Biotechnologies
Lallemand F. CC 2
INTRODUCTION
Les cultures cellulaires existent depuis longtemps (1907, première culture de tissus réussie par
Ron Harrison), mais elles sont beaucoup plus connues depuis les années 40, mais surtout 50-
60 grâce à la découverte de la trypsine (enzyme protéolytique qui a permis d’isoler des
cellules), des antibiotiques (qui ont permis d’éviter plus facilement de nombreux problèmes
de contamination) et au développement de milieux de culture standardisés chimiquement.
La culture cellulaire est utilisée en recherche fondamentale (virologie, étude des interactions
cellules-cellules, étude des activités intracellulaires, mécanismes du cancer…), pour les
conseils génétiques (diagnostic pré-post natal), la thérapie génique, la fabrication d’OGM...
Elle est aussi utilisée pour les tests de toxicité (médicaments, cosmétiques, produits chimiques
divers). Dans le domaine industriel, la cellule peut être utilisée comme usine de production
(vaccins, interféron…). Pourquoi utiliser des cellules humaines à la place des bactéries pour
produire des protéines ? En fait, certaines protéines ne sont pas totalement correctes
lorsqu’elles sont produites par des procaryotes ou des eucaryotes inférieurs (finition non
complète, structure 3 D…).
La culture de cellules animales se distingue des cultures microbiennes par différents aspects :
- les concentrations cellulaires sont plus faibles (1 million /ml contre 10 milliards)
- tout est plus lent : il faut 15 à 40 h pour doubler la population contre 1 h ou 2 pour les
bactéries
- les cellules animales sont plus fragiles que les cellules microbiennes (température,
oxygénation, forces hydrodynamiques ou « cisaillement »…) et leurs exigences
nutritionnelles plus strictes.
1. TYPES DE CULTURES CELLULAIRES
Il existe 3 types de cultures et donc 3 méthodes de travail.
1.1. La culture d’organe ou culture organotypique
Elle correspond au maintien hors de l’organisme d’organes entiers ou de fragments
intacts ayant conservé une bonne partie de leurs structures et de leurs fonctions.
Elle implique que l’architecture caractéristique du tissu « in vivo » (3D) soit
préservée (donc pas de dissociation). C’est donc un modèle similaire à l’in vivo.
Le prélèvement sera maintenu à l’interface liquide-gaz, ce qui favorise le maintien
d’une structure tridimensionnelle.
Ce sont des cultures qui croissent très lentement et qui sont menées uniquement dans
le but d’études vu la survie limitée de l’explant.
Le mélange de cellules limite aussi la vision de chaque entité.
1.2. La culture de tissus ou culture histiotypique
Elle correspond au maintien du tissu hors de l’organisme d’une manière permettant la
conservation de fonctions spécifiques.
Des fragments de tissus issus d’un explant primaire sont déposés à l’interface
support-liquide où après adhésion et ancrage, la migration des cellules peut survenir
dans le plan du substrat solide.