HAX501X – Groupes et anneaux 1 CM11 09/11/2023 Clément Dupont Polygones réguliers Soit un entier n ∈ N∗ . On note Pn ⊂ R2 l’ensemble formé des n points xk = (cos(2πk/n), sin(2πk/n)) pour k ∈ {0, . . . , n − 1}. Ce sont les sommets d’un polygone régulier à n côtés. Exemple Voici P5 et P6 . x1 x2 x1 x2 x0 x3 x0 x3 x4 x4 x5 Définition du groupe diédral Définition Le groupe diédral Dn est l’ensemble des f ∈ O2 (R) qui stabilisent Pn , c’est-à-dire tels que f (Pn ) ⊂ Pn . I C’est équivalent à f (Pn ) = Pn pour des raisons de cardinal, car f|Pn : Pn → Pn est injective et donc bijective. Proposition Dn est un sous-groupe de O2 (R). Rotations et réflexions I Notons r la rotation d’angle 2π/n. C’est clairement un élément de Dn , qui engendre le sous-groupe cyclique à n éléments Cn = h r i ⊂ Dn . I Pour k ∈ {0, . . . , n − 1}, notons aussi ∆k la droite qui fait un angle de πk/n avec l’axe des abscisses, et sk la réflexion par rapport à ∆k . Ce sont aussi des éléments de Dn . Exemple Voici, dans les cas n = 5 et n = 6, les n droites ∆k . ∆3 ∆4 ∆2 ∆4 ∆1 ∆0 ∆5 ∆3 ∆2 ∆1 ∆0 Les éléments du groupe diédral Proposition On a Dn ∩ SO2 (R) = Cn = {id, r, r2 , . . . , rn−1 } et Dn ∩ O− 2 (R) = {s0 , s1 , s2 , . . . , sn−1 }. Par conséquent, Dn est un groupe d’ordre 2n et Dn = {id, r, r2 , . . . , rn−1 , s0 , s1 , s2 , . . . , sn−1 }. Démonstration. 1) Soit f ∈ Dn ∩ SO2 (R). Alors f est une rotation et il existe k ∈ {0, . . . , n − 1} tel que f (x0 ) = xk . Donc f = rk . 2) Soit f ∈ Dn ∩ O− 2 (R). Alors f est une réflexion et il existe k ∈ {0, . . . , n − 1} tel que f (x0 ) = xk . Alors on a aussi f (xk ) = x0 et donc f (x0 + xk ) = x0 + xk . Donc f agit comme id sur la droite R(x0 + xk ) = ∆k , d’où f = sk . Comment calculer dans le groupe diédral On calcule facilement dans le groupe Dn grâce à une proposition vue plus haut. Pour 0 6 i, j 6 n − 1 on a si sj = ri−j et ri sj = sj+i et sj ri = sj−i où les indices sont entendus modulo n. Exemple I On a D1 = {id, s0 }, qui est isomorphe à Z/2Z. I On a D2 = {id, r, s0 , s1 }, où s0 est la réflexion par rapport à l’axe des abscisses, s1 est la réflexion par rapport à l’axe des ordonnées, et s0 s1 = s1 s0 = r = − id. On voit facilement qu’on a un isomorphisme de groupes D2 ' Z/2Z × Z/2Z. I Pour n > 3 le groupe diédral Dn n’est pas abélien, car par exemple s0 s1 6= s1 s0 . Et des exercices Exercice 58 Écrire les tables de multiplication des groupes diédraux D3 et D4 . Exercice 59 Démontrer que les groupes D3 et S3 sont isomorphes. Une autre description du groupe diédral I On note s = s0 , la réflexion par rapport à l’axe des abscisses R(1, 0). I On a vu que sk = rk s pour tout k ∈ {0, . . . , n − 1}. On a donc la proposition suivante : Proposition Dn est engendré par r et s, et plus précisément : Dn = {id, r, r2 , r3 , . . . , rn−1 , s, rs, r2 s, r3 s, . . . , rn−1 s}. I Avec ces notations, on calcule facilement dans Dn en utilisant les relations rn = id , s2 = id , srk = r−k s. Exemple Dans D5 on a (r2 s)(r4 s) = r2 (sr4 )s = r3 (r−4 s)s = r−1 = r4 . Une image I L’action des 16 éléments du groupe diédral D8 sur un panneau STOP. 4 – Introduction à la théorie des anneaux et des corps 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau Notation additive dans un groupe abélien Dans la suite on va rencontrer des groupes abéliens avec la notation additive (G, +). L’élément neutre est noté 0G et appelé le zéro de G, l’inverse d’un élément x ∈ G est noté −x et appelé l’opposé de x. On a les formules : −(−x) = x et − (x + y) = (−x) + (−y). (Noter que pour la dernière on utilise bien le fait que + est commutative.) On définit la soustraction de deux éléments x, y ∈ G par la formule : x − y = x + (−y). Elle vérifie les règles de calcul habituelles : x + y = z ⇐⇒ x = z − y. On peut notamment simplifier : x + y = x0 + y ⇐⇒ x = x0 . Produit externe par Z Pour x ∈ G et n ∈ N on note nx = x + x + · · · + x {z } | n avec la convention que 0x = 0G . On étend cette opération aux entiers négatifs avec la formule (−n)x = −(nx) pour n ∈ N. On a donc donné un sens au produit externe nx avec n ∈ Z et x ∈ G. On a les formules usuelles : 0x = 0G , 1x = x , (m+n)x = mx+nx , m(nx) = (mn)x , n(x+y) = nx+ny. (Noter que pour la dernière on utilise bien le fait que + est commutative.) Remarque Tout R-espace vectoriel est un groupe abélien, et dans un R-espace vectoriel E on peut plus généralement donner un sens au produit ax ∈ E pour a ∈ R et x ∈ E, qui vérifie les mêmes formules que ci-dessus. On peut donc dire que Z joue pour les groupes abéliens le rôle que R joue pour les R-espaces vectoriels. On pourrait dire qu’un groupe abélien est un Z-espace vectoriel, mais on n’emploie pas cette terminologie car Z n’est pas un corps. On parle plutôt de Z-module. Morphismes Dans la notation additive, un morphisme de groupes de G vers H est une application f : G → H qui vérifie ∀x, y ∈ G, f (x + y) = f (x) + f (y). Elle vérifie alors automatiquement f (0G ) = 0H et f (−x) = −f (x) pour tout x ∈ G. On montre facilement que pour tous x, y ∈ G et m, n ∈ Z on a : f (mx + ny) = mf (x) + nf (y). I On rappelle la notion de noyau d’un morphisme de groupes : ker(f ) = {x ∈ G | f (x) = 0H }. Sous-groupes Dans la notation additive, un sous-groupe d’un groupe G est un sous-ensemble H ⊂ G qui vérifie les axiomes suivants : (1) 0G ∈ H ; (2) H est stable par somme : ∀x, y ∈ H, x + y ∈ H ; (3) H est stable par passage à l’opposé : ∀x ∈ H, −x ∈ H. I Soit G un groupe et soit H un sous-groupe de G. Alors pour tous x, y ∈ H et pour tous m, n ∈ Z on a mx + ny ∈ H. Réciproquement, tout sous-ensemble H ⊂ G non vide qui vérifie cette propriété est un sous-groupe de G. Sous-groupe engendré par une partie Soit G un groupe abélien et soient x1 , . . . , xr ∈ G. I Le sous-groupe de G engendré par x1 , . . . , xr peut être décrit comme l’ensemble des combinaisons Z-linéaires de x1 , . . . , xr : h x1 , . . . , xr i = {n1 x1 + · · · + nr xr , n1 , . . . , nr ∈ Z}. I Plus généralement, pour une partie S ⊂ G quelconque, le sous-groupe de G engendré par S, noté h S i, est l’ensemble des combinaisons linéaires finies n1 x1 + · · · + nr xr avec x1 , . . . , xr ∈ S et n1 , . . . , nr ∈ Z. 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau Anneau Définition Un anneau est un triplet (A, +, ×) où A est un ensemble et +, × sont deux lois de composition internes sur A qui vérifient les axiomes suivants : (1) (A, +) est un groupe abélien. (2) Associativité de × : ∀x, y, z ∈ A , (x × y) × z = x × (y × z) (qu’on peut donc noter x × y × z). (3) Élément neutre pour × : il existe un élément 1A ∈ A tel que ∀x ∈ A , x × 1A = x = 1A × x. On l’appelle le un de l’anneau. (4) Distributivité de × par rapport à + : ∀x, y, z ∈ A, x × (y + z) = x × y + x × z et (x + y) × z = x × z + y × z. Exercice 60 Montrer que l’élément neutre 1A est unique. Définition Un anneau (A, +, ×) est commutatif si la multiplication est commutative, c’est-à-dire si : ∀x, y ∈ A , x × y = y × x. Remarque Quand il n’y a pas d’ambiguı̈té on écrit simplement A pour (A, +, ×), 0 pour 0A et 1 pour 1A , afin d’alléger les notations. On utilise aussi la notation habituelle xy = x × y. On utilise tout le temps les formules de l’exercice suivant. Exercice 61 Soit (A, +, ×) un anneau. – Montrer qu’on a x × 0A = 0A = 0A × x pour tout x ∈ A. – Montrer qu’on a (−x) × y = −(x × y) = x × (−y) pour tous x, y ∈ A. – Montrer qu’on a (−1A ) × x = −x = x × (−1A ) pour tout x ∈ A. L’anneau nul Un exemple trivial d’anneau est l’anneau nul A = {0}. Les lois sont 0 + 0 = 0, 0 × 0 = 0, et 0 est à la fois le neutre pour + et le neutre pour ×. Exercice 62 Soit (A, +, ×) un anneau. Montrer que si 0A = 1A alors A = {0A } est l’anneau nul. 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau Exemples d’anneaux I Les anneaux Z, Q, R, C avec l’addition et la multiplication usuelles. I Pour n ∈ N∗ , l’anneau Z/nZ, avec l’addition et la multiplication définies au chapitre 2. Le zéro est 0, le un est 1. I L’anneau des polynômes à coefficients réels R[X], avec l’addition et la multiplication usuelles. Le zéro est le polynôme nul, le un est le polynôme constant 1. I L’anneau des suites réelles RN , muni de l’addition des suites (un ) + (vn ) = (un + vn ) et du produit des suites (un )(vn ) = (un vn ). Le zéro est la suite nulle, le un est la suite constante égale à 1. I L’anneau des fonctions de R dans R, noté RR = {f : R → R}, muni de la somme (f + g)(x) = f (x) + g(x) et du produit (f g)(x) = f (x)g(x). Le zéro est la fonction nulle, le un est la fonction constante égale à 1. Plus d’exemples d’anneaux I Les exemples précédents sont commutatifs. Les matrices carrées de taille n forment un anneau (Mn (R), +, ×), qui n’est pas commutatif si n > 2. Le zéro est la matrice nulle, le un est la matrice identité In . I Soit V un R-espace vectoriel, et notons End(V ) l’ensemble des endomorphismes R-linéaires de V . Alors (End(V ), +, ◦) est un anneau qui n’est pas commutatif si dim(V ) > 2. Le zéro est l’endomorphisme nul, le un est l’endomorphisme identité idV . 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau Inversibles Soit (A, +, ×) un anneau. I (A, ×) n’est pas un groupe en général, mais c’est un monoı̈de au sens du chapitre précédent. (La multiplication est associative et a un élément neutre.) I On dit qu’un x ∈ A est inversible dans A s’il est inversible pour ×, c’est-à-dire s’il existe y ∈ A tel que x × y = 1A = y × x. Dans ce cas-là y est unique et est noté x−1 . On a les formules classiques : (x−1 )−1 = x et (xy)−1 = y −1 x−1 . I L’ensemble des éléments inversibles de A est noté A× , et (A× , ×) forme un groupe, qu’on appelle le groupe des inversibles de A. Exercice 63 Pour les exemples d’anneaux A qu’on vient de voir, déterminer les groupes des inversibles A× . Deux remarques Remarque Si A n’est pas commutatif alors il est dangereux de noter x−1 = x1 . En effet, on serait alors tenté d’utiliser des fractions xy qui seraient alors ambiguës : on ne pourrait pas faire la différence entre x × y1 et y1 × x. Dans le cas où A est commutatif, il n’y a pas de danger et on peut se permettre d’écrire des fractions – tant que le dénominateur est inversible évidemment. Remarque Si A 6= {0} n’est pas l’anneau nul, c’est-à-dire si 0A 6= 1A (d’après l’exercice 62) alors 0A n’est pas inversible. En effet, on a vu (dans l’exercice 61) que pour tout x ∈ A on a x × 0A = 0A . 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau Corps Définition Un corps est un anneau K 6= {0K } qui est commutatif et tel que tout élément x ∈ K \ {0K } est inversible. On rappelle (voir l’exercice 62) que la condition K 6= {0K } revient à dire que 0K 6= 1K . Remarque Une définition équivalente : un corps est un anneau commutatif K qui est tel que K × = K \ {0K }. (Noter que cette condition implique bien que K 6= {0K }). On notera comme d’habitude K ∗ = K \ {0K }. Remarque On insiste sur le fait que dans un corps la multiplication est par définition commutative. La notion plus générale d’un anneau non nul dans lequel tout élément non nul a un inverse pour la multiplication s’appelle anneau à division ou corps gauche. Exemples Des exemples de corps : I Q, R, C sont des corps. I Si p est un nombre premier alors Z/pZ est un corps. I L’ensemble R(X) des fractions rationnelles (quotients de polynômes) à coefficients réels est un corps. Des non-exemples de corps : I Z n’est pas un corps car il n’existe pas de y ∈ Z tel que 2 × y = 1. I R[X] n’est pas un corps car il n’existe pas de f ∈ R[X] tel que X × f = 1. I Pour n > 2 un nombre composé, Z/nZ n’est pas un corps. En effet, si l’on choisit un diviseur positif d|n avec d 6= 1 et d 6= n, alors d 6= 0 et d n’est pas inversible. Espace vectoriel sur un corps On rappelle la définition d’un espace vectoriel sur un corps. Définition Soit K un corps. Un K-espace vectoriel (ou espace vectoriel sur K) est un triplet (E, +, .) où E est un ensemble, + est une loi de composition interne sur E, et . est une loi de composition externe K × E → E, notée (a, x) 7→ a.x, telles que : (1) (E, +) est un groupe abélien ; (2) Linéarité de la loi . : ∀a ∈ K , ∀x, y ∈ E , a.(x + y) = a.x + a.y ; (3) Compatibilité à l’addition dans K : ∀a, b ∈ K , ∀x ∈ E , (a + b).x = a.x + b.x ; (4) Compatibilité à la multiplication dans K : ∀a, b ∈ K , ∀x ∈ E , (ab).x = a.(b.x) ; (5) Compatibilité à l’unité de K : ∀x ∈ E , 1K .x = x. Remarque Les théorèmes classiques d’algèbre linéaire (pivot de Gauss, théorie des bases et de la dimension, existence de supplémentaires, théorème du rang, déterminant des matrices, etc.) sont vrais quel que soit le corps, même si on vous les a peut-être seulement énoncés pour K = R ou C. 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau Puissances Soit (A, +, ×) un anneau. On peut définir, pour x ∈ A et n ∈ N, la puissance xn = x × x × · · · × x {z } | n 0 avec la convention x = 1A . Les propriétés usuelles sont satisfaites : x0 = 1A , x1 = x, xm+n = xm xn , (xm )n = xmn . Remarque Attention : on n’a pas en général (xy)n = xn × y n . Par exemple, (xy)2 = xyxy et x2 y 2 = xxyy. Si xy = yx alors on a l’égalité. Développement Dans un anneau (A, +, ×) on peut utiliser la compatibilité entre + et × pour développer comme on a l’habitude, par exemple : (x + y)(z + t) = xz + xt + yz + yt. Cas particulier : (x + y)2 = (x + y)(x + y) = x2 + xy + yx + y 2 . Remarque Attention : si xy 6= yx on a (x + y)2 6= x2 + 2xy + y 2 . Identités remarquables Proposition Soit A un anneau et x, y ∈ A tels que xy = yx. Alors on a les propriétés habituelles, pour n ∈ N : (a) (xy)n = xn y n ; (b) (Formule du binôme de Newton) ! n X n k n−k x y ; (x + y) = k n k=0 (c) xn − y n = (x − y) n−1 X ! xk y n−1−k . k=0 Exercice 64 Vérifiez que vous savez identifier l’endroit où on utilise xy = yx dans les preuves ci-dessus. 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau Anneaux intègres Définition Un anneau commutatif A est dit intègre si A 6= {0} et pour tous x, y ∈ A on a xy = 0 =⇒ (x = 0 ou y = 0) , ou par contraposée : (x 6= 0 et y 6= 0) =⇒ xy 6= 0 . Exercice 65 Montrer que dans un anneau intègre on peut simplifier pour la multiplication, c’est-à-dire : si ax = ay alors a = 0 ou x = y. Proposition Si A est un corps alors A est intègre. Démonstration. Soit A un corps, et soient x, y ∈ A tels que xy = 0. Si x 6= 0 alors x est inversible et en multipliant par x−1 on obtient y = 0. Exemples I Z est un anneau intègre (qui n’est pas un corps). En effet, le produit de deux entiers non nuls est non nul, mais 2 n’est pas inversible dans Z. I R[X] est un anneau intègre (qui n’est pas un corps). En effet, le produit de deux polynômes (à coefficients réels) non nuls est non nul, mais X n’est pas inversible dans R[X]. I L’anneau RR des fonctions de R dans R n’est pas intègre. En effet, soit f la fonction indicatrice de l’intervalle [0, 1] et g la fonction indicatrice de l’intervalle [2, 3], on a f 6= 0, g 6= 0, mais f g = 0. I Si n > 2 est un nombre composé, alors l’anneau Z/nZ n’est pas intègre. En effet, écrivons n = ab avec 1 < a, b < n, on a alors a 6= 0, b 6= 0, et a × b = ab = n = 0. 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau Produit d’anneaux Soient A et B deux anneaux. On munit le produit cartésien A × B de lois + et × par les formules : (x, y) + (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) et (x, y)(x0 , y 0 ) = (xx0 , yy 0 ) Proposition Muni de ces lois, A × B est un anneau. I On vérifie que le zéro de A × B est (0A , 0B ) et que le un est (1A , 1B ). Si A et B sont commutatifs alors A × B l’est aussi. Définition On appelle A × B l’ anneau produit de A et B. Plus généralement... I Plus généralement, pour une famille (Ai )i∈I d’anneaux indexée par un ensemble I, on peut former le produit Y Ai , i∈I qui est un anneau où les lois se calculent “coordonnée par coordonnée”. I Si tous les anneaux Ai sont égaux au même anneau A, on le note AI . Remarque Si A 6= {0A } et B 6= {0B } alors A × B n’est pas un anneau intègre. En effet on a : (1A , 0B )(0A , 1B ) = (0A , 0B ). 1. Le langage des anneaux et des corps 1.1 Notation additive dans un groupe abélien 1.2 Anneau 1.3 Exemples 1.4 Inversibles 1.5 Corps 1.6 Règles de calcul dans un anneau 1.7 Anneaux intègres 1.8 Produit d’anneaux 1.9 Fonctions à valeurs dans un anneau Fonctions à valeurs dans un anneau Soit A un anneau et I un ensemble. Rappelons que AI peut être vu comme l’ensemble des applications f : I → A. Avec ce point de vue, les loi + et × se calculent, pour f1 , f2 : I → A, par les formules (f1 + f2 )(i) = f1 (i) + f2 (i) et (f1 × f2 )(i) = f1 (i) × f2 (i) Le zéro est la fonction nulle (f (i) = 0A pour tout i ∈ I) et le un est la fonction constante égale à 1A (f (i) = 1A pour tout i ∈ I). Exemple 1) Pour I = R et A = R on retrouve l’exemple déjà vu de l’anneau des fonctions de R dans R. 2) Pour I = N on obtient l’anneau AN des suites d’éléments de A (où l’addition et la multiplication des suites se calcule terme à terme).