NATURE, EVOLUTION A L'UNISSON ET TELEPATHIE - DR LARRY DOSSEY

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NATURE, ÉVOLUTION À L’UNISSON ET TÉLÉPATHIE
DR LARRY DOSSEY
Le Dr Larry Dossey est un pionnier au niveau de l'apport de la compréhension
scientifique dans le domaine de la spiritualité. Chirurgien militaire au Vietnam et
ancien chef du personnel de l'hôpital de Dallas au Texas, il vit aujourd'hui à Santa
Fe, au Nouveau-Mexique, avec son épouse infirmière, Barbara. Il donne des
conférences dans le monde entier, et notamment dans des hôpitaux et dans des
universités de médecine. Auteur d’une douzaine de livres, qui ont figuré sur la liste
des best-sellers du New York Times, il a reçu de nombreuses récompenses pour ses
travaux et il est régulièrement invité sur les plateaux de télévision et à la radio. Il est
également rédacteur en chef de la revue Explore : The Journal of Science & Healing.
L’un des oiseaux les plus doués en matière de comportement de groupe est
l'étourneau sansonnet, dont les mouvements acrobatiques en grandes nuées
constituent un genre de ballet aérien. En Angleterre, durant les mois d'hiver, des
milliers d'étourneaux reviennent le soir, après leur quête de nourriture à Otmoor, une
zone humide herbeuse de 200 hectares dans le sud-est de l'Angleterre. De petites
troupes fusionnent pour constituer de plus grandes nuées appelées murmurations et
elles se mettent alors à tourbillonner et à tournoyer en créant des figures qui
comptent parmi les plus élégantes de la nature.
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D’énormes bancs de poissons, comme les harengs, présentent également un
comportement de groupe similaire en virevoltant à l'unisson, particulièrement
lorsqu'ils sont poursuivis par des prédateurs.
Lorsque des créatures témoignent d'un comportement de groupe, agissent-elles de
manière irréfléchie et aveugle, ou cela implique-t-il quelque chose de plus ?
Lorsqu'un éléphant meurt, le troupeau se rassemble souvent autour de l'animal mort,
et il peut s'attarder pendant des jours, en se comportant comme s'il éprouvait un
chagrin et un deuil réels. Il arrive même que des membres du troupeau ensevelissent
l'animal mort avant de continuer leur chemin et de revenir plus tard sur les lieux de la
mort pour vénérer les ossements. Des comportements ont également été observés
chez des chiens, des chevaux et des gorilles, qui impressionnent les éthologues, en
tant qu'expériences de deuil authentiques, et qui sont décrits par David Alderton
dans son livre
Animal Grief : How Animals Mourn.
Dans un récit qui évoque les obsèques d'une pie, une volée d'une quarantaine de
volatiles se rassembla autour d'une pie, qui avait été tuée sur une route. Lorsque la
voiture qui avait tué l'oiseau repassa par-, le groupe de pies se précipita sur elle et
la força presque à quitter la route.
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Dans un exemple similaire, un homme abattit un corbeau qui lui volait des œufs. En
quelques jours, sa maison fut assiégée par une trentaine de corbeaux qui
l'encerclèrent pendant plusieurs jours. L'homme renonça définitivement à la chasse.
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L’INTELLIGENCE EN ESSAIM OU DISTRIBUÉE
Comment des quantités d'animaux, d'oiseaux et de poissons parviennent-ils à agir de
manière concertée et coordonnée, comme si le groupe constituait une seule entité ?
L'idée la plus connue est l'"intelligence en essaim" ou la "théorie des essaims",
introduite dans les années 1980 par des chercheurs en intelligence artificielle et en
robotique. Selon ce concept, les unités individuelles d'un groupe interagissent
localement les unes avec les autres et avec leur environnement. Bien qu'il n'y ait pas
de contrôle centralisé dictant le comportement des individus, les interactions locales
et souvent aléatoires entre les individus conduisent en quelque sorte à l'émergence
d'un comportement de groupe intelligent. En d'autres termes, l'individu n'est pas
particulièrement intelligent, mais le groupe l'est. La théorie des essaims s'applique à
des phénomènes naturels, tels que les troupeaux d'animaux, les nuées d'oiseaux, les
bancs de poissons, les colonies de fourmis et de termites, les ruches d'abeilles et la
croissance bactérienne.
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La théorie des essaims a des applications pratiques. Elle
peut servir à déterminer la meilleure façon de délivrer des billets et d'embarquer des
passagers dans des avions commerciaux, d'affecter des arrivées d'avions à des
portes d'aéroport et de faire circuler des camions de la manière la plus efficace
possible. Les scientifiques ont développé des logiciels pour des groupes ou pour des
"essaims" de robots, en utilisant des règles simples qui imitent le comportement des
essaims d'insectes. L'objectif est d'utiliser des robots pour procéder intelligemment à
des opérations dangereuses de déminage, de recherche et de sauvetage, qui
mettraient en danger les premiers intervenants humains. Selon les scientifiques, des
essaims de robots pourraient un jour explorer la surface de Mars.
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Quand des animaux, des oiseaux, des poissons ou des insectes se déplacent
massivement, comment font-ils ? Si aucun des harengs d'un banc ne saisit la
situation dans son ensemble, comment font-ils pour changer de direction en un
éclair, comme une seule entité ? Selon les théoriciens de l'essaim, un des éléments
clés est que personne n'est responsable. Il n'y a pas de "général" qui donne des
ordres, qui prendraient du temps pour être communiqués au troupeau, à la nuée, au
banc ou à la ruche. Au lieu d'ordres venant d'en haut ou de la tête, le comportement
complexe est coordonné par des règles relativement simples.
En 1986, Craig Reynolds, un chercheur en infographie, imagina un programme
simple qu'il baptisa "boids"
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pour explorer ce que pourraient être ces règles. Dans sa
simulation, des objets génériques semblables à des oiseaux, les
boids
, recevaient
chacun trois instructions : (1) ne pas bousculer ses voisins, (2) voler dans la direction
moyenne par rapport à ses voisins, et (3) rester à proximité de ceux-ci. Quand il
exécuta le programme sur un écran d'ordinateur, il obtint une simulation frappante
des mouvements imprévisibles et très réels observés dans les nuées d'oiseaux.
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Mais pourquoi les créatures suivent-elles ces lignes directrices et pourquoi
constituent-elles d'immenses troupeaux, nuées, bancs ou ruches ? La réponse
courante en biologie est qu'il y a un avantage à agir ainsi pour la survie. Un grand
groupe d'animaux, d'oiseaux ou de poissons a davantage d'yeux pour repérer les
prédateurs. En cas d'attaque, ils peuvent confondre le prédateur par des
mouvements de masse bien coordonnés. Une masse d'individus offre un avantage
pour localiser un partenaire, trouver de la nourriture ou suivre une route de migration.
En tant que membre d'un groupe, chaque individu a davantage de chances de rester
en vie et de se reproduire que s'il est isolé et seul.
Ah, si tout était si simple ! Même parmi les scientifiques qui s'intéressent à
l'intelligence de l’essaim, ces événements "semblent encore miraculeux, même pour
les biologistes qui les connaissent le mieux", selon Peter Miller, rédacteur au
National Geographic
. Les biologistes qui vivent dans la nature pendant de longues
périodes et observent de près les créatures ont souvent le sentiment tenace que les
belles formulations de la théorie de l’essaim ignorent quelque chose.
En 2003, pendant cinq mois, des biologistes de la faune sauvage, Karsten Heuer et
son épouse, Leanne Allison, suivirent la harde de caribous de la Porcupine,
comptant 123 000 animaux sur plus de 1600 km, lors de sa migration depuis son aire
d'hivernage dans le nord du territoire du Yukon, au Canada, jusqu'à son aire de mise
bas dans le National Wildlife Refuge de l'Alaska.
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"C'est difficile à décrire avec des
mots, mais quand le troupeau était en mouvement, il ressemblait beaucoup à l'ombre
d'un nuage qui passe au-dessus du paysage, ou à une masse de dominos basculant
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Le mot boid est une contraction de l’anglais bird-oid (qui a la forme d'un oiseau).
en même temps et changeant de direction", déclara Heuer. Un domino heurtant le
suivant, une succession de dominos qui basculeraient les uns après les autres : la
cause à effet classique ? Pas exactement. Heuer poursuivit : "C'était comme si
chaque animal savait ce que son voisin allait faire, et le voisin d'à côté et celui d'à
côté. Il n'y avait aucune anticipation, ni aucune réaction. Pas de cause à effet. C'était
comme ça."
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Ce genre de propos rend fous les biologistes. Il n'y a pas de place dans la biologie
classique pour cette ''simple connaissance'', qui court-circuite la cause à effet. Ce qui
se rapproche le plus de cette "simple connaissance" pour les biologistes, c'est l'idée
d'instinct, c'est-à-dire l'inclination inhérente d'un organisme vivant à adopter un
comportement particulier. Ces schémas d'action fixes ne reposent pas sur
l'apprentissage, mais sont hérités. La plupart des théoriciens croient que les
informations qui régissent le comportement instinctif sont câblées dans le système
nerveux de l'individu, qu'elles sont contenues dans l'ADN des parents et transmises
des parents à la progéniture. L'ADN est la cause ; le comportement instinctif est
l'effet.
L'intelligence en essaim et les instincts sont sensés jusqu'à ce que l'on commence à
examiner les petites exceptions qui ne concordent pas, comme ces observations
"sans cause à effet" d'éthologues, comme Heuer et Allison. Je suggère la possibilité
d'une intelligence collective - d'un Esprit universel qui ne dépend pas de l'information
sensorielle – et qui pourrait opérer dans les troupeaux d'animaux, les nuées
d'oiseaux et les bancs de poissons.
UN ESPRIT DE GROUPE ?
Ainsi que nous l'avons vu, les biologistes ont tenté d'expliquer le comportement de
groupe des troupeaux, des hardes, des nuées et des bancs par des informations
sensorielles captées par un animal auprès de son voisin immédiat, ce processus
s'étendant à l'entièreté du groupe. Une telle explication élimine la nécessité d'une
quelconque intelligence de groupe, ou du moins c'est ce que l'on dit. Mais il y a des
problèmes avec les modèles informatisés, comme les
boids
de Reynolds. Comme le
précise le biologiste britannique, Rupert Sheldrake, ce qui se passe sur un écran plat
d'ordinateur n'a que peu de rapport avec le comportement de véritables nuées
d'oiseaux en trois dimensions. Les modèles bidimensionnels, dit Sheldrake, sont
"biologiquement naïfs".
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En 1984, le biologiste, Wayne Potts, de l'Université de l'Utah, filma les mouvements
virevoltants de grandes nuées de bécasseaux variables, des petits échassiers de
rivage, au-dessus de Puget Sound, dans l'État de Washington.
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Il constata que tout
bouleversement dans l'orientation, d'un voisin à l'autre, pouvait s'opérer en 15
millièmes de seconde. Ces changements pouvaient être provoqués par des oiseaux
isolés ou par de petits groupes localisés n'importe où dans la nuée, et se propager
sous la forme d'une onde quasi-simultanée dans toute la nuée. Potts testa plus tard
les bécasseaux en laboratoire pour voir à quelle vitesse ils répondraient à un
stimulus. Il trouva qu'en moyenne, il fallait 38 millièmes de seconde à un oiseau pour
déclencher une réaction de sursaut face à un éclair de lumière. Cela signifie qu'ils ne
pouvaient pas se baser sur des indications visuelles de la part de leurs voisins pour
changer d’orientation en vol beaucoup plus rapidement que le temps de réaction
prouvé expérimentalement. Potts conclut néanmoins que les oiseaux individuels
réagissaient bien visuellement, non pas à leurs voisins, mais à ce qu'il qualifia d’onde
directrice traversant toute la nuée. Pour Potts, "ces vitesses de propagation semblent
se produire à peu près de la même manière que dans une chorégraphie humaine :
les individus observent l'onde directrice qui s'approche et synchronisent leur propre
exécution pour coïncider avec son arrivée". C’est peu probable, d’après Sheldrake.
Les participants à une chorégraphie voient ce qui se passe devant ou à côté d'eux,
mais pas ce qui se passe derrière eux. Pour que le modèle de la chorégraphie
fonctionne au sein d'une nuée, il faudrait que les oiseaux fassent preuve d'une
attention visuelle quasiment constante, à 360 degrés, ce qui n'est pas le cas.
Comment pourraient-ils réagir quasiment instantanément aux vagues qui
s'approchent d'eux par l'arrière ? Il leur faudrait des yeux à l'arrière de la tête. Or
aucun oiseau, dit Sheldrake, ne possède une vision à 360 degrés, qu'ils aient leurs
yeux à l'avant de la tête, comme les hiboux, ou sur le côté, comme les oies, les
canards, les bécasseaux variables et les étourneaux.
Que pourrait-il se passer d'autre ? "Depuis des décennies, des naturalistes spéculent
sur le fait que les changements de direction dans les nuées d'oiseaux se produisent
si rapidement qu'ils semblent dépendre d'une pensée collective ou de la télépathie",
explique Sheldrake. "Ma propre hypothèse, c’est que les nuées d'oiseaux sont
effectivement organisées de manière télépathique via des champs, les champs
morphiques".
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Sheldrake examine la nature des champs morphiques dans ses livres
novateurs,
Une nouvelle science de la vie, La mémoire de l'univers
et
Le septième
sens.
Selon son hypothèse, les champs morphiques constituent de vastes champs
d'influence qui modèlent le comportement et la pensée. Ils opèrent de manière non
locale, indépendamment de l'espace ou du temps. Ils se sont formés au cours de la
longue évolution et de la sélection naturelle. Les champs morphiques n'excluent pas
l'importance de la vision ou de tout autre sens physique dans les nuées d'oiseaux ou
dans le comportement de groupe de toute autre créature ; c'est simplement que la
vision seule, ou que tout autre sens physique, ne peut pas expliquer la coordination
des mouvements du groupe.
On a aussi développé des modèles informatiques bidimensionnels qui ressemblent à
des
boids
pour expliquer les mouvements coordonnés des bancs de poissons qui, de
loin, ressemblent à un seul et même organisme. Leur comportement le plus
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