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Texte 1 - Médée de Corneille

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Français
Texte 1
Théâtre
« crise personnelle, crise familiale »
Médée, Pierre Corneille
Intro :
Médée : fille du roi de Crête Ayétès
Jason et la toison d’or
Médée tue son frère car son père la poursuit
Médée épouse Jason
Jason abandonne Médée pour Créuse, fille du roi de Corinthe
Médée tue Créuse (avec ses pouvoirs de magie), pour faire souffrir Jason
Médée tue ses propres enfants, pour faire souffrir Jason
=> deux tragédies : Euripide, Ve siècle avant J.-C.
Sénèque, Ier siècle après J.-C.
→ en 1635, Corneille imite les Anciens comme bcp d’auteurs du 17eme s.
Texte = monologue de Médée qui exprime sa colère après avoir été abandonnée par Jason.
En quoi la monstruosité de Médée s’enracine-t-elle dans le crime familial ?
Mouvements :
I – Questions que se pose Médée sur sa relation avec Jason, et sur la « criminelle » qu’elle est.
II – (v.13) Elle annonce sa vengeance en s’adressant directement à Jason
I – La renaissance d’une criminelle
Ponctuation expressive (!?)
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Phrases courtes → directement à l’essentiel
Questions rhétoriques → étonnement + incompréhension devant cette trahison
v.3-4 : montre son ingratitude
v.2 : « mémoire » → elle revient sur le passé
v.3-4 : « bienfaits // forfaits » → deux rimes de mots contraires → montre ce qu’elle a fait pour lui
« bienfaits » : intérieur à son couple
≠
« forfaits » : extérieur au couple
=> elle a tué ses enfants, son frère, le roi (oncle de Jason) : fratricide, infanticide, régicide
Premier hémistiche (moitié) des v.3-4 : parallélisme
Césure (moitié du vers) : répétition du verbe « quitter » → exprime son sentiment d’abandon.
Remplacement de « pouvoir » et « oser » → insiste sur ingratitude de Jason, presque une menace
« oser » plus comminatoire (menaçant) que « pouvoir »
v.5 : menace progresse → augmentation de sa confiance.
v.5-6 : prise de conscience de ce qu’elle est capable, renoue avec son passé de criminelle
v.7-8 : trahi son père à cause de toison d’or, faute grave en contexte grec : non respect de son père =
faute religieuse.
v.8 : allusion à son frère qu’elle a découpé en morceaux dans la mer.
Inversion du complément du nom « frère » → insiste sur crime familial.
=> crime familial ne lui fait pas peur → encore une menace
Elle s’étonne que Jason ait déjà oublié cela.
v.7 : « Quoi ! » = interjection → s’étonne de la naïveté de Jason à oublier qu’elle est un monstre.
v.9-10 : anaphores « lui font-ils présumer » → rappelle crimes passés
v.11 : « rage » → hyperbole → montre son énervement, colère presque animale.
« par où » ; « mon pouvoir » : vague, libère l’imagination.
v.12 : verbe « servir » → elle va le desservir, se venger.
v.10 à 12 : question rhétorique → détermination
La transition passe de la 3ème pers. À la 2ème pers. → pour lui expliquer sa vengeance
II – Un crime suprême (v.13 à fin)
Emploi insistant de la 2ème pers.
Apostrophe (« Jason ») → s’adresse directement à lui alors qu’il n’est pas là : elle est seule.
Sorte de folie hallucinatoire, elle le voit sous ses yeux.
v.16 : antithèse des deux hémistiches : Jason fautif ≠ elle même dans la vérité.
v.15 : pronom de 1ère personne → souhaite s’affirmer face à Jason, rencoit à son passé, naturel de
criminelle.
v.15 : verbe « vouloir » → force de sa volonté. Elle domine trois subordonnées, avec subjonctif (valeur de
souhait : optative).
v.14-15 : « fit » et « ferai » → verbe « faire » employé deux fois → un polyptote
« ferai » : futur → montre sa determination.
Champs lexicaux :
→ ressemblance : « ainsi que » v.16 ; « s’égale » v.18 ; « pareille » v.20
→ crime : « sanglant » ; « meurtres » ; « carnage »
→ montre qu’elle va renouer avec le crime.
v.17 : Allitération en « r »
Gradation terminée par « carnage » ← hyperbole
v.20 : Antithèses entre « fin » et « commencement »
v.16 : Antithèses entre « sépare » et « joints »
v.17-18 : Antithèses entre « divorce » et « mariage »
v.14-15 : Antithèses entre « amour » et « haine »
v.17 : mot « divorce » à la césure → insiste
v.16 à 20 : Rythme binaire + rimes suivies (carnage ; mariage) → insiste sur l’antithèse
Insiste sur le côté « anti-noce » : de « notre mariage » vers « mon divorce » qui devrait être « notre
divorce ».
Tonalité tragique mais ton du regret (élégiaque) (nostalgie du mariage).
v.21 : « Déchirer par morceaux l’enfant aux yeux du père » → acharnement pathologique
elle va commettre un crime aussi horrible que ce qu’elle a déjà fait. Elle ne pense pas de suite à un
infanticide.
Elle va répéter le passé en pire : elle minimise les anciens crimes :
v.22 : « le moindre effet »
v.23 : « si léger »
v.26 : « faible apprentissage »
=> beaucoup d’euphémismes.
v.23-26 : Métaphore de l’apprenti : « coup d’essai » ; « apprentissage »
Capable donc de faire mieux : « surpasse » ; « chef-d’oeuvre » → le crime un art ?
Elle est prise d’hybris (de démesure).
v.24-25 : « il faut » : anaphore → nécessité intérieure
Conclusion :
Monologue tragique → passion (colère) portée à son paroxysme génératrice de violence (va à
l’encontre des sentiments naturels reliés à sa famille).
Crise personnelle → abandonnée par son mari → solution → violence, tragédie, catastrophe.
Le mythe de Médée a inspiré de nombreux artistes (écrivains), qui écriront à leur tour, des peintres, des
compositeurs, c’est un mythe riche extrêmement repris.
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