-union douanière : idem, + tarif extérieur commun vis-à-vis des autres pays ; ex : Zollverein, MERCOSUR (Argentine, Paraguay, Uruguay,
Brésil, 1995)
-marché commun : zone de libre circulation des B&S, mais aussi des capitaux et des hommes, avec unification des marchés, y compris
ceux de facteurs de production ; ex : « marché unique européen », 1993, suite à l’acte unique européen de 1986
-union économique : idem, + mise en place de politiques économiques communes, comme PAC, politique agricole commune ; ex : Europe
après traité de Maastricht
-union économique et monétaire : abandon de la souveraineté des pays au profit d’une monnaie unique et de politiques éco
supranationales ; ex : Europe. Le degré de plus serait des politiques communes sur le plan social et fiscal, comme entre les états
d’Allemagne ou les US.
C- Multiplication et approfondissement des ACR depuis les années 1990 11 ACR en 1977, 38 en 1994, 548 en 2021.
1/ La hausse du nombre d’accords régionaux
Commence avec les US, qui, quoique réticents, signent accords avec Israël (1985) et Canada (1989). Puis Europe, avec Maastricht en 1992,
marché commun du Sud (MERCOSUR), 1991, Accord de libre-échange nord-américain, (ALENA, 1994, entre US, Canada et Mexique),
ASEAN relancé en 1991. Se développent aussi des accords ne tenant pas compte d’une proximité géographique, comme UE avec Afrique
du Sud (2000), Colombie et Pérou (2013), Canada (CETA, 2014), Vietnam (2020). Dans les années 1970, ACR couvrent un quart du
commerce mondial, 40% au début des années 1990 avec ALENA et MERCOSUR, 50% aujourd'hui, d’après CEPII, 2018.
2/ Le « nouveau régionalisme »Les accords n’ont pas qu’augmenté, ils ont changé de nature.
-Des accords de libre-échange à intégration profonde : Vague d’accords récente différente, expression popularisée par Ethier, « The New
Regionalism », 1998, Eichinard et Guilhot, « le « nouveau régionalisme » : de quoi parle-t-on ? », 2007. Champs de ces accords s’élargit,
vers services, propriété intellectuelle, obstacles techniques au commerce (OTC), donc semble approfondir les combats du multilatéralisme
sans vraiment les contredire, mais en contourne les blocages, donc substitue le bilatéralisme au multilatéralisme (surnommé OMC+). Ou
bien ces accords sont sur des domaines extérieurs à ceux de l’OMC, droit du travail, normes sociales, environnementales, fiscales,
corruption, visas et asile, etc. (surnommés OMC-X, ou accords de nouvelle génération). Ex : CETA, 2017, entre Canada et UE, diminue
certes des droits de douane, mais reconnait aussi 145 appellations européennes protégées au Canada, et ouvre les marchés publics
canadiens aux entreprises européennes. Robert Lawrence, Regionalism, Multilateralism and Deeper Integration, 1996, distingue accords à
intégration superficielle (shallow integration), seulement sur la destruction des barrières à l’échange, et ceux à intégration profonde (deep
integration), qui mettent également en place des institutions communes.
-Des « méga-accords » régionaux : Depuis 2010, grdes négociations transcontinentales font des ACR non plus des traités « naturels » mais
des accords impliquant une grde part de l’éco mondiale, comme CETA, ASEAN+6, etc. Traité transpacifique, Comprehensive and
Progressive TransPacific Partnership (CPTPP) représente 16% du PIB mondiale, et en faisait 40 avant le départ des US, et tente
d’harmoniser les durées de brevets des médicaments, le commerce électronique, les services financiers, ou encore le respect du droit du
travail de l’OIT ou des normes environnementales. Le TAFTA, Trans-Atlantic Free Trade Area, lancé en 2013 par US et UE, voulait
réduire les « barrières réglementaires », différences de normes, comme la couleur des phares arrière d’une voiture par ex, mais trop de
désaccords donc enlisement, comme autour des normes de refus de l’UE quant aux OGM. UE fait beaucoup d’accords de « nouvelle
génération », JEFTA, zone de libre échange avec le Japon, et facilitation de création de politiques communes face au changement
climatique, à l’énergie ou la cybersécurité, le CETA avec le Canada contre les barrières non tarifaires. Ces accords se heurtent souvent à
l’avis populaire car les barrières détruites ne sont pas que du protectionnisme mais aussi de la protection des consommateurs, et peu de
barrières facilite la délocalisation des activités polluantes qui se multiplient donc facilement.
3/ Explications du développement des ACR -Des facteurs géopolitiques : Motifs politiques jouent leur rôle : US ou Allemagne avec
Zollverein, accords sont préalables d’une unité nationale, idem Europe, ou relation entre GB et France et leurs anciennes colonies. 1967,
ASEAN veut unifier politiquement l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, Singapour et les Philippines face au bloc communiste.
-Des facteurs économiques : Mais régionalisme est surtout pour causes économiques. Les théories traditionnelles étudient les intégrations
superficielles, causée par une quête de baisse douanière. Baldwin, « A Domino Theory of Regionalism », 1993, un ACR entre deux pays
fait perdre du pouvoir de marché aux autres pays, qui doivent donc en rejoindre d’autres : effet domino, cf Cobden-Chevalier 1860, et les
autres traités qui le suivirent. Idem pour l’élargissement de l’UE. Enlisement des accords multilatéraux à Doha en 2001 explique aussi
multiplication des ACR, car recours croissant à la DIPP nécessite des harmonisations entre les pays concernés, quel qu’en soit le moyen.
D-Les effets du régionalismeSouvent critiqué par les économistes, comme discriminant. Aujourd'hui, pt de vue plus nuancé.
1/L’union douanière augmente-t-elle le bien-être ?