le rôle du président correspond
à celui du chancelier, un rôle énorme, c’est la raison pour
laquelle on dit que la démocratie française qu’elle est une
démocratie présidentielle. Vous comprenez donc chers
amis allemands l’importance pour cette élection. Eh bien,
voyons un peu, pour nous les français comment nous les
français nous élisons notre président. Contrairement à ce
qui se passe en Allemagne, vous ne votez pas
directement pour votre président ou chancelier, nous
élisons directement nos plus hauts représentants, ça
s’appelle le suffrage universel direct, une expression
sacrée pour nous car c’est un héritage de la révolution
française. Cela veut dire que chaque citoyen possède une
voix avec laquelle il vote directement sans intermédiaire
pour son candidat favori. Alors évidemment, c’est un
vote très personnalisé dans lequel les candidats ont tout
intérêt à savoir se mettre en valeur sur tous les registres,
et bien sûr dans les médias ; et qui peut être candidat ?
Tout le monde ,mais désolé pour vous les allemands ,il
faut avoir la nationalité française et avoir 18 ans au
minimum ,c’est jeune, mais, en France, grâce aux
fameux vers de la très célèbre pièce, Le Cid, de Pierre
Corneille :
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le
nombre des années.
Mais voilà, pour que tous les français ne briguent pas la
présidence, imaginez, il faut que chaque candidat dépose
au conseil constitutionnel 500 signatures d’élus, de
députés, de sénateurs, de maires, de conseillers
régionaux, bref, des personnes élues par le peuple qui
soutiennent sa candidature. Alors ,si vous êtes candidat
d’un parti bien établi en France, il s’agit d’une formalité,
mais ,si vous appartenez à un petit parti qui a peu d’élus
sur le territoir,500 signatures font régulièrement l’objet
de remise en cause entre autre par les partis d’extrême
droite qui peinent à retrouver leurs 500 soutiens, d’autant
que ces parrainages sont rendus publics, et tous les
maires n’ont pas forcément envie de faire savoir qu’ils
soutiennent certains candidats qui font polémique. Mais
voilà, au soir du premier tour, premier tour oui, car il
faudrait que chaque candidat obtienne la majorité
absolue, soit 50 pour cent plus un .Ce n’est jamais arrivé,
il y aura donc un deuxième tour deux semaines plus tard,
très exactement, seuls les deux candidats ayant obtenu le
plus de voix au premier tour peuvent se présenter, alors,
vous l’imaginez, les deux tours, les tractations vont bon
train sur les reports de voix, les négociations de style « je
veux bien inciter mes 15% , mes 10% d’électeurs pour
toi, si on échange, tu me promets un poste
ministériel » ; « si tu me promets de reprendre un tel
point dans mon programme »,etc. Au deuxième tour,
seule la majorité relative compte, c’est le candidat qui
obtiendra plus de voix qui sera notre président ou
présidente. Mais, attention, notre président ne pourra pas
enquiller quatre mandats successifs à la queue leu leu
comme Helmotkhol ou Angella Merkel; chez nous ,il ne
peut se faire élire que deux fois de façon consécutive,
ensuite, il devra laisser sa place pour un mandat à un
autre président quitte à revenir ensuite pour deux
mandats consécutifs, etc. Voilà, vous savez tout, il nous
ne reste pour nous les français qu’aller voter, et vous les
Allemands qu’à suivre la soirée électorale sur ARTE,
bien sûr.
Unité 4 Séquence 2 : Les organisations de la
société civile …………………….p. 108
Bonjour
Aujourd’hui, nous allons nous intéresser aux
organisations publiques. Qu’est-ce qu’une organisation
publique ?
Une organisation publique est une entité dont l’État
possède le contrôle. Elle produit des services publics
pour satisfaire l’intérêt général dans divers domaines
comme la santé, la sécurité, l’éducation, la justice,
l’administration, la culture, les transports et bien
d’autres.
Un service public est une activité d’intérêt général prise
en charge par l’État ou par une entité privée sous le
contrôle de l’État.
Le principe public répond à trois principes. Tout d’abord,
le principe de l’égalité : chaque citoyen a accès aux
services public sans distinction d’origine, de sexe, de
classe sociale et de la qualité du service rendu est le
même pour tous. Deuxième principe : le principe de la
continuité. Le principe public fonctionne sans
interruption. Le troisième principe est celui de
l’adaptabilité .Le service public doit évoluer au grès des
mutations sociétales. Il doit suivre les besoins des
usagers et les évolutions techniques ;par exemple la
demande de documents officiels sur Internet. Ces
services sont rendus gratuitement, quasi-gratuitement.
Les services publics sont donc des services publics nonmarchands .L’organisation ne réalise pas de bénéfices.
Il existe plusieurs catégories d’administration publiques
.Tout d’abord les administrations centrales .L’État et la
155
plupart de ses ministères assurent principalement des
fonctions régaliennes comme la police, l’armée et la
justice. Ces organisations publiques œuvrent pour tout le
territoire français. Elles produisent donc des services
publics nationaux. A ce titre, elles ont des champs
d’action géographique nationale. Autres catégories : les
entreprises publiques comme la SNCF. Elles ont une
mission d’intérêt général. Ce sont des services publics
nationaux. Elles œuvrent sur l’ensemble du territoire ,
parfois même en dehors des frontières françaises. Elles
ont donc un champ d’action géographique national voire
international. Autres catégories : les collectivités
territoriales comme les communes, les départements, les
régions ; elles produisent des services publics et ont donc
un champ d’action géographique local. Et
enfin,
dernière catégorie : les organisations privées dans le
cadre d’un partenariat public-privé. Elles produisent
aussi des services publics locaux et ont donc un champ
d’action géographique local.
Au revoir
Unité 5 Séquence 1 : La psychanalyste Françoise
Dolto raconte comment elle a élevé ses 3 enfants
………………………………….p. 123
Dans les années 60, la psychanalyste Françoise
DOLTO a changé le regard porté sur les enfants.
Mais comment elle-même a-t-elle élevé ses trois
enfants ? L’une est devenue médecin, l’autre
architecte naval, et l’aîné est devenu le chanteur
populaire Carlos.
En fait l’éducation, c’est de ne pas trop gêner l’évolution
d’un enfant, c’est de parler de ses désirs et de toujours
les justifier, mais de pas les satisfaire puisqu’on ne peut
pas satisfaire tous les désirs, puisqu’il faut déjà aussi
continuer à satisfaire les siens.
Donc, c’est cette vie de convivialité dès le début de la vie
d’un enfant qui est quelque chose de merveilleux.
Aucun enfant n’est pareil à un autre. Moi, je ne sais pas
du tout comment j’ai élevé mes enfants. Il n’y avait qu’à
suivre leur rythme. Ils ont faim, ils mangent ; ils n’ont
pas faim, ils ne mangent pas. Ils ont sommeil, ils
dorment; ils n’ont pas sommeil, ils ne dorment pas. Ça
n’a aucune importance pourvu qu’ils laissent les parents
tranquilles à partir d’une certaine heure.
Je n’ai jamais contrôlé si mes enfants savaient lire,
écrire ou s’ils avaient fait leurs devoirs, je n’ai jamais
rien regardé.
J’étais tout le temps à l’écoute. Pour moi, les enfants ont
été mes maîtres, et continuent de l’être. Et mes propres
enfants, je suis un peu une mère-hibou, je les trouvais
merveilleux, admirables. Tous les enfants, je les trouve
admirables, mais les miens, encore mieux.
Alors, je faisais ce que je pouvais, comme tout le monde,
je crois.
Eux n’ont pas encore intégré le lycée. Ils viennent de
collèges de la région classés en Zone d’Éducation
Prioritaires. En septembre, ils ont rejoint un programme
de « Cordée de la réussite » basé sur le mérite. Les
mercredis après-midi, les professeurs d’Henri IV leur
donnent des cours.
« On va s’intéresser à la mesure du rayon de la terre
par Ératosthène qui a été faite 250 ans avant JésusChrist »
Aujourd’hui, c’est physique- chimie.
« On fait de nouvelles choses, des choses qu’on aurait
fait en seconde, même en troisième. On le fait avant
tous nos camarades du collège. Donc, cela nous permet
d’avoir un peu d’avance. »
Des exercices de méthode, mais aussi pour gagner en
confiance.
« Je crois que les gens ici sont trop intelligents !»
« Les gens ici sont très exigeants, je ne pense pas que je
serai à la hauteur »
« Il manquent un peu de confiance en eux. Ils sont
parfois surpris de voir que cela a l’air difficile au début
et que, finalement, si on les aide un petit peu, avec un
peu de méthode, ils peuvent y arriver. On n’est pas
seulement un lycée d’élites pour enfants favorisés, mais
on est aussi un lycée qui se veut d’élites mais pour tout
le monde. C’est important que tout le monde ait sa
chance ! »
A Henri IV, plus de 15 % des élèves viennent
d’établissements d’Éducation Prioritaire. Chercher les
talents là où ils sont : à Bondy, Corbeil Essonnes…
Unité 5 Séquence 2 : Cordée de la réussite à
Henri IV ………………………….p. 139
Avec Louis Le Grand, Henri IV est le seul établissement
public à pouvoir choisir ses élèves dans toute la France,
et même à l’étranger.
Le proviseur adjoint reçoit deux mille dossiers chaque
année. Son unique critère de sélection, l’excellence !
Prépas, médecine, droit… 70 % des élèves intégreront
des filières sélectives.
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