des nations entières et des individus isolés qui sont affectés par les conditions de la
mentalité. L’Inde et sa pauvreté et ses vaches sacrées deviennent un exemple classique
d’une attitude de non-choix/non-responsabilité.
J : Il y a certainement des choix qui sont faits et des décisions responsables qui sont prises.
Ceci n’est pas non plus un problème. La question de savoir s'il y a une entité présente qui fait
le choix ou qui est responsable est une autre paire de manches. Nous pensons ‘’je fais ceci’’
et c’est là que le problème se pose. Il n'y a aucun problème par rapport aux décisions, aux
responsabilités, aux pensées, aux affaires des nations, etc. Il n’y a qu’une seule pierre
d’achoppement dans le tableau : une croyance erronée en ce que nous sommes ou une
mauvaise identification de notre nature réelle avec quelque chose qu’elle n’est pas. Là est le
problème et la résolution de ce problème libère tout – tout en laissant tout intact et
continuant comme auparavant. Cela revient à un changement de perspective, pas à un
changement particulier dans ce qui se passe. Je vous garantis que les choix, les actions et
tout le reste peuvent continuer et qu’ils continueront, mais il est inutile que la souffrance
continue.
Q : Pour l’instant, évitons la dualité de l’acteur et de l’acte. Indépendamment du corps-
mental, il y a un sentiment de choix et de responsabilité, qu’il soit phénoménal ou subtil,
mais même ainsi, on pourrait soutenir qu’un choix s’opère.
J : Oui et il n’y a aucun problème avec cela. Ce n’est que si nous ramenons tout cela à un
centre personnel avec ses croyances, ses convictions et ses préférences que les problèmes
commencent.
Q : Il y a quelque chose qui a un effet et cet effet est produit par les conditions de l’esprit.
J : Tout cela est vrai.
Q : Et si je crois qu’un manque de responsabilités entraîne de mauvais choix à cause d’un
état d’esprit passif ou d’un conditionnement des neurones ? Voulez-vous dire que je devrais
plutôt considérer qu'il n'y a ni cause, ni effet ? Tout cela arrive, c’est tout ? Que je le crois ou
non, cela arrivera ? C’est ce à quoi je ne puis arriver. C’est carrément effrayant !
J : Le problème, c’est que nous nous considérons comme une entité distinctive, à part de la
réalité plus profonde. C’est la méprise fondamentale. Tout part de là. Le sentiment d’être
l’auteur de l’action, la responsabilité, le conditionnement, la peur – tout cela part d’un
manque de clarté et dépend d’un manque de clarté en ce qui concerne qui nous sommes et
il n’y a aucune résolution de tout cela aussi longtemps que la question fondamentale n’est
pas abordée.
Qui dit que vous devez arriver à quelque chose ? Vous êtes la réalité ultime, mais vous ne le
voyez pas encore clairement. Etant la réalité qui est la paix éternelle et le contentement
même, qu’y a-t-il à faire – si ce n’est évacuer l’idée d’être quelque chose d’autre ? C’est
seulement la personne séparée imaginée qui a peur, parce qu’elle ne sait pas qui elle est et
parce que ses idées l’effrayent elle-même.