Serge Lhomme Introduction à la géomatique 4
Lambert II comme elles devraient l’être mais en Lambert II « carto ». Comment retrouver
l’erreur ? Le SIG cette fois-ci ne vous dira rien (ou s’il vous dit quelque chose ce sera un
simple message d’erreur) et votre nouvelle couche apparaitra 2 000 km trop à l’est…
Pourtant, des connaissances rudimentaires sur les systèmes de coordonnées vous aurez
permis de trouver facilement l’erreur. La définition du mode de localisation et de la
projection cartographique est un des deux composants indispensables à toute information
géographique. C’est ce qui constitue son originalité. Les fondements en la matière sont
indispensables à tout géomaticien et peuvent, d’un point de vue pratique, éviter de perdre
beaucoup de temps.
Tout d’abord, il est important de préciser que la localisation des objets sur la surface de la
terre peut être exprimée de deux manières : selon un mode textuel ou selon le mode
mathématique.
Le mode textuel est le nom de l'endroit où l'on se trouve. L'adresse postale est l'exemple le
plus répandu. Il existe aussi d'autres adresses de localisation : le numéro de la parcelle
cadastrale, le numéro de commune INSEE... Ces systèmes de localisation sont très utilisés
dans la vie quotidienne et l'administration (impôts, abonnements à l'électricité et au
téléphone, etc ...), mais ils ne se prêtent pas aisément à une représentation directe sur une
carte. Le codage des adresses s'effectue en France à l'aide du répertoire FANTOIR (Fichier
Annuaire TOpographique Initialisé Réduit) établi et maintenu par la Direction Générale des
Impôts. Ce fichier donne le nom et le code numérique des communes, des voies, des lieux-
dits, des canaux, des rivières, des voies ferrées, des routes, des autoroutes....
Le mode mathématique correspond aux coordonnées dans un système de référence donné.
Ce sont les navigateurs qui, les premiers, ont utilisé des coordonnées (latitude et longitude)
mesurées à partir des étoiles, afin de caractériser leur position sur les océans. Ces
coordonnées sont obtenues à partir d’un référentiel choisi arbitrairement. Ainsi, la
localisation d’un objet n’a rien d’absolu. Par exemple, le choix du méridien d’origine et du
nombre de méridiens résultent d’une convention. Dans la pratique, le géomaticien préférera
bien souvent manipuler les localisations dans le mode mathématique. En effet, ce mode est
plus efficace pour effectuer de l’analyse spatiale ou pour positionner automatiquement des
objets géographiques sur une carte ou sur un écran d’ordinateur.
Dans un premier temps, cette partie va se focaliser sur l’étude de la forme de la terre (la
géodésie), car pour localiser une entité géographique, encore faut-il connaître la forme de la
Terre et les moyens de se repérer à sa surface. De surcroît, la forme de la terre explique
pourquoi il existe trois types de système de coordonnées : les systèmes cartésiens,
géographiques et plans. Ces trois types de systèmes de coordonnées seront alors présentés
dans un deuxième temps. Il conviendra ensuite d’expliquer comment il est possible de
représenter ce qui s’apparente à une sphère (une ellipse plus exactement) sur un plan et
comment l’on peut se passer d’un système de coordonnées à un autre.
La forme de la terre : la géodésie