I- DÉFINITION ET DÉLIMITATION DU SUJET
1.1- Définition du Sujet
L’étude d’impacte de l’exploitation illégale du bois d’œuvre sur la biodiversité
forestière dans la Valle du Ntem : cas de la commune de Ma’an, se rapporte à la question
relative aux différents effets que l’exploitation clandestine du bois d’œuvre peut engendrer sur
la biodiversité forestière, qu’ils soient négatifs ou positifs et les différentes dynamiques
observées dans cet espace, dans une période bien déterminée.
1.2- Délimitation du Sujet
1.2.1- Délimitation Thématique
Le travail ici se propose d’évaluer le degré des impacts que l’exploitation illégale du
bois d’œuvre peut avoir sur la biodiversité forestière. Lorsque la gestion et l’exploitation des
forêts ne se fait pas dans les règles et normes de gestion convenable, la biodiversité paye les
frais de cette illégalité et le résultat est le dysfonctionnement de l’environnement, la
dégradation du sol, de l’eau, de la biodiversité animale et des ressources forestières, qui sont
essentiels au maintien de l’écosystème et à la subsistance des populations locale.
1.2.2- Délimitation Spatio-Temporelle
La commune de Ma’an ayant servie de site d’étude, est localisée dans le département
de la Vallé du Ntem, région du Sud Cameroun. Son relief relativement plat et accidenté en
bordure de rivière. Elle s’étend sur une superficie de 2436km², pour une population d’environ
12448 habitants selon (BUCREP 2005) regroupée dans cinquantaine de chefferies
traditionnelles, ( Ma’an ville, Ma’an village). Le climat qui prévaut est de type équatorial à
influence guinéenne, à quatre saisons et une moyenne annuelle de précipitation qui variant
entre 1800 et 2000mm. Elle a pour frontière au Nord le département de la Mvilla, à l’Est la
commune d’Abam, à l’Ouest le département de l’Océan au Sud la République de Guinnée
Équatoriale et au Sud-Est la commune d’Olamzé. Dans cette commune s’étend le massif
forestier comportant cinq UFA ; 09020, 09021, 09022, 0902, 09024.
Figure I : carte de localisation de la zone d’étude
Pour ce qui est de la délimitation de l’étude dans le temps, le choix de la période allant
de 1992 à 2016 a été fait en raison du fait que, depuis le sommet de Rio de janeiro1992, le
Cameroun a élaboré une politique environnementale visant à préserver les écosystèmes et à
promouvoir un développement durable. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique,
l’État camerounais s’est doté d’un arsenal juridique et d’un nouvel environnement
institutionnel. Par ailleurs de nouveaux programmes se sont progressivement mis en place. Ici,
2016 marque les dix années après ; La Loi 96/12 du 5 août 1996 portant Loi-Cadre relative à
la gestion de l’environnement. Cette loi fixe le cadre juridique général de la gestion de
l’environnement et des ressources naturelles au Cameroun.
II- INTÉRÊT DE L’ÉTUDE
La présente étude sur le thème « impacte de l’exploitation illégale du bois d’œuvre sur
la biodiversité forestière dans la région du sud Cameroun : cas de l’arrondissement de
ma’an» revêt un triple intérêt :
2.1- Intérêt scientifique
Ce travail se propose de mettre un accent sur l’étude d’impact de l’exploitation illégale
du bois d’œuvre et la gestion de l'environnement particulièrement des forêts dans la commune
d’arrondissement de Ma’an, non seulement entre les acteurs concernés et les populations
riveraines mais avec le politiques. C’est un travail scientifique qui revêt un intérêt capital en
ce sens qu’il contribue à l’enrichissement des recherches faite sur les études d’impact.
Il nous permettra également de mettre en exergue le contenu des littératures existantes
sur la gestion de la biodiversité et l'environnement et plus spécifiquement des forêts au
Cameroun. A travers la bibliographie analytique, elle montre les limites des littératures
existantes sur la question, et nous permet d'apporter notre modeste contribution au progrès de
la science. Les résultats de ce travail et la démarche suivie pourront servir de point d'appui
aux recherches futures.
2.2- Intérêt pratique et personnel
Sur le plan pratique, cette étude s'inscrit dans les préoccupations mondiales majeures
de l'heure dans la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes forestiers. Sur le plan
personnel, l'intérêt porté à ce sujet est parti du souci de mettre à profit mes connaissances dans
un domaine de la biogéographie que j'intègre nouvellement. En plus au-delà de l'exercice que
constitue la rédaction d'un mémoire de fin d'étude, ce travail à été pour moi fondamental. Ce
travail comporte également une dimension collaborative prépondérante qui m'a permit de
constituer une base commune d'échange entre les différents acteurs dans le secteur forestier.
Les résultats de cette étude vont permettre de mettre sur pied des textes rigoureux, de
concevoir et développer des stratégies pour limiter l’exploitation illégale du bois d’œuvre
dans les concessions forestières au Cameroun.
2.3- Intérêt Académique
Sur le plan académique, cette étude s’inscrit dans le cadre de fin d’étude du cycle de
master. Le travail ici mené, va nous permettre d’une part, d’avoir une estimation sur la
quantité de bois coupé de manière illégale et d’autre part d’évaluer les différents impacts que
cette exploitation cause à la biodiversité forestière. Ce manuel contribuera à l’enrichissement
des bibliothèques et plus précisément dans le domaine de la biogéographie.
L’étude permettra également d’enrichir la littérature déjà existante sur les thématiques
relatives à la destruction de la biodiversité après les activités d’exploitations forestières
illégales. Ainsi elle permettra de développer des stratégies pour lutter contre l’exploitation
clandestine dans les concessions forestières pour le contexte précis du Cameroun.
III- PROBLÉMATIQUE ET QUESTION DE RECHERCHE
3.1- Problématique
Les dégâts de l’exploitation forestière sur l’environnement ne sont plus à démontrer.
Estève (1983) estime que lors de l’exploitation d’une forêt dense, les impacts directs sur le
massif forestier sont occasionnés à la fois par la mise en place des infrastructures et la
réalisation des opérations d’exploitation. La matérialisation des pistes de débardage nécessaire
au transport du bois des lieux de coupe vers les parcs à grumes semble provoquer les ts
plus importants sur la forêt (Durrieu de Madron et al. 1998). Ils affirment que L’élément le
plus préjudiciable des activités forestières est la construction d’un réseau routier qui
représente une déforestation sur 0,5 à 1,5 km/km2. L'exploitation illégale des forêts et le
commerce du bois abattu illégalement représente un phénomène très répandu aussi bien dans
un grand nombre de pays en développement qu'au Cameroun. Elle est répandue dans les
régions aussi bien tropicales que tempérées. Bien que l'étendue des activités forestières
illégale soit difficile à quantifier, leurs coûts ne peuvent être que considérables.
Le prélèvement illégal du bois met sérieusement en péril les ressources forestières de
la planète et fait courir de graves risques de caractère économique, environnemental et social.
En effet, la Gendarmerie royale du Canada estime que les vols de bois et les fraudes dans la
seule Colombie britannique représentent 200 à320 millions de dollars des États-Unis en pertes
annuelles (Weatherbe1998). Au Cambodge, la World Rain forest Movement and Forest
Monitor (1998) estime l’exploitation illégale à 90%. En Russie, au moins 20% du bois prélevé
(et peut-être jusqu’à 50% dans certaines parties de l’Extrême-Orient du pays) serait issu de
sources illégales (Newell et Lebedev 2000). Un rapport de Greenpeace (2001) estime qu’au
Brésil (Amazonie), 85% de bois est prélevé de manière illégale.
Les forêts camerounaises font partie du bloc forestier du Bassin du Congo. Cette forêt
abrite des milliers d'espèces de plantes et d'animaux et est l'un des derniers refuges au monde
pour les gorilles des plaines, les chimpanzés et les éléphants de forêt. Elle abrite également
des millions de personnes dépendantes de la forêt. Leur futur est menacé par les sociétés qui
pratiquent une exploitation forestière illégale et destructrice, en pénétrant de plus en plus
dans cette forêt fragile (FAO, 1997). Une observation indépendante des pratiques
frauduleuses estime cependant que la situation actuelle est préoccupante. « Environ 75% du
bois destiné au marché intérieur est produit par des opérateurs de tronçonneuses travaillant
sans titre-en d’autres mots, illégalement », estime une étude du Center for International
Forestry Research (Cifor) menée en 2011. Pour cette ONG, l’État camerounais ne tire aucun
profit de ce commerce pratiqué dans le maquis. Il faudra cependant sortir rapidement de cette
zone de crise.
La Banque Mondiale estime par exemple que l'exploitation forestière clandestine à elle
seule cause une perte annuelle supérieure à 10 milliards de dollars américain sur le marché
mondial (FAO, 2012). D’autres conséquences de l’exploitation forestière clandestine incluent
la dégradation de l’environnement et les effets socio-économiques tels que des énormes pertes
d’emplois, et moins de possibilités d’accéder aux produits forestiers non ligneux qui servent à
l’alimentation et procurent des revenus aux populations vivant à proximité de la forêt
(Contreras-Hermosilla2001). Il ajoute en disant que la disponibilité de bois illégalement
prélevé diminue également la rentabilité des stocks de bois récolté légalement et des
industries qui en dépendent. L'un des principaux moteurs de cette industrie corrompue,
destructrice et économiquement appauvrissant, est la demande de bois bon marché des pays
importateurs qui choisissent d'ignorer ce qui se passe dans la forêt et de poursuivre
tranquillement ce commerce (Greenpeace, 2005).Nous dirons également que, La disponibilité
de bois illégalement prélevé diminue également la rentabilité des stocks de bois récolté
légalement et des industries qui en dépendent.
C'est ainsi que l'État camerounais s'est aligné à l'initiative FLEGT issue du programme
d'action du G8 contre l'exploitation forestière illégale en 1998 visant à concrétiser
l'engagement international et à renforcer les capacités d'application des lois forestière,
particulièrement face à l'exploitation forestière illégale et au commerce des produits issus de
ces activités. C'est dans cette optique qu'en mai 2003, la Commission Européenne a élaboré
un Plan d'action FLEGT qui prévoit la mise sur pied d'accord de partenariat volontaire (APV).
La présente étude, porte sur l’étude d’impact que l’exploitation clandestine ou illégale du
bois d’œuvre et les produits forestier exerce sur la biodiversité forestière et le développement
socio-économique dans la localité de Ma’an, contribuant ainsi à la l'application des lois au
sein du cadre juridique et institutionnel existant et à promouvoir la bonne gouvernance pour la
conservation de la biodiversité forestière en pleine extinction, au stockage du carbone pour
améliorer les conditions climatiques et environnementales locales d’une part et mondiale
d’autre part, atténuer voire mettre fin à l'exploitation illégale des forêts, ceci pour un
développement durable qui se veut efficace. Cet état des choses nous conduit de ce fait à nous
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