Les réseaux Gilbert

Telechargé par Daniel C. Bach
Les Amis de L’HÉMICYCLE • Page 43
Réseaux de renseignements
et filières d’évasion à Genève
Sa neutralité politique ainsi que la
position ographique de son territoire
inséré entre l’Allemagne, la France,
l’Italie et l’Autriche, feront de la Suisse un
lieu privilégié de contacts entre les services
de renseignements alliés en guerre avec le
III Reich. Certains réseaux créés en France
tels Agir, Ajax utiliseront la Suisse et les
représentations internationales qui s’y trou-
vent, ambassades et consulats à Berne ou
Genève, pour transmettre des renseigne-
ments stratégiques à Londres ou Alger.
L’armée Suisse par ailleurs soucieuse des
intentions allemandes et italiennes autour
de ses frontières créera son propre réseau
de renseignement (S.R) en recrutant des
agents étrangers qui pour certains étaient
déjà en place dans d’autres organisations.
Plus de 1500 agents seront ainsi employés,
seuls 47 d’entre-eux dont 6 de nationalité
Suisse seront tués ou morts en captivià la
fin de la guerre.(Rapport du colonel Bernard Guénoud
chef du S.R Suisse)
D’autres groupes de “renseignement et
d’évasion” indépendants se créeront en
Suisse dès 1940 souvent à partir d’initia-
tives individuelles ou de groupes peu nom-
breux. C’est le cas du seau dirigé par Jean
Paschoud à Genève ou celui du révérend
Père Favre du Juvénat de Ville-la-Grand.
Devant l’afflux de réfugiés, les autorités
suisses décideront le 13 août 1942 de fer-
mer les frontières et de durcir les conditions
d’accueil. Les juifs français quant à eux
seront refoulés à partir du 26 septembre
1942 et les réfractaires à la relève et plus
tard au S.T.O refoulés à partir du 14 -
cembre 1942. Néanmoins avec des diffi-
cultés accrues, 25 000 personnes, seront
finalement contrôlées sur l’arrondissement
territorial de Genève entre le 13 août 1942
et cembre 1945, la frontière ayant été
ouverte le 12 juillet 1944, la libération de la
Haute Savoie ayant eu lieu le 19 août 1944.
10 novembre 1942, la zone sud “dite libre”
de la France est occupée par les troupes
allemandes et italiennes. C’est à ce moment
là que le colonel Groussard, aidé financiè-
rement par les britanniques (vice-consul
Victor Farrell de l’ambassade de Grande-
Bretagne à Berne) va participer à la créa-
tion en Suisse d’une organisation Les
réseaux GILBERT” regroupant plusieurs
réseaux indépendants qui travailleront pour
l’Intelligence Service à Londres.
Réseau Paschoud
Jean Paschoud est à Genève le 18 août
1917 de nationalité française. Etudiant dans
une école supérieure de commerce il sera
appelé sous les drapeaux et exempté de ser-
vice le 15 octobre 1938. Il sera définitive-
ment réformé n°2 le 27 décembre 1939. En
1940, il est en poste comme secrétaire au
Consul Général de France à Genève. Refu-
sant la défaite et les sollicitations de Vichy
relayées par l’Ambassade pour adhérer à la
“Légion Française des Combattants” aux
Amis de la Légion”, ou à “Jeune France”
il tente de partir sur l’Espagne. Cette tenta-
tive avortant, en janvier 1941, il démis-
sionne de ses fonctions à l’Ambassade.
Les réseaux GILBERT. 1940-1944
Le 93 rue Lauriston et la Brigade Nord-Africaine
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La fenêtre de gauche garde en
permanence ses volets fermés. Cette
partie du rez-de-chaussée a été
bunkérisée pendant la guerre pour
protéger l'accés de l'immeuble
contre une attaque surprise.
A travers la porte vitrée on aperçoit
l'escalier qui mène au vestibule
que Lafont avait fait décorer d'une
grande peinture représentant Hitler
et Goering. Au milieu du pan de mur
sur la droite on remarque les traces
de la caméra de surveillance installée
du temps où l'immeuble abritait la
Chambre de Commerce Franco-
Arabe. Lorsque l'ancien ministre
de Charette a été nommé fin 2008
à la tête de cette institution, trouvant,
soit-disant l'adresse du 93 trop
connotée, il a demandé aussitôt,
avec l'accord du maire du XVIème
Claude Goasguen, de la transformer
en 91 bis menaçant de déménager
en cas de refus.
La presse s'étant emparée
de l'affaire et la jugeant ridicule,
de Charette à transporté l'institution
au 250 bis Bd Saint-Germain.
Plaque commémorative apposée
très tardivement, aux alentours de 2005.
Par un vantail ouvert du
soupirail donnant sur la rue, on
peut apercevoir l'intérieur du
sous sol, haut de plafond grâce
à la surélévation du rez-de-
chaussée. Après avoir abrité une
cuisine aménagée et les locaux
où se pratiquaient les interroga-
toires, puis le service des visas
de la Chambre de Commerce
Franco-Arabe, l'endroit est
complètement vide. A la lumière
d'un flasch au fond on aperçoit
la porte d'accès et sur le sol
dallé de marbre quelques outils
oubliés par les déménageurs
de 2009.
L'immeuble, entièrement à usage de bureau,
abrite désormais des sociétés spécialisées
dans l'immobilier de luxe.
Au rez-de-chaussée, à droite du vestibule
se trouvait la salle de réception.
Le premier étage abritait le bureau
de l'inspecteur Bonny et ceux de deux
secrétaires. Le bureau d'Henri Lafont,
dans lequel il y avait une alcove,
se situait au troisième et le quatrième
étage servait à loger les permanents
de la Carlingue, dont les gardes
du corps du patron.
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Prenant contact avec les Services Alliés en
Suisse, la Résistance Intérieure Française
n’ayant pas encore de représentant dans ce
pays, il établit un service de liaisons clan-
destines avec la France afin d’exfiltrer ;
hommes politiques, aviateurs alliés et
agents traqués par la police française ou la
gestapo. Cette action s’intensifiera dès no-
vembre 1942. 330 passages clandestins de
la frontière Franco-Suisse seront assurés
par son réseau et lui-même. La ligne de
chemin de fer Annemasse - Genève gare
des Eaux-Vives sera utilisée nombre de
fois(1). Novembre 1942, il passe alors sous
les ordres du colonel Groussard, alias Gil-
bert du G.Q.G.Interallié, responsable des
réseaux Gilbert sur Genève. Il monte alors
un réseau de renseignements politiques et
militaires à Genève.
Il prêtera par ailleurs son concours au Lieu-
tenant-colonel Schule alias Robert Salam-
bier pour la propagande Gaulliste en France
et en Suisse. Il assurera alors de nom-
breuses missions en France. A la fin de la
guerre, il sera reconnu comme ayant ap-
partenu aux Forces Françaises Combat-
tantes en tant que chef de mission de 2ème
classe (lieutenant) et cité pour l’attribution
de la médaille de la Résistance, de la
Croix de guerre avec palme. Il sera ensuite
nommé dans l’Ordre national de la Légion
d’Honneur au grade de chevalier. Le 8
juillet 1945 il entrera dans le bureau des
membres fondateurs de l’Amicale des Ré-
seaux GILBERT présidée par Léon Perrier,
sénateur de l’Isère, ancien ministre.
Lieutenant-colonel Schule alias
Robert Salambier responsable
de la propagande Gaulliste en
France et en Suisse .
« Au camarade Paschoud
en souvenir de son dévouement
en Suisse 1942/1945 et d’une
villégiature à St Antoine
(dessin barreaux de prison).
Chargé de mission (signature)
SchuleSalambier ».
Attestation d’appartenance de Jean Paschoud
à la France Combattante.
Proposition de Jean Paschoud
pour attribution de la médaille
de la Résistance de 1ère classe.
Signée A.Devigny.
Tampon des Réseaux Gilbert.
Nomination au grade de chevalier
dans l’Ordre de la Légion d’Honneur
de Jean Paschoud. Juillet 1946.
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Les réseaux GILBERT. 1940-1944
juin 1941... les mentalités à Vichy évo-
luaient en faveur de l’Allemagne. Quelques
mois plus tard au mois de novembre 1942,
le débarquement américain en Afrique du
Nord le 8 novembre, l’invasion de la zone
libre le 10 novembre par les troupes alle-
mandes et italiennes vont à nouveau faire
changer les engagements de certains vis à
vis de l’Etat Français… le colonel Grous-
sard passe en Suisse. Aidé financièrement
par les britanniques (vice-consul Victor
Farrell de l’ambassade Grande-Bretagne de
Berne) il va participer à la création d’une
organisation “les seaux GILBERT” (du
nom de la mission avortée faite à Londres),
regroupant plusieurs réseaux indépendants
de France, d’Allemagne et de Suisse qui
travailleront pour l’Intelligence Service à
Londres.
Cette organisation était structurée comme
suit :
- Commandant l’ensemble des réseaux Gil-
bert : Le commandant Frédéric Harrison
(chef de mission de 2ème classe), négociant
habitant habituellement au 9 avenue Eli-
sée Reclus Paris 7eme et de 1943 à 1944
au 8 square Aristide Briand à Thonon-les-
Bains, sur le lac de Genève, Haute Savoie.
- Responsable de la région Lyon-Genève :
Le colonel André Devigny (chef de mis-
sion de 1ère classe) habitant à Vétraz-Mon-
thoux, Haute Savoie.
- Responsable sur le canton de Genève : Le
colonel Groussard, colonel en retraite.
André Devigny et le capitaine Pierre Clé-
ment du SR Suisse travailleront ensemble.
L’organisation Lyonnaise des Réseaux Gil-
bert ayant été infiltrée par Robert Moog
K30 agent français de la section IH de
l’Abwehr de Dijon sous les ordres du capi-
taine Kramer alias Gegauf et du colonel
Hildebrandt, André Devigny est arrêté le 17
avril 1943. Emprisonné à Montluc il réus-
sira à s’évader le 25 août 1943 (Film de Ro-
bert Bresson : “Un condamné à mort s’est
échappé”).
Le colonel Groussard responsable sur le
canton de Genève, utilisera plusieurs fi-
lières locales pour assurer les passages
clandestins à la frontière et acheminer éga-
lement le courrier en provenance de France
pour le compte du SR Suisse et de la Ré-
sistance Française sur les différentes am-
bassades alliées situées en territoire
helvétique. C’est ainsi qu’il sollicitera les
services des réseaux Jean Paschoud et celui
du révérend Père Favre du Juvénat de Ville-
la-Grand mais également avec l’aide des
responsables locaux M.U.R. (Mouvements
Unis de la Résistance) et FTPF (Francs-Ti-
reurs et Partisans Français) de Haute Sa-
voie, tout particulièrement les cheminots
SNCF de la gare d’Annemasse il maintien-
dra une filière d’évasion de documents et
de renseignements sur la Suisse jusqu’à la
libération du territoire français(5).
Les réseaux GILBERT. 1940-1944
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Le colonel GROUSSARD
& Les réseaux GILBERT
Georges Groussard est le 21 novembre
1891 et décédé en 1980. Officier supérieur
de la coloniale, promu au grade de colonel
par décret du 22 mars 1938, il a été très
actif avant-guerre dans les réseaux anti-
communistes de l’armée. Il faisait partie de
“la cagoule militaire” inscrit sur la liste
Corre n°537(2).
Chef d’état-major de la région de Paris en
1940, il rejoint l’armée d’armistice et le
Maréchal Pétain. Voulant constituer avec le
général Huntziger, ministre de la guerre
une armée secrète Vichyssoise anti-nazis, il
organise dans le cadre des services de
Vichy le C.I.E., “Centre d’Informations et
d’Etudes”, service de renseignement
groupé d’un service action : les “Groupes
de Protection”(3). Le 13 décembre 1940 les
G.P participèrent avec la Sureté Nationale à
l’arrestation de Pierre Laval, les allemands
s’interposeront, le colonel Groussard sera
désavoet les G.P dissous le 22 décembre
1940.
Juin 1941, le général Huntziger confie alors
au colonel Groussard une mission (nom de
code “Gilbert”), consistant à se rendre à
Londres pour tenter de convaincre le gou-
vernement britannique de réaliser des en-
tentes secrètes avec certaines personnalités
de Vichy, et également de rencontrer le gé-
néral de Gaulle pour lier des relations avec
la France Libre et le B.C.R.A. Le 21 juin le
colonel Groussard est reçu à sa descente
d’avion par André Dewavrin-Passy chef du
B.C.R.A. avec qui il tente de négocier la re-
mise des renseignements recueillis par le
C.I.E pour lequel il est encore le respon-
sable contre des financements... le général
Petit chef d’état major de la France Libre
entérinera cette possibilité par un accord
provisoire de deux mois quelques jours plus
tard. Le général de Gaulle étant absent, le
colonel Groussard réussit malgré l’opposi-
tion des Anglais avec qui il eut plusieurs
conversations à s’entretenir avec Dejean,
directeur des affaires politiques de la
France Libre. Ce dernier lui fit comprendre
rapidement qu’il n’était pas du tout
convaincu d’une collaboration future entre
Vichy et la France Libre...(4)
Le colonel Groussard de retour en France
prévoit de retourner assez vite à Londres
pour rencontrer cette fois, le chef de la
France Libre, le général de Gaulle. Voyage
prévu le 24 juillet 1941, le colonel sera ar-
rêté par la police de Vichy le 15 juillet
1941. Sur cette période assez courte les
combats de Syrie avaient pris fin à l’avan-
tage des alliés aidés par les forces terrestres
de la France Libre, l’armistice ayant été
signé à St Jean d’Acre le 14 juillet 1941.
L’Allemagne venait d’entrer en conflit avec
les Soviétiques, opération Barbarossa 22
Le Révérend Père Favre,
sous officier dans l’armée
française de réserve,
mobilisé en 1939,
professeur au Juvénat
de Ville-la-Grand
à l’armistice. Arrêté par
la Gestapo le 3 février
1944, il sera fusillé après
164 jours d’incarcération
le 16 juillet 1944 à
Vieugy, près d’Annecy.
Georges Groussard
Commandant
de l’Ecole de St Cyr
en 1938.
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Les liens privilégiés qu’il avait avec l’am-
bassade de Grande-Bretagne à Berne feront
de Georges Groussard l’homme incontour-
nable des renseignements transmis à
Londres. Ils lui donneront une réelle im-
portance auprès des responsables de tous
les autres réseaux. Il collectera ainsi un
maximum d’informations en provenance de
sources diverses donc facilement recoupées
et donc fiabilisées.
Côté suisse, l’ Association des Français de
Genève”, présidée à partir de1943 par Xa-
vier de Gaulle, frère aîné du général de
Gaulle aura la lourde tâche d’accueillir les
réfugiés clandestins de leur trouver havre et
nourriture pour la durée de leur séjour.
Les réseaux Gilbert seront homologués
comme réseaux de renseignements des
Forces Françaises Combattantes (F.F.C.) le
16 novembre 1946 et classés comme unités
combattantes du 1 er novembre 1942 au 30
septembre 1944.
- Effectifs engagés : 458 agents.
La liquidation de ces réseaux sera groupée
avec les réseaux Sosie et Pré-Sosie.
- Effectifs engagés de Pré-Sosie : 46 agents
- Effectifs engagés de Sosie : 256 agents
(Les activités du colonel Groussard après la
guerre ne sont pas traitées dans cet article).
Amicale des réseaux GILBERT
Le 8 juillet 1945 les chefs des réseaux Gil-
bert ont constitune Amicale des Réseaux
Gilbert présidée par Léon Perrier Sénateur
de l’Isère et ancien ministre, chef des ré-
seaux Gilbert pour le sud-est de la France.
Le colonel Groussard décidera de rester
simple adhérent.
- Objet de l’association : Pertuer l’es-
prit de Résistance, cultiver entre ses
membres les liens d’amitié et de solida-
rité noués pendant la période de lutte
commune contre l’ennemi et ses collabo-
rateurs….
- L’adresse du siège de l’association :
37 rue Fessard Paris 19ème.
- Président : Léon Perrier.
- Vice-Présidents :
Madame Hoffmann, F. Harrisson.
- Secrétaire général : André Ramondo.
- Secrétaire adjoint : Paul Eberhard.
- Trésorier : Jean Courtois.
La liste des agents des réseaux “Gilbert”
(P2, P1 & occasionnels) vivants, portée en
fin de C.R d’assemblée comprend 389
membres, la liste pour le compte de Sosie et
Pré-Sosie comprend 186 membres. 2- Voir ouvrage sur « La Cagoule gende et réalité » de Patrice Delhomme à paraître
dans les prochains mois.
3- Voir ouvrage de P. P Lambert & G. le Marec : “Organisations, Mouvements et Unités
de l’Etat Français”.
4- Informations issues du livre de G. A.Groussard : « Service secret 1940-1945 ».
5- Les liaisons franco-suisses entre Thonon-les-Bains lieu de résidence de Frédéric Harrison
et Genève étaient assues par le groupe FTPF des cheminots d’Annemasse, le lieutenant
R. Naudin dit “Dumontouvrier-chauffeur SNCF, l’agent FTPF L. grange dit “Mickey
mécanicien de route SNCF. A Genève, placé sur le trottoir d’en face, à proximité de la
gare des “Volandes” (appelée ensuite gare des Eaux-Vives) au n°4 de l’avenue de la
gare se trouvait un bureau de tabac tenu par “Melle Duthoitde son vrai nom Germaine
Bois, française résidente en Suisse. Engagée comme agent occasionnel des services
secrets, cette personne réceptionnait les courriers très spéciaux des réseaux Gilbert en
vendant tout simplement des cigarettes.
1- La ligne de chemin de fer Annemasse-Genève (gare des Eaux-Vives) maintenue en fonc-
tionnement par l’occupant allemand tout au long de la guerre sera utilisée comme fi-
lière d’évasion par les réseaux français et alliés et tout particulièrement par les réseaux
Gilbert. En effet cette ligne qui relie deux gares importantes de France et de Suisse tra-
verse un tunnel de 359 mètres, en courbe, de pente à 2% situé entre « la Cuisine » et le
plateau de « Grange-Canal », le tout situé sur le territoire helvétique. Le train est tiré
par une machine à vapeur type 140L prévue spécialement pour ce type de parcours. De
multiples cachettes existaient dans ce train particulièrement dans le tender de la loco-
motive, dans les compartiments charbon et eau (l’entretien et la remise en état des ma-
chines à vapeur étaient réalisés à Annemasse). Les voyageurs clandestins en attente de
passage, qui arrivaient de tous les départements français limitrophes étaient cachés
dans le sous-sol du buffet de la gare d’Annemasse. A l’intérieur du tunnel le train ra-
lentissait dans la pente descendante et les clandestins sautaient en marche au milieu de
l’ouvrage. Ils étaient ensuite pris en charge par « l’Association des Français de Ge-
nève ». Il faut noter que ce même train était utilisé par l’occupant allemand pour les
transferts d’espions ainsi que pour des transferts de fonds et de biens en Suisse. Les al-
liés de leur côté, par ce moyen de transport pourront financer certains mouvements de
la Résistance Française.
Machine à vapeur 140L.
La gare d’Annemasse.
Texte et collection :
Phoebus
Sources : dossier Jean Paschoud, courriers de J.C Carrier & Marcel Naudin, web & divers.
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