Telechargé par Khouloud Ben Ali

Fascicule TP

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FACULTE DES SCIENCES DE TUNIS
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE
FASCICULE DES TRAVAUX PRATIQUES DE
PHYSIOLOGIE ANIMALE
Physiologie des systèmes et homéostasie
Section: LUSVE2
Enseignante :
Mme Neziha EL ELJ
Année Universitaire 2022-2023
SOMMAIRE
 Etude des éléments figurés du sang (frottis sanguin).
 Immuno-phénotypage du groupe sanguin (système ABO et facteur
Rhésus).
 Etude de la perméabilité cellulaire (perméabilité des globules rouges et
observation du phénomène d’Hémolyse).
 Mesure du volume sanguin et détermination de l’hématocrite chez le rat.
 Régulation de la Diurèse chez le rat.
INSTRUCTIONS GENERALES
Ces manipulations permettent :
 de familiariser l’étudiant avec les principaux aspects de l’expérimentation.
 de lui apprendre à mettre au point les démonstrations convenant à son enseignement
théorique de physiologie animale.
 MATERIEL INDISPENSABLE
1) Trousse à dissection comprenant





Une paire de petits ciseaux
Une paire de grands ciseaux
Une aiguille fine
Deux pinces fines
Deux grandes pinces
2) Une blouse blanche
 ELABORATION D’UN COMPTE RENDU
Plan du compte rendu :
1)
2)
3)
4)
5)
But de la manipulation
Principe
Résultats obtenus et analyse
Interprétation des résultats obtenus
Conclusion
ETUDE DES ELEMENTS FIGURES DU SANG
FROTTIS SANGUIN
I- Introduction :
Le sang est un tissu liquide contenu dans les espaces vasculaires. Il comprend une phase
liquide; le plasma et des cellules ou fragments de cellules en suspension dans la phase liquide;
les éléments figurés.
Le
sang
assure
plusieurs
fonctions
importantes
dans
l’organisme:
a) Transport de l’oxygène et des substances nutritives, des produits de dégradation du
métabolisme cellulaire et des hormones produites par les glandes endocrines.
b) Homéostasie: maintien de la composition du milieu intérieur en particulier les liquides
interstitiel et intracellulaire et le maintien de la température corporelle.
c) Défense de l’organisme: contre les infections et les agressions grâce aux anticorps et aux
globules blancs, et contre la perte sanguine grâce au système de la coagulation.
II- Les éléments figurés du sang : Frottis sanguin
Le sang est composé d'un liquide jaunâtre, appelé plasma, dans lequel baignent des millions
de cellules, notamment les globules rouges qui lui donnent sa couleur. Les éléments figurés
représentent environ 45 % du volume total du sang. Son odeur est très caractéristique.
L'organisme d'un adulte en bonne santé contient en moyenne entre 4,5 et 6 litres de sang, soit
un onzième du poids du corps.
Les éléments figurés du sang se subdivisent en trois groupes :
-Les globules rouges ou hématies ou érythrocytes.
-Les globules blancs ou leucocytes.
- Les plaquettes ou thrombocytes.
1) Matériel :
- Lancettes de Bensaude stériles
- Solution de May Grunwald
- Solution de Giemsa
- Eau distillée
- Lames et lamelles
- Alcool
- Coton
- Microscopes
2) Protocole expérimental :
a- Etalement du sang sur une lame
- Piquer le doigt par une lancette stérile.
- Déposer à l’extrémité d’une lame propre une goutte du sang.
- Prendre ensuite une lamelle et appliquer l’un de ses côtés sur la goutte, de manière telle que
les deux lames font entre elles un angle de 35° environ. Attendre que la goutte de sang soit
étalée le long de l’arête de la lamelle, et glisser celle-ci rapidement sur la lame (voir figure).
- Sécher rapidement l’étalement de sang par agitation à l’air libre.
b) Fixation
Pour assurer une bonne fixation recouvrir le frottis avec la solution alcoolique de May
Grunwald (éosine bleu de méthylène). Laisser agir trois minutes.
c) Coloration
- Après les trois minutes de fixation, verser un nombre de gouttes d’eau distillée égal à celui
des gouttes de May Grunwald utilisé précédemment. Mélanger par agitation douce et attendre
une minute.
- Rejeter le May Grunwald et égoutter la lame sur un papier filtre.
- Préparer un bain de Giemsa dans une cuve de coloration, à raison de trois gouttes de Giemsa
pour 2 ml d’eau distillée, et y plonger les préparations fixées. Attendre 20 minutes.
- Sortir ensuite la lame, la laver à l’eau distillée à l’aide d’une pissette et l’égoutter rapidement
sur un papier filtre.
c) Observation de la lame colorée
- Observer la lame au microscope à un grossissement (40x40)
- La préparation va présenter les éléments suivants :
1- Les hématies :
Les globules rouges appelés hématies ou érythrocytes. Ils contiennent l'hémoglobine,
responsable de la coloration rouge du sang. Ils sont fortement déformables afin de pouvoir se
frayer un passage à travers les vaisseaux sanguins étroits (capillaires). Il y a environ 5
millions de globules rouges par mm³ de sang. Ils assurent le transport de l'oxygène dans
l'organisme.
Les globules rouges
Diamètre : 7,5 µm
Noyau : anucléés
Cytoplasme : pas de granulations.
2- Les globules blancs :
Ils sont dits blancs parce qu'ils forment une pâte blanchâtre lorsqu'on les sépare des autres
cellules sanguines. On en dénombre entre 4000 et 10000 par mm³ de sang. Granulocytes,
lymphocytes ou monocytes, ils assurent par leur spécificité propre les fonctions de défense de
l'organisme contre les agents pathogènes.
On sépare les leucocytes en fonction de leur morphologie en "Polynucléaires" (neutrophiles,
éosinophiles et basophiles) et en "mononucléaires" (lymphocytes et monocytes).

Les Mononucléaires ou unilobés:
- Les lymphocytes : de 8 à 10µ de diamètre, avec noyau arrondi volumineux par rapport à un
protoplasme réduit.
La plupart des lymphocytes sont formés au niveau de la moelle osseuse, mais ils peuvent
aussi être élaborés au niveau du système lymphatique (ganglions lymphatiques, thymus et
rate). Les lymphocytes interviennent dans les réactions immunologiques de l’organisme.
- Les Monocytes : Les monocytes sont de grandes cellules. Leur noyau est réniforme. Les
monocytes sont capables de se mouvoir ainsi que d’ingérer les bactéries et les particules de
débris.

Les Polynucléaires ou multilobés:
Ce sont des leucocytes à noyau multilobé généralement étranglé en plusieurs points, et dont le
protoplasme est chargé de granulations qui permettent d’en distinguer trois types :
* Les Polynucléaires neutrophiles : ce sont des cellules avec de fines granulations
cytoplasmiques. Après coloration les granulations sont rouges le noyau est plurilobé.
* Les Polynucléaires éosinophiles : le cytoplasme possède de nombreuses granulations que
l’éosine colore en rouge. Le noyau est bilobé.
* Les Polynucléaires basophiles: les granulations sont grosses, nombreuses. Après coloration,
elles sont bleu noires. Les granulations noirâtres se trouvent sur le noyau qui est lobé.
Les globules blancs
Les neutrophiles
Diamètre : 9-12 µm
Les basophiles
Diamètre : 8-10 µm
Les éosinophiles
Diamètre : 10-14 µm
Noyau : souvent bilobé.
Noyau : aspect en trèfle,
Noyau : polylobé (2 à 5 lobes
souvent masqué par de grosses Cytoplasme : grosses
en général)
granulations.
granulations arrondies
Cytoplasme : granulations
Cytoplasme : grosses
peu nombreuses
granulations irrégulières et
nombreuses basophiles (bleuviolet)
Les Lymphocytes
Les lymphocytes
Diamètre: 8 à 10 µm
Noyau: arrondi occupant presque toute la cellule.
Cytoplasme: granulations peu fréquentes.
Les Monocytes
Diamètre : 12 à 15 µm
Noyau : irrégulier, encoché (en forme de rein).
Cytoplasme : granulations fines et nombreuses. Souvent présence de vacuoles.
IMMUNO-PHENOTYPAGE DU GROUPE SANGUIN
SYSTEME ABO ET FACTEUR RHESUS
I- Les groupes sanguins : le système ABO et le facteur Rhésus :
Un groupe sanguin est un ensemble de propriétés antigéniques du sang. Il permet de classer
les individus, afin de permettre des transfusions dans des conditions optimales de
compatibilité. Différentes cellules sanguines portent des antigènes et il y a donc plusieurs
sortes de groupes sanguins. Les globules rouges peuvent porter plusieurs sortes
d'agglutinogènes déterminant les groupes érythrocytaires. Les groupes érythrocytaires sont
des systèmes d'antigènes situés à la surface des globules rouges (hématies) et contrôlés
génétiquement.
* Le système ABO
Les hématies (globules rouges) portent des antigènes spécifiques dont la présence détermine
l'appartenance du sujet au groupe sanguin A, B, O ou AB. De plus, dans le système ABO, il
existe dans le sérum des anticorps (agglutinines) naturels c'est-à-dire présents sans qu'il y ait
eu contact avec l'antigène auparavant.
Ainsi, si le sujet appartient au groupe A, son sérum comporte des anticorps dirigés contre
l'antigène B. On ne peut donc pas lui transfuser du sang de groupe B ou AB sous peine de voir
apparaître une hémolyse (destruction des globules rouges) et un choc transfusionnel.
Un sujet de groupe B ne peut pas être transfusé avec du sang de groupe A car il possède des
anticorps anti-A. Les sujets du groupe AB portant les deux antigènes sur leurs globules rouges
peuvent recevoir indifféremment du sang de groupe A ou de groupe B. Ils sont dits receveurs
universels. Ils n'ont ni anticorps anti-A ni anticorps anti-B dans leur sérum. Par contre, ils ne
peuvent donner leur sang qu'aux sujets de groupe AB.
Les sujets du groupe O ne portent pas d'antigène du système ABO sur leurs hématies. Ils sont
donneurs universels car on peut transfuser leur sang aussi bien aux sujets du groupe O qu'à
ceux des groupes A, B et AB. Ils ne peuvent par contre recevoir que du sang du groupe O car
leur sérum contient des anticorps anti-A et anti-B.
* Le Système Rhésus
Le système Rhésus est le second système antigénique attaché aux globules rouges. Les sujets
Rhésus positif sont ceux qui possèdent l'antigène D sur la surface des hématies. Ils
représentent 85% de la population blanche. Les autres (15%) sont Rhésus négatif puisqu’ils
ne possèdent pas l’antigène D sur la surface de leurs hématies.
Par exemple, un sujet du groupe O et porteur de l'antigène D aura comme groupe sanguin : O
positif; un sujet du groupe AB n'ayant pas par ailleurs l'antigène D sera AB négatif.
Les individus Rhésus négatif ne possèdent pas spontanément d'agglutinines anti-D, mais ils en
fabriquent lorsqu'ils sont mis en contact avec des hématies portant l'antigène D ou facteur
Rhésus. Lors d'une deuxième transfusion de sang Rhésus positif, ils feront un accident
transfusionnel.
On oppose ces agglutinines acquises anti-rhésus aux agglutinines naturelles des groupes ABO
qui existent même sans sensibilisation préalable. Les antigènes des globules rouges, qui
déterminent le groupe sanguin, sont eux toujours innés. Le risque d'iso-immunisation Rhésus
nécessite une surveillance pendant la grossesse et l'accouchement chez les femmes Rhésus
négatif.
* Règles de transfusion
Lors d’un contact entre un antigène et l’anticorps dirigé contre lui, il y aura agglutination et
lyse massive des globules rouges du donneur. Le respect de la compatibilité doit être absolu
car l’accident fait courir au sujet un risque mortel. On peut donc dresser le tableau suivant :
Groupe
Antigène
Anticorps
A qui donner
De qui
recevoir
A
A
anti-B
A, AB
A, O
B
B
anti-A
B, AB
B, O
AB
A et B
-
AB
A, B, AB, O
O
-
anti A et anti B A, B, AB, O
O
A la lecture du tableau, on voit que le sujet de groupe O peut donner du sang à chacun des
autres groupes. ; c’est un donneur universel. Cependant, certains sujets du groupe O peuvent
être dangereux en tant que donneurs car ils possèdent des antigènes appartenant à d’autres
systèmes (voir système Rh par exemple). De même, certains patients receveurs peuvent avoir
développé des anticorps acquis. Il faut donc toujours effectuer les tests de compatibilité avant
de pratiquer une transfusion. Dans les cas d’extrême urgence cependant, et si on est en dehors
du milieu hospitalier, on doit se contenter d’une transfusion respectant les groupes.
* Iso immunisation Rhésus
Lorsqu’une mère Rh(-) porte son premier enfant Rh(+); des globules rouges fœtaux passent la
barrière placentaire comme dans toute grossesse normale. A l’accouchement, le décollement
du placenta accentue ce passage et la mère peut produire une réponse primaire contre les
antigènes Rh(+) introduite ainsi dans sa circulation. Lors d’une grossesse ultérieure avec un
autre enfant Rh(+), la mère produira une réponse secondaire. Certains des anticorps produits
peuvent passer la barrière placentaire et être nocifs pour le fœtus. En réalité, seulement 10 %
des femmes Rh(-) portant un enfant Rh(+) se sensibilisent. Cependant, une transfusion ne
tenant pas compte des groupes rhésus pourrait sensibiliser la mère Rh(-). Dans ce cas, elle
pourrait avoir une réponse secondaire dès sa première grossesse avec enfant Rh (+).
II- Détermination du groupe sanguin ABO :
1) Matériel :
- Lancette de Bensaude
- Lammes
- Coton
- Alcool
- Sérums: antiA , antiB, antiA-B, anti D
2) Protocole expérimental:
Sur une lame de verre bien propre déposer, à quelques cm l’une de l’autre.
Une goutte de sérum anti-A
Une goutte de sérum anti-B
Une goutte de sérum anti-AB
Une goutte de sérum anti-D
- Prélever une goutte de sang de la pulpe du doigt, déposer une gouttelette de sang en face de
chaque sérum-test.
- Mélanger successivement chaque goutte de sang avec la goutte voisine de sérum à l’aide
d’un coin d’une lamelle.
- Changer le coin de la lamelle pour chaque goutte de sérum.
- Observer les agglutinations éventuelles
3) Résultats:
Anti B
Anti A
Anti AB
Détermination
Pas de réaction
Agglutination
Agglutination
Groupe A
Agglutination
Pas de réaction
Agglutination
Groupe B
Agglutination
Agglutination
Agglutination
Groupe AB
Pas de réaction
Pas de réaction
Pas de réaction
Groupe O
ETUDE DE LA PERMEABILITE CELLULAIRE
PERMEABILITE DES GLOBULES ROUGES ET OBSERVATION DU
PHENOMENE D’HEMOLYSE
La membrane plasmique cellulaire constitue une barrière séparant les compartiments intra- et
extracellulaire. Sa perméabilité à l'eau et aux substances dissoutes, électrolytiques ou
organiques, est un phénomène indispensable à la nutrition et à l'élimination des déchets
cellulaires. Les échanges d’eau font intervenir des phénomènes osmotiques, tandis que la
perméabilité aux substances dissoutes fait intervenir divers phénomènes: des forces de
diffusion, des forces électrostatiques et dans certains cas des forces développées activement
par la cellule qui fournit l’énergie nécessaire grâce à son métabolisme.
Pression osmotique et membrane de l’érythrocyte
Les érythrocytes ou hématies sont des cellules hautement spécialisées dépourvues de noyau et
assimilables à une éponge imprégnée d’hémoglobine et enveloppée d’une membrane
hémiperméable. Placées dans un milieu hypertonique, les hématies se rétractent et perdent
leur eau ; on dit qu’il y a plasmolyse. Par contre, dans une solution hypotonique, elles
absorbent de l’eau ; on parle de turgescence. Cependant, alors que les cellules végétales
pourvues d’une paroi peuvent résister au gonflement, les globules rouges éclatent et libèrent
l’hémoglobine qui passe en solution ; il y a hémolyse. Le principe de la manipulation est de
mettre en évidence les échanges d’eau à travers la membrane plasmique des hématies et la
résistance de celle-ci en fonction de la pression osmotique du milieu extracellulaire.
Calcul de la Pression Osmotique
La pression osmotique = KTC (atm)
M
K : Constante qui dépend du solvant (K=0,082)
C : Concentration pondérale de la solution (g/l)
T : Température absolue = 273+ t° C
M : Poids moléculaire du corps dissous : g/molécule
1) Matériel :
- Sang
- Eau distillée
- Solution de NaCl à 15‰
- Tubes à essai
- Tubes à hémolyse
- Pipettes
2) Protocole expérimental :
- Numéroter les tubes à essai de 1 à 8 et les remplir avec de l’eau distillée et de la solution de
NaCl à 15‰ en suivant les volumes indiqués dans le tableau ci-dessous.
N° du tube
NaCl à 15‰
(ml)
Eau distillée
(ml)
Concentration de
la solution
obtenue
1
15
0
15‰
2
12
3
12‰
3
9
6
9‰
4
8
7
8‰
5
6
9
6‰
6
4
11
4‰
7
2
13
2‰
8
1
14
1‰
- Prélever 4 ml de chacune des solutions obtenues et les introduire dans des tubes à hémolyse
numérotés.
- Ajouter deux gouttes de sang frais, mélanger et centrifuger pendant 5 minutes à 2000
tours/mn.
3) Résultats et interprétation :
a- Dans le tube à hémolyse n°8, on a mis 14 ml d’eau distillée et 1ml de solution de NaCl et
du sang. On remarque que le tube présente une suspension trouble qui est due à
l’hémoglobine libérée par l’éclatement de la membrane de l’hématie. On dit qu’il y a
hémolyse. L’eau étant hypotonique par rapport aux globules rouges, pénètre d’une manière
massive à l’intérieur de l’hématie. La membrane de celui-ci n’étant pas indéfiniment
extensible finit par éclater et libérer ainsi l’hémoglobine.
b- Dans le tube n°1 on a mis une solution de NaCl plus quelques gouttes de sang ; le tube,
après quelques temps, présente un culot surmonté d'un liquide incolore. Décanter l'eau, et
observer quelques globules au microscope. Ils présentent un aspect crénelé. En effet, placés
dans une solution hypertonique, ils ont perdu de l'eau.
c- Détermination de la résistance globulaire: La résistance globulaire mesure dans quelles
limites des globules supportent, sans hémolyse, un milieu hypotonique. Il s'agit de déterminer
à partir de quelle dilution la solution saline provoque l'hémolyse (début d'hémolyse).
La concentration saline la plus basse où apparaît un début d'hémolyse, mesure la résistance
des globules. Elle représente la concentration hémolysante limite.
 Observer les colorations limpide ou rosâtre (plus ou moins intense) du surnageant et la
présence ou absence du culot rouge au fond des tubes. Interpréter.
Observation microscopique :
Les résultats observés à l’œil nu seront complétés par une observation microscopique.
Pour cela, déposer un prélèvement du surnageant (dans le cas de l’hémolyse) entre lame et
lamelle. Pour les tubes présentant un culot, renverser le surnageant et recueillir à l’aide d’une
pipette une goutte du culot et l’étaler entre lame et lamelle. Observer la forme et la taille des
globules rouges dans les différents cas.
Dans les tubes où il n’y a pas d’hémolyse, les globules subissent des modifications qui
consistent en une variation de volume, détectée par microscopie.
- Dans une solution hypertonique au sang, les globules vont perdre de l’eau et présenter un
aspect crénelé : plasmolyse.
- Dans une solution légèrement hypotonique au sang, les globules vont augmenter de volume
par passage d’eau de l’extérieur vers l’intérieur du globule. Cette augmentation de volume se
fait sans rupture de la membrane globulaire et par conséquent sans diffusion de l’hémoglobine
dans la solution : turgescence sans hémolyse.
- Dans une solution isotonique au sang, les globules n’ont pas leurs dimensions modifiées.
* Déterminer la ou les solutions dans lesquelles a eu lieu : l’isotonie, l’hémolyse totale et
l’hémolyse partielle en justifiant votre réponse pour chaque cas.
* Noter les tubes où il ya eu résistance globulaire et ceux où il y a eu plasmolyse. Justifier
votre réponse en se basant sur l’observation macroscopique et microscopique.
* Calculer la valeur de la pression osmotique pour les 8 solutions. On considère que la
température dans laquelle est maintenue la solution de NaCl est égale à 25°C.

Osmolarité = C/M x nombre de particules =

pour NaCl le nombre de particules = 2 (il correspond à la dissociation de NaCl en Na+
et Cl-) et M= 58g/mol.
(g/l) /(g/mol)
= mol/l
MESURE DU VOLUME SANGUIN ET DETERMINATION DE
L’HEMATOCRITE CHEZ LE RAT
Le volume sanguin total est la somme du volume globulaire et du volume plasmatique présent
à l'intérieur de l'espace vasculaire. La plus grande partie du volume total circule activement
dans les vaisseaux: (c'est la seule qui soit accessible à la mesure), l'autre emprisonnée dans les
sinus veineux, circule si lentement qu'elle peut être considérée comme stagnante.
Si l'on introduit dans la circulation une quantité connue d'un indicateur, et qu'on mesure sa
concentration dans le sang, après le temps nécessaire à sa répartition uniforme, on peut
déduire le volume de dilution de cet indicateur, qui correspond en première approximation au
volume plasmatique circulant.
L'indicateur choisi doit remplir certaines conditions:
- il doit être facile à doser
- ne pas être toxique aux doses utilisées
- ne pas avoir de propriétés pharmacologiques susceptibles de modifier l'équilibre circulatoire
- ne pas être détruit dans le sang
- ne pas être rapidement excrété
- ne pas diffuser hors de l'espace vasculaire, ni pénétrer à l'intérieur des cellules
Ces conditions idéales sont difficilement réalisables.
Il existe cependant certaines substances, comme le bleu Evans, pour lesquelles les processus
de diffusion, de destruction ou d'excrétion sont très lents. Le prélèvement pour le dosage
devra donc se faire après que la substance utilisée ait été diluée de façon homogène, et avant
qu'une fraction non négligeable ait été éliminée de la circulation.
Le temps s'écoulant entre l'injection du colorant et le prélèvement sanguin dépendra donc de
la substance utilisée et de l'animal choisi pour l'expérience.
Formule chimique de Bleu d'Evans:
(Acide (Dimethyl-3,3'Biphenylene-4,4'Bisazo)-2,2'Bis-(amino-8Hydroxy1Naphtalenedisulphonique-5,7); PM 960,817)
1) Matériel :
- Centrifugeuse et tubes à centrifugation de 10 ml gradués au 1/10
- Electrocolorimètre et cuves appropriées
- Seringue à insuline pour injection
- Pince à artère
- Seringues de 1 ml et 5 ml
- Solution de bleu Evans à 500mg/l dans NaCl 9‰
- Héparine en solution à la concentration de 10 mg/ml
- Uréthane (1,2 g/kg P.C. injection intrapéritonéale) ou hydrate de chloral (0,36 g/kg
P.C injection intrapéritonéale).
- Sérum physiologique (NaCl à 9‰)
- Fil, coton bécher, pipette de 1 ml
- Rat
1) Protocole expérimental
- Etablir la courbe d'étalonnage pour des solutions de bleu Evans de 5, 10, 15, 20 et 30mg/l.
On prépare un blanc avec NaCl 0.9%.
La courbe d'étalonnage est une droite (on porte en ordonnée les densités optiques et en
abscisse les concentrations).
- Prendre un rat, le peser et noter son poids. Faire une injection intra péritonéale d'une
solution anesthésiante.
- Fixer l’animal sur la planche avec des lacets par les pattes.
- Inciser la partie antérieure du cou entre le larynx et le sternum. Ecarter les glandes salivaires.
- Découvrir les muscles. Dilacérer le tissu conjonctif à l'aide de pinces en restant toujours
dans le plan sagittal.
- Localiser la veine jugulaire ; elle est superficielle (entre la peau et la paroi musculaire).
- Repérer la carotide. Elle est profonde située prés de la trachée. La carotide apparaît animée
de très faibles pulsations visibles sous une certaine incidence lumineuse.
- Dégager cette artère sur la plus grande longueur possible en la séparant du nerf
pneumogastrique et du rameau sympathique. Passer un fil au dessous. Utiliser une pince à
artère, pour empêcher une éventuelle hémorragie.
- Injecter dans la veine jugulaire une solution de Bleu Evans à 500mg/l à la dose de 1ml/kg
soit 0.5mg/ml/kg.
- Eviter toute perte d’indicateur coloré qui fausserait les résultats ultérieurs.
- Trois minutes après l’injection de Bleu Evans, soulever la carotide par le fil, l’inciser et
prélever du sang. Le tube dans lequel on prélève le sang doit être hépariné et sec afin d’éviter
tout risque d’hémolyse.
- Verser le sang prélevé dans un tube à centrifugation et dans un tube à hématocrite gradué
jusqu’à 1 ml. Centrifuger pendant 10 mn à 5000 tours/mn.
- Evaluer l’hématocrite
- Prélever à l’aide d’une pipette en évitant de remettre les hématies en suspension, 1 ml de
plasma et le placer dans la cuve de l’électrocolorimètre. Ajouter 1 ml de sérum physiologique
(facteur dilution = 2). Mesurer la densité optique à une longueur d’onde de 750 nm.
- En se reportant à la courbe d’étalonnage, déduire la concentration C du plasma en Bleu
Evans en mg/l. Puis multiplier par le facteur de dilution (2).
2) Résultats :
Calcul du volume sanguin :
- Si P est le poids de l’animal en kg, la quantité de bleu Evans « m » injectée en mg est égale
à : m = P x 0,5
Puisque nous avons injecté 1 ml par kg de la solution mère de Bleu Evans à 500mg/l, soit 0,5
mg/ml/kg.
- Le volume plasmatique total Vp, exprimé en l, est égale au rapport de la quantité de Bleu
Evans injectée sur la concentration C de l’indicateur coloré dans le plasma soit :
* Vp = m/C = P. 0,5/C = volume plasmatique total (L)
Ht = VG/ Vs
1 – Ht = Vp / Vs
Vs = Vp / (1-Ht)
*
Vs = Vp / (1-Ht) = volume sanguin total (L)
REGULATION DE LA DIURESE CHE RATZ LE
I.
Rappel
La diurèse est l’élimination d’une urine abondante et de faible osmolarité. L’une des
fonctions essentielles du rein est de contrôler l’élimination du sel et de l’eau et donc de limiter
les variations du volume et de l’osmolarité du milieu extracellulaire. Il contribue de ce fait au
maintien de l’équilibre hydro-électrolytique.
L’équilibre du bilan de l’eau dépend de l’apport d’eau (eau alimentaire et eau
métabolique) et des pertes d’eau (urine, eau expirée, eau éliminée par la peau et les fèces).
Dans les conditions normales de fonctionnement du néphron, il existe une réabsorption
d’eau au niveau du tube collecteur. Cette réabsorption est fonction du gradient osmotique
entre les milieux tubulaire et péritubulaire et dépend également du taux plasmatique
d'hormone antidiurétique (ADH).
En présence d’ADH, la réabsorption de l’eau (retour de l’eau filtré au niveau du
glomérule vers le sang) conduit à une urine hyper-osmotique au plasma ; en absence d’ADH,
il se produit une diurèse aqueuse (urine à peu prés iso-osmotique au plasma).
La sécrétion d’ADH est principalement modulée par la pression osmotique sanguine et
le volume circulant.
II.
But de la manipulation
Il s’agit de mettre en évidence le contrôle osmotique et neuroendocrinien de la
réabsorption de l’eau par le rein, organe essentiel de l’équilibre hydrique.
III. Matériels et Méthodes
III.1. Matériel










Un rat mâle
Un cadre grillage et lacets
Une canule à mandrin
Une seringue de 5 ml
Une seringue de 2 ml
Une sonde gastrique
Un bécher de 50 ml
Un cathéter en polyéthylène
Une solution d’alcool à 12%
Une solution de mannitol à 12%




Une solution de vasopressine
Liquide de Ringer
Eau distillé
Un chronomètre
III.2. Préparation de l’animal
- Pendant 3 jours, le rat reçoit un régime riche en eau (carotte…).
- Une demi-heure avant la manipulation, on administre par gavage gastrique 5 cc par
100 g de poids corporel d’alcool à 12%. Ceci a un double intérêt : anesthésie et surcharge
d’eau. Cette dernière est complétée tout au début de la séance par l’administration de 6 cc
d’eau par 100g, ce qui porte la surcharge hydrique à 8 cc par 100g.
- Le tubage : fixer par les quatre membres l’animal, face ventral en haut, tirer la tête
vers l’avant avec un lacet passé sous les incisives supérieures. Introduire doucement la sonde
dans la bouche puis la glisser dans l’œsophage.
Opérations

Mise en place d’une canule à mandrin dans la veine du pénis (cf manip. 1).

Sondage de la vessie
- Epiler aux ciseaux la partie inferieure du ventre.
- Faire une incision longitudinale de la peau de 1cm juste ½ cm au dessus de la
ceinture scapulaire.
- Ouvrir le plan musculaire et sortir la vessie de la cavité abdominale.
- Préparer la sonde : engager une aiguille à injection à l’extrémité non renforcée du
tube de polyéthylène. Remplir la seringue de sérum physiologique, l’adapter à l’aiguille et
injecter le sérum dans la sonde. Laisser la seringue branchée jusqu’à la mise en place
définitive de la sonde dans la vessie.
- Préparer une ligature lâche autour de la vessie et l’inciser à son pole supérieur. Elle
va se vider immédiatement. Saisir un bord de l’incision avec une pince, introduire l’extrémité
renforcée de la sonde dans la vessie. Ligaturer la vessie sur la sonde, celle-ci ne doit pénétrer
que de quelque millimètres. Retirer aiguille et seringue, fixer la sonde avec un morceau de
sparadrap dans le prolongement de la vessie.
IV. Mesures
IV.1. Diurèse aqueuse
L’ingestion d’eau (surcharge provenant de l’alimentation et des deux tubages) est à
l’origine de la diurèse aqueuse. L’eau absorbée par l’intestin induit des modifications de
l’osmolarité et du volume sanguin, ce qui inhibe la sécrétion d’ADH.
IV.2. Diurèse osmotique
La diurèse osmotique apparait lorsque des substances non réabsorbables sont filtrées
dans le tubule, par exemple le mannitol.
Pour des raisons d’équilibre osmotique, ces substances fixent l’eau dans le tubule,
l’eau étant ensuite éliminée avec la substance : les 2/3 environ de l’urine primitive sont
réabsorbées le long du tube proximal du néphron. La réabsorption de l’eau y est passive, elle
est dite obligatoire car elle succède à la réabsorption active de Na +, Cl-, HCO3 -, etc. pour
atteindre l’équilibre osmotique. En effet, l’urine primitive reste isotonique au plasma le long
de ce segment. La présence d’une molécule non réabsorbable dans le fluide tubulaire, réduit le
gradient osmotique, ce qui limite la réabsorption d’eau. Il s’ensuit une fuite urinaire très
importante.

Sans interrompre le comptage des gouttes d’urine. Faire une injection intraveineuse
d’une solution de mannitol à 10% à raison de 0,6 cc par 100g de poids corporel.

La polyurie dure une dizaine de minutes.

Noter le moment précis de l’injection et poursuivre le comptage jusqu’au retour à la
normale.
IV.3. Contrôle hormonal

Injecter dans la canule intraveineuse 0,5ml de la solution de vasopressine (ADH). La
diurèse va marquer une nette diminution, voire un arrêt.

Noter le moment de l’injection, et poursuivre le comptage jusqu’au retour du débit
initial.

Les mesures terminées, tuer le rat en injectant 10 cc d’eau dans la veine du pénis,
retirer sonde et canule. Nettoyer le matériel et la paillasse.
V.
Représentation Graphique des Résultats
Reporter les résultats sur papier millimétré et tracer une courbe représentant le nombre
de gouttes d’urine en fonction du temps.
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