LES THROMBOSES OBSTRUCTICTIVES DE PROTHESES VALVULAIRES
MECANIQUES DU CŒUR GAUCHE A PROPOS DE 6 CAS
Introduction
Les thromboses obstructives de prothèses représentent une complication rare mais redoutable
des remplacements valvulaires mécaniques Il s’agit d’une complication avec une mortalité
pouvant aller jusqu’à 60 %. Elles indiquent une attitude thérapeutique en règle chirurgicale
dans la plupart des cas. Un traitement médical peut être envisager dans certains cas
(thrombolyse en fonction du contexte clinique et du risque opératoire).
Nous rapportons 6 cas de patients présentant des thromboses de prothèses mécaniques du
cœur gauche.
Résumé
Nous avons colligé 6 cas de thrombose obstructive de prothèse. L’âge moyen était de 34,6 ans
[19 ans et 55 ans]. On notait une prédominance féminine (5 femmes /6) avec un sex-ratio à
0,2. Il s’agissait d’une thrombose obstructive de prothèse mitrale dans 83,3% des cas et de
thrombose de prothèse aortique dans 16,7%.
Le principal motif de consultation était la dyspnée associée à une douleur thoracique dans
83,3% des cas. Une mauvaise observance thérapeutique avec rupture thérapeutique était notée
chez tous les patients avec des extrêmes de durée de 5 jours et 3 mois.
A l’examen on notait un click prothétique faiblement perçu ou un click aboli chez tous les
patients. L’échographie cardiaque objectivait l’obstruction de la prothèse avec un gradient
moyen au niveau aortique à 50mmHg (chez une patiente) et au niveau mitral un gradient
moyen à 25,2 mmHg avec des extrêmes de 20 mmHg et 36mmHg. La confirmation fut faite à
l’échographie transoesophagienne qui visualisait un matériel échogène intra-prothétique et
une immobilité d’une des ailettes chez 100 % de nos malades. 50% des patients avaient
bénéficié d’un radio-ciné valve.
Une instabilité hémodynamique étaient survenue chez 50% des patients nécessitant une
thrombolyse à la streptokinase avec un taux de réussite dans 66,6% des cas. 2 patients avaient
bénéficié d’une chirurgie redux et tridux en urgence avec une évolution favorable dans 50%
des cas, 1 patiente était décédée en post-opératoire de complication cérébrale secondaire au
COVID. Le taux de mortalité à court terme était de 50 % des cas.