`a l’interface subissent une dissym´etrie dans les forces attractives des deux fluides. Ce
ph´enom`ene est associ´e `a une ´energie concentr´ee dans l’´epaisseur de l’interface, qui est `a
l’origine des ph´enom`enes capillaires. Ainsi, un accroissement infinit´esimal de la surface
dSimplique un accroissement de l’enthalpie dH=σdSavec σla tension superficielle
de surface. Autre fait remarquable, leur viscosit´e diminue avec la temp´erature, alors
qu’un comportement inverse est observ´e pour les gaz. L’explication provient encore
une fois des interactions qui produisent un entrainement des particules entre-elles.
Lorsque la temp´erature augmente, ces interactions sont ´ecrant´ees par l’agitation ther-
mique, diminuant ainsi l’efficacit´e de cet entrainement et donc de la viscosit´e pour les
liquides.
Pour les gaz, les particules sont faiblement influenc´ees par les interactions `a dis-
tance. Dans un grand nombre d’applications, le mod`ele du gaz parfait, qui ne prend
pas en compte ces interactions, est suffisant pour d´ecrire la relation entre les grandeurs
intensives du gaz (pression et temp´erature) et celles extensives (nombre de moles et
volume). Les gaz peuvent donc ˆetre facilement comprim´es, impliquant une variation de
la densit´e molaire ou massique au sein du fluide, alors que la compression d’un liquide
n´ecessite de tr`es fortes pressions. Si ces interactions deviennent non-n´egligeables, du
fait d’une densit´e ou de pression ´elev´ees, le mod`ele du gaz parfait est corrig´e par
celui de Van Der Waals. L’agitation particulaire de nature entropique est `a l’ori-
gine de la forte dispersion des gaz. Pourquoi entropique ? Car l’augmentation de la
temp´erature s’accompagne d’une augmentation de l’agitation microscopique, en ac-
cord avec la th´eorie cin´etique des gaz. La quantit´e de mouvement se transmet dans
le fluide de mani`ere balistique sans collision, ou pour les gaz plus denses, par une
dynamique collisionnelle. Dans un gaz, la viscosit´e, qui caract´erise l’efficacit´e de la
diffusion de la quantit´e de mouvement, est une fonction croissante de la temp´erature.
Il en est de mˆeme pour la plupart des ph´enom`enes de diffusion dans les gaz. Ainsi,
les gaz se m´elangent g´en´eralement bien ensemble, car l’agitation combin´ee aux faibles
interactions augmentent le libre parcours moyen des particules. Fort heureusement,
car sans cette propri´et´e, nous ne pourrions respirer sans nous ´etouffer dans le CO2 que
nous rejetons.
Les plasmas appartiennent aussi `a la cat´egorie des milieux fluides. Bien que pr´esent
le plus souvent sous forme artificielle dans notre quotidien (n´eon, d´echarge ´electrique),
cet ´etat repr´esente 99% de la mati`ere existante et connue dans l’univers. Le plasma
est analogue `a un gaz, `a la diff´erence pr`es que l’agitation particulaire est telle que
la neutralit´e ´electronique de la particule n’est plus respect´ee. Les ´electrons sont ainsi
libres, et le fluide devient alors un conducteur d’´electricit´e.
Dans le cadre de ce cours, nous ne consid´ererons que les gaz et les liquides, qui
ne se distingueront que par leur propri´et´es physiques (viscosit´e et densit´e massique).
Nous ne consid´ererons que les fluides dont la masse volumique ne varient pas : ce sont
les ´ecoulements incompressibles.
Bien entendu, il existe des ´etats jouant les troubles faits en ´etant `a la fronti`ere
des ´etats fluides et solides. L’´etat vitreux (verre, gel...) a un comportement m´ecanique
analogue `a un solide, alors qu’il s’´ecoule sur des ´echelles de temps long `a l’instar d’un
liquide. De mˆeme, tous les liquides dont la viscosit´e est tr`es grande (bitume, lave,
glacier) ont un comportement solide ou liquide, selon l’´echelle de temps d’observation.
Les milieux granulaires, comme le sable, ont aussi des propri´et´es `a mi-chemin entre
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