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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
DEPARTEMENT D’ECONOMIE
B.P : 1825
LUBUMBASHI
Travail pratique de Nature de l’Etat et Système Economique :
Entre l’Etat et la nation qui oriente l’autre ?
Présenté par : KASONGO MWINE KABONDO
Promotion : L1 ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT
Titulaire du cours : Dr MUMBA KAPANSA Jacques
Année académique 2022-2023
Entre l’Etat et la nation qui oriente l’autre ?
Dans ce présent travail pratique nous allons essayer premièrement de définir les concepts « Etat
et Nation » et ensuite expliquer le lien qui existe entre les deux bien que pour certains l’Etat
veut dire nation et vice versa, et c’est par là que nous montrerons comment l’Etat oriente la
nation.
L’État et la nation sont très souvent associés, au point que pour certains, toute nation a le droit
de disposer d'un État et tout État doit s'appuyer sur l'existence d'une Nation.
Selon le dictionnaire français, l’Etat est une nation organisée, administrée par un
Gouvernement. Concrètement, trois éléments permettent de caractériser l’existence de l’État :
un territoire, une population (une nation) et une puissance publique (organisation politique).
L’État a un territoire, délimité par des frontières. Ainsi, on peut définir le territoire comme étant
une partie de l'espace géographique qui relève de l’État, sur lequel vit une population et s’exerce
l’autorité publique.
Selon le dictionnaire français, la Nation est « une entité abstraite et collective regroupant les
hommes et les femmes qui, partageant une histoire et des valeurs communes, acceptent de lier
leur destin ». Il faut bien comprendre que la Nation n’est pas une réalité physique ou juridique
mais une construction idéologique et abstraite, ce qui explique la difficulté de lui donner une
définition pleinement satisfaisante.
Son étymologie est liée à la notion de naissance (nascere). Ainsi, à l'époque médiévale, l'idée
de nation renvoie ainsi à un groupe d'hommes à qui l'on attribue une origine commune (ex :
nations normande). Mais la conception moderne de la nation dépasse largement le cadre
ethnique ou tribal. Elle trouve plutôt sa source dans un ensemble complexe de liens qui fondent
le sentiment d'une appartenance commune. Elle est ainsi à la fois extérieure aux individus, en
même temps qu'elle est intériorisée et transmise d'une génération à l'autre. Pour s'imposer, elle
suppose également l'existence d'une volonté durable de vivre au sein d'un même ensemble.
Certaines données objectives permettent de définir une nation : le territoire, l'ethnie, la langue,
la religion, la culture, l'État. Mais l'idée de nation ne leur est pas réductible. Il existe ainsi des
nations plurilingues (ex : la Suisse) ou connaissant plusieurs religions (ex : l'Allemagne). Il y a
également des nations sans territoire propre ou d'autres encore qui sont partagées entre plusieurs
États. Aussi la nation apparaît-elle d'abord comme une construction politique, dont la fonction
est de garantir la cohésion sociale et de faire respecter l'autorité de l'État. Pour ces raisons, l'idée
de nation est elle-même liée à l'histoire de chaque pays.
L'idée de nation s'est parfois imposée à partir d'institutions étatiques préexistantes ou, au
contraire, a favorisé la construction d'États regroupant des populations précédemment
dispersées sur plusieurs territoires. Cette idée s'est développée dans certains pays en l'absence
d'un cadre étatique unitaire comme en Allemagne où l'existence d'une langue et d'une culture
communes a permis de concevoir la nation en l'absence de toute unité politique avant 1871. De
même, en Italie, le sentiment national a servi de ciment idéologique préalable à l'unification de
l'État.
Johann Gottfried von Herder (1744-1803) propose une définition de la nation fondée sur le sol
et une langue commune, et Johann Gottlieb Fichte (1762-1814), dans ses Discours à la nation
allemande (1807), insiste sur l'idée de peuple et l'importance de la langue, n’incluant pas ainsi
la notion que ce peuple accepte de vivre ensemble comme un aspect capital dans la définition
de la nation.
Lors d’une conférence à la Sorbonne du 11 mars 1882 sur le thème « Qu’est-ce qu’une nation
». La réponse de Renan est devenue un lieu commun. Pour la résumer, on utilise une métaphore
qu’il s’était pourtant excusé d’employer : « L’existence d’une nation est un plébiscite de tous
les jours. » Mais, en dépit de cette réserve, Renan défend ici une conception
indiscutablement élective de la nation, qu’on dit généralement propre à l’esprit des Lumières et
de la Révolution françaises, mais dont les racines remontent plus en amont de l’histoire de
France : la nation comme identité ouverte, constituée par des liens contractuels, qui se sont
réalisés historiquement dans une communauté de personnes unies par le désir de vivre ensemble
sous les mêmes lois, les mêmes mœurs et les mêmes institutions.
À cette conception élective, on a l’habitude d’opposer une conception ethnique de la nation,
issue du Romantisme allemand : la nation comme identité au contraire fermée, constituée par
des liens naturels, qui se sont réalisés dans une communauté de personnes unies par la même
langue, la même culture et la même religion.
La conception élective est souvent considérée comme plus spécifiquement moderne que la
conception ethnique de la nation. Cette dernière est certes plus proche de l’étymologie du terme
« nation », qui vient du latin natus, signifiant « formé par la naissance », « constitué par la
nature ». De même, le grec de la Septante et celui du Nouveau Testament rendent l’hébreu gôy,
désignant la nation en son acception païenne, par ethnos.
Contrairement à une idée reçue, la conception élective de la nation n’a donc pas le monopole
de la modernité. Au-delà des conceptions élective et ethnique, française et allemande, la nation
européenne moderne réside dans le « principe démocratique du gouvernement de soi par soi »,
qui n’exige rien de moins que l’identité de la nation et de l’État : la nation s’identifie à l’État à
partir du moment où ce dernier se fait l’instrument explicite et efficace de son
autodétermination. C’est pourquoi la nation, en tant que nation européenne moderne, est très
précisément l’« État nation ». S’il fallait tracer une ligne de démarcation, elle passerait donc
moins entre les deux définitions modernes de la nation qu’entre les pays qui accomplissent et
ceux qui n’accomplissent pas l’identité que présuppose toute logique moderne de nation, c’està-dire tout « État nation ».
Renan donne l’exemple de l’Alsace et la Lorraine, qui, perdues en 1870 par la France, sont
germaniques dans leur culture, mais françaises par « leur désir clairement exprimé de continuer
la vie commune ».
En conclusion nous pouvons donc affirmer que c’est l’Etat qui oriente la nation, L’État naît de
la volonté d’une nation d’être dotée d’une forme de pouvoir politique, incarné par la puissance
publique exerçant le pouvoir sur le territoire et la population. L’État est incarné par des
institutions gouvernementales et administratives appelées « pouvoirs publics » et est doté de la
capacité d’agir sur le plan juridique, par la population.
Bibliographie
1. Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation ?, Flammarion, 2011, p. 75. Le texte de Renan est
issu d’une conférence prononcée à la Sorbonne le 11 mars 1882
2. Tertullien, Apologétique, II, 1, traduction de Jean-Pierre Waltzing, Les Belles Lettres, 2003.
3. Conférence prononcée au Service pastoral d’études politiques, le 26 janvier 2016. Non
publiée.
4. P. Manent, « La France en état de choc : le besoin de fierté », The Conversation, 18 janvier
2016.
5. Pierre Manent, Les métamorphoses de la cité, Flammarion, 2010, p. 414.
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