différents par leur démarche. Ainsi, le mythe a pour fonction de justifier ce qui existe, de dire
comment les choses sont ce qu'elles sont et pourquoi les hommes doivent adopter tel
comportement. A ce titre, il est irrationnel alors que la philosophie rationnelle. C'est pourquoi,
dès l'avènement de la philosophie, le mythe devrait être dépassé.
2. Philosophie et religion
Tiré du latin religare, la religion signifie un lien que l'homme entretien avec une force
extérieure souvent nommé dieu et qui exige une soumission à lui. Plus généralement, elle
renvoie à un ensemble de croyances, de pratiques, de rites érigés en dogme par une
communauté aux fins d'établir un rapport permanent avec le sacré. Ainsi définit, la pratique
religieuse révèle plusieurs forme: polythéiste et monothéiste tous renvoyant à la foi qui est une
croyance, une confiance à des vérités indémontables. De ce fait, la vérité religieuse est comme
le constate le philosophe camerounais Marcien Towa, une donnée extérieure révélée par
l'intermédiaire d'un prophète. A cet effet, la religion est censée être une vérité absolue,
incontestable, indiscutable pour le croyant qui se fonde sur la foi (confiance totale, fides en
latin). La religion se repose alors sur des dogmes c'est-à-dire des vérités absolues. A l'opposé,
le discours philosophique est humaine et critique. Pour toutes ces raisons, la religion semble
s'opposer à la philosophie.
En fait, une briève chronologie nous montre que le conflit entre philosophie et religion
ne date pas aujourd'hui. En effet dans l'antiquité, la condamnation de Socrate, l'interdiction de
la lecture des œuvres d’Aristotes ainsi que le conflit entre foi et raison notamment avec la
découverte de l'heliocentrisme par Copernic en sont des exemples illustratifs. C'est pourquoi de
son côté la philosophie remet en cause la tradition religieuse surtout avec les philosophes du
soupçon en l'occurrence (Nietzsche, Marx et Freud). C'est ainsi que selon Marx, la religion est
"l'opium du peuple". Selon lui, c'est non seulement l'homme qui invente les dieux, mais
également la religion engourdit l'esprit des hommes, subsistant le rêve à la réalité: c'est un
obscurentism qui s'oppose au progrès de la raison. Freud suppose que la religion corresponds à
l'enfance de l'humanité qui a besoin d'un Père (Dieu) pour espérer. De son côté Nietzsche définit
l'homme comme "un fabricateur de dieux" alors que que Sartre fera de l'existence de Dieu une
présence sans incidence sur le monde. A travers ces lignes, il est aiser de constater que la
philosophie et la religion ont des rapports complexes depuis l'antiquité.
Toutes fois, loin de s'exclure, elles entretiennent une relation réciproque car elles traitent
de même questions. Ceci dans la mesure où toutes les questions que soulève la métaphysique