Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI OPTIQUE GEOMETRIQUE Introduction L'optique géométrique est une branche de l'optique qui s'appuie sur la notion de rayon lumineux et s’intéresse aux propriétés de propagation de la lumière. Cette approche simple permet notamment des constructions géométriques d'images qui lui confèrent son nom. I) Généralités sur la lumière La lumière est caractérisée par la dualité onde/corpuscule. En effet, c’est une onde électromagnétique (diffraction de la lumière), et elle présente aussi une nature corpusculaire (effet photoélectrique). Elle transporte une énergie quantifiable (photons). La lumière « visible » correspond à des ondes électromagnétiques dont la longueur d’onde est comprise entre 380 nm et 780 nm. Rayons X, Rayons Lumière Infrarouge visible Ultraviolet nm nm nm mm Micro -ondes cm Ondes radio Kms Spectre des ondes électromagnétiques Une lumière monochromatique est composée d’une seule longueur d’onde, alors qu’une lumière polychromatique est la somme d’ondes de différentes longueurs d’ondes. La lumière blanche est une lumière polychromatique contenant toutes les longueurs d’ondes du visible. Une onde monochromatique peut être caractérisée par sa fréquence « f » en Hertz (Hz), 1 par sa période « T » en seconde (T = ) et par sa longueur d’onde « » dans un milieu donné. 𝑓 Si la période T est une caractéristique intrinsèque de l’onde, la longueur d’onde dépend du milieu dans lequel elle se propage. La période T et la longueur d’onde sont reliées par la relation : n = VnT soit encore Vn = n f. Page 1 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI Dans cette relation, Vn est la vitesse de propagation de la lumière dans le milieu d’indice n et n la longueur d’onde correspondante. I.1) Source lumineuse Une source lumineuse est tout corps qui émet ou réfléchit la lumière dans toutes les directions. Elle peut être de dimensions restreintes (source ponctuelle) ou de dimensions plus importantes (source étendue). I.2) Propagation de la lumière L’optique géométrique s’intéresse à l’étude des changements de direction de la lumière en passant d’un milieu transparent à un autre, tout en ignorant son caractère vibratoire. I.2.1) Ondes sphériques, ondes planes, rayon lumineux Dans un milieu homogène et isotrope, la vitesse de propagation de la lumière est la même dans tous les sens, donc on obtient des ondes sphériques concentriques. On appelle surface d’onde le lieu des points de l’espace qui ont le même état vibratoire. La surface d’onde est toujours perpendiculaire à la propagation de la lumière. Si la distance à la source est très grande, on peut considérer la surface d’onde comme plane : onde plane. I.2.2) Faisceau lumineux Un faisceau lumineux est un ensemble de rayons lumineux, qui peuvent être convergents, divergents ou parallèles. (Un ensemble peu étendu de rayon constitue un pinceau lumineux). Lorsque la source est à l’infini, les rayons lumineux issus de cette source seront parallèles. I.2.3) Vitesse de propagation La vitesse de propagation de la lumière dans le vide ou célérité est notée « C » et vaut : C = 299792458 ms-1 ≈ 3.108 ms-1. La vitesse de propagation de la lumière dans les milieux transparents est en général inférieure à celle dans le vide ou dans l'air. I.2.4) Indice de réfraction Par définition, l’indice absolu de réfraction « n » est le rapport de la célérité de la lumière dans le vide (C), par la vitesse de la lumière dans le milieu considéré (V). 𝐧= 𝐂 𝐕 Page 2 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI La valeur de l'indice dépend de la longueur d’onde du rayon lumineux (effet sur la réfraction : décomposition de la lumière), ainsi que des paramètres qui caractérisent le milieu : température, pression, densité, …etc. Indices de réfraction de quelques milieux : Milieu Le vide Indice 1 L’air (variable selon la température et la pression) 1,0008 L’eau 1,33 Verre organique 1,5 à 1,74 Verre minéral 1,525 à 1,9 Diamant 2,46 Remarque : quelque soit le milieu, n ≥ 1. II) Notions de base de l’optique géométrique II.1) Définitions Milieu homogène : milieu qui a la même composition en tous ses points. Milieu isotrope : milieu dont les propriétés sont les mêmes dans toutes les directions. II.2) Approximation de l'optique géométrique La lumière est décrite par un ensemble de rayons lumineux indépendants. Ces rayons se propagent en lignes droites dans tout milieu homogène à une vitesse qui dépend du milieu. Une même portion d’un milieu peut être parcourue par des rayons lumineux issus de sources différents. (Cohérence, interférences). II.3) Dioptre Un dioptre est une surface séparant deux milieux transparents, homogènes et isotropes d’indices de réfractions différents. Lors du passage par un dioptre, la lumière est déviée : il y a réfraction. II.3.1) Lois de SNELL-DESCARTES Le changement de direction au niveau du dioptre est décrit par les lois de SnellDescartes qui fondent l’optique géométrique. Ces lois peuvent se représenter graphiquement en les appliquant à un rayon incident unique interceptant le dioptre en un point, dit point d'incidence. Soit un rayon lumineux incident émis par une source S, il rencontre en I la surface de séparation d’un milieu 1 d’indice n1 du milieu 2 d’indice n2. Soit NI la normale au dioptre au point d’incidence I. Le rayon incident SI se dédouble en un rayon réfléchi IR’ et un rayon réfracté IR. Ce dernier n’est pas dans le prolongement de SI, il change de direction. Page 3 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI Première loi : Les rayons incident, réfléchi et réfracté sont dans le même plan, appelé plan d’incidence défini par SI et NI la normale en I au dioptre. Deuxième loi : L’angle de réflexion est égale à l’angle d’incidence : î = î’. Troisième loi : Pour chaque radiation monochromatique, les angles d’incidence et de réfraction sont unis par la relation : n1 sin î = n2 sin r. II.3.2) Principe de retour inverse de la lumière Comme conséquence à la troisième loi de Descartes, le trajet d’un rayon lumineux à travers un système optique est indépendant de son sens de propagation. II.3.3) Angle limite de réfraction, réflexion totale 1er cas : n1< n2 : le milieu 1 est moins réfringent que le milieu 2. Si î = 0 alors r = 0 : le rayon traverse le dioptre sans être dévié. Si î ≠ 0 ; î et r varient dans le même sens, mais r reste inferieure à î. Pour chaque rayon incident, correspond un rayon réfracté, et lorsque î est égale à 90°, l’angle de réfraction r atteint sa valeur maximale (inferieure à 90°). Dans ces conditions, r est appelé angle limite de réfraction. r max = arcsin 𝒏𝟏 𝒏𝟐 . 2ème cas : n1> n2 : le milieu 1 est plus réfringent que le milieu 2. Si î = 0 alors r = 0 : le rayon traverse le dioptre sans être dévié. Page 4 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI Si î ≠ 0 ; î et r varient dans le même sens, mais r augmente plus rapidement que î. Pour que le rayon réfracté existe, il faut que le rayon incident î ne dépasse pas une valeur limite, pour laquelle r est égal à 90°. π L’angle limite de réfraction (r = 2 ) est tels que : î lim = arcsin n2 n1 . Lorsque l’angle du rayon incident dépasse la valeur limite, on aura une réflexion totale. II.4) Application médicale du phénomène de réflexion totale : guide de lumière pour l’endoscopie. Une fibre optique est un guide de lumière qui exploite les propriétés réfractrices de la lumière. Elle est constituée d'un cœur entouré d'une gaine. Le cœur a un indice de réfraction nc légèrement plus élevé que la gaine ng. L’ensemble est recouvert d’une gaine plastique de protection. Lorsqu'un rayon lumineux entre dans une fibre optique à l'une de ses extrémités avec un angle adéquat, il subit de multiples réflexions totales internes. Ce rayon se propage alors jusqu'à l'autre extrémité de la fibre optique, en empruntant un parcours en zigzag. La propagation de la lumière dans la fibre peut se faire avec très peu de pertes même lorsque la fibre est courbée. III) Image d’un point lumineux formée par un système optique III.1) Système optique (S.O) Un système optique est une succession de milieux transparents séparés par des surfaces polies réfractantes ou réfléchissantes (dioptres et/ou miroirs). C’est un dispositif assurant une correspondance entre un objet et son image. Page 5 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI Un système optique est dit centré, si ce système possède un axe de symétrie (ou axe de révolution) appelé axe principal ou axe optique. III.2) Conventions d’algébrisation L’axe des abscisses est l’axe optique du système optique ; Le centre « S » du système optique est pris comme origine ; Le sens positif est le sens de propagation de la lumière ; L’axe des ordonnés est perpendiculaire à l’axe des abscisses et dirigé vers le haut ; Les paramètres qui définissent la position et la taille de l’objet ou l’image sont considérés comme des grandeurs algébriques ; La position d’un objet ponctuel « A » peut être définie par son abscisse, qui est la valeur algébrique de SA, exprimée en mètres, ou par sa proximité « P » tels que : P = 1 SA -1 exprimée en dioptries () (avec 1 = 1 m ). 𝐒𝐀 < 0 ; 𝐒𝐀′ >0 ; 𝐀𝐁 >0 ; 𝐀′𝐁′ < 0. III.3) Image « A’ » d’un point objet « A » Après passage à travers un système, si tous les rayons lumineux issus d’un point objet « A » passent par un même point « A’ », ce point est par définition l’image de A par ce système optique. On appliquant le principe de retour inverse de la lumière, le point « A » est lui aussi l’image de « A’ » par ce même système. Les points « A » et « A’ » sont dits conjugués par rapport à ce système optique. Page 6 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI III.4) Types d’images et d’objets Selon le sens de propagation de la lumière, un système optique sépare l’espace en deux parties : un demi-espace objet situé en aval du système optique, et un demi-espace image, situé en amont. Dans le demi-espace objet, un objet est dit réel, une image est dite virtuelle, alors que dans le demi-espace image, un objet sera dit virtuel et une image est dite réelle. Une image réelle peut être visualisée sur un écran. III.5) Stigmatisme Un système optique est dit stigmatique, si tous les rayons issus du point objet passent par le point image après passage à travers le système. En réalité, le stigmatisme rigoureux est rarement obtenu, le plus souvent en recherche des conditions de s’en rapprocher. III.6) Approximation de GAUSS Les conditions de stigmatisme approché (l’image d’un point est une petite tache centrée) sont vérifiées dans l’approximation de Gauss. Les rayons lumineux font des angles petits avec l’axe optique ; Les rayons lumineux parallèles à l’axe optique sont peu éloignés de celui-ci. Rayons paraxiaux. En pratique, le système optique doit comporter un diaphragme d’entrée limitant l’inclinaison des rayons incidents. III.7) Aplanétisme Lorsque les conditions de Gauss sont vérifiées, les systèmes optiques centrés sont aplanétiques, c'est-à-dire que l'image d'un objet plan perpendiculaire à l'axe optique est plane et perpendiculaire à l'axe optique. III.8) Foyers principaux, plans focaux III.8.1) Foyer principal objet On appelle foyer principal objet d’un système optique le point F de l’axe optique dont l’image est rejetée à l’infini sur l’axe. Page 7 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI III.8.2) Plan focal objet On appelle plan focal objet le plan perpendiculaire à l’axe optique passant par le foyer principal objet. III.8.3) Foyer principal image On appelle foyer principal image d’un système optique le point F’ de l’axe optique où se forme l’image d’un point objet situé à l’infini sur l’axe. III.8.4) Plan focal image On appelle plan focal image le plan perpendiculaire à l’axe optique passant par le foyer principal image. III.9) Foyers secondaires, axes secondaires III.9.1) Foyer secondaire objet On appelle foyer secondaire objet tout point du plan focal objet autre que F. III.9.2) Foyer secondaire image On appelle foyer secondaire image tout point du plan focal image autre que F’. III.9.3) Axe secondaire On appelle axe secondaire tout axe passant par le centre optique S autre que l’axe principal et qui n’est pas perpendiculaire à lui. IV) Dioptres sphériques Un dioptre sphérique est une surface sphérique séparant deux milieux transparents d’indices de réfraction différents n1 et n2. Soit S le sommet du dioptre et C son centre, l’axe principal est celui passant par S et C. Page 8 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI IV.1) Types de dioptres sphériques Selon le sens de propagation de la lumière, on a deux types de dioptres sphériques. Dioptre convexe : SC > 0. Dioptre concave : SC < 0. IV.2) Formule de conjugaison d’un dioptre Dans les conditions de stigmatisme, la formule de conjugaison est une formule mathématique reliant la position d'un objet à celle de son image par un système optique. Soit un point lumineux « A » situé sur l’axe optique, considérons un rayon issu de « A » qui atteint le dioptre en I sous un petit angle avec un angle d’incidence î. Le rayon est réfracté avec un angle r et coupe l’axe principal en A’. Un deuxième rayon issu de A et confondu avec l’axe principal (angle d’incidence nul) traverse le dioptre sans être dévié. A’ est l’image de A par ce dioptre. A et A’ sont dits conjugués par rapport à ce dioptre. En appliquant la troisième loi de Descartes, n1 sin î = n2 sin r, dans les conditions d’approximations de GAUSS (tg(= sin(= , avec en rads), on peut montrer que : 𝐧𝟐 𝐒𝐀′ 𝐧 - 𝐒𝐀𝟏 = 𝐧𝟐 −𝐧𝟏 𝐒𝐂 Cette relation est appelée formule de conjugaison des dioptres sphériques. IV.3) Position des foyers IV.3.1) Foyer objet F L’image de F (point focal objet), est un point A’ situé sur l’axe optique, rejeté à l’infini. En appliquant la formule de conjugaison des dioptres sphériques on aura : n2 ∞ - n1 SF = n 2 −n 1 D’où : SC , donc 𝐒𝐅 = n1 SF 𝐧𝟏 = 𝐧𝟏 −𝐧𝟐 n 1 −n 2 SC . × 𝐒𝐂 SF : distance focale objet. Page 9 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI IV.3.2) Foyer image F’ Le foyer image F’ (ou point focal image), est l’image d’un point A situé sur l’axe optique à l’infini. En applicant la formule de conjugaison des dioptres sphériques on aura : n2 SF′ − n1 ∞ = D’où : n 2 −n 1 SC 𝐒𝐅′ = , donc 𝐧𝟐 𝐧𝟐 −𝐧𝟏 n2 SF′ = n 2 −n 1 SC . × 𝐒𝐂 SF′ : distance focale image. F et F’ ne sont pas symétriques de S mais symétriques par rapport au point L = S*C. n2 = − n1 SF′ SF IV.4) Puissance, vergence d’un dioptre IV.4.1) Puissance () La puissance d’un dioptre est une caractéristique du dioptre et des milieux considérés. Elle s’exprime en dioptries (). = n 2 −n 1 SC = n2 =- SF′ n1 SF . Lorsque la puissance du dioptre est positive, le dioptre est dit convergent. Lorsque la puissance du dioptre est négative, le dioptre est dit divergent. IV.4.2) Vergence (V) La vergence d’un dioptre est l’inverse de la distance focale image, c’est la proximité du point focal image, elle s’exprime en dioptries. V = 1 SF′ . IV.5) Construction des images Pour la construction des images, on se sert des rayons « remarquables » : Tout rayon incident passant par le centre C n’est pas dévié ; Tout rayon incident parallèle à l’axe optique est dévié par le dioptre en passant par le foyer image F’. Tout rayon incident passant par le foyer objet F est dévié par le dioptre en émergeant parallèle à l’axe optique. Pour les rayons non remarquables, on se sert des foyers secondaires et des axes secondaires. Page 10 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI IV.6) Grandissement d’un dioptre sphérique IV.6.1) Grandissement transversal « » A′B′ = Le grandissement transversal d’un dioptre est : AB CA′ = = CA IV.6.2) Grandissement angulaire « » n1 n1 n2 × SA′ SA n2 B C A F’ S F ’ A’ K B’ n1 > n2 A’B’ est l'image de AB par un dioptre sphérique, soit un rayon issu de A sous un petit angle (conditions d’approximation de GAUSS) et qui se réfracte en K en passant par A’ en faisant un angle ’. θ′ Le grandissement angulaire est par définition : θ SK On a tg( = = D’où V) n1 n2 × SA 1 γ ; et tg(’ =’ = SK SA′ , donc = θ′ θ = SA SA′ = n1 n2 × AB A′B′ . ; Avec : grandissement transversal du dioptre. Lentilles sphériques minces Une lentille sphérique est un milieu transparent, homogène et isotrope, limité par 2 dioptres, l'un sphérique et l'autre plan ou sphérique. Une lentille est définie par les rayons de courbure R1 et R2, et l’indice de réfraction n du milieu transparent limité par les deux dioptres. L’axe principal de la lentille (ou axe de révolution) est la droite passant par les centres des dioptres qui la délimitent. Son épaisseur est la distance, comptée sur l'axe principal, entre les sommets des dioptres. Page 11 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI Une lentille est dite mince si son épaisseur est faible par rapport aux rayons de courbure des deux faces. Le point O qui se trouve à l’intersection de l’axe principal avec le plan de la lentille mince est le centre optique. V.1) Différents types de lentilles sphériques minces V.1.1) Lentilles convergentes : lentilles à bords minces Ce sont des lentilles plus minces aux bords qu'au milieu, elles transforment un faisceau de lumière parallèle en un faisceau qui converge vers un point situé en aval de la lentille. On distingue trois types de lentilles convergentes : biconvexe, plan convexe et ménisque convergent. V.1.2) Lentilles divergentes : lentilles à bords épais Ce sont des lentilles plus épaisses aux bords qu’au milieu, elles transforment un faisceau de lumière parallèle en un faisceau divergent qui semble provenir d'un point situé en amont de la lentille. On distingue trois types de lentilles divergentes : biconcave, plan concave et ménisque divergent. V.2) Formule de conjugaison des lentilles minces Soit une lentille mince L délimitée par deux dioptres 1 et 2, de sommets respectifs S1 et S2, et de centres respectifs C1 et C2. La lentille est composée d’un matériau d’indice de réfraction n2 et placée dan un milieu d’indice n1. Pour un point objet A situé sur l’axe optique, son conjugué par rapport au dioptre 1 est le point A1. Ce point A1 va servir d’objet pour le dioptre 2 et va avoir comme conjugué le point A’ par rapport à ce dioptre. Page 12 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI En appliquant la formule de conjugaison des dioptres sphériques pour les dioptres 1 et 2, on obtient : Dioptre 1 : Dioptre 2 : n2 S1A1 n1 S 2 A′ - n1 = S1A n2 S2A1 n 2 −n 1 = . (1) S1C1 n 1 −n 2 S2C2 . (2) Pour une lentille mince, les sommets S1 et S2 des deux dioptres sont supposés confondus en un seul point S qui est le centre de la lentille. En remplaçant S1 et S2 par S, et en additionnant membre à membre les relations (1) et (2), on obtient : 𝐧𝟏 𝐧 𝟏 𝟏 𝟏 = (n2 – n1) (𝐒𝐂 - 𝐒𝐂 ). 𝐒𝐀′ 𝐒𝐀 𝟏 𝟐 C’est la formule de conjugaison, qui, dans les conditions d’approximation de GAUSS, reste valable pour toute lentille sphérique mince. V.3) Puissance des lentilles minces La puissance d’une lentille mince est la somme des puissances des deux dioptres qui la constituent. Elle s’exprime en dioptries (). 𝐧𝟐 −𝐧𝟏 Dioptre 1 : 1 = Dioptre 2 : 2 = Lentille L : L = 1 + 2 = D’où : SC 1 𝐧𝟏 −𝐧𝟐 SC 2 . . 𝐧𝟐 −𝐧𝟏 + SC 1 L = (n2 – n1) ( 𝟏 𝐒𝐂𝟏 𝐧𝟏 −𝐧𝟐 SC 2 𝟏 - 𝐒𝐂 ). 𝟐 Si la puissance de la lentille est positive, la lentille est convergente. Si la puissance de la lentille est négative, la lentille est divergente. Page 13 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI V.4) Foyers des lentilles minces V.4.1) Foyer objet F Le foyer objet F est le point objet qui donne une A’ rejetée à l’infini sur l’axe optique (SA′ = ∞). - n1 SF = (n2 – n1) ( 1 SC 1 - 1 SC 2 ) = L. f = SF : distance focale objet. V.4.2) Foyer image F’ Si le point objet A est à l’infini sur l’axe optique (SA = ∞), alors son conjugué par rapport à la lentille est le foyer image F’. n1 SF′ = (n2 – n1) ( 1 SC 1 - 1 SC 2 ) = L. f’’ = SF′ : distance focale image. D’où : - 𝐧𝟏 𝐒𝐅 𝐧 = 𝐒𝐅′𝟏 = L, donc SF = – SF′ . F et F’ sont symétriques par rapport au centre de la lentille S. V.5) Vergence (V) d’une lentille La vergence d’une lentille est VL = 1 SF′ , elle est exprimée en dioptries. On a L= n1 × VL . Placée dans l’air (n1 = 1), la vergence d’une lentille est égale à sa puissance : L = VL = - 𝟏 𝐒𝐅 = 𝟏 𝐒𝐅′ = (n – 1) ( 𝟏 𝐒𝐂𝟏 - 𝟏 𝐒𝐂𝟐 ). V.6) Construction des images Pour la construction des images, comme pour un dioptre, on se sert des rayons « remarquables » : Tout rayon incident passant par le centre S de la lentille n’est pas dévié ; Tout rayon incident parallèle à l’axe optique est dévié par la lentille en passant par le foyer image F’ ; Tout rayon incident passant par le foyer objet F est dévié par la lentille en émergeant parallèle à l’axe optique ; Page 14 Biophysique 1ère M.D OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI Pour les rayons non remarquables, on se sert des foyers secondaires et des axes secondaires. V.7) Grandissement d’une lentille sphérique V.7.1) Grandissement transversal : Le grandissement transversal d’une lentille est = A′B′ AB V.7.2) Grandissement angulaire : = SA′ . SA A’B’ est l'image de AB par une lentille sphérique, soit rayon issu de A sous un petit angle (conditions d’approximation de GAUSS) et qui se réfracte en I en passant par A’ en faisant un angle ’. θ′ Le grandissement angulaire est par définition : θ On a tg( = = SI SA ; et tg(’ =’ = SI SA′ , donc = θ′ θ = SA SA′ = AB A′B′ . 𝟏 D’où . 𝛄 B A F F’ A’ ' S I B’ V.8) Association de lentilles sphériques minces L’association de N lentilles accolées et de même axe optique est équivalente à une seule lentille (L), dont le centre est le centre des N lentilles. La puissance L est égale à la somme des puissances et le grandissement est le produit des grandissements des N lentilles. Page 15 Biophysique 1ère M.D VI) OPTIQUE GEOMETRIQUE Dr. Abdellatif CHOKRI Dioptres cylindriques et lentilles cylindriques VI.1) Dioptres cylindriques Un dioptre cylindrique est une surface cylindrique séparant deux milieux transparents, homogènes et isotropes d’indice de réfraction différents, il peut être considéré comme un empilement de sections principales de dioptres sphériques de mêmes rayons, donnant d’un point objet une image qui est un empilement de points, c'est-à-dire un segment de droite parallèle à l’axe du dioptre (axe du cylindre), appelé focale image. Ce système est dit astigmatique. Comme un dioptre sphérique, la puissance d’un dioptre cylindrique est : = n 2 −n 1 SC = n2 SF′ =- n1 SF . VI.2) Lentilles cylindriques Ce sont des lentilles qui présentent une face cylindrique et une face plane ou cylindrique. On définit pour ces lentilles un axe parallèle à l’axe du cylindre, et un contre axe perpendiculaire à l’axe précèdent. Une lentille cylindrique a une puissance nulle suivant l’axe, et une puissance différente de zéro suivant le contre axe. Une lentille sphéro-cylindrique est l’association d’une lentille sphérique et d’une lentille cylindrique, sa puissance varie selon le méridien d’une valeur minimale à une valeur maximale. Les deux méridiens principaux, présentant les valeurs de puissances extrêmes, sont perpendiculaires l’un à l’autre. Remarque : on appelle méridien, tout plan qui passe par l’axe optique. Page 16