COMPLICATIONS SYSTEMIQUES DE LA MALADIE DE SJOGREN

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Revue
du
rhumatisme
monographies
89
(2022)
185–190
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www.sciencedirect.com
Les
complications
systémiques
de
la
maladie
de
Sjögren
(ou
syndrome
de
Sjögren
primitif)
The
systemic
manifestations
of
Sjögren
syndrome
Alice
Tison
,
Valérie
Devauchelle-Pensec
Service
de
rhumatologie,
centre
national
de
référence
des
maladies
auto-immunes
rares
(CERAINO),
université
de
Brest,
Inserm,
UMR1227,
CHU
Brest,
LabEx
IGO,
Brest,
France
i
n
f
o
a
r
t
i
c
l
e
Historique
de
l’article
:
Accepté
le
19
avril
2022
Disponible
sur
Internet
le
6
mai
2022
Mots
clés
:
Maladie
de
Sjögren
Score
ESSDAI
Lymphome
Manifestations
systémiques
r
é
s
u
m
é
La
maladie
de
Sjögren
(MS)
ou
syndrome
de
Sjögren
primitif
(SSp)
peut
s’accompagner
de
manifestations
systémiques.
Il
s’agit
des
atteintes
indépendantes
de
l’exocrinopathie,
qui
peuvent
être
très
sévères,
souvent
en
lien
avec
une
hyperactivation
lymphocytaire
B
ou
la
présence
d’une
cryoglobuline.
La
fré-
quence
des
atteintes
systémiques
est
diversement
évaluée
en
fonction
des
pays
d’origine,
de
la
durée
d’évolution
du
Sjögren
ou
des
méthodes
de
détection
utilisées,
mais
elles
concernent
globalement
20
à
70
%
des
patients.
On
peut
dichotomiser
les
atteintes
systémiques
en
2
types
:
celles
entraînant
un
risque
majeur
pour
le
patient,
ou
au
pronostic
fonctionnel
défavorable,
que
sont
les
lymphomes,
les
vascularites
cryoglobulinémiques,
les
atteintes
du
système
nerveux
central,
les
ganglionopathies
et
les
glomérulo-
néphrites
prolifératives,
et
celles
considérées
comme
d’évolution
moins
sévère.
Cependant
la
mortalité
globale
est
identique
à
la
population
générale.
Les
manifestations
systémiques
les
plus
fréquentes
et
mesurables
ont
été
regroupées
au
sein
d’un
score
consensuel
international
:
l’EULAR
Sjögren’s
Syndrome
Disease
Activity
Index
(ESSDAI),
utilisé
dans
les
essais
cliniques,
et
récemment
incorporées
dans
l’index
STAR
(Sjogren’s
Tool
for
Assessing
Response).
©
2022
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e
par
Elsevier
Masson
SAS
au
nom
de
Soci ´
et ´
e
Franc¸
aise
de
Rhumatologie.
Keywords:
Sjögren
ESSDAI
Lymphoma
Systemic
manifestations
a
b
s
t
r
a
c
t
Primary
Sjögren
syndrome
(pSS)
is
a
progressive
autoimmune
disease
characterized
by
sicca
and
systemic
manifestations
that
are
frequent
and
potentially
severe,
especially
when
related
to
B
cell
activity
or
the
presence
of
cryoglobulinemia,
but
the
pathological
role
of
the
anti-SSA
antibodies
has
never
been
demons-
trated.
The
frequency
of
the
systemic
manifestations
in
pSS
is
differentially
evaluated
related
to
disease
duration
or
the
methods
used
to
detect
them,
but
they
are
supposed
to
concern
20
to
70%
of
the
patients.
The
systemic
manifestations
can
be
artificially
divided
in
two
types:
the
life-threatening
manifestations
(lymphoma,
vasculitis
with
cryoglobulinemia,
central
nervous
system
involvement,
ganglioneurono-
pathy
and
membranoproliferative
glomerulonephritis)
and
the
others
manifestations.
However,
the
mortality
rate
in
pSS
is
similar
to
the
general
population.
The
more
frequent
and
easy
to
evaluate
sys-
temic
manifestations
have
been
gathered
in
the
ESSDAI
score
(EULAR
Sjogren’s
Syndrome
Disease
Activity
Index),
an
international
consensual
score
used
in
clinical
trials
and
recently
incorporated
in
the
STAR
index
(Sjogren’s
Tool
for
Assessing
Response).
©
2022
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Masson
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on
behalf
of
Soci ´
et ´
e
Franc¸
aise
de
Rhumatologie.
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(V.
Devauchelle-Pensec).
1.
Introduction
La
maladie
de
Sjögren
(MS)
ou
syndrome
de
Sjögren
pri-
mitif
(SSp)
peut
s’accompagner
de
manifestations
systémiques.
Il
s’agit
des
atteintes
indépendantes
de
l’exocrinopathie,
qui
peuvent
être
très
sévères,
souvent
en
lien
avec
une
hyperactivation
https://doi.org/10.1016/j.monrhu.2022.04.001
1878-6227/©
2022
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au
nom
de
Soci ´
et ´
e
Franc¸
aise
de
Rhumatologie.
© 2024 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 28/01/2024 par Mohamed Diomandé (309686). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
A.
Tison,
V.
Devauchelle-Pensec
Revue
du
rhumatisme
monographies
89
(2022)
185–190
Tableau
1
Facteurs
de
risque
de
lymphome.
Clinique
Hypertrophie
persistante
des
glandes
salivaires,
adénopathies,
purpura,
ESSDAI
élevé
Biologie
Facteur
rhumatoïde,
cryoglobulinémie,
lymphopénie,
C4
bas,
composant
monoclonal
Histologie
Centres
germinatifs
(CG)
ectopiques
au
sein
des
glandes
salivaires,
Focus
score
3
Recherche
Anomalies
du
gène
TNFAIP3/A20,
cytokine
FLT3-L
lymphocytaire
B
ou
la
présence
d’une
cryoglobuline.
Cependant
pour
la
majorité
d’entre
elles,
la
physiopathologie
est
non
élucidée
et
le
rôle
pathogène
des
auto-anticorps
anti-SSA
60
kDa
n’a
jamais
été
démontré
[1,2].
La
fréquence
des
atteintes
systémiques
est
diversement
éva-
luée
en
fonction
des
pays
d’origine,
de
la
durée
d’évolution
du
SSp,
ou
des
méthodes
de
détection
utilisées,
mais
globalement,
elles
concernent
20
à
70
%
des
patients
[3].
On
peut
dichotomiser
les
atteintes
systémiques
en
2
types
:
celles
entraînant
un
risque
majeur
pour
le
patient,
ou
au
pronostic
fonctionnel
défavorable,
et
celles
considérées
comme
d’évolution
moins
sévère.
Le
protocole
national
de
diagnostic
et
de
soins
(PNDS)
relatif
à
la
maladie
de
Sjögren
a
récemment
été
publié
sur
le
site
de
la
HAS,
et
détaille
les
différentes
thérapeutiques
utilisées
pour
la
prise
en
charge
des
manifestations
systé-
miques,
se
basant
sur
des
avis
d’experts,
puisqu’aucune
molécule
n’a
actuellement
l’AMM
dans
le
SSp
(https://www.has-sante.fr/
jcms/p
3328894/fr/maladie-ou-syndrome-de-sjogren).
Les
prises
en
charge
sont
discutées
au
sein
de
centres
experts,
avec
de
nom-
breux
essais
thérapeutiques
en
cours.
2.
Atteintes
sévères
mettant
en
jeu
le
pronostic
vital
Les
manifestations
mettant
en
jeu
le
pronostic
vital
sont
rares
dans
la
MS.
Il
s’agit
essentiellement
des
vascularites
cryoglobuli-
némiques
et
des
lymphomes,
même
si
potentiellement
toutes
les
atteintes
peuvent
être
sévères,
notamment
celles
du
système
ner-
veux
central
ou
les
ganglionopathies.
2.1.
Vascularites
cryoglobulinémiques
Elles
associent
des
manifestations
peu
sévères
(fatigue,
purpura
des
membres
inférieurs,
syndrome
de
Raynaud,
arthralgies)
à
des
formes
gravissimes
(atteinte
du
système
nerveux
central,
nécrose
cutanée,
glomérulonéphrite
membranoproliférative).
La
MS
est
actuellement
la
première
cause
de
vascularite
cryoglobulinémique
mixte.
Le
traitement
repose
sur
les
glucocorticoïdes
en
association
avec
le
rituximab,
qui
est
le
bDMARD
préférentiel
lorsqu’il
existe
une
cryoglobuline.
Dans
les
formes
les
plus
sévères,
notamment
en
cas
d’atteinte
rénale
avec
glomérulonéphrite
rapidement
progres-
sive,
les
échanges
plasmatiques
et
le
cyclophosphamide
peuvent
également
être
envisagés.
2.2.
Lymphomes
Il
s’agit
d’une
des
complications
les
plus
sévères
de
la
MS,
dont
le
diagnostic
peut
être
difficile.
Sa
fréquence
est
diversement
estimée
en
fonction
des
origines
ethniques
et
des
méthodes
de
détection,
mais
oscille
entre
5
et
10
%
des
patients
et
l’incidence
entre
4,9
et
9.
Les
facteurs
pronostiques
associés
au
développement
d’un
lymphome
sont
clinico-biologiques
(Tableau
1)
et
doivent
être
recherchés
à
chaque
consultation.
Ces
lymphomes
se
développent
essentiellement
dans
le
tissu
salivaire
glandulaire
mais
égale-
ment
dans
d’autres
tissus
muqueux
(organes
lymphoïdes,
glande
thyroïde,
estomac.
.
.)
[4,5].
Les
symptômes
sont
identiques
aux
Fig.
1.
Parotidomégalie
chez
une
patiente
atteinte
d’une
maladie
de
Sjögren.
MALT
hors
Sjögren
et
liés
à
la
prolifération
B
(hyperthermie
>
38 C,
un
amaigrissement
>
10
%,
une
parotidomégalie
récidivante,
des
polyadénopathies,
des
sueurs
nocturnes)
(Fig.
1)
et
doivent
faire
évoquer
le
diagnostic
qui
sera
confirmé
par
la
biopsie.
Dans
le
SSp,
la
forme
la
plus
représentée
est
le
lymphome
de
bas
grade
de
la
zone
marginale
du
tissu
muqueux,
aussi
appelé
lymphome
de
mucosae
associated
lymphoid
tissue
(MALT).
L’échographie
des
glandes
salivaires
peut
aider
à
suspecter
le
diagnostic
et
à
guider
la
biopsie
[6].
Le
TEP-scanner
est
également
utile
pour
détecter
les
foyers
disséminés
du
lymphome
[7].
Le
traitement
du
lym-
phome
de
MALT
est
encore
difficile
à
standardiser,
car
un
certain
nombre
de
tumeurs
restent
indolentes
avec
un
bon
pronostic
à
10
ans,
sous
réserve
d’une
surveillance
stricte
dite
«
armée
».
La
décision
de
traitement
est
indispensable
lorsqu’il
existe
des
signes
systémiques
(en
dehors
de
la
simple
parotidomégalie)
ou
une
dis-
sémination
de
l’atteinte
(plus
de
deux
sites),
et
repose
sur
une
radiothérapie
lorsque
l’atteinte
est
localement
sévère
[8],
sur
une
association
du
rituximab
avec
un
agent
alkylant
(chlorambucil
ou
bendamustine)
ou
un
analogue
des
purines
de
type
fludara-
bine.
En
cas
de
localisation
gastrique,
un
traitement
d’éradication
d’Helicobacter
pylori
doit
être
réalisé
si
le
germe
est
retrouvé.
La
décision
thérapeutique
est
dans
tous
les
cas
pluridisciplinaire,
en
concertation
avec
les
hématologues
et
des
centres
experts
du
SSp.
Les
lymphomes
de
haut
grade
de
type
B
diffus
à
grandes
cellules
(DLBCL)
sont
le
deuxième
type
histologique
le
plus
fréquent
avant
le
lymphome
plasmacytoïde.
Leur
traitement
repose
sur
les
stan-
dards
de
prise
en
charge
hématologique
et
les
recommandations
de
l’European
Society
for
Medical
Oncology
(ESMO)
[9].
3.
Autres
types
d’atteintes
systémiques
du
Sjögren
3.1.
Atteinte
cutanée
L’érythème
annulaire,
aussi
appelé
lupus
subaigu
cutané
(Fig.
2),
concerne
environ
10
%
des
patients
et
se
caractérise
par
un
éry-
thème
photosensible
à
bords
surélevés
et
à
centre
pâle
(lésions
annulaires
polycycliques).
Localisées
surtout
sur
la
face,
le
cou
et
les
membres
supérieurs,
ces
lésions
peuvent
laisser
des
séquelles
hypopigmentées.
Il
existe
une
entité
particulière
frontière
entre
le
lupus
et
le
SSp
associant
un
lupus
subaigu
cutané
et
des
anticorps
anti-SSA
60
kDa
ou
SSB
[10–12].
3.2.
Atteintes
vasculaires
Le
syndrome
de
Raynaud
fait
partie
de
ces
atteintes
mais
il
en
représente
une
forme
mineure.
C’est
la
plus
fréquente
des
mani-
festations
systémiques
du
SSp
dont
la
fréquence
est
estimée
à
60
%.
186
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A.
Tison,
V.
Devauchelle-Pensec
Revue
du
rhumatisme
monographies
89
(2022)
185–190
Fig.
2.
Lésions
d’érythème
annulaire
du
dos
chez
une
patiente
atteinte
d’une
mala-
die
de
Sjögren.
Quand
il
devient
invalidant,
il
nécessite
un
traitement
sympto-
matique
(protection
contre
le
froid,
inhibiteurs
calciques.
.
.).
Les
vascularites
ont
des
manifestations
multiples
plus
ou
moins
sévères
et
sont
décrites
dans
10
%
des
cas
de
SSp.
La
forme
la
plus
sévère
étant
la
vascularite
cryoglobulinémique
décrite
ci-dessus.
Le
pur-
pura
en
est
la
manifestation
la
plus
fréquente
[13].
Les
autres
manifestations
cutanées
sont
les
ulcères,
la
nécrose,
les
micros-
infarctus,
l’urticaire,
les
pétéchies,
les
infarctus
péri-unguéaux
et
les
nodules.
La
sévérité
et
le
traitement
dépendent
des
atteintes
vis-
cérales
associées,
qui
sont
de
plus
mauvais
pronostic.
Le
traitement
repose
sur
les
glucocorticoïdes
mais
l’azathioprine,
le
mycophéno-
late
mofetil
et
le
méthotrexate
peuvent
être
discutés.
3.3.
Atteinte
pulmonaire
Elle
touche
de
10
à
20
%
des
patients
avec
une
grande
hété-
rogénéité.
En
dehors
de
la
sécheresse
trachéobronchique
parfois
majeure,
il
existe
le
plus
souvent
une
atteinte
inflammatoire
des
bronches
(bronchiolite,
bronchectasies).
La
sévérité
de
l’atteinte
s’évalue
sur
la
dyspnée,
et
s’objective
grâce
au
scanner
pulmo-
naire
faible
dose
en
coupes
fines,
et
aux
tests
respiratoires
(VEMS,
CVF,
DLCO
et
test
de
marche
de
6
minutes)
révélant
un
syndrome
obstructif.
L’atteinte
du
parenchyme
pulmonaire
est
aussi
possible
et
diverse
et
peut
coexister
avec
l’atteinte
bronchique.
La
pneumopa-
thie
interstitielle
non
spécifique
(PINS)
est
la
plus
fréquente,
mais
existent
également
la
pneumopathie
organisée
(PO),
la
pneumo-
pathie
interstitielle
commune
(PIC),
la
pneumopathie
interstitielle
lymphoïde
(PIL),
le
lymphome
pulmonaire
de
type
MALT,
l’amylose,
et
exceptionnellement
la
fibro-élastose
pleuro-parenchymateuse.
Le
traitement
sera
adapté
à
l’évolutivité
de
l’atteinte
pulmonaire
évaluée
par
le
scanner
et
les
EFR
complètes.
La
corticothérapie
est
utile
dans
la
plupart
de
ces
formes,
exceptée
la
PIC,
et
elle
s’associe
à
un
traitement
immunosuppresseur
ou
à
un
anti-fibrosant
dans
la
pneumopathie
interstitielle
fibrosante
progressive
[14].
3.4.
Atteinte
rénale
Sa
fréquence
est
très
variable
(4–32
%).
On
distingue
l’atteinte
tubulaire,
la
plus
fréquente,
et
de
plus
rares
lésions
glomérulaires.
L’évolution
vers
une
insuffisance
rénale
terminale
est
possible
mais
rare
[15,16].
3.4.1.
Tubulopathie
Il
s’agit
d’une
tubulopathie
interstitielle
chronique
qui
atteint
plus
souvent
le
tubule
distal
que
proximal.
Histologiquement,
il
existe
une
infiltration
lymphocytaire
interstitielle
responsable
de
la
tubulopathie
aiguë
ou
chronique.
L’évolution
vers
une
insuf-
fisance
rénale
est
possible
mais
rare.
Elle
se
caractérise
par
une
acidose
hyperchlorémique
(avec
le
plus
souvent
une
filtration
glo-
mérulaire
normale),
un
défaut
de
réabsorption
des
bicarbonates
(acidose
tubulaire),
ou
plus
sévèrement
un
syndrome
de
Fanconi
(glycosurie,
phosphaturie,
amino-acidurie
généralisée
et
une
fuite
de
bicarbonate).
Elle
peut
se
compliquer
d’une
hypokaliémie,
pou-
vant
entraîner
cliniquement
une
sensation
de
faiblesse
musculaire,
ou
d’anomalies
du
métabolisme
phosphocalcique
par
baisse
de
la
réabsorption
tubulaire
du
phosphore
(hypercalciurie,
néphrocal-
cinose).
Les
symptômes
cliniques
sont
rares
;
l’acidose
tubulaire
distale
pouvant
entraîner
des
symptômes
généraux
peu
sévères
(douleurs
musculaires,
fatigue),
des,
perturbations
électrolytiques
et
une
augmentation
de
la
créatininémie
ou
une
protéinurie
modé-
rée
;
sauf
pour
les
formes
plus
sévères
du
syndrome
de
Fanconi
ou
l’hypokaliémie
parésiante.
La
néphrite
tubulo-interstitielle
est
dif-
ficile
à
diagnostiquer
car
souvent
asymptomatique,
et
les
patients
ayant
un
SSp
doivent
bénéficier
d’un
bilan
au
moins
initial
avec
un
dosage
de
la
kaliémie,
et
une
recherche
de
protéinurie,
bicarbonatu-
rie,
phosphaturie
et
glycosurie.
Une
surveillance
est
recommandée
mais
à
un
rythme
plus
espacé,
notamment
de
la
kaliémie,
protéinu-
rie
et
de
la
fonction
rénale
(tous
les
deux
ans).
La
biopsie
rénale
est
indiquée
si
l’acidose
n’est
pas
isolée,
et
s’accompagne
d’un
début
de
dégradation
de
la
fonction
rénale.
Dans
l’atteinte
interstitielle
peu
sévère,
une
supplémentation
potassique
au
long
cours
est
néces-
saire.
3.4.2.
Glomérulopathie
Plus
rarement,
le
SSp
peut
entraîner
des
lésions
glomérulaires
en
dehors
d’une
maladie
lupique
associée,
qui
sont
le
plus
sou-
vent
en
lien
avec
une
vascularite
cryoglobulinémique.
En
lien
avec
des
dépôts
de
complexes
immuns
circulants,
une
cryoglobuline,
ou
l’excrétion
d’un
composant
monoclonal,
elles
entraînent
une
insuffisance
rénale
et
une
protéinurie.
La
forme
typique
est
la
glo-
mérulonéphrite
membraneuse
proliférative.
Le
diagnostic
d’une
forme
sévère
nécessite
une
prise
en
charge
conjointe
avec
les
néphrologues
et
le
recours
à
des
immunosuppresseurs.
3.5.
Atteinte
musculaire
Elle
est
fréquemment
décrite
mais
rarement
retrouvée
dans
sa
forme
sévère.
Il
faut
alors
rechercher
une
autre
myosite
auto-
immune
associée
au
SSp.
Les
myalgies
sont
rapportées
par
35
à
50
%
des
patients
et
souvent
associées
à
des
troubles
du
sommeil
et
à
une
fatigue.
La
myosite
est
une
complication
très
rare
qui
entraîne
une
augmentation
des
CPK
et
doit
être
confirmée
par
biopsie,
mais
les
données
électromyographiques
ou
IRM
sont
aussi
très
informa-
tives.
Le
traitement
des
formes
sévères
repose
à
nouveau
sur
les
glucocorticoïdes
en
association,
selon
la
gravité,
à
d’autres
agents
immunosuppresseurs,
avec
en
première
ligne
le
méthotrexate.
187
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A.
Tison,
V.
Devauchelle-Pensec
Revue
du
rhumatisme
monographies
89
(2022)
185–190
3.6.
Atteinte
neurologique
3.6.1.
Système
nerveux
périphérique
Ces
atteintes
sont
multiples
avec
des
formes
bénignes
comme
la
névralgie
du
trijumeau
ou
les
neuropathies
des
petites
fibres,
et
des
formes
plus
sévères
comme
les
vascularites
cryoglobuliné-
miques
ou
les
ganglionopathies
[17].
Les
atteintes
périphériques
regroupent
les
neuropathies
sensitives
pures
(axonales
ou
des
petites
fibres),
les
neuropathies
axonales
sensitivomotrice
et
les
neuropathies
avec
atteinte
des
nerfs
crâniens
parmi
lesquelles
la
névralgie
du
trijumeau
isolée,
les
neuronopathies
sensitives
ataxiantes
et
les
polyradiculoneuropathies.
L’atteinte
motrice
peut
n’être
visible
qu’à
l’ENMG,
et
une
neuro-
pathie
sensitivomotrice
doit
faire
rechercher
une
vascularite
par
la
réalisation
d’une
biopsie
neuromusculaire.
La
vascularite
cryoglo-
bulinémique
se
manifeste
par
une
mononeuropathie
multiple
ou
des
polyneuropathies,
avec
atteinte
motrice
et
douloureuse,
distale
et
fréquemment
asymétrique.
Les
polyradiculonévrites
inflammatoires
démyélinisantes
chro-
niques
(PIDC)
sont
également
des
formes
très
sévères
nécessitant
une
prise
en
charge
conjointe
avec
les
neurologues.
3.6.2.
Neuronopathie
sensitive
ataxiante
Elle
se
manifeste
comme
un
trouble
de
la
sensibilité
avec
ataxie,
asymétrie,
et
une
atteinte
non-longueur
dépendante.
Cette
atteinte
autrefois
dénommée
ganglionopathie,
est
désormais
plus
com-
munément
appelée
neuronopathie.
Les
patients
avec
une
atteinte
proprioceptive
sévère
et
une
forme
pseudo-athétosique
au
niveau
des
doigts
et
des
pieds
peuvent
avoir
avec
une
évolution
fonction-
nelle
catastrophique
(Fig.
3).
Les
neuropathies
sensitivomotrices
avec
vascularite,
les
PIDC
et
certaines
formes
très
évolutives
de
ganglionopathies
nécessitent
une
corticothérapie
souvent
donnée
par
voie
orale,
et
dans
les
formes
sévères
des
bolus
de
500
mg
de
méthylprednisolone.
Des
immunosuppresseurs
peuvent
être
associés,
mais
en
l’absence
de
données
de
preuve
d’efficacité.
3.6.3.
Neuropathie
des
petites
fibres
Sa
physiopathologie
reste
mal
élucidée.
Elle
se
définit
comme
une
structure
anormale
des
petites
fibres
avec
une
dégénéres-
cence
distale
des
fibres
C
non
myélinisées
(fibres
de
très
faible
diamètre,
de
0,3
à
1,3
3,
véhiculant
la
douleur
et
régissant
le
sys-
tème
nerveux
autonome).
Le
diagnostic
repose
sur
des
symptômes
de
dysesthésies
mal
systématisées,
un
ENMG
normal,
et
la
quantifi-
cation
des
fibres
nerveuses
intra-épidermiques
à
la
biopsie
cutanée
des
zones
distales
(mains
et
pieds),
avec
une
raréfaction
de
la
den-
sité
en
petites
fibres,
marquées
par
la
protéine
PGP
9.5.
Des
tests
quantitatifs
peuvent
aussi
être
réalisés
(test
au
chaud
ou
au
froid).
Ces
symptômes
peuvent
être
retrouvés
dans
de
nombreuses
autres
pathologies
ou
parfois
chez
les
sujets
sains,
ce
qui
rend
son
inter-
prétation
difficile
dans
le
SSp.
3.6.4.
Syndrome
dysautonomique
C’est
une
manifestation
sévère
de
l’atteinte
des
petites
fibres
et
peut
provoquer
une
hypotension
orthostatique,
une
tachycar-
die
de
repos,
des
pupilles
d’Addie,
une
anhidrose,
des
troubles
gastro-intestinaux
(gastroparésie,
diarrhées),
une
impuissance,
et
des
troubles
vésicaux.
Le
diagnostic
est
également
clinique,
et
le
traitement
difficile,
basé
sur
des
médicaments
anticholinergique
utilisés
empiriquement.
3.6.5.
Manifestations
du
système
nerveux
central
Elles
sont
parfois
asymptomatiques
avec
la
découverte
fortuite
de
signaux
inflammatoires
à
l’IRM,
mais
il
existe
aussi
des
formes
sévères
mais
très
rares
(méningite,
méningo-encéphalite,
cérébel-
lite,
AVC,
myélite
transverse,
vascularite
cérébrale).
L’atteinte
du
cordon
spinal
peut
mimer
une
sclérose
latérale
amyotrophique
progressive,
une
myélopathie
progressive
ou
une
myélopathie
transverse.
L’atteinte
de
type
pseudo-sclérose
en
plaques
(SEP)
est
possible,
mais
avec
des
atypies
pour
une
SEP
classique,
avec
des
anomalies
de
la
substance
blanche
au
niveau
périventriculaire,
juxta-cortical,
sous-tentoriel
ou
médullaire.
Il
faut
toujours
dans
ce
cas
éliminer
un
diagnostic
de
SEP
primitive
associée
au
SSp
et
discuter
ces
diagnostics
en
réunion
pluridisciplinaire.
3.6.6.
Neuromyélite
optique
(NMO)
ou
maladie
de
Devic
La
neuromyélite
optique
(NMO)
ou
maladie
de
Devic,
ou
son
spectre
(neuromyelitis
optica
spectrum
disorders
[NMOSD])
est
une
maladie
inflammatoire
démyélinisante
du
système
nerveux
central
qui
touche
les
nerfs
optiques
et/ou
la
moelle
épinière,
et
se
carac-
térise
par
une
névrite
optique,
une
myélite,
et
parfois
une
atteinte
du
tronc
cérébral.
Elle
est
associée
à
la
présence
fréquente
d’un
auto-anticorps,
l’anti-aquaporine
4
(AQP4).
Les
anticorps
anti-MOG
dirigés
contre
la
«
Myelin
Oligodendrocyte
Glycoprotein
»
sont
égale-
ment
associés
à
la
NMO,
mais
avec
des
manifestations
cliniques
parfois
légèrement
différentes,
d’où
la
création
de
l’acronyme
MOGAD
(MOG
associated
diseases).
Il
s’agit
de
manifestations
rares,
parfois
décrites
dans
les
maladies
auto-immunes,
et
qui
n’ont
pas
encore
de
traitement
spécifique,
mais
des
essais
prometteurs
sont
en
cours.
3.7.
Atteintes
articulaires
Les
arthralgies
sont
fréquentes
dans
le
SSp
et
caractérisées
par
un
horaire
plutôt
inflammatoire,
mais
beaucoup
d’entre
elles
ont
un
horaire
mixte.
Trente
à
50
%
des
patients
se
plaignent
de
ce
type
de
manifestation.
Seuls
20
%
auront
de
réelles
arthrites,
qui
sont
plu-
tôt
périphériques,
atteignant
les
poignets
et
les
métacarpiennes,
non
destructrices.
La
présence
de
facteur
rhumatoïde
(en
l’absence
d’anticorps
anti-peptides
citrullinés
ou
d’une
authentique
polyar-
thrite
rhumatoïde),
n’augmente
pas
le
risque
de
faire
une
forme
articulaire
destructrice.
De
fac¸
on
plus
anecdotique
ont
été
décrites
des
rachialgies
axiales,
des
enthésites
ou
des
syndromes
rhizomé-
liques.
3.8.
Anomalies
biologiques
Les
cytopénies
sont
fréquentes
mais
le
plus
souvent
asympto-
matiques
au
cours
du
SSp.
La
lymphopénie
est
considérée
comme
un
signe
d’activité
et
ne
nécessite
pas
de
traitement
spécifique.
Les
neutropénies
isolées
sont
plus
rares,
auto-immunes
ou
parfois
liées
à
une
prolifération
à
larges
lymphocytes
granuleux
(LGL).
Un
traitement
n’est
nécessaire
qu’en
cas
d’infection
avec
une
neutro-
pénie
<
500/mm3,
ou
par
méthotrexate
en
cas
de
LGL.
Les
thrombo-
pénies
auto-immunes
entraînent
rarement
des
saignements,
mais
leur
existence
ou
des
taux
de
plaquettes
<
30
000/mm3justifient
d’un
traitement
par
corticothérapie,
IgIV
ou
rituximab.
Les
ané-
mies
auto-immunes
(hémolytiques)
sont
également
fréquentes
mais
très
modérées
(>
8
g/L).
Mal
tolérées,
leur
traitement
repose
alors
sur
la
corticothérapie,
les
IgIV
ou
le
rituximab.
3.9.
Atteintes
digestives
Les
atteintes
de
l’œsophage
de
type
dysphagie
sont
plutôt
en
lien
avec
la
sécheresse,
de
même
que
l’atteinte
gastrique
avec
dyspep-
sie,
mais
avec
pour
seule
anomalie
parfois
retrouvée,
un
aspect
de
gastrite
atrophique
modérée
et
rarement
des
lésions
interstitielles.
Il
n’a
jamais
été
décrit
d’atteinte
spécifique
du
grêle
ou
du
côlon
malgré
les
plaintes
rapportées
par
les
patients
de
type
colopathie,
intolérance
alimentaire
ou
troubles
du
transit.
Des
pancréatites
peuvent
survenir
plutôt
également
en
lien
avec
une
atteinte
atro-
phique
des
acini
(en
éliminant
un
diagnostic
de
syndrome
à
IgG4).
188
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A.
Tison,
V.
Devauchelle-Pensec
Revue
du
rhumatisme
monographies
89
(2022)
185–190
Fig.
3.
Complications
d’une
neuronopathie
sensitive
sévère
dans
le
cadre
d’une
maladie
de
Sjögren.
L’atteinte
hépatique
est
exceptionnelle.
Les
élévations
des
trans-
aminases
sont
rapportées
dans
moins
de
5
%
des
cas.
Il
existe
de
rares
cholangites
et
souvent
l’atteinte
hépatique
est
liée
à
une
mala-
die
auto-immune
associée
(hépatopathie
auto-immune,
cirrhose
biliaire
primitive).
3.10.
Perte
de
poids
et
fébricule
Considérés
dans
l’ESSDAI
comme
des
signes
généraux
d’atteinte
systémique,
se
décomposant
en
trois
items,
la
fièvre,
la
perte
de
poids
d’au
moins
5
%
ou
les
sueurs
nocturnes.
Il
s’agit
d’une
mani-
festation
qui
n’est
pas
en
lien
direct
avec
une
atteinte
ciblée
mais
qui
peut
s’expliquer
par
l’activité
systémique
du
SSp,
parfois
par
la
sévérité
de
l’atteinte
buccale
empêchant
l’alimentation,
ou
parfois
par
l’émergence
d’un
lymphome
ou
d’une
vascularite;
il
faut
bien
garder
à
l’esprit
que
ces
signes
nécessitent
la
réalisation
d’un
bilan
exhaustif
pour
ne
pas
méconnaître
de
telles
complications
de
la
MS.
Ils
peuvent
nécessiter
parfois
une
corticothérapie
de
courte
durée.
4.
Maladie
de
Sjögren
:
mortalité
et
comorbidités
Le
taux
de
mortalité
n’est
pas
augmenté
dans
la
MS,
en
dehors
des
atteintes
systémiques
sévères.
Il
a
par
contre
été
décrit
des
comorbidités
notamment
cardiovasculaires,
même
si
elles
sont
moins
sévères
que
dans
le
lupus.
Elles
nécessitent
donc
une
sur-
veillance
adaptée.
5.
Le
score
ESSDAI
et
le
score
STAR
Le
score
ESSDAI
comporte
12
domaines
spécifiques
d’organe
[18]
(général,
lymphadénopathies,
glandulaire,
articulaire,
cutané,
pneumologique,
rénal,
musculaire,
système
nerveux
périphérique
et
central,
hématologique
et
biologique),
avec
au
sein
de
ces
domaines,
une
classification
pondérée
selon
la
gravité
(0–3
:
absence,
modérée,
sévère,
très
sévère),
et
un
coefficient
multi-
plicateur
allant
de
1
à
4
pour
chacun
de
ces
domaines.
Ce
score
est
consensuel
mais
bien
sûr
non
exhaustif.
Il
est
cependant
utile
en
pratique
clinique
pour
évaluer
les
principales
atteintes
systémiques
d’un
malade
atteint
de
SSp.
En
pratique,
même
si
son
utilisation
peut
paraître
fastidieuse,
elle
sera
rapidement
maîtrisée
par
les
experts.
Des
sites
franc¸
ais
existent,
permettant
de
remplir
rapidement
des
versions
électroniques
de
l’ESSDAI,
parmi
lesquelles
l’application
«
rBackspaceRheumatools
»
déve-
loppée
par
les
médecins
du
CHU
de
Bichat–Claude-Bernard
(https://play.google.com/store/apps/details?id=jle.rheumatools).
Les
atteintes
de
l’ESSDAI
sont
également
un
mode
d’entrée
dans
les
critères
de
classification
de
la
maladie
de
Sjögren
[19].
Le
clin
ESSDAI
[20]
quant
à
lui,
est
composé
uniquement
des
domaines
cliniques
de
l’ESSDAI,
permettant
ainsi
son
utilisation
indépendamment
des
données
biologiques,
qui
pourraient
ne
pas
être
disponibles
au
moment
de
l’évaluation
du
patient.
Récemment,
un
outil
d’évaluation
thérapeutique
a
été
publié.
En
effet,
à
l’image
du
lupus,
la
maladie
de
Sjögren
présente
de
nombreuses
composantes
parfois
difficiles
à
évaluer
lors
d’un
essai
clinique.
Afin
d’homogénéiser
les
critères
de
réponse,
un
travail
international
a
été
mené,
basé
sur
les
résultats
des
différents
cri-
tères
considérés
dans
les
études
thérapeutiques
précédentes,
et
sur
des
discussions
entre
experts
[21,22].
Le
nouveau
score
appelé
Sjogren’s
Tool
for
Assessing
Response
(STAR)
[23]
combine
des
argu-
ments
biologiques,
l’évaluation
de
la
sécheresse,
et
des
critères
d’activité
systémique
qui
sont
des
items
de
l’ESSDAI.
Déclaration
de
liens
d’intérêts
Les
auteurs
déclarent
ne
pas
avoir
de
liens
d’intérêts.
Références
[1]
Mariette
X,
Criswell
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Primary
Sjogren’s
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N
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J
Med
2018;379:97.
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JO,
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2016;12:456–71.
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P,
Acar-Denizli
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expression
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primary
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the
Big
Data
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G,
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an
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Br
J
Haematol
2015;168:317–27.
[5]
Nocturne
G,
Pontarini
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Bombardieri
M,
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Lymphomas
complicating
primary
Sjogren’s
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from
autoimmu-
nity
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Rheumatology
(Oxford)
2019;60(8):3513–21,
http://dx.doi.org/10.1093/rheumatology/kez052.
[6]
Devauchelle-Pensec
V,
Zabotti
A,
Carvajal-Alegria
G,
et
al.
Sali-
vary
gland
ultrasonography
in
primary
Sjogren’s
syndrome:
189
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COMPLICATIONS SYSTEMIQUES DE LA MALADIE DE SJOGREN

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