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Séance 3e : caligula

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Séance 1 : Caligula
II. Biographie
Caius Augustus Germanicus, Caligula (petite botte en latin), est le fils du très
populaire Germanicus et d'Agrippine l'Aînée. Il est également, d'une part le petit-neveu (et
aussi le fils adoptif) de l'empereur Tibère, d'autre part l'arrière-petit-fils en ligne directe
d'Auguste par sa grand-mère maternelle Julie et l'arrière-petit-fils de Marc Antoine par sa
grand-mère paternelle Antonia. Il a cinq frères et sœurs : Nero Julius Caesar, Drusus III,
Drusilla, Agrippine la Jeune et Julia Livilla.
Selon Suétone, ce n'est que vers l'âge de deux ans qu'il est envoyé en Germanie
rejoindre sa famille. Enfant, il accompagne sa mère qui suit souvent son mari dans les camps
militaires. Les sandales qu'il porte et qui sont adaptées à ses petits pieds lui valent le surnom
de « Caligula » (diminutif de caliga = sandalettes), un surnom qu'il finit par détester.
En l’an 19, des troubles éclatent en Syrie. L’empereur Tibère envoie alors Germanicus,
le père de Caligula, pacifier la région. Caligula est le seul enfant du couple qui accompagne
son père durant son voyage. À la fin de l’été, la santé de Germanicus se dégrade rapidement,
puis il meurt sans que l’on puisse définir précisément l’origine de la maladie. D’après certains
historiens, la mère de Caligula aurait alors propagé la rumeur selon laquelle son mari avait été
empoisonné sur ordre de Tibère, avec la complicité du gouverneur de Syrie Pison.
Quoi qu’il en soit, Caligula rentre ensuite à Rome où il est confié à sa mère.
Néanmoins, celle-ci le délaisse, préférant se concentrer sur l’éducation de ses deux frères,
Nero et Drusus, dont elle espère favoriser la carrière politique, voire faire des successeurs
potentiels de Tibère. Les ambitions d’Agrippine auraient alors fortement irrité l’empereur. La
percevant comme un danger, ce dernier la sépare de ses enfants et la place en résidence
surveillée en Campanie. Après l’arrestation de sa mère, Caligula est confié à son arrièregrand-mère Livie. En 29, à la mort de cette dernière, Tibère le choisit pour prononcer l'éloge
funèbre de la défunte. À cette occasion, le jeune Caligula, âgé de 16 ans, montre son
excellence dans l'art oratoire, pour lequel il aura un goût prononcé par la suite. Avec ses deux
sœurs, Livilla et Drusilla, Caligula est recueilli par sa grand-mère Antonia. Mais il ne reste
chez celle-ci que quelques mois. Afin de l'éloigner de ses sœurs et peut-être, pour préparer sa
succession, Tibère le fait venir en l'an 31 sur l'île de Capri où il s'est retiré.
III. La succession de Tibère
Après la mort de Germanicus et l’arrestation d’Agrippine et de ses fils, Tibère pense
pouvoir léguer le pouvoir à son fils Drusus II, mais la mort de ce dernier en mai 23 bouleverse
ses projets. Ne souhaitant plus vivre à Rome où son impopularité s'accroît de jour en jour, le
vieil empereur, alors âgé de soixante-dix-sept ans, s’isole sur l’île de Capri. Lorsque Caligula
l'y rejoint, l’armée réclame que Tibère désigne le jeune homme comme successeur, mais
l'empereur préfère temporiser. Les deux hommes, en effet, se vouent une haine farouche.
En 33, Caligula épouse Junia Claudilla, membre de la famille aristocratique des Silani.
Elle meurt cependant en couches trois ans plus tard.
En attendant que Tibère veuille bien se résoudre à le désigner comme successeur et par
souci pour sa propre vie, Caligula décide néanmoins de suivre les volontés du vieil empereur,
du moins en apparence. Par stratégie, il forme par ailleurs une alliance avec le préfet du
prétoire Macron, tout juste nommé après l’exécution de Séjan. Macron accepte de bonne
guerre, espérant bénéficier de cette alliance, une fois que Caligula serait devenu empereur. Le
jeune homme partage un moment la couche d'Ennia Naevia, l'épouse de Macron, en lui
laissant entendre qu'elle pourrait devenir impératrice s'il obtient le soutien de son mari. Ce
dernier ferme les yeux sur la liaison, espérant en tirer des bénéfices.
Le 16 mars 37, Tibère rend son dernier souffle. Les circonstances de sa mort sont
incertaines. Selon Tacite, Macron aurait étouffé Tibère afin de plaire à Caligula. Ce récit d'un
meurtre hypothétique est également confirmé par Suétone dans sa biographie de Caligula.
Néanmoins, en s’appuyant sur certaines rumeurs de l’époque, ce dernier laisse entendre que
Caligula aurait pu porter lui-même le coup de grâce.
Dans son testament, Tibère avait initialement assigné à sa succession conjointement
son propre petit-fils Gemellus et Caligula. Mais le 18 mars 37, ce dernier se fait seul
reconnaître par le Sénat. Le nouvel empereur adopte d'abord Gemellus, avant de le faire
exécuter en 37 ou 38 dans des circonstances qui demeurent mal élucidées.
« Lui succéda Caius, fils de Germanicus et d'Agrippine, que l'on nommait aussi
Germanicus et Caligula. Tibère avait en fait laissé le pouvoir suprême à son petit-fils
Gemellus ; mais Caius fit parvenir au Sénat les dispositions testamentaires par
l'intermédiaire de Macron, les rendit caduques grâce à l'intervention des consuls et grâce à
d'autres qu'il avait placés là à cet effet, invoquant la folie du testateur qui remettait les rênes
à un enfant qui n'avait même pas encore le droit d'entrer dans la salle du Conseil. C'est ainsi
que promptement, à cette époque, Caius lui enleva le pouvoir ; et plus tard, bien que l'ayant
adopté, il le fit assassiner. »
— Dion Cassius, Histoire romaine, 59,1
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