L'INSEE / GENES
ADRES
La neutralite de la monnaie quelques aspects theoriques
Author(s): Emil M. Claassen
Source:
Cahiers du Séminaire d'Économétrie,
No. 7, La monnaie (1964), pp. 111-160
Published by: L'INSEE / GENES on behalf of ADRES
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/20075397 .
Accessed: 16/06/2014 18:26
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LA NEUTRALITE DE LA MONNAIE
QUELQUES ASPECTS THEORIQUES
par
Emil M. CLAASSEN
Docteur de l'Universit? de Cologne
L'important m?moire de M. Emil M. Claassen analyse en d?tail les conditions
assign?es ? l'usage de la monnaie sous ses diverses formes, pour qu'elle demeure
neutre, c'est-?-dire pour qu'elle n'alt?re pas la structure des prix relatifs. L'auteur
se trouve ainsi conduit ? examiner de pr?s le r?le de la monnaie et ? discuter les
opinions ?mises sur ce point depuis Jean-Baptiste Say jusqu'? Keynes et aux ?co
nomistes de notre temps.
Aux termes de la tradition classique exprim?e par Jean-Baptiste Say et admise
par Walras, la monnaie n'a que la valeur d'un multiplicateur de prix : elle est
neutre. Cette affirmation achemine tout naturellement vers ce qu'il est convenu
d'appeler aujourd'hui une ? dichotomie ? caract?ris?e par une pr?sentation en deux
temps :
? ?quilibre g?n?ral d?finissant les prix relatifs ou rapports d'?change des biens
et services;
? loi quantitative ou ?quation des ?changes permettant d'obtenir le niveau
g?n?ral des prix et par cons?quent leurs valeurs absolues.
Contre cette dualit?, la critique s'est exerc?e d'abord sur la neutralit? de la
monnaie; elle a ult?rieurement sugg?r? l'int?gration des encaisses et des cr?ances
dans le cadre d'un ?quilibre g?n?ral ?largi ? la mani?re de Don Patinkin.
Apr?s avoir rappel? les conceptions de Wickseil, Hayek et, avant tout, du
Hollandais J. C. Koopmans, assujettissant la neutralit? ? la r?alisation d'un ?qui
libre mon?taire, puis la mani?re dont Keynes et les post-keyn?siens envisageaient
le ? r?le actif ? de la monnaie dans une ?conomie de sous-emploi ou une ?conomie
convergeant vers le plein emploi. M. Emil M. Claassen s'attache longuement
aux prolongements des travaux de Patinkin par Gurley et Shaw en traitant
successivement :
? de la neutralit? dans un contexte de croissance;
? de la neutralit? d'ordres interne et externe ;
? de la neutralit? dans le cas de l'existence d'une multiplicit? d'actifs financiers.
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Les conclusions de l'analyse confirment les r?serves auxquelles se trouve subor
donn? le maintien de la neutralit?, ? savoir :
10 ? D?s que l'on reconna?t la possibilit? d'un d?calage entre l'offre et la
demande de marchandises d? ? l'existence de la monnaie, on doit r?futer la loi
dite de Say. La monnaie ne sera pas toujours neutre. Elle n'est neutre que dans
une situation d'?quilibre de plein emploi.
2? ? Dans les ?conomies complexes de notre temps, la monnaie joue un r?le
actif pour la formation des prix relatifs et absolus; sa neutralit? ne reste acquise
alors que si les conditions ?num?r?es ci-apr?s sont remplies :
? flexibilit? absolue des prix;
? ?lasticit? d'anticipation des prix ?gale ? l'unit?;
? absence d'illusion mon?taire;
? neutralit? des effets de distribution.
11 s'en faut que ces conditions soient toujours satisfaites dans les circonstances
habituelles; la neutralit? n'existe donc pas en g?n?ral. On s'en ?carte d'autant
plus qu'on se trouve en d?saccord avec les exigences de la th?orie.
L'effort de la critique se traduit donc par un r?sultat positif en ce sens qu'il
enrichit et pr?cise grandement ce concept abstrait de neutralit?.
? On trouve ici l'une des justifications absolues d'une th?orie ?conomique pure.
En d?gageant des conditions n?cessaires de neutralit? de monnaie dans un mod?le
simplifi?, on obtient r?ciproquement des conditions suffisantes ? d'activit? ? et ces
conditions suffisantes sont normalement pr?serv?es lorsquon passe du mod?le simplifi?
? l'?conomie r?elle complexe, qui contient le mod?le comme cas particulier. ?
R. R.
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SOMMAIRE
Introduction.
1, ? Les th?ories traditionnelles de la monnaie neutre.
1. La monnaie neutre dans l'optique de la loi de Say.
2. La monnaie neutre dans l'optique du concept d'?quilibre mon?taire :
a) La th?orie de Wicksell,
b) La th?orie de Hayek,
c) La th?orie de Koopmans.
II. -? La monnaie neutre et les th?ories modernes.
1. Le probl?me de la monnaie neutre dans les th?ories keyn?sienne et post-keyn?sienne :
a) La th?orie keyn?sienne,
b) La th?orie post-keyn?sienne.
2. Le probl?me de la monnaie neutre dans la th?orie de Patinkin :
a) La dichotomie incorrecte entre les secteurs r?el et mon?taire de l'?conomie,
b) La dichotomie correcte entre les cadres r?el et mon?taire de l'?conomie,
c) La dichotomie correcte entre les effets r?el et mon?taire d'une exp?rience
de march?.
3. Le probl?me de la monnaie neutre dans la th?orie de Gurley et Shaw :
a) La neutralit? de la monnaie dans une ?conomie en croissance,
b) La neutralit? de la monnaie ? externe ? et de la monnaie ? interne ?,
c) La neutralit? de la monnaie dans le cas de l'existence d'une multiplicit?
d'actifs financiers.
Conclusion.
ANNEXES
A. ? Annexe math?matique : la monnaie neutre et les trois dichotomies.
a) La dichotomie incorrecte entre les secteurs r?el et mon?taire de l'?conomie,
b) La dichotomie correcte entre les cadres r?el et mon?taire de l'?conomie,
c) La dichotomie correcte entre les effets r?el et mon?taire d'une exp?rience de
march?.
B. ? Note sur l'ambigu?t? du concept de monnaie neutre dans la th?orie de
Patinkin.
C. ? Annexe math?matique : la neutralit? de la monnaie u externe ? et de la
MONNAIE ? INTERNE ?.
a) La monnaie est uniquement constitu?e par la vari?t? ? externe ?,
b) La monnaie est uniquement constitu?e par la vari?t? ? interne ?,
c) L'existence simultan?e de monnaie ? externe ? et de monnaie ? interne ?.
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INTRODUCTION (*)
Si nous tentions de sch?matiser le d?veloppement de la th?orie mon?taire dans un cadre
logique, nous pourrions utiliser la pr?sentation de Hayek (2). Hayek distingue quatre stades
d'?volution.
1. Dans le premier stade on centre l'attention sur le rapport causal entre masse mon?
taire et volume de biens d'une part, et niveau des prix d'autre part. C'est la conception de
la th?orie quantitative na?ve de la monnaie dont le but est l'explication de la valeur mon?taire.
2. Au deuxi?me stade cette position est am?lior?e et on consid?re la relation de la quantit?
de monnaie et du niveau des prix avec les variations du revenu.
3. La mani?re dont la monnaie agit par l'interm?diaire du taux de l'int?r?t sur la produc
tion et les prix relatifs ainsi que sur le niveau des prix, devient l'objet de la recherche dans la
troisi?me phase. Une variation de la quantit? de monnaie ne doit pas seulement toucher les
prix absolus mais encore influencer les prix relatifs et de ce fait la production. Ici nous rejoi
gnons particuli?rement la doctrine de l'?pargne forc?e ainsi que l'enseignement de Wicksell.
4. Ces trois premiers stades d'?volution de la th?orie mon?taire selon les diff?rentes
versions de la th?orie quantitative de la monnaie, s'attachent essentiellement ? l'influence
de la monnaie sur les prix absolus. Par contre, le quatri?me stade, qui en m?me temps est le
dernier, place au centre des pr?occupations l'influence de la monnaie sur les prix relatifs. Dans
ce sens Hayek voudrait que soit comprise comme ? la t?che la plus importante de la th?orie
mon?taire... son ?mancipation de la th?orie de la valeur qui la domine actuellement [1929]
presque enti?rement ? (3).
Le probl?me de la stabilit? est remplac? dans la th?orie mon?taire par celui de la neutra
lit?. L'aspect d'?conomie th?orique c?de le pas ? l'aspect de politique ?conomique.
Le premier avait trait ? l'explication de la valeur de la monnaie par les diff?rentes th?ories
de la demande de monnaie, depuis l'?quation des ?changes de Fisher et celle de Cambridge
en passant par la pr?f?rence pour la liquidit? de Keynes, et jusqu'? la fonction de demande
de l'?cole de Chicago (surtout M. Friedman).
L'aspect de politique ?conomique, d'autre part, s'attache ? l'analyse de l'effet exerc?
par la monnaie sur l'?conomie totale. A l'heure actuelle, par exemple, un probl?me de poli
tique ?conomique consiste ? savoir dans quelle mesure la masse mon?taire doit ?tre accrue
pour rendre possible (ou pour stimuler) une croissance ?quilibr?e. La solution d?pend in?vit?
(x) J'ai des remerciements ? adresser de plusieurs c?t?s. La possibilit? de pr?parer cette ?tude m'a ?t?
donn?e par le Centre d'?conom?trie de la Facult? de droit et des sciences ?conomiques de Paris, dirig? par
M. le professeur Henri Guitton. Le texte a ?t? d'autre part discut? au S?minaire de th?orie ?conomique
J.-B. Say de la m?me Facult?; j'ai tir? profit des observations de diff?rents membres de l'?quipe J.-B. Say,
notamment J.-C. Milleron et D. Pilisi; de plus, des s?ances de travail avec le second d'entre eux ont exerc?
des effets ? non neutres ? ? divers stades de l'?laboration du texte. Enfin, ces remerciements vont ? M. le
professeur Ren? Roy et aux participants du S?minaire d'?conom?trie du C. N. R. S. pour une autre r?union
de discussion sur ce sujet. Inutile de dire que la responsabilit? des uns et des autres ne s'?tend pas aux erreur!
et insuffisances qui demeurent dans le texte.
(2) F. A. Hayek, Preise und Produktion, Vienne, 1931, }>p. 1-31, ou le texte anglais qui est une traduction
r?vis?e : Prices and Production, Londres, 1935, pp. 1-31. Voir aussi D. J. Botha, A Study in the Theory of
Monetary Equilibrium, Leyden, 1959, pp. 1-4, 16-21.
(3) F. A. Hayek, Geldtheorie und Konjunkturtheorie, Vienne, 1929, p. 71, ou la traduction anglaise:
Monetary Theory and the Trade Cycle, Londres-Toronto, 1938, pp. 131-132.
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