violences conjugales. Certaines associations proposent parfois d’autres formes de prise en charge, y
compris hors cadre judiciaire, mais elles peinent à trouver des nancements. En outre, il n’y a pas
de structuration formelle à l’échelle nationale: jusqu’en 2019, les auteurs étaient rarement évoqués
dans les débats publics et encore moins considérés comme potentiels destinataires des politiques
publiques. Le grenelle des violences conjugales, n 2019, renouvelle le cadrage sur cette
problématique en portant l’accent sur les auteurs, avec l’idée que tant qu’on ne s’occupera pas
d’eux, on ne pourra pas dissoudre complètement le problème des violences conjugales. Le
programme d’actions qui a été adopté dans la foulée implique le développement de centres
spécialisés dans leur prise en charge (lire page 28). Cette ore, qui est en cours de structuration et
d’institutionnalisation, reste cependant très hétérogène sur le territoire.
Vous avez spéciquement enquêté sur les stages de
responsabilisation, massivement utilisés dans le cadre
d’alternatives aux poursuites. En quoi consistent-ils?
Sur le contenu, suivant les Spip et les associations socio-judiciaires, on observe une grande
diversité dans les programmes proposés, dans les approches aussi (thérapeutique, éducative, etc.).
Ces stages, qui sont aux frais des participants (autour de 250 euros) et durent généralement une
journée et demi, voire deux, font souvent intervenir une grande variété de professionnels:
psychologues, travailleurs sociaux, juristes, addictologues… Selon le code pénal, les objectifs du
stage sont un rappel du principe d’égalité de genre, de respect conjugal et une prise de conscience de
la responsabilité des faits commis dans un souci de prévention de la récidive. La notion de
responsabilisation des auteurs est donc leur ambition première. Il faut cependant préciser que la «
reconnaissance de leur responsabilité » est un prérequis pour l’orientation vers le dispositif du
stage comme alternative aux poursuites. Ce prérequis est sollicité dans des conditions
contraignantes pour les auteurs de ces violences: ils savent qu’ils pourront être orientés, en cas de
refus de leur part, vers des voies judiciaires au sein desquelles ils risquent plus, ce qui pose la
question de l’honnêteté des réponses obtenues dans ce cadre judiciaire.