Analyse linéaire N°1

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Chiara HERIMANANA 2°2
Analyse linéaire N°1:
“Quand je vois l'alouette mouvoir…”, Bernard de
Ventadour, XIIème siècle
Le texte étudié, intitulé “Quand je vois l’alouette mouvoir…” est écrit par
Bernard de Ventadour au XIIème siècle. Il a été traduit en français par Paul
Fable dans “l'Anthologie des troubadours”, par les Editions Paradigme en
Orléans en 2010. Bernard de Ventadour est l’un des plus grands
troubadours du moyen-âge, ayant passé son enfance dans la seigneurie car
ses parents travaillaient pour le seigneur. L’artiste fut très vite le disciple de
Ebles II aussi appelé El cantador qui l'apprit l’art de la Poésie et de la
musique. La majorité de ses informations biographiques sont tirées de la
Vida, mais il reste une certaine incertitude sur la fiabilité des ces
révélations. Par ailleurs, d'après la Vida, Ventadour aurait prêté un amour
profond pour la duchesse Aliénor d’Aquitaine mais nous-ne pouvons ni
nier ni confirmer ces faits. Les thèmes de cette œuvre sont l’amour non
réciproque, le désespoir, la haine et la mort, le texte appartient au genre
poétique: c’est une chanson, un poème à forme fixe typique de la poésie
des troubadours. Il est aussi écrit sur un registre profondément pathétique
et historique, mais il aurait tout de même un intérêt sociologique et
philosophique. Il existe dans ce poème cinq grands mouvements.
Premièrement, de la première à la troisième strophe l’énonciateur nous
présente son désespoir dont l’origine est une femme en utilisant un incipt
printannier et le mythe de Narcisse afin de mettre en relief la
déculpabilisation. Ensuite à la quatrième strophe l’amour qu’il éprouvait
pour la femme “mère” de son désespoir, se transforme en la haine contre
toutes les femmes. Puis le troisième mouvement qui ne concerne que la
cinquième strophe, dans cette strophe l'énonciateur nous avoue qu’il est en
train de virer à la folie (dont il n’est pas responsable). Nous ne faisons
donc plus face au mythe de Narcisse mais à un trouble psychique nommé:
le trouble de la personnalité narcissique. De plus, entre la sixième et la
septième strophe, le locuteur parle de la mort, qu’il envisage. Enfin à la
huitième strophe nous pouvons retrouver une tornade qui est doublement
curieuse. Mais pourquoi pouvons-nous donc dire que ce texte est
caractéristique de la poésie des troubadours?
Le texte commence tout d’abord par une première strophe où nous
trouvons dès les premiers mots un incipit printanier (une présentation du
printemps mais de manière très nuancée). Cet incipit est annoncé grâce au
mot “alouette” et le fait qu’elle se meuve, les mots “joie” et “rayon” sont
liées le rayon nous montre le début du soleil tapant et donc du printemps
tandis que la joie désigne elle-même la joie dans la poésie des troubadours.
Cette désignation du printemps nous ramène constamment à un sentiment
d’euphorie liée à un mélange entre l’oubli de soi et un certain état de
conscience. A la suite de la strophe nous pouvons trouver de nombreuses
importantes utilisations de procédés comme la personnification de
l’alouette, dans l'œuvre l’alouette semble éprouver des émotions et sa
propre conscience; comme il est cité dans le texte: “elle s’oublie” et elle
possède de la douceur “qui lui parvient au coeur”. Plus tard dans cette
partie du texte, un bousculement se marque à partir de l'expression
“Hélas!”, elle marque une rupture entre la joie et le malheur qui est dûe
aux autres. Elle est notamment suivie d’un changement de pronom, nous
passons des sujets au singulier au sujet au pluriel “ceux” (elle marque les
personnes dont l’énonciateur envie). Mais les paroles de l’énonciateur sont
très étranges et contradictoires, car il est en train d'être émerveillé par une
chose qui lui est insupportable, nous comprenons alors que l’énonciateur
est victime d’émotions contradictoire mais notamment intense, car il utilise
une métaphore filée dans tout le ver 8 nous assistons à la métaphore entre
“le coeur” et les sentiments et à celle entre la fonte de son coeur et un
objet brûlé. La première strophe nous a notamment permis de de mettre en
évidence le registre lyrique grâce à l’expression de l’excès des sentiments
de l’énonciateur.
Puis nous sommes invités à la seconde strophe par un anaphore désignant
le désespoir (c’est en quelque sorte un lien entre la première strophe et la
seconde strophe grâce à la répétition de l’expression “Hélas!”, le mot
amour est nommé à l’interjection de “hélas”, l'énonciateur est en train de
nous exposer un fort manque d’amour. Dans ce texte l’amour est étrange,
elle semble être associée à un manque de connaissance, le registre de
l’amour change: Nous passons du registre sentimental au registre
intellectuel. Et à partir du vers 9 jusqu’au vers 12, toutes les phrases sont à
la forme négative, en faisant plus attention à ses vers nous remarquons
qu’ils abordent le même objet: l’amour. Un nouveau sujet arrive dans le
texte: “elle”. Au fil de la strophe nous remarquons que Bernard de
Ventadour a tout fait pour donner une position de victime au locuteur: il
semble avoir tout subi à cause de “elle”, la femme qui lui aurait brisé le
coeur. Le locuteur insinue sur le fait que la femme lui a tout pris, y compris
elle-meme. Il traite donc la femme comme si ellle était en sa posséssion
meme si ses propos sont tout à fait mysogine, il ne faut pas oublier que
nous sommes au XIIème ième siècle et le traitement et les droits des
femmes n’étaient pas du tout les memes par rapport à nos jours.
Ensuite dans la troisième strophe le personnage de Bernard de Ventadour,
semble réellement désespéré. Une polyptote est utilisée avec les mots:
miroir, mirer… Le miroir et le regard semblent être les thèmes principaux
de la strophe. Ensuite nous pouvons notamment trouver une synecdoque:
les miroirs représentent les yeux et donc ceux de la femme. Enfin la
strophe se termine par une hyperbole, l’énonciateur annonce que sa
souffrance est semblable à la mort (à cause de la pénibilité de cette
blessure amoureuse). Le texte semble avoir de moins en moins de sens et
l’artiste semble être en train de constamment se contredire. Nous sommes
probablement en train de participer à la perte d’esprit du locuteur. Mais
comme dans la seconde strophe, l’homme malheureux continue à
déculpabiliser ses propos mais cette fois en énonçant le malheureux mythe
de Narcisses.
De plus à la quatrième strophe marque une grande transformation: un
amour pour une femme se transforme en haine pour chaques femmes. Le
locuteur les hais, les jugent et les méprisent. En observant la construction
de la strophe nous pouvons voir la répétition du mot “je” dans presque tous
les vers, il y a donc un second anaphore dans le texte. La répétition
constante de ce pronom personnel peut nous faire penser que le locuteur
possède une forte obsession pour sa personne et qu’il souhaite beaucoup de
mal aux femmes qui lui sont innocentes. Le poète n’hésite pas à utiliser
une hyperbole sur les actions des femmes afin de donner la faute aux
femmes. Cette strophe nous laisse imaginer que le personnage du poème
possède un trouble psychique: particulièrement le narcissisme des petites
différences.
Par ailleurs dans la cinquième strophe tout semble le condamner, il est
réellement damné et , pris par le désespoir, affirme bien nos soupçons. Il
souffre bien d’un trouble psychique qu’il ne précise pas. Bien qu’il garde
une position de coupable, sa folie peut le mener vers la position de
l'innocent (car il n’a pas toute sa conscience et tout son esprit). Mais nous
passons tout de même d’un discours victimaire à un discours de
responsabilisation.
Mais encore, selon moi les strophes 6 et 7 sont en quelque sorte toutes les
deux liées car elles montrent le désespoir de l’homme qui décide de
disparaître. L’homme est dans une effroyable tristesse. Elle est si
douloureuse qu’il envisage la mort. Il décide de laisser derrière lui toutes
les choses qu’il a chérit.
Enfin le texte se termine par une tornade très peu ordinaire. Elle est très
mystérieuse, nous avons rarement une tornade sans lieu de rencontre. La
tornade donne simplement un Adieu à la personne qu’il a aimé puis
détesté.
En conclusion le poème “Quand je vois l’alouette mouvoir…” de Bernard
de Ventadour est caractéristique de la poésie des troubadours car nous
pouvons retrouver une tornade (qui termine le poème), un incipit
printanier, et la construction du poème est semblable à celle des autres
troubadours. Mais contrairement à Guilhem de Peitieus (le premier des
troubadours),dont l’amour qu’il conçoit est beaucoup plus large et
universel dans la chanson: “Puisque nous voyons de nouveau fleurir”. Le
thème du texte qui est l’amour n’a pas pris extinction avec l’extinction de
la poésie occitane, par exemple nous pouvons retrouver le même thème
dans le recueil poétique “Lait et Miel” par Rupi Kaur en 2014.
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