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DONS IMPERSONNELS ET VÉRIDIQUE HISTOIRE D'AMOUR - NIRMALA

DONS IMPERSONNELS ET VÉRIDIQUE
HISTOIRE D’AMOUR
POÈMES DE NIRMALA
Nirmala offre ces poèmes par gratitude pour l’amour et pour la
grâce qui circulent par l’entremise de son maître, Neelam, et pour
les bénédictions véridiques que Ramana Maharshi et H.W.L.
Poonja ont introduites dans ce monde.
A Neelam, la flamme bleue saphir dans mon cœur.
2
Ta main est toujours dans la mienne,
Tes encouragements murmurés m’accompagnent constamment.
Jamais Tu ne T’es détourné de moi,
Peu importe le nombre incalculable de fois,
Où moi, je me suis détourné de Toi !
Maintenant je fais le vœu d’un amour éternel
Et je Te rencontre dans les lieux secrets
Où je me dissimulais à Toi ;
Je T’étreins avec la tendresse
Que je réservais à ma douleur ;
Je Te rendrais ma vie et mon souffle spontanément,
Car Tu es mon amour authentique,
Qui est sans forme,
Qui n’a jamais été nulle part, sinon ici,
Dans mon cœur qui chante…
3
Pourquoi craindre l’instant où ne survient nulle pensée,
Puisqu’enfin, je suis nu dans les bras de l’expérience ?
Pourquoi craindre l’instant où ne survient nulle parole,
Puisqu’enfin, je trouve le repos dans les bras du silence ?
Pourquoi craindre l’instant où l’amour se retrouve seul,
Puisqu’enfin, l’infinité m’étreint ?
Pourquoi craindre l’instant où tombe le jugement,
Puisque mes défenses ne peuvent plus T’éloigner ?
Pourquoi craindre l’instant où tout espoir est perdu,
Puisque j’ai renoncé à mes rêves puérils pour la perfection ?
4
Je puis penser éprouver l’amour,
Mais c’est l’amour qui m’éprouve,
Testant constamment l’armure
Qui entoure et protège mon cœur
De ses flammes fulgurantes
Qui ne permettent aucune illusion de séparation
Et tandis que son feu continu brûle
L’édifice immatériel de ma forteresse intérieure,
Je m’applique vainement à sauver quelques restes calcinés
En fuyant dans un ultime rêve passionnel…
Je puis penser trouver l’amour,
Mais c’est l’amour qui me trouve.
Pendant tout ce temps,
Il demeure patient et attend en embuscade,
Ses braises immortelles luisant doucement.
Mais tenterais-je
De m’emparer de la source de chaleur,
Et je finis refroidi, les mains vides !
Je puis penser posséder l’amour,
Mais c’est l’amour qui me possède.
Au final, l’ego n’est plus que cendres,
Car l’amour s’est embrasé
Dans un flamboiement sublime
Qui engloutit tout sans rien laisser.
Je puis penser que l’amour m’anéantit,
Mais l’amour me libère et m’affranchit…
5
Le passé a depuis longtemps disparu
Et il n’y a plus de retour en arrière possible
A partir d’ici.
Comment pourrait-il y en avoir ?
Le présent passe trop vite
Pour que les futiles et vains désirs
Aient le moindre effet durable,
Hormis nous priver de la paix.
L’avenir défile à l’horizon,
A tout jamais hors d’atteinte
Avec ses fantasmagories
Et ses projections inutiles.
Et pourtant,
Alors même que je repose dans l’éternel présent,
Tous mes besoins sont satisfaits
D’une manière que je n’aurais jamais imaginée !
6
Je suis tombé amoureux de la vérité
Et je ne désire être qu’avec elle seule.
Je ne pourrais pas supporter la séparation.
J’irais jusqu’au fin fond de la terre
Ou je ne bougerais pas d’un pouce
Juste pour être sûr de respirer
Son envoûtant parfum
Lors de mon dernier soupir.
Je suis tombé amoureux de la vérité
Et le moindre de ses désirs est un ordre
Qu’il me faut tout simplement obéir
Puisqu’elle a capturé mon âme
Et qu’elle a pris le contrôle absolu
De mes pensées les plus intimes,
Me libérant ainsi pour trouver la paix
Dans sa splendeur nue.
Je suis tombé amoureux de la vérité
Et c’est avec une exquise tendresse
Qu’elle me montre la perfection
Sous-jacente à tous mes défauts.
Tous les faux-semblants,
Toutes les prétentions sont inutiles,
Puisqu’elle connaît tout de moi
Et elle me prend dans ses bras
Dans lesquels je m’abandonne
Jusqu’à disparaître complètement.
7
Quelle différence entre le soleil brûlant et l’ombre rafraîchissante ?
Quelle différence entre la terre immobile et l’herbe ondoyante ?
Quelle différence entre le vent murmurant et le ciel silencieux ?
Quelle différence entre l’araignée courant sur sa toile et moi qui reste assis ?
8
En l’absence du désir, une fois, j’ai rêvé
Qu’il ne resterait plus que la Félicité.
Désormais, j’admire l’ordinaire.
Désormais, envie ou pas envie, je suis satisfait.
Les désirs ne dérangent plus la Source de tous les désirs.
La vie et la mort continuent,
Comme elles l’ont toujours fait
Et comme elles le feront toujours.
Seul le rêveur a disparu.
Au-delà du flux de l’imagination,
De tout effort pour être tranquille,
Chaloupant sur les marées de l’attention,
Plus présente que la respiration,
Je découvre les sources de mes illusions.
Seul le rêveur a disparu.
Mais le rêve n’est jamais terminé.
9
Cours vocal,
Sempiternel mantra de mousse,
De mots insensés engloutis en cascade,
De pensées qui jaillissent et qui éclaboussent.
Cours musical,
Chant sacré de la gestuelle,
Il suffit de suivre le courant
Des actions qui jaillissent et qui défilent.
Cours sonore
Des rires et des pleurs,
La profondeur n’affleure pas en surface,
Les émotions jaillissent et s’emportent.
Cours du silence,
Omniprésent,
Paix qui transcende même l’absence de son.
Plus rien ne surgit.
10
J’ignore quoi dire.
J’ignore toujours quoi dire.
L’inconnaissance recèle beaucoup de pouvoir, cependant.
La Connaissance, je ne peux jamais la connaître,
Le mystère s’épaississant constamment,
Submergeant le sentiment de ce qui est.
Le mystère parle sans mot dire,
Me coupant le souffle,
Ne laissant aucune latitude aux mots.
Dans le silence,
Il y a de la place
Pour des affres ou une félicité infinie.
11
L’amour est un rêve
Qui ne s’interrompt pas,
Lorsque vous vous éveillez.
Il vous émerveille toujours.
Il ne s’agit plus d’émotions fortes,
Qui soulèvent et qui remuent beaucoup de poudre aux yeux,
Obscurcissant votre vision.
L’amour dépasse le paraître.
Il a un but invisible,
Dont vous ne pouvez vous détourner.
L’amour est une réalité incontournable,
Qui vous assomme et qui vous prive de vos sens,
Qui vous coupe le souffle
Et qui vous laisse sans pulsation
En dehors de la sienne.
12
Je n’ai pas d’amoureuse.
Je l’ai cherchée durant des vies entières
Pour finir par me rendre compte
Qu’elle se trouvait toujours à mes côtés.
Rien n’était le vœu authentique de mon cœur
Et une chose ou l’autre faisait toujours obstacle.
Désormais, la vacuité me comble jusqu’à déborder,
Tandis que je bascule dans l’étreinte de mon amoureuse.
Je puis vous aimer,
Ou aimer l’amour lui-même
Et donc vous aimer vraiment
Et laisser l’illusion enfin reposer.
La liberté m’a-t-elle spolié
Pour n’importe quelle autre
Ou n’y a-t-il de la place
Que pour l’infini ?
Toutes les questions s’évaporent
Dans l’étreinte de mon authentique amour.
Serrez-la dans vos bras,
Trouvez enfin le repos.
Je me sens transporté,
Comme par une mère,
Qui porte son enfant
Avec tendresse et avec fermeté.
Mes besoins sont satisfaits
Avec une attention toute prévenante
Anticipant le moindre de ceux-ci
Et je suis comblé par cet amour…
13
Plus de mains baladeuses,
De voix chevrotantes,
D’yeux qui s’embuent de larmes,
Devant la beauté simple d’une après-midi brumeuse.
Qui pourrait contenir le ravissement
Qui ne cesse de faire battre ce cœur,
Capable de l’empêcher de se briser,
Suite à la perte
De ce à quoi il était sottement attaché ?
Plus de questions troublantes,
Le désir a cédé la place à la plénitude.
La gratitude suffit,
Même après la perte
De ce dont à quoi l’on s’attache sottement.
14
Des réminiscences de souvenirs sans fin
Remplissent mes moments creux,
Me volent ma quiétude,
Me dérobent mon bonheur,
Mais ne peuvent emporter
L’authentique trésor
Qui transcende la quiétude et le bonheur.
Derrière chaque souvenir
Existe la conscience simple
De l’instant ordinaire :
Le corps qui respire,
Le mental qui compare
Et pourtant,
Quelque chose de plus
Est toujours présent.
Dans la simplicité de l’instant,
Du corps qui respire,
De l’esprit qui poursuit toujours des rêves,
Qu’y a-t-il de plus,
Qui remplit de magie l’ordinaire ?
La reconnaissance totale
De ce à quoi on a toujours aspiré
Dans son cœur.
15
La paix naît par l’entremise de la vacuité.
Pas d’accouchement pénible.
Une naissance simple,
Une vie simple,
Une mort simple,
La paix s’écoule
Des profondeurs.
Le cœur ne peut se briser
Que lorsque l’objet de l’amour disparaît,
Mais l’amour authentique n’a pas d’objet.
La pure Conscience naît
Par l’entremise de la vacuité.
Elle se développe toute seule,
Remplit l’espace
D’yeux, d’oreilles et de nez,
De toujours plus de cœurs à briser,
A réparer,
Jusqu’à ce qu’ils ne peuvent plus être brisés,
Mais uniquement réparés.
Par l’entremise de la conscience,
Il est mis un terme aux naissances.
Ce qui n’a pas de fin
Ne nécessite aucun commencement.
L’amour est bien trop grand
Pour qu’un cœur puisse le contenir
Et le cœur ouvert repose dans cette immensité
Jusqu’à ce qu’il soit mis un terme à la peur
En sachant que le cœur n’a jamais été brisé.
16
Aucun poème, aucun chant, aucun rituel
Ne peut capter l’essence d’une pierre,
Encore moins d’une montagne de pierres,
Mais permettez à la pierre d’écrire le poème,
A la montagne de chanter dans votre cœur,
Aux rituels de tomber comme une pluie légère
Pour nourrir les dieux de chaque pierre
Et de chaque montagne,
Permettez à votre âme de s’élever au-dessus de la montagne,
De la pluie,
Des nuages,
Le voyage de retour ne nécessite aucun effort,
Hormis votre volonté à relâcher votre emprise
Sur le terrain qui vous est familier.
Alors, la pierre raconte une vérité indicible,
La montagne remplit votre cœur d’un chant de paix silencieux
Et les rituels développent les ailes du renoncement de votre âme
Et vous arrivez ici.
17
Comme un désert verdoyant,
La vie jaillit dans ce réceptacle vide,
Débordant et arrosant le sol assoiffé.
Inutile de stocker les dons,
Les réserves sont intarissables,
La source à portée de main,
Les fruits d’aucun travail aisément accessibles.
Festoyez,
Exaucez vos aspirations les plus profondes,
Buvez jusqu’à ce que votre soif
Ne soit plus qu’un lointain souvenir.
Le désir lui-même est consumé,
Quand le cœur a été nourri.
18
Ton sourire,
Soleil matinal sur la neige fraîchement tombée,
Qui fait fondre le froid glacial,
Et met en lumière
Une flamme bleue saphir
Dans mon cœur,
Qui consume ma mémoire,
Révélant par-là la béatitude.
Ton regard,
Deux lacs sombres remplis de grâce
Provoquant des tourbillons d’émotion
Qui me font plonger dans les abîmes
Et me noyer dans la joie.
Ton toucher,
Brise exquise
Qui traverse ma peau, ma chair et mes os,
Me guérit totalement,
Sans cicatrices,
Là où suppuraient jadis de profondes blessures.
Ta silhouette,
Une nuée gracieuse dans un ciel limpide,
Qui me met au monde,
M’attribue un nom,
Me guide à tout jamais
Avec pour seul commandement
De me libérer.
Ta voix,
Gazouillis ou tonnerre,
Et qui m’inspire un silence si vaste
Où la pensée ne trouve plus aucun refuge.
Ton amour,
Rivière gonflée par les pluies
19
Qui déborde et inonde ses rives,
Qui emporte tout
Et ne laisse qu’une coupe vide,
Emplie de paix.
20
Je ne savais pas que les larmes pouvaient procurer un tel soulagement
Jusqu'à ce que j'ouvre mon cœur
Pour découvrir qu'elles jaillissent de la même source
Que les rires débridés.
Plutôt que de brouiller ma vision,
Elles clarifient la beauté.
Plutôt que de me rougir les joues,
Elles éliminent cette sécheresse poussiéreuse
Derrière laquelle j’avais coutume de me cacher.
Je laisse la peine m'envahir maintenant,
Le lâcher-prise m'ayant permis de savourer le nectar doux-amer,
Qui s’écoule à profusion de l'intérieur.
21
Je me plonge dans ses eaux saintes
Et me purifie dans la rivière sacrée.
Rien n'a changé,
Toutefois mes sens sont redevenus tout à fait nets
Et j'entends ce qu'elle me dit dans le tréfond de mon cœur :
Donne-moi tes pensées futiles :
Tu n'en as plus besoin !
Donne-moi tes moindres désirs :
Ils ne te combleront jamais !
Donne-moi tes peurs les plus ancrées :
A quoi t’ont-elles jamais servi ?
Et donne-moi-même ton âme !
Tu as toujours été trop vaste
Pour ses limites étroites.
Je me refonds dans l’étreinte de Ganga.
Une première fois pour me purifier de mes pensées.
Une deuxième fois pour me purger de mes désirs.
Et une troisième fois pour me décharger de mes peurs.
Elle a toujours possédé mon âme.
Et de nouveau, rien n’a changé,
Et rien ne changera jamais.
22
Pas de peurs profondément enracinées,
La peur étant superficielle.
N’apparaissant qu’en surface.
Plongez plus profondément et la peur disparaîtra
Dans les profondeurs de la connaissance.
Plus rien à craindre, alors.
Même si on vous braque un pistolet sur la tempe,
Ce que l'on redoute le plus ne s'est pas encore produit.
Une fois que l'événement s'est produit,
La peur arrive trop tard.
La peur n'a pas sa place ici,
Où tout est tel qu’il est.
Respirez l'air tranquille
Et découvrez la sérénité qui embaume.
23
De séduisantes pensées dansent
Devant mon regard intérieur enchanté,
Mais le charme se brise
Si je me demande qui est fasciné.
Les souvenirs me rappellent
Avec tout l’éclat
Qu’ils peuvent générer,
Mais leur lustre pâlit
Devant la Lumière spectatrice.
Il n’y a qu’une seule Danseuse
Que je trouve irrésistible
Et sa seule gestuelle est d’un silence absolu.
Aucun souvenir dans son regard transparent...
24
La romance n’est qu’une simple erreur.
Vouloir trouver l’amour authentique
Dans les bras d’un(e) autre,
C’est comme vouloir capter une cascade
Dans une coupe minuscule.
La soif ne peut être qu’insuffisamment étanchée.
Pourquoi ne pas plonger dans la Source ?
La romance est une splendide distraction
Qui vous transporte
Au-delà de vos plates préoccupations,
Mais à quoi bon un cœur qui ne s’ouvrirait
Qu’à une personne unique ?
Si celle-ci disparaît,
Le cœur est vide et sec
Et les larmes coulent, coulent, coulent.
La romance, petite goutte
Dans un déluge et une déferlante d’amour…
Pourquoi vous contenter d’une lampée de fortune,
Alors que le plus doux nectar se trouve dans la profondeur ?
Plongez profondément
Et buvez donc tout votre soul !
25
Rien de ce qui est vu ne se perd.
La vision de chaque œil
Elargit le champ de vision
Du Voyant.
Tout ce qui est vu est un joyau
De perfection pure
Sous le regard intérieur
Du Voyant.
Tout point de vue
Perdure à jamais,
Rien ne peut mourir
Au sein de ce qui voit.
Plongez-vous dans n'importe quel regard —
Plus loin que votre reflet.
Faite face
Au Voyant.
Abandonnez l'apparence.
Laissez tomber les faux-semblants.
Vous êtes nu(e) et exposé(e)
Devant le Voyant.
Ne détournez pas votre regard.
Inutile de vous cacher.
Seul l’amour brille dans les yeux
Du Voyant.
26
Chacun peut n'en faire qu'à sa tête,
Mais les pensées sont des dons gracieux,
Qui n'effleurent l'esprit que l'espace d'un instant,
Comme des flocons de neige qui fondent.
Tout lieu peut devenir un chez soi,
Mais le repos est une bénédiction divine,
Quand tous les efforts s'éteignent,
Comme le soleil couchant.
Le cœur peut bien souffrir d'un vide,
Mais l'amour arrive par vagues,
Qui effacent les doutes,
Comme la marée qui emporte des traces dans le sable.
27
Dans le rêve,
Je ne cesse de jouer les insensés,
Mes défenses finissent toujours par céder,
Mes désirs ne sont jamais tout à fait exaucés,
Mon cœur ne cesse de se briser.
Parfaitement éveillé,
Je joue toujours les insensés,
Mes défenses finissent toujours par craquer,
Mes désirs ne sont jamais totalement comblés,
Mais mon cœur chante sa joie — incommensurable.
28
Que devons-nous faire ?
Quel est le but de la vie ?
Le devoir est sans fin.
Pour ne rien faire de bien.
Voilà votre but :
Ne plus avoir de buts.
Pourquoi autant souffrir ?
Comment supprimer la peine ?
La source de la souffrance se situe
Dans le désir de supprimer la peine.
Il n'y a pas de terme à la peine,
Ni de fin à la joie
Dans l'âme de la liberté.
29
Mon désir n'a jamais été assez profond
Pour pouvoir effleurer ce puits sans fond.
Mes efforts n'ont jamais été suffisants
Pour déplacer cette montagne inébranlable.
Ma compréhension n'a jamais été suffisamment vaste
Pour inclure cette vérité silencieuse.
Mon rêve n'a jamais été assez réel
Pour donner forme à cette Présence sans forme.
Rien ne suffit jamais,
Quand rien n'est nécessaire.
30
Le mystère de l’instant présent est indescriptible
Et pourtant, toute l’histoire passée y aboutit.
Le mystère de la terre infinie du Soi est incartographiable,
Car de nouvelles frontières surgissent à chaque inspir.
Le mystère de l’Eveil est insondable,
Et tout ce qu’il faut, c’est contempler l’œil intérieur qui jamais ne se ferme.
Le mystère de l’amour éternel est insaisissable,
Et le cœur connaît déjà ce après quoi le mental ne peut que languir.
Les mystères demeurent toujours à l’écart des pensées soucieuses.
Ils sont toujours prêts à nous accueillir, quand nous lâchons prise...
31
Prends moi la main
Et saisis l'emprise vitale
Que l'amour donne à cette chair.
Écoute ma voix
Et détecte dans ma gorge l’étranglement
Dû à un émerveillement indicible.
Regarde-moi dans les yeux,
Vois-y perler mes larmes,
Car dans ton sourire, je reconnais mon propre Soi oublié depuis la nuit des
temps.
Repose-toi dans mes bras,
Réfugie-toi dans mon étreinte,
Jusqu'à ce que tu saches que tu es en sécurité pour toujours.
Rejoins-moi là,
Maintenant,
Où nous ne nous sommes jamais séparés.
32
Aucun mot n’est assez concret
Pour produire une croûte de pain
Et pourtant, nous voulons nous sustenter
Par des réflexions interminables.
Aucune pensée n’est assez dense
Pour amortir une chute,
Et pourtant, nous poursuivons de vaines distractions
Et nous trébuchons.
Au-delà des mots résonne la Voix silencieuse
Et coule la Source tranquille de chaque pensée.
Ecoutez sans l’aide des oreilles,
Voyez sans l’aide du mental.
Reposez vos sens
Et votre sens du silence
Vous soutiendra à jamais.
33
C’est ici,
Dans le respir.
Ici,
Dans le silence entre deux respirations.
Ici,
Dans l’esprit actif.
Ici,
Dans l’esprit au repos.
Ici,
Dans le panorama des rêves.
Ici,
Dans chaque instant d’éveil.
Ici,
Quand tout va bien.
Ici,
Quand il n’y a plus rien à appréhender.
Alors,
La pure vision est là.
Alors,
Il est inutile d’agir.
Aucune quête frénétique ne peut trouver Ce qui coule de source.
Aucune recherche n’est nécessaire pour découvrir le Sujet de la recherche.
C’est ici,
Là où on ne peut ni le perdre,
Ni le trouver…
34
D’où provient cette volonté ?
Cette volonté de faire n’importe quoi,
Quand on ne peut rien accomplir ?
Cette volonté de renoncer à tout,
Quand rien ne m’appartient ?
Cette volonté d’être révélé,
Quand il n’y a rien à cacher ?
D’où émane ce sentiment d’amour ?
L’amour de nos imperfections,
Quand nous sommes parfaits ?
L’amour de la simplicité,
Quand les sentiments sont si complexes ?
L’amour de ‘’vous-même’’,
Quand ‘’personne’’ n’est là ?
D’où jaillit la gratitude ?
La gratitude pour les rires,
Quand bien même la blague est sur moi ?
La gratitude pour la beauté,
Quand les yeux ne voient pas vraiment ?
La gratitude pour l’abondance,
Quand les mains resteront vides ?
35
La vérité est un être vivant
Qu’il faut alimenter, nourrir et aimer.
Alors, elle grandit et fleurit
Et remplit l’atmosphère
D’une fragrance pure
Qui nous ravit.
La vérité est une amie
Qui exige notre loyauté et notre adhésion.
Alors, elle pénètre dans nos cœurs,
Dénoue les séparations
Et nous libère de la solitude.
La vérité est une maîtresse exigeante
Qui réclame une affection de tous les instants
Et toujours davantage de présents !
Alors, elle nous récompense
Avec une vision d’une beauté indescriptible
Qui nous fait défaillir et nous pâmer.
Enfin,
La vérité est vacuité.
Elle n’exige et ne réclame
Plus rien !
36
Les signes manifestes sont un sourire malicieux,
L’absence de toute prétention,
L’indifférence à l’égard des conventions
Et le respect de la vérité.
Ecoute, quand il/elle te parle,
Regarde ce qu’il/elle t’indique,
Et suis là où il/elle te mène.
Renonce à l’espoir, à la croyance et aux rêves
Et n’accepte rien de moins
Que tout ce qu’il/elle a à te donner.
Ta part de l’infini,
C’est bien l’infini.
Réclame-la,
Car c’est ton droit de naissance.
Retourne à l’endroit que tu n’as jamais quitté,
Laisse s’y reposer le chercheur.
Retire-toi dans la paix infinie.
Permets au chercheur de trouver le repos,
Permets à ce que tu recherches de te trouver.
Ta tâche est terminée.
Permets au chercheur de se reposer.
Permets au chercheur de se reposer.
37
Les yeux clos,
Le monde se détache,
Tourbillon de sensations creuses,
Sans limites.
Les pensées se noient
Dans une symphonie silencieuse.
Le corps s’efface,
Silhouette indolore.
Puis les yeux se rouvrent
Et le monde est purgé,
La perfection s’est instaurée.
La pièce est splendide
En l’absence d’illusion.
38
Reconnaissant
Vis-à-vis de la grâce
Qui comble mon esprit
D’une vision de l’invisible.
Reconnaissant
Vis-à-vis du temps
Qui se dilate
Pour embrasser le silence.
Reconnaissant
Vis-à-vis du souffle
Qui semble ne requérir personne
Pour respirer.
Reconnaissant
Vis-à-vis de la gratitude
Qui ouvre l’âme
Et qui libère l’amour.
Reconnaissant…
39
L’instant intemporel,
Avant qu’une idée pénible ne surgisse
Dans mon esprit,
Douceur toujours sous-jacente,
Tendre main
Qui se glisse au sein de mes pensées
Et qui les apaise
Jusqu’à ce qu’elles ne reflètent plus
Qu’un ciel pur.
Le moment intemporel,
Avant qu’un désir ne consume mon cœur,
La quiétude inépuisable,
Le murmure du silence
Qui calme la tempête des futiles convoitises
Et qui me laisse tout à fait tranquille.
La vie intemporelle,
Avant que mon histoire
Ne surgisse du silence,
Une muette honnêteté,
Un regard qui ne cille pas,
Qui me montre mon visage
Sans l’ombre du doute
Qui étouffe le feu intérieur.
L’éternité intemporelle
Avant que mon âme
Ne soit arrachée à l’infini,
Tendresse passionnée,
Etreinte enveloppante
Qui me laisse seul
Avec cette source de douceur
Plus intime encore qu’un baiser.
40
Bienvenue chez toi,
Dans le foyer que tu n’as jamais quitté,
Où tu as toujours vécu,
Et où toujours tu vivras.
C’est chez toi pour toujours !
Stop !
Aucun effort n’est requis.
Durant même tous tes voyages,
Tu as toujours été ici.
C’est chez toi pour toujours !
Alors, détends-toi maintenant.
Le feu brûle dans l’âtre.
La chaleur intérieure te tient chaud
Et les tempêtes extérieures ne peuvent te toucher.
Tu es chez toi pour toujours !
Repose-toi dorénavant.
Tout ce que tu aimes est ici.
Nous avons toujours vécu ici
Et nous vivrons toujours ici.
C’est chez toi pour toujours…
41
Des poèmes attendent indéfiniment d’être écrits,
Même si tout a déjà été dit.
La Vérité est indicible.
Peu importe,
Je réessaye
Pour me rapprocher un tantinet
De cette ineffable Réalité,
Allumeuse éternelle tout juste hors d’atteinte,
Éternellement invisible au seuil même de la perception,
Eternellement béate dans le tourbillon des sentiments,
Eternellement présente dans la plénitude de l’instant…
42
Meurs un peu après chaque déception
Ou bien trouve ce qui jamais ne meurt
Et qui est sans préférence.
Essaye un peu
Et laisse l’illusion se poursuivre
Ou vois l’inanité de l’effort
Et cesse de t’agiter.
Sois un peu heureux,
Si les circonstances le permettent
Ou repose à tout jamais
Dans la source même du bonheur.
Crois un peu
Que tu es quelqu’un
Ou constate qu’il n’y a ni existence séparée
Ni aucune limite à l’Etre.
Aime un peu,
Du bout des lèvres
Ou laisse l’amour te posséder
Et remplir ton cœur jusqu’à ce qu’il déborde.
43
La danse du vide continue toujours,
Couleurs, formes et modèles
Etant magnifiquement disposés
Sur la piste de danse
Qui s’étend à l’infini.
Les modalités de la danse t’hypnotiseront,
Si tu la contemples de trop près.
La vision panoramique, elle,
Met un terme à toutes les transes
Et te délivre du rêve ou du cauchemar.
Tu pourras participer librement à la danse,
Dont les marées irrésistibles engloutissent ton orgueil
Dans la joie pure de la tranquillité en mouvement.
44
Cette voix ne suffira pas
Pour exprimer l’émerveillement pléthorique
De l’instant éternel.
Ce corps ne suffira pas
Pour étreindre la tendre infinitude
De l’absence de forme de son amante.
Ces yeux ne suffiront pas
Pour capter l’invisible beauté
D’un ciel pur.
Et cependant,
Je chante avec allégresse,
Caresse l’air avec tendresse,
Laisse la beauté me chavirer
Et sais
Que l’amour présent dans mon cœur suffira toujours…
45
Le mental trouve la voie de l’effort
Et n’atteint jamais le but ;
Le cœur sait qu’il repose déjà
Sur la voie d’une merveille inéluctable.
Le mental tente de s’accrocher
A un point fixe d’ultime compréhension ;
Le cœur sait qu’il est tenu
Par un tourbillon immobile incompréhensible.
Le mental veut se sentir suffisamment en sécurité
Pour permettre à l’amour de s’exprimer à découvert ;
Le cœur sait que l’amour n’est jamais timoré
Et qu’il ne peut être maintenu secret,
Une fois que tout espoir de refuge est abandonné.
46
Je me repose simplement
De toute une journée de repos
Et je me sens trop reposé
Pour ne fût-ce que considérer quelque chose de plus…
Juste tranquille,
Conforté dans les pauses de silence :
Aucune pensée,
Pas même l’idée d’aucune pensée…
Trop occupé
A ne rien faire
Que pour m’interrompre
Pour faire moins…
47
L’excitation te fait bouillonner,
Mais la vacuité seule est à ta portée.
Tous les plaisirs imaginés
Te laissent toujours sur ta faim,
Comparés à la nue réalité.
Un tien vaut toujours mieux
Que deux tu l’auras !
Les sensations prétendent promettre la satisfaction,
Comme si elles pouvaient se prolonger
Pour combler le désir insatiable
Et toujours elles se terminent
Dans un vide bruyant.
Ce silence assourdissant est chéri par l’âme
Comme la source authentique de la plénitude.
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N’est-ce pas une folie que de poursuivre des plaisirs imaginaires
Qui se trémoussent au-delà de notre portée
Et qui ne nous offrent
Que des aperçus d’une infime satisfaction,
Alors qu’il est si simple
D’accorder une attention sincère
A la source même du contentement
Et de découvrir que rien ne manque jamais dans l’instant présent ?
Alors, le courant ascendant de la dévotion
Enlève toute charge de ces mains
Et dissout les contours illusoires et fantasmatiques
Du désir lui-même.
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Il n’y a pas de mots !
Les déclarations profondes et les grandes vérités ne servent à rien.
C’est une soirée banale,
Alors pourquoi la gâcher avec des exagérations ridicules ?
Le silence au milieu du bruit,
Ce joyau au cœur de toute expérience
Se taille et se polit par la pleine conscience
En une magnificence éclatante et rayonnante.
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Chaque saveur,
Chaque sensation,
Tout plaisir imaginable est déjà présent
Dans la Conscience intemporelle
Qui fait battre mon cœur.
A quoi bon poursuivre des rêves déjà réalisés ?
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Quel est ce feu qui n’a pas de préférence comme combustible,
Et qui consume joyeusement
Les pensées, les sentiments, les corps et les âmes ?
Et pourtant, ses flammes sont fraîches
Et laissent l’essence intacte !
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La vérité me rattrape,
Celle de mon insuffisance passée, présente et à venir…
Mais quel soulagement de reconnaître
Que ce réceptacle fini
Ne peut jamais contenir l’infini,
Et quelle joie de découvrir que l’infini
N’a pas besoin de réceptacle !
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Les souvenirs d’un authentique amour sont inutiles
Pour combler des moments vides,
Cette Maîtresse ne présente jamais le même visage…
Elle arbore toujours de nouveaux atours,
Garde l’esprit en haleine
Et les sens en alerte…
Remettez-vous en à un perpétuel émerveillement
Et découvrez-la qui vous attend – une fois de plus Dans la vacuité elle-même !
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J’ai toujours pensé que Tu viendrais à moi
Sous la forme d’une amante merveilleuse
Et je n’ai jamais rêvé que Tu me volerais mon cœur
Sans aucune forme du tout !
J’ai toujours cru qu’il me fallait des bras pour m’étreindre
Et des lèvres qui me couvriraient de baisers pour dissoudre mes peines
Et pourtant, je suis comblé
Par l’étreinte de la vacuité !
J’ai toujours voulu que Tu me dises des mots
D’une infinie tendresse.
Désormais, je sais que Tu murmures silencieusement
Ton amour éternel !
J’ai toujours su que je parviendrais à Te trouver,
Même si j’écarquillais sottement les yeux,
Alors que Tu étais là, depuis toujours,
Et que Tu m’attendais, voilée, dans mon cœur…
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C’est un mariage durable,
Quand la dévotion te revendique comme sien.
Alors, il n’y a plus aucune chance de t’égarer.
Courtiser fugitivement l’illusion ne satisfait plus.
La vérité exige une totale fidélité
Sans aucune possibilité de pouvoir divorcer.
Tu dois faire face à toutes tes peines et les embrasser,
Comme des visages de ta bien-aimée,
Appréhender toutes tes peurs et les reconnaître,
Comme le frisson du goût de l’inconnu,
Ne t’accrocher à aucune joie et les reconnaître,
Comme des dons impersonnels.
Une telle union nécessite de respecter la vérité,
Même si elle brise tous tes rêves,
Même si elle te saigne à blanc,
Même si elle révèle le mensonge de ton existence.
Alors, il n’y aura plus d’autre possibilité
Que d’être toujours heureux par la suite…
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Si le feu peut brûler le bois,
Les cendres n’en n’ont plus rien à cirer…
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À PROPOS DE NIRMALA
Qui êtes-vous vraiment ? Etes-vous votre corps, votre mental et votre
personnalité où êtes-vous la Conscience spacieuse dans laquelle ils
apparaissent ? Ce type de questions pointe vers la Présence infinie qui est
l’authentique source de paix, de bonheur et de réalisation.
Nirmala est un maître spirituel qui se situe dans la tradition advaitique de la
sagesse non-duelle et il est l’auteur de plusieurs livres pratiques et
intéressants qui concernent notre nature spirituelle.
(Référence : Nirmala, Gifts with No Giver, a Love Affair with Truth )
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