Commentaire de texte N°1

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Chiara HERIMANANA
2°2
Commentaire de texte:
“Je n’ay plus que les os…” est un poème rédigé par Pierre de Ronsard
en 1585. Le texte a été publié un an après son décès ,en 1586, par Gabriel
Buon dans le recueil “Les derniers vers de Pierre Ronsard”. Ronsard est
un poète appartenant au groupe de la Pléiade, il a donc été entouré de
grands artistes comme Jean Dorat qu’il fréquente au collège Coqueret.
D’autre part, le poète est notamment humaniste. Comme tout humaniste, il
prône un retour aux textes antiques et sacrés et s’affirme en montrant qu’il
possède un lien direct avec Dieu. Dans ce texte nous pouvons retrouver un
thème: la mort, la propre mort de l’auteur. Le texte appartient à un registre
fort pathétique, lyrique,philosophique, sociologique et polémique car la
conception de la mort de Ronsard est la source de nombreuses guerres.
Mais “Je n’ay plus que les os” possède tout de même aussi un ancrage
historique indéniable. Ce poème, se présentant sous la forme du sonnet de
Marot est peu commun et avec beaucoup d’attention nous pouvons voir
que le poète cache une grande subtilité et un grand travail à travers cet
écrit. Nous montrerons dans ce commentaire en quoi le poème est
caractéristique de la Pléiade. Puis nous argumenterons sur la question: En
quoi la poésie est une éthique qui permet l’élévation spirituelle?
Pour commencer les caractéristique de la Pléiade sont mises en relief par
la langue utilisée, les champs lexicaux employés, la métrique du poème
mais aussi par la structure syntaxique de certains mots. Dans un premier
temps le poète a écrit ce poème en français ,comme tous les auteurs de la
Pléiade, une cinquantaine d’années après l’officialisation de la langue qui
a eu lieu en 1536. L’utilisation de cette langue a été faite dans le but de
l’enrichir et d’en faire une langue poétique. On remarque ce travail
d’enrichissement de la langue par l’utilisation de nombreux procédés:
L’artiste crée de nouveaux mots français comme le mot “dépoulpé” au
vers deux, le néologisme est alors utilisé. Par ailleurs l’auteur fait de
nombreux emprunts appartenant à plusieurs lexiques différents, par
exemple le mot “étoupé” (vers sept) appartient au lexique de la marine.
Ronsard n'hésite également pas dans ce poème, à mélanger les registres
savants au registres de la vie quotidienne nous pouvons le constater au
vers dix: “Un œil triste et mouillé”, dans cet extrait (qui est une
synecdoque) nous pouvons voir qu’il n’y a aucun obstacle et aucune
sévère difficulté de compréhension. Mais, en revanche certaines références
utilisées sont beaucoup plus complexes, exemplairement l’extrait: “Que le
trait de la mort sans pardon a frappé”(vers trois). Cette synecdoque est
difficile à analyser car il n’est pas évident de dire avec certitude la
référence utilisée par l’écrivain, la compréhension de ce genre d’extrait
requiert un certain nombre de connaissances; Pour justifier les faits donnés
l’écrivain a lui-même expliqué que: “l’enrichissement de la langue est une
mission qu’ils (les auteurs de la Pléiade) se sont donné”. Ensuite dans ce
poème, le poète fait preuve d’une extrême créativité lors de l’écriture de ce
texte; il utilise le sonnet de Marot en le modernisant grâce à de
nombreuses techniques: Tout d’abord il choisit l’alexandrin plutôt que le
décasyllabe de Marot. Il a également modifié l’organisation des strophes:
nous pouvons retrouver dans son sommet trois quatrains et un distique
tandis que le sonnet de Marot est composé de deux quatrains et deux
tercets. Mais Pierre de Ronsard a tout de même respecté le schéma des
rimes donné par Marot en ajoutant une difficulté par l’alternance des rimes
féminines et masculines à chaque fin de vers.Donc non seulement Ronsard
ne se contente pas d’emprunter un modèle, mais il le revisite en faisant
preuve d’une grande créativité afin de faire ,encore une fois, de la langue
française une langue poétique à l’égale des autres langues ancienne.
Afin d’illustrer les idées donnés nous pouvons nous inspirer du cinquième
et du sixième vers du poème:
“Adieu plaisant soleil , mon oeil est étoupé,
Mon corps s’en va descendre où tout se désassemble.”
Enfin à la fin de sa vie, Ronsard fait preuve d’un extrême raffinement.
Nous pouvons lire le récit de manière verticale mais aussi horizontalement,
ce qui fait de ce texte un récit prosodique. Le poète est aussi capable à
l’aide des moyens propres de la poésie de produire du sens de manière très
particulière, nous en avons un très bon exemple au vers 2: “Décharné,
dénervé, démusclé, dépulpé” cette succession de mot dont le préfixe est
“dé” est très originale et les mots qui sont utilisés ont tous un sens
négatif, cet exemple témoigne du génie de l’écrivain. Le membre de la
Pléiade n’hésite particulièrement pas à faire des jeux de mots et de son afin
de s’exprimer.
Donc grâce à l'extrême créativité de Ronsard accompagné de son grand
raffinement et l’utilisation de la langue française dans le but de l’enrichir,
ce poème présente bien des caractéristiques de la Pléiade mais elle
exprime notamment une représentation de l’Humanisme;
Tout d'abord l’auteur expose une conception de la mort Humaniste: il
met en évidence la conception de sa mort douloureuse et angoissante. Par
ailleurs, il montre la séparation du corps et de l'âme. Suivie d’une
élévation spirituelle vers le Paradis. Secondement Ronsard montre dans
son texte qu’il est souffrant et dans une situation angoissante. Son état est
critique, il est sur le point de mourir en perdant tout ce qui lui est vital petit
à petit, comme il l’est cité au deuxième vers: “Décharné, dénervé,
démusclé, dépulpé” et et au premier vers: “un squelette je semble”. Cette
expression de la souffrance et de la douleur est caractéristique de la vision
de la vie chrétienne. Malgré son état, Ronsard rejette les médecins et la
médecine antique comme il l’est écrit dans les vers cinq et six: "Apollon et
son fils deux grand maîtres ensemble,
Ne me sauraient guérir, leur métier m’a trompé,”
D’autre part au fil du texte nous pouvons remarquer que la mort n'est
plus douloureuse, elle est “légère” et elle devient un euphémisme, car il y a
une idée du fait qu’il se réveillera: “Je m’en vais le premier vous préparer
la place” (au vers quatorze). La cérémonie d’Adieu est un grand moment
de séparation avec ses amis qui sont venus le voir une dernière fois, il y a
une inversion: l’artiste ne parle plus de sa douleur, il parle de celle des
autres qui ressentent de la tristesse et de la peur. Ronsard montre donc de
l’empathie envers ses proches. C’est un moment de séparation entre son
corps et son âme, il ne le dit pas explicitement mais il semble être
convaincu par le fait que si le corps descend, l'âme remonte; nous pouvons
en témoigner au vers huit: “Mon corps s’en va descendre où tout se
désassemble.” En outre, Ronsard nous montre qu’il ira au Paradis, qu’il
ne nomme pas directement. Il nomme ce lieu “La Place” un mot qui rime
avec le mont “face” , nous pouvons supposer qu’il s’agit de la face du
Christ (ce sont des métaphores en absence). L’auteur finit par affirmer que
ses proches vont le rejoindre plus tard dans le lieu il part, c'est la raison
pour laquelle nous pouvons retrouver la rime avec “amis” et “endormis”
au vers douze et treize. Car malgré son départ pour le paradis le lien
affectif n’est pas rompu, la communauté se reforme au Paradis, il se donne
alors la mission de les accueillir au dernier vers :“Je m’en vais le premier
vous préparer la place”.
En conséquence le texte nous montre qu’il est humaniste grâce à la
vision d’une vie tout à fait chrétienne qui est mise en avant par une mort
douloureuse suivie d’une élévation spirituelle vers Jésus.
Pour conclure l'œuvre de Ronsard est caractéristique de la Pléiade par
son implication à enrichir la langue française pour en faire une langue
poétique. Mais elle en est notamment caractéristique de ce groupe par le
fait que l’auteur se munie d’une extrême créativité et d’un grand
raffinement. Par ailleurs le poème est aussi Humaniste, le poème se
manifeste par une vision de la mort liée au Christianisme qui est suivie
d’une mort douloureuse et morbide, d’une séparation entre le corps et
l'âme, et une élévation spirituelle vers le Paradis par l’accomplissement de
sa mission. Cette conception Humaniste est développée dans les quatres
derniers sommets de Ronsard dans lesquels il rend honneur à Homère, et il
affirme que son œuvre témoigne l’accomplissement de sa mission qui lui
permet de rejoindre le Christ. Le poète peut donc s’élever tandis que sa
dernière forme est spirituelle, il est évangéliser et à présent près du
Seigneur.
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