Etablissement : Faculté des Sciences Code et Intitulé de l’UE : SCT13201 - PALEONTOLOGIE Domaine : Sciences et Technologie Parcours : Sciences de la vie et de la terre Semestre : 3 Crédits : Volume horaire : 40h (20h en ligne et 20h en présentiel) Jour, heure, Lieu de l’enseignement : Enseignant responsable de l’UE : DA COSTA Yawoa Dzidzo, Maître de Conférences, Email : [email protected] / Tel : 90 12 77 67 Disponibilité : Public cible : Tout parcours conduisant aux Licences Sciences de la Terre Mention Géologie fondamentale Bref descriptif de l’UE : Ce cours traite de l’apparition et de l’évolution de la vie au cours des temps géologiques en prenant comme base l’étude des restes d’organismes morts ou fossiles et leurs gisements conservés dans les archives sédimentaires. Ces fossiles révèlent que diverses espèces et groupes d'êtres vivants se sont succédés et renouvelés au cours du temps. Cette évolution de la biosphère est en relation avec les changements et les variations des conditions écologiques de grande ampleur sur la terre (atmosphère, hydrosphère et lithosphère) qui exercent des contraintes sur les organismes et influent profondément sur leur évolution. Ainsi, il s’agira de faire comprendre aux apprenants cette histoire de la vie sur terre jalonnée de nombreuses crises biologiques ou extinction en masse et dont la compréhension fait appel à un certain nombre de théorie pour expliquer l’évolution de la vie. Pré-requis : Néant Objectif général : L’objectif général de ce cours est de faire acquérir à l’étudiant des connaissances lui permettant de comprendre l’évolution de la vie depuis les origines. Objectifs spécifiques : A la fin de cette UE, les étudiants seront capables de : - maîtriser les principes et les méthodes de la paléontologie - comprendre les mécanismes de fossilisation - comprendre l’origine de la vie et son évolution - connaître les représentants des grands groupes du phanérozoïque - connaître les grandes crises biologiques et leur importance - comprendre les grands évènements biologiques marquant l’évolution - comprendre l’apparition et l’évolution des primates - Comprendre les phénomènes de glaciation - connaitre les méthodes de datation des sédiments quaternaires - maîtriser les principales clés de détermination des grands groupes fossiles savoir reconnaître le plan anatomique auquel appartient un fossile ; savoir positionner un fossile dans la classification des organismes ; savoir faire un dessin d’observation annoté (anatomie); connaître l’intérêt des fossiles (biostratigraphie, paléoécologie...) - identifier les milieux de vie des organismes fossiles. Intervention pédagogique : Supports numérique et physique Activités d’apprentissage : Cours et travaux dirigés Evaluation : - Contrôle continu : DST, Exposé, (40%) - Examen final : Examen pratique et oral (60%). Bibliographie J-J Hublin (1981) – Les grands sujets de l’évolution de la vie. Edition du chat PercheFlammarion. M. Gignoux (1960) – Géologie stratigraphique. Masson et Cie Editeurs. Joseph A. Cushman (1989) - Foraminifera, their classification and economic use. Harvard University Press. R. Tavernier &C Lizeaux (1994) - Sciences de la vie et de la terre. Terminal S, Bordas. A.Foucault et Jean-François Raoult (2001) – Dictionnaire de Géologie. Dunod. Pour la Science (1981-1990)- Les fossiles témoins de l’évolution. Da Costa Y.D., Ly A., Johnson A.K.C., Affaton P. & Seddoh K.F. (1996) - La couverture sédimentaire crétacé-tertiaire de la région nord-est du bassin côtier du Togo. Essai de biozonation et Paléogéographie. In Jardiné S., De Klasz I. & Debenay J.-P. (Eds) : Géologie de l’Afrique et de l’Atlantique Sud. Bull. Centres Rech. Explor.-Prod. Elf Aquitaine, Mém. 16, 275-291. Pau, France A. Brahic, M. Hoffert A. Schaaf, M. Tardy (2005) - Sciences de la Terre er de l’univers. Vuibert. Aubouin J., Brousses R. & Lehman J.P. (1978) - Précis de géologie.2. Paléontologie et stratigraphie. Dunod. Da Costa Y. D. (1992) - Biostratigraphie de la couverture de la région nord-est du bassin côtier du Togo. Mém. D .E. A. Université Cheik Anta DIOP, Dakar Sénégal, 54 p. Da Costa Y. D. (2005) - Biostratigraphie et paléogéographie du bassin sédimentaire côtier du Togo. Thèse Doctorat. Université de Lomé, Togo (inédit), 405 p. Sites web Foucault A. & Raoult J-F (2001) – Dictionnaire de Géologie. Dunod. Hublin J-J (1981) – Les grands sujets de l’évolution de la vie. Edition du chat PercheFlammarionRobert Johnson A. K. (1987) - Le bassin côtier à phosphates du Togo (Maastrichtien - Eocène moyen. Thèse Doctorat, Univ. Bourgogne 360 p. Mathieu, Jean-Pierre Bellier, Bruno Granier (2011): Manuel de Micropaléontologie. SitesWeb : - http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque ; - http://www.google.fr 7 http://www.altavista.fr www.universalis.fr/.../3-utilite-des-fossiles www.mnhn.fr/.../paleontologie/mollusques-fossiles www.pinterest.com/pdilegami/mollusques-fossiles www.cheikhfossilsmorocco.com/trilobites-fossiles. paleo17.blogspot.com/2013/06/arthropodes_4.html https://studylibfr.com/doc/1109884/les-mollusques-–-bivalves https://ivanbour.files.wordpress.com/2013/07/tp-initiation-de-base-auxfossiles.pdfhttps://studylibfr.com/doc/391537/tp-initiation-de-base-aux-fossiles http://antivilo.svt.free.fr/5e/TP%20fossiles%202x.pdf Séance n° Rappel des spécifiques objectifs Titres des parties/ chapitres / sous-chapitres COURS EN LIGNE (10 séances) 1 Maîtriser les principes et Chapitre 1. Introduction à la paléontologie les méthodes de la I. Définition et importance de la paléontologie II. Principes et méthodes de la paléontologie paléontologie III. Les sous-disciplines de la paléontologie IV. Historique 2 Comprendre les mécanismes de fossilisation 3 4 4 6 Comprendre l’origine de la vie et son évolution Chapitre 2. Fossilisation I. Fossile et fossilisation II. Mécanisme de la fossilisation III. Milieux de fossilisation IV. Subdivision des fonds marins V. Organismes marins VI. Monde vivant et peuplements fossiles Chapitre 3. Le Précambrien et les premières manifestations de la vie I. Introduction II. La Terre avant l’apparition de la vie III. Apparition de la vie et son évolution IV. Apparition et évolution de l’oxygène libre dans l’atmosphère V. Changement biologique et modification de l’atmosphère Chapitre 4. Le registre fossile du précambrien I. Les fossiles de l’Archéen II. Les fossiles du Paléoprotérozoïque III. Les fossiles du Cambrien inférieur IV. - Les fossiles du Cambrien moyen Chapitre 5. Modification de l’atmosphère et Evolution de la vie I. La vie marine (Précambrien-Cambrien basal) II. La conquête du milieu continental (Ordovicien-Dévonien) III. La conquête du milieu aérien (Carbonifère) IV. Les problèmes d’adaptation aux milieux terrestres et aériens Chapitre 6. Les grands groupes de vertébrés fossiles I. Les agnathes Date Connaître les représentants des grands groupes du Phanérozoïque 7 Connaître les grandes crises biologiques et leur importance 8 Comprendre les grands évènements biologiques marquant l’évolution 9 10 II. Les Poissons III. Les Amphibiens IV. Les Reptiles V. Les Oiseaux VI. Les Mammifères Chapitre 7. Les crises biologiques I. Crise de la fin de l’Ordovicien II. Crise de la fin de Dévonien III. Crise de la fin du Permien IV. Crise de la fin du Trias V. Crise intermédiaire du Cénomanien supérieur VI. Crise de la limite Crétacé -Tertiaire VII. Crise de la limite Eocène-Oligocène VIII. Crise biologique majeure du Quaternaire Chapitre 8. La théorie de l’évolution des espèces I. Notion d’espèce et spéciation II. Les mécanismes de l’évolution III. Evolution et milieu IV. La phylogénèse V. Les fossiles témoins de l’évolution Chapitre 9. Evolution des primates et apparition de l’homme I. Caractères généraux et Classification des primates II. Hominisation III. La préhistoire IV. La protohistoire Chapitre 9. Evolution des primates et apparition de l’homme (suite) V. Les glaciations VI. Les méthodes de datation des sédiments quaternaires COURS EN PRESENTIEL (6 séances) 1 Synthèse des cours faits en ligne 2 Synthèse des cours faits en ligne 3 4 - maîtriser les principales clés de détermination des grands groupes fossiles - savoir reconnaître le plan anatomique auquel appartient un fossile ; - savoir positionner un fossile dans la classification des organismes ; - savoir faire un dessin d’observation annoté (anatomie); Chapitre 10. Reconnaissance groupes fossiles des grands des grands I. Fossiles végétaux II. Spongiaires/ / Bryozoaires III. Cnidaires IV. Mollusques Chapitre 10. Reconnaissance groupes fossiles (suite) IV. Brachiopodes 5 6 - connaître l’intérêt des fossiles (biostratigraphie, paléoécologie...) - identifier les milieux de vie des organismes fossiles. V. Arthropodes VI. Echinodermes VII. Graptolites VIII. Vertébrés Chapitre 11/ Micropaléontologie I. Généralités II. Matériaux et matériels d’étude III. Technique de recherche des microfossiles IV. Etude pratique de quelques microfossiles TD : Utilisation des fossiles CHAPITRE 1. INTRODUCTION A LA PALEONTOLOGIE I. Définition et importance de la paléontologie La paléontologie est constituée de trois mots grecs : - Paléo, du grec palaios (παλαιος) qui signifie ancien ; - Onto, du grec ontos (οντος), vie, être ; - Logie, du grec logos (λογος), le discours, la science. La paléontologie est donc la science qui étudie les formes de vie du passé. Elle s’intéresse à toute forme de trace laissée par un organisme vivant, fossilisé dans la roche. La paléontologie est la science consacrée à l’étude des êtres disparus qui avait peuplés la planète terre et connus par leurs restes, empreintes ou les traces de leurs activités conservées dans les terrains sédimentaires, que l'on désigne sous le nom de fossiles. Elle se présente comme une science historique car les espèces fossiles sont pour la plupart différents des espèces actuelles. Elle prolonge dans le passé les investigations de la zoologie et de la botanique. Elle comprend la paléobotanique (étude des végétaux anciens) et la paléozoologie, (ou paléontologie animale) et inclut les recherches sur l’apparition et l’évolution de l’homme (paléontologie humaine ou de paléoanthropologie). La présence de restes de coquilles (marine notamment) au sein des roches est mentionnée dès l’Antiquité. Les formes de fossiles les plus communes sont les restes de l’organisme, tels que le squelette d’un vertébré ou la coquille d’un mollusque. Les plus anciens fossiles connus à ce jour datent d'environ 3.6 Milliards d'années. La paléontologie poursuit plusieurs objectifs notamment : – arriver à la connaissance des êtres disparus végétaux ou animaux, -reconstituer l’allure et le mode de vie des anciennes formes de vie qui ont peuplé la Terre pendant les temps géologiques; – de retracer l'histoire de la vie sur Terre depuis ses origines (paléogéographie) ; – comprendre de l’histoire de la Terre ; – dater les dépôts sédimentaires dans lesquels les fossiles sont inclus (biostratigraphie) ; – préciser le milieu dans lequel ils ont vécu (paléoécologie) ; – mieux comprendre de la biodiversité à travers le temps et les changements de climats et environnementales ; – améliorer nos connaissances en termes d’évolution (phylogenèse); – mieux comprendre nos origines. Les études paléontologiques sont très importantes. Grâce aux fossiles stratigraphiques les paléontologues ont divisé les derniers 570 millions d'années de l'histoire de la Terre qui forment l’éon phanérozoïque (il vient du grec phaneros, qui veut dire « visible », et zôon, qui signifie « animal » ou « être vivant ») dont le début est marqué par l’apparition des premiers fossiles de grande taille. Le phanérozoïque est subdivisé en différentes ères, elles-mêmes subdivisées en périodes, comportant chacune plusieurs époques (cf. l’échelle des temps géologiques). Tous les événements antérieurs à cette date appartiennent à la période précambrienne, qui commence avec la formation de la Terre, il y a environ 4,6 milliards d'années. La paléontologie fournit ainsi une échelle chronologique relative (datation relative) où l’on peut situer dans le temps un terrain par rapport à un autre. Aussi, la répartition des fossiles dans ces couches permet aux paléontologues de dresser des cartes géologiques très précises Pour remplir sa mission, la paléontologie a recours plusieurs méthodes d’investigation telles que la stratigraphie, la sédimentologie, l’anatomie, l’écologie, l’éthologie (les relations qui existent entre les êtres et leurs milieux), la biogéographie (répartition actuelle des êtres vivants et leurs vicissitudes au cours des temps géologiques), la biochimie, la taxonomie, la géochimie, statistique etc.... II. PRINCIPES ET METHODES DE LA PALEONTOLOGIE Le paléontologue sans fossiles n’est rien, ainsi le stade premier et indispensable de son travail est la découverte des fossiles et l’étude des sédiments qui contiennent les fossiles. Ainsi on distingue les étapes suivantes : 1) Réaliser des travaux de terrain, et fouilles ; 2) étudier des roches sédimentaires (la succession des couches rocheuses) dans lesquelles se trouvent la plupart des fossiles (stratigraphie) ; 3) déterminer par différentes méthodes de datation, l’âge relatif de ces couches ; l’ensemble de ces couches géologiques fut donc découpé à partir des fossiles en différentes ères, ellesmêmes subdivisées en périodes, comportant chacune plusieurs époques (cf. échelle des temps géologique : cours de stratigraphie) ; la paléontologie fournit ainsi une échelle chronologique relative (datation relative) où l’on peut situer dans le temps un terrain par rapport à un autre ; 4) dresser des cartes géologiques très précises à partir de la répartition des fossiles dans les couches ; - établir la paléogéographie : la répartition des différentes espèces animales à chaque époque traduit une géographie changeante (cf. cours GSC 241) : 5) établir des corrélations : les fossiles sont utilisés pour comparer les strates entre elles, dans une même région ou d’une région du monde à une autre. Il est ainsi possible de déterminer si des strates provenant de régions différentes se sont formées à la même époque et dans le même environnement (malgré les remaniements ultérieurs de ces roches qui ont pu modifier la succession des couches). III. LES SOUS-DISCIPLINES DE LA PALÉONTOLOGIE Pour conclure, la paléontologie est une science récente située au carrefour de la géologie et de la biologie qui se compose d’un réseau de sous-disciplines en interaction. 1. Paléontologie des vertébrés : La paléontologie des vertébrés consiste en l’étude des faunes vertébrées depuis leur apparition au Cambrien et plus précisément des chordés. 2. Paléontologie des invertébrés (cf. cours GSC 121) : La paléontologie des invertébrés s’attache à étudier l’autre partie du royaume animal. Le terme invertébré regroupe les animaux ne présentant pas de colonne vertébrale. Il regroupe notamment les échinodermes, les mollusques (bivalves, céphalopodes, gastéropodes, etc.), les arthropodes (insectes, crustacés, arachnides, etc.), les nématodes, les annélides, les ectoproctes (bryozoaires), les éponges (spongiaires) ou encore les cnidaires (méduses, anémones de mers, coraux, etc.). 3. Micropaléontologie : La micropaléontologie est également une branche de la paléontologie qui étudie les micro-organismes ou microfossiles qui ont une taille inférieure à 1 mm (le plus souvent entre 10 et 200 μm). Un microfossile nécessite l’usage d’un microscope (optique ou à électron) alors qu’un macrofossile est étudiable à l’oeil nu (bien que l’usage du microscope soit aussi courant pour l’observation de microstructures). 4. Palynologie : Elle concerne l’étude des microfossiles qui ne sont pas biominéralisés mais simplement organiques : ce sont les spores, les grains de pollen et les palynomorphes (microalgues, restes de champignons, débris organiques divers, etc.). 5. Paléobotanique : La paléobotanique (l’étude des plantes fossiles) est une discipline très proche de la palynologie, mais faisant appel à des connaissances différentes. Elle concerne les impressions de feuilles dans des dépôts sédimentaires fins ; des végétaux minéralisés où un minéral remplace la matière organique (comme le bois silicifié) ; des végétaux carbonisés suite à un enfouissement dans un milieu pauvre en oxygène (comme la houille). La paléopalynologie et est très utilisée pour reconstituer les paléoenvironnements et les paléoclimats. 6. Paléoichnologie : La paléontologie intègre aussi les traces laissées par les organismes. On parlera alors de paléoichnologie lorsque l’on étudie des empreintes de pas ou des terriers. Dans ces cas précis, l’objet fossilisé est un moulage de la structure et non une minéralisation d’une structure organique. Ce type de reste a l’avantage de donner des informations sur le comportement du ou des organismes les ayant laissés. Cependant, on comprendra, notamment dans le cas des empreintes, qu’il est extrêmement rare de pouvoir associer avec certitude la trace fossile à l’organisme l’ayant produite. 7. Disciplines liées à la paléontologie De l’étude de tous les types de fossiles découlent plusieurs disciplines. a) La biostratigraphie : Elle a pour but l’établissement d’une chronologie relative des couches géologiques en réunissant les données paléontologiques et sédimentologiques. Cette discipline est basée sur le contenu en fossiles des strates sédimentaires. La similarité des fossiles entre diverses strates indique donc que ces couches sont contemporaines. La paléoclimatologie : Elle étudie l’évolution du climat en se basant sur plusieurs types de données : isotopie, sédimentologie, paléontologie. Couplées aux indices sédimentologiques, les variations de la faune mais surtout de la flore donnent une indication de ces variations climatiques au cours du temps. La répartition géographique de faunes ou de groupes particuliers fossiles entre dans le cadre des études paléobiogéographiques. b) La paléoécologie : Elle étudie les interactions entre les différents organismes passés .Elle se base sur des découvertes particulières comme des animaux ensevelis dans leurs terriers, l’abondance de juvéniles et d’oeufs fossilisés indiquant un site de ponte où les animaux élevaient leur progéniture ou encore les restes d’un repas découvert près ou dans un autre fossile. c) La reconstitution paléoenvironnementale : En corrélant les restes fossiles avec les indices sédimentologiques, il est possible de reconstituer l’environnement de dépôts dans lequel les organismes ont été fossilisés. Le type de fossilisation (silicification, moulage, impression de matières organiques, niveau de préservation) donnera des indications sur la dynamique de dépôt, sur le contenu chimique et le type du milieu. d) La taphonomie : Elle a pour but de déterminer les processus agissant dès la mort de l’organisme et jusqu’à sa fossilisation. Afin de comprendre ce que l’on observe, il est important de savoir distinguer des structures telles que des marques de prédation, de décomposition ou l’effet de la diagenèse. La taphonomie est donc un point clef de la paléontologie, une condition sine qua non à une interprétation correcte du registre fossile. V. HISTORIQUE Le terme paléontologie a été créé par Henri de Blainville en 1834, à partir du grec palaios, « ancien », ontos, « être» et logos, « discours », étude. Agricola en 1546 crée le mot « fossile ». Plusieurs savants grecs de l’Antiquité, tels Xénophane (poète et philosophe), Hérodote (historien) ou Strabon (géographe) ont contribué au développement de cette science. Au 18è siècle, on interprète les fossiles comme étant des restes d’êtres vivants ayant vécu avant le Déluge relaté par la Bible. Georges Cuvier pense que les fossiles sont des témoignages de l’existence d’animaux et de plantes, aujourd’hui disparus. Pendant cette période, on se borne à les collectionner sans vraiment tirer parti du point de vue histoire de la terre ; c’est l’époque des cabinets d’histoire naturelle. Durant cette période, la paléontologie entre dans une phase décisive : on a eu l’idée d’utiliser les fossiles pour dater les couches géologiques (paléontologie stratigraphique) et d’en faire la base d’une classification chronologique. A. Brongniart et W. Smith furent les premiers dans ce domaine. Buffon (1707-1788) fut le premier à jeter les bases de la paléontologie. Il a eu le mérite de présenter en un langage clair une théorie vraiment scientifique de la terre et des époques de la nature, fondé sur l’interprétation des fossiles. Il énonça la notion de l’extinction des espèces et parle ‘’d’espèces perdues’’. Il a pu faire un inventaire des espèces connues de son temps. Il est aussi le premier à proposer une échelle des temps géologiques. [Retenons que Buffon est le premier savant à affirmer que la Terre a une histoire, qui peut être connue par la géologie et l’étude des roches et fossiles. Il a écrit le premier volume d’une encyclopédie du monde vivant, intitulée l’Histoire naturelle, est publié en 1749 en 36 volumes ; et en 1779, les Époques de la nature, un traité qui décrit la planète Terre dans tous ses aspects]. A partir du 19è siècle, avec Georges Cuvier (1769-1832) la paléontologie va se fixer dans sa méthode et se préciser dans ses buts. Il pense que les fossiles sont des témoignages de l’existence d’animaux et de plantes, aujourd’hui disparus. Il est pour cela considéré comme le fondateur de la paléontologie (la science qui étudie les fossiles). À partir des ossements de mammifères il tente une classification des vertébrés. C’est à Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829 ; biologiste) et surtout à Charles Darwin (1809-1882) que l’on doit l’idée que les espèces évoluent. Lamarck a réalisé la classification des invertébrés et Darwin a eu le mérite en 1859 de formuler les bases de la théorie de l’évolution des espèces par la sélection naturelle dans son livre intitulé ’’De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle’’. Alcide Dessalines D’Orbigny (1802-1857) fut celui qui a fait le premier grand inventaire des fossiles. Il est connu pour avoir nommé plusieurs des divisions classiques des temps géologiques et découvert des milliers d’espèces d’animaux et de plantes, vivantes et fossiles. Ce qui caractérise la période contemporaine est que les travaux de recherche sont faits dans un sens évolutif (rapports de filiation des fossiles avec le monde vivant). Aussi on peut noter la minutie apportée dans la récolte des fossiles, le perfectionnement des méthodes de recherche sur la structure microscopique des organismes et l’étude des petites formes (micropaléontologie). CHAPITRE 2 / FOSSILISATION Le fossile constitue la matière première du paléontologue et, selon sa nature, apporte des informations directes ou indirectes sur l’organisme et son environnement. La notion de fossile s’applique spécifiquement aux restes d’organismes conservés le plus souvent dans une roche sédimentaire. On définit un fossile comme un reste, trace ou moulage naturel d’organisme conservé dans les sédiments. Selon sa taille, un fossile peut être qualifié de macrofossile (millimétrique à pluricentimétrique) ou de microfossile (millimétrique et infra millimétrique) et nannofossiles. L’ensemble des fossiles découverts et leurs caractéristiques relatives constituent le registre fossile. A – Notion de Fossile On définit un fossile comme un reste, trace ou moulage naturel d’organisme conservé dans les sédiments. On distingue des restes ou le corps en totalité d’animaux morts. Il s’agit souvent des parties dures (os, dents, coquilles, squelettes, carapaces, tests). Les moulages concernent l’animal en entier (moules internes, externes ou les deux à la fois). Les traces représentent l’activité biologique de l’organisme (déplacement, piste, empreinte, terrier) : perforations dues à la nutrition (cas des éponges et des gastéropodes) ou des restes d’excréments (des coprolithes), et aussi les œuvres d’art (statuettes, peinture rupestre). L’étude des traces fossiles font l’objet d’une discipline à part, la paléoichnologie, mais leur interprétation est en général difficile. Cependant cette étude peut donner des indications très intéressantes du point de vue paléogéographique. Il existe aussi des fossiles chimiques d’origine organique comme le kérogène (des terrains précambriens ; Australie) et les acides aminés. Les fossiles constituent le matériel essentiel des études paléontologiques. Ils ont habité tous les milieux géologiques et on rn trouve dans tous les types de sédiment. Ces diverses formes se sont conservées jusqu’à nous par les processus de fossilisation. B – La fossilisation La fossilisation est l’ensemble des phénomènes physiques, chimiques et biologiques varié qui conduise à la conservation des organismes morts (ou des objets) dans les sédiments. 1 L’évolution post-mortem est régit par plusieurs facteurs tels que l’altération et/ou l’érosion de l’organisme, puis son transport par divers agents (rôle destructeur, dispersion, démantèlement, changement de milieu, accumulation), la sédimentation (enfouissement, remplissage sédimentaire donnant des moules internes) puis la soustraction aux agents de destruction (courants, vagues, vents, phénomènes de dissolution, mangeurs de cadavres, fermentation bactérienne). Ainsi, à la mort de l’animal presque tout son cadavre est totalement détruit. Il pourrit, même ces parties dures sont la proie des bactéries. Les corps organiques sont rapidement détruits à l’air libre ; la présence de l’oxygène provoque une oxydation entraînant la destruction rapide de la matière organique (c.à.d. des parties molles). Cette destruction peut être accélérée par l’action d’autres êtres vivants (animaux prédateurs ou perforants, bactéries aérobies) et par des facteurs mécaniques (vents, vagues, courants). Ce sont ces parties minéralisées qui ont le plus de chance d’être préservées, si les conditions sont favorables. C. Condition de fossilisation Ainsi donc pour qu’il y ait fossilisation, il faudrait que ces organismes soient soustraits à l’action des agents atmosphériques ; un enfouissement rapide devient alors nécessaire. Les milieux aquatiques (surtout marins) sont propices à une meilleure fossilisation que les milieux terrestres. Les sédiments fins comme les boues calcaires et argileuses (bonne conservation, bonne empreinte et moindre oxydation), les poussières apportées par le vent, les cendres volcaniques sont favorable à fossilisation. La conservation des détails d’un fossile est en rapport direct avec la finesse des sédiments et la tranquillité du dépôt. Les crues des rivières et des lacs ou le remplissage rapide de fissures ou d’une grotte permettent aussi une bonne conservation des organismes. Ajoutons que l’inclusion des fossiles dans un nodule calcaire ou siliceux leur assure également une bonne conservation. Par ailleurs, les milieux anoxiques sont propices à une bonne fossilisation du fait qu’ils retardent la décomposition de la matière organique et favorisent la pyritisation et une phosphatisation précoce. Il est à noter que les individus sans squelette en milieu marin sont rarement fossilisés et encore moins sur le milieu continental. Les animaux bien connus sont ceux à squelette ou à coquille. Le cas des mollusques : il y a plus d’espèces actuelles que d’espèces fossiles. C - La fossilisation et ses modalités Au cours de l’évolution post-sédimentaire, les paries molles de l’organisme ou ses parties dures peuvent être fossilisées. La fossilisation nécessite trois types de conditions favorables : existence de parties dures dans l’organisme ; aptitude de ces parties dures à être conservées par l’épigénie ; conditions des milieux favorables à la fossilisation. 1 - Fossilisation des parties molles L’organisme peut être conservé de trois façons : complètement, partiellement ou par son empreinte. a) Conservation complète : la condition nécessaire est la mise à l’abri de l’oxygène (dépôts très fin dans un milieu très calme). Il s’agit d’une conservation sans modifications importantes. On peut citer le cas des momifications : animaux inclus dans une résine fossile (ambre oligocène des rives de la Baltique) au moment de sa consolidation (araignées, lézard), ou congelés dans des vases glaciaires datées du Quaternaire en Sibérie (des mammouths) ou des rhinocéros dans l’ozokérite en Pologne (hydrocarbure cireux); des microfossiles conservés dans du silex (Crétacé-Tertiaire) ; des momies naturelles (animaux ou hommes) conservés dans des tourbières (milieu réducteur, pas d’oxygène) ou 2 par le phosphate de chaux (grenouilles et serpents du gisement tertiaire de Lot). Cas de la faune de Burgess Pass (vers ayant conservé leur soies et tube digestif encore visible) d’âge Cambrien moyen. Insecte pris dans l’ambre oligocène mer de la Baltique (-40 Ma) b) Conservation partielle (minéralisation et pseudomorphose) : les tissus mous sont détruits, seules les parties minérales du squelette (os, coquilles) se conservent puis transformés lentement au cours du temps; on a alors un fossile partiel. L’organisme subit une minéralisation (par le phénomène d’addition, de substitution ou de recristallisation) si bien que la composition chimique du fossile sera changée. * Au cours du phénomène d’addition, les parties vides de l’organisme sont remplies par la matière minérale qui varie selon les sédiments (calcite, argile, silice, phosphate, pyrite, etc.…). Ce qui fait que le fossile acquiert un aspect compact et de forte densité (plus dur et plus lourd) par rapport aux coquilles de l’organisme actuels ; ceci est un caractère de distinction entre coquille fossile et coquille actuelle. * Au cours de la substitution, la matière primitive (calcite, osséine, cellulose des végétaux→ incrustation par les sources calcaires=moules externes) est remplacée par un autre minéral, c’est l’épigénie (ou pseudomorphose). Elle est toujours suivie du phénomène d’addition. Les tests calcaires des invertébrés et les végétaux peuvent être épigénisés par la silice, la pyrite ou par le phosphate de chaux (coquille d’Ammonites) ; les foraminifères par la glauconie. L’apatite (phosphate de calcium) : ce minéral intervient dans le cas des os et des dents * la recristallisation : il s’agit d’un phénomène au cours duquel certains minéraux constituant le fossile recristallisent sous une autre forme ; ex : l’aragonite minérale carbonaté (de forme orthorhombique, et instable) de divers organismes, céphalopodes, polypiers et gastéropodes se transforme en calcite (rhomboédrique) forme plus stable. 2) Fossilisation des parties dures Dans ce cas on assiste à une dissolution complète. Il peut rester des moules internes ou externes (trace de l'organisme) de l’animal (cas de la faune médusoïde d’Ediacara d’âge précambrien). Il peut s’agir d’une conservation morphologique de coquilles, de tests, de partie minérale des os, de dents * Moule interne ou test par remplissage: dans ce cas la coquille après remplissage est dissoute et la partie centrale s’individualise en donnant l’empreinte interne de la coquille. * Moule externe ou test par enrobage: le fossile laisse on empreinte externe (ornementation) dans le sédiment encaissant ; ou bien il y a remplissage puis cristallisation d’un minéral. 3 3) Conservation des traces d’activités On distingue des contre-empreintes et des empreintes physiologiques: - les contre-empreintes ou répliques : c’est l’empreinte des pattes d’un animal ; ici on a une forme extérieure représentée par un vide qui peut être rempli par le sédiment encaissant (ex : pas des dinosaures) ; ou l’empreinte de feuilles conservées par la solidification d'un sédiment très fin (lutites). - empreintes physiologiques : il s’agit des produits de l’activité biologique qui démontrent l’existence d’un organisme qui n’a laissé que des traces de son activité ; ex : terriers remplis de sédiments (cas de terriers de gros vers de la carrière de Kpogamè au Togo), des nids d’oiseau avec des œufs, des perforations (oursins), des pistes laissées sur le fond marin par des crustacés, trilobites. On a donc un fossile physiologique : des œufs de dinosaures ou d’oiseau ; coprolithes (excréments fossiles de poissons, de crustacés, de reptiles ou de mammifères) ; gastrolithes (cailloux avalés par certains reptiles pour faciliter la digestion). On distingue plusieurs types de traces : traces de logement et de déplacement (terrier, tube, galerie, pistes, pas) ; coups de griffe de carnivores sur des os ; traces de nutrition (perforation d’éponge) ; traces de protection (lithophages : pholades) ; pontes fossiles et stades larvaires et fabrications humaine (outils,…) Terriers de vers (Carrière de Kpogamè ; Da Costa, 2005). 4 4. Fossiles chimiques a) Préservation de molécules biochimiques dans le sédiment ou associé à l’organisme : Sporopollénine, chitine pour les plus résistantes, et dérivés de cuticule, cellulose etc… Kérogènes résultant de la diagenèse (action des microorganismes) d’un matériau carboné. Certaines molécules relativement complexes conservent une structure chimique qui permet, connaissant les processus généraux qui les affectent au cours de la diagenèse, de remonter aux molécules initiales, et par conséquent aux organismes qui les ont synthétisés (en tant que grandes catégories (plantes, bactéries, archées, animaux…). Ces molécules fossiles sont appelées des biomarqueurs, exceptionnellement protéines, acides nucléiques (ambre, mammouth congelés, dents) fig. résine fossile ou ambre b) Préservation, dans le sédiment, de rapports isotopiques particuliers de certains éléments pouvant être liés à une paléoactivité biologique : 13C/12C chez les organismes photosynthétiques ; 34S/32S chez les bactéries sulfato-réductrices. IV - LES MILIEUX DE FOSSILISATION Il existe deux milieux de fossilisation : le milieu continental et le milieu marin. A - Le milieu continental Le milieu continental comprend un milieu aérien moins favorable où l’organisme se déplace à l’air libre et un milieu aquatique (rivières, lacs) plus favorable à la fossilisation. Ex : les vertébrés terrestres sont mobiles et leurs restes fossilisés sont souvent fragmentaires. Par ailleurs ils sont rares et leurs restes sont accumulés localement. Les catastrophes naturelles et l’érosion empêchent la fossilisation des sols, ce qui fait que toute vie aérienne est rarement fossilisée. La faune et la flore passées sont mal connues ; des groupes entiers ont disparus. B - Le milieu marin Le milieu marin représente le principal milieu de fossilisation. Les fossiles marins largement répandus à la surface du globe par rapport aux fossiles continentaux, sont les plus étudiés. En fonction de la profondeur, le milieu marin est subdivisé en plusieurs zones : la zone bathyal (200-3000 m) (subdivisée en zone épibathyale : 200-1000 m et zone mésobathyale : 1000-4000 m) ; - la zone abyssale (4000-6000 m) ; - et la zone hadale (fosse : à partir de 6000 m) 5 1) - Les zones de vie du milieu marin Dans la mer, la vie se rencontre sous toutes ses formes jusqu’aux profondeurs les plus grandes. Les formes de vie marine dans les océans se répartissent selon la profondeur, ainsi que selon qu’on les trouve sur les fonds ou en pleine eau. Cette répartition est liée aux contraintes physico-chimiques du milieu : luminosité, (nulle en dessous de 50 m), la température, la pression. On distingue deux grandes zones principales, indépendamment de la profondeur : la zone benthique qui correspond à l’ensemble des fonds marins. La zone pélagique (pélagique signifie haute mer) qui représente la pleine eau. Chacune se subdivise ensuite en différentes zones dépendant de la profondeur. Ainsi, le milieu pélagique est subdivisé 4 zones : zone épipélagique : zone éclairée (zone euphotique ou photique); zone de températures variables ; zone mésopélagique : elle constitue une barrière pour la lumière (zone aphotique) ; c’est une zone de refuge pour certains organismes ; la vie y est non développée ; zone bathypélagique : c’est la zone où le plancton disparaît ;- zone abyssopélagique : c’est la zone proche des fosses océaniques. Par ailleurs, le milieu pélagique comprend deux provinces ; la province néritique et la province océanique. Chaque province est caractérisée par un cortège d’organismes plus ou moins riche. - La province néritique située au-dessus du plateau continental s’étend jusqu’à une profondeur de 200 m ; elle est dominé par la vie planctonique car les eaux sont bien variables, dû aux apports continentaux donc peu de transport notamment au débouché des estuaires ; présence de restes d’organismes pélagiques et benthiques. - La province océanique est située au-delà de la province néritique : les eaux sont pauvres en matières nutritives et aussi en vie planctonique ; elles sont peu variables dans le temps et dans l’espace ; le plancton océanique est plus pauvre que le plancton néritique 6 2) Les types d’organismes marins Chaque zone marine est caractérisée par un groupe d’organismes: a) Les formes benthiques (le benthos): c’est l’ensemble des organismes animaux ou végétaux fixés (ex : les Hippurites) ou non vivant sur le fond des mers (fond n’excédant pas 200 m dans la zone euphotique) ou à son voisinage ; néanmoins la vie benthique n’est pas exclue à des profondeurs plus grandes (Eponges, Echinodermes). b) Les formes pélagiques ou planctoniques : ce sont des organismes qui nagent au-dessus du fond (necton ou plancton) ; * Les formes nectoniques (le necton) c’est l’ensemble des organismes qui nagent dans l’eau (poissons et mammifères marins) ; on les trouve dans toutes les zones. * Les formes planctoniques (le plancton) sont des organismes marins ou d'eau douce (nagent ou flottent) qui vivent essentiellement, dans la tranche d’eau superficielle pénétrée par les rayons lumineux (zone euphotique ou photique) et généralement chaude. Ils se déplacent peu ou pas du tout, si ce n'est sous l'effet des courants. Ils sont de très petite taille (de l'ordre du millimètre ou du centimètre) ; mais quelques espèces atteignent des dimensions plus importantes (de l'ordre du mètre pour certaines méduses). V - MONDE VIVANT ET PEUPLEMENTS FOSSILES Les nombreuses études réalisées ont montré qu’il y a une très forte distorsion entre le monde vivant et les peuplements fossiles. Les fossiles ne donnent qu’une image très fragmentaire et déformée de la vie. Le nombre des formes fossiles (d’espèces animales et végétales) décrites sont considérable ; actuellement, leur nombre avoisine les trois millions et les espèces recensés atteindrait 4,5 millions. Cependant un nombre réduit d’espèces fossiles ont été décrit (environs 150 000), soit 3% des espèces connues actuellement et 3,3% des vivantes actuellement. En 540 millions d’années, on estime qu’un milliard d’espèces a vécu sur terre et que 10 millions étaient fossilisables, ce qui dénote une perte considérable en espèces et en individus. Les fossiles connus représentent 1/660ème des espèces animales et végétales ayant vécu sur Terre et 1/66ème des espèces fossilisables. Ainsi, la paléontologie est loin d’avoir découvert tous les fossiles conservés dans les sédiments. 7 CHAPITRE 3 / LE PRECAMBRIEN ET LES PREMIERES MANIFESTATIONS DE LA VIE I - Introduction Le Précambrien est l’intervalle de temps écoulé entre la formation de la Terre, il y a environ 4,6 milliards d’années, et le début du Paléozoïque ou ère primaire, il y a 545 millions d’années. Il s’agit de la première grande étape (étape la plus longue) de l’histoire de la Terre qui s’achève avec l’apparition des premiers organismes fossiles de grande taille, il y a environ 545 millions d’années. Le précambrien a été longtemps considérés comme azoïque, car les terrains précambriens sont soit des formations cristallines ou métamorphiques, soit des formations sédimentaires mais très pauvres en fossiles. Ceci montre clairement que la paléontologie ne peut nous révéler que quelque rares éléments de l’histoire de la vie au Précambrien. Cependant, les nombreuses recherches effectuées à travers de le monde ont permis d’observer des témoignages de vie dans des formations géologiques d’âge précambrien. Ces découvertes montrent que la vie apparaît très tôt au cours du précambrien. Il est à noter que l’apparition de la vie a constitué un évènement très important de l’histoire de la terre, car l’action des organismes vivants était un processus géologique nouveau, d’une portée considérable. Bien qu’on ne sache pas exactement comment la vie est apparue sur terre, on commence à connaître les composants abiotiques qui furent à l’origine des premières macromolécules organiques non vivants ainsi que les processus autocatalysées qui ont permis à ces macromolécules de s’organiser pour former les premières cellules. On pense aujourd’hui que les premières formes vivantes de la terre étaient biochimiquement simples (unicellulaires). L’histoire de la, vie sur terre, concerne la chronologie des événements majeurs du développement et de l’évolution des formes de vie sur Terre depuis leur apparition, il y a environ 3,8 milliards d’années, établie par la paléontologie, en particulier grâce aux fossiles. II. La Terre avant l’apparition de la vie La Terre s'est formée, il y a 4,6 milliards d'années, en même temps que l'ensemble du système solaire. Sa température externe devait alors être très élevée à cause des multiples impacts de météorites et d'un volcanisme intense. Elle est longtemps restée une planète sans eau liquide. Perdant progressivement de la chaleur dans l'univers, sa température externe s'est ensuite abaissée. L’océan : il résulterait de la condensation de toute l’eau au cours du refroidissement de la Terre (mêmes éléments chimiques que l’atmosphère plus des sels solubles dont des chlorures des sulfates et du phosphate qui proviendraient de la croûte terrestre. On obtient donc des eaux salées, chaudes et légèrement basiques (pH proche de 8). Les UV arrivaient à la surface de l’eau et arrivaient jusqu’à dix mètres de profondeurs. L’oxygénation de la terre fut plus ultérieure (- 3,5 milliards d’années). Un refroidissement progressif permit à la vapeur d'eau de se condenser formant les pluies diluviennes à l'origine un « océan primitif » qui recouvrit une grande partie de la planète. C'est dans l'eau qu'apparurent les premières formes de vie supposées, environ 800 millions d'années après la naissance du système solaire (il y a 3,8 milliards d’années). 1 • L’Atmosphère primitive La biosphère, et en particulier l'atmosphère, a évolué au cours des temps géologiques. Les géologues ont montré que les conditions de vie sur la terre étaient, à l'origine, très différentes de celles qui règnent de nos jours. Les gaz libérés lors des éruptions volcaniques furent à l'origine d'une atmosphère primitive (datant environ quatre milliards d'années), composée surtout de vapeur d'eau, de gaz carbonique (CO2) en abondance, d'azote, d'ammoniac (NH3), d'hydrogène sulfuré (H2S), de méthane (CH4), et dépourvue d'oxygène. Il n’y a donc pas de couche d’ozone. Ceci démontre qu’aucun organisme vivant actuellement dans notre atmosphère n'aurait pu y survivre. Cette absence d'oxygène autorisa la pénétration des rayons ultraviolets jusqu'à la surface des continents et des eaux et permit la formation de la première matière organique. Les premiers êtres vivants, dont on a trouvé des traces vieilles de 3,7 milliards d'années, ont pu se former à partir de cette dernière. Cette atmosphère a été déduite des inclusions gazeuses que l’on a retrouvées dans des diamants ou dans des cristaux de sels. L’O2 apparaît en mer mais passe en totalité dans l’atmosphère. Quand le taux d’O 2 atteint 1% dans l’atmosphère, une partie de l’O2 libre peut se maintenir dans l’océan (ce qui se produit à –2,5 milliards d’années). On le sait car des oxydes de fer apparaissent dans les sédiments marins durant le Protérozoïque. La teneur en O2 augmente fortement. A la fin du Précambrien, la teneur en O2 est de 18% (contre 21% actuellement) et de 1mL/L dans l’océan. III – Apparition de la vie et son évolution: Vie primitive La vie apparaît très tôt après la formation de la terre, il y a 4,6 milliards d'années. Ainsi, un peu plus de 1 milliard d'années plus tard, elle abritait déjà des êtres vivants. Sur les fonds marins peu profonds et sous l'action de diverses formes d'énergies, commence la synthèse abiotique, c'est à dire la transformation des matières minérales en premières molécules organiques (molécules prébiotiques) en formant une couche épaisse. Les interactions chimiques entre molécules ont permis l'apparition de nouvelles espèces moléculaires : acides aminés, oses, acides gras, d'autres molécules importantes comme les Thio esters, les bases puriques, puis certains nucléotides. Ainsi certains peptides ont pu se former par l'assemblage de quelques acides aminés entre eux en donnant naissance l'ARN. Certains ARN se combinent entre eux, et forment ainsi un ARN plus long et donc des peptides plus longs, parmi lesquelles, certains apportent de nouvelles propriétés. Ainsi une enzyme permettant de fabriquer l'ADN a pu voir le jour. A la fin de l'éon Hadéen, dans les grandes profondeurs, la vie primitive aurait débuté par l'apparition des Archéobactéries qui sont des microorganismes anaérobiques vivants actuellement dans des conditions extrêmes (haute température et haute pression) près des sources thermales des dorsales océaniques. A – les premières étapes de l’évolution de la vie 1 - Identification de la vie La vie est la propriété essentielle des êtres organisés, définie par l'ensemble des phénomènes que sont la nutrition, l'assimilation, la croissance et la reproduction, communs à tous les organismes, des 2 procaryotes à l'Homme, et qui s'expriment de la naissance à la mort. Une des caractéristiques de la vie est la reproduction, la formation de copies identiques (ou presque) d'une structure complexe à partir de matériaux simples. 2 - Les hypothèses sur l’origine de la vie L’origine de la vie se réfère à l’ensemble des processus selon lequel les êtres vivants sont apparus sur Terre. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour tenter d’expliquer l’origine de la vie les sources hydrothermales, la Panspermie, la théorie de la chaude soupe primitive. Ces trois hypothèses (soupe primitive, sources hydrothermales, Panspermie) expliquent ainsi l’origine des premières molécules organiques. 1 - La théorie de Darwin Darwin fut le premier à proposer le modèle de la petite mare chaude pour expliquer l’origine de la biosphère. Il concevait que dans un tel milieu, homogène et stable, composé d’ammoniac, de sels phosphorés en présence de lumière, de chaleur et d’électricité pouvaient donner naissance à la vie. 2 - La théorie de la génération spontanée Cette théorie en vogue depuis l’Antiquité, les vers naissaient spontanément de la boue, les mouches de la viande pourrie, et les souris des tas d’ordures. Après de longues périodes, c’est à Pasteur qu’il revient de montrer combien notre environnement est pollué par les microbes de toutes sortes. Les mains des opérateurs, les récipients les plus propres en étaient recouverts et ensemençaient systématiquement toutes les expériences qui tentaient à prouver la génération spontanée. 3 - La théorie de la panspermie. Cette théorie a été émise dès le 5è.s. av. J.C. par Anaxagore qui pense que la terre puisse être fécondée par des microorganismes provenant du cosmos. Cette théorie reprise par Richter en 1865 et plus tard, en 1906 par Svante Arrhenius a été soutenue par plusieurs auteurs dont Kelvin, Pasteur, Crick, Orgel etc… Mais il est difficile d’imaginer des organismes capables de résister dans l’espace interstellaire aux rayonnements et aux températures ? Il a été découvert par la suite dans des météorites (météorites d’Orgueil en France ; celui de Murchisson 70 acides aminé et dont 8 utilisés par la biosphère actuelle,) et dans la queue de certaines comètes des substances organiques (celluloses, acides aminées qui sont des éléments de base des protéines animales et végétales). Depuis 1968, la présence d’eau, d’alcool, d’ammoniac, et plusieurs autres molécules a été attesté dans l’espace. Mais la présence de molécules organiques dans l’espace est loin de démontrer la théorie de la panspermie. 4 - Sources hydrothermales et origine de la vie Dans l'océan Pacifique, à plusieurs milliers de mètres de profondeur, furent découvertes des sources hydrothermales d'où jaillit, à une température de 350 °C, de l'eau chargée de nombreuses substances, dont de l'hydrogène sulfuré et divers sulfures. Tout autour de ces sources, la vie est abondante et riche en bactéries chimiosynthétiques, qui tirent leur énergie des composés soufrés présents dans l'eau (ces 3 bactéries sont, en outre, incapables de survivre dans un milieu oxygéné). Les conditions de vie qui règnent au voisinage de ces sources rappellent beaucoup celles qui devaient exister il y a 3,5 milliards d'années. C'est pourquoi certains chercheurs défendent l'hypothèse que c'est au fond des mers, près de sources hydrothermales, que la vie est apparue, et non en surface, dans des flaques d'eau proches du littoral, sous la lumière intense du soleil. 5 - Vie extraterrestre Rien ne s'oppose à ce que la vie soit apparue sur d'autres planètes que la Terre. La recherche de la vie et des conditions d'existence sur les autres planètes fait l'objet d'une science nouvelle, l'exobiologie. Il est clair que l'apparition de la vie nécessite des conditions physico-chimiques favorables, en particulier en ce qui concerne la température et la présence d'eau sous forme liquide. Pour l'instant, aucune forme de vie n'a pu être trouvée ailleurs que sur la Terre dans notre Système solaire, même sur les planètes les plus proches de la Terre comme Mars. Les autres étant trop chaudes ou trop froides pour permettre le déroulement des processus biochimiques. Il n'est toutefois pas impossible que la vie existe sur des planètes appartenant à d'autres systèmes solaires. Actuellement, les astronomes recherchent d'autres planètes, hors du Système solaire, dont les conditions physico-chimiques pourraient autoriser l'existence d'êtres vivants. Quelques-unes ont été identifiées, mais il reste encore à établir si elles abritent une quelconque forme de vie. 6 - La théorie de la chaude soupe primitive La première théorie cohérente expliquant l'origine de la vie fut celle de la chaude soupe primitive. Selon cette théorie, la vie serait apparue dans l’eau. Aux premiers temps de son existence, la terre présentait des conditions très différentes de celle que nous connaissons aujourd’hui. L’atmosphère primitive était dépourvue d’oxygène (absence attestée par les importants gisements de fer peu ou pas oxydés). Les gaz présents étaient du gaz carbonique (teneur élevée), méthane, et de vapeur d’eau, un peu d’azote (de l’ammoniac) … Des orages monstrueux se déclenchaient en permanence sur toute la surface de la planète. Et c’est dans cet environnement hostile, que sont développés les premiers germes de la vie. Sous l’effet des UV et de charges électriques (foudre), les composés chimiques des océans primaires (en particulier : H2, CH4, NH3) se condensent en entraînant la formation de molécules organiques. Cette formation n’a lieu qu’en surface (à cause des UV). Ces molécules vont ensuite descendre à plus de dix mètres de profondeur et être préservées des UV. Ainsi des molécules organiques (riches en carbone) se sont assemblées pour en former d’autres, de plus en plus complexes. Les composants essentiels de la vie, notamment les acides aminés (les composants élémentaires des protéines), se sont ainsi constitués, dans ce que les spécialistes (J. Haldane) appellent la « soupe primitive », aliment des premiers êtres vivants. Cf. l’expérience de Miller qui permet la synthèse de 90 molécules de la vie : acides aminés, acides nucléiques, lipides, glucides et polypeptides. 7 - Evolution chimique : hypothèse chimique d’Oparine -Haldane Vers 1920, parallèlement à l’hypothèse de la panspermie, une autre théorie évolutionniste de l’origine de la vie a vu le jour ; la matière vivante aurait été engendrée par une longue évolution chimique précédant l’évolution biologique. Le biochimiste russe Aleksandr Oparine (en 1924) et le biologique anglais Haldane (en 1929), presque simultanément et de façon indépendante développèrent le premier 4 scénario d’une évolution chimique. Pour ces deux, la vie serait apparue sur terre dans un environnement déjà riche en matière organique et dépourvu de dioxygène. Ils ont fourni une description des processus qui dans cet environnement avaient pu donner les premières molécules organiques. Se fondant sur la connaissance des conditions physico-chimiques qui régnaient sur Terre il y a 3 à 4 milliards d'années, ils supposent que, grâce à l'énergie fournie principalement par le rayonnement ultraviolet provenant du soleil, et grâce aux décharges électriques dues à de très nombreux orages, les petites molécules des gaz de l'atmosphère (H2O, CH4, NH3) avaient donné naissance à des molécules organiques, les molécules dites prébiotiques. Ces molécules, de plus en plus complexes, étaient en particulier des acides aminés (constituants des protéines) et des acides nucléiques. Selon Oparine, ces premières molécules se sont trouvées piégées dans des flaques d'eau peu profondes, situées sur le littoral de l'océan primitif. Elles s'y sont concentrées, et ont continué à évoluer et à se diversifier. a) Les expériences de Stanley Miller Ce scénario inspira des expériences conduites, au début des années 1950, par l'Américain Stanley Miller (jeune étudiant en chimie à l’Université de Chicago) qui eut l’idée de réaliser artificiellement les conditions supposées être celle de la terre primitive, afin de vérifier le bien-fondé de l’hypothèse d’Oparine. Miller reconstitua dans un ballon de verre l'atmosphère supposée de la Terre il y a environ 4 milliards d'années (c'est-à-dire un mélange de CH4, de NH3, de H, de H2S et de vapeur d'eau). Il soumit son mélange à des décharges électriques de 60 000 volts, simulant les orages. Après une semaine à peine, Miller identifia dans son ballon plusieurs composés organiques, notamment divers acides aminés, de l'urée, de l'acide acétique, du formol, de l'acide cyanhydrique, et même des sucres, des lipides et des alcools, molécules complexes semblables à celles dont l'existence avait été supposée par Oparine. Dispositif expérimental de Miller 5 Finalement, même les pièces détachées qui composent nos chromosomes sont ainsi fabriquées. A l'exception de l'eau, ce milieu est très proche de celui que l'on trouve sur Titan, un gros satellite de Jupiter, sur lequel les spécialistes de la NASA pensent qu'il pourrait exister (ou apparaître) des formes rudimentaires de vie. b) Le passage des macromolécules à la vie : les premières cellules Les macromolécules doivent pouvoir s’auto organiser et croître pour donner des structures prévivantes, intermédiaires entre l’état chimique et l’état vivant. On a pu obtenir ceci par expérimentation. c) L’expérience d’Oparine 6 Par un mélange de polypeptides et de nucléotides, on obtient des gouttelettes (2-500µm) : des coacervats capables d’absorber des glucides et des acides aminés pour croître : ces coacervats ont un métabolisme rudimentaire. La formation d'une membrane lipidique est possible en l'absence de vie. C'est ce qu'a montré Oparine, qui obtint en effet, au cours de ses expériences, des gouttelettes riches en molécules biologiques, séparées du milieu aqueux par une membrane rudimentaire. Il appela « coacervats » ces gouttelettes, qui rappellent des cellules rudimentaires. Des structures semblables ont été obtenues depuis par d'autres chercheurs. La théorie d'Oparine fut confortée par les découvertes d'un paléontologiste français qui identifia des structures de ce type, datées de 3 milliards d'années : les coccoïdes, probables ancêtres des bactéries. Ainsi, la première forme de vie sur Terre a probablement été une cellule simple, renfermant un acide nucléique de type ARN inclus dans une membrane rudimentaire, capable de se reproduire en se divisant. c) Travaux de Fox : Les macromolécules et leur réplique. Des expériences réalisées en laboratoire ont permis de découvrir les molécules de base à l’origine de la vie, mais la manière dont ces molécules se sont ensuite assemblées pour former des cellules capables de se reproduire n’a pu être élucidée. Si l'on excepte les virus, dont le statut est difficile à définir, tous les êtres vivants sont constitués de cellules, dont chacune est entourée par une membrane, riche en lipides particuliers (phospholipides), qui l'isole du milieu extérieur. Ces cellules contiennent des acides nucléiques, l'ADN et l'ARN. Elles sont porteuses de l'information génétique et contrôlent la synthèse des protéines. L’assemblage d’acides aminés permet la formation de protéines avec la possibilité de reproduction à l’identique (de ce mécanisme). Fox, par expérimentation, a obtenu, à partir de plusieurs acides aminés, des proténoïdes (des protéines non biologiques). Ainsi, en partant de proténoïdes, Fox a obtenu des microsphères capables de croître et de s’entourer d’une membrane et même de bourgeonner. On peut dire que les microsphères et les coacervats sont des modèles expérimentaux de ce que furent les protobiontes : premières structures organisées, comparables aux virus, mais sans en être. Certains de protobiontes, les plus organisés, protégés d’une enveloppe plus épaisse et capables de se reproduire auraient franchi l’étape de la vie. III. Apparition de la vie et son évolution A - Les premières formes de vie 1) Les procaryotes (= avant le noyau) Les toutes premières traces de vie détectées par les scientifiques remontent à 3,8 milliards d’années. Il ne s’agit pas de fossiles d’êtres vivants, mais de traces fossiles de leur activité. Ces premières formes de vie sont des procaryotes ou monomères (unicellulaires), micro-organismes composés d'une seule cellule rudimentaire (chromosome unique ; petite taille : entre 00,2 à 100 micromètre). La plus grande, Thiomargarita namibiensis, la seule bactérie visible à l’œil nu, atteint quant à elle 0,75 millimètre. Il s’agit de bactéries primitives qui n’ont pas besoin d’oxygène pour vivre (elles sont anaérobies) et qui tirent leur énergie de la fermentation. Beaucoup de ces bactéries présentent une caractéristique importante : elles fabriquent et rejettent de l’oxygène dans les océans (par le phénomène de photosynthèse). 7 Elles enrichissent donc progressivement la soupe primitive en oxygène. Les algues bleues sont des procaryotes intermédiaires car certaines procurent l’énergie soit par le processus de la fermentation et/ou le processus de la respiration (photosynthèse). Cyanobactéries : Les plus anciens fossiles connus sont des cyanobactéries sont âgés de 3,5 milliards d'années. 2) Les eucaryotes (unicellulaires à vrai noyau) La théorie généralement admise pour l’apparition de ces cellules est la théorie dite endosymbiotique, formulée par le biologiste américain Lynn Margulis dans les années 1960. Des cellules procaryotes engagées dans un rapport de symbiose (c. à. d: certaines bactéries en auraient englobé d’autres) seraient à l’origine des premières cellules eucaryotes, apparues il y a environ 1,4 milliard d’années. Ces eucaryotes proviendraient de la symbiose des bactéries et des algues bleues. Il s’agit, comme les bactéries, d’organismes constitués d’une seule cellule (unicellulaire), mais d’une cellule à noyau (présence d’ADN) ; c’est le type de cellules dont toutes les plantes et tous les animaux sont constitués. Les eucaryotes ne vivent qu’en présence de l’oxygène. L’acquisition de la mitochondrie il y a 1,4 à 2 milliard d’années sont responsable de la respiration cellulaire ; elles ont permis à la biosphère d’affronter sa première grande crise : le passage d’un environnement anaérobie à un environnement aérobie. Plus tard, l’acquisition de plates entre 1,2 à 1,4 milliard d’années permettra à la cellule eucaryote d’utiliser l’énergie lumineuse pour faire la photosynthèse et produire de l’oxygène. Ceci contribue à l’enrichissement des mers, ainsi que l’atmosphère en oxygène. 3) Les métazoaires ou organismes pluricellulaires Les métazoaires sont des organismes eucaryotes pluricellulaires dont les cellules s’agencent pour donner des tissus et des organes, orientés chacun vers des fonctions très précises (métazoaires ou animaux et métaphytes ou végétaux). Certains métazoaires se sont groupés en ensembles intégrés, faits de cellules offrant diverses spécialisations, mais ayant entre elles d’étroites relations fonctionnelles. Il s’agit des colonies, au sein desquelles chaque participant conserve son individualité ; il peut se détacher de la masse pour aller vivre seul et donner naissance à une autre colonie : par exemple, les cellules isolées de certaines éponges sont capables de survivre un certain temps. Au stade évolutif suivant, les cellules sont davantage différenciées et ont perdu une partie de leur autonomie. L’organisation des êtres pluricellulaires consomme une grande quantité d’énergie. Pour faire face à de tels besoins, le vivant n’a eu que deux solutions : soit fabriquer lui-même la matière organique et développer les fonctions de photosynthèse (option végétale); soit retourner à l’héterotrophie (en "parasitant" le règne végétal), en empruntant aux organismes antérieurs (autotrophes) la matière organique (option animale). 8 Les premiers organismes pluricellulaires apparaissent vers – 670 millions d’années, probablement à partir de colonies d’organismes unicellulaires, dont les membres se seraient spécialisés dans des activités cellulaires spécifiques. Le passage à l’état pluricellulaire (organismes plus en plus complexes) constitue une étape capitale pour le développement des formes de vie. Il permet en effet une augmentation considérable de la taille des organismes, et rend ceux-ci plus performants, les cellules se groupant en tissus et en organes pour réaliser des fonctions particulières. Il confère à la vie un grand pouvoir d’expansion et de diversification. Ainsi, il y a 600 millions d’années, les premiers mollusques font leur apparition, et à la fin du précambrien, il y a 545 millions d’années, de très nombreux groupes d’animaux invertébrés sont présents dans les mers. On ignore ce qui peut amener les cellules à se regrouper ; les spongiaires peuvent nous fournir une image des premiers stades coloniaux, simple juxtaposition de cellules peu différenciées. La première différenciation des métazoaires est la formation de deux feuillets (animaux diploblastique) ; ex : la larve planula des cœlentérés est un métazoaire primitif. IV – L’Apparition de l’oxygène libre dans l’atmosphère et son évolution L’atmosphère primitive est restée pendant très longtemps dépourvu d’oxygène. Ce n’est tardivement et sous l’influence des êtres vivants que l’oxygène libre est apparu progressivement en faible quantité dans l’hydrosphère et dans l’atmosphère, il y a environ 2 milliards d’années. Comment la biosphère initiale dépourvue d’oxygène, est-elle devenue la biosphère actuelle ? Les premiers êtres vivants libérateurs d’oxygène 1) Les premiers êtres vivants libérateurs d’oxygène Quel que soit le lieu d'apparition de la vie, il est certain que les premiers êtres vivants étaient des bactéries anaérobies, c'est-à-dire pouvant vivre en l'absence d'oxygène, puisque ce gaz n'existait pas encore dans l'atmosphère. Les premiers êtres vivants libérateurs d’oxygène étaient des procaryotes anaérobies ; on distingue : - des bactéries chimiosynthétiques, obtiennent l’énergie même en absence totale de lumière, grâce à l’oxydation des sels minéraux (comme les bactéries des sources hydrothermales des dorsales océaniques) ; - des bactéries photosynthétiques utilisent l’énergie lumineuse pour oxyder des substances comme le sulfure d’hydrogène et réalise ainsi une photosynthèse particulière dite anaérobie, car elle se traduit par une libération d’oxygène - des végétaux chlorophylliens : ils possèdent un système photosynthétique très performant capable d’oxyder l’eau et libérer dans le milieu l'oxygène provenant de cette oxydation. L'évolution conduisit à l'apparition de bactéries différentes, capables de photosynthèse. Cette nouvelle fonction permit à ces bactéries de fixer le gaz carbonique abondant dans l'atmosphère et de rejeter de l'oxygène. Le développement des organismes photosynthétiques, capable d’oxyder l’eau et de rejeter de l'oxygène, va entraîner une élévation rapide de la teneur de l’atmosphère en oxygène. Ainsi une couche d’ozone protectrice, qui arrête les rayons ultraviolets à court longueur d’onde nocifs (< 0,32 um) pour les êtres vivants, va se développer dans la haute atmosphère. L’avenir appartient désormais aux êtres vivants qui tolèrent et utilisent le dioxygène. Le développement d’une telle couche d’ozone, véritable écran filtrant le rayonnement solaire qui atteint 9 le niveau du sol, a permis à la vie de s’épanouir et d’envahir les continents à une époque relativement récente (-500 MA). V- Evolution de la composition chimique de l’atmosphère et évolution biologique a) La révolution de l’oxygène et l’apparition de la respiration ➢ Première Révolution de l’oxygène L’apparition de l’oxygène dans l’hydrosphère au tout début a permis à ces premiers êtres vivants anaérobies d’inventer des cellules particulières pour protéger leur système enzymatique contre l’effet destructeur de l’oxygène. C’est le cas de l’espèce Gunflintia minuta (cyanophycées) dont les filaments montrent certaines cellules de taille importante, qui ressemblent aux cellules à parois épaisses (hétérocystes), que l’on retrouve chez un groupe d’algues bleue actuelles, genre Nostoc. Ces cellules ont pour rôle de protéger les enzymes qui assurent la fixation de l’azote (les nitrogénases) contre l’oxygène. La révolution de l’oxygène entraîne la disparition de nombreuses formes bactériennes anaérobies strictes. ➢ Une deuxième révolution énergétique : La respiration Elle intervient consiste à mettre à profit l’oxygène disponible pour respirer, oblige certains organismes anaérobies à se réfugier dans des milieux anoxiques (sans oxygène). Cette disparition favorise l’émergence de nouveaux êtres vivants capables d’utiliser cet oxygène pour produire (par dégradation de molécules organiques) 20 fois plus d’ATP que par les mécanismes de fermentation utilisés jusque-là (c’est l’apparition de la respiration). Ce progrès biochimique majeur va s’accompagner d’une innovation : apparition de la cellule eucaryotes (vers - 1,5 milliard d’années) qui invente la mitose puis la méiose, conditionnant ainsi l’apparition de la sexualité (reproduction sexuée) et l’avènement de la diversité génétique. L’apparition de la sexualité Un évènement considérable dans l’évolution de la biosphère fut l’apparition de la sexualité. La date et les modalités de cette innovation sont mal connues. On a trouvé des algues vertes à différents stades de division cellulaires dans la formation de Bitter Spring en Australie (-850 million d’années). Ceci démontre l’existence de phénomène sexuel suite à une méiose. Cette apparition de la sexualité va de concert avec un autre phénomène, la mort. La reproduction bactérienne par division simple est synonyme d’immortalité donc de conservatisme. Au contraire la sexualité et la mort qui l’accompagne assurent le changement. L’explosion de la vie dans la biosphère La teneur en oxygène va continuer par s’élever lentement. Le milieu aquatique se peuple de groupes de plus en plus nombreux et complexes. Lorsque la couche d'ozone devint suffisamment importante, les animaux et les végétaux purent quitter l'abri offert par le milieu aquatique, et coloniser la terre ferme. L’évolution des métazoaires a débuté lorsque la concentration en oxygène a atteint environs 7 % de sa valeur actuelle. Divers facteurs ont probablement favorisé cette évolution : les contraintes 10 écologiques, l’isolement géographique dû à la dérive de continents, rapide à cette époque et certaines modifications climatiques. Ainsi, l'accroissement de la teneur en oxygène a permis l'explosion de la vie dans la biosphère, tout d'abord dans les océans il y a 540 millions d'années puis sur Terre il y a 500 millions d'années. Ce n’est que tardivement, vers – 400 millions d’années que la composition atmosphérique devient très proche de ce qu’elle est actuellement. 3) Les preuves de l’absence de l’oxygène dans l’atmosphère initiale On distingue deux types d’indices qui indiquent que l’oxygène n’existait initialement pas dans l’atmosphère terrestre : indices paléontologiques et géochimiques. * Indices paléontologiques : A l’origine, les êtres vivants sont représentés uniquement par les organismes vivants en milieu anaérobie. Ces derniers font la photosynthèse anaérobie (Algue bleues). * Indices géochimiques. Des gisements d’uranium sédimentaires ont été découverts en Amérique et en Afrique (gisement de Witwatersrand en Afrique du Sud). Il s’agit de sables de rivière contenant de grandes quantités de pechblende (uraninite, UO2), un minerai d’uranium qui s’oxyde facilement. On trouve de même de la pyrite détritique (FeS2) qui est aussi instable en conditions oxydantes. Un minerai aussi facilement oxydable ne se serait sans doute pas accumulé dans les sédiments fluviatiles si l’oxygène avait abondé dans l’atmosphère. Or avant 2 milliard d’année, on trouve du minerai de fer (gisements de fer rubané) indicateurs d’une teneur atmosphérique en oxygène très faible et fluctuante. Le transport du fer par les eaux douces n’a pu se produire qu’à l’état non oxydé. L’arrivée dans le milieu marin a causé la précipitation de l’hydroxyde ferreux (d’où la formation des gisements de fer chimique). Notons qu’à la surface terrestre, le fer n’est soluble que dans les eaux pauvres en oxygène. A l’état oxydé, il précipite immédiatement sous forme d’hydroxyde ferrique. C’est pourquoi il s’accumule dans les sols tropicaux leur donnant une couleur rouge. * Les couches rouges continentale. Les Géologues situent aux environs de – 2 milliard d’année la période à partir de laquelle l’oxygène est présent en permanence dans l’atmosphère (et dans l’hydrosphère) et ceux à une concentration de l’ordre du centième de la concentration actuelle. Cette faible concentration suffisait cependant à saturer les réactions d’oxydation de produit réducteurs et l’oxygène pu s’accumuler dans l’hydrosphère et dans l’atmosphère. A partir de cette période, les formations de fer rubané disparaissent car tout le fer contenu dans les roches fut oxydé, et l'oxygène a pu s'accumuler dans l'atmosphère. Ainsi, parmi les roches formées après cette date, on observe des sables d’origine essentiellement continentale, les couches rouges (redbed) colorées par de l’oxyde de fer (signe d’une atmosphère oxydante). d) Formation de la couche d’ozone La teneur en oxygène va continuer par s’élever lentement. Le milieu aquatique se peuple de groupes de plus en plus nombreux et complexes. Lorsque la couche d'ozone devint suffisamment importante, les animaux et les végétaux purent quitter l'abri offert par le milieu aquatique, et coloniser la terre ferme. 11 Ainsi, l'accroissement de la teneur en oxygène a permis l'explosion de la vie dans la biosphère, tout d'abord dans les océans il y a 540 millions d'années puis sur Terre il y a 500 millions d'années. Ce n’est que tardivement, vers – 400 millions d’années que la composition atmosphérique devient très proche de ce qu’elle est actuellement. Fig. Récapitulatif des principaux événements du Précambrien. 12 13 V. CHANGEMENT BIOLOGIQUE ET MODIFICATION DE L’ATMOSPHERE La paléontologie, malgré le caractère souvent discontinu de ses archives permet d’arriver à la connaissance des faunes et des flores qui se sont succédées au cours de l’histoire de la terre. 1 - La vie marine (Précambrien-Cambrien basal) A l’origine, la vie est essentiellement marine. Elle va évoluer avec l’enrichissement de l’atmosphère en oxygène, oxygène qui devient désormais nécessaire au maintien de la vie sur terre. Les premiers fossiles trouvés dans les sédiments appartiennent aux procaryotes (bactéries et Algues bleues), découvertes en Australie au sein des formations datant 3,8 milliards d’années. Les Eucaryotes sont apparus il y a 1,8 milliards d’années. Ils se diversifient rapidement et vont devenir très abondants au cambrien. Au début du cambrien (545 millions d'années), la vie est confinée dans les mers. Favorisée par l’enrichissement des océans en oxygène fourni par les algues marines, seule vie végétale de cette période, la faune se développe et se diversifie en une véritable explosion de la vie animale marine. En 50 MA, la vie va plus évoluer qu’en 2 milliards d’années. Deux organismes dominent cette période : les Archéocyathes, (coraux au squelette calcaire), et les trilobites, (crustacés marins au corps recouvert d’une carapace dure). Vers la fin de la période, aux environs de – 510 millions d’années, tous les grands groupes d'animaux sont déjà représentés, y compris les ancêtres des vertébrés. Avec l’apparition d’un squelette externe minéralisé, les animaux marquent le début des temps fossilifères. 2 – La conquête du milieu continental (Ordovicien-Dévonien) Après avoir envahi le monde des eaux, la vie va coloniser les terres émergées. Mais sur les continents de même que dans les océans, une faune riche ne saurait exister sans les plantes qui constituent les premiers maillons de la chaîne alimentaire. La conquête du milieu terrestre par les animaux et les végétaux est rendu possible, entre -500 et -400 MA (Ordovicien-Dévonien), par l’existence d’une atmosphère chaude et humide, dont le taux d’ozone, proche du taux actuel. Les organismes qui se sont diversifiés dans les mers et dans les océans du Cambrien vont remonter les rivières et envahir les lacs à partir du Silurien. Ce changement du milieu nécessitera une première acquisition physiologique : l’osmorégulation qui permet de passer d’un milieu d’eau salée à un milieu d’eau douce. Au Dévonien, lorsque la couche d’ozone protectrice est enfin importante, les animaux franchissent la barrière de l’interface eau-atmosphère. Mais ils ont été précédés dans cette conquête des continents par les végétaux, ce qui est préférable lorsque l’on est consommateur. 2.1 – Les végétaux C’est probablement à la fin de l'ordovicien que débute la colonisation de la terre ferme par des végétaux primitifs (Mousses, Hépatiques) et les premières Ptéridophytes. Ces premiers végétaux terrestres, de petite taille dépourvus de racines et de feuilles véritables, rappellent par leurs nombreux caractères, les algues dont ils sont issus. Leur reproduction s’effectue au moyen des 14 spores. Ensuite se développent des végétaux qui ont un appareil vasculaire leur conférant une certaine rigidité, tout en permettant une amélioration de la circulation de l’eau et des éléments nutritifs aux divers organes. Ce n’est qu’à partir du Silurien supérieur (Ludlow = 430 Ma) que les premiers restes de plantes terrestres sont fossilisés dans les sédiments. Les fossiles retrouvés dans le pays de Galles est une bryophyte (Tortilicaulis). Des spores groupées par quatre (tétrade méiotique) ont été également retrouvées dans les sédiments. La présence de la sporopollenine de la paroi témoigne de la résistance à la dessiccation. Ce sont les Ptéridophytes ou cryptogames vasculaires qui seront les conquérants les plus efficaces de la terre ferme ; ils sont caractérisés par un appareil végétatif différencié en racines, tiges et feuilles. Leurs traces les plus anciennes ont été découvertes en Lybie, en Australie et en Pays de Galles (Cooksonia). Au Dévonien inférieur, la végétation témoigne déjà d’une plus grande richesse. Les premières Ptéridophytes ont été découvertes en 1917 à Rhynie (Ecosse) dans le Dévonien inférieur (Emsien): il s’agit de Rhynia (petite plante de 20cm possédant un rhizome et non vascularisée (pas de véritables racines) et de Homeophyton à rhizome bulbeux ; ces espèces ont été accompagnées d’Astéroxylon (Lycopodiale) dont l’anatomie est complexe. D’autres espèces ont été signalées dans le Pays de Galles dont Baragwanathia (Lycopodiale). Au Dévonien supérieur, apparaissent les Lépidodendrales, premiers arbres (30m) ; ils constituent la flore de base de la grande forêt houillère du Carbonifère. De la fin de l’ère Primaire (-245 MA) jusqu’au Crétacé inférieur (-135 MA), la physionomie de la végétation terrestre se transforme peu à peu. Le développement de la graine chez les gymnospermes augmente leur chance de reproduction et permet ainsi leur expansion. L’avènement des angiospermes au Crétacé inférieur s’accompagne à la fois de la condensation des organes reproducteurs dans la fleur et l’insertion des ovules et des graines dans un organe complètement clos, le fruit. L’efficacité de ce mode de reproduction va entrainer le déclin des gymnospermes. 2.2 - Le monde animal Les représentants du monde animal qui se sont lancés à la conquête des continents appartiennent à différents taxons. ➢ Les invertébrés Les premiers invertébrés à avoir colonisé la terre ferme ont été les vers, les araignées et scorpions, les insectes puis les mollusques. Chez les Arthropodes, les premiers myriapodes et des arachnides primitifs sont connus dès le silurien ; les premiers insectes au Dévonien inférieur. Chez les Mollusques, ce sont uniquement les gastéropodes pulmonés qui réaliseront cette « sortie de l’eau ». 15 ➢ Les vertébrés La succession des groupes de vertébrés montre, à chaque étape, une avancée vers une complexité de plus en plus grande et une adaptation progressive au milieu terrestre. Les premiers vertébrés terrestres ont été les Amphibiens. Malgré leur faible diversification, ils ont colonisé de nombreuses régions dès le début du carbonifère (-350 MA) et sont très dépendants du milieu aquatique. Dès le dévonien, les poissons gagnent le milieu continental. Parmi les espèces qui franchissent la limite, on trouve : les Dipneustes (Dipterus) et les Crossoptérygiens (nageoires articulées). Les plus anciens connus sont des Amphibiens primitifs, les Stégocéphales (crâne plat et épais) ; ils possèdent des membres en position latérale par rapport au tronc, à la différence des vertébrés aquatiques. Au dévonien supérieur, les crossoptérygiens donnent naissance aux amphibiens par un animal intermédiaire qui est inconnu (appelé Ichtyostéga). Les amphibiens sont encore assujettis à la vie aquatique. C’est dans les vieux grès rouges du Groenland daté du Dévonien supérieur (-375 Ma) que furent découverts en 1931 les restes d’Ichthyotega (fig. ), dont l’anatomie associe des membres marcheurs à une nageoire caudale semblable à celle d’un poisson. Des études anatomiques montrent que cette espèce descend des Sarcoptérygiens ou poissons à nageoires charnues, renforcés par un squelette interne. Ce taxon n’est plus représenté que par deux groupes : les Dipneutes (fig. ) qui vivent en eau douce et capables de respirer à l’air libre ; et le Coelacanthe, poisson de mer profonde, cantonné dans des zones très limitées de l’Océan indien. Ichthyotega Coelacanthe Les reptiles, apparus au Carbonifère, se sont davantage affranchis du milieu aquatique grâce à l’œuf à coquille. Bien plus tard succèderont à ces amphibiens tributaires de l’eau pour leur reproduction, les premiers Amniotes auteurs d’innovation (l’œuf aérien à coquille par exemple) qui les rendront totalement indépendant du milieu aquatique et leur permettront la conquête de vastes territoires continentaux. Ce n’est que vers la fin du Jurassique (-135 MA), qu’apparaissent les premiers oiseaux. Enfin, bien que les premiers mammifères aient été rencontrés dans les terrains du Trias (-245 MA), leur apogée se situe à l’ère Tertiaire (60MA). 2.3 – La conquête du milieu aérien (Carbonifère) Avant l’apparition de l’homme, des représentants de la biosphère se sont lancés dans la conquête du milieu aérien. L’aile en tant qu’organe de locomotion est apparue à quatre reprise au moins au cours de l’histoire de la vie : (1) chez les insectes paléozoïques ; (2) les reptiles mésozoïques, (3) les oiseaux et (4) les chiroptères. L’aile des insectes est une expansion latéro-dorsale du thorax, alors que chez les vertébrés il est le résultat de profondes modifications du membre antérieur plus particulièrement la main. L’aile est soutenue chez les Ptérosaures le 4è doigts ; chez les oiseaux 16 par le 2è doigts et chez les chiroptères par les quatre derniers doigts. L’aile résulte de la transformation des membres antérieurs. Les insectes ont été récoltés dès le Carbonifère (325 Ma) ; le plus ancien ailé connu est Delitzschala bitterfeldensis. Ce groupe s’est considérablement diversifiés au Carbonifère supérieur et au Permien inférieur (320 et 280 Ma). Puis les Ptérosaures mésozoïques ont inventé l’aile des vertébrés, la perfectionne à merveille et se partagent le domaine aérien avec les insectes. Les Ptérosaures apparaissent au Trias. Les plus connus sont les Ptérodactyles, caractérisés par une petite forme (60 cm), et une queue réduite. Les formes du Crétacé (Ptéranodon, 7,5 m) ont atteint une grande taille, avec une absence de la queue. Une forme découverte au Texas serait le plus grand animal volant avec une envergure de 12 m et un poids de 85 kg. L’avènement des oiseaux reste un grand sujet de discussion ; le premier fossile connu est Archeopteryx (dont 6 spécimens ont été découvert dans le Jurassique supérieur de Bavière) vieux de -150 Ma. Les chiroptères (chauves-souris) sont des mammifères qui dès l’Eocène inférieur avaient acquis l’adaptation au vol parle par le développement d’une membrane alaire (ou patagium) tendue entre le cou et les doigts. Grâce à leur système d’orientation par ultrason (radar), ils ont pût acquérir une vie nocturne et cavernicole. Les microchiroptères sont fossilisés dès l’Eocène et les mégachiroptères dès l’Oligocène. 3 – Les problèmes d’adaptation aux milieux terrestres et aériens 3.1 – Les acquisitions morpho-anatomiques Le passage à la vie terrestre implique deux acquisitions morpho-anatomiques fondamentales. ➢ Le monde végétal Le passage de l’eau à l’air pose pour les plantes un certain nombre de problèmes et notamment celui de la protection et celui du soutien. Ces problèmes se posent d’ailleurs aux animaux. Les plantes ont dû inventer : les vaisseaux pour véhiculer la sève brute et la sève élaborée pour lutter contre la pesanteur pour se maintenir dressée ; la lignine pour donner une rigidité à la paroi cellulaire permettant ainsi un port dressé, atout majeur pour la capture de l’énergie ; la cuticule cireuse (protection contre l’humidité) pour résoudre le problème du dessèchement qui se pose quand on quitte le milieu aquatique ; des organes de protections pour la reproduction pour s’affranchir rapidement du milieu aquatique (sporanges et archégones, et anthéridies sur le prothalle) : mais les premiers tétrapodes conserveront une «double vie » d’amphibie : conquérir la terre ferme, mais retourner à l’eau pour se reproduire. ➢ Chez les animaux 1 - Les animaux qui se sont lancés dans la conquête du milieu terrestre doivent résoudre un certain nombre de problèmes afin de s’adapter à leur nouveau milieu de vie. Ceci entraîne 17 un certain nombre d’adaptation relative à la respiration, à la locomotion et à la reproduction. On assiste à une modification de certains organes ou l’apparition de nouveaux organes : pour assurer la respiration, les branchies (des poissons) sont remplacées par des poumons chez les vertébrés; avec l’apparition de narines internes (choanes) ; pour la locomotion : apparition de membres puissants (pattes et queue) et d’une colonne vertébrale (les nageoires assuraient ce rôle chez les poissons) ; pour la reproduction, les vertébrés ont réduit le nombre des œufs contrairement aux poissons ; une acquisition de squelette pour résoudre le problème de stature (à l’inverse de Méduses). Par ailleurs, on remarque une internalisation des fonctions et des sites d’échanges entraîne la nécessité d’une circulation distributive interne pour résoudre le problème d’échange (qui dans l’eau s’effectue au travers de la membrane cellulaire). Une régulation thermique devient nécessaire : sang-froid chez les Reptiles et sang chaud chez les mammifères et les oiseaux. 2 - La conquête du milieu aérien, en faisant voler du « plus lourd que l’air » consiste à résoudre quelques problèmes liés à des contraintes physiques et aérodynamiques. Cela implique la réalisation simultanée de trois fonctions : la sustention (création de force mécanique capable de lutter contre la gravité) ; la propulsion (nécessité de se mouvoir dans l’air horizontalement) et l’équilibration ou fonction de contrôle du vol, permet de résoudre le problème de stabilité de l’animal volant. Cette conquête a exigé une panoplie d’acquisitions : l’allègement du squelette (par pneumatisation des os) ; la rigidification du squelette par soudure des os ; le développement de la musculature alaire (aile) et de sa structure de fixation, le bréchet ; le développement du cervelet qui assure la coordination des mouvements pour assurer l’équilibre; apparition des pattes pour l’atterrissage l’amélioration des organes de sens (œil) ; l’acquisition d’outils d’orientation, utilisant le soleil, les étoiles ou le champ magnétique terrestre pour les migrations. Conclusion Les grands groupes apparaissent dans un ordre de complexité croissante (différent de la diversité). Tous les grands groupes d’invertébrés sont connus au primaire. L’évolution des vertébrés se réalise en totalité au cours du phanérozoïque. Des formes intermédiaires existent entre les groupes de vertébrés. Cela prouve qu’il y a continuité dans l’évolution. Les formes marines précèdent toujours les formes continentales que ce soit à l’échelle de la vie ou de chaque groupe. Les périodes d’expansion des divers groupes se succèdent dans le même ordre que leur apparition. On trouve les relais : gymnospermes angiospermes ; brachiopodes lamellibranches ; reptiles mammifères. A chaque ère ou sous-ère géologique correspond un peuplement spécifique. Une ère est un renouvellement biologique majeur. 18 Chapitre 4 / Le registre fossile du précambrien LES PREMIERS FOSSILES Les plus anciennes traces fossiles connues remontent à 3,8 milliards d'années. Elles témoignent de la présence de bactéries, organismes rudimentaires, procaryotes et unicellulaires. Très récemment, des preuves de vie encore plus anciennes ont été découvertes, sous la forme de traces d'une activité photosynthétique vieille de 3,85 milliards d'années, mise en évidence après analyse de restes de matière organique ne renfermant plus de fossiles reconnaissables. A l’antécambrien on a eu une rareté de fossiles du fait que les organismes sont mal fossilisés d’une part, et d’autres part les à cause des déformations (métamorphisme, érosion) qui ont affecté les terrains les plus anciens, une grande partie des traces fossiles a été détruite ; ainsi, il ne subsiste que peu de vestiges de la vie précambrienne. Tout ceci a rendu difficile l’étude des fossiles. Au Cambrien tous les grands groupes sont déjà constitués. I – Les fossiles de l’Archéen 1. Les Procaryotes La vie apparaît très tôt dans les océans au cours du Précambrien avec l’apparition d’un milieu oxygéné. En effet, certaines roches âgées de 3,8 milliards d’années, ont livré des indices qui témoignent de la présence d’organismes vivants. Les cyanobactéries, qui existent encore de nos jours, comptent parmi les premières formes de vie apparues sur Terre. Cette période est caractérisée par le règne et le déclin des stromatolithes. Les fossiles de procaryotes retrouvés dans les dépôts sont bien conservés. Des microsphères type Huronispora et des bactéries (Eobacterium isolatum) ont été récoltés dans la série de Fig tree (Swaziland) et dans les roches de Warrawoona (vielles de 3,4 à 3,5 milliards d’années). Des bactéries et des cyanophycées (algues bleues) ont été récoltés dans la Formation de Bulawayo vielles de - 2,7 milliards d’années. De même, les cherts de la Formation de Gunflit (Ontario, Canada) vieilles de – 2 milliards d’années ont livré une microflore assez variée. Cette microflore est composée de bactéries, de filaments de cyanophycées (proches d'un groupe actuel de microorganismes du genre Nostoc) et de formes énigmatiques évoquant des champignons microscopiques. 2 - Les traces d’activité Il s’agit de fossiles chimiques montrant des aspects biochimiques de la vie dans les dépôts ; on distingue souvent des rubanements correspondant à une activité biogénique. 3. Le témoignage du carbone Elles ressemblent à des bactéries actuelles. Elles sont connues de 3,8 milliards d’années jusqu’à 200 millions d’années. On trouve aussi des formes isolées ou associées de manière irrégulière (Isuasphaera est la plus ancienne connue). En 1979, on a signalé dans les plus anciennes séries sédimentaires (cherts de l’île d’Akilian, Sud-Ouest du Groenland), vieux de 3,85 milliards d’années des inclusions carbonées contenues dans des cristaux d’apatite (minéral très résistant au métamorphisme). Ces inclusions témoignent d’un enrichissement en carbone C12. Elles rappellent des filaments de levures actuelles vivant en colonies (Coccoides). On trouve aussi des formes isolées ou associées de manière irrégulière (Isuasphaera : la plus ancienne connue). 1 Des traces d’activité de bactéries ont été trouvées dans des terrains anciens qui contiennent du fer oxydé et du carbone enrichi en isotope 12 (12C). Il s’agit des métaquartzites d’Akilia et celles d’Isua (Groenland), vielles de -3,80 milliards d’années (Archéen) renferment des kérogènes (molécules organiques très complexes), qui témoignent de la présence du carbone. La composition isotopique du carbone (C12 et C13) témoigne d’une activité biologique. Ces indices sont interprétés comme la preuve de l’existence, dès cette époque, d’organismes capables de réaliser la photosynthèse (les végétaux consomme légèrement plus de C12 que C13 pendant la photosynthèse). - En Australie, on a découvert du pétrole dont l’âge est compris entre 1,4 et 1,5 Milliards d’années. 4. Les stromatolithes (stroma= tapis et lithos=pierre) Les stromatolithes constituent la majeure partie des fossiles couvrant les premiers 3 milliards d’années du vivant avec un pic autour de 1,25 milliards d’années avant nos jours. Ce sont des constructions calcaires formées de lamelles concentriques empilées, issues de l’activité de bactéries et d’algues bleues (ces structures d’origine biologique résultent du piégeage de sédiments marins dans le mucilage sécrété par des cyanobactéries filamenteuses) des colonies bactériennes étagées, où dominent les cyanobactéries : colonies modernes présentes au large de l’Australie (Baie Shark). Ils ont été découverts sur plusieurs sites : à Warrawoona (côte nord-ouest d'Australie ; 3,5 milliards d’années), dans le groupe de Fortescue (ouest de l'Australie ; 2,8 milliards d’années), au Canada, en Afrique du Sud et au Zimbabwe dans des terrains datés de - 2,8 à - 3,5 milliards d’années. 2 II - Les fossiles du Paléoprotérozoïques Les fossiles d’Eucaryotes 1.Des fossiles tubulaires Des fossiles tubulaires de plusieurs centimètres, Grypania spiralis, dont les plus vieux spécimens remonteraient à 2,2 Ga, ont été décrits dans le Michigan et le Montana, aux Etats-Unis, en Chine et en Inde. Ces organismes sont considérés comme des eucaryotes par la totalité des chercheurs. Il y a par contre un débat quant à leur nature pluricellulaire ou unicellulaire. Fig.17 Dalle à Grypania datant de 2,1 Ga (Nord du Minesota, USA). 2.La faune pyritisées du Gabon Plus de 250 macrofossiles (centimétriques) ont été découverts dans le bassin de Franceville, au SudEst du Gabon (figure 14) dans des couches noires argileuses (black shales) vieux de 2,1 Ga. Les auteurs signalent également que ce dépôt s’est effectué 200 à 250 millions d’années après la première augmentation significative de la concentration atmosphérique en dioxygène atmosphérique. Ces fossiles ont l’aspect de plaques ondulées pyritisées, plus ou moins allongées et parfois recouvertes d’oxydes de fer issus de l’oxydation de la pyrite. Fig.18. La faune pyritisées du Gabon 3 Ces fossiles évoquent des « feuillets flexibles » dont la périphérie porte souvent, mais pas systématiquement, des sillons radiaux qui paraissent « froncer » ou entailler la bordure (fig. 18). Les fossiles gabonais seraient ainsi des eucaryotes pluricellulaires coloniaux, qui repousseraient l’émergence de ces formes de vie au Paléoprotérozoïque. Si l’on accepte les conclusions de l’analyse des fossiles gabonais, l’acquisition de la multicellularité suivrait de peu l’augmentation des teneurs en dioxygène des océans et de l’atmosphère, ce qui renforce l’hypothèse, souvent avancée, d’une relation causale entre ces deux événements. 3. Autres fossiles d’eucaryotes Les Acritarches qui apparaissent vers - 1,6 milliard d’années ; il s’agit de formes enkystées d’algues unicellulaires en forme de sphères irrégulières signalés dans les dépôts précambriens (Ghana). Des fossiles pourvus de noyau ont été découverts au Précambrien terminal (1,3 Milliards d’années) en Californie et en Australie sur le site de Bitter Spring (-850 million d’années). Ce sont des algues vertes toujours associés à des bactéries, algues bleues et champignons. Des algues vertes à différents stades de division cellulaires (mitose et méiose) témoignant du phénomène de la sexualité. Il s’agit de sphéroïdes groupés en tétrade (Eotetrahedrion princeps) découverts dans les dolomies d’Amélia (-1,5 Milliards d’années). III - Les fossiles de Métazoaires A - Les traces du Mésoprotérozoïque 1. Les traces de terriers des monts Stirling (fig. 18) : Dans des roches gréseuses des monts Stirling (Sud-Ouest de l’Australie), remontant à 1,2 Ga, ont été trouvés des traces rappelant des terriers ; ces traces indiquent que des organismes pluricellulaires vermiformes et mobiles devaient déjà exister au Mésoprotérozoïque. - Figure 19. Myxomitodes stirlingensis, détail d’un spécimen de la faune de Stirling et dessin interprétatif. (Bengston et al., 2007). 2. Les traces de terriers de la formation Vindhyan D’autres ichnofossiles très anciens ont également été signalés en Inde, dans la formation Vindhyan (figure 13). Il s’agit là aussi de sillons linéaires rappelant des terriers, à la surface de bancs de grès. Les datations radiochronologiques (K-Ar) effectuées alors donnaient des âges supérieurs à 1 milliard d’années. 4 B - Les fossiles Néoprotérozoïque (Précambrien terminal) : Les communautés fossiles de l’Ediacarien L’Édiacarien, correspondant au temps séparant la fin de la glaciation marinoenne du début du Cambrien, soit de - 630 à - 542 Ma. 1. La faune d’Ediacara (de 565 à 543 Ma) La faune d'Ediacara comprend des fossiles macroscopiques datée de la fin du Néoprotérozoïque ; elle apparaît il y a 565 millions d'années et s'éteint quelque 20 millions d'années plus tard. Ces organismes apparaissent peu de temps après la dernière phase glaciaire du Néoprotérozoïque (épisodes de « Terre boule de neige » ou Snowball Earth). Le gisement le plus célèbre est celui d’Ediacara (bassin d’Adélaïde), découvert en 1947 par Sprigg. Il s’agit d’empreintes ou moulages naturels de fossiles d'animaux au corps mou dépourvus de toutes sécrétions squelettiques (des méduses). 1500 spécimens composés de 30 genres réparties en plusieurs ensembles ont été identifiés : des Cœlentérés sont les plus abondants (70 %) (Medusinites et Cyclomedusa), des organismes à affinités foliacées comme Rangea, des Annélides (Spriggina et Dicksonia) ; des organismes inconnues ressemblant aux Arthropodes comme Praebrachidium et Tribrachidium (fig. ). Les éléments de cette faune a un caractère mondial au Vendien (Précambrien terminal) : à Nama (Afrique du Sud), en Scandinavie, en Sibérie, en Angleterre, Terre-Neuve (en 1872), Canadien, Namibie (en 1933). Au Nord Togo, on a retrouvé des empreintes d’annélides (skolithos = perforations remplies de sédiment) dans des grès de 700 MA. Cette faune préfigure l’extraordinaire explosion de la vie animale marine au Cambrien, première période du paléozoïque. Cette faune est nommée en référence au site des collines Ediacara situé au Sud de l’Australie. Les textes relatifs aux organismes d’Ediacara utilisent parfois les termes de faune vendienne et de Vendobiontes. Fig.20 : Faune d’Ediacara : 1-Forme Médusoïde de Cnidaire Dickinsonia ; 2 - Pennatulide du genre Charnia (Cnidaire sous forme solitaire) ; 3 – Arthropode du genre Spriggina ; 4a - Paravancorina ; 4b - Tribradichidium ; 5 - Cloudina (premier microfossile à exosquelette carbonaté); 6 - Sinotubulites. 5 Fig.21 : Faune d’Ediacara 2. La faune phosphatisée de Doushantuo Les fossiles ont été trouvés dans la formation Doushantuo, Sud-Ouest de la Chine, province de Guizhou (phosphorites) reposant en discordance sur des tillites, marqueurs de la glaciation marinoenne. Cette formation est datée avec des âges compris entre 600 et 575 Ma environ. Les fossiles sont variés : restes de spongiaires, cnidaires et de possibles bilatériens, comme ceux des gisements édiacariens, ainsi que des petites coquilles, représentatives de la « petite faune coquillère » (small shelly fauna) retrouvée dans de très nombreux gisements du Néoprotérozoïque. Parmi ces fossiles, on peut mentionner Cloudinia (Fig.19.5), un tube calcaire conique composé de cônes emboités les uns dans les autres. Cette région a surtout fait parler d’elle par ses fossiles de tissus mous, impeccablement préservés en trois dimensions par la phosphatisation. L’examen au microscope électronique de petites boules phosphatisées a révélé en 1998 des sphères soit creuses, soit pleines mais divisées en deux, quatre, huit ou seize et parfois entourées d’une membrane. Tant par leur morphologie que par leur taille, ces fossiles évoquent des embryons en cours de division, figés à divers stades de développement et éventuellement encore recouverts par leur membrane pellucide (figure 12). Des résultats récents rapportent que certains de ces embryons montrent une division spirale, le mode de division caractéristique des protostomiens (arthropodes, annélides, mollusques, brachiopodes, etc.). Fig. 22. Embryons phosphatisés trouvés à Doushantuo et embryon d’échinoderme actuel pour 6 comparaison. (a) Embryon phosphatisé vu au MEB et coupe longitudinale d’un autre spécimen, au microscope optique. (b) Embryon d’oursin actuel au stade blastula. 3.La faune des grès du groupe de Cheikhia (région du Hank , Sud-Ouest algérien). En 1995, on signale rapporte la découverte de traces fossiles apparentées à la faune d’Ediacara ? dans la région du Hank (Sud-Ouest algérien). Ces fossiles ont été trouvés dans les grès du groupe de Cheikhia, dernier terme du Néoprotérozoïque de la région du Hank. III - LES FOSSILES DU CAMBRIEN INFERIEUR 1. La faune tommotienne La faune tommotienne a été trouvée dans toutes les régions du globe, elle semble avoir été de courte durée, c'est à dire quelques millions d'années. Ces organismes ont vécu entre - 530 et - 527 millions d'années. Constituée par de nombreux organismes et de petits éléments lamellaires, tubulaires, en forme d'aiguilles ou de coupoles minéralisées (fig. ), ces petits fossiles le plus souvent énigmatiques sont accompagnés de métazoaires mieux connus tels que les Archéocyates (spongiaires) des mollusques (gastéropodes) et de brachiopodes minuscules et très primitifs. Fig. : Exemples d’éléments minéralisés de la faune tommotienne. 2. Les Small Shelly Fossils (536 Ma) Au début du Cambrien (Tommotien = - 545 millions d'années) se diversifie dans le monde entier (Sibérie, Chine, Australie, Amérique du nord, Europe, etc…) la faune dite des « petits fossiles à coquilles » (Small Shelly Fossils ou SSF), à test phosphaté ou carbonaté. Précédant l'Explosion Cambrienne de quelque 10 millions d'années, les Small Shelly Fossils (SSF) représentent une autre étape importante dans l'évolution des métazoaires, celle de la biominéralisation. Cloudina est l'un des 7 tout premiers microfossiles néoprotérozoïques à exosquelette carbonaté et se distingue par l’emboîtement de plusieurs coquilles coniques. Les assemblages à SSF du Cambrien inférieur, souvent prolifiques et diversifiés, sont typiquement constitués d'exosquelettes tubulaires ou coniques ainsi que d’innombrables plaques de protection et sclérites d'animaux à corps mous. Présents également au début du Cambrien (Tommotien), les archéocyathes (démosponges) sont les premiers métazoaires qui participent à l'édification de récifs en association avec des organismes microbiens (calcimicrobes) (fig.). Ces organismes ont vécu entre - 545 et - 520 millions d'années. Il s'agit principalement de mollusques et de brachiopodes minuscules et très primitifs. Les coquilles, aplaties ou coniques, mesurent 1 à 5 mm. On trouve aussi toutes sortes d'épines, d'écailles ou de sclérites (petites plaques rigides), qui devaient être incrustées dans la peau de divers petits animaux énigmatiques. ▪ fig. 23: Small Shelly Fossils ou SSF Cette faune a été également trouvée sur d’autres sites d'âge Cambrien inférieur : ceux de Chengjiang (Yunnan, Chine du Sud), de Sirius Passet (Groenland), d'Emu Bay (Australie) et de Comley (Angleterre), Sibérie, Australie, Amérique du nord, Europe, etc… Au début du Cambrien moyen, une régression marine générale provoque l'extinction de cette faune. Elle est remplacée par une autre, beaucoup plus diversifiée, bien connue grâce aux fossiles exceptionnels qu'ont livrés notamment les schistes de Burgess (Canada) datés de - 520 millions d'années. 3.La faune de Chengjiang (Chine) Le site de Chengjiang a été mis au jour en Le site représente une fenêtre paléobiologique de 1984. La datation de ces roches (des schistes) lui grande importance pour la science. donne un âge de 525 Ma, donc du Cambrien inférieur. Il est donc antérieur à la faune de Burgess. Exceptionnel par l’état de conservation de ses fossiles, il a fourni plus de 180 espèces de métazoaires à corps mous ou possédant un exosquelette organique ou minéralisé. Ces fossiles de quelques centimètres parfois conservés dans leurs moindres détails anatomiques. Le tout témoigne de façon exceptionnelle de la rapide diversification de la vie sur terre il y a 530 millions d’années, au moment où sont apparus presque tous les principaux groupes d’animaux d’aujourd’hui. 8 Le site fossilifère de Chengjiang est classé patrimoine mondial de l’UNESCO en 2012. La découverte de cette faune a montré que la plupart des grands groupes représentés à Burgess étaient déjà présents vingt millions d’années plus tôt. La faune de Burgess (Cambrien moyen) est très semblable à celle de Chengjiang (Cambrien inférieur) et ne présente aucune innovation significative. IV – LES FOSSILES DU CAMBRIEN MOYEN 1. L’explosion de la vie au Cambrien moyen (ou radiation cambrienne) Tous les fossiles connus d'organismes pluricellulaires datent du Précambrien terminal. Mais il faut attendre le Cambrien pour voir apparaître les premiers animaux dotés d’un squelette externe résistant. Les premiers gisements fossilifères notoires datent de la base du Cambrien. Au début du Cambrien (il y a environ 545 millions d'années), la vie est confinée dans les mers. Favorisée par l’enrichissement des océans en oxygène fourni par les algues marines, seule vie végétale de cette période, la faune se développe et se diversifie en une véritable explosion de la vie animale marine (‘’l’explosion cambrienne’’). Ainsi, l'événement majeur du Cambrien est la radiation cambrienne, c'est-à-dire une bio diversification rapide. Cet évènement relativement soudain, appelé explosion cambrienne est l’expression d’une importante diversification de la biosphère et d’une meilleure aptitude à la fossilisation des organismes. L'Explosion Cambrienne désigne l'apparition soudaine à l'échelle des temps géologiques d'anatomies entièrement nouvelles qui préfigurent déjà les grands groupes d'animaux actuels (ex: les phylums tels que les arthropodes et les vertébrés). Cet événement évolutif sans précédent, attesté par de nombreuses données paléontologiques et moléculaires, marque un tournant décisif dans l'évolution de la vie sur notre planète. Son apogée semble culminer entre 520 et 540 millions d'années. Bien que spectaculaire et brusque au niveau de l'enregistrement fossile, l'Explosion Cambrienne ne représente pourtant que l'ultime étape d'un long processus évolutif amorcé dès le Précambrien (Néoprotérozoïque) et doit donc être replacée dans un cadre plus large. Il faut souligner ce que représente, en termes de durée, cet épisode qualifié d’explosion. Le nombre de familles et de genres de métazoaires fossiles passe de quelques genres à plus d’un millier en une vingtaine de millions d’années, soit le temps qui nous sépare de l’Oligocène. Ce phénomène coïncide avec le développement de parties dures chez de nombreux animaux marins. Des organismes appartenant à divers embranchements acquièrent la capacité de minéraliser certains de leurs tissus, pour constituer des carapaces ou des coquilles. Pour la première fois, des animaux (invertébrés) pourvus de squelette apparaissent en grand nombre : gastéropodes, céphalopodes, brachiopodes, échinodermes et arthropodes surtout : Dans ce dernier embranchement, les trilobites se distinguent par leur abondance et leur diversité ; ils sont les plus utilisés pour la stratigraphie. Vers la fin de la période (aux environs de – 510 millions d’années), tous les grands groupes d'animaux sont déjà représentés, y compris les ancêtres des vertébrés. Toutes ces faunes coexistent dans la mer avec les stromatolithes et des Archaeocyathes (récifs). Parmi les autres groupes du cambrien figurent les bryozoaires et les foraminifères. 9 2.Les Causes de l’explosion cambrienne Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer l’explosion cambrienne de la biosphère dont la modification des conditions physico-chimiques de l’environnement : - changement de la composition chimique des océans : concentration en phosphore, en calcium et strontium augmente ; - causes chimique : dans l’atmosphère, la concentration en oxygène atteint 16 % du PAL (= Present Atmospheric Level), concentration minimale nécessaire à l’élaboration d’un squelette calcaire ; l et chimiques (surtout pour l’oxygène) ; - la transition Précambrien-Cambrien est caractérisée par une importante phosphatogenèse ; ceci témoigne de l’apparition de processus de biominéralisation. - des causes géologiques (tectonique des plaques) : la dislocation du supercontinent la Rodinia a engendré de vastes plates-formes continentales propices à la colonisation et la diversification de la biosphère, climatiques (Snow Ball Earth) ; - des causes internes à l’écosystème, dont la plus importante aurait été l’apparition de la prédation ; - variations du climat - tectonique des plaques - des causes génétiques : des études sur les complexes de gènes architectes portent à penser qu’une mutation dans ces gènes pourrait avoir de grands effets sur la morphologie de l’organisme et que l’ancêtre commun des organismes à symétrie bilatérale serait apparu dans la période de l’explosion cambrienne. Si toutes ces théories semblent pouvoir avoir joué un rôle dans cette explosion, il est certainement dû à une somme de processus, donc à une interaction entre l’évolution environnementale et l’évolution biologique. 3. La faune de Burgess Pass (520 Ma : Cambrien moyen) La faune de Burgess (Cambrien moyen) est très semblable à celle de Chengjiang (Cambrien inférieur) et ne présente aucune innovation significative. Les fossiles de Burgess sont des empreintes en deux dimensions sur des schistes. Le site de Burgess Pass, (schistes des Rocheuses canadiennes), est probablement l’un des gisements fossilifères les plus connus aujourd’hui ; il comprend de nombreux fossiles d’animaux macroscopiques, il constitua longtemps, depuis sa découverte en 1909 par le paléontologue Charles Doolitle Walcott (1850–1927), la seule « fenêtre » disponible sur la biocénose de cette période particulière. Le gisement est situé dans le Yoho Park à 2400 m d’altitude. Il s’agit de schistes datés de la base de l’Atdabanien (environ 520 millions d’années). Le gisement de Burgess appartient à l’un des rares archives où la conservation des organismes est exceptionnelle. Il comprend des fossiles d’invertébrés en grand nombre, bien conservés et appartenant à de nombreux embranchements : 120 genres environs avec un grand nombre d’arthropodes (plus de 40 genres). On trouve également dans les schistes de Burgess des restes de spongiaires, de vers (Ottoia), de brachiopodes, d’échinodermes du groupe des crinoïdes, et même un cordé primitif, Pikaia qui serait l’ancêtre des vertébrés. on y trouve, en particulier : des trilobitomorphes, comme Marella, et des trilobites; des chélicérates (Sanctacaris) ; des Arthropodes, comme Opabinia ou Anomalocaris, le plus grand prédateur de Burgess ; des crustacés, comme Canadaspis, ; des vers priapuliens (Ottoia) et 10 polychètes (Canadia) ; des onychophores (Aysheaia et Hallucigenia ?) ; des mollusques, ( Wiwaxia et Odontogriphus). La plupart ont des formes étonnantes, que l’on ne rencontre plus chez les arthropodes actuels : Hallucigenia, Canadia ou Yahoia, Anomalocaris. Certaines formes n’ont pas aujourd’hui aucun équivalent connu (Nectocaris et Hallucigenia) et sont difficiles à identifier de sorte qu’elles ont été appelées Enigmatica. Jusqu'à la découverte de deux fossiles chinois encore plus anciens, en 1999, Pikaia était le plus ancien animal connu de cet embranchement. Il apparait qu’après avoir mis en place un grand nombre de plan d’organisation fondamentaux, l’évolution n’en ait sélectionné que quelques un qui ont pu persister jusqu’à nos jours. En 500 millions d’années, depuis Burgess jusqu’à l’actuel, l’histoire de la vie peut donc se résumer par une réduction drastique de la disparité, suivie d’une augmentation de la diversité. La plupart des organismes de Burgess ont disparu sans laisser de descendance. Si Pikaia ne survit pas, l’homme serait absent de l’histoire de la vie. 11 CHAPITRE 5 - Modification de l’atmosphère et Evolution de la vie Introduction La paléontologie, malgré le caractère souvent discontinu de ses archives permet d’arriver à la connaissance des faunes et des flores qui se sont succédées au cours de l’histoire de la terre. I - La vie marine (Précambrien-Cambrien basal) A l’origine, la vie est essentiellement marine. Elle va évoluer avec l’enrichissement de l’atmosphère en oxygène, oxygène qui devient désormais nécessaire au maintien de la vie sur terre. Les premiers fossiles trouvés dans les sédiments appartiennent aux procaryotes (bactéries et Algues bleues), découvertes en Australie au sein des formations datant 3,8 milliards d’années. Les Eucaryotes sont apparus il y a 1,8 milliards d’années. Ils se diversifient rapidement et vont devenir très abondants au cambrien. Au début du cambrien (545 millions d'années), la vie est confinée dans les mers. Favorisée par l’enrichissement des océans en oxygène fourni par les algues marines, seule vie végétale de cette période, la faune se développe et se diversifie en une véritable explosion de la vie animale marine. En 50 MA, la vie va plus évoluer qu’en 2 milliards d’années. Deux organismes dominent cette période : les Archéocyathes, (coraux au squelette calcaire), et les trilobites, (crustacés marins au corps recouvert d’une carapace dure). Vers la fin de la période, aux environs de – 510 millions d’années, tous les grands groupes d'animaux sont déjà représentés, y compris les ancêtres des vertébrés. Avec l’apparition d’un squelette externe minéralisé, les animaux marquent le début des temps fossilifères. II – La conquête du milieu continental (Ordovicien-Dévonien) Après avoir envahi le monde des eaux, la vie va coloniser les terres émergées. Mais sur les continents de même que dans les océans, une faune riche ne saurait exister sans les plantes qui constituent les premiers maillons de la chaîne alimentaire. La conquête du milieu terrestre par les animaux et les végétaux est rendu possible, entre -500 et -400 MA (Ordovicien-Dévonien), par l’existence d’une atmosphère chaude et humide, dont le taux d’ozone, proche du taux actuel. Les organismes qui se sont diversifiés dans les mers et dans les océans du Cambrien vont remonter les rivières et envahir les lacs à partir du Silurien. Ce changement du milieu nécessitera une première acquisition physiologique : l’osmorégulation qui permet de passer d’un milieu d’eau salée à un milieu d’eau douce. Au Dévonien, lorsque la couche d’ozone protectrice est enfin importante, les animaux franchissent la barrière de l’interface eau-atmosphère. Mais ils ont été précédés dans cette conquête des continents par les végétaux, ce qui est préférable lorsque l’on est consommateur. 1 – Les végétaux 1 C’est probablement à la fin de l'ordovicien que débute la colonisation de la terre ferme par des végétaux primitifs (Mousses, Hépatiques) et les premières Ptéridophytes. Ces premiers végétaux terrestres, de petite taille dépourvus de racines et de feuilles véritables, rappellent par leurs nombreux caractères, les algues dont ils sont issus. Leur reproduction s’effectue au moyen des spores. Ensuite se développent des végétaux qui ont un appareil vasculaire leur conférant une certaine rigidité, tout en permettant une amélioration de la circulation de l’eau et des éléments nutritifs aux divers organes. Ce n’est qu’à partir du Silurien supérieur (Ludlow = 430 Ma) que les premiers restes de plantes terrestres sont fossilisés dans les sédiments. Les fossiles retrouvés dans le pays de Galles est une bryophyte (Tortilicaulis). Des spores groupées par quatre (tétrade méiotique) ont été également retrouvées dans les sédiments. La présence de la sporopollenine de la paroi témoigne de la résistance à la dessiccation. Ce sont les Ptéridophytes ou cryptogames vasculaires qui seront les conquérants les plus efficaces de la terre ferme ; ils sont caractérisés par un appareil végétatif différencié en racines, tiges et feuilles. Leurs traces les plus anciennes ont été découvertes en Lybie, en Australie et en Pays de Galles (Cooksonia). Au Dévonien inférieur, la végétation témoigne déjà d’une plus grande richesse. Les premières Ptéridophytes ont été découvertes en 1917 à Rhynie (Ecosse) dans le Dévonien inférieur (Emsien): il s’agit de Rhynia (petite plante de 20cm possédant un rhizome et non vascularisée (pas de véritables racines) et de Homeophyton à rhizome bulbeux ; ces espèces ont été accompagnées d’Astéroxylon (Lycopodiale) dont l’anatomie est complexe. D’autres espèces ont été signalées dans le Pays de Galles dont Baragwanathia (Lycopodiale). Au Dévonien supérieur, apparaissent les Lépidodendrales, premiers arbres (30m) ; ils constituent la flore de base de la grande forêt houillère du Carbonifère. De la fin de l’ère Primaire (-245 MA) jusqu’au Crétacé inférieur (-135 MA), la physionomie de la végétation terrestre se transforme peu à peu. Le développement de la graine chez les gymnospermes augmente leur chance de reproduction et permet ainsi leur expansion. L’avènement des angiospermes au Crétacé inférieur s’accompagne à la fois de la condensation des organes reproducteurs dans la fleur et l’insertion des ovules et des graines dans un organe complètement clos, le fruit. L’efficacité de ce mode de reproduction va entrainer le déclin des gymnospermes. 2 - Le monde animal Les représentants du monde animal qui se sont lancés à la conquête des continents appartiennent à différents taxons. Les invertébrés Les premiers invertébrés à avoir colonisé la terre ferme ont été les vers, les araignées et scorpions, les insectes puis les mollusques. Chez les Arthropodes, les premiers myriapodes et des arachnides primitifs sont connus dès le silurien ; les premiers insectes au Dévonien inférieur. 2 Chez les Mollusques, ce sont uniquement les gastéropodes pulmonés qui réaliseront cette « sortie de l’eau ». Les vertébrés La succession des groupes de vertébrés montre, à chaque étape, une avancée vers une complexité de plus en plus grande et une adaptation progressive au milieu terrestre. Les premiers vertébrés terrestres ont été les Amphibiens. Malgré leur faible diversification, ils ont colonisé de nombreuses régions dès le début du carbonifère (-350 MA) et sont très dépendants du milieu aquatique. Dès le dévonien, les poissons gagnent le milieu continental. Parmi les espèces qui franchissent la limite, on trouve : les Dipneustes (Dipterus) et les Crossoptérygiens (nageoires articulées). Les plus anciens connus sont des Amphibiens primitifs, les Stégocéphales (crâne plat et épais) ; ils possèdent des membres en position latérale par rapport au tronc, à la différence des vertébrés aquatiques. Au dévonien supérieur, les crossoptérygiens donnent naissance aux amphibiens par un animal intermédiaire qui est inconnu (appelé Ichtyostéga). Les amphibiens sont encore assujettis à la vie aquatique. C’est dans les vieux grès rouges du Groenland daté du Dévonien supérieur (-375 Ma) que furent découverts en 1931 les restes d’Ichthyotega (fig. ), dont l’anatomie associe des membres marcheurs à une nageoire caudale semblable à celle d’un poisson. Des études anatomiques montrent que cette espèce descend des Sarcoptérygiens ou poissons à nageoires charnues, renforcés par un squelette interne. Ce taxon n’est plus représenté que par deux groupes : les Dipneutes (fig. ) qui vivent en eau douce et capables de respirer à l’air libre ; et le Coelacanthe, poisson de mer profonde, cantonné dans des zones très limitées de l’Océan indien. Ichthyotega Coelacanthe Les reptiles, apparus au Carbonifère, se sont davantage affranchis du milieu aquatique grâce à l’œuf à coquille. Bien plus tard succèderont à ces amphibiens tributaires de l’eau pour leur reproduction, les premiers Amniotes auteurs d’innovation (l’œuf aérien à coquille par exemple) qui les rendront totalement indépendant du milieu aquatique et leur permettront la conquête de vastes territoires continentaux. Ce n’est que vers la fin du Jurassique (-135 MA), qu’apparaissent les premiers oiseaux. Enfin, bien que les premiers mammifères aient été rencontrés dans les terrains du Trias (-245 MA), leur apogée se situe à l’ère Tertiaire (60MA). III – La conquête du milieu aérien (Carbonifère) 3 Avant l’apparition de l’homme, des représentants de la biosphère se sont lancés dans la conquête du milieu aérien. L’aile en tant qu’organe de locomotion est apparue à quatre reprise au moins au cours de l’histoire de la vie : (1) chez les insectes paléozoïques ; (2) les reptiles mésozoïques, (3) les oiseaux et (4) les chiroptères. L’aile des insectes est une expansion latérodorsale du thorax, alors que chez les vertébrés il est le résultat de profondes modifications du membre antérieur plus particulièrement la main. L’aile est soutenue chez les Ptérosaures le 4è doigts ; chez les oiseaux par le 2è doigts et chez les chiroptères par les quatre derniers doigts. L’aile résulte de la transformation des membres antérieurs. Les insectes ont été récoltés dès le Carbonifère (325 Ma) ; le plus ancien ailé connu est Delitzschala bitterfeldensis. Ce groupe s’est considérablement diversifiés au Carbonifère supérieur et au Permien inférieur (320 et 280 Ma). Puis les Ptérosaures mésozoïques ont inventé l’aile des vertébrés, la perfectionne à merveille et se partagent le domaine aérien avec les insectes. Les Ptérosaures apparaissent au Trias. Les plus connus sont les Ptérodactyles, caractérisés par une petite forme (60 cm), et une queue réduite. Les formes du Crétacé (Ptéranodon, 7,5 m) ont atteint une grande taille, avec une absence de la queue. Une forme découverte au Texas serait le plus grand animal volant avec une envergure de 12 m et un poids de 85 kg. L’avènement des oiseaux reste un grand sujet de discussion ; le premier fossile connu est Archeopteryx (dont 6 spécimens ont été découvert dans le Jurassique supérieur de Bavière) vieux de -150 Ma. Les chiroptères (chauves-souris) sont des mammifères qui dès l’Eocène inférieur avaient acquis l’adaptation au vole parle par le développement d’une membrane alaire (ou patagium) tendue entre le cou et les doigts. Grâce à leur système d’orientation par ultrason (radar), ils ont pût acquérir une vie nocturne et cavernicole. Les microchiroptères sont fossilisés dès l’Eocène et les mégachiroptères dès l’Oligocène. IV – Les problèmes d’adaptation aux milieux terrestres et aériens 1 – Les acquisitions morpho-anatomiques Le passage à la vie terrestre implique deux acquisitions morpho-anatomiques fondamentales. Le monde végétal Le passage de l’eau à l’air pose pour les plantes un certain nombre de problèmes et notamment celui de la protection et celui du soutien. Ces problèmes se posent d’ailleurs aux animaux. Les plantes ont dû inventer : les vaisseaux pour véhiculer la sève brute et la sève élaborée pour lutter contre la pesanteur pour se maintenir dressée ; la lignine pour donner une rigidité à la paroi cellulaire permettant ainsi un port dressé, atout majeur pour la capture de l’énergie ; la cuticule cireuse (protection contre l’humidité) pour résoudre le problème du dessèchement qui se pose quand on quitte le milieu aquatique ; des organes de protections pour la reproduction pour s’affranchir rapidement du milieu aquatique (sporanges et archégones, et anthéridies sur le prothalle) : mais les premiers tétrapodes conserveront une «double vie » d’amphibie : conquérir la terre ferme, mais retourner à l’eau pour se reproduire. Chez les animaux 4 1 - Les animaux qui se sont lancés dans la conquête du milieu terrestre doivent résoudre un certain nombre de problèmes afin de s’adapter à leur nouveau milieu de vie. Ceci entraîne un certain nombre d’adaptation relative à la respiration, à la locomotion et à la reproduction. On assiste à une modification de certains organes ou l’apparition de nouveaux organes : pour assurer la respiration, les branchies (des poissons) sont remplacées par des poumons chez les vertébrés; avec l’apparition de narines internes (choanes) ; pour la locomotion : apparition de membres puissants (pattes et queue) et d’une colonne vertébrale (les nageoires assuraient ce rôle chez les poissons) ; pour la reproduction, les vertébrés ont réduit le nombre des œufs contrairement aux poissons ; une acquisition de squelette pour résoudre le problème de stature (à l’inverse de Méduses). Par ailleurs, on remarque une internalisation des fonctions et des sites d’échanges entraîne la nécessité d’une circulation distributive interne pour résoudre le problème d’échange (qui dans l’eau s’effectue au travers de la membrane cellulaire). Une régulation thermique devient nécessaire : sang-froid chez les Reptiles et sang chaud chez les mammifères et les oiseaux. 2 - La conquête du milieu aérien, en faisant voler du « plus lourd que l’air » consiste à résoudre quelques problèmes liés à des contraintes physiques et aérodynamiques. Cela implique la réalisation simultanée de trois fonctions : la sustention (création de force mécanique capable de lutter contre la gravité) ; la propulsion (nécessité de se mouvoir dans l’air horizontalement) et l’équilibration ou fonction de contrôle du vol, permet de résoudre le problème de stabilité de l’animal volant. Cette conquête a exigé une panoplie d’acquisitions : l’allègement du squelette (par pneumatisation des os) ; la rigidification du squelette par soudure des os ; le développement de la musculature alaire (aile) et de sa structure de fixation, le bréchet ; le développement du cervelet qui assure la coordination des mouvements pour assurer l’équilibre; apparition des pattes pour l’atterrissage l’amélioration des organes de sens (œil) ; l’acquisition d’outils d’orientation, utilisant le soleil, les étoiles ou le champ magnétique terrestre pour les migrations. Conclusion Les grands groupes apparaissent dans un ordre de complexité croissante (différent de la diversité). Tous les grands groupes d’invertébrés sont connus au primaire. L’évolution des vertébrés se réalise en totalité au cours du phanérozoïque. Des formes intermédiaires existent entre les groupes de vertébrés. Cela prouve qu’il y a continuité dans l’évolution. Les formes marines précèdent toujours les formes continentales que ce soit à l’échelle de la vie ou de chaque groupe. Les périodes d’expansion des divers groupes se succèdent dans le même ordre que leur apparition. On trouve les relais : gymnospermes angiospermes ; brachiopodes lamellibranches ; reptiles mammifères. A chaque ère ou periode géologique correspond un peuplement spécifique. Une ère est un renouvellement biologique majeur. 5 CHAPITRE 6 / LES GRANDS GROUPES FOSSILES I / LES INVERTEBRES (cf. TP¨) II / LES VERTEBRES FOSSILES Les Vertébrés constituent l’embranchement le plus important. Ils font partie du groupe des Cordés qui tirent leur nom de la « corde), axe flexible qui soutient leur corps. Ce groupe est caractérisé par la présence d’une colonne vertébrale segmentée qui donne au corps une grande flexibilité. Les vertébrés sont des animaux (possédant une symétrie bilatérale) qui ne sont jamais fixés et leur organisation traduit un mode de vie actif. Les vertébrés ont une longue histoire évolutive. Les découvertes ont montré que le groupe est apparu à l’Ordovicien et a évolué au cours du temps dans le sens de la complexité. L’étude des Vertébrés fossiles est donc fondamentale comme preuve de l’évolution. Elle permet de retracer les principales étapes de l’évolution. Le but est essentiellement la reconstitution de l’histoire d’un groupe zoologique auquel nous appartenons en tant que Homme. Les premiers vestiges des Vertébrés remontent au Cambrien supérieur. En 1978, de minuscules fragments de carapace osseuse couverts de tubercules ovales on été signalées dans le nord-est du Wyoming, sous le nom d’Anatolepis. Le plus ancien vertébré connu est un petit poisson âgé d'environ 530 millions d'années, Haikouichthys. Un peu plus tard, il y a 520 millions d'années, les ostracodermes, des « poissons suceurs » à la peau cornée, sans mâchoires et sans véritable squelette interne, font leur apparition. Suivent les poissons cuirassés à mâchoires, qui sont les premiers « vrais » poissons. Au début du Dévonien (- 400 millions d'années), les zones côtières sont couvertes de marécages, de fleuves et de lacs qui permettent à des formes de vie nouvelle d'émerger. Ainsi, des poissons équipés de poumons rudimentaires apparaissent. Les Dipneustes, par exemple, étaient capables de vivre dans des étendues d'eau en cours d'assèchement. Les Crossoptérygiens, possédant des prémices de pattes, pouvaient sans doute « ramper » sur le sol, sans toutefois trop s'éloigner de l'eau. L'ichtyostéga, quant à lui, est le premier amphibien, certes primitif, mais capable de marcher sur le continent : c'est le premier tétrapode. Il y a environ 330 millions d'années, un climat plus sec favorise la multiplication des êtres vivants capables de résister à la sécheresse (protection des œufs par une coquille, peau protégée par des téguments épais, etc.). Les reptiles, totalement adaptés au milieu continental, partent à la conquête du monde. Les premiers mammifères apparaissent il y a 225 millions d'années. Quant aux premières traces d'oiseaux, elles datent d'environ 150 millions d'années. Le plus ancien oiseau connu est l’archéoptéryx. La classification des vertébrés est basée sur la différenciation de la mâchoire et les arcs branchiaux. On distingue deux grands groupes : les Agnathes ou vertébrés sans mâchoire et les Gnathostomes ou vertébrés à mâchoire différencié. Ces derniers ont conquis les continents comme les airs. 1 I - LES AGNATHES Les Agnathes sont les plus primitifs des vertébrés. Ils constituent une classe de poissons marins dépourvus de mâchoire, au corps anguilliforme mesurant au maximum 1,3 m et dont la plupart des espèces sont à l’état fossile. L’absence de mâchoires véritables est un trait primitif qui se retrouve dans plusieurs groupes fossiles, ainsi que chez les Lamproies et les Myxines qui sont les derniers représentants de ce groupe. Leurs ancêtres étaient de petits poissons à bouclier osseux externe caractéristique absent chez les groupes actuels qui vivent dans les eaux tempérées des hémisphères Nord et Sud ainsi que dans les eaux tropicales froides. Ils ont vécu entre fin de l’Ordovicien et Dévonien (500-360 Ma). Les Agnathes fossiles sont répartis en cinq groupes : Hétérostracés, Ostéostracés, Thélodontes, Galéaspides et Anapsides. ➢ Les Hétérostracés sont caractérisés par l’absence de nageoires paires et de mâchoire, et par la présence de cuirasses osseuses et de grandes épines osseuses dorsales et latérales : ex : Pteraspis, Arandaspis, Astraspis, Pycnaspis (Colorado, Dakota, Montana). ➢ Les Ostéostracés (Silurien-Dévonien basal) sont des animaux extrêmement ossifiés et bien conservés (bouclier céphalo-thoracique) et possèdent des nageoires paires écailleuses. Ils ont été découverts dans les vieux grès rouges dévoniens, en Grande Bretagne, URSS, Norvège et au Canada (ex : Aceraspis). ➢ Les Thélodontes sont des Agnathes primitifs recouvert de petites écailles. Les fossiles sont rares, ce qui fait que ce groupe est mal connu. ➢ Les Galéaspides : ils sont découverts en 1965 dans le Dévonien inférieur de Chine. Ils possèdent un bouclier céphalo-thoracique aplati, arrondi, parfois prolongé par un rostre médian; présence d’une ouverture béante située entre les yeux. Les nageoires paires sont absentes (ex : Lugmenshanaspis). ➢ Les Anaspides : ils sont apparentés aux Ostéostracés et préfigurent par nombre de leurs caractères les Lamproies actuelles. Chez eux le bouclier céphalo-thoracique est absent, mais on remarque la présence de nageoires paires, de nombreuses écailles. Ils ont été récoltés dans les vieux grès rouges dévoniens, au Canada (Endeiolepis) et aussi dans les formations siluriennes en Ecosse (ex : Jamoytius). II - LES GNATHOSTOMES Les Gnathostomes regroupent tous les animaux à mâchoires. L’acquisition de véritables mâchoires, va permettre à ces animaux surtout aux poissons de capturer des proies de grande taille. L’apparition des mâchoires est un évènement d’une portée considérable dans l’histoire des vertébrés ; elle a pour conséquence une diversification de l’Embranchement, avec l’apparition de nouveaux groupes qui vont pouvoir exploiter des possibilités écologiques étendues qui s’offrent désormais. Ce groupe rassemble cinq classes ; les Poissons, les Amphibiens, les Reptiles, les Oiseaux et les Mammifères (y compris les êtres humains). II.1 - LA CLASSE DES POISSONS Les Poissons sont les vertébrés les plus nombreux. Ils sont caractérisés par leur adaptation à la vie aquatique, possèdent des nageoires et respirent par des branchies. Les plus anciens vertébrés les plus primitifs (ostracodermes) connus étaient des poissons sans mâchoires, qui ont laissé des fossiles dans les roches datant de l'Ordovicien (500 millions d'années). 2 Les premiers poissons à mâchoires évoluèrent pendant le Dévonien (400 millions d'années), et devinrent la forme dominante des vertébrés dans les mers et les eaux douces. A part les Agnathes (appelés Ostracodermes), les Poissons sont divisés en deux classes : les Chondrichtyens ou poissons cartilagineux (requins, raies, et chimères) et les Ostéichtyens ou poissons osseux (carpe, esturgeon, cœlacanthe). Les poissons fossiles connus sont très variés. Vertébrés primitifs (ostracoderme) 1 - Les Chondrichtyens Ce groupe comprend trois classes : les Acanthodiens à corps recouvert de très petites écailles losangiques contiguës, sont les plus primitifs et sont apparus dès l’Ordovicien (ex : Acanthodes du Permien inférieur). les Anthrodires et les Antiarches : il s’agit de vrais poissons cuirassés (les Placodermes) possédant une double cuirasses céphalique et thoracique et vivant en eau douce et dans les mers (ex : Acanthaspis de Spitsberg ; Dunkleosleus le plus grand carnassier du Dévonien supérieur). Ils sont éteints à la fin du Dévonien. Les chimères actuelles seraient les seules survivants (fossiles vivants) de ce groupe éteint il y a 340millions d’années. les Elasmobranches sont des formes non ossifiées (poissons cartilagineux) il s‘agit des Sélaciens qui comprend les Requins ou poissons à nageoires rayonnées (ex: Cladoselache du Dévonien supérieur de l’Ohio) et des Raies qui sont apparus au début du Secondaire. 2 - Les Ostéichtyens Ils font leur apparition à la fin du Silurien. On distingue les Actinoptérygiens et les Sarcoptérygiens et les Crossoptérygiens. Les Actinoptérygiens : ils rassemblent des poissons osseux à nageoires paires et à disposition rayonnante. Ils sont divisés en plusieurs groupes, dont celui des chondrostéens, à squelette, incomplètement osseux, comprend une partie cartilagineuse (ex : l’Esturgeon qui est une forme relique d’Actinoptérygien). Actuellement, le plus vaste groupe de poissons osseux à nageoires rayonnées est celui des Téléostéens, caractérisés par leur squelette complètement ossifié, et leurs écailles fines et chevauchantes. Ils sont apparus au Crétacé. Ce groupe rassemble la quasi-totalité des poissons actuels. L’évolution des Actinoptérygiens est caractérisée par une régression des tissus osseux. Les Sarcoptérygiens : Les Sarcoptérygiens des poissons osseux aux nageoires charnues. Ces animaux occupent une position clé dans l’évolution des Vertébrés. Ils sont représentés par les Dipneustes et les Crossoptérygiens. Les Dipneustes : Il s’agit des poissons vivant en eau douce, et qui sont caractérisés par une respiration pulmonaire et branchiale ; ils n’ont pas de véritable narine (choanes), ce qui les éloigne des vertébrés terrestres. Les Dipneustes sont connus à l’état fossile (plaques dentaires) depuis le Dévonien inférieur. 3 Ils étaient abondants dans les eaux continentales du continent des vieux grès rouges (Dévonien). Ils ont évolué lentement et n’ont laissé dans la nature actuelle que quelques reliques (fossiles vivants). Les Pandérichtides, un autre groupe de poissons dotés, comme les dipneustes, de nageoires à lobes, auraient donné naissance aux premiers vertébrés à respiration aérienne. Les Crossoptérygiens sont des poissons aux nageoires paires et possédant un axe de symétrie ; on distingue les Cœlacanthiformes, les Struiniiformes et les Rhipidistiens. Les Cœlacanthiformes ou Actinistiens (ex : Cœlacanthe) dépourvu de narines internes (choanes) et sans colonne vertébrale et le corps est soutenu par un tube fibro-élastique rempli d’un liquide visqueux; l’espèce actuel, Latimeria est un fossile vivant découvert en 1930 dans l’océan indien (elle pond des œufs peu nombreux, mais gros comme une pomme). Ils ont connus du Dévonien sup au Crétacé. II.2 - LA CLASSE DES AMPHIBIENS (TETRAPODES) Les Amphibiens sont vertébrés dont la peau est nue (dépourvue de poils, d’écailles ou de plumes). Ils vivent pour la plupart dans les milieux terrestres très humides. La phase larvaire aquatique est un rappel du mode de vie de leurs ancêtres. Il s’agit de vertébrés très anciens, qui ont évolué à partir de certaines formes de poissons primitifs n'existant plus aujourd'hui. Les Amphibiens sont apparus au Dévonien (Ichthyostega) et furent les seuls vertébrés terrestres jusqu'au début du Carbonifère (365 MA). Ce justifie qu’on appelle cette période ’’l'âge des Amphibiens’’. Les premiers vrais tétrapodes terrestres n'apparaîtront qu'au début de la période suivante, le Carbonifère. Vers la fin de cette période, le nombre des Amphibiens commença à diminuer, notamment avec l'apparition des Reptiles. Au Permien, sur la terre ferme, les amphibiens doivent s'adapter à une sécheresse croissante. Leur nombre diminue, mais il existe toujours des formes géantes de plusieurs mètres de long. Les Amphibiens fossiles sont répartis trois groupes : 1 - Les Phyllospondyles sont de petites tailles (< 10 cm) et structure vertébrale inconnue chez les batraciens actuels. Ils sont connus dans les bassins houillers d’Autun (ex : branchiosaurus) de saxe et des Etats unis. 2- Les Lepospondyles, possèdent un crâne très particulier et des vertèbres en étui comme chez les urodèles actuels. Ex : Lysorophus du Stéphanien de l'Illinois. 3 - Les Stégocéphales ou labyrinthodontes, (dents plissées) groupe pionnier de la conquête du milieu terrestre chez les vertébrés, se distinguent des amphibiens actuels par leur grande taille et par leur crâne très ossifié (ex : Eryops du Permien du Texas ; 1,50 m). Ils sont très abondants à la fin du primaire. Leur apparition au Dévonien moyen (il y a 380 millions d'années) se confond avec celle des premiers vertébrés terrestres. Ils possèdent certains caractères en commun (dents plissées et crâne renforcé) avec les Pandérichtyides, (poissons à nageoires charnues) dont ils sont issus. *Le plus connu de ces tétrapodes primitifs est Ichtyostega (90 cm de long), du Dévonien supérieur (370 MA) dont les premiers fossiles ont été découverts au Groenland en 1929. Il présente de nombreux caractères primitifs : nageoire caudale munie de rayons dermiques semblables à ceux que l’on peut observer aujourd’hui chez les poissons Actinoptérygiens (comme la truite et le saumon). Souvent classé parmi les Amphibiens, Ichtyostéga est en fait, plus étroitement apparenté aux mammifères et aux reptiles qu’aux amphibiens actuels. 4 Les Seymouriamorphes (Seymouria du Permien inférieur du Texas), animaux terrestres de petite taille (1 m), avec des membres robustes, présentent le plus grand nombre de caractères reptiliens. Ce groupe a une importance évolutive considérable puisqu'ils sont à l'origine des Reptiles d'une part au Carbonifère moyen, et des Amphibiens modernes d'autre part au Trias supérieur. Ils sont éteints sans descendance. II.3 - LA CLASSE DES REPTILES Les Reptiles sont des vertébrés à sang froid, plus ou moins rampant, couvert d’écailles et pondant des œufs entourés de coquille (on les appelle les Amniotes). C’est une nouveauté apportée par les reptiles dans l’évolution de la biosphère. Les Reptiles constituent un groupe très hétérogène ; il comprend les serpents, les lézards, les tortues, les crocodiles et de nombreuses espèces fossiles éteintes (dinosaures), correspondants à des ordres distincts. L’éclosion du groupe des Amniotes s’accompagne de l’apparition de nouvelles structures anatomiques et en particulier de structures osseuses, des dents et de fosses temporales au niveau du crâne. Les Reptiles sont apparus au début du Trias supérieur (230 Ma). Durant cette période, les reptiles deviennent nombreux et diversifiés, particulièrement ceux du groupe des thérapsides ou « reptiles mammaliens ». Les premiers dinosaures étaient de petites formes (Eoraptor). Parmi les autres reptiles apparus au Trias figurent les Tortues, les Ichtyosauriens (reptiles aquatiques ayant l'allure de dauphins), ainsi qu'un groupe de reptiles volants, les Ptérosauriens. Le Jurassique voit le triomphe des reptiles, et en particulier celui des dinosaures, qui poursuivent leur évolution. Durant cette longue période, les Dinosaures ont été indiscutablement la forme de vie dominante des écosystèmes terrestres. Ils connurent une période florissante jusqu’à la fin du Mésozoïque (il y a 65 Ma), où ils se sont éteints. Quelle la cause de cette extinction ? (cf. crise biologique). Les Reptiles se sont séparés au moins en deux branches (ou séries) : les Sauropsidés et les Théropsidés ou reptiles mammaliens (Thérapsidés). Il est à noter que les études ont montré que les Reptiles actuels et les Oiseaux s’opposent fondamentalement aux mammifères par la disposition de leur appareil circulatoire et par d’autres caractères. Les Sauropsidés qui sont représentés par les Reptiles actuels, divers reptiles fossiles et se terminent par les oiseaux. Ils ont apparus au Permien La faune de sauropsidés tertiaires est exactement la faune actuelle. ➢ Les Théropsidés sont apparus au Carbonifère supérieur, issus de l'évolution d'Amphibien, puis ont subi plusieurs extinctions. On distingue dans ce groupe deux ensembles: ➢ Les Théropsidés reptiliens qui comprennent les Pélycosauriens qui se limitent au Permien, et les Thérapsides (Permien moyen-Trias supérieur). Les Pélycosauriens sont les ancêtres des reptiles ; les fossiles sont plus abondants dans l’hémisphère nord (Amérique du Nord, Europe) : Varanops et Dimétrodon (3,5 m de long et doté d'une voile dorsale) du Texas. Ce dernier a l’allure d’un grand lézard a corps allongé et aux membres courts. Le dimétrodon est considéré comme un ancêtre du groupe des thérapsides, lui-même à l’origine des mammifères. Il présente des traits anatomiques annonçant les mammifères (début de différenciation des dents, fort développement de l'os de la mâchoire appelé dentaire, etc.). 5 Dimétrodon Les Théropsidés mammaliens ou les Mammifères (cf. classe des Mammifères). Les Thérapsides ont un grand intérêt du point de vue évolutif, car ils forment un groupe de transition entre les Reptiles et les Mammifères. Il est à noter qu’au sein de ce groupe de Thérapsides, l’évolution de certains caractères, en particulier au niveau du crâne et des dents a progressivement conduit à l’apparition des Mammifères. C’est pourquoi les Thérapsides sont également appelés Reptiles mammaliens. En effet, ils possèdent, comme les Mammifères, des dents spécialisées (incisives, canines, etc.) adaptées à des fonctions diverses. 1 - LES CHELONIENS Cet ordre était déjà séparé des autres reptiles au Trias. Il regroupe aujourd’hui des tortues terrestres et aquatiques qui représentent seuls les Anapsides actuels. Le premier chélonien connu est Proganochelys (Trias supérieur d’Allemagne). Malgré leur spécialisation très poussée, on les relie au Reptiles les plus primitifs. 2 - LES ICHTYOSAURIENS (OU LEZARDS-POISSONS) Tous les membres de cet ordre, qui comprenait de grands reptiles marins au corps de poisson et aux membres en forme de rame, ont disparu. Ils sont ovovivipares : les œufs n’étaient pas pondus, mais conservé dans le ventre de la mère jusqu’à éclosion. Le plus anciens sont connus au Trias moyen. Certaines espèces du Trias supérieur (apogée du groupe) deviennent gigantesques : Ichtyosaurus pouvaient dépasser 4 m de long et Shonisaurus (Nevada), 15 m. Notons que la biologie des Ichtyosauriens est proche de celle des Dauphins actuels. Les Ichtyosaures sont éteints il y a 65 millions d'années. Ichtyosaures Plésiosaure (Cryptoclidus) Les Plésiosaures disparus à la fin du Crétacé, étaient des reptiles marins caractérisés par un long cou et une petite tête. Des fossiles de plésiosaures ont été retrouvés dans le monde entier, mais particulièrement en Amérique du Nord, en Europe et en Australie. 6 3 - LES SAUROPTERYGIENS Les Sauroptérygiens comprend les espèces aquatiques à long cou, et qui possédaient des membres leur permettant de « voler » dans l’eau. On distingue les Nothosauriens du Trias (1 à 4 m) à long cou et dents pointus, sont proche des phoques actuels ; les Plésiosauriens à corps trapu et queue relativement courte ; ex : Elasmosaurus du crétacé supérieur mesure 13 m de long et ne possédait pas moins de 76 vertèbres. 4 - LES RHYNCHOCEPHALES Cet ordre comprend les reptiles qui ressemblent à des lézards, mais s’en différencient par des caractéristiques ostéologiques. Ils étaient nombreux entre le Trias et le pas moins de deux ans. Sa longévité est estimée Jurassique, mais aujourd’hui ils ont tous à un siècle. disparu, sauf une seule espèces, le Sphénodon ponctué (genre Sphenodon), véritable fossile vivant qui vit en Nouvelle-Zélande (où il est appelé Tuatara). Il est à noter que, entre la fécondation et l’éclosion d’œuf il ne s’écoule Sphenodon 5 - LES SQUAMATES Cet ordre constitue le plus grand groupe de reptiles modernes, avec environ cinq mille espèces de lézards et de serpents. Il comprend également certaines formes éteintes, appelées « Pythonomorphes », caractérisées par un corps serpentiforme et des membres de lézard. Plusieurs familles de lézards sont connues dans le Jurassique et le Crétacé. Certains atteignent des dimensions considérables, comme les Mosasaures (corps mince et allongé, membres, courts et transformés en palettes natatoires) mesure environ 14 m ; découvert à Maestricht, vécurent uniquement au Crétacé supérieur. Dragon volant (Draco volans), curieux lézards. C’est également au cours du Crétacé que se sont individualisés les Varans (marin et terrestre). Les serpents (Ophidiens) Ils constituent le second ensemble, plus spécialisé des Squamates. La perte des membres pairs est leur caractéristique la plus évidente. De par la fragilité de leur ossement, les serpents ne fossilisent pas très facilement, aussi leurs origines sont-elles mal connus. On retrouve principalement dans les sédiments leurs vertèbres (centaine). Le plus ancien serpent connu appartient au genre Lapparentophis découvert dans le sud de l’Algérie. Depuis le Crétacé, ils n’ont pas cessé de se répandre et d’envahir de nouveaux environnements. 7 6 - LES THECODONTES Les Thécodontes (signifie dents alvéolées) font partie de la sous-classe d’Archosauriens que sont des Reptiles de forme diapsides (le crâne porte en avant de chaque orbite une fosse temporale) apparus dès le Trias. Il s’agit des Archosauriens primitifs, caractérisés par l’implantation des dents dans des alvéoles et surtout par l’importance des ossifications dermiques qui protégeaient leur dos. Ex : Chasmatosaurus (allure d’un petit crocodile) est le plus ancien. Les Phytosaures (taille, 5 m) apparus au Trias supérieur, a réalisé un type biologique très semblable à celui des crocodiles modernes. Leur corps était protégé par des ossifications dermiques. 7 - LES CROCODILIENS Les Crocodiliens représentent le seul ordre d’Archosauriens (par un crâne de type diapside) demeuré à un stade reptile, ayant survécu jusqu’aujourd’hui. Certains d’entre eux étaient adaptés à un mode de vie aquatique (Sarcosuchus imperator du Niger, 11 m ; Crétacé inférieur). Les crocodiliens ont évolué à la fin du Trias. On distingue trois sous-ordres : Protosuchiens (Crocodiles du Trias supérieur) Mésosuchiens (Crocodiles du Jurassique inférieur), Eusuchiens (Crocodiliens modernes). Deux des trois familles modernes, les Crocodylidés et les Alligatoridés sont déjà présents à la fin du Crétacé. Les Gavialidés (Gavial du Gange) n’apparaissent qu’au début du Tertiaire. Il est à noter que les crocodiliens sont les plus proches parents des Dinosaures et des Oiseaux. 8 - LES PTEROSAURIENS (REPTILES AILES) Les Ptérosauriens (ptero, « aile » et saura, « lézard ») constituent un groupe de reptiles volants du mésozoïque, apparu au Trias supérieur (il y a 230 millions d’années). Ils volaient probablement aussi bien que les oiseaux. En revanche, les Ptérosaures n’avaient pas de plumes. Des fossiles ont été retrouvés sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique. Ils sont subdivisés en trois sous-ordres : les Ramphorhynchoïdes (Rhamphorhynches), les Ptérodactyloïdes (Ptérodactyles) et les Ornithocheiroïdes (Ornithocheires). Les premiers Ptérosaures sont les Ramphorhynches, qui ont vécu du Trias supérieur au Jurassique supérieur (il y a 140 Ma). De taille modeste, leur envergure était généralement comprise entre 30 cm et 1,20 m. Pteranodon Ramphorhynchus Au Jurassique supérieur, apparaissent les Ptérodactyles, qui sont les plus évolués (envergure comprise entre 1 et 2 m) ; ils sont caractérisés par un cou plus long et par une forte réduction de la queue. Chez de nombreuses espèces (Pterodactylus, Gallodactylus, etc.), le museau très allongé et les nombreuses dents imbriquées, formant une véritable nasse, indiquent un régime piscivore. 8 Au Crétacé inférieur (entre 135 et 97 millions d’années), tous les groupes de Ptérosaures s’éteignent, à l’exception de celui des Ornithocheires (plusieurs mètres d’envergure), qui survit jusqu’à la fin du Crétacé, il y a 65 millions d’années. 9 - LES DINOSAURES Les dinosaures (vient du grec deinos = terrible, et saura = lézard), constituent un groupe de Reptiles fossiles de l’ère Secondaire, ou Mésozoïque (souvent surnommée l’ère des Reptiles). Les dinosaures étaient ovipares (ils pondaient des œufs), comme les oiseaux et la plupart des reptiles actuels. Ce groupe présente une très grande diversité de formes et de tailles. Ils se distinguent des Reptiles actuels par la position de leurs membres, plus ou moins ramenés sous le corps à la manière des oiseaux et des mammifères, plutôt que disposés latéralement comme chez les crocodiles, les lézards et les tortues. Ils partagent cette caractéristique avec les Ptérosauriens (ou Reptiles volants) qui dominaient les airs à l'époque des dinosaures. Oviraptor couvant ses œufs Traces de pas fossilisées d'un dinosaure théropode du Jurassique. De nombreux dinosaures sont bipèdes, position inhabituelle pour des reptiles. Ils marchaient comme les oiseaux, une patte devant l’autre, avec les doigts légèrement recourbés vers l’intérieur. Chez de nombreux dinosaures carnivores, les pattes antérieures sont préhensiles et munies de pouces opposables aux autres doigts. Le cerveau est généralement plus grand que la moyenne des autres reptiles, tout particulièrement en ce qui concerne les petits dinosaures carnivores. Aujourd’hui, plus de 1 000 espèces, réparties en 650 genres, ont été recensées ; en moyenne une douzaine d'espèces nouvelles sont découvertes chaque année. Les premiers fossiles de Dinosaures ont été découverts au Royaume-Uni en 1820. Les premiers Dinosaures sont bipèdes, petits et légers : 1 m et 10 kg pour Eoraptor, le plus ancien et le plus primitif qui était omnivore. Des traces de nids avec des œufs ou encore avec de petits dinosaures nouvellement éclos ont été découvertes un peu partout, notamment en Amérique du Nord, dans le Montana (nid de Maiasaura), en Asie, dans le désert de Gobi (Oviraptor couvant ses œufs) et en Europe, au Portugal (nombreux œufs de Dinosaures du groupe des Théropodes, dont certains contiennent encore les os des embryons). 9 B – Classification Les Dinosaures se répartissaient entre deux ordres de Reptiles à long cou et à longue queue, apparus au début du Trias. Ils sont classés d’après la forme générale de leur bassin ; on distingue les Saurischiens: (bassin triradié) et les Ornithischiens: (bassin tétraradié). Les Saurischiens ou Sauripelviens (ou Reptiles à hanche de lézard) ; bassin triradié, caractérisés par un pubis dirigé vers l’avant, comme chez de nombreux reptiles. Ils se divisent en trois groupes : Les Prosauropodes (Plateosaurus d’Allemagne), sont des Dinosaures assez primitifs de la fin du Trias, à dents spatulées et généralement quadrupèdes. Certains individus mesurent 8 m de long. Les Sauropodes (ou Reptiles à pieds de lézard) sont représentés par des herbivores géants à masse imposante, a queue énorme et à long cou (10 à 35 m). Chez la plupart, les pattes antérieures étaient un peu plus courtes que les pattes postérieures. Ex : Camasaurus (6 m), Diplodocus (15 t), Brachiosaurus, avec sa taille (environ 27 m de long et 12 m de haut) et son poids (environ 80 t), il représente le plus imposant de tous les dinosaures. Ils ont vécu entre le Jurassique moyen et le Crétacé supérieur. Plateosaurus Diplodocus Les Théropodes ou Carnosauriens (lézards-terribles) regroupent tous les grands carnivores, généralement bipèdes, dotés de puissants membres postérieurs et de petites pattes antérieures aux griffes acérées et recourbées, pour saisir leurs proies. Au cours de leur évolution, les théropodes ont donné quatre grands types écologiques et morphologiques dont le plus minuscule est Compsognathus (60 cm) du Jurassique supérieur ; Tyrannosaurus du Crétacé supérieur (14 m de long, 4 à 5 m de haut et pesait 5 à 8t) qui est l’un des plus grands prédateurs de tous les temps. 10 Au cours du Crétacé, deux types supplémentaires de carnivores sont apparus. Le premier correspond à des prédateurs de taille moyenne (2,5 m à 5 m de long), ayant des griffes mobiles et des crocs. Deinonychus (1,5 m de haut, 2,75 m de long), du début du Crétacé, dont les fossiles ont été mis au jour aux États-Unis, et Velociraptor, découvert en Asie, en sont deux exemples. Les Ornithischiens Chez les Ornithischiens ou Avipelviens (Reptiles à hanche d’oiseau) : bassin tétraradié, l’os situé à l’avant du bassin (le pubis) pointe vers l’arrière : le bassin ressemble grossièrement à celui d’un oiseau. Mais il ne s'agit là que d’une ressemblance superficielle, car les oiseaux des Saurischiens. Ce groupe s’est différencié au Jurassique et surtout au Crétacé. Ils sont caractérisés par leur denture complète et un régime herbivore. On distingue plusieurs ordres: ➢ Les Ornithopodes sont des Reptiles à pieds d’oiseau (membres postérieurs) qui ont vécu du Jurassique au Crétacé supérieur. Il s’agit de formes primitives, caractérisés par des dents nombreuses et crénelées (herbivores) ; la plupart sont des quadrupèdes, mais leurs membres postérieurs beaucoup plus longs leur permettaient occasionnellement d’adopter une démarche bipède Ex : Iguanodon du Crétacé inférieur mesurait 7 à 9 m de long) et les Hadrosaures ou « Dinosaures à bec de canard » abondant, en Amérique du Nord où ont été trouvés des spécimens momifiés (moule naturel d’individus Iguanodon desséchés). ➢ Les Pachycéphalosaures (Crétacé supérieur) étaient exclusivement bipèdes. Ils sont caractérisés par un dôme osseux très épais (jusqu’à 25 cm) qui surmontait leur crâne. Ils sont connus essentiellement en Amérique du Nord et en Asie, en Europe et à Madagascar. 11 Stégosaure (reconstitution) Stégosaure (squelette) Les Stégosauriens sont des quadrupèdes massifs, du Jurassique supérieur. Plusieurs spécimens ont été découverts : Stégosaurus (3 à 10 m de long ; 2t environs) récolté aux USA, porte de grande plaques dorsales et deux paires d’aiguillons au niveau de la queue. *Les Ankylosauriens ou Dinosaures cuirassés qui vivaient au Crétacé supérieur. Ils avaient un corps massif, enfermé dans une cuirasse de plaques osseuses bordées, chez certaines espèces, d'épines ; la denture est faible ou absente comme chez les Stégosaurien. * Les Cératopsiens : Le groupe des Cératopsiens se rencontre au Crétacé supérieur. L’allure de ces dinosaures évoque celle d’énormes rhinocéros, mais pourvus d’une queue longue et épaisse. Le Tricératops, (trois cornes), a bec corné, à dents nombreuses représente le plus grand des Cératopsiens, mesurait jusqu’à 9 m de long et pèse 7 t. *Le Protocératops, nettement plus petit (2 m de long), ne portait pas de cornes. On en a découvert de nombreux fossiles, dont des œufs, notamment en Mongolie (désert de Gobi). 12 Protocératop II.4 - LA CLASSE DES OISEAUX Les oiseaux sont des vertébrés tétrapodes à plumes, dont les membres antérieurs sont transformés en ailes. Dans ce groupe, le squelette est allégé grâce à des os creux et pneumatisés, c’est-à-dire remplis de sacs aériens reliés au système respiratoire. Les mâchoires ont perdu leurs dents, ce qui allège le crâne. Les os du bassin (ceinture pelvienne) sont soudés à la colonne vertébrale. Les oiseaux se sont adaptés avec succès à une très grande diversité de milieux. Quelques espèces d’oiseaux ne volent jamais (Ratites : Autruche, Nandou, Emeu, Kiwi), car ces derniers ont perdu au cours de l’évolution l’aptitude au vol, dû à l’atrophie des ailes et du le bréchet. Chez d’autres totalement inaptes au vol (manchots), les ailes se sont modifiées pour former des nageoires. Par contre, Les pingouins, bien que souvent confondus avec ces derniers en raison d’une allure générale similaire, sont en revanche tout à fait capables de voler Les Oiseaux, tout comme les Mammifères, ont pour ancêtres les Dinosaures. Les ancêtres directs des oiseaux seraient de petits dinosaures carnivores et bipèdes, les Théropodes, qui sont apparus au Jurassique (Archéoptéryx). Les plus anciens fossiles d’oiseaux « véritables » datent du crétacé, 30 millions d’années après l’archéoptéryx. Nous ne savons rien pour l’instant de ce qui s’est passé entre l’archéoptéryx et les oiseaux du Crétacé, mais l’évolution a dû être rapide puisque ces oiseaux ressemblaient déjà aux oiseaux actuels. Les phases les plus importantes de la diversification des oiseaux se sont déroulées pendant le Crétacé, et dès le début du Tertiaire les principales divisions de cette classe étaient déjà mise en place. Il faut attendre l’Eocène, il y a 50 millions d’années, pour trouver les premières familles d’oiseaux existant encore de nos jours : hérons, vautours, etc. On estime qu’à la fin de l’Eocène, il y a 40 millions d’années, la classe des oiseaux avait atteint la diversité que l’on connaît aujourd’hui. B - Le premier oiseau : Archéoptéryx Le plus ancien oiseau découvert jusqu’à ce jour fut un Théropode mi-dinosaure, mi-oiseau, dont le corps est couvert de plumes et caractérisé par une longue queue, des dents, et ses bras étaient transformés en ailes (mais gardaient des griffes aux poignets). Sa taille est comparée à celle d'un pigeon. Cet individu appelé Archéoptéryx (Archaeopteryx lithographica) a été découvert dans le calcaire lithographique du Jurassique supérieur de Solnhofen (Bavière). Il appartient à la sous-classe des Archéornithes (dont il est le seul représentant) de l’ordre des Archéoptérygiformes. 13 Archéoptéryx (reconstitution) Archéoptéryx fossile Ichtyornis Il était considéré comme l’ancêtre de la lignée des oiseaux car son squelette montre une juxtaposition des caractères reptiliens et aviens. L’anatomie d’Archéoptéryx montre encore de nombreuses caractéristiques des dinosaures : dents, pattes postérieures bien développées, longue queue (d'une vingtaine de vertèbres) et trois doigts armés de griffes aux membres antérieurs. Cependant, son corps entier était recouvert de plumes, et ses clavicules étaient soudées en « fourchette » (furcula) comme celles des oiseaux. La présence à la fois des caractères reptiliens et aviens chez Archéoptéryx témoignent du lien évolutif direct le reliant aux dinosaures carnivores du Mésozoïque et aux oiseaux qui apparaîtront par la suite. Il constitue à ce titre un des meilleurs exemples d'évolution. La découverte en Chine de trois autres espèces (Confuciusornis, Liaoningormis et Chaoyingia) vielle de -140 Ma remet en cause la date d’apparition des oiseaux. L’absence des dents chez ces espèces (Archeopteryx en avait), la présence d’un bec corné, un crâne d’oiseau etc…. sont autant d’indices qui font penser que l’ancêtre fondateur de la lignée daterait de -180 Ma à -200 Ma. Un oiseau primitif du Trias supérieur du Texas (Protoavis) pourrait jouer ce rôle. Les fossiles des oiseaux bien conservés sont ceux d’Ichthyornis découverts dans le Crétacé supérieur du Kansas (qui présente encore des caractères primitifs le rapprochant des dinosaures : D’autres fossiles ont été découverts plus tard dans des formations de même âge tel Hesperornis ; Diatryma (grand oiseau coureur) ; Aepyornis de Madagascar (appartenant au groupe des Ratites qui ont perdu leur bréchet et représenté actuellement par l’Autruche). II.5 / LA CLASSE DES MAMMIFERES Les Mammifères représentent un ensemble de vertébrés (à quatre membres) à corps couvert de poils et par des glandes mammaires, servant à nourrir les jeunes. A part les formes plus primitives, ils ont tous vivipares et se sont adaptés à tous les milieux. Les ancêtres des Mammifères sont apparus au milieu du Permien, Il s’agit des reptiles mammaliens qui présentent des caractères anatomiques les rapprochant des Mammifères (Dimetrodon). Les plus anciens fossiles de mammifères ont été trouvés dans des roches datant du Jurassique. Au début du Tertiaire apparaissent les premiers Primates dont un rameau, les catarhiniens, aboutira à l'homme. La première partie du Cénozoïque constitue une transition abrupte de l'âge des reptiles à l'âge des mammifères, avec l’extinction des grands dinosaures et autres reptiles prédominants à la fin du Mésozoïque. La partie inférieure du Tertiaire (- 65 à - 1,8 Ma) voit le développement des Mammifères, ce qui fait qu’on appelle cet époque ‘’l‘âge des Mammifères’’. Les mammifères forment une classe actuellement représentée par environ 5 400 espèces, et habituellement divisée en trois grands groupes : les Monotrèmes, les Marsupiaux et les Mammifères placentaires. 14 1 - Les plus primitifs sont les Monotrèmes car ils sont les seuls Mammifères à pondre des œufs et leurs appareils digestifs, urinaire et génital s’ouvrent en un orifice unique, le cloaque. Ces caractères permettent de penser que les Monotrèmes constituent des formes de passage oiseaux aux mammifères. Ils forment un ordre, représenté les Echidnés (cinq espèces) couverts de piquants et l’Ornithorynque à bec de canard, qui nous donne une image des formes primitives. On ne les trouve qu’en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Guinée. Les échidnés constituent avec l'Ornithorynque, les seuls représentants du groupe des Monotrèmes le plus primitif. Ornithorynque Échidné 15 2 - Les Marsupiaux (koalas, kangourous, opossums…) sont vivipares et caractérisés par leur mode de reproduction particulier. Le développement du jeune commence dans l’utérus, puis environ 2 semaines après la fécondation, la larve est expulsée dans la poche ventrale de la femelle (poche marsupiale) poursuit sa croissance. Il poursuit sa croissance dans cette poche dans laquelle débouchent les glandes mammaires. Les Marsupiaux (ex : Diprotodon d’Australie) sont apparus il y a plus de 100 MA et se sont développés sur tous les continents à l’exception de l’Afrique. 3 - Les Mammifères placentaires: regroupent tous les autres mammifères qui ont atteint la phase ultime de leur évolution. Ils présentent le mode de reproduction le plus évolué dans ce groupe de vertébrés, car ils sont caractérisés par le développement de l'embryon dans l'utérus de la mère. Ce dernier est nourri par l’intermédiaire d’un placenta (d’où l’appellation de mammifères placentaires). Parmi eux, le groupe des Mammifères marins sont retournés à une vie entièrement aquatique. Ils sont répartis en 13 ordres, dont l’ordre des Primates: lémuriens, singes et homme. ➢ Les Proboscidiens Les Proboscidiens sont des mammifères ongulés dotés d’une trompe, d’incisives modifiées en défenses ou en « pelle », Ils sont, apparus il y a environ 40 millions d’années et dont les seuls représentants actuels sont les éléphants. Les premiers représentants sont du genre Mœritherium (découvert en Afrique dans des dépôts de l'Eocène supérieur), menant une vie semi-aquatique à l’instar des hippopotames actuels. Les Mastodontes évoluent ensuite pour donner la famille des Eléphantidés qui comprend les Mammouths (dont les premiers représentants apparaissent il y a environ 4 millions d’années) et les Eléphants. Par ailleurs, la majorité des proboscidiens est de taille imposante : Deinotherium giganteum, (dépassait 4,60 m de haut, 7 m de long et 10t) ; Mammouths 16 CHAPITRE 7 / LES CRISES BIOLOGIQUES 1 / Introduction Depuis l'apparition de la vie sur la Terre, il y a plus de 3,5 milliards d'années, l'évolution géologique et l'évolution biologique ont toujours été étroitement liées. En effet, les variations des conditions écologiques sur la terre (atmosphère, hydrosphère et lithosphère) exercent des contraintes sur les organismes et influent profondément sur leur évolution. Au cours de l'histoire de la Terre, des modifications écologiques de grande ampleur se sont produites brutalement à plusieurs reprises et entraînent la disparition brutale, et souvent définitive, de groupes entiers d'êtres vivants (extinction en masse). De tels effets se produisent quand les modifications de l'environnement deviennent incompatibles avec la survie des espèces. Ces crises alternent avec des périodes plus longues de relative stabilité. Les phases d’extinctions et celles de renouvellement des faunes et des flores au cours des temps géologiques ont été suggérées à partir du XVIIIème siècle par deux grands noms : Georges-Louis Leclerc de Buffon (1707-1788) et Georges Cuvier (1769-1832). Cuvier défendait la théorie du catastrophisme, tandis que d’autres, comme Lyell étaient uniformitariste, c'est-à-dire qu’ils pensaient que les choses se faisaient lentement, sans à-coups. Par la suite, ces notions sont un peu tombées en désuétudes, mais furent relancées ensuite. En effet, les phases d’extinctions et crises biologiques par catastrophismes furent utilisées par Newell par exemple, au début des années soixante (1963), mais c’est surtout grâce aux travaux d’Alvarez qui travailla sur la limite CrétacéTertiaire au début des années 1980 et qui élabora la théorie de l’impact météoritique. Ces travaux ont relancé de manière importante les recherches sur les extinctions biologiques. • Définition Une extinction de masse ou « crise biologique » est une disparition simultanée de plusieurs espèces non apparentées, appartenant à des groupes très divers. Ces extinction se produisent sur une durée de l’ordre de 10.000 ans à 1 million d’année, et reconnaissables sur l’ensemble du globe. Elle peut être caractérisée par sa durée, son intensité, (taux d’extinction) et son ampleur (diversité des groupes atteints). Une crise biologique peut être subdivisée en trois phases distinctes : la période d’extinction en elle-même qui correspond à une accélération de la disparition des espèces, donc de la biodiversité. la période de survie, correspondant au minimum de la biodiversité. la période de reconquête qui correspond à la radiation adaptative, donc l’augmentation de la biodiversité. Il s’agit d’une réadaptation aux niches écologiques laissées vides. On distingue différents types d’organismes au cours d’une crise : • taxon holdover : il s’agit d’organismes eurytypiques, c'est-à-dire qui s’adaptent à de faibles variations écologiques. Lorsque la variation est trop forte, ils disparaîtront également. • taxon progenitor : ces taxons sont pré-adaptés, ils possèdent des caractères prédestinés à la survie. Par exemple, pendant la crise Crétacé-Tertiaire, seuls les petits vertébrés (- de 10 kilos) ont survécus. Cet embranchement sera à l’origine de la radiation, c'est-à-dire l’apparition de nombreuses espèces liées aux niches écologiques libres. 1 • • • • taxon disaster : ces organismes sont des « opportunistes ». Ils se développent au milieu de l’extinction lorsque le stress écologique est au maximum, puis ils disparaissent quand réapparaît la concurrence. survivors : ce sont des survivants pré-adaptés qui participeront à la radiation biologique. taxon Lazare : ces organismes semblent s’éteindrent mais en fait, il s’agit d’une migration, ou le taxon est préservé dans un bassin, puis ils réapparaissent. taxon Elvis : ces taxons portent ce nom car il existe un grand nombre d’imitateurs d’Elvis. Il s’agit donc de taxons qui se ressemblent morphologiquement. Plusieurs extinctions d’ampleur variable ont été répertoriées au cours de l’histoire de la terre. Après la première extinction qui s’est produit au début du Cambrien moyen (il y a 525 Ma), cinq extinctions ont été particulièrement massives, provoquant l’extinction de la majorité des espèces vivantes. Il existe 5 grandes crises biologique aussi connues sous le nom de ‘big five’ (fig.) : limite Ordovicien-Silurien, Frasnien-Famennien (fin Dévonien), Permien-Trias, Trias-Jurassique, et la plus connue du grand public, la limite Crétacé-Tertiaire (K-T) (cf. Echelle chronostratigraphique). C’est Sepkoski (1984) établit les 5 extinctions massives reconnues aujourd'hui sur la base d'extinctions marines. NB: on peut remarquer que ces crises correspondent souvent avec la fin des systèmes ou des ères. Cette coïncidence n’est pas le fruit du hasard, mais le fait que les biostratographes se basent sur les fossiles pour déterminer les limites entre les unités chronostratigraphiques. L’enregistrement de ces trois phases dans les données géologiques n’est pas obligatoire. En effet, il se peut que la série soit incomplète, car faussée par une lacune sédimentaire ou érodée lors d’une régression Trois sont survenues au cours de l’ère Primaire : fin de l’Ordovicien (430 Ma), la fin du Dévonien (365 Ma) et fin du Permien (250 Ma). Cette dernière signe le passage de l’ère Primaire à l’ère Secondaire. Au cours du Secondaire, il y a la crise de la fin du Trias et celle de la limite Crétacé / Tertiaire il y a 65 Ma (passage du Secondaire au Tertiaire). Fig. : représentation de la biodiversité des En plus ces 5 crises majeures, on distingue familles marines au cours des temps également quinze crises intermédiaires, géologiques dont celle du Cénomanien supérieur. 2 - Preuves des extinctions Les recherches paléontologiques ont montré dès le 19 siècle la disparition massive des organismes dans certaines couches sédimentaires. C’est le cas des roches marquant de la limite entre le Crétacé et le Tertiaire. Dans ces roches, on a pu observer d’une part, la disparition de nombreuses espèces fossiles. Ces fossiles sont aussi absents dans les dépôts de la période Tertiaire et dans la nature actuelle. Cette observation a permis de conclure à une disparition brutale des organismes à la fin du Crétacé. En revanche, on a trouvé de nouvelles espèces dans les couches suivantes. Étant donné 2 que cette disparition touche des animaux vivant dans des milieux différents (aquatiques, continentaux et aériens) à la même époque, ces extinctions sont interprétées comme les indices d'une crise majeure. Les Causes des extinctions Les causes de ces extinctions ne sont pas totalement élucidées. Seuls des événements géologiques d’origine terrestre et/ou d’origine extraterrestre ayant des conséquences d'ampleur planétaire peuvent être à l'origine de tels changements. Il peut s'agir d'événements géologiques internes, comme par exemple des éruptions volcaniques massives, ou d'événements astronomiques, comme la chute d'une météorite. En effet, ces événements s'accompagnent de la libération dans l'atmosphère de telles quantités de matière (cendres, poussières, etc.) qu'ils peuvent faire chuter les températures moyennes, voire interrompre la photosynthèse pendant une longue période. Elles peuvent être recherchées : - dans les transgressions et les régressions qui modifient l’équilibre écologique des plateaux continentaux où vivaient la plupart des espèces marines ; - dans les déplacements des continents (tectonique des plaques) qui modifient les conditions climatiques ; dans l’ouverture des océans, ou dans des phénomènes d’origine cosmiques. 3 - Importance des crises Les crises biologiques majeures qui ont profondément influencé l'évolution de la biosphère, servent aujourd'hui aux géologues pour marquer les grandes divisions des temps géologiques. Ainsi, les crises sont repérées par des indices géologiques et paléontologiques (discontinuités paléontologiques et lithologiques) enregistrés dans les roches sédimentaires. Lorsque leur ampleur de la crise est planétaire, il est aisé de corréler temporellement des terrains différents, géographiquement éloignés, surtout si l'on dispose de marqueurs particuliers (lithologiques et paléontologiques). On établit ainsi de grandes coupures dans l'histoire de la Terre (par exemple entre le Primaire et le Secondaire et entre le Secondaire et le Cénozoïque) qui servent de repères universels. La division la plus importante (l’ère) correspond à l’apparition ou à la disparition de groupes entiers d’organismes. Les crises de moindre importance ne concernant que quelques familles ou genres sont utilisées pour diviser les ères en étages. II – LES PRINCIPALES CRISES LES CRISES DE L’ERE PRIMAIRE Au cours du Primaire, le monde vivant subit à plusieurs reprises de profondes crises entraînant des extinctions massives d’espèces et la disparition de groupes entiers d’animaux et de plantes. La première se produit au début du Cambrien (525 Ma) ; la seconde à la fin de l’Ordovicien (440 Ma) ; mais la plus dramatique de ces crises a lieu à la fin du Primaire (fin Permien). Au début de l’ère Secondaire, des formes de vie assez différentes vont se développer, parmi lesquelles les dinosaures. 3 Crise de la fin de l’Ordovicien A la fin de l’Ordovicien (- 440 Ma), entraîne la disparition de nombreux organismes. Un tiers de la faune marine s’est éteinte ; les trilobites sont particulièrement affectés, de même que les graptolites qui étaient caractéristiques de cette époque. Les Causes : A la fin de l’Ordovicien s’est produit un évènement important : une grande glaciation qui aurait entrainé une vaste régression du niveau global de la mer, estimée entre 150 et 200 m. Cependant on se pose la question de savoir si une simple glaciation serait-elle suffisante pour causer à elle seule une extinction en masse ? B - Crise de la fin de Dévonien A la fin du Dévonien (-367 Ma), l’écosystème récifal a été fortement atteinte ; les poissons marins sont affectés, alors que ceux d’eau douce le sont beaucoup moins. Une seule famille trilobites a survécu. Les causes : Les causes sont mal élucidées. On a retrouvé les traces d’un impact météoritique, mais on n’est pas aussi certain que cela puisse vraiment en être la cause. De même, il y a eu un évènement anoxique marin très important ; mais on en cerne mal la cause. C - Crise de la fin du Permien L’extinction massive la fin du Permien est la plus dramatique et la plus longue de l’histoire. Elle correspond à une modification profonde des espèces vivantes à la surface du globe. On estime qu’environ 90 % des espèces d’animaux sont disparus de la surface de la Terre (56 % des invertébrés), contre 60 à 75 % pour les quatre autres crises. Les vertébrés terrestres sont décimés. On note une disparition quasi-totale des ammonoïdés (98% des espèces, sauf les ancêtres des nautiles actuels) ; 90% des genres de brachiopodes et 98% des familles d’échinodermes disparaissent ; 75% des familles de bryozoaires sont éliminées, des communautés récifales et une disparition totale des trilobites. 4 Les causes : Les raisons de ces extinctions massives ne sont pas établies avec certitude. Plusieurs paramètres ont pu jouer (régression marine au Permien supérieur, changements climatiques, volcanisme). La réunion des continents en une masse continentale unique (la Pangée) a pour conséquence une importante diminution de la surface des plates-formes continentales (qui servaient d’habitat à de nombreuses espèces), et entraine une baisse du niveau moyen des mers. Des variations climatiques liées au déplacement des continents ont aussi très certainement joué un rôle important dans cette crise. Par ailleurs, il y a eu un volcanisme exceptionnel vers la fin du Permien et le début du Trias (Traps de Sibérie). Ce volcan a déposé 3700 m de laves en moins d’un millions d’année, et sur une superficie dépassant 300 000 km². Ce volcanisme intense aurait perturbé la végétation. Aucun de ces facteurs ne pouvait provoquer à lui seul une extinction aussi importante. C’est la conjonction des divers facteurs qui a provoqué la plus grande crise biologique. Dans cette crise, c’est la dynamique interne de la Terre qui joue un rôle majeur. La dynamique du système solaire, la variation de l’orbite terrestre aurait pu influencer le climat. 2 - LES CRISES DE L’ERE SECONDAIRE A - Crise de la fin du Trias A la fin du Trias (-208 Ma), les Céphalopodes (Ammonites et Nautiles) et des organismes nectoniques sont particulièrement affectés. Les Causes : Cette crise serait liée : • à la tectonique des plaques : distension et à l’éclatement des continents après la formation de la Pangée ; • à la chute d’une météorite : une étude récente a montré que les cratères de Manicouagan (Québec), de Rochechouart (France) et d’Obolon (Ukraine) sont de même âge : fin Trias (210 Ma). Mais il est nécessaire de confirmer cet évènement par des arguments complémentaires ; • au volcanisme ? : au cours de cette période il y a la mise en place des trapps d’Amérique du Nord-Est. • B – Crise intermédiaire du Cénomanien supérieur Cette crise a éliminé dans un premier temps les espèces benthiques (vivent au fond) : rudistes, foraminifères, ostracodes ; et dans un second temps, les peuplements planctoniques (entre deux eaux). On estime que 7% des familles et 26% des genres d’animaux marins ont été éliminés. Les causes : Cette crise biologique est en relation avec la tectonique des plaques (volcanisme sousmarin du Plateau d’Otong, Java). On note à la fin du Cénomanien, une forte production de croûte océanique entraînant une transgression marine (+250 mètres par rapport au niveau actuel). Ceci aura pour conséquences une arrivée dans le milieu marin d’une grande quantité de CO2 magmatique et une stratification des eaux à l’origine de la disparition des les organismes benthiques en premiers (installation de phénomènes anoxiques dans les eaux du fonds ; réduction du taux d’oxygène). 5 3. - Crise de la limite Crétacé -Tertiaire Au cours du Crétacé, les espèces se sont renouvelées graduellement, alors qu'à la limite K/T (- 65 Ma), des groupes entiers, comportant un grand nombre d'espèces, ont disparu. Ces groupes appartenaient aussi bien au milieu continental (dinosaures, ptérosaures, petits mammifères, plantes terrestres) qu'au milieu marin (ammonites, bélemnites, rudistes, brachiopodes, ichtyosaures), dans lequel même les microorganismes ont été touchés (foraminifères, Coccolithophoridés). Néanmoins, certaines espèces ont survécu et se sont ensuite diversifiées, notamment les foraminifères benthiques, certains reptiles et mammifères. Seuls les peuplements des grands fonds ont survécu. Les organismes d’eau douce sont les moins touchés. Cette crise biologique a rayé de la surface de la Terre entre 60 et 75 % des espèces existantes (animales comme végétales). On estime que 15% des familles, 45% des genres et 76% des espèces ont disparu. Les Causes : On observe plusieurs évènements géologiques qui ont contribué à l’extinction de la limite Crétacé -Tertiaire : régression marine, volcanisme et impact météoritique. La fin du Crétacé est caractérisée par une régression marine généralisée, la plus importante du mésozoïque. Ce retrait de la mer a été provoqué par une diminution du taux d’expansion océanique. La surface des mers épicontinentales chaudes et peu profondes, où se concentre l’essentiel de la biodiversité marine, se réduit de manière considérable (plus de 29 millions de kilomètres carrés se sont asséchés). Mais cette régression n’explique pas à elle seule cette disparition massive des organismes. C’est pourquoi l’hypothèse d’une catastrophe semble aujourd’hui la plus probable. Quelques indices géologiques militent en faveur d’une catastrophe. Les traces d’un intense volcanisme (qui a duré 600 000 ans) au cours de la transition entre le Crétacé et le Tertiaire sur la plaque indienne (sud-ouest de l’Inde). Les vestiges de ces gigantesques éruptions sont encore visibles aujourd’hui dans l’ouest de l’Inde, sous la forme d’énormes empilements de laves, parfois épais de plusieurs kilomètres, les « trapps » du Deccan. Ces éruptions, par l’importance des rejets de soufre et de gaz carbonique qu’elles ont engendrés, vont éliminer la luminosité, privant les plantes de lumière et donc de vie (absence de photosynthèse), et privant du même coup les herbivores de nourriture et, par suite, les carnivores de leurs proies ; et provoquer aussi des pluies acides. Un impact météoritique (cratère de Chixulub au Mexique avec 250 km de diamètre) ; présence de microtectites qui sont des gouttelettes de verre résultant de la mise en fusion de la croûte terrestre. Ces indices géologiques, répartis à travers le monde, montrent qu’il pourrait s’agir de la chute d’une gigantesque météorite. L’explosion d’une violence inouïe qui a suivi la collision aurait eu des conséquences climatiques dramatiques à l’échelle de la planète, notamment parce qu’elle aurait projeté dans l’atmosphère des quantités phénoménales de poussières qui auraient fait écran au soleil, sans parler des probables tremblements de terre et raz-de-marée. La présence de minéraux d’origine extraterrestre telle que l’iridium, grains de quartz choqués et magnétites nickélifères répartis sur toute la surface du globe. La découverte de très fortes concentrations d’iridium sédimentaire, en 1980, en plusieurs points du globe a cependant fait pencher la balance en faveur d’une origine extra-terrestre. Les concentrations de ce métal habituellement très rare sur Terre sont les mêmes que celles qui caractérisent les météorites. Or, sa 6 présence en quantités anormalement élevées dans les sédiments contemporains de la dernière crise pourrait signer la chute d’une météorite sur la Terre. Selon le scénario élaboré par le physicien Luis Walter Alvarez et son fils à la suite de cette découverte, la Terre aurait été percutée par une météorite géante. L’impact aurait soulevé un énorme nuage de poussière, lui-même responsable de l’obscurcissement de l’atmosphère. De proche en proche, par manque de lumière, réduction de la photosynthèse et rupture des chaînes alimentaires, nombre d’espèces animales auraient été rayées de la surface du globe. Cette hypothèse a été confirmée par la découverte, en 1991, d’un gigantesque cratère, enfoui sous plus de 1 000 m de sédiments dans le Yucatán (Mexique). Mesurant 160 km de diamètre, il témoigne qu’une météorite de 10 à 12 km a bien percuté la Terre il y a 65 millions d’années. En conclusion, ces trois théories, toujours sujettes à controverse, sont jusqu’à présent les plus étayées scientifiquement et les plus plausibles parmi toutes celles qui ont été avancées. Elles n’expliquent pourtant pas tout. Par exemple, pourquoi les dinosaures ont-ils tous disparu, alors que les crocodiles, les tortues, les poissons, les oiseaux et les amphibiens, susceptibles d’être affectés de la même façon par divers cataclysmes, ont survécu au prix de pertes mineures ? Certains scientifiques avancent l’hypothèse que ce serait, en fait, une interaction des trois événements qui aurait provoqué la grande crise biologique du crétacé / tertiaire. Le débat reste ouvert. Enfin il existe également une autre hypothèse qui veut que la plupart des 6 extinctions de masse de l'histoire de la Terre coïncide avec le passage du système solaire dans une région bien particulière de la Voie Lactée qu'il traverse par période. Ces extinctions se sont produites quand le Soleil était dans un des bras de la Galaxie. Il faut comprendre que notre étoile tourne en 250 millions d'années autour du centre de la Galaxie mais en faisant des vagues de sorte que toutes les 30 millions d'années, elle traverse le plan de la Voie-Lactée. Cette région incriminée n'est donc pas traversée à chaque orbite mais à intervalle plus ou moins régulier. 3 - Conséquences de la crise K/T sur l’évolution biologique A la suite d’une crise, l’extinction de certains groupes d’animaux a comme contrepartie la diversification d’autres groupes, dont les représentants sont désormais libres de coloniser les niches écologiques abandonnées par leurs occupants antérieurs (c’est la reconquête). Différents types de taxons caractérisent la biosphère lors de ces évènements : les exterminés dont le règne s’arrête ; les profiteurs constitués d’espèces particulièrement adaptées aux conditions stressantes et dont la durée d’existence est celle de la crise, et les survivants ; de ce groupe émergent les géniteurs qui donneront naissance aux recolonisateurs et à la radiation évolutive. Dans le cadre de la crise K/T, il s'est produit une diversification considérable des plantes à fleurs mais aussi des Mammifères, qui prennent le relais des grands reptiles dès le début du Cénozoïque. La nature actuelle résulte essentiellement de cette période de diversification du début du Tertiaire. 7 4- Les Crises de l’ère Tertiaire • Crise de la limite Eocène-Oligocène Cette crise a eu lieu il y a -35 Ma. Les études ont montré que 16 % des genres parmi le plancton, les échinidés et les gastéropodes sont concernés. Les causes de cette crise sont mal élucidées. Une cause volcanique serait probable ; les trapps d’Ethiopie mis en place au cours de cette période seraient le moteur. B - Crise biologique majeure au Quaternaire A côté de toutes ces crises, il se profile peut être à la surface de la Terre depuis son origine, l’extinction la plus radicale. Les observations faites à partir du Néolithique, confirment que les activités humaines (agriculture, élevage, pêche à outrance chasse, piégeage immodéré, déforestation, pollution) mettent en péril l’équilibre écologique de la planète entière (disparition d'espèces animales et végétales) ainsi, l’homme a un impact négatif sur la biodiversité du monde :destruction d'habitats pour les espèces autochtones ; nous chassons et pêchons à outrance à tel point que les espèces ne se reproduisent plus assez rapidement pour renouveler les stocks, nous introduisons involontairement des espèces allochtones et donc de la concurrence là où il n'y en avait pas avant. L’augmentation de la température. Une fois de plus l'action des hommes a une conséquence à l'échelle planétaire. L'utilisation des combustibles fossiles et l'industrialisation ont eu pour conséquence l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Bien sûr, le taux de CO2 actuel est 5 fois inférieur à celui du Crétacé, et bien qu'il faisait très chaud la vie était belle et bien là. Mais attention, il ne faut pas oublier qu'à cette époque, le niveau marin était plus haut de 200 mètres. Je vous laisse imaginer les conséquences et les migrations de population que vont engendrer l'augmentation du niveau marin qui a débuté il y a quelques dizaines d'années, car je vous rappelle que la majeur partie de la population mondiale vie à moins de 25 kilomètres des côtes. Ainsi, au cours de la période actuelle (à partir de l’Holocène), on assiste à la disparition de grands Mammifères comme le Mégacéros (Ier millénaire av. J.-C.) et l'Aurochs (début du XVIIe siècle). Par ailleurs, les recherches scientifiques montrent que tous les jours, des espèces végétales et animales (particulièrement des insectes) non encore identifiées disparaissent (une espèce de la biosphère disparait toutes les 20 minutes). D’autres s’éteignent tout juste après qu’on les a découvertes. La situation est si alarmante que les spécialistes pensent que nous sommes en train de vivre le début de la sixième grande extinction de l’histoire de la vie sur Terre. En effet, si les disparitions d’espèces se poursuivent à ce rythme, 50 % des espèces que nous connaissons aujourd’hui pourraient avoir disparu en 2050. Les causes de cette extinction ne sont plus géologiques ou d’origine extra-terrestre, mais tout simplement d’origine humaine (action directe de l’homme sur son environnement). A cette cause s’ajoute les prédateurs, les compétiteurs et les maladies introduits par l’homme. 8 Mégacéros l’ Auroch Peinture paléolithique, v. 15 000 av. J.-C., Lascaux (Dordogne). Synthèse des crises 9 10 CHAPITRE 8 / LES THEORIES DE L’EVOLUTION Toutes les espèces (animaux, plantes, champignons ou bactéries) qui peuplent notre planète se transforment lentement au cours du temps. Ce phénomène est appelé l’évolution des espèces. Lorsque l’on étudie les fossiles, on constate que les plus récents ressemblent en général davantage aux espèces d’aujourd’hui que les fossiles d’espèces plus anciennes. Les fossiles témoignent donc d’une transformation progressive des espèces. Les fossiles constituent la preuve ou un témoignage direct de l’évolution. Au sens large, l’évolution est une accumulation de modification au cours du temps. Mais au sens biologique, le mot évolution traduit le fait que les espèces ne sont immuables, mais se transforment graduellement au cours des temps géologiques. La théorie de l’évolution essaie d’expliquer les rythmes et les modalités de la diversification du monde vivant. I - NOTION D’ESPECE A - L’espèce biologique (Mayr, 1942) Une espèce est un ensemble d’individus (groupe ou population) qui se ressemblent qui partagent un même territoire et peuvent engendrer une progéniture féconde les uns avec les autres et non avec les membres d’autres espèces. (Critère non applicable à des organismes à reproduction exclusivement asexuée : protistes). Notons que ce territoire en question peut avoir la dimension d’un étang ou d’un océan, d’un département ou bien d’un continent. L’espèce est définie à partir d’un groupe d’individus : « la série type ». On prend un représentant moyen : « l’holotype ». Les autres sont les « paratypes ». Notons que la définition de l’espèce biologique est basée sur la notion de descendance. Au sein d’une même espèce (animale ou végétale), on trouve parfois des groupes d’individus présentant des différences, tout en restant interféconds : ce sont les sous-espèces, souvent appelées races chez les animaux domestiques et variétés chez les plantes. B - L’espèce paléontologique Les critères biologiques utilisés pour différencier les espèces actuelles sont difficilement applicables aux fossiles. Et l’un des problèmes de la paléontologie est la définition de l’espèce et de sa variabilité. Ainsi, la délimitation de l’espèce en paléontologie rencontre un certain nombre de problème et devient délicate : on ne dispose le plus souvent que des parties dures des organismes (parties molles sont inconnues) ; les restes fossiles sont fragmentaires ; les spécimens fossiles sont plus rares que les spécimens actuels. Ainsi une espèce fossile peut être identifiée par une partie seulement de l’organisme. 1- Définition de l’espèce paléontologique 1 L’espèce est défini (d’après Cuvier) comme la collection de tous les êtres organisés descendus l’un de l’autre ou de parents communs et tous ceux qui leur ressemblent autant qu’ils se ressemblent entre eux. La définition de l’espèce en Paléontologie est uniquement fondée sur des critères morphologiques. Mais cette définition morphologique est très délicate à cause des phénomènes de polymorphisme et de polytypisme. * Le polymorphisme : c’est la coexistence dans une même population d’individus interféconds mais différents morphologiquement. *Le polytypisme : c’est l’existence dans une même espèce de populations morphologiquement différentes. Une espèce paléontologique est décrite, non seulement avec ses caractères à un moment donné mais aussi avec son évolution au cours des temps. Souvent en paléontologie on ne peut définir qu’une espèce typologique. 2 - Espèce typologique C’est la conception la plus ancienne. L’espèce est définie à partir des caractères d’un individu tenu pour représentatif (c’est le premier spécimen trouvé ou le mieux conservé parmi les premiers trouvés): c’est le « type ». Il est déposé dans une collection puis décrit et figuré. Tout individu à morphologie semblable au « type » ou qui s’en rapproche suffisamment sera classée dans la même espèce : ici le critère est la ressemblance. Ex : Les alvéolines de l’Eocène. Mais, cette conception de l’espèce présente deux inconvénients majeurs : (1) « le type » ne peut pas être parfaitement représentatif des caractères moyens de l’espèce. (2) Dans une espèce, tous les individus ne sont pas identiques et les formes plus ou moins éloignées du « type » ne sont pas toujours prises en compte pour la définition de l’espèce. II - LA THEORIE DE L’EVOLUTION DES ESPECES 1) La notion d’évolution des espèces fut proposée, en 1809, par Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) en se basant sur l’observation des caractéristiques physiologiques des organismes (Lamarckisme). Les circonstances (milieu extérieur) et les habitudes (comportements) entraînent avec le temps (facteur important) des modifications morphologiques adaptatives et transmises aux générations suivantes. Le Lamarckisme basé sur l’adaptation, prône le transformisme : c’est l’adaptation d’un animal aux nouvelles conditions du milieu dans lesquelles il vit qui lui permet d’évoluer. 2) Cette théorie fût reprise indépendamment, quelque cinquante ans plus tard, par les Britanniques Charles Darwin (1809-1882) et Alfred Russel Wallace (1823-1913), qui ont reconnu les premiers, chacun de leur côté, l'importance de la sélection naturelle. Cette théorie connu sous le nom d Darwinisme (1859), basée sur le rôle de la sélection naturelle : phénomène par lequel certains individus de certaines espèces survivent et d'autres sont éliminés, et qui conduit à une évolution et à la conservation des caractéristiques adaptatives 2 de ces espèces. Darwin a écrit les résultats de ces recherches dans son livre qui le rendit célèbre, ‘’De l’origine des espèces par voie de sélection naturelle’’. 3) D’autres théories s’opposent à celle de Darwin et de Wallace notamment le Catastrophisme de G. Cuvier (1769-1832). Le catastrophisme de son côté, stipule que les espèces sont immuables et que les faunes sont régulièrement exterminées par des catastrophes, puis remplacées par d’autres. 4) Plus tard, les Néo-Darwiniens ont considéré la sélection naturelle sous l'angle de la génétique. En effet, les mutations génétiques s'effectuent avec une fréquence plus ou moins grande au cours de la division cellulaire pour aboutir à cette adaptation. Les mutations sont fortuites dans la mesure où elles n'ont pas pour but l'amélioration des espèces. 5) En 1989, un autre modèle a été proposé par le paléontologue américain Stephen J. Gould. Selon lui, l’évolution se serait faite par « décimation », c’est-à-dire par destruction, au hasard (disparition de plusieurs embranchements de la faune de Burgess qui existaient au Cambrien, et qui ont disparu sans descendance). Les embranchements qui subsistent ne sont donc pas nécessairement les mieux adaptés, ce sont les plus « chanceux ». L’évolution prend, dans cette hypothèse, un caractère hasardeux basé sur des questions de probabilités. La sélection naturelle n’y joue plus aucun rôle, et devient imprévisible. L’hypothèse de Gould est de plus en plus contestée par des paléontologues qui ont examiné récemment les fossiles des schistes de Burgess. 6) Théorie synthétique de l’évolution (1940-1950) Simpson, Mayr, Dobzhansky : Selon cette théorie, l’évolution utilise des données de la génétique en intégrant la mutation (faute de copie). Transformations canalisées par les structures préexistantes. Elle est basée sur un certain nombre de principes : * Utilitarisme : tri au sein de la variabilité héréditaire spontanée ce qui est favorable à l’organisme. *Adaptationnisme : ce tri adapte en permanence l’organisme à son environnement. *déterminisme sélectif : changement évolutif contrôlé par la sélection naturelle, l’adaptation est le moteur de l’évolution. *Gradualisme : le changement évolutif se fait progressivement par répétition-addition de minimes modifications. III - LES MECANISMES DE L’EVOLUTION A - La sélection naturelle Selon Darwin basée les espèces évoluent par le biais de la sélection naturelle ou la ‘’persistance du plus apte’‘. Il existe une grande variabilité entre les individus d’une même espèce, et même entre les individus issus des mêmes parents ; d’autre part, à chaque génération, une grande partie de ces individus sont éliminés dans la lutte pour la vie avant d’avoir pu donner naissance à leurs propres descendants. Ce sont les plus aptes 3 qui s’adaptent et survivent, transmettant leurs caractéristiques à leurs descendants ; chaque génération étant donc mieux adaptée que la précédente à son environnement. La sélection naturelle est une lutte continuelle pour l’existence et agi sur un grand nombre de générations ; elle peut aboutir à la production de nouvelles formes vivantes et à de nouvelles espèces. Par conséquent, pendant la modification des descendants d’une espèce quelconque, pendant la lutte incessante de toutes les espèces pour s’accroître en nombre, plus ces descendants deviennent différents, plus ils ont de chances de réussir dans la lutte pour l’existence. On peut dire, que la sélection naturelle recherche, à chaque instant et dans le monde entier, les variations les plus légères ; elle repousse celles qui sont nuisibles, elle conserve et accumule celles qui sont utiles ; elle travaille en silence, insensiblement, partout et toujours, dès que l'occasion s'en présente, pour améliorer tous les êtres organisés relativement à leurs conditions d'existence organiques et inorganiques. De ce fait, les innombrables espèces, les genres et les familles qui peuplent le globe sont tous descendus, chacun dans sa propre classe, de parents communs. Il est reconnu, en revanche, que la sélection naturelle représente la seule force capable de conduire à l'adaptation évolutive. B - L’adaptation L’adaptation des organismes est l’un des concepts fondamentaux de la théorie de l’évolution. L’adaptation est l’adéquation d’un organisme avec son environnement naturel et ceci implique tous les aspects de la biologie (anatomie, comportement, cycle alimentaires et reproductifs…). Ex : régulation thermique chez les vertébrés ; exemple d’adaptation de la morphologie : l’oreille du lièvre californien est beaucoup plus allongée (vit sous climat chaud, sec et désertique) que celle du lièvre arctique (subit les rigueurs polaires). Des observations minutieuses, permettent, par analogie, d’interpréter certains caractères d’organismes fossiles dont il n’existe plus d’équivalent actuel. Ex les plaques osseuses du dinosaure Stégosaure montre qu’elles présentent des caractéristiques semblables à certains systèmes thermo-régulateurs (plaques poreuse témoin d’une riche vascularisation. C - Les stratégies adaptatives Les populations d’organisme utilisent deux types de stratégie : stratégie K et stratégie r. 1) Stratégie K Les espèces à Stratégie K sont dont les espèces stabilisent leurs populations aux alentours de la capacité limite du milieu, on les qualifie d’espèce à sélection K caractérisée par : habitat stable favorable à la croissance et à la survie ; développement lent, grande taille adulte, reproduction tardive ; petit nombre de descendants par génération ; plus de soins à la descendance : bonne survie ; durée de vie longue ; longue durée des générations 4 (polytaxique). Ex : communautés de poissons récifaux. Ce sont des espèces d’équilibre. Elles sont créées par hypermorphose (retardement de la maturité sexuelle). 2) Stratégie r Elle est caractérisée par un milieu de vie instable et rude ; développement rapide, petite taille adulte, reproduction précoce ; grand nombre de descendants par génération ; abandon des œufs avec des petits à forte mortalité : bonne survie ; durée de vie courte ; courte durée des générations (oligotaxique). Ce sont des espèces opportunistes à stratégie de gaspillage, créée par la progenèse (caractérisée par une fin de développement précoce souvent associée à la maturité sexuelle). Les types r et K sont extrêmes mais il existe tous les intermédiaires et un groupe peut changer de stratégie dans l’espace et le temps pour assurer sa survie. Pour une espèce donnée, les milieux qui sont les plus favorables sont occupés par des individus à tendance K (= population centrale). Les milieux peu propices sont généralement occupés par des populations à tendance r (= population marginale). Ce sont les stratégies r qui permettent les évolutions de l’espèce. 3) Organismes et crises Pendant une période favorable avec un environnement stable, une population favorise la stratégie K pour mieux utiliser le milieu. S’il se produit une crise, c’est à ce moment que la lignée tend alors à adopter la stratégie r. L’intérêt de cette stratégie r est qu’elle supprime la spécialisation et, en multipliant les générations, elle accroît les possibilités d’innovation et donc, les chances de trouver une bonne réponse aux nouvelles conditions. Les diverses stratégies sont bien exprimées au moment des crises qui rythment l’évolution : on a alors trois types de comportements : - les exterminées : ce sont toutes les populations qui sont éliminées (population de stratégie K) ; - les profiteurs : ils sont rares mais exceptionnellement adaptés aux conditions survenues lors de la crise. Toutefois, ils ne survivent pas à la crise ; - les survivants se répartissent en trois catégories : • les pré-adaptés : ils avaient un caractère leur permettant de franchir la crise (exemple : endothermie des mammifères, stratégie K) ; • les généralistes écologiques : ils vivent dans n’importe quelles conditions (stratégie r) ;. • les taxons « Lazare » : ce sont des organismes qui ont apparemment disparus lors de la crise ; ils adoptent deux possibilités pour survivre : les formes de stratégie K ont trouvé localement un refuge qui leur a permis de laisser passer la crise (cas des coraux madréporaires pendant la crise K/T) ; les formes ayant persisté en petit nombre en adoptant la stratégie r sont les géniteurs qui sont les plus importants d’un point de vue évolutif car ils créent des lignées nouvelles en reprenant progressivement une stratégie K. L’évolution passe toujours par deux étapes : (1) par des formes souches, de petite taille à structure simple; (2) par une diversification et un épanouissement avec adaptation à des milieux (modes) de vie variés : c’est la « radiation adaptative ». 5 Les formes souches (qui relancent l’évolution) permettent de mettre en place de nouveaux dispositifs. Ces formes succèdent à des crises biologiques qui rythment l’évolution. IV - LA SPECIATION La spéciation est l’ensemble des phénomènes qui concourent à l’apparition de nouvelles espèces animales et végétales. Selon la théorie de l’évolution, une communauté qui évolue de telle sorte qu’elle ne puisse plus se croiser avec les autres formes à ce moment une nouvelle espèce indépendante. La spéciation emprunte deux voies ; l’anagenèse et la cladogenèse, deux modèles fondamentaux à l’origine des différences que l’on peut observer entre des espèces voisines. *L’anagenèse ou évolution phylétique est qualifiée d’évolution graduelle qui transforme une espèce en une autre (on parle alors de chrono-espèces). *La cladogenèse ou évolution divergente est la formation d’une ou de plusieurs espèces nouvelles à partir d’une espèce mère. Il s’agit de l’éclatement d’une lignée en plusieurs rameaux qui sont généralement divergent. 6 V- EVOLUTION ET MILIEU L’évolution est la réponse de la vie, avec des essais avortés ou réussis, à la pression du milieu. Dans le milieu, on distingue deux aspects : l’aspect d’un milieu extérieur à l’espèce : c’est le milieu physico-chimique et biotique ; l’aspect d’un milieu intérieur à l’espèce ; et c’est la concurrence entre les individus qui crée la sélection naturelle. Si le milieu est stable, la population est stable (on parle de stase) où elle subit une pression orientée (auto-sélection) qui va créer une anagenèse. Si le milieu est instable, on a des crises, des évolutions irrégulières et des cladogenèses. VI - LA COEVOLUTION Chaque organisme fait parti d’un écosystème, ce qui fait qu’il n’est pas isolé dans son milieu, d’où les interactions spécifiques sont soumises au changement évolutif. La coévolution désigne l’adaptation évolutive qui se produit entre deux ou plusieurs espèces en fonction de leurs influences réciproques (symbiose, proie-prédateur, parasitisme). Ainsi un changement subi par une espèce exerce une pression sélective sur l’autre et, la contreadaptation acquise par le second influe sur la sélection des individus de la première. Au cours de l’évolution, certaines symbioses sont devenues obligatoires, au point que l’un des partenaires ne peut survivre de façon isolé. 90% des trachéophytes terrestres 7 actuelles sont associées à des champignons (mycorhizes) localisés dans la partie racinaire. Ce phénomène est très ancien : il a été découvert dans les premiers végétaux terrestres connus, ceux de la flore de silicifiée dévonienne de Rhynie en Ecosse. On peut citer d’autres cas de symbiose : la pollinisation des angiospermes par les insectes, micro-organismes dans l’intestin des termites et des ruminants pour la digestion de la cellulose et de la lignine ; photosynthèse par des algues unicellulaires dans les tissus des coraux. ➢ Complexité des espèces Les observations au cours du temps montrent que l’évolution ait sélectionné que des formes aux adaptations optimales. Et depuis l’origine de la vie, on observe que les organismes évoluent du plus simple au plus complexe. Ainsi on se demande ce qui pousse le vivant à devenir de plus en plus complexe. Cette complexité est liée au fait que, chaque espèce subit sans arrêt une sélection naturelle qui résulte des perfectionnements évolutifs de ses compétitrices et ses échecs à suivre l’évolution du milieu. Dans un milieu naturel, tout perfectionnement évolutif d’une espèce lui permettra, au moins temporairement, de prélever une part accrue des ressources du milieu et d’accroître ses effectifs. D’où diminution des ressources des espèces concurrentes ; et cette détérioration du biotope va conduire à leur extinction. VII- La phylogénèse L’évolution d’une lignée s’appelle phylogénèse. Le diagramme des relations évolutives entre les taxons s’appelle phylogénies. Un arbre phylogénétique est un diagramme traduisant les relations de filiation entre les espèces et leur plus proche ancêtre commun. Il faut cependant noter que ces ancêtres sont hypothétiques puisque déduits de l'analyse des caractères homologues par définition différents du caractère ancestral. 8 La comparaison des différents types de caractères entre groupes d'espèces appartenant au même phylum permet de reconnaître les homologies. On a vu que les membres antérieurs des vertébrés tétrapodes sont homologues (fig.). On a pu ainsi construire l'arbre du vivant qui montre les relations phylogénétiques entre les espèces et remonte de proche en proche jusqu'à l'origine de la vie, il y a plus de 3,5 milliards d'années. La figure ( ) présente la partie de cet arbre correspondant aux reptiles, aux oiseaux et aux mammifères, dont l'ancêtre commun hypothétique est daté de 350 millions d'années. La difficulté majeure de ces reconstructions est l’absence ou la mauvaise connaissance des taxons-souches des grandes lignées. Il y a aussi le cas de certains organismes particuliers qui combinent les traits de plusieurs familles d’animaux, notamment les Monotrèmes. Evolution du pied : - Réduction du nombre de doigts ; - 4 antérieurs + 3 post chez Eohippus ; - Monodactylie à partir de Pliohippus. VIII- Quelques exemples de macroévolution a) Evolution des Equidés 9 L’évolution des Equidés depuis l’Eocène (60Ma) à l’Actuel, montre une augmentation de la taille et une évolution de l’encéphale ; évolution également de la dentition : mangeurs de branchages au début (molaire basse à nombreux tubercules (brachyodonte) ; mangeurs d’herbes à partir de Merychyppus (molaires hautes à croissance continue et à table d’usure). L’environnement a changé entre temps (steppe à graminées). IX - Les fossiles témoins de l’évolution L’étude des fossiles au cours des temps géologiques révèle l'existence de formes intermédiaires qui combinent les traits de deux ou plusieurs familles d’animaux. Ces organismes témoignent de l’évolution des espèces. On peut citer plusieurs cas : - Ichtyotega du Dévonien est intermédiaire entre les Poissons et les Amphibiens - Seymouria du Permien entre les Amphibiens et les Reptiles - Archéoptéryx entre les Reptiles et les Oiseaux - Dicynodon entre les Reptiles et les Mammifères. Le poisson Cœlacanthe est une forme intermédiaire entre les Poissons et les Tétrapodes ; les dipneustes, possèdent à la fois des poumons et des branchies. Ces deux exemples permettent de situer l'origine des vertébrés tétrapodes chez les poissons - Marsupiaux entre les Oiseaux et les Mammifères - Les Monotrèmes constitue un groupe énigmatique qui rend difficile sa classification. Les espèces de ce groupe (l’ornithorhynque) combinent les caractères des reptiles, des mammifères, des oiseaux. L’ornithorynque australien découvert en 1798, est l’une des singularités de la biosphère. Il s’agit d’un mammifère à bec de canard qui pond des œufs, avec des pieds palmés, une queue de castor qui rappelle celle de la loutre. ✓ Est-ce un reptile ? (il a le venin). ✓ Est-ce un oiseau ? (il est ovipare). ✓ Est-ce un mammifère ? (La femelle donne du lait, mais sans mamelon ni tétines). ✓ Appartient-il à un taxon qui a évolué indépendamment des mammifères à partir des ancêtres thérapsidés ? ✓ Est-ce un vrai mammifère possédant des caractères reptiliens primitifs à ceux des mammifères jurassiques ? ✓ Ou serait-il qu’un reptile particulier ? Le débat n’est pas clos, et l’absence de maillons fossilisés rend difficile son intégration dans la classification. • Dans le règne végétal nous pouvons citer l’exemple des Ptéridospermées ou Fougères à graines s’intercalent entre les Cryptogames et les Phanérogames. 10 Chapitre 9 : Evolution des Primates et apparition de l’homme (suite) I– EVOLUTION DES PRIMATES Les premiers primates furent vraisemblablement de petits mammifères insectivores et arboricoles semblables à des musaraignes, qui vivaient à la fin du crétacé, il y a 70 millions d’années. Le plus ancien fossile de primate connu à ce jour, Purgatoris unio, date de cette époque et a été découvert aux Etats-Unis. Après la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d’années, les premiers primates, qui ressemblaient à des lémuriens, se sont rapidement diversifiés. C'est pendant l'Eocène que les grands groupes de mammifères se développent. Ils profitent, entre autres, de la disparition des dinosaures pour supplanter les autres groupes mais aussi d'un climat très chaud. On les retrouve dans plusieurs parties du monde : en Europe, en Amérique du Nord en Asie et en Afrique. Parmi ces protosinges d'Afrique ont peut distinguer Altiatlasius, découvert au Maroc, qui fait figure de plus ancien primate reconnu (55 millions d'années). En mai 2009, une nouvelle espèce a été découverte en Allemagne ; il présente à la fois des caractéristiques des lémuriens et des primates, Darwinius masillae. Il est daté de - 47 millions d'années. Le fossile a été surnommée Ida. Les trois grandes lignées actuelles de primates, (Prosimiens, les singes du Nouveau Monde et les singes de l'Ancien Monde) se sont séparées il y a 55 millions d'années. Il y a 40 millions d'années, de profondes modifications climatiques vont à nouveau bouleverser la faune et la flore du monde. Les grandes régions climatiques se rapprochent de ce que l'on connaît actuellement. L'hémisphère nord va se refroidir ce qui provoquera la disparition des primates qui y étaient installés. Seuls vont survivre les primates provenant des régions tropicales du globe. A 35 millions d'années, (Oligocène) et les premiers singes modernes (gibbon, orang-outang, gorille et chimpanzé) vont apparaître (ex : les singes de la région du Fayoum en Egypte et ceux de Taqah en Oman) alors que l’Afrique et l’Amérique du Sud étaient déjà séparées (cf. tectonique des plaques). On ne sait pas si les ancêtres des singes du Nouveau Monde ont traversé l’océan de l’Afrique à l’Amérique du Sud sur des troncs d’arbres ou s’ils ont migré de l’Amérique du Nord vers le sud. A 30 millions d'années , peu de fossiles entre 30 et 20 millions d'années. On sait peu de choses sur l'évolution des primates pendant cette période. A partir de 20 millions d'années : apparition des Hominoïdes. C'est le début du Miocène (22 à 5,5 millions d'années), on commence à retrouver des fossiles de primates. On peut les séparer en deux lignées bien spécifiques : - les cercopithécoïdés qui forment un petit groupe (ancêtres des babouins et des macaques). Les cercopithécoïdes ou "singe à queue" sont à cette époque, et comparativement au groupe des hominoïdes, un groupe de peu d'importance uniquement représenté par deux espèces dont le Victoriapithèque (voir image de droite). - les hominoïdes qui comprend un grand nombre d'espèces particulièrement présent dans les forêts d'Afrique. Ils vont se développer sur tout l'Ancien Monde : on trouve des fossiles aussi bien en France, en Chine ou au Kenya... On a ainsi dénombré 40 espèces de grands singes datant du Miocène. Parmi les hominoïdes de cette période on peut citer Proconsul ou Morotopithécus. A partir de 16 millions d'années c’est l'expansion. L'aire des grands singes s'agrandit en dehors de l'Afrique vers l'actuelle Asie et l'Europe. Il faut noter qu'à cette époque des "passages terrestres" étaient possibles. Plusieurs lignées vont se déployer sur ces continents pendant une dizaine de millions d'années. A partir de 8 millions d'années : c’est le déclin. La modification du climat global sur la planète (avec les périodes de glaciations) va entraîner un retrait des grandes forêts au nord de l'équateur. De grands groupes de singes hominoïdes vont donc disparaître avec leur habitat. Des hominoïdes aux hominidés ? Depuis 14 millions d'années les fossiles retrouvés d'hominoïdes (et d'hominidés) sont rares. Chaque découverte est un vrai événement, surtout quand le fossile est daté dans la période de 9 à 6 millions d'années. Les différentes études (analyses génétiques) suggèrent la séparation de la lignée humaine des autres branches de grands singes entre 6 et 8 millions d'années. La lignée humaine comprend tous les groupes d'êtres vivants descendants du dernier ancêtre commun de l'homme avec son plus proche parent, le chimpanzé. Le seul représentant actuel de la lignée humaine est l'Homo sapiens. Les anthropologues cherchent actuellement le dernier ancêtre commun (ou le DAC) aux deux lignées. Cet hominidé doit être à la fois l'ancêtre des chimpanzés, des gorilles et des orangs-outans mais également celui de l'homme actuel. Plusieurs fossiles sont situés dans cette période charnière et sont donc très proches du DAC : - Sahelanthropus tchadensis, surnommé Toumaï (ce qui signifie « espoir de vie » en goran); qui date, d’après le stade d’évolution de la faune qui accompagne ce crâne, de 7 millions d’années. C’est un bon candidat, mais il faut encore le reconstituer pour que tout le monde soit d’accord. - Orrorin tugenensis ; dans des terrains datant de 6 millions d’années. Il n’y a pas de crâne, malheureusement, mais on a un fémur et il a des caractères d’hominidé. - Ardipithécus ramidus qui date de 4,5 millions d’années et Ardipithecus ramidus kadabba, qui date lui aussi de 6 millions d'année. Toumaï Australopithèque Sediba : l'ancêtre mi-homme mi-singe Australopithecus Sediba possède des marques de transition entre Australopithèque et Homo. C’est une créature bipède. Quand on regarde ces squelettes sous tous leurs aspects, de la mâchoire aux pieds, on voit partout des marques de la transition entre l'Australopithèque (un hominidé éteint) et le genre homo. Une étude menée sur des fossiles de l’Australopithèque Sediba, un spécimen vieux de 2 millions d’années, indiquent qu’il pourrait s’agir d’un des premiers ancêtres à la base de la lignée humaine. Vieux de 2 millions d’années, mi-homme mi-singe, Australopithecus sediba est l’un des premiers ancêtres le plus proche de la lignée humaine. Les restes analysés proviennent des squelettes assez complets d’un jeune mâle. Ils mettent en évidence une combinaison étrange de traits à la fois humains et simiens. Parmi les ossements retrouvés, certains sont similaires à ceux humains comme le bassin, les mains et les dents tandis que d’autres sont plus proches du singe comme les pieds, les bras et les épaules. • Origine de la lignée humaine Les origines de la lignée humaine sont très imprécises par manque de fossiles. On ne dispose pratiquement d'aucun fossile entre - 14 MA et - 4 MA. Or, dès 4 MA pratiquement, on observe une grande diversité d'Australopithèques. On ne peut donc pas actuellement préciser comment s'est faite l'apparition de la lignée humaine. On en est réduit aux hypothèses. Le scénario actuel plaide pour une origine africaine de tous les Homo sapiens actuels : les analyses génétiques des différentes populations humaines montre un partage des mêmes allèles, avec une fréquence variable ce qui confirme la proche parenté de tous les êtres humains. De là, l'espèce s'est répandue sur l'ensemble de la planète, Il aurait alors remplacé peu à peu les descendants d'Homo erectus comme l'Homme de Néandertal. Ce scénario monocentriste est encore discuté à l'heure actuelle. Pour certains, A partir d'un berceau unique, différentes populations ont pu évoluer dans leurs régions respectives mais de nombreux échanges auraient permis des brassages génétiques. II. LA PREHISTOIRE La préhistoire est la science qui étudie l’apparition et l’évolution de l’homme, jusqu’à l’avènement de l’écriture (v. 3300 av. J.-C. en Mésopotamie). Il s’agit d’une période de l’histoire de l’humanité. Elle est subdivisée en deux périodes : le Paléolithique (ou âge de la pierre taillée) et le néolithique (ou âge de la pierre taillée). La période préhistorique débute par le Paléolithique il y a environ 2,6 millions d’années. Elle se poursuit à travers le mésolithique (entre 9 000 et 500 av. J.-C.), avec un réchauffement climatique entraînant la fin des périodes glaciaires et une transformation de l’environnement (l’Europe se couvre de forêts ; certaines espèces animales disparaissent ou migrent). Elle se termine au néolithique (entre 8 000 et 2 000 av. J.-C.) à l’âge de l’agriculture et de l’élevage, plus connu sous l’appellation d’« âge de la pierre polie ». I - Paléolithique (ou âge de la pierre taillée : 2,6 millions d’année) Le Paléolithique (du grec palaios, « vieux », et lithos, « pierre ») est la première période de la préhistoire. Il est caractérisé par l’usage de la pierre taillée, qui a débuté il y a moins de 3 millions d’années pour s’achever vers 8000 av. J.-C. L’histoire des outils de l’homme préhistorique est liée à celle de son évolution : de l’Homo habilis à l’homme moderne, ses outils sont de plus en plus perfectionnés. Le Paléolithique est divisé en trois stades principaux (inférieur, moyen et supérieur) ➢ L’outillage Le Paléolithique est divisé en trois stades principaux (inférieur, moyen et supérieur), fondés sur les caractéristiques de l’industrie lithique (outils de pierre taillée) et osseuse (outils, éléments de parure et os gravés). Les outils, à l’origine de simples galets aménagés (des galets desquels on a fait sauter un ou plusieurs éclats), deviennent des bifaces à bords tranchants, puis se perfectionnent encore : ce sont des outils en silex de toutes formes et de toutes tailles adaptées à des usages divers (couper des plantes, dépecer des animaux, coudre des peaux, etc.). 1– Paléolithique inférieur Le paléolithique inférieur, a débuté il y a environ 2,5 millions d’années avec l’apparition des premiers outils de pierre, découverts en Éthiopie. a - Les premiers outils : le galet aménagé de l’Homo habilis Les outils sont constitués d’instruments très simples (galets aménagés), obtenus en frappant deux galets l’un contre l’autre de manière à en détacher des éclats pour en dégager des bords tranchants et rectilignes. Cette technique permettait de produire toute une variété d’outils rudimentaires qui pouvaient servir à hacher, couper ou racler. Ces galets sont appelés choppers lorsque des éclats sont détachés sur une seule face du galet, et chopping tools lorsque les deux faces de l’outil ont été façonnées. Les plus anciens outils en pierre taillée découverts ont été fabriqués en Afrique de l’Est par les premiers hommes, les Homo habilis, il y a 2.3 à 2.6 millions d'années On les retrouve principalement sur les sites de Gona Hadar (Ethiopie), Koobi Fora, Vallée de l'Omo et Oldoway (Tanzanie). Ils sont regroupés sous la dénomination de culture ou de civilisation Oldowayenne. b - Le biface de l’homo Erectus dont les datations couvrent une période allant d’il y a environ 1,8 million d’années à quelque 300 000 ans). Il s’agit d’un outil plus élaboré, en portant une série de coups avec une pierre très dure sur les deux faces du galet, afin d’obtenir un tranchant plus long. Les bifaces sont apparus à l’époque de l’Homo erectus, (l’ancêtre direct de l’Homo sapiens, dont les restes fossilisés ont été découverts au sud de Biface acheuléen vieux de 700 000 l’Afrique à l’Europe et à l’Asie du Sud-Est, et ans, provient des Gorges d'Olduvai, en Tanzanie En Europe, la longue civilisation des fabricants de bifaces est appelée Acheuléen (d’après le gisement de Saint-Acheul, près d'Amiens le premier des nombreux sites où de tels instruments ont été découverts. En Afrique, le terme d'Acheuléen a été attribué aux civilisations riches en bifaces. Il a succédé à l'Oldowayen vers 1,5 million d'années pour se terminer autour de 200 000 ans à Kalambo Falls en Zambie. 2 – Paléolithique moyen Le Paléolithique moyen est une période mal définie qui commence à différentes dates selon les régions. Une invention notable de cette période, probablement indépendante des lieux et des époques, est la technique Levallois (nommée d’après un site de carrières de la banlieue parisienne) Ou encore industrie sur éclats. Cette technique présente un gros avantage ; elle permettait fabriquer toute une série d’outils spécialisés et de qualité de toutes tailles, à partir d’un seul gros galet de silex (pointes, grattoirs, racloirs). Les hommes de Neandertal (il y a 50 000 ans) maîtrisaient à la perfection cette technique difficile. En Europe, la technique Levallois est associée au Moustérien (d’après l’abri-sous-roche du Moustier, en Dordogne), une industrie complexe du paléolithique moyen qui débute approximativement il y a 180 000 ans et s’achève il y a 40 000 ans. Le Moustérien coïncide plus ou moins avec l’existence de l’homme de Neandertal (Homo sapiens neandertalensis). En Afrique, cette période s’étend approximativement de 150 000 à 30 000 ans. 3 – Paléolithique supérieur Le Paléolithique supérieur a débuté vers 35 000 ans avant notre ère et s'est terminé avec le réchauffement climatique autour de moins 10 500 ans. Il correspond en Europe à la disparition de l'homme de Neandertal, à l’apparition de l’Homme moderne (Homo sapiens sapiens) et à la dernière période glaciaire dans l’hémisphère Nord. Ce dernier développe une grande habileté à fabriquer de nouveaux outils. Ses représentants les plus célèbres, les hommes de Cro-Magnon, améliorent encore la taille des outils il y a 15 000 à 30 000 ans. Cette période est caractérisée par la production et le perfectionnement d’une grande variété d’outils, en utilisant un « marteau » et un « burin » en os, en ivoire ou en bois de cerf pour affiner la taille. Cette technique permet non seulement de fabriquer des outils très variés, mais aussi de sculpter des objets. Ils développent progressivement un outillage perfectionné, avec toute une variété de formes sophistiquées ; des pointes de lance en pierre en forme de feuille, des couteaux de pierre à double tranchant, des grattoirs, des aiguilles en os, ainsi que des hameçons, des harpons et des propulseurs (qui permettent de projeter les lances plus loin et plus fort, ce qui est très utile pour la chasse). Le Paléolithique supérieur est divisé en de nombreuses cultures : le châtelperronien, l’Aurignacien, le Gravettien, le Solutréen (19 000-16 000 avant notre ère) et le Magdalénien. Quand l’homme moderne devient sédentaire, il y a environ 10 000 ans, il invente enfin des outils pour cultiver la terre et faire ses récoltes. Fig. Outils préhistoriques 4- Le Néolithique (âge de la pierre polie : 8000-2000 ans av. JC) Le Néolithique (de neo, « nouveau » et lithos, « pierre »)) est la dernière période de la préhistoire avant l’âge des métaux. Il est caractérisé par la naissance de l’agriculture et de l’élevage, par la pratique de la céramique et par la fabrication d’outils de pierre polie (l’âge de la pierre polie). Le polissage marque une rupture technologique fondamentale entre les deux périodes (Paléolithique et Néolithique). En rendant les tranchants plus efficaces et plus résistants, le polissage des outils en pierre a permis de généraliser les défrichages (coupe du bois et extraction des racines) et de favoriser l’émergence de l’agriculture. Par l’essor démographique qui en est résulté, le Néolithique a été à l’origine des grandes migrations. Le néolithique a toujours été associé à la sédentarisation des peuples sur les terres cultivées, aux origines de l'agriculture et à l’utilisation de la poterie (céramique) et des outils de pierre polie. Toutefois, certaines de ces caractéristiques sont antérieures à cette période : au Japon, la poterie date de quelque 16 000 ans, tandis que des outils de pierre polie fabriqués il y a plus de 32 000 ans et destinés à une utilisation autre qu’agricole ont été découverts en Australie. Synthèse chronologiques des évènements : des premiers hommes jusqu'à 3 500 avant J.-C. ➢ Le paléolithique : l'âge de la pierre taillée - 7 millions d'années - Apparition des premiers hominidés en Afrique - 4,2 millions d'années - Apparition des Australopithèques - 3 millions d'années - Apparition des premiers ancêtres de l'homme en Afrique - 2,5 millions d'années - L'Homo habilis utilise les premiers outils - 1,9 millions d'années - Apparition de l'Homo erectus - L'utilisation des outils se généralise notamment avec le biface - 900 000 ans - Arrivée des premiers hommes en Europe - 500 000 ans - Premières traces d'utilisation du feu 400 000 ans : domestication du feu à Menez Dregan et Vértesszőlős - 200 000 ans - Apparition des premiers Homo sapiens en Afrique. - 100 000 ans - Les premières sépultures font leur apparition (l'homme de Neandertal) - 50 000 ans - Apparition des premières formes d'art - 20 000 ans - Les premiers hommes peignent les parois de certaines grottes - Invention du propulseur - 16 000 ans - Les premiers hommes peignent les parois des grottes de Lascaux ➢ Le néolithique : l'âge de la pierre polie - 10 000 ans - Apparition de l'élevage et de la culture - Invention de l'arc et des flèches - Création des menhirs et des dolmens -premiers villages (Çatal Hüyük en Turquie) - 8 000 ans - Apparition du tissage et de la poterie - 7 000 ans - Formation des premiers villages importants - apparition de l'agriculture. - 4500 −2000 - mégalithisme (dolmens et menhirs) - 4 000 ans - Apparition des premières cités au Moyen-Orient - 3 500 ans - Invention de la roue au Proche-Orient - 3 000 ans - Découverte de l'écriture en Égypte et Mésopotamie - Fin de la Préhistoire ➢ Quelques vestiges préhistoriques du Togo 1 2 1. Haut fourneau de Bandjeli (Togo) utilisé entre 1300-1900= 600 ans pour fabriquer divers objets 2.Grotte ancestrale (Koumantiga et al., 2012 : Canton de Baga) Les greniers de Maprouk et de Noak (Préfecture de Dapaong ; Togo) Peinture rupestre de Namoudjoga & Sogou (Préfecture de Dapaong ; Togo) Paléolithique Néolithique Des restes de poterie décorées découverts dans une carrière d’exploitation de latérite au nord de Tsévié (Togo, Da Costa, 2011 ; 2013). 1 CHAPITRE 10 : RECONNAISSANCE DES GRANDS GROUPES FOSSILES 1 2 CLASSIFICATION DES ORGANISMES VIVANTS (D’APRES WHITTAKER, 1969) • Cinq règnes MONÈRES Caractères distinctifs : cellules procaryotes, unicellulaires ou coloniales ; absence de plastes (organimes destinées à la métabolisation du carbone par photosynthèse) et de mitochondries (particules cytoplasmiques associées à la respiration intracellulaire), et de flagelles bien développées; reproduction asexuée par fission ou clonage Principaux représentants : bactéries, algues bleues-vertes. Mode de nutrition : absorption surtout, quelques groupes font de la photosynthèse ou de la chimiosynthèse. Age d’origine : environ 3.8 milliards d’années ? (les plus anciennes évidences = stromatolites; traces de cellules filamentaires; composition isotopique du carbone). PROTISTES Caractères distinctifs: unicellulaires eucaryotes constituant un groupe hétérogène; présence de plastes chez certains et/ou de flagelles bien développés; reproduction sexuée et asexuée. Principaux représentants: Chrysophytes, Pyrrhophytes, Protozoaires. Mode de nutrition: photosynthèse, absorption et/ou ingestion. Age d’origine: environ 1.8 à 1.5 Ma (précurseurs connus = acritarches). CHAMPIGNONS (Thallophytes non-photosynthétiques) Caractères distinctifs: cellules à un ou plusieurs noyaux dispersés, isolées ou formant des filaments tubulaires (hyphes constituant le mycélium); sessile, habitant sur la source alimentaire; reproduction sexuée ou asexuée; absence de plastes ou pigments photosynthétiques. Mode de nutrition: absorption (saprophyte, parasite ou symbiotique). Age d’origine: Sans doute plus d’un milliard d’années. PLANTES Caractères distinctifs: organismes pluricellulaires munis de plastes; sessiles, généralement fixés à un substrat. Principaux représentants: algues pluricellulaires, bryophytes, trachéophytes (ptéridophytes, spermatophytes). Mode de nutrition: photosynthèse. Age d’origine: au moins 400 Millions d’années pour les plantes vasculaires, les non-vasculaires étant certainement plus anciennes. ANIMAUX Caractères distinctifs: organismes pluricellulaires; reproduction sexuée. Principaux représentants: Invertébrés (porifères, coelentérés, bryozoaires, brachiopodes, mollusques, arthropodes, échinodermes, hémicordés) et vertébrés (poissons, reptiles, oiseaux, mammifères). Mode de nutrition: ingestion. Age d’origine: sans doute 630 millions d’années pour les premiers métazoaires (cf. faunes édiacariennes). Développement des premiers vertébrés (agnathes) au Cambrien supérieur, des amniotes au Carbonifère et des mammifères au Crétacé. 2 3 TP 1 - LES VEGETAUX FOSSILES INTRODUCTION Le règne végétal est bien connu à l’état fossile. Les plus anciennes formes de vie (vieux de 3,2 Ma) sont des formes végétales (bactéries, cyanophycées). De plus les végétaux entrent dans la constitution de nombreuses roches (craie, constructions algaires, charbon). Ils sont moins bien conservés que les animaux car le milieu continental est moins favorable aux fossiles. Les tiges et les feuilles qui contiennent de la lignine se fossilisent mieux (par rapport aux fruits). On a : soit une empreinte par enfouissement, soit une minéralisation des cellules, soit une incrustation de carbonate de calcium. • Classification des végétaux Les végétaux sont classés en deux groupes ou sous-règnes: • Les Thallophytes, organismes primitifs constitués par un « thalle », n’ont ni racines, ni tiges, ni feuilles. Ce groupe est représenté par les Algues. • Les Cormophytes, plus évolués, sont constitués par un ensemble de rameaux feuillés appelé cormus. Ils sont représentés par les Bryophytes (dont les mousses), les Ptéridophytes (les fougères) et les Spermatophytes, ou Spermaphytes (ou encore plantes à graines). 1 - LES FOSSILES DE PROCARYOTES 1.1 - Les bactéries Les bactéries sont connues depuis le Précambrien inférieur et ont dû jouer un rôle dans la précipitation de certaines substances telles que le fer, le phosphate, le soufre. On trouve ici les protistes et les unicellulaires (Exemple : Microcodium). A - Cyanophycées ou algues bleues-vert, chlorophyllienne Ce type d’algue est connu depuis le Précambrien et sont responsable depuis cette époque de la formation des stromatolithes (concrétions calcaires d’origine algaire). Les stromatolithes ont une structure rubanée ou en concrétion (colonnes) de quelques millimètres à plusieurs mètres de haut. B - Embranchement des chromophytes 1) La classe des diatomées Les diatomées sont des algues unicellulaires autotrophes enfouies dans une coque siliceuse (0,02mm à 0,3mm) ; cette dernière est constituée de deux valves emboîtées. Elles forment le premier maillon de la chaîne alimentaire. Elles sont marines ou lacustres. 2) La classe des coccolithophoridés 3 4 Ce sont des algues unicellulaires marines de forme globuleuse vivant dans les eaux chaudes, tempérées. Elle comprend une enveloppe sphérique (coccosphère), constituée par un assemblage de plaques calcaires (coccolites) dont le nombre varie entre 10 et 30. Après leur mort, les coccolithes s’accumulent et forment une roche calcaire appelée craie (exemple la craie d’âge Crétacé supérieur). Ce sont des organismes planctoniques. 1.2. Les stromatolithes Les stromatolithes (terme introduit par Kalkowsky en 1908) sont des Structures laminaires organo-sédimentaires produites par le piégeage de sédiment et/ou précipitation de carbonate en relation avec la croissance et les activités métaboliques de Cyanophytes et/ou de bactéries (monères ou procaryotes). - Procaryotes de petite taille (1-25mm) de forme sphérique (coccoïdes), ovoïde, discoïdale, cylindrique ou pyriforme; - absence de membrane nucléaire, de mitochondries, ou de vacuoles; - présence de pigments photosynthétiques (notamment phycocyanine) en dépit d’une faible énergie lumineuse distribués en lamelles dans la cellule; - cellules isolées ou coloniales à l’intérieur d’une gaine muscillagineuse; - vie en colonie ; structure des colonies de forme variable (régulière, irrégulière, unisériée, sphérique, filamenteuse, digitée...); - reproduction aséxuée par division cellulaire binaire, par fragmentation ; - organismes auto-suffisants et tolèrent de faibles concentrations d’oxygène et des environnements anaérobies; - ont la capacité de fixer l’azote; - supportent la dessication; Distribution stratigraphique - Archéen (près de 3500 Ma) à l’actuel;- distribution très étendue dès le début du Protérozoïque; - acmé entre ~ 1650 et 500 Ma. Stromatolites du Bassin de Taoudéni (Gourma, Mali ; photo S. M. Tairou, 2007). Stromatolites en section Écologie-Paléoécologie des stromatolites -rôle important pour ce qui concerne la précipitation de CaCO3 et la sédimentation carbonatée dans les milieux peu profonds; - sans doute représentatifs de formes de vie primitives et d’une activité photosynthétique significative à l’origine de l’oxygène libre; - très répandus au Précambrien, peut-être en raison d’une faible compétition; 4 5 - dans le Précambrien et le Paléozoïque, certains constituent d’épaisses formations calcaires (dizaine de mètres), sinon des revêtements continus que l’on associe à des milieux marins; - relativement rares à l’actuel, mais présents dans certains milieux marins intertidaux ou à faible profondeur, le long de lacs salés, en rivière (cf. travertins); - origine des laminations (micrométriques à millimétriques) sans doute variable (rythme diurne, saisonnier ?). Quelques genres types de stromatolites : - Conophyton (signalé en Australie, USA, Russie, Afrique); lamines de 1mm formant des colonnes pouvant atteindre 10 m de hauteur;- Collenia (par exemple, dans le Protérozoïque du Labrador); lamines de 1 mm formant des constructions hémispériques pouvant s’étaler sur des km2; - Archaezoon acadiense (par exemple au Nouveau-Brunswick); formes ramifiées d’environ 2 mm de diamètre; - Cryptozoon proliferum (par exemple à l’Ordovicien dans les basses terres du Saint-Laurent); formes columnaires de dimensions centimétriques à métriques. 5 6 6 7 7 8 8 9 9 10 II - LES FOSSILES D’EUCARYOTES A - Les Thallophytes 10 11 1 - Les Algues Les algues sont uni ou pluricellulaire. Parmi les plus intéressantes sur le plan géologique on distingue : * Les Charophytes (algues vertes d’eau douce). Les charophytes se développent sous l’eau et forment souvent de denses tapis au fond des mares et des eaux saumâtres. Ils sont beaucoup plus larges que les algues vertes et ressemblent superficiellement à des plantes supérieures. Ils sont apparentés aux algues vertes. *Les Algues rouges (ex : Lithothamnium) ; les Algues vertes (ex : Diplopora) fréquentes dans certains types de roches. *Les Diatomées sont des algues unicellulaires autotrophes (0,02 mm à 0,3 mm), marines ou lacustres qui sont enfouies dans une coque siliceuse, constitué de deux valves emboîtées. L’accumulation de ces algues donne la diatomite qui est une roche siliceuse. Les Coccolithophoridés : ces sont des constituants microscopiques de la craie. Il s’agit d’algues unicellulaires dont la cellule est globuleuse et entourée par une enveloppe sphérique, la coccosphère qui est constituée par un assemblage de plaques calcaires qu’on appelle les coccolites (entre 10 et 30). A leur mort, les coccolites sont dissociées et forment une roche calcaire par accumulation : c’est la craie. Ils sont marins planctoniques, appartiennent au Crétacé supérieur, vivent dans les eaux chaudes, tempérées mais avec une salinité normale. On a deux types de coccolites. 11 12 2 - Les Champignons Les champignons sont d’origine très ancienne (Précambrien ?) ; leur fossiles sont plutôt des curiosités naturelles car il ne joue aucun rôle ni comme organismes caractéristiques ni comme constructeurs de terrains. On les trouve fréquemment à l’état de spores. 3 - Les Lichens Ce groupe est connu avec certitude dans l’ambre depuis le Tertiaire ; le genre Cetaria a été signalé dans l’Eocène d’d’Allemagne. Ils sont sans importance géologique. B - Les Cormophytes Ce groupe comprend les Bryophytes, les Ptéridophytes et les Spermatophytes. Les Bryophytes ont une tige mais on ne trouve ni racine ni vaisseaux conducteurs. Les ptéridophytes : ils ont une tige, des racines, des feuilles mais on trouve ni de fleur ni de graine et la reproduction est possible grâce à des spores. Les spermatophytes : ils comprennent une tige, des racines, des feuilles, des graines, des fleurs et des vaisseaux conducteurs. Dans ce groupe, on trouve les gymnospermes où la graine est nue et les Angiospermes à graines enfermées dans les carpelles (monocotylédones et dicotylédones). 1 - Embranchement des Bryophytes Les Bryophytes (mousses et les Hépatiques) sont abondantes de nos jours mais n’ont pas laissé beaucoup de traces dans les sédiments à cause de la fragilité de leur thalle. Ils sont connus depuis le Primaire (Dévonien) et constituent un élément important des tourbières (genre Sphaigne). 2 - Embranchement des Ptéridophytes. Les Ptéridophytes furent parmi les premiers végétaux à pousser sur la terre ferme. Les Ptéridophytes sont apparues au Silurien. Ils constituent les premières flores terrestres au 12 13 Dévonien et un élément important des forêts du Carbonifère. Les plus remarquables sont les fougères arborescentes (pouvant atteindre 30 m de hauteur) avec plusieurs espèces dont Pecopteris, Neuropteris, Sphenopteris (fig.1). Ce furent les plantes dominantes sur la Terre pendant 100 millions d'années, avant d'être détrônées par les plantes à fleurs (gymnospermes et angiospermes). Ils ont disparu à la fin du Primaire. A partir du Secondaire l’importance des Ptéridophytes a fortement diminué. On distingue plusieurs classes: * Les Psilophytales : uniquement fossiles, ce sont les premiers végétaux connus ; ils comprennent les Rhyniacées et les Astéroxylacée. * Les Lycopodiales (formes fossiles et actuelles) ; on distingue les Lépidodendrales les genres Lepidodenon et Sigilla(fig. 1a et 1b). - Le genre Lepidodendron : Il s’agit de très grands arbres, pouvant atteindre de 20 m à 40 m de hauteur, sur lequel s'enroulaient en spirale de petites feuilles en forme de losanges. Au fur et à mesure de la croissance, les feuilles les plus anciennes tombaient, laissant sur le tronc des cicatrices losangiques caractéristiques ressemblant à des écailles, auxquelles les lépidodendrons doivent d’ailleurs leur nom (du grec lepis, lepidos, « écaille »; et dendron, « arbre »). - Le genre Sigillaria par contre possède des cicatrices foliaires hexagonales. Fig. 1c : Fougère fossile du Carbonifère * Les Equisétales (formes fossiles et actuelles) représenté par : le genre Calamites (fig.2): le tronc est articulé comme les branches et des feuilles sont verticillées (Anularia). On montre généralement le moule interne du tronc ; et le genre Sphenophylum dont les feuilles sont verticillées (groupe entièrement disparu). * Les Filicophytes (fougères) : Les fougères sont des plantes vasculaires terrestres sans fleurs ni graines, constituent l'un des groupes végétaux les plus anciens. Au carbonifère (- 365 à - 290 millions d'années), elles formaient l'essentiel de la végétation ; elles ont laissé de nombreuses traces fossiles. On a découvert des fossiles de fougères dans des roches du Dévonien (fig.1c), ce qui fait de cet embranchement l'un des plus anciens groupes de végétaux vasculaires. Elles constituaient la végétation dominante au Carbonifère (il y a environ 300 millions d'années). 13 14 Fig. 4 : Jeunes frondes de fougère Les fougères arborescentes (jusqu'à 24 m de haut) ont des troncs ligneux sans branches qui s'achèvent en un bouquet de feuilles ou frondes. La majorité des espèces sont aujourd'hui de petite taille, contrairement à leurs ancêtres. Les Ptérophytes sont les fougères actuelles ; l’appareil végétatif est constitué d’un rhizome souterrain et de frondes qui comportent chacune un rachis sur lequel s’insèrent les pennes, elles-mêmes découpées en pinnules (fig. 5). L’appareil reproducteur, situé à la face inférieure des feuilles est constitué par des sporanges qui renferment les spores (fig. 4). La plupart des fougères n'ont pas de tronc et les frondes poussent directement à partir d'une courte tige souterraine (rhizome). 3 - Embranchement des Spermaphytes. L'embranchement des plantes à graines, appelées spermatophytes ou phanérogames. On distingue les Angiospermes et les Gymnospermes. 3.1 - Le sous embranchement des Gymnospermes. Les Gymnospermes sont les plus anciennes plantes à graines, issues des fougères du Dévonien et dont les ovules sont nus. Il s’agit de plantes ligneuses, arborescentes ou buissonnantes. Ils sont apparus au Dévonien et constituent un élément important des flores houillères. Durant le Secondaire, ils dominent totalement la flore terrestre. Depuis le début du Tertiaire leur importance a considérablement diminué. On distingue huit classes : 1-Les Ptéridospermées ou fougères à graines (fossiles uniquement), abondants au Carbonifère et au Permien ; ils possèdent un appareil végétatif du type fougère (fronde) et un appareil reproducteur du type conifère (cône). On distingue plusieurs types dont : Neuropteris avec des frondes de grande taille ; Pecopteris à pinnules de grande taille et Sphenopteris avec des frondes très découpées à pinnules lobées (fig. 5). 3 - Les Coniférophytes abondants au Carbonifère et au Permien sont de grands arbres (Cordaites, fig. 3) qui portent de longues feuilles à nervures parallèles. 14 15 Les Coniférales (gymnospermes actuelles) représentés par les Conifères (pins, sapins cèdres, mélèzes, ifs, etc.) ; ils sont particulièrement abondants dans les régions subarctiques et tempérées où ils constituent un élément important du paysage végétal. Le genre Voltzia est considéré comme un type primitif. Le genre Araucaria a été retrouvé au Groenland, Spitzberg et jusqu’au nord du Canada. 4 - Les Cycadales (fossiles et actuelles): plantes tropicales à aspect de Palmiers ou de fougères arborescentes; ils conservent des caractéristiques primitives, ce qui en fait de véritables « fossiles vivants ». Elles se concentrent principalement dans les régions tropicales et subtropicales. Des bois silicifiés ont été retrouvés au Sahara (à Timinoum), Niger (falaise de Tiguidit). 5 - Les Bennetitales (fossiles uniquement) arbres de 3 à 4 m ; ils montrent une combinaison des caractères de fougères (microsporophylles), de gymnospermes (carpelles étalés sans stigmate) et d’angiospermes (graines sans endospermes) ; ils sont très répandus au Mésozoïque. . 2)Feuilles actuelles Fig.6 : Feuilles de ginkgo 1) Feuilles fossiles 6 - Les Ginkgoales (fossiles et actuelles).Cette classe est représentée de nos jours par l’unique espèce Ginkgo biloba (fig.6) dont les feuilles présentent une forme typique d'éventail. Cet arbre des forêts du Jurassique était identique à celui que nous connaissons aujourd'hui : c’est un fossile vivant (refugié en Chine et au Japon) qui n'a pas évolué depuis quelque 160 millions d'années. Ils étaient très florissants au Mésozoïque (-245 à -65 millions d'années). Son caractère sacré (vénéré par les bouddhistes de l’Extrême orient) a permis sa conservation. 7 - Les Gnétales ou Chlamydospermes (rares formes actuelles) présentent des caractères intermédiaires entre les gymnospermes et les Angiospermes ; ils partagent certaines caractéristiques morphologiques et moléculaires avec les plantes à fleurs. Cette classe comprend trois genres à répartition très morcelée : Gnetum des régions tropicales et subtropicales ; Ephédra des régions tempérées ou tropicales d’Asie et d’Amérique ; Welwitschia (région aride d’Afrique du Sud). 15 8 - Les Caytoniales sont représentés par des fossiles uniquement (Sagenopteris) et présentent des caractères intermédiaires entre les Ptéridospermées et les Angiospermes C’est dans ce groupe que l’on observe les premières tentatives vers l’Angiospermie. 3.2 - Sous embranchement des Angiospermes Les Angiospermes (du grec angi, « enveloppe », et sperma, « graine »), ou plantes à fleurs, sont des phanérogames évoluées dont les ovules (graines) sont enfermés dans des ovaires clos. Ce sont des plantes d'aspect très variable, depuis les minuscules lentilles d'eau, réduites à une lame verte de 3 mm flottant à la surface, jusqu'aux arbres gigantesques comme les séquoias géants de Californie, qui atteignent quelque 100 m de hauteur. Les Angiospermes comprennent la grande majorité des plantes herbacées et des arbres. C'est le groupe végétal le plus diversifié : on en connaît environ 240 000 espèces, qui forment l'élément prépondérant de la plupart des milieux terrestres. Les végétaux cultivés par l'homme sont presque tous des Angiospermes. L'origine des Angiospermes est encore mystérieuse. Les premiers fossiles connus datent du Trias. Mais la diversification de ces plantes a surtout commencé au Crétacé, et s'est poursuivie durant toute l'ère Tertiaire. Ils constituent dès le Tertiaire, l’élément dominant des flores. Il est vraisemblable que les Angiospermes dérivent d'un groupe de Gymnospermes, aujourd'hui disparu, chez qui les organes reproducteurs mâles et femelles étaient réunis dans un même cône, et dont la pollinisation était assurée par les insectes. Ce groupe comprend deux classes : 1 - La Classe des Monocotylédones dont l’embryon est pourvu d’un seul cotylédon et des feuilles à nervures parallèles. Les principales familles de monocotylédones sont les graminées, les orchidacées (orchidées) et les palmacées (palmiers). 2 - La classe des Dicotylédones (Hêtre, Ficus) dont l’embryon est pourvu de deux cotylédons comme certains Cycadales et des feuilles à nervures ramifiées et anastomosées. Les principales familles de dicotylédones, on peut citer les légumineuses (considérées comme un ordre et non une famille par certains auteurs) telles que le haricot, les rosacées (rose, pommier) les renonculacées (renoncule, pivoine), les labiées (thym, menthe) les ombellifères (carotte) et les composées (marguerite, chardons) On a retrouvé des empreintes fossiles de Lauriers, De Canneliers au Niger ; de Magnolia, de Tulipiers en Egypte 16 TP 2 – SPONGIAIRES/ CNIDAIRES / BRYOZOAIRES * EMBRACHEMENT DES SPONGIAIRES I - Caractères généraux Trois groupes différents sont présentés ici Spongiaires, Cnidaires, Bryozoaires. Travail à faire Après avoir étudier ce chapitre résumer dans un tableau unique - Les caractéristiques ou critères de reconnaissance fondamentaux de chaque groupe - La classification - Le milieu de vie ou environnement - Leur répartition stratigraphique - Intérêt ou rôle Date : A rendre avant le 09 mars Les spongiaires sont des métazoaires (animaux constitués de plusieurs cellules qui ont des différenciations fonctionnelles) dont l’organisation est très simple. On les qualifie de diploblastiques parce qu’ils sont constitués à partir de deux feuillets, l’ectoderme et l’endoderme, contrairement aux métazoaires triblastiques plus évolués qui possèdent un feuillet intermédiaire, le mésoderme. La mésoglée qui reste peu organisée constitue, chez les éponges, un mésoderme primitif. Les spongiaires appelés encore éponges, sont des animaux aquatiques dont le corps est asymétrique. Ils tiennent une place un peu particulière entre les Protozoaires et les formes de vie animale plus élaborées Leur schéma d’organisation très fruste évoque une colonie de Protozoaires. Aussi sont-elles souvent séparées des Métazoaires dans un sous-règne a part, celui des ‘’Parazoaires’’. Les spongiaires sont ainsi les plus simples des pluricellulaires. Ce sont des diblastiques de taille comprise entre 1mm et 1-2 mètres. Leur forme est extrêmement variable : croûte (substrat), érigé, coupe, éventail. Ils ne possèdent ni tissu, ni organe, ni symétrie. On peut dire que les spongiaires sont un sac traversé par un courant d’eau continu. Leur croissance est fonction du substrat, de la place disponible et du courant La reproduction est sexuée ou asexuée. Dans le cas de reproduction sexuée, les éponges sont généralement hermaphrodites, mais la fécondation est croisée. Les ovules et les spermatozoïdes fusionnent pour produire une larve nageuse qui va s'installer sur un nouveau support. La reproduction se fait également de manière asexuée par de petits bourgeonnements appelés « gemmules ». Chaque gemmule peut donner naissance à une nouvelle éponge. Les éponges ont été très étudiées par les biologistes du développement, car elles sont capables de se reconstituer si leurs cellules sont séparées et mises en suspension dans l'eau. Le caractère poreux des éponges est connu d’où le nom de Porifères. La construction cellulaire primitive des éponges consiste en une couche externe de cellules et une couche interne de cellules flagellées qui entretiennent un courant d'eau. Entre les deux couches se trouvent de nombreuses 17 cellules amiboïdes et des éléments squelettiques, sous forme d'épines cristallines dures appelées « spicules ». Une éponge se nourrit en aspirant de l'eau par des pores latéraux ou prosopores et en la rejetant au sommet par une large ouverture, l'oscule. Il s’agit d’un véritable filtre vivant qui doit brasser d’énormes quantités d’eau pour survivre et pour se développer (environs 2000 litres par jour pour les éponges du Bahamas). L'éponge a la capacité d’augmenter la pression de ses cavités internes pour rejeter l'eau à grande distance de l'oscule. Ce mécanisme semble destiné à éviter la circulation d'une eau déjà appauvrie en oxygène et en nutriments. Leur squelette composé de spongine (un matériau protéique flexible) est corné et non minéral ; mais généralement des éléments rigides calcaires ou siliceux consolident les tissus mous. I - Caractères généraux II – Classification La Classification des spongiaires se fondent sur la forme et la nature du squelette : on distingue trois groupes principaux : * Classe Calcispongia ou des Calcisponges caractérisées par des spicules de carbonate de calcium) connue du Cambrien à l’actuel; fossiles rares au Paléozoïque mais très abondants dans les séries du Mésozoïque. - Pharétrones (type leucone, i.e. squelette formant un tissu fibreux dense) - Sphinctozoaires (type sycone, avec squelette à parois minces et poreuses) (ex : Stromatopores : Cambrien – fin Crétacé); Les Achaeocyathes (Cambrien inférieur et moyen) représentent un groupe énigmatique (fig.1) parfois rapproché des éponges calcaires. Ce sont des organismes constructeurs qui forment des bancs et assemblages qui évoquent les récifs coralliens. *Classe Demospongea (‘éponges communes’) ou des Silicisponges: éponges formée de spongine, avec ou sans spicules siliceux (95 p. 100 des espèces actuelles d'éponges) - connue du Cambrien à l’Actuel; - Lithistides (éponges de pierre) caractérisées par un dense réseau de spicules siliceux cimentés; Cambrien -actuel (groupe dominant les enregistrements fossiles) - Monactinellides: spicules monaxones; Dévonien-actuel (groupe dominant à l’actuel); - Hexactinellides ou hyalosponges: spicules triaxones; Cambrien-actuel (sont considérés comme une classe séparée dans beaucoup de classifications); - Tétractinellides: spicules tétraxones; Paléozoïque-actuel, mais formes fossiles mal connues. 18 * Classe Sclerospongea, dont le squelette serait formé de fibres organiques et de spicules siliceux et aragonitiques. Les sclérosponges (éponges siliceuses) ont un mince squelette fait de silice (opale) et de spongine entourant un squelette calcaire central plus important, ex : les Hexactinellides (vivent en profondeur), à symétrie radiée, dont les spicules dessinent un réseau semblable à une dentelle). Les éponges siliceuses et sont les plus fréquentes à l’état fossile (Lithistides ; fig.2). Les Lithistides et Hexactinellides (fig.3) composent la majeure partie des spongiaires fossiles. Ce groupe essentiellement actuel est associé aux récifs coraliens. Il aurait des représentants au Paléozoïque (ordre des Stromatoporoida et des Chaetetida). III - Mode de vie Les éponges sont surtout marines (mer chaude peu profonde ou froide) et vivent dans la tranche d’eau de l’étage médiolittoral à l’abyssal et même, parfois, dans le milieu récifal. Elles mènent une vie fixée ancrée sur les rochers ou dans les fonds meubles, mais parfois sur la coquille d’un mollusque ou sur la carapace d’un crabe. Elles sont abondantes dans le monde entier, zone tempérées ou froides (jusqu’à une profondeur de 7000 m ; Hexactinellides) et surtout dans les eaux tropicales (espèces coloniaux) où, avec d'autres invertébrés comme les coraux, elles participent à la formation de dépôts calcaires des récifs (ex : récifs formés par les Hexactinellides et les Lithistides) au Crétacé supérieur de Provence). L’accumulation des spicules donnent une roche particulière appelée spongolithes et gaizes. On trouve les spongiaires dans les eaux d'eau douces. Les relations des éponges avec les autres groupes d'invertébrés sont très controversées. On s'accorde généralement à penser qu'elles constituent une lignée multicellulaire dérivée de protozoaires 19 unicellulaires, mais leurs relations avec les cœlentérés (méduses et coraux) sont moins claires. Selon une opinion assez répandue, les cœlentérés et les éponges auraient un ancêtre commun. IV. Stratigraphie Tous les principaux groupes d'éponges vivant aujourd'hui avaient des représentants au Cambrien, il y a environ 600 millions d'années et durent jusqu’à l’actuel. Les éponges siliceuses sont connues au Cambrien ; les premières éponges calcaires apparaissent au Dévonien. V - Intérêt : 1 - Les Spongiaires des bon indicateurs de milieu ; la succession Hexactinellides et Lithistides correspond à un accroissement de la profondeur. 2- Eponges du Commerce : ces éponges sont commercialisées. On distingue six espèces d'éponges et de nombreuses variétés sont commercialement utilisées. Les éponges sont ramassées par des plongeurs et les tissus vivants subissent une décomposition. Le squelette restant, fait de fibres de spongine, est ensuite lavé, blanchi, parfois teinté, puis taillé en blocs réguliers ou non, selon leur utilisation future* 20 – EMBRACHEMENT DES CNIDAIRES (OU COELENTERES) I - Caractères généraux Les Cnidaires, autrefois désignés sous l’appellation de Coelentérés, constituent un phylum important parmi les métazoaires primitifs. Les Cnidaires sont abondants dans la formation d’Ediacara (Protérozoique) et sont représentés de la fin du Précambrien à l’actuel. Comme les Porifères, les Cnidaires sont diploblastiques: ils se caractérisent par un ectoderme, un endoderme et souvent, une mésoglée. Les Cnidaires incluent des formes solitaires ou coloniales, formant parfois des récifs ou biohermes (cf. récifs coralliens). Ils se distinguent par une structure à symétrie radiale. Les Cnidaires se singularisent par l’alternance de deux stades, polype et méduse. Les Cnidaires ou Cœlentérés, sont des invertébrés des diblastiques essentiellement marins, caractérisés par la présente de cellules piquantes, ou cnidocystes (qui éjectent un poison servant à tuer la proie). Leur cavité générale (cœlome) et cavité digestive sont confondues. On trouve une seule ouverture qui tient le rôle de bouche et d’anus. Ils présentent une symétrie radiaire autour d’un axe qui passe par la bouche, et sont divisibles en quatre ou six segments identiques. Leurs tentacules sont en nombre variable et permettent de capturer les proies. Ils n’ont ni anus ni système circulatoire différencié, et leur orifice buccal aboutit à un système de chambres ou de tubes appelé cœlentéron. Les proies sont digérées dans le cœlentéron grâce aux sécrétions des cellules recouvrant l’intérieur de la cavité. Les déchets de l’appareil digestif sont évacués par l’ouverture buccale. Ils absorbent l’oxygène nécessaire à leurs processus métaboliques à partir de leur environnement liquide et se déplacent en contractant leurs myofibrilles. Leurs organes sensoriels réagissent à la lumière, à la chaleur et aux stimuli mécaniques, chimiques et gravitationnels. Ils sont subdivisés verticalement par des septes. Leurs cellules sont organisées en tissus, dont certains sont différenciés en organes. Une couche de tissu non différencié sépare la paroi interne de la couche cellulaire externe. Ce tissu, dur et fin, ou épais et gélatineux, entoure les cellules nerveuses, musculaires, squelettiques et les pigments. Ces animaux possèdent des réseaux de tissus nerveux différenciés, ainsi que des myofibrilles et des organes sensoriels élémentaires. Ils se multiplient par bourgeonnement, mais se reproduisent également de façon sexuée. Il existe deux formes de cnidaires, le polype et la méduse, qui se développent tous deux en alternance au cours d’un cycle vital comparable à l’alternance de générations existant chez les plantes. Le polype est un organisme cylindrique portant une bouche entourée de tentacules à une extrémité. La méduse a une forme d’ombrelle bordée de tentacules, la bouche étant située au centre du corps. II - Classification L’embranchement est divisé en trois classes : 1) Les Hydrozoaires, sont caractérisés par une cavité gastrique non cloisonnée. Dans la plupart des cas on a une alternance entre la forme méduse et polype (dominante). Dans les formes coloniales, il ya un polymorphisme des polypes : gastrozoïdes (polypes nourriciers), gonozoides (polypes 21 reproducteurs), dactylozoïdes (polypes défensifs). Exemples : Les millépores. - représentés dans les faunes d’Édiacara; 2) Les Scyphozoaires, groupant principalement des méduses : ils ont une cavité gastrique non cloisonnée, Pas de squelette calcaire : rarement fossilisés (ex : gisement cambrien moyen d’Alabama et celui du Jurassique supérieur de Solnhofen en Bavière). 3) Les Anthozoaires (= animaux-fleurs), composés uniquement de polype à cavité gastrique cloisonnée (fig. 1) par les septes calcaires, s’appuyant sur une muraille calcaires, le tout formant le calice l’élément principal du squelette. Ouverture unique (bouche et anus) par l’intermédiaire d’un court pharynx entouré de tentacules (dans le prolongement des cloisons). On distingue deux sousclasses : * Les Zoanthaires : formes solitaires ou coloniales, à squelette calcaire bien développé ou inexistant. Ils comprennent deux ordres principaux : Les Actinies (Anémone de mer) dépourvus de squelette ; et les Scléractinies ou Hexacoralliaires. Les Scléractinies - caractérisés par une symétrie d’ordre 6 (cavité gastrique divisée par des cloisons ou septes organisés par groupe de 6); - polypes isolés, ou formant des colonies coalescentes; - apparition au Trias moyen et abondamment représentés jusqu’à l’actuel; - comprennent des formes hermatypiques (formes constructrices qui renferment des algues symbiotiques) qui contribuent à l’édification de récifs coralliens; - raison probable du succès des Scléractinaires: squelette poreux à croissance rapide et association symbiotique avec des Zooxantelles (ordre de dinoflagellés photosynthétiques vivant en symbiose dans des organismes tels les coraux, radiolaires ou certains mollusques). Ils sont connus depuis le début du secondaire (Trias). Symétrie d’ordre 6, avec des cloisons primaires et secondaires en alternance. Formes solitaires peu nombreuses (polypiers ahermatypiques). Formes coloniales très abondantes. Les polypiers sont soit massifs (eaux de surface soumis à l’action des vagues) à calice isolée jointifs ou anastomosés (fig. 2), soit branchus (quand ils se développent endessous de la limite d’action des vagues). Les formes coloniales ont édifiée d’importantes masses récifales : récifs barrière, récifs frangeants, atolls. Les hexacoralliaires coloniaux sont aussi appelés madréporaires ou polypiers hermatypiques. Les Octocoralliaires (symétrie d’ordre 8) à squelette formé de spicules cornés, ou calcaires: Les ordres les plus répandus ayant un intérêt paléontologique sont les Alcyonaires (Gorgones, corail rouge Pennatules actuelles) qui sont apparus au silurien, les Tabulés (Primaire : Ordovicien-Permien) et les Madréporaires (coloniaux et parfois solitaire) qui comprend les Tétracoralliaires (Primaire-Trias) et Hexacoralliaires qui les succèdent auxquelles se rattachent les coraux actuels. Les Tabulés et les 22 Madréporaires sont d’excellents organismes constructeurs (environ 1/3 des calcaires construits): exemple, ‘’La Grande barrière’’ de récifs d’Hexacoralliaires (3000 km de long et 150km de large) édifiée sur la côte nord-est de l’Australie. III\ Différences morphologiques entre les Tetracoralliaires, les Hexacoralliaires et les Tabulés. A\ Les Tétracoralliaires Les Tétracoralliaires ont un squelette calcaire avec une symétrie de type 4. Le polypier est divisé intérieurement par des septes en nombre multiple de 4. La face du côté du calice est appelée « face calicifère ». C’est une face bombée. Parfois, le polypier est fermé par un opercule. Ils apparaissent au Cambrien et disparaissent au Permien. Les cloisons se supportent les unes aux autres. B\ Les Hexacoralliaires. Le polypier est en forme de calice. La face supérieure est la « face calicifère ». L’intérieur est divisé par des septes en nombre multiple de 6. Ces hexacoralliaires vont former des colonies (en milieu récifal). Au niveau de l’endoderme, il y a symbiose entre le polypier et des algues vertes (zooxanthelles). Ils apparaissent au Trias et continuent jusqu’à l’actuel. C\ Les Tabulés caractérisés par des planchers divisant les colonies horizontalement; - formes coloniales massives, étroitement accolées; - groupe éteint du Paléozoïque. Les Tabulés sont toujours coloniaux. Ce sont des individus prismatiques qui communiquent entre eux par des pores ou par des tubes (fig. 3). Ils sont limités dans la partie supérieure du tube. Ils présentent une symétrie de type 12. Ils apparaissent à l’Ordovicien et durent jusqu’à la fin du paléozoïque. III - MODE DE VIE Les Cnidaires se rencontrent dans tous les océans du globe ; il existe également quelques espèces d’eau douce. Parmi les cœlentérés figurent notamment le corail, l’hydre (cnidaire d’eau douce), la méduse et l’anémone de mer. Les polypes vivent en colonies, comme les récifs de corail, et se fixent aux rochers ou aux débris présents au fond de l’eau. En revanche, à de rares exceptions près, la forme méduse nage librement. Les polypiers hermatypiques (profondeur limite : 50 m) qui bâtissent des récifs, et vivent symbiose avec des algues qui vivent dans leur corps (ayant un rôle d‘élimination de déchets). Ils ont besoin des eaux limpides claires, bien aérées, à salinité moyenne et à des températures élevées (22° en moyenne). Les polypiers ahermatypiques vivent dans des zones plus profondes (jusqu’à – 5000 m). 23 IV – Intérêt Les cœlentérés ont un intérêt paléoécologique important : ils montrent la variation des niveaux marins. Par ailleurs, la répartition et l’évolution des formations récifales fossiles fournissent des informations particulièrement précises sur les modifications de la géographie (paléogéographie) et du climat dans une région déterminée. * L’EMBRANCHEMENT DES BRYOZOAIRES I – Caractères généraux Les Bryozoaires sont des animaux aquatiques microscopiques constituant des colonies, dites zoariums. Celles-ci sont formées de nombreux individus ou zooïdes dont la taille est inférieure à 1 mm. Les colonies peuvent avoir des formes diverses: étalée, encroutante, ramifiée, etc. Elles prennent souvent l’aspect de mousse (= bryon en grec), d’où le nom de Bryozoaires. Les Bryozoaires sont aussi parfois désignés sous le nom de Polyzoaires. Les bryozoaires sont de petits organismes coloniaux qui doivent leur nom (qui vient du grec et signifie « animaux- mousses ») à la ressemblance de certains d'entre eux (groupés en colonies dressées) avec des mousses. Leur organisation représente un stade de complication beaucoup plus élevée que celle des Cnidaires et des Eponges (figs. 1 et 2). Ils possèdent une bouche et un anus séparé. Ils s'alimentant grâce à une couronne de tentacules (porteurs de cils) disposée autour de la bouche (le lophophore). La bouche conduit à un tube digestif recourbé en forme de U, qui se termine par un anus s'ouvrant à proximité de la bouche (mais à l'extérieur du lophophore). Chaque individu dont la vie est brève est entouré d’une enveloppe gélatineuse, cornée ou calcaire. II - Classification La couronne de tentacules, ou lophophore, qu'ils possèdent autour de leur bouche est un caractère qu'ils partagent avec deux autres groupes d'animaux marins : les brachiopodes et le petit groupe des Phoronidiens (une dizaine d'espèces). Ces trois groupes sont réunis sous le nom de Lophophoriens. On dénombre plus de quatre mille espèces de bryozoaires, répartis en trois groupes. Le premier est représenté uniquement dans les eaux douces (Phylactolèmes). Le second, plus important, est marin (Gymnolèmes), à l'exception d'un genre d'eau douce (les Paludinelles). Les Stenolèmes regroupent des taxons exclusivement marins dont les zoécies calcifiées ont une forme cylindrique ou tubulaire. Les stélonèmes constituent souvent des colonies reticulées ou ramifiées. 24 Fig. 1 : Bryozoaires (organismes coloniaux) III - Mode de vie Les bryozoaires sont des animaux aquatiques vivant soit en milieu eau douce, ou en milieu marin, dans une tranche d’eau comprise entre 10 et 500 m (certaines espèces ont été draguées jusqu’à 6000 m) et affectionnent les eaux agitées et les substrats solides qui facilitent leur fixation. Ils forment habituellement des colonies fixées aux rochers ou aux algues, par la réunion de nombreuses loges individuelles contenant chacune un animal. D'autres bryozoaires sont encroûtantes, arborescentes, ou encore forment des sortes de voile (espèces actuelles) ; ces bryozoaires encroûtantes évoquent plutôt des lichens. Ils tendent à s’associer à d’autres animaux : ils remplissent les espaces séparant les calices des madréporaires. De telles associations se produisent aussi avec des Mollusques et des vers. Ces derniers constituent parfois de véritables ‘’prairies’ sur les flancs des récifs, où ils retiennent les particules calcaires et provoquent leur accumulation. Ce phénomène est à l’origine de dépôts considérables (ex : calcaires à Fenestella du Carbonifère inférieur franco-belge). IV - Intérêt : Les Bryozoaires identifiables à partir de petits fragments, sont d’importants fossiles stratigraphiques. V – Stratigraphie : Ils sont connus depuis la Cambrien et constituent un groupe abondant et diversifié dans les environnements marins de l’Ordovicien à l’actuel. 25 TP 3 - EMBRACHEMENT DES MOLLUSQUES Il faut comprendre que 1. Ce cours comprend deux parties :1) Classe des Gastéropodes et 2) classe des Lamellibranches. 2. Comprendre l’organisation de chaque classe 3. Ressortir les ressemblances et les différences de ces deux classes 4. Ressortir leur milieu de vie 5. Leur rôle. Les Mollusques sont des organismes à corps mous, non segmenté, généralement protégés par une coquille calcaire externe ou interne (fig. 1). La coquille peut être constituée de plusieurs pièces, comme chez les chitons, de deux pièces, chez les lamellibranches ou bivalves, ou d'une seule, chez les gastéropodes. Chez les limaces, elle est quasi inexistante. Le système nerveux est ventral par rapport au tube digestif qui comprend une bouche antérieure et un anus postérieur. Certaines espèces sont très évoluées sur le plan psychique. C'est le cas de la pieuvre ou de la seiche. Le corps présente une symétrie bilatérale fondamentale, qui dans certains groupes est altéré par des torsions et des enroulements secondaires. Il comprend trois parties : - Dans la région antérieure, la tête comporte une bouche ventrale et les organes sensoriels (yeux, organes gustatifs, organes de l'équilibre). - Sur la face ventrale, on distingue le pied, une masse musculaire à fonction locomotrice ; il est musculeux et épaissi. le pied rassemblant une musculature ventrale servant à la reptation, et à la base duquel on distingue la sole; - Dans la région dorsale, la masse viscérale renferme les principaux organes (tube digestif, composé en particulier d'un estomac et des glandes digestives) et recouverte par le manteau qui secrète la coquille de nature calcaire. Entre la masse viscérale et le manteau se trouve la cavité palléale qui renferme les branchies et sert de débouché à l'anus, aux reins et aux glandes génitales. Chez beaucoup de mollusques, la bouche possède une lame en forme de langue, constituée en partie de chitine : c'est la radula. Elle est couverte de dents et fonctionne comme une râpe lors de la prise de nourriture. Les Mollusques sont très répandus à la surface du globe et abondent à toutes les époques car leur coquille se prête bien à la fossilisation. Ils se sont adaptés à tous les milieux, mais c'est dans les mers qu'ils sont le plus nombreux et le plus diversifiés. On les y rencontre depuis le rivage jusqu'aux abysses. On en trouve également en eau douce (limnées) ou sur la terre ferme (escargots et limaces). Cinq classes principales sont distinguées parmi les mollusques (les classes les plus importantes en paléontologie et qui seront davantage traitées dans le cours sont marquées d’un astérisque). 26 Les Amphineures - Mollusques marins à caractère primitif (sans doute proche de l’archétype) - coquille remplacée par des plaques ou spicules dans le manteau ; - répartition stratigraphique : Cambrien à actuel - les Amphineures se subdivisent en différents groupes: • Les Monoplacophores (coquille ou plaque univalve, conique, aplatie; jalon possible entre annélides et mollusques; apparition au Cambrien inférieur; genre actuel Neopilina observé en milieu abyssal) • Les Polyplacophores ou chitons (corps couvert dorsalement par huit plaques et reposant sur une large sole se fixant sur les rochers; présents dans les milieux littoraux de haute énergie; fossiles rares). Les Aplacophores (corps d’aspect vermiculé; forme enveloppée dans un manteau incrusté de spicules aragonitiques; peu connus à l’état fossile) Les Scaphopodes - mollusques marins fouisseurs - coquille de forme conique (en cornet) légèrement courbe ouverte aux deux extrémités - tête rudimentaire munie de tentacules apparition discutée au Cambrien; Ordovicien à actuel Les Lamellibranches ou Bivalves ou Pélécypodes* - mollusques aquatiques, marins ou lacustres - coquille bivalve - tête indistincte et absence de radula - pied en forme de hache - Cambrien inférieur à récent Les Gastéropodes* - mollusques aquatiques, marins, dulcicoles, ou terrestres (cf. pulmonés) - pied aplati et sole ventrale - masse viscérale spiralée dans la coquille - présence d’un muscle collumellaire permettant à la tête et au pied de se rétracter dans la coquille - coquille spiralée dont l’ouverture peut être fermée par un opercule - pas de symétrie; coquille univalve (torsions de 180 ) - Cambrien inférieur à récent Les Céphalopodes* - mollusques marins, nectoniques et carnassiers - symétrie bilatérale - tête distincte, munie de 2 yeux et de bec à deux mandibules - pied entourant la tête et muni de tentacules (8 ou 10) - présence d’une coquille externe univalve (e.g. nautile), ou interne (e.g. seiche), sinon absente(e.g. pieuvre) - Cambrien supérieur à récent. 27 I – LA CLASSE DES GASTEROPODES A - Caractères généraux Les Gastéropodes sont asymétriques et d'aspect très variable. La partie viscérale a subi une torsion de 180° qui fait disparaître la symétrie bilatérale. Ce phénomène entraîne : une position spéciale de la cavité palléale et de l’anus qui se retrouvent à l’avant et la disparition de la parité des organes. On note la présence d’un appareil masticateur : la radula (fig. 5). Le pied est musculeux et sert au déplacement : la tête est bien développée et porte des yeux ; le manteau est réduit, il enveloppe la cavité palléale munie de branchies (fig. 4). Chez les formes a respiration aérienne la cavité palléale est appelée ‘’poumon’’. La coquille est absente dans certains groupes (limaces). La coquille des Gastéropodes est univalve, le plus souvent spiralée et dextrogyre (fig. 2 et 3).. Elle est généralement composée d’aragonite. La coquille se présente souvent sous forme de tube conique enroulé de façon hélicoïdal autour d’un axe passant par l’apex (sommet pointu). L’axe d’enroulement est matérialisé par une columelle, pleine ou creuse, donnant sur un ombilic dans la partie basale. La coquille est fermée à son apex, et ouverte sur l’aperture (= péristome) dans la partie basale. L’aperture est soit continue (holostome), soit échancrée à l’avant pour le passage du siphon (siphonostome), parfois prolongée par une expansion dite canal siphonal. La coquille larvaire ou première gyre est dite protoconque. Les tours successifs au-dessus du dernier tour sont désignés par le terme de spire. La limite entre les tours est marquée par des sutures. Le dernier tour donne sur l’aperture. Celle-ci peut être ornementée d’un labre (lèvre). Un opercule pouvant s’emboîter dans l’aperture est souvent présent permettant une fermeture hermétique. La majorité des Gastéropodes sont conospiralés ou trochospiralés; certains sont planispiralés. Les coquilles peuvent être involutes (dernier tour recouvrant les autres) ou évolutes (tours distincts). • ornementation La coquille peut présenter une ornementation spirale ou une ornementation axiale (perpendiculaire à la spire). Ces deux types d’ornementation peuvent se recouper et former un réticulum (ornementation réticulée). Les gastéropodes sont adaptés à la reptation. • Forme sens de l’enroulement La coquille est enroulée en spirale autour d’un axe appelé la columelle (fig. 2) qui débouche sur l’extérieur près du péristome par un orifice (ombilic) qui peut être fermé par des plaques. La forme et le sens de l’enroulement est très variable et peut varier d’une spire très aigue à une spire plane (fig. 6). La forme de la coquille est très variable : turriculée, piriforme, ovoïde, biconique, fusiforme, turbinée, pupiforme (fig.7). Il existe des formes non spiralées, en forme de cornet ou de chapeau chinois (Patelles), et des formes déroulées (fig. 6). 28 L’enroulement peut se faire de gauche à droite (coquille dextre) et de droite à gauche (coquille senestre) (fig.8). • Forme de l’ouverture Un grand nombre de gastéropodes possèdent un péristome régulier (fig. 9) qui peut être fermé par des plaques (Gastéropodes holostomes). Certains sont pourvus de siphons qui sont souvent prolongé par une gouttière (Gastéropodes siphonostomes). Chez d’autres, le bord externe est prolongé par une lame calcaire appelée labre. B – Classification : Les gastéropodes comprennent trois sous-classes : • Les Prosobranches - Gastéropodes marins primitifs et bisexués ; ils ont soit une allure d'escargot, comme les bigorneaux, les buccins, les porcelaines, etc., soit une coquille aplatie (haliotis ou ormeau), soit encore une forme de chapeau chinois (patelle). - branchies situées à l’avant - coquille presque toujours operculée - Cambrien inférieur-actuel. • Les Opistobranches - Gastéropodes (ou nudibranches) marins hermaphrodites ; comprennent surtout les limaces de mer, nommées ainsi à cause de leur ressemblance avec les limaces terrestres. - branchies situées à l’arrière - détorsion secondaire - coquille réduite ou absente - Carbonifère inférieur-actuel. • Les Pulmonés Gastéropodes terrestres ou dulcicoles hermaphrodites - absence de branchies et cavité palléale transformée en poche respiratoire (‘poumon’) - coquille interne rudimentaire (e.g. limace) ou coquille hélicoïdale non operculée (e.g. escargot) - apparition au Carbonifère mais 29 développement surtout au Tertiaire. Certains sont terrestres, comme l'escargot ou la limace, d'autres vivent en eau douce, comme la limnée (fig. 12). C – Ornementation La coquille peut présenter une ornementation spirale ou une ornementation axiale (perpendiculaire à la spire). Ces deux types d’ornementation peuvent se recouper et former un réticulum (ornementation réticulée). On note aussi des stries d’accroissement, des côtes longitudinales ou transversales, des tubercules, d’épines, etc… (figs. 3, 10, 11). Fig. 12 : Variétés de gastéropodes 30 Le régime alimentaire est herbivore ou carnivore. Les gastéropodes se rencontrent dans un grand nombre de milieux de vie (ou biotope) dont ils sont caractéristiques (fig. 12). * Milieu eaux douces : formes à respiration aérienne (Gastéropodes pulmonés) : physes, Planorbes). * Milieu lagunaire : Eaux saumâtres des estuaires et des deltas (eaux salées+ eau douce), eaux sursalées de certaines lagunes ; plages et rochers exondés à marée basse (Patelles et Bigorneaux) D – Mode de vie * En milieu marin, les gastéropodes peuvent être libres, fixés, benthiques, fouisseurs, planctonique. Ils ont une respiration brachiale et possèdent souvent des siphons. Beaucoup d’entre eux sont carnivores. En milieu marin, les gastéropodes sont du supralittoral au bathyal. * Milieu terrestre ou continental : lieux humides en général : respiration aérienne (Escargot). E - Rôle géologique : Les gastéropodes ont un intérêt paléoécologique. F – Stratigraphie : Cambrien inférieur-Actuel B Mode et milieu de vie : Les gastéropodes occupent les eaux douces, saumâtres, salées et même le milieu terrestre. C Intérêt : Les gastéropodes apparaissent au Cambrien inférieur. 31 II - LA CLASSE DES LAMELLIBRANCHES A - Caractères généraux Les Lamellibranches (ou bivalves), ont une coquille formée de deux valves, avec valves droite et gauche, articulées par une charnière. une tête peu différenciée, l’absence de tentacules et yeux. Ils ont un corps mou et présentent une symétrie bilatérale. La tête est peu développée et n’ont pas d’yeux. Ils ont une bouche, un pied musculeux antéro-ventral et possèdent un manteau et des branchies lamelleuses (d’où le nom du groupe). Certaines espèces vivent fixées sur les fonds grâce à un faisceau de filaments (le byssus) sécrété par leur pied, d’autres sont mobiles. On distingue les huîtres, les moules, les coques, les coquilles Saint Jacques etc…. Un grand nombre de variations portant sur les caractères morphologiques de la coquille peut s’observer chez les lamellibranches. L’ouverture des valves est passive (ligament de la charnière élastique), mais la fermeture est active (muscles adducteurs). La reproduction est sexuée (individus mâles et femelles portant des gonades). La fécondation est libre (pélagique). Le stade larvaire est généralement mobile et pélagique contrairement au stade adulte, le plus souvent sédentaire. Les lamellibranches épibiontes se fixent au substrat par le byssus qui secrète une substance adhérente (généralement la valve la plus grosse est fixée au substrat). Les formes endobiontes sont munies d’un siphon pour la filtration de l’eau. Les endobiontes fouisseurs occupent pour la plupart des environnements sableux ou silteux. 32 1 - Morphologie de la coquille a) Forme de la coquille La coquille des bivalves consiste en deux valves (droite et gauche) dont l’orientation fait référence à une partie antérieure (bouche), une partie postérieure (anus, siphon), un côté ventral (pied) et un coté dorsal (charnière). Quand le crochet est non médian, la coquille est inéquilatérale. Chez les formes équivalves, ex : Cardium (coque ; fig. 1a), les deux valves sont identiques; chez les formes inéquivalves, la morphologie des deux valves est différente ;ex : Pecten (coquille saint Jacques ; fig. 1b). La coquille consiste en aragonite, parfois en calcite, parfois les deux. La distinction entre valve droite et valve gauche est donc importante à des fins d’identification. La partie dorsale porte la charnière. On trouve deux types de dents et de fossettes : dents et fossettes principales, sous le crochet ; dent et fossette latérales antérieures. Sur la charnière, on trouve une fossette ligamentaire. La charnière (côté dorsal) permet l’articulation des deux valves. Elle se caractérise par un crochet plus ou moins bien développé, orienté le plus souvent vers l’avant (prosogyre), parfois vers l’arrière (opistogyre). La charnière porte une area ligamentaire ainsi qu’un plateau cardinal muni de dents et parfois de fossettes. Le nombre, l’orientation et la forme des dents b)– L’empreinte palléale La bordure du manteau définit une ligne palléale sur la face interne des coquilles. La ligne palléale peut être continue (intégripalliée, fig. 2) ou échancrée dans la partie postérieure par un sinus (sinupalliée) correspondant à l’insertion du muscle rétracteur du siphon. L’ornementation externe de la coquille est également un critère diagnostique. La structure de la coquille comprend 3 couches principales: le périostracum (formé de matière cornée, il ne se fossile pas); une couche externe prismatique et une couche interne lamellaire (nacre). Les variations sont toutefois nombreuses (e.g., couche intermédiaire fibreuse). 33 2 – Ornementation L’ornementation comprend des côtes rayonnantes, des stries d’accroissement concentriques à partir du crochet. Les côtes peuvent être tuberculées, carénées, épineuses. Parfois l’ornementation est absente et la coquille est lisse montrant de fines stries d’accroissement. 3 - Orientation d’une valve Distinction entre valve droite et valve gauche (chez les formes équivalves) : - placer la valve verticalement avec le crochet en haut ; crochet tourné ou déporté vers l’avant ; - muscle adducteur antérieur souvent plus petit que le postérieur - sinus (lorsqu’il existe) situé dans la moitié postérieure de la valve et dirigé vers l’arrière. B - Classification La classification tient compte de l’empreinte musculaire et de la forme de la charnière. - Selon l’empreinte musculaire (cf. paragraphe 1b) on distingue: Lamellibranches anisomyaires, hétéromyaires, monomyaires ; - Selon la forme de la charnière (zone située sous le crochet) : l’articulation entre les deux valves se fait par une charnière comportant des dents et des fossettes. On trouve deux types de dents et de fossettes : dents et fossettes principales, sous le crochet ; dent et fossette latérales antérieures. Sur la charnière, on trouve une fossette ligamentaire. Les dents d’une valve s’encastrent dans les fossettes de l’autre valve. Plusieurs types de charnière ont été décrits ; trois d’entre eux sont les plus fréquents : - type taxodonte : dents nombreuses et toutes semblables ; charnière rectiligne (Arca ; fig. 3a) et charnière courbe (Pectunculus). - type hétérodonte : dents de forme et de taille différentes (dents latérales et cardinales) ; ex : Cardium (fig. 3b). - type dysodonte (fig. 3c) : dents absentes et charnière réduite (Pecten, huîtres, moules). Il existe d’autres types dont le type schizodonte possédant des dents cardinales peu nombreuses, fortes et crénelées (Trigonia, Cardita). 34 *Les Trigonies (Fig.4) sont caractérisées par des régions d’ornementation différentes d’avant en arrière et séparées les uns des autres par des carènes issus du crochet. C - Milieu de vie : On trouve les lamellibranches dans tous les milieux aquatiques (milieu marin pour la plupart), même dans les sources chaudes. Il existe des formes pélagiques libres (possèdent des coquilles légères et de grande taille comme Pecten) et des formes benthiques : formes fixées ; et formes fouisseuses qui vivent dans un trou qu’ils creusent (présence d’un siphon) ; coquille allongée (huîtres, pholade ; fig.5). D – Rôle : Ils n’ont pas d’intérêt stratigraphique. Ils peuvent servir d’indices écologiques sur la salinité. La coquille des bivalves porte souvent des stries de croissance et des cernes annuels. La sclérochronologie (étude des cernes annuels) est utilisée en paléoécologie (démographie, vitesse de croissance en relation avec les changements environnementaux...). Au vu de leurs affinités écologiques (substrat, température, salinité, bathymétrie...), les bivalves sont beaucoup utilisés en paléoécologie et à des fins de reconstitution paléoenvironnementale. E - Répartition stratigraphique : Ils sont connus depuis le Cambrien inférieur et vivent actuellement (on compte aujourd’hui 62 familles). * Autres lamellibranches : les rudistes 35 Les Rudistes sont fixés et coloniaux (fig.5). La charnière possède une valve libre qui montre deux dents et une fossette. La valve fixée présente une dent et deux fossettes. Ligaments et muscles s’insèrent sur une fossette ou sur une arrête. Dans la valve droite, fixée, on trouve la cavité générale Les rudistes apparaissent au Jurassique supérieur et disparaissent à la fin du Crétacé. Les rudistes vivent sur une plate-forme carbonatée où ils se développent en colonies. Ils accompagnent les polypiers pour construire des récifs ou bien, ils le font eux-mêmes. III - LA CLASSE DES CEPHALOPODES A - Caractères généraux Les Céphalopodes sont les plus évolués en organisation (système nerveux condensé) . Les Céphalopodes constituent une classe de mollusques exclusivement marins. . Leur nom vient de ce que la plus grande partie du pied (le pied est réduit) s’est transformé en une série de bras tentaculaires munis de ventouses entourant la bouche, servant à la locomotion et à la nourriture parfois à l’accouplement ou à la reptation. L’autre partie du pied est devenu un organe musculeux spécial, l’entonnoir (ou hyponome) qui fonctionne comme une pompe et par lequel l’eau est ejectée. Cela permet à l’animal de nager à reculon par propulsion. Ils se distinguent des autres mollusques par une tête bien développée, pourvue de deux gros yeux latéraux, de mâchoires cornées formant un bec à deux mandibules (dite bec de perroquet). Leur coquille univalve est cloisonnée et se caractérise par une symétrie bilatérale et par un cloisonnement interne. Les cloisons internes séparent les loges jouant un rôle de ‘ballast’ pour équilibrer la pression hydrostatique et favoriser la flottabilité. Les Céphalopodes sont des organismes benthiques vagiles et/ou nectoniques; leur mobilité, leurs organes préhensiles et leur appareil mandibulaire en font des prédateurs redoutables. Ce sont des animaux souvent grégaires. Beaucoup de Céphalopodes (Nautiloïdes et Ammonoïdes) se singularisent par une coquille externe. Celle-ci est formée de plusieurs loges séparées par des cloisons ou septes. La partie cloisonnée est dite phragmocône et la loge terminale constitue la loge d’habitation de l’animal. Le corps de l’animal reste néanmoins attaché à la loge initiale (protoconque) par un siphon. Les cloisons séparant les loges du phragmocône sont percées d’un foramen permettant au siphon de lier la loge initiale à la loge terminale. L’animal peut se rétracter dans son habitacle et s’isoler grâce à un capuchon. La coquille constitue non seulement une structure de protection mais aussi un organe hydrodynamique. Les échanges d’air et d’eau permettent d’ajuster la pression et assurent la flottabilté. 36 Les formes plus évoluées (ou plus récentes) de Céphalopodes (Belemnitoïdes, Sépioïdes, Teutoïdes) se caractérisent par une coquille réduite, interne. Elle est externe chez les Nautiles, les Ammonites et les Spirules. Certains céphalopodes sont dépourvus de coquille (Eledon, Poulpe, Pieuvre) ; d’autres ont une coquille interne (seiches et calmars). La réduction de la coquille est sans doute liée à un développement favorisant la mobilité et la célérité plutôt que la protection. La cavité palléale renferme les branchies qui servent à la respiration. Les sexes sont séparés. On trouve aussi une poche à encre chez les espèces de ce groupe. • Répartition stratigraphique Les Céphalopodes ont apparus au Paléozoïque inférieur et sont présents du Cambrien à l’actuel ; ils subissent un développement extraordinaire durant le Mésozoïque qu’ils servent précisément à caractériser : établissement d’une biozonation couvrant du Dévonien à la fin du Crétacé. Ils régressent dès le Tertiaire jusqu’à nos jours. Ils sont très répandus actuellement dans les mers. Les nautiles apparaissent au Cambrien supérieur. Leur nombre diminue fortement au Crétacé. Le genre Nautilus est connu depuis le Trias. Ils sont particulièrement bien représentés par leur coquille (externe ou interne) de l’Ordovicien au Crétacé. Au cours de l’histoire géologique, l’évolution des céphalopodes a été marquée par de grandes radiations et des extinctions. • Rôle géologique : Ils sont en générale des fossiles de faciès sauf certaines formes du Paléozoïque qui sont des fossiles stratigraphiques. en particulier les Ammonoïdes qui ont servi de 37 B – Classification Plus de 10.000 espèces fossiles et environ 4000 espèces actuelles ont été décrites.Les zoologistes classent les Céphalopodes en deux grands groupes: - Les Dibranchiaux qui se caractérisent par une paire de branchies, l’absence de coquille ou une coquille interne (= Endocochlia), et qui regroupent les décapodes (pied muni de 10 bras; e.g la sèche, le calmar) et les octopodes (pied muni de 8 bras; e.g., la pieuvre). - Les Tétrabranchiaux qui se caractérisent par deux paires de branchies et une coquille externe (= Ectocochlia). Le Nautile (Nautilus) en est le principal représentant actuel. Les paléontologues utilisent une classification largement basée sur la morphologie de la coquille. Trois principaux groupes de Céphalopodes fossiles sont distingués: 1) Les Nautiloïdes - Formes avec coquille externes (= ectocochlia) caractérisées par des sutures simples. - La coquille aragonitique est droite, courbe ou spiralée. - Les formes spiralées ont une coquille de type involute (les tours se recouvrent) ou évolute, planispiralée ou trochospiralée; le siphon a une position centrale; la paroi externe de la coquille est lisse ou ornementée (carêne, épine...). - Les formes droites ou arquées, possèdent un goulot siphonal en position centrale ou marginale - Habitat nectonique (0-600 m) et alimentation carnivore ; pendant la nuit, ils remontent entre 7 et 10 mètres. - Coquille flottante à la mort de l’animal (nécroplancton) et transport post-mortem de longue distance par les courants. - Distribution: Cambrien moyen à actuel; acmé au paléozoïque et survie de cinq espèces du genre Nautilus dans les océans Indien et Pacifique. 2) Les Ammonoïdes - Formes avec coquille aragonitique externe (= ectocochlia) caractérisées par des cloisons ( ou septes ou sutures) complexes, dites sinueuses. Le degré de complexité des sutures lobes et selles) constitue l’un des principaux caractères diagnostiques. - Mode de vie sans doute semblable à celui des Nautiloïdes. - Dimorphisme sexuel chez certaines espèces. - Distribution: Dévonien à Crétacé. Les Ammonoïdes se subdivisent en différents groupes à valeur stratigraphique: • Les Clyménies (Dévonien supérieur exclusivement) se singularisent par un siphon en position interne (=dorsal); formes évolutes, plus ou moins ornementées, caractérisées par des sutures relativement simples. • Les Goniatites (Dévonien-Permien) possèdent un siphon externe (=ventral); formes variables et généralement peu ornementées, caractérisées par des sutures peu complexes (selle double et lobe simple) ; 38 • Les Ammonites (Permien-Crétacé) possèdent un siphon externe (=ventral); formes variables souvent ornementées; caractérisées par des sutures complexes. Le degré de complexité des sutures permet de distinguer quatres groupes principaux: - les Ceratitina (Permien-Trias): lobes dentelés et selles simples - les Phylloceratina (Jurassique-Crétacé): selles agrémentées de folioles - les Ammonitina (Trias-Crétacé): sutures complexes dites ‘persillées’, ornementation souvent bien développée - les Lytoceratina (Jurassique-Crétacé): sutures complexes, dites ‘dentelées’, lobes et selles bifides, formes parfois déroulées. a) Forme de la coquille (fig.1) b) Les lignes de suture (fig. 4) Chez les Ammonoïdés, les cloisons sont complexes, avec de nombreux replis pour augmenter la solidité. Les lignes de suture va présenter des ondulations avec deux types de replis : les replis tournés vers l’avant sont les selles (simples ou subdivisées) ; les replis tournés vers l’arrière sont les lobes (simples ou subdivisés). Quand la ligne de suture a ses lobes subdivisés, on dit qu’elle est au « stade cératite » ou type cératitique. Quand la ligne de suture a ses lobes et ses selles subdivisées, on dit qu’elle est au « stade ammonite » ou type ammonitique. • Ornementation : (figs. 5, 6, 7) composée de nombreuses formes peut être transverse ou longitudinale. Elle peut être lisse montrant de fines stries d’accroissement (formes primitives) ; des côtes radiales, droites, flexueuses ; les côtes peuvent être simples ou bifurquées. Présence d’épines, de carènes, ou de tubercules. 39 • Mode et milieu de vie : Les Ammonoïdés sont marins, bons nageurs. Ils peuvent être benthiques, pélagiques, fixés (posés) ou libres. On les trouve dans tous les étages sauf dans le supra et médiolittoral. • Rôle géologique : Les Ammonoïdés sont des fossiles stratigraphiques du Secondaire. 3) Les Bélemnitoïdes (ou Coleoïdes) - Formes avec coquilles internes (= endocochlia) plus ou moins réduites. - La coquille constituerait un héritage et contribue sans doute au centre de gravité de l’organisme. - La coquille des Bélemnites comporte généralement plusieurs parties: le phragmocône (partie cloisonnée en forme de cône droit ou arqué) qui possède parfois une extension distale, dite proostracum (partie externe délicate rarement conservée) ; un rostre en forme de cigare enveloppant le phragmocône et composé de calcite fibreuse; parfois, un épirostre enveloppant le rostre. - Le mode de vie des Bélemnites était sans doute semblable à celui des dibranchiaux actuels, qui sont grégaires et prédateurs. - Les Bélemnites couvrent du Carbonifères à l’Eocène. Elles ont servi à établir des biozonations du Crétacé. Elles ont disparu à la base du Tertiaire en donnant naissance au Seiches, Spirule, Calmar, Pieuvres. Le passage des Belemnites aux Seiches (fig. 10, 11) se fait par réduction du rostre en une petite pointe. L’os de seiche est un phragmocône dont les septes ont une disposition complexe (fig. 12). 40 VI - Les Scaphopodes Ou Dentales : Les Scaphopodes (fig. 15) possèdent une coquille tubulaire, allongée (en forme de défense d'éléphant) et vivent sur les fonds sableux. 41 42 42 TP 11 / MICROPALEONTOLOGIE I/ Généralités 1. Définition et objet La micropaléontologie est une sous-discipline de la paléontologie. Elle étudie des fossiles de petites tailles (microscopiques) ou microfossiles. Les microfossiles sont assez variés. On distingue les foraminifères, les ostracodes, les Calpionelles, les Calciphères, les algues calcaires, les ptéropodes, les nannofossiles calcaires (Coccolithophoridés), les radiolaires, les diatomées, les conodontes. Les microfossiles végétaux regroupent les palynomorphes (spores et pollens), les Dinophycées, les Acritarches et les Chitinozoaires. L’Etude des fossiles de petite taille fait l’objet de la micropaléontologie. Ils sont variables, aussi bien que la forme. Sa dimension peut aller de quelques millimètres à 10 centimètres. Les loges communiquent entre elles par le foramen. La forme de l’ouverture extérieure du test est variable. 2. Importance des microfossiles L’étude des microfossiles nous fournies plusieurs informations : - les microfossiles sont des indicateurs paléoécologiques des anciens milieux de vie. - leurs études permettent de caractériser l’origine des sédiments continentaux ou marins et leurs conditions de dépôt. - c’est grâce à leurs nombres élevées et à leurs répartitions dans tous les milieux aquatiques aux microfossiles qu’on a pu donner une datation précise aux différents niveaux géologiques depuis le Protérozoïque. -un découpage chronologique a partir de microfossiles qui sont considérer comme index de biozone (Foraminifères, Coccolithophoracées, Dinoflagellés, Chitinozoaires, etc.) a permis l’établissement des échelles biostratigraphiques mais également stratigraphique. - Les microfossiles s'avèrent un matériel d'étude remarquable en géologie pétrolière par le faible coût de leur utilisation et les nombreux domaines de biostratigraphie les employant (pétrogenèse de réservoir, implication diagénetique, marqueur temps, marqueur de paléoenvironnement, marqueur de maturation),dans le domaine de l'exploitation pétrolière les microfossiles ont été utilisés dans la datation des niveaux traversés par les forages scientifiques sans oublier leur rôle dans la datation des fonds océaniques 3. Classification Les microfossiles ont été classé selon de leur taille comme suit : • les microfossiles (dimensions comprises entre 0,05 mm et quelques mm) ; • les nannofossiles (dimensions inférieures à 50 μm) ; • les organites ou fragments isolés de macrofossiles reconnaissables à leur forme et/ou leurs caractères microstructuraux. Les microfossiles III / Technique de recherche des microfossiles A –Echantillonnage ➢ Matériel nécessaire au prélèvement : carnet de terrain, carnet à souche, marteau, cuillère, élastiques, feutres, produits chimiques (acide HCL 10%,…). ➢ Les matériaux d’étude sont constitués par des échantillons de forages ou prélevés sur des affleurements. ➢ Techniques de prélèvement : le souci constant est d’éviter la contamination : utilisation de sacs à échantillon en plastiques ➢ en plastiques vierges et solides, ➢ prélèvement de 300 à 500 g de sédiment. II / Matériel nécessaire au lavage - étuve, secoueur, verrerie, brosse - un bac à fond quadrillé - une aiguille montée ou un pinceau - une loupe binoculaire / un microscope - balance de précision - colonne de tamis - des cellules - des piluliers - des lames minces Balance quadrillé cellule Cellule multiple Bac a tri fond 3 Tamis Colonne de tamis Aiguille montée et pinceaux Microscope Microscope monté de camera Divers Sacs à échantillon III- TECHNIQUE DE PREPARATION A/ Matériaux indurés Après échec de tous les traitements, on procède au polissage et au lame mince, (exemple : Calcaires compacts et observations directes au Stéréoscanning. B/ Matériaux susceptibles d’être traités Trois groupes d’opération : - la désagrégation de la roche ; - le tamisage et le traitement du résidu ; - le tri. B. Désagrégation de la roche a- Sables tamisés directement (à sec sous l’eau) afin d »éliminer les éléments fins. Le traitement à H2O2 élimine la matière organique et facilite le tri, mais il détruit une grande partie des tests arénacés dans le cas de sables actuels. b- Vases actuelles et sédiments peu indurés se désagrègent assez rapidement dans l’eau et ils sont alors susceptibles d’être tamisés sous un jet d’eau. - On peu faciliter cette désagrégation par ébullition, adjonction de teepol froid ou H2O2, immersion dans du Bradsol, Beloran voire par choc thermique dans de l’azote liquide. - On peut aussi faire bouillir l’échantillon dans des solutions de divers alcalis : Carbonate de Na, Soude, Potasse, etc. 4 c- Echantillons consolidés : Les échantillons de roches consolidées, comme les calcaires, sont concassés avant traitement ; il peut s’agir de : - broyage en fragments de l’ordre de cm3 qui sert de base aux autres techniques ; - action de la pression : cuisson à l’autoclave ; - variation de température : chauffage et refroidissement ; B -Méthode d’extraction - cristallisation : roches poreuses imprégnées à vide ou par chauffage puis congelées; - traitement à l’azote liquide. • Si le sédiment est trop dur ou trop riche en matière organique ajouter de l'eau oxygénée (environ 10 centilitres par litre de mélange). C) Extraction La technique d’extraction est spécifique à chaque type de microfossiles. Nous nous limiterons aux foraminifères. Concernant les foraminifères, la méthode d’étude comprend trois étapes: (1) un lavage par tamisage, (2) un tri des résidus à la loupe et (3) la détermination des microfossiles. a- matériel : colonne de tamis, secoueur, verrerie, produits chimiques cités ci-dessus, bacs de rinçage, étuve. b- Manipulation : Le lavage à tamisage humide Le lavage peut se faire avec ou sans utilisation d’eau oxygénée. Les échantillons (50-200 g) de sédiments meubles sont trempés dans l'eau pendant 24 h, puis lavés sous un jet d'eau dans une colonne de 3 tamis (0,500 mm ; 0,160 mm ; 0,063 mm). Quand l'eau de lavage est aussi limpide que l'eau du robinet, on peut estimer que le lavage est terminé. 1. Après chaque lavage, les tamis sont lavés à l’eau, brossés puis trempés dans une solution de bleu de méthylène pendant au moins 5 mn afin de détecter les éventuelles contaminations lors du lavage suivant, puis rincé à l’eau pour éliminer le bleu de méthylène. 3. Les résidus de lavage de chaque tamis sont versés dans coupelles portant les références de l'échantillon puis séchés à l'étuve (80 - 100°). 2. Les résidus secs sont mis en sachets ou dans des piluliers, étiquetés, puis triés. D. Le tri et conservation des microfossiles Pour la réalisation du tri on utilise les moyens suivants : • un récipient à fond noir peu profond ; • une aiguille montée, légèrement graissée • Loupe : Stéréomicroscope Zeïss à lumière épiscopique + matériel de polarisation. Grossissement X6 à X 200. Le tri consiste à extraire les microfossiles dans les résidus étalés sur une cuvette à fond noir quadrillé A l'aide d'une aiguille montée, les microfossiles sont prélevés et rangés dans des cellules ou collés sur étiquette adhésive portant les références des échantillons. Les observations ont été réalisées à l'aide d'une loupe binoculaire, à des grossissements compris entre 1 et 4. Sous la loupe binoculaire, on sépare les débris de macrofossiles, (plaque et radioles d'oursins, 5 bryozoaires, lamellibranches, gasteropodes…), microfossiles, débris végétaux…, et des autres éléments figurés (minéraux...). ➢ Les éléments du tri Divers éléments sont rencontrés au cours du tri : minéraux, débris organiques en dehors des foraminifères : quartz, hématite (oxyde de fer), pyrite, sulfure de fer (indique un milieu réducteur) ; glauconie de couleur verte (milieu marin en général) ; coprolithes (excréments fossiles d’organismes divers (vers, crustacés, poissons…) ; moules internes, ou externes, radiolaires, des spicules de spongiaires, bryozoaires (indicateurs d’eaux peu profondes), débris de mollusque, scaphopodes (petits mollusque à tube droit ou arqué ouvert aux deux extrémités), restes de poissons (otolithes ou ossicules des oreilles internes, dents, vertèbres rencontrés dans les phosphates du Togo), ostracodes, crustacés. V - Méthodes de détermination Pour l’identification des foraminifères, on utilise : des documents de référence (Stainfort et al., 1925 ; Cushman, 1946, 1951 ; Robaszynsky et Caron, 1979 ; Bolli et al., 1985), dans lesquels sont décrites les espèces avec leur figuration, et des planches photographiques issues de divers articles, collections, La détermination des microfossiles tient compte de la nature, la forme générale et l’ornementation du test ; la forme et le nombre des loges ; le mode d’enroulement du test ; la position et la forme de l’ouverture, et la forme des sutures. La somme des renseignements recueillis sur un microfossile ou un microfaciès se traduit par une description et par une ou plusieurs illustrations. Une description, si précise soit-elle, est toujours moins expressive qu’un dessin ou qu’une photographie. La description des microfossiles donne lieu à une attribution binominale. La détermination idéale passe par la comparaison directe des échantillons étudiés avec ceux qui ont servi à dénommer les espèces ainsi que d’utiliser les différentes publications et documents dont les espèces sont nommées décrites et figurés pour la première fois. *L’état défectueux de certains échantillons et ou l’absence de bibliographie adéquate interdisent une détermination précise on se contente d’une détermination incomplète mais prudente. VI. Techniques de représentation Les Microphotographies des microfossiles aident à compléter les descriptions. Uontage sur un stéréomicroscope, Stéréoscanning microscope ➢ Les dessins se font à main levée, ou mieux à l’aide d’une chambre claire. Sans aboutir pour autant à une caricature, un bon dessin doit mettre en évidence les caractères déterminants du microfossile considéré. Une illustration doit toujours être accompagnée de l’indication de son grandissement 6 VII - Etude pratique de quelques microfossiles 1) Etude des Foraminifères La disposition des loges est variée en plusieurs modes * Forme du test : tubulaire, lancéolée (Bolivina imperatrix), palmée (Frondicularia), discoïdale, évasée, trochospiralé ombilicoconvexe, trochospiralé spirococonvexe, lenticulaire. * Forme et agencement des loges : sphérique (Orbulina), pyriforme, globuleuse, tubulaire, anguleuse, triangulaire, pétaloïdale, etc… *Arrangement des loges : on distingue des tests uniloculaires (une seule loge : Lagena, Daucina) ; et des tests pluriloculaires (plusieurs loges) présentant divers types d’enroulement : - mode rectiligne : test peut être unisérié droit (Nodosaria) ou arqué (Dentalina), bisérié (Bolivina) ou trisérié (Uvigerina, Bulimina) ; mode bisérié : les loges se forment d’une manière alternante et parfois débuter par un stade initiale - mode enroulé comportant des tests à loges disposées suivant une spire plane (planipispiralé avec face ombilicale et face spirale ils peuvent être lenticulaires ou fusiformes : Eponides, Lenticulina, Ammonia) ou trochoïdes (trochospiralé) (avec des oges sont enroulées autour d’un axe suivant une spire hélicoïdale presentant une face ombilicale et une face spirale : (Globigerina), - mode en peloton (ou milioliforme) les loges s’enroulent autour de plusieurs, arrangé en cycle tri (Triloculina), quinque (Quinqueloculina) comme des pelotes.* -mode cyclique : Les loges sont concentriques et formées dans un plan. * Forme et emplacement des ouvertures : On distingue - des ouvertures principales : - fin de tube, terminale radiée, fente terminale, en croissant, avec capuchon, en virgule (Praebulimina), ombilicale (Globigerina), dendritique, multiple etc… - des ouvertures secondaires et accessoires: suturales (simple ou multiple), reliques, intralaminales (Rugoglobigerina), Bulla, etc… ; présence de dents, de cloisons chez les grand foraminifères (Alvéolinidés, Nummulites), ou siphon chez certaines espèces. * Ornementation du test : épines, perforé, ponctué, suture limbée, costulé, fissuré, strié (Heterohelix, Hopkinsina), réticulé (Elphidium), noduleux, carènes (Globorotalia ; Globotruncana à deux carènes). Agencement de tests enroulés planispiralé A/ test planispiralé B/ test planispiralé fusiforme allongé C/ test planispiralé globuleux D/test planispiralé lenticulaire 7 Fig : Les ouvertures 1-2 : à l’extrémité d’une loge tubulaire. 3 : terminale ronde .4 :terminale en fente 5 : subterminale en croissant. 6 :basale.7 :fente basale . 8 : basale en virgule 9 :médiane, ventrale.10 :périphérique . 11 :pérpendiculaire à l’axe de l’enroulement 12 :latérale. 13 : terminale portée par un col. 14 : terminale avec tube interne 15 : semi-circulaire avec plaque. 16 : avec dent simple. 17 : avec dent bitide. 8 9 2. Autres types microfossiles * Ostracodes : observer l’ornementation variée du test. * Nannofossiles calcaires (organismes végétaux planctoniques, le plus souvent marins) → observation d’une lame * Dinoflagellés (cystes d’algues pyrophytes) indicateurs d’âge et caractéristiques de milieu marin * Spores et pollens : restes de plantes terrestres se trouvant des sédiments continentaux, mais aussi dans des sédiments marins : ils sont de bons indicateurs du type de végétation et aussi d’âge ; ils sont particulièrement utilisés en absence de fossiles marins. * Chitinozoaires : petits organismes incertae cedis ; fossiles stratigraphiques pour le Paléozoïque (Ordovicien, Dévonien) seuls ère où on les trouve. *radiolaires et des diatomées, Ostracodes Radiolaires Nannofossiles Diatomées Pollens 10 IX. Critères de reconnaissance de quelques microfossiles a) Les foraminifères planctoniques (fig. 1) Le test de ces foraminifères est hyalin, perforé ou non, pluriloculaire. L’enroulement est trochospiralé. Les loges sont globuleuses (disposées selon les trois dimensions de l’espace) La forme extérieure est variable. Présence de côtes (de carènes) au nombre de 1 ou 2 par loge. La face qui présente l’ouverture est la face ombilicale. Description des Foraminifères et Différents aspects d'un test trochospiralé Figure: Tests Uniloculaires A / loges globuleuses B/ tube droit C/ tube branchu D/ tube enroulé dans un plan E/ tube enroulé en hélice F/ tube enroulé dans des plans variés Figure: Tests multiloculaires unisériés A/ test rectiligne unisérié, loges rondes B/ test aplati, rectiligne unisérié à loges en chevrons C/ test unisérié courbe 11 Exemples (fig. ) - Heterohelix, Rugoglobigerina, Globotruncana (marqueurs stratigraphiques du Crétacé supérieur ; ils disparaissent il y a 65 millions d’années -----> crise KT), - Globigerina Globorotalia, Globoquadrina, Orbulina (Paléocène-Eocène), Globigerinoïdes (Miocène). fig. : Foraminifères planctoniques du Paléocène et Eocène du bassin côtier du Togo (DA COSTA, 2005) b) Les foraminifères benthiques du Crétacé (fig. 2) Test uni, bi ou trisérié, enroulement planispiralé, ou mode en peloton : - Praebulimina bantou, Afrobolivina afra, Anomalinoides cf. nuda, Dentalina alternata, Siphogerinoides clavata (Maastrichtien). c) Les foraminifères benthiques du Tertiaire (fig. 2) - Bulimina striata, Eponides eshira, Nodosaria affinis, Planulina oyae, Bitubulogerina circumspinosa, Bolivina, Hopkinsina (Eocène). - Lenticulina midwayensis, Frondicularia phosphatica (Paléocène).- Daucina ermaniana (Oligocène) - Ammonia beccarii, Elphidium, Quinqueloculina (Miocène). Foraminifères benthiques du bassin côtier du Togo (DA COSTA, 2005) 12 VIII. Classification des tests Selon leurs compositions et leur structure : 1.Test Chitinoides : Ce sont les plus simple ils sont constitués par une substance organique de composition, chimique encore mal connue, probablement keratineuse et non chitineuse. .2.Tests Agglutinés : Ce sont des tests éxogénes. ils sont constitués par un ensemble d’éléments empruntés au milieu extérieur de nature très variés, ca peut être des spicules de spongiaires, des minéraux ou même des petits foraminifères soudés entre elles par un ciment secrété par l’animal. 3.Tests Calcitiques : Ils sont endogènes et constitués de microcristaux de calcite on retrouve: 4.Tests microgranuleux et pseudofibreux : Ce sont des tests épais, constitués par l’assemblage de granules subshériques de tailles inférieur à 5 microns. Ces tests caractérisent les formes du paléozoïque (Fusilinidae) 5.Tests Porcelanés: Ils sont constitués par des cristaux extrêmement fins, dont la structure ne peut être décelée qu’aux rayons x. ils apparaissent blanchâtres, en lumière réfléchie, et opaques en lumières transmise. ces tests sont imperforés. 6. Tests Hyalins Hyalins =transparent et vitreux on distingue : *tests hyalins granuleux et *tests hyalins fibroradiés 7.Tests Aragonitiques Constituer d’aragonite partiellement ou totalement (tests agglutinés). Sont connus depuis l’Albien. 8.Tests Siliceux : La silice provient soit du déplacement du constituant originel, soit secrétée par l’animal. 3) Observation et description de quelques microfossiles du bassin côtier togolais 3.1 - Foraminifères 1 – observation d’un résidu de lavage 2 – Trier les foraminifères dans le résidu 3 – reconnaître et séparer les foraminifères planctoniques et les benthiques 4 – Détermination Décrire chaque individu (forme du test, forme et nombre des loges, arrangement des loges, mode d’enroulement, position et la forme de l’ouverture, forme des sutures, ornementation, etc…), puis déterminer le nom du genre, puis de l’espèce. 5 – Essai de détermination 6 – Dessiner les espèces décrites et préciser leur âge. 13 BIBLIOGRAPHIE J. Aubouin, R. Brousses & J.P. Lehman, Précis de géologie.2 – (1967, 1975, 1978). Paléontologie et stratigraphie. Dunod, Université. L. Moret (1966) – Manuel de Paléontologie animale. Masson et Cie, Editeurs. L. Moret (1967) – Manuel de paléontologie végétale. Masson et Cie Editeurs. J. Piveteau (1952) – Traité de Paléontologie. Tome I à VII. Masson et Cie Editeurs. J-J. Hublin (1981) – Les grands sujets de l’évolution de la vie. Edition du chat Perche-Flammarion. Pour la Science (1981-1990) - Les fossiles témoins de l’évolution. N. Théobald & A. Gama (1969) – Elément de paléontologie. Edition Doin-Deren. R. Tavernier &C Lizeaux (1994) - Sciences de la vie et de la terre. Terminal S, Bordas. A.Foucault et Jean-François Raoult (2001) – Dictionnaire de Géologie. Dunod. Da Costa Y. D. (1992) - Biostratigraphie de la couverture de la région nord-est du bassin côtier du Togo. Mém. D .E. A. Université Cheik Anta DIOP, Dakar Sénégal, 54 p. Da Costa Y.D., Ly A., Johnson A.K.C., Affaton P. & Seddoh K.F. (1996) - La couverture sédimentaire crétacé-tertiaire de la région nord-est du bassin côtier du Togo. Essai de biozonation et Paléogéographie. In Jardiné S., De Klasz I. & Debenay J.-P. (Eds) : Géologie de l’Afrique et de l’Atlantique Sud. Bull. Centres Rech. Explor.-Prod. Elf Aquitaine, Mém. 16, 275-291. Pau, France Da Costa Y. D. (2005) - Biostratigraphie et paléogéographie du bassin sédimentaire côtier du Togo. Thèse Doctorat. Université de Lomé, Togo (inédit), 405 p.