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ELEMENT DE CORRECTION DU SUJET D’ECONOMIE AUDITEUR DE
JUSTICE - SECTION DES COMPTES 2017
Sujet : Endettement et croissance économique.
Les acteurs économiques sont généralement divisés en agents à capacité de financement (ACF) et
agents à besoins de financement (ABF). Les ressources des agents a besoin de financement sont
insuffisantes pour satisfaire leurs besoins de financement. Ils doivent par conséquent s’endetter
auprès du système bancaire ou sur les marchés de capitaux à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.
Dans les économies contemporaines, la problématique de l’endettement public est celle qui a
suscité le plus de débat et de controverses en raison de ses effets sur la croissance économique
La croissance économique quant à elle est généralement entendue par les économistes comme une
augmentation soutenue sur une longue période d’un indicateur économique, qui est généralement le PIB
(François Perroux). C’est - à - dire que la i apparait comme une création soutenue des richesses au sein ‘une
économie nationale.
L’accélération du rythme de croissance est un des objectifs majeurs de la politique économique des
différents pays. Dans les pays en développement en général et en Afrique en particulier, elle est considérée
comme une condition nécessaire du développement économique.
L’endettement ou dette publique représente l’ensemble des emprunts contractés par l'Etat et ses
démembrements, elle sert le plus souvent à financer le déficit public tout au long d’une année budgétaire :
c’est- à- dire lorsque les recettes projetées n’arrivent pas à couvrir les recettes prévues. Depuis la fin de la
seconde guerre mondiale, la dette publique a fortement augmenté dans la majorité des pays qu’ils soient
développés ou non. Cette augmentation a conduit à la crise de la dette dans les pays en développement en
général et en Afrique en particulier réduisant ainsi la croissance dans la plupart de ces pays.
En Afrique l’initiative PPTE a conduit à des réductions substantielles de la dette publique de
nombreux pays qui ont permis à ces pays de retrouver les chemins de la croissance. Près d'une décennie
plus tard, les préoccupations sur le rythme et le niveau d’endettement de nombreux Etats se posent de
nouveau. De nombreux Etats s’endettent de nouveau afin d’atteindre le statut de pays émergent au cours
des prochaines années.
En 2016 selon les statistiques de la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), la dette publique du
Cameroun (dette extérieure plus dette intérieur) est estimée à la fin du premier semestre) 4 502 milliard de
FCFA soit 26,8% du PIB. Selon les projections du FMI, celle-ci va atteindre 38% du PIB en 2019.
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La question que l’on peut se poser est donc celle de savoir quelle est la relation que ! on peut établir
entre croissance et endettement ? Plus généralement, est ce que l’endettement impulse toujours la
croissance économique ?
I. L’endettement public peut stimuler la croissance économique
L’endettement public permet aux pays en voie de développement notamment de mobiliser des ressources
au- delà des capacités du système fiscal et d’investir dans les moteurs de la croissance économique que sont
le capital physique et humain.
1) L’endettement permet d’investir dans les infrastructures physiques
> L’endettement permet d’augmenter la capacité d’investissement de l’Etat au-delà des
ressources disponibles et mobilisables par le biais de la fiscalité.
> Il permet d’obtenir des ressources additionnelles et de financer les déficits
> Pour les classiques, l’endettement n’est justifié que pour financer les dépenses
d’investissement, c’est- à- dire celles qui augmentent la capacité productive de l’économie
et assurent leur financement ultérieur. Sans booster l’investissement il est difficile de créer
i!
l’offre.
> Au Cameroun par exemple, la plupart des projets structurants sont financés par des fonds de
la dette (infrastructures telle que routes, énergies, ports, aéroports, télécommunications).
> L’endettement permet la modernisation de l’appareil de production dans les secteurs
moteurs porteurs de la croissance tels que l’agriculture, l’industrie et les services.
2) L’endettement permet d’investir dans le capital humain (croissance endogène)
> Permet je financement de l’éducation et de la formation. Illustration pour le Cameroun : prêt
... de 24 milliards de FCFA de la Corée du Sud pour la construction et l’équipement de trois
centres de formations professionnelles) Douala, Limbé et Sangmélima dans les spécialités ■
suivantes : menuiserie, industrie de l’habillement, mécanique automobile, bureautique,
maintenance électronique, électricité.
> Permet le financement de la santé. Illustration pour le Cameroun : prêt de 100 millions de
dollars de la banque mondiale accordé en mai 2016 pour accroître le recours aux services de
santé et améliorer la qualité de ces services au Cameroun, en particulier les services de santé
de la procréation, de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent et les services de
nutrition.
> Prêt de la Chine pour financer les hôpitaux modernes au Cameroun (Hôpital Gynéco-
Obstétrique, Hôpital de référence de Sangmélima etc.)
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II. L’endettement peut être un obstacle à la croissance économique
L’endettement peut être un obstacle à la croissance lorsqu’il entraine des effets pervers et devient
non soutenable
l. Les effets pervers de la dette publique
> L’effet d’éviction de la dette publique renvoie à l’idée selon laquelle, lorsque l’Etat
s’endette sur le marché monétaire pour financer son déficit budgétaire, il diminue le
montant des ressources disponibles pour les investissements su secteur privé (éviction en
quantité). L’investissement public évince l’investissement privé. Il renchérit les taux d’intérêt
‘éviction par les prix).
> La mauvaise gestion de la dette : dette publique affectée aux besoins de consommation
et non d’investissement ; le détournement des ressources issues de la dette etc.
2. La non soutenabilité de la dette publique
> La soutenabilité de la dette publique (par rapport au PIB et au commerce extérieur)
mesure la capacité d’un Etat à rembourser ses emprunts et donc sa solvabilité. Cette
capacité de remboursement de la dette est donc fonction des ressources intérieures
qu’il peut mobiliser qui sont fonction de la taille du PIB, puisqu’elles proviennent,
pour l’essentiel, des prélèvements obligatoires assis sur l’activité économique du
pays.
> Cercle vicieux de la dette, c’est à -dire lorsque le service de la dette (somme
comprenant le capital et les intérêts que l’emprunteur doit payer chaque année pour
honorer sa dette),s’alourdit engendrant un effet boule de neige (succession de
déficits)
III. Conclusion |
L’endettement est un outil à la disposition des gouvernements pour faire généralement face au déficit de
leur budget. Lorsque son évolution est contrôlée et que les fonds qu’il apporte sont investis dans des projets
rentables contribuant à la transformation structurelle du pays, l’endettement peut être un outil important
à la croissance économique. Cependant, un endettement incontrôlé de l’Etat, ou une gestion non
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transparente des ressources provenant de la dette publique, peut entraîner la nation tout entière dans un
cercle vicieux de la dette qui est nature à compromette tous ses objectifs de performance économique. 11
convient donc d'observer les principes de bonne gouvernance dans la gestion des ressources issues de la
dette par la mise sur pieds des mécanismes rigoureux de contrôler et de gestion des finances publiques en
général et de la dette publique en particulier.
Pour une meilleure contribution des ressources de la dette à la croissance économique, il faut une bonne
gestion des fonds de la dette, fonds tournés vers l’investissement d’infrastructure et de capital humain. Et si
■ les fonds devraient être tournés vers la consommation, encourager la consommation des produits locaux
et non importés.
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