Journal Identification = ABC Article Identification = 0881 Date: September 30, 2013 Time: 12:45 pm
616 Ann Biol Clin, vol. 71, n◦5, septembre-octobre 2013
Qualité-Accréditation
Une notification du Cofrac datant du mois d’avril 2013
stipule que le laboratoire de biologie médicale (LBM)
de l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy satis-
fait désormais, pour l’option B, aux exigences de l’arrêté
du 17 octobre 2012 définissant les conditions justifica-
tives de l’entrée effective d’un LBM dans une démarche
d’accréditation.
Au cours du mois de février 2013, sans attendre la notifi-
cation du Cofrac, la direction du laboratoire a fait auditer
l’ensemble des activités du LBM, afin de se préparer à la
visite sur site du Cofrac dans le cadre de l’accréditation
initiale, celle-ci étant envisagée pour la fin de l’année 2013.
Souhaitant se mettre dans les conditions d’un audit externe,
la direction du laboratoire a mandaté, en accord avec la
direction de l’hôpital et l’inspection du service de santé
des armées (ISSA), deux auditeurs du service de santé des
armées, un biologiste (auditeur technique) et un ingénieur
d’étude et de fabrication qualiticien (auditeur qualité). Ces
deux auditeurs n’ayant aucun lien avec les secteurs du LBM,
étaient parfaitement indépendants des activités auditées,
comme l’exige la norme NF EN ISO 15189 [1]. L’audit de
conformité a été conduit par rapport à trois des principaux
référentiels en vigueur au LBM, à savoir : le guide de bonne
exécution des analyses de biologie médicale (GBEA) [2],
la norme NF EN ISO 15189, et le document de référence
COFRAC SH REF 02 [3].
L’audit s’est déroulé sur cinq jours ; le champ couvrait
l’ensemble du SMQ et des activités techniques du LBM, à
l’exception des analyses de biologie délocalisée et des acti-
vités d’hygiène hospitalière. En effet, ces deux domaines
accréditables ne relèvent pas de la norme NF EN ISO 15189,
mais respectivement des normes NF EN ISO 22870 [4] et
17025 [5].
Plusieurs non-conformités ont été relevées à cette occasion,
dont un écart critique correspondant à un défaut de forma-
lisation pour la planification, la réalisation et l’exploitation
des audits internes réalisés par le LBM.
Forts de ce constat, nous avons décidé de procéder à une
analyse précise des risques et des causes profondes, afin
de définir les actions correctives nécessaires à la maîtrise
optimale des audits internes.
État des lieux
Présentation du LBM
Le LBM est une structure « monosite », composée d’un
service de biologie et d’un service de biochimie, toxicologie
et pharmacologie cliniques. Ces deux services sont intégrés
au sein d’une fédération des laboratoires (FL) « monobloc »
qui compte également un service d’anatomocytopathologie.
Le service de biologie comprend cinq unités fonctionnelles
(UF) techniques : l’UF2 Bactériologie - Hygiène, l’UF3
Hématologie - Hémostase - Cytométrie de flux, l’UF4
Mycobactéries, l’UF5 Sérologie, et l’UF6 Biologie molé-
culaire.
Le service de biochimie, toxicologie et pharmacologie cli-
niques rassemble quatre UF techniques : l’UF7 Biochimie,
l’UF8 Électrophorèses - Immunofixations - Isoélectro-
focalisations, l’UF9 Pharmaco-toxicologie, et l’UF 10
Sous-traitances (envois).
Pour maîtriser au mieux les risques liés à ces activités, le
LBM a organisé son SMQ autour de vingt et un processus
(figure 1).
Huit processus de réalisation (PRB1 à PRHY) structurent
les activités de production ; elles sont elles-mêmes super-
visées par cinq processus de pilotage (PP1 à PP5), et sont
soutenues par huit processus support (PS1 à PS8).
Chaque processus est défini dans un document réfé-
rencé (procédure ou dossier processus) décrivant les
sous-processus éventuels, les étapes clés, les acteurs, les
objectifs, les ressources, et les moyens mis en place pour
assurer la maîtrise des risques associés aux différentes
étapes du processus. L’audit interne, rattaché au processus
de pilotage PP5 « Amélioration continue de la qualité »,
constitue l’un de ces moyens de maîtrise.
Problématique
En confrontant les pratiques du LBM aux exigences du
paragraphe 4.14.5 de la norme ISO NF EN 15189 [1],
plusieurs écarts peuvent être relevés :
- l’effectif en personnels compétents en audits et habili-
tés à les réaliser, est insuffisant pour évaluer l’ensemble
des activités du SMQ dans de bonnes conditions. Deux des
trois auditeurs référents sont impliqués dans la majorité des
activités du SMQ ; de par leurs fonctions respectives de res-
ponsable qualité (RQ) et de cadre de santé, l’indépendance
de ces deux personnels vis-à-vis des activités auditées ne
peut être garantie en tout temps et en tout lieu. La criticité
de cette non-conformité doit néanmoins être relativisée, car
tous les audits internes sont toujours réalisés par deux audi-
teurs, l’un d’eux se portant garant de l’impartialité de celui
qui est le plus impliqué dans l’activité ou le secteur audité ;
- l’exigence établissant que toutes les activités soient éva-
luées au cours d’un cycle d’audits et la recommandation
que ce cycle soit accompli au cours d’une année, ne sont pas
systématiquement respectées par le LBM. Jusqu’en 2009,
les évaluations étaient essentiellement basées sur des audits
ponctuels ou « audits problèmes », ciblés sur des thèmes
particuliers ou des problèmes récurrents. À partir de 2009,
avec l’entrée progressive du LBM dans la démarche pro-
cessus, ces « audits problèmes » ont été complétés par des
audits de processus. Ces derniers font l’objet d’une pro-