Telechargé par Diabélou SISSOKO

Evaluation de la qualité physico-chimique et de la pollution des eaux du Fleuve Niger à Bamako et environs

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REPUBLIQUE DU MALI
Un Peuple – Un But – Une Foi
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
**********
ECOLE NATIONALE D’INGENIEURS –
ABDERHAMANE BABA TOURE
**********
DEPARTEMENT GEOLOGIE ET
MINES
MINISTERE DE
L’ENVIRONNEMENT, DE
L’ASSAINISSEMENT ET DU
DEVELOPPEMENT DURABLE
**********
AGENCE DU BASSIN DU FLEUVE
NIGER
Projet de Fin de Cycle
En vue de l’obtention du Diplôme de Licence Professionnelle en Eau et
Environnement
Intitulé du Projet :
Evaluation de la qualité physico-chimique des eaux du Fleuve Niger et
des paramètres de pollution y afférents dans le District de Bamako et
environs
Réalisé par : Diabélou
SISSOKO
Tél. : +22377753040
Email : [email protected]
Directeurs de Projet ENI-ABT :
Encadrante ABFN :
Mme SY Kadiatou DIALLO, Cheffe
du Département Protection et Gestion
des Ecosystèmes.
Pr Hamadoun BOKAR
Dr Ing. Mahamadou KONARE
Année universitaire : 2021-2022
DEDICACES ET REMERCIEMENTS
Louange à Allah à qui appartient tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre. Et
louange à Lui dans l'au-delà. Et c'est Lui le Sage, le Parfaitement Connaisseur. (34/1)
A travers ce travail je Le glorifie davantage pour Son Amour, Sa Générosité, Sa Miséricorde
sans faille et Son Assistance ferme, car sans Lui, ce travail n’existerait pas.
Au Messager d’Allah (paix et salut sur lui),
Ma prière est d’être toujours fidèle à ta tradition afin d’être un modèle. Qu’Allah – Le Très
Haut, Le Très Grand – accepte nos différentes salutations à ton égard.
A mon pays le Mali, ma chère patrie,
Ce travail te fait honneur en se permettant d’être un outil tangible d’aide à la décision politique
par le biais notamment du renforcement des connaissances existantes sur la qualité de tes
ressources et écosystèmes aquatiques et de l’identification des paramètres de pollution qui
altèrent le plus la qualité de tes ressources en eau au sein de tes localités urbaines.
A ma tendre mère Aïssatou DEMBELE,
Les mots me manquent pour exprimer ce que je ressens, combien sont grands les sacrifices que
tu as consentis. A quoi valent t’elles ? Certainement ils sont hors de ma portée, car je ne pourrai
rembourser même le millième en toute une vie. Tu es pour moi ici-bas l’incarnation de l’amour,
de l’union familiale, du pardon, de la tendresse et du courage. Mon vœu le plus ardent est que
tu trouves dans ce document l’accomplissement de tes rêves, de tes sacrifices et de tes prières.
A mon cher père, Babily Douga SISSOKO,
Ce travail traduit la pertinence et l’efficacité de ton engagement sans failles pour notre
formation et constitue sans nul doute l’un des résultats de ton implication dans des processus
pouvant faire nous des producteurs d’œuvres scientifiques, exemplaires et référentielles, tant
sur le plan national qu’international. Qu’ALLAH fasse que tu trouves dans ce travail, joie et
satisfaction. AMINE
A toutes mes grands-mères, tantes, sœurs, cousines,
A tous mes grands-pères, tontons, frères, cousins, amis comme collègues,
A toute la famille du Feu Général de Division Filifing SISSOKO, plus particulièrement à ma
grand-mère chérie SISSOKO SACKO DIABY et ma tante SISSOKO FANTA DIALLO,
A toutes mes connaissances,
i
Trouvez dans ce travail, une forme de reconnaissance pour tous vos bienfaits à l’égard de ma
modeste personne.
Aux personnels de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN),
Tout d’abord, je tiens à remercier le Directeur Général de l’ABFN, M. Abdourahamane
Oumarou TOURE, Chevalier de l’Ordre National du Mali, de m’avoir donné l’occasion
d’effectuer mon stage de fin de cycle au sein de l’Instrument politique en charge de la
sauvegarde du fleuve Niger, de ses affluents et de leurs bassins versants, sur le territoire de la
République du Mali et la gestion intégrée de ses ressources. Un stage qui m’a permis d’acquérir
de nombreuses compétences et qualités parmi celles indispensables à la protection et gestion
durable et intégrée des ressources et écosystèmes aquatiques.
Mes sincères remerciements s’adressent également à Mme SY Kadiatou DIALLO, Responsable
du Département Protection et Gestion des écosystèmes, pour son encadrement de qualité et son
engagement sans failles dans des mécanismes pouvant faire de ce projet une référence dans le
domaine de l’évaluation de la qualité et pollution des ressources en eau, tant sur le plan national
qu’international.
Je tiens, par-là, à exprimer toute ma reconnaissance et ma gratitude à l’ensemble du personnel
de l’Agence. Un personnel dynamique et soucieux de l’avenir du fleuve Niger, qui a fait de ce
stage une période pendant laquelle j’ai particulièrement appris énormément de choses.
Aux Enseignants de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs – Abderhamane Baba Touré (ENIABT),
Mes sincères remerciements s’adressent à l’ensemble des enseignants de l’ENI-ABT, plus
particulièrement à ceux rattachés au département d’études et de recherche de géologie et des
mines pour la pertinence et la qualité des connaissances qu’ils offrent aux étudiants de l’école.
La qualité et l’état référentiel d’un projet d’études traduisent indéniablement la qualité du
personnel ayant concouru à son suivi. Sur ce, j’exprime ma profonde gratitude et
reconnaissance à l’endroit du Pr Hamadoun BOKAR et à son assistant Dr. Ing. Mahamadou
KONARE, pour ce dévouement qu’ils ont en eux de faire des étudiants de l’Eau et de
l’Environnement de l’ENI-ABT, des experts en sciences environnementales.
ii
TABLE DES MATIERES
LISTE DES FIGURES............................................................................................................ iv
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... iv
ABREVIATIONS ..................................................................................................................... v
RESUME .................................................................................................................................. vi
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE ..................................................................... 2
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL EN STAGE ..... 4
1.1
Création et Missions .................................................................................................. 4
1.2
Les Organes de l’Agence ........................................................................................... 4
1.2.1
Le Conseil d’Administration ............................................................................. 4
1.2.2
La Direction Générale ........................................................................................ 5
1.2.3
Bureaux et Départements .................................................................................. 5
1.2.4
Le Comité de Gestion ......................................................................................... 8
1.3
Agent Comptable ....................................................................................................... 8
1.4
Les Antennes régionales ............................................................................................ 9
CHAPITRE 2 : MATERIELS ET METHODES ................................................................ 10
2.1
Zone de l’étude ......................................................................................................... 10
2.2
Bases de données ...................................................................................................... 10
2.3
Calcul de l’indice de qualité de l’eau (IQE) .......................................................... 11
2.4
Etude des paramètres de pollution......................................................................... 12
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS ............................................................. 14
3.1
Résultats du Calcul de l’indice IQE ....................................................................... 14
3.2
Etude des paramètres de pollution......................................................................... 21
3.2.1
Technique n°1 ................................................................................................... 21
3.2.2
Technique n°2 ................................................................................................... 22
3.3
Les phosphates dans l’environnement ................................................................... 23
3.3.1
Composition chimique ..................................................................................... 23
3.3.2
Sources............................................................................................................... 24
3.3.3
Effets connus sur l’environnement ................................................................. 25
3.3.4
Recommandations en vertu des principes de précaution ............................. 25
3.3.5
Evolution spatio-temporelle des valeurs de PO43- dans la zone d’étude...... 26
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .................................................................... 27
iii
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 28
ANNEXE ................................................................................................................................. 29
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Présentation de la zone d'étude du projet. ......................................................... 10
Figure 2 : Répartition des résultats de l'IQE lors de la campagne de mars 2018. ........... 16
Figure 3 : Répartition des résultats de l'IQE lors de la campagne juillet 2018. ............... 16
Figure 4 : Diagramme de variation du nombre de sites pour chaque classe de qualité des
eaux durant les deux campagnes de 2018............................................................................. 17
Figure 5 : Variations spatio-temporelles des valeurs de l'IQE survenues dans la zone
d'étude de mars à juillet 2018................................................................................................ 19
Figure 6 : Variation spatiale des valeurs de l'IQE sur la zone d’étude durant le mois de
mars 2018. ............................................................................................................................... 19
Figure 7 : Variation spatiale des valeurs de l'IQE sur la zone d’étude durant le mois de
juillet 2018. .............................................................................................................................. 20
Figure 8 : Distribution quantitative de l'IQE sur la zone d'étude pendant la campagne de
mars 2018. ............................................................................................................................... 20
Figure 9 : Distribution quantitative de l'IQE sur la zone d'étude pendant la campagne de
juillet 2018. .............................................................................................................................. 21
Figure 10 : Répartition des deux types de résultats par paramètre. ................................. 22
Figure 11 : Variation des classes de qualité des eaux du fleuve Niger lors du recalcul de
l'IQE en enlevant les huit paramètres un à un pendant la campagne de mars 2018. ...... 22
Figure 12 : Variation des classes de qualité des eaux du fleuve Niger lors du recalcul de
l'IQE en enlevant les huit paramètres un à un pendant la campagne de juillet 2018. ..... 23
Figure 13 : Evolution spatio-temporelle des valeurs de PO43- dans la zone d'étude durant
les deux campagnes de l'année 2018. .................................................................................... 26
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Extrait simplifié de la norme marocaine de qualité des eaux de surface, 2001.
.................................................................................................................................................. 11
Tableau 2 : Classes de qualité des eaux selon la méthode de l'indice arithmétique pondéré
(TALHAOUI et al, 2020 ; MIMOUNI Y. et DELIEGE J. F., 2022). ................................. 12
Tableau 3 : Poids des paramètres physico-chimiques et valeurs maximales standards
marocaines (Norme de qualité des eaux de surface ; 2002) ................................................ 14
Tableau 4 : Valeurs de l’indice IQE et classes de qualité des eaux du fleuve Niger pendant
les deux campagnes de mesures. ........................................................................................... 15
Tableau 5 : Variation du nombre de sites pour chaque classe de qualité des eaux durant
les deux campagnes de 2018. ................................................................................................. 17
iv
ABREVIATIONS
ABFN : Agence du Bassin du Fleuve Niger
CE : Conductivité électrique
Cl- : Chlorures
ENI-ABT : Ecole Nationale d’Ingénieurs –
Abderhamane Baba Touré
Fe : Fer total
IQE : Indice de Qualité de l’eau
ODD : Objectifs de développement durable
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
NO3- : Nitrates
NO2- : Nitrites
PH : Potentiel Hydrogène
PO43- : Orthophosphate
T : Température
v
RESUME
Le Fleuve Niger, en plus d’être caractérisé par ses précipitations irrégulières, est soumis à
d’intenses pressions anthropiques qui détériorent la qualité de ses ressources et écosystèmes au
sein des pays qu’il traverse. Cette situation préoccupante exige, cependant, la conjugaison
d’efforts et d’actions pour la réalisation d’études concrètes, tangibles et continues reflétant l’état
des ressources et écosystèmes de l’ensemble du Bassin du Fleuve Niger afin de mettre en place
des mécanismes adéquates pouvant servir de directives pour la protection et gestion durable et
intégrée du bassin au sein des localités concernées par le cours du fleuve. C’est donc dans cette
optique que ce projet de fin de cycle intervient en ayant comme objectif spécifique le
renforcement d’outils d’aide à la décision politique à travers la mise en évidence de l’état du
fleuve Niger à Bamako et environs en termes de qualité et des sources et paramètres de
pollution. Elle représente, en effet, un diagnostic de la qualité des eaux du Fleuve Niger et des
paramètres de pollution qui altèrent le plus la qualité de ses eaux au sein de la ville de Bamako
et périphéries durant la période des basses eaux (mars) à la période des hautes eaux (juillet) de
l’année 2018. Ce travail a été réalisé sur la base des résultats d’analyses des paramètres physicochimiques (CE, pH, T°C, NO3-, NO2-, Fe, PO43- et Cl-) de 34 sites dont 10 situés dans la région
de Koulikoro. La détermination de la qualité globale des eaux du fleuve a été effectuée par le
calcul de l’indice de qualité de l’eau (IQE), basé sur la grille marocaine fixant les seuils de la
qualité des eaux superficielles. Les résultats de l’IQE obtenus, en utilisant cette grille à
l’absence de normes maliennes et celles de l’OMS pour les eaux superficielles, sur la question
varient entre 3,586 et 2463,091 pour la campagne du mois de mars 2018, ce qui se traduit par le
fait que 29 sites présentent des eaux non potables, 2 sites sont de qualité très mauvaise et les
classes de qualité excellente, bonne et mauvaise partagent un même nombre de site équivalent
à l’unité (1) ; et pour ce qui est de la campagne de juillet 2018, les résultats varient entre 3,151
et 2737,224, ce qui se traduit également par le fait que 22 sites sont caractérisés par leur eau
non potable, les classes de qualité excellente, mauvaise et très mauvaise ayant chacune quatre
(4) sites. Ces changements ainsi observés dans cette étude, d’une campagne à l’autre donc
temporels se sont opérés de façon spatiale également notamment de Kalaban-Coro jusqu’à
Moribabougou. Afin d’identifier et d’évaluer les paramètres responsables de l’altération de la
qualité des eaux du fleuve Niger, une étude portant recherche des paramètres de pollution a été
réalisée selon deux techniques bien distinctes qui ont toutes les deux convergé vers un même
résultat indiquant clairement le rôle principal joué par l’orthophosphate (PO43-) dans la
dégradation de la qualité des eaux du fleuve Niger au sein de la zone d’étude durant la période
indiquée. Cependant, l’étude du paramètre phosphate a permis de mettre en évidence que la
présence de phosphates dans l’eau relève principalement d’une pollution de type domestique,
industrielle et agricole. Cette étude a également permis l’identification du point
d’échantillonnage ayant le plus subi l’effet des rejets des matières phosphorées durant la période
d’étude du projet.
Mots clés : Bamako et environs, DP-02, eaux de surface, Fleuve Niger, grille marocaine, IQE,
orthophosphate (PO43-), paramètres de pollution, physico-chimique, variation spatiale,
variation temporelle.
vi
INTRODUCTION
Le fleuve Niger est le 3ème fleuve d’Afrique de par sa longueur (4,200 km), après le Nil et le
Congo mais est le plus important fleuve d’Afrique de l’Ouest. Il est le 14ème plus long fleuve
du monde. Son bassin couvre une superficie de près de 2,2 millions km2 comprenant environ
1,5 million km2 de bassin hydrologiquement actif. Enfin, il est le 9ème système fluvial le plus
important du monde. Bien que son bassin versant couvre neuf pays (Bénin, Burkina Faso,
Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Mali, Niger, Nigeria, et Tchad), plus de 80% de sa
superficie se trouvent dans trois pays : Mali, Niger et Nigeria. Il se divise en 4 sous-bassins, en
l’occurrence le Niger supérieur, le Delta Intérieur du Niger, le Niger moyen et le bas Niger.
Au Mali, le parcours du fleuve Niger est long de 1750 km, soit 42 % de sa longueur totale. Son
bassin versant couvre 570.000 km², dont un bassin actif de 300.000 km² qui comporte, en plus
du District de Bamako, la plupart des grandes villes du pays. La portion malienne du bassin du
fleuve Niger peut être subdivisée en quatre sous bassins : le Haut Niger, le Bani, Le Delta
intérieur du Niger et la Boucle du Niger. L’apport du Fleuve Niger au Mali est inestimable avec
pas moins de 85% de la population du pays qui vit dans son bassin en dépendant directement
ou indirectement de ses ressources. Malgré son importance et tout son potentiel, le Fleuve Niger
est sérieusement menacé par d’importants phénomènes tels que le changement climatique, la
baisse continue de ses débits, l’ensablement du lit, l’occupation anarchique de ses berges et une
pollution due à diverses activités (industrielles, minières, agricoles, urbaines, etc.).
Le Fleuve Niger subit depuis de longues années les assauts de diverses activités polluantes dans
son bassin qui menacent sa biodiversité, la qualité de ses eaux et la santé des populations
riveraines. Au niveau des centres urbains comme Bamako et ses environs, le Fleuve Niger est
littéralement devenu le dépotoir et le milieu récepteur des déchets solides et liquides
inconsidérément au péril que cela représente pour ses usagers et l’environnement.
Cette situation préoccupante exige alors la réalisation d’études afin de, non seulement, mettre
en évidence l’état de la qualité des eaux du fleuve Niger au niveau des centres urbains qu’il
traverse, mais également d’évaluer les paramètres de pollution qui s’y rapportent. La présente
étude se situe donc dans cette optique en essayant d’évaluer la qualité physico-chimique des
eaux du fleuve Niger et des paramètres de pollution s’y rapportant de la période des basses eaux
(mars) à la période des hautes eaux (juillet) 2018 au niveau du District de Bamako et environs.
Afin d’atteindre cet objectif, l’indice de qualité de l’eau (IQE) a été utilisé comme outil
d’évaluation pour déterminer les différentes classes de qualité des eaux pour les deux
campagnes de mesures et procéder ensuite à une comparaison. En effet, L’IQE a été développé
par Horton en 1965 et depuis lors, il a été largement utilisé pour déterminer l'état de la qualité
des eaux. Dans la présente étude, la grille marocaine de qualité des eaux superficielles a été
utilisée pour calculer l'IQE conformément à la méthode de l’indice arithmétique pondéré
développée par Brown en 1972, qui définit la qualité des eaux en cinq classes. Également, une
étude portant recherche des paramètres de pollution a été effectuée à travers deux techniques
différentes pour la mise en évidence des différents paramètres qui ont engendré l’altération de
la qualité des eaux du Fleuve Niger au sein de la zone d’étude durant la période précédemment
indiquée.
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ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE
1. Contexte de l’étude
La protection de la qualité des ressources en eau et des cours d’eau transfrontaliers comme le
Fleuve Niger est un enjeu important dans l’agenda mondial. Ainsi, la plupart des pays du monde
ont fait de la lutte contre les pollutions et les nuisances une priorité nationale. C’est ainsi qu’au
Mali, entre autres actions, l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN) a été créée en 2002
dans le but de sauvegarder le Fleuve Niger et ses affluents. Aussi, l’activité 3.5.6 du PCAGIRE/BAM-GIRE se décline ainsi : “Élaborer et mettre en œuvre une stratégie nationale de
suivi de la qualité des eaux” (BA et al., 2020). Toutes ces politiques et activités devraient
concourir à l’atteinte de l’objectif 6 de développement durable relatif à l’eau propre et à
l’assainissement. Plus spécifiquement, de l’ODD 6.3 visant à améliorer la qualité de l’eau
ambiante, qui est essentielle pour protéger à la fois la santé humaine et la santé des écosystèmes
(ODD 6.6 et ODD 14 et 15), en éliminant, minimisant et réduisant considérablement les apports
de pollution dans les eaux ambiantes. Au Mali plusieurs acteurs gouvernementaux et nongouvernementaux contribuent aux efforts convergents vers l’atteinte des différentes cibles de
l’ODD 6 ; c’est le cas notamment de l’ENI-ABT.
En effet, l’ENI-ABT est une institution publique historique qui forme les ressources humaines
hautement qualifiées dans le développement durable du Mali et de l’Afrique. Au-delà de ses
différentes filières, l’école forme plus particulièrement des ingénieurs des sciences
environnementales spécialisés dans la gestion durable et intégrée des problématiques liées aux
ressources en eau et à l’environnement.
2. Problématique de la gestion des déchets liquides et solides à Bamako et
environs
La ville de Bamako, située entre les 12°29’57’’ et 12°42’17’’de latitude nord et 7°54’22’’ et
8°4’6’’de longitude ouest, s’est développée dans la vallée du plus grand fleuve de l’Afrique de
l’Ouest, le fleuve Niger qui la divise en deux parties (DIALLO et al., 2020). En effet, la ville
regroupe six communes, dont les quatre premières sont situées sur la rive gauche et les deux
dernières sur la rive droite du fleuve Niger (Fig.1). Alors que les populations de Bamako et ses
environs croissent très rapidement, le système de gestion des déchets liquides et solides revêt
d’énormes défaillances. Bamako et ses villes périphériques ne disposent, malheureusement, pas
d’un système d’égout pour une collecte adéquate des eaux usées. Aucune station de traitement
des eaux usées produites dans la ville n’existe à l’exception d’un système de lagunage fait de
bassins qui reçoivent les effluents de quelques unités industrielles dont le traitement n’est pas
adapté pour être efficace. Les eaux usées brutes de toutes natures issues donc de ses grands
centres urbains se retrouvent donc déversées directement ou indirectement dans le Fleuve Niger
par ruissellement diffus ou à travers des rejets ponctuels de collecteurs des eaux pluviales. En
outre, la prolifération des dépôts anarchiques des déchets solides qui sont charriés dans le fleuve
contribuent à le polluer grandement. Enfin, en l’absence d’aucune station de traitement des
boues de vidange pour Bamako celles-ci sont déversées dans la ville et ses périphéries de façon
illicite ou incontrôlée occasionnant ainsi une contamination du fleuve par les collecteurs des
eaux pluviales et/ou par les ruissellements pluviaux.
3. Justification de l’étude
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Face au péril de la pollution sur le Fleuve Niger à travers les eaux usées urbaines, les déchets
solides et les boues de vidanges provenant surtout des villes à urbanisation forte et rapide, il est
impérieux que des actions salvatrices soient entreprises pour la réduction de ces différents types
de pollution et la protection du Fleuve Niger.
Pour ce faire, un approfondissement des connaissances sur la qualité des eaux du Fleuve Niger,
de ses sources de pollution et des paramètres qui altèrent le plus sa qualité s’avère indispensable.
De telles connaissances fourniront, très certainement, des données référentielles pour l’atteinte
des objectifs environnementaux de développement durable ainsi que pour l’élaboration des
politiques environnementales, tant sur les plans nationaux qu’internationaux.
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CHAPITRE 1 : PRESENTATION
D’ACCUEIL EN STAGE
DE
LA
STRUCTURE
1.1 Création et Missions
L’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN) est un Etablissement Public à caractère
Administratif (EPA), créée par l’Etat Malien suivant l’ordonnance N° 049/P-RM du 29 mars
2002 et organisée suivant le Décret n° 289/P-RM du 30 mai 2002. Elle a pour tutelle le
Ministère en charge de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable.
C’est pour apporter une réponse aux différents problèmes auxquels le fleuve Niger fait face au
Mali, que l’Agence, a été créée par l’Etat malien.
L’Agence a pour mission la sauvegarde du fleuve Niger, de ses affluents et de leurs bassins
versants, sur le territoire de la République du Mali et la gestion intégrée de ses ressources.
A ce titre, elle est chargée de :
• Promouvoir et veiller à la préservation du fleuve Niger en tant qu’entité vitale du pays,
protéger les écosystèmes terrestres et aquatiques ;
• Protéger les berges et les bassins versants contre l’érosion et l’ensablement ;
• Renforcer les capacités de gestion des ressources du fleuve, de ses affluents et de leurs
bassins versants ;
• Promouvoir l’amélioration et la gestion des ressources en eau pour les différents usages ;
• Contribuer à la prévention des risques naturels (inondation, érosion, sécheresse), à la lutte
contre les pollutions et nuisances et au maintien de la navigation du fleuve ;
• Entretenir des relations de coopération avec les organismes techniques similaires des pays
riverains concernés ;
• Concevoir et gérer un mécanisme financier de perception de redevances auprès des
organismes préleveurs et pollueurs d’eau et d’utilisation de ces redevances.
1.2 Les Organes de l’Agence
Le Décret N°02-289/P-RM du 30 Mai 2002 fixe l’organisation et les modalités de
fonctionnement de l’Agence comme suite :
1.2.1 Le Conseil d’Administration
Il comprend vingt-cinq (25) membres représentants les pouvoirs publics, les collectivités
territoriales, les usagers et le personnel de l’Agence.
Le Conseil d’Administration exerce, dans les limites des lois et règlements en vigueurs, les
attributions spécifiques suivantes :
•
•
•
Examiner et arrêter le budget annuel de l’Agence ;
Approuver les programmes de développement pour la sauvegarde et la protection du
fleuve Niger ;
Déterminer annuellement, en termes quantitatifs, les objectifs à atteindre par rapports
aux objectifs globaux assignés à l’Agence ;
Page | 4
•
•
•
•
•
Fixer l’organisation interne, le cadre organique, les règles particulières relatives au
fonctionnement et à l’administration de l’Agence, ainsi que les conditions et modalités
d’octroi d’indemnités et d’avantages spécifiques au personnel ;
Examiner et approuver le rapport technique et financier annuel ;
Adopter le programme et le budget de l’Agence et veiller à leur exécution ;
Délibérer sur les acquisitions, dispositions ou aliénations de biens meubles et
immeubles ;
Donner un avis sur toutes questions soumises par l’autorité de tutelle.
1.2.2 La Direction Générale
La Direction Générale constitue l'organe d'exécution des décisions du Conseil d'Administration.
Elle est chargée de la gestion quotidienne des activités de l'Agence.
La Direction Générale est dirigée par un Directeur Général assisté de :
•
•
•
Un Directeur Général Adjoint ;
Un Secrétariat Particulier ;
Quatre (4) départements et deux bureaux.
1.2.3 Bureaux et Départements
Le nouvel organigramme de l’agence approuvé lors du dernier Conseil d’Administration
dénombre deux bureaux et quatre Départements :
Bureau Statistiques, Suivi-évaluation, et Prospective
Le Bureau Statistiques, Suivi-évaluation, et Prospective a pour mission la planification /
programmation et le suivi-évaluation des activités.
A ce titre, il est chargé de :
•
•
•
•
•
•
•
•
Contribuer à l’élaboration, au suivi- évaluation des programmes/projets visant la
protection et la sauvegarde du bassin du fleuve Niger, en rapport avec les chefs de
départements ;
Recueillir, traiter et diffuser toutes les données statistiques intéressant les
aménagements, les méthodes de gestion des ressources en eau du bassin du fleuve Niger
et les pollutions ;
Renseigner les indicateurs d’activités, d’impact et de performance des programmes ;
Collecter, traiter et diffuser les données statistiques, techniques, socio-économiques,
financières et démographiques ;
Préparer les recensements, enquêtes, sondages et veiller à l’utilisation de leurs résultats
;
Etablir les prévisions et projections sur le développement à court, moyen et long terme ;
Participer au suivi de la mise en œuvre des plans nationaux, régionaux et locaux de
développement du bassin du fleuve Niger ;
Participer au suivi et à l’évaluation de l’exécution des programmes/projets visant à la
protection et à la sauvegarde du bassin du fleuve Niger ;
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•
•
Contribuer à l’élaboration des rapports d’activités trimestriel, semestriel et annuel.
Le Bureau Statistiques, Suivi-évaluation, et Prospective est dirigé par un chef de bureau.
Il comprend deux sections : la section Statistiques et la Section Prospective.
Bureau Formation, Communication et Documentation
Le bureau de la Formation, de la Communication, et de la Documentation a pour mission le
renforcement des compétences des agents, la gestion de la communication, de l’image et du
fonds documentaire de l’Agence.
A ce titre, il est chargé de :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Recenser les besoins de formation des agents ;
Elaborer le plan de formations
Préparer les sessions de formations programmées ;
Suivre et évaluer la qualité et l’impact de la formation ;
Assurer les relations publiques de l’agence avec les hommes de médias ;
Contrôler, suivre et évaluer les services d’accueil, d’orientation et du standard ;
Veiller à la mise en œuvre du plan de communication de l’agence ;
Assurer la visibilité et la promotion l’Agence par la conception de supports appropriés ;
Archiver et sécuriser les documents ;
Faciliter l’accès et l’exploitation des documents ;
Participer à l’élaboration du programme d’activités de l’Agence.
Le bureau de la Formation, de la Communication et de la Documentation est dirigé par un chef
de bureau. Il comprend deux sections : la section formation et documentation et la Section
Communication.
Département Protection et Gestion des Ecosystèmes
Le département Protection et Gestion des Ecosystèmes a pour mission la protection et la gestion
durable des écosystèmes terrestres et aquatiques dans le bassin du fleuve Niger au Mali.
A ce titre, il est chargé de :
•
•
•
•
•
•
•
Contribuer à l’acquisition / amélioration de connaissances sur les écosystèmes terrestres
et aquatiques dans le bassin du fleuve Niger au Mali par des actions d’inventaires des
milieux, de diagnostics de territoires et d’études diverses ;
Participer à l’élaboration / actualisation de plans de gestion participatifs des aires
protégées et des zones tampon pour la préservation de la biodiversité à l'échelle locale ;
Mettre en place et animer un Système d’Information Géographique (SIG) sur le suivi
des écosystèmes dans le bassin du fleuve Niger au Mali ;
Promouvoir la recherche-action sur les milieux humides ;
Elaborer des programmes de formation et d'éducation visant le renforcement des
capacités de gestion des usagers du fleuve Niger et de son bassin ;
Lutter contre les pollutions et les nuisances des eaux du fleuve Niger et ses affluents
(déchets, plantes aquatiques nuisibles etc.) ;
Contribuer à la prévention des risques naturels ;
Page | 6
•
•
Lutter contre les occupations illicites des berges et les lits du fleuve, ses affluents et
proposer des mesures de protection ;
Contribuer à l’amélioration de l’efficience d’utilisation des eaux.
Le département Protection et Gestion des Ecosystèmes est dirigé par un Chef de Département.
Il comprend deux sections : la section protection des écosystèmes et la section gestion des
écosystèmes.
Département Aménagements et Equipements
Le Département Aménagements et Equipements a pour mission la réalisation, le suivi des
travaux d’aménagement et le contrôle des équipements.
A ce titre, il est chargé de :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Réaliser les études de prospection et de caractérisation des sites ;
Elaborer un répertoire des sites aménageables et des potentialités ;
Initier des projets et programmes de sauvegarde et de réhabilitation du fleuve Niger ;
Elaborer les termes de référence liés aux infrastructures et aux équipements techniques ;
Assurer le suivi technique des travaux d’aménagement ;
Donner un avis technique sur les rapports d’études relatifs aux infrastructures, aux
équipements avant réception et veiller à l’application des recommandations des manuels
d’utilisation et d’entretien ;
Veiller à l’entretien des équipements techniques ;
Participer à la réception des infrastructures et des équipements ;
Participer à l’élaboration des dossiers d’appel d’offres ;
Participer à l’élaboration du programme d’activités de l’Agence.
Le département Aménagements et Equipements est dirigé par un Chef de Département. Il
comprend deux sections : la Section Aménagements et la Section Equipements.
Département Partenariats et Mobilisation des Ressources Financières
Le département Partenariats et Mobilisation des Ressources Financières a pour mission la
recherche de partenariats, le développement des outils financiers et des stratégies de
mobilisation des ressources financières.
A ce titre, il est chargé de :
•
•
•
•
•
•
Identifier et mobiliser les partenaires partageant les mêmes centres d’intérêt que
l’ABFN pour nouer des relations mutuellement profitables à toutes les parties ;
Identifier les mécanismes de mobilisation de financements interne et externe pour la
mise en œuvre des actions de l’Agence ;
Identifier et développer les instruments financiers, à même de permettre à l’Agence de
générer des ressources propres ;
Concevoir un plan de marketing pour tous produits, sous-produits issus des activités
d’aménagement et/ou d’exploitation des ressources en eau, et pour tous effets ou
gadgets auxquels l’image de l’Agence est associée ;
Suivre la gestion comptable des projets et programmes ;
Suivre l’exécution des recommandations des contrôles internes et des audits ;
Page | 7
•
•
•
Participer à l’élaboration des dossiers d’appel d’offres ;
Participer à l’élaboration des projets et programmes ;
Participer à l’élaboration du programme d’activités de l’Agence.
Le département Partenariats et Mobilisation des Ressources Financières est dirigé par un Chef
de Département. Il comprend deux sections : la Section Partenariat et la Section Mobilisation
des Ressources Financières.
Département Administration et Finances
Le département administration et Finances a pour mission la gestion administrative et
financière du patrimoine et des ressources de l’Agence.
A ce titre, il est chargé de :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Assurer une meilleure tenue de la comptabilité matière ;
Assurer l’imputation budgétaire préalable des bons de commande des biens et services
;
Assurer un meilleur suivi des dossiers du personnel et de leur carrière ;
Préparer les projets de marché, baux, conventions et de contrats de travail conformément
aux textes en vigueur ;
Produire les états financiers de l’Agence ;
Participer à l’élaboration du budget annuel des activités de l’Agence et suivre son
exécution ;
Conserver et rendre accessible le contrôle des pièces justificatives ;
Préparer les dossiers d’appel d’offres ;
Définir les modalités d’utilisation des redevances pour la gestion et l’aménagement ;
Participer à l’élaboration du programme d’activités de l’Agence.
Le département Administration et Finances est dirigé par un Chef de Département. Il comprend
trois sections : la Section Administration, la Section Finances et la Section Comptabilité
Matière.
1.2.4 Le Comité de Gestion
Le Comité de Gestion est un organe consultatif chargé d'assister le Directeur Général dans ses
tâches de gestion. Il se compose comme suit :
• Le Directeur Général : Président ;
• Le Directeur Général Adjoint : membre ;
• Les Chefs de Bureaux et de départements : membres ;
• Un représentant du personnel des travailleurs : membre.
1.3 Agent Comptable
L’Agent comptable a pour mission l’exécution des opérations financières et comptables,
conformément à la loi N°90-110/AN-RM du 18 octobre 1990.
A ce titre, il est chargé de :
- Élaborer le plan comptable de l’Agence ;
- Établir le compte financier de l’Agence ;
Page | 8
-
Veiller à la bonne exécution des régies ;
Produire les pièces comptables, les conserver et les rendre accessibles pour toutes
opérations de contrôle et de vérification ;
Facturer les prestations.
L’Agent comptable est assisté de deux régisseurs : un régisseur d’avance et un régisseur de
recettes.
1.4 Les Antennes régionales
L’Agence est représentée par quatre (4) Antennes Régionales, correspondant aux sous bassins
du :
- Haut Niger (Kangaba) ;
- Delta Intérieur du Niger (Mopti) ;
- Boucle du Niger (Gao) ;
- Bani (San).
L’antenne régionale de l’ABFN représente la Direction Générale de l’Agence au niveau de la
région ou des régions du Sous Bassin.
L’antenne régionale de l’ABFN est chargée de :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Coordonner et organiser les activités de l’antenne ;
Développer, promouvoir les activités de protection, de surveillance et de gestion
rationnelle des ressources du bassin du Fleuve Niger ;
Veiller au respect de la législation en vigueur ;
Participer à la collecte permanente des données ;
Élaborer et exécuter les programmes d’aménagement spécifiques ;
Assurer la visibilité du service et de ses activités ;
Mobiliser les acteurs locaux autour des programmes de l’Agence ;
Être un relais local d’information, d’éducation et de communication pour la gestion et
la protection du fleuve Niger ;
Gérer les relations avec les structures techniques, les collectivités décentralisées, les
usagers et les autres partenaires concernés ;
Assurer l’animation des comités de sous bassin ;
Produire les rapports d’activités semestriels et annuels.
L’antenne régionale de l’ABFN est dirigée par un chef d’antenne. Chaque Antenne régionale
comprend :
•
•
•
•
Un chargé de protection et gestion des écosystèmes ;
Un chargé d’aménagement et équipements ;
Un service de la comptabilité ;
Un secrétariat.
Page | 9
CHAPITRE 2 : MATERIELS ET METHODES
2.1 Zone de l’étude
L’étude ne se focalise pas seulement sur le District de Bamako dans ses limites administratives,
mais concerne aussi quelques localités appartenant à la région de Koulikoro (Fig.1).
Figure 1 : Présentation de la zone d'étude du projet.
2.2 Base de données
Les données utilisées dans le cadre de cette étude sont issues d’analyses de paramètres physicochimiques provenant de 34 points d’échantillonnage d’eau sur le fleuve Niger à Bamako et
environs effectuées en Mars et en Juillet 2018. Ces données ont été collectées auprès de
l'Agence du Bassin Fleuve Niger (ABFN) – l'organisme en charge de la sauvegarde du Fleuve
Niger, de ses affluents et de leurs bassins versants sur le territoire de la République du Mali et
la gestion intégrée des ressources en eau – sur le site https://q-eau-mali.net/ (portail de données
brutes et traitées sur la qualité de l’eau au Mali). La base de données complète présente les
résultats de quatre campagnes1 de collectes effectuées en 58 sites par le projet de « Collecte et
partage continus de données sur la qualité de l’eau du fleuve Niger à Bamako et environs ».
Cependant, en raison de l’absence d’un nombre important de résultats, l’étude a porté
uniquement sur les résultats de deux campagnes (Mars et Juillet 2018) en 34 sites. La base de
1
Décembre 2017, Mars 2018, Juillet 2018 et Novembre 2018.
Page | 10
données comprend, par conséquent, 34 sites (24 pour le District de Bamako et 10 pour la région
de Koulikoro) et 68 échantillons au total.
Les paramètres physico-chimiques comprennent la conductivité électrique (CE), le pH, la
température (T), les nitrates (NO3-), les nitrites (NO2-), le fer total (Fe), les phosphates
(orthophosphates (PO43-)), et les chlorures (Cl-).
2.3 Calcul de l’indice de qualité de l’eau (IQE)
L’indice de qualité de l'eau (IQE) est une valeur numérique calculée et utilisée pour évaluer la
qualité globale de l'eau à partir d’une grande quantité de données et donc facilement
compréhensible par les gestionnaires et les décideurs (TALHAOUI et al, 2020).
Dans cette étude, huit paramètres (CE, pH, T, NO3-, NO2-, Fe, PO43- et Cl-) ont servi au calcul
de l’IQE. Cette technique est basée sur la classification qualitative de l’eau qui repose sur la
comparaison des paramètres de qualité de l'eau avec les normes nationales ou internationales
(norme marocaine dans le cadre de cette étude).
Tableau 1 : Extrait simplifié de la norme marocaine de qualité des eaux de surface, 2001.
Paramètres
Valeurs limites
Conductivité électrique, CE (µs/cm)
Potentiel Hydrogène, pH
Température, T (°C)
Nitrates, NO3- (mg/l)
Nitrites, NO2- (mg/l)
Fer total, Fe (mg/l)
Phosphates, PO43- (mg/l)
Chlorures, Cl- (mg/l)
2700
6,5-9,2
30
50
0,5
2
1
750
L’IQE résume de grandes quantités de données sur la qualité de l'eau en termes simples
(Excellente, Bonne, Mauvaise, Très mauvaise et Non Potable). Dans cette étude l’indice IQE
est appliqué pour déterminer la qualité des eaux du fleuve Niger lors des deux campagnes
retenues dans le but de mettre en évidence l’évolution de la qualité physico-chimique des eaux
du fleuve de la première campagne à la dernière.
Cet indice est calculé en suivant la méthode de l’indice arithmétique pondéré développée par
Brown en 1972 (MIMOUNI et DELIEGE, 2022). Dans cette approche, une valeur numérique
appelée poids relatif (Wi), spécifique à chaque paramètre physico-chimique, est calculée selon
la formule suivante (TALHAOUI et al, 2020) :
𝑊𝑖 =
𝐾
𝑆𝑖
Où :
K : constante de proportionnalité et peut également être calculée à l'aide de l'équation suivante
:
Page | 11
𝐾=
1
1
∑𝑛𝑖=1( )
𝑆𝑖
(n) : nombre de paramètres
Si : valeur maximale de la norme standard marocaine des eaux de surface (Norme Marocaine
de qualité des eaux, 2002) de chaque paramètre en mg/l sauf pour le pH, la Température et la
conductivité électrique.
Ensuite, une échelle d’évaluation de la qualité (Qi) est calculée pour chaque paramètre en
divisant la concentration par la norme dudit paramètre et en multipliant l’ensemble par 100
comme dans la formule suivante :
𝑄𝑖 =
𝐶𝑖
× 100
𝑆𝑖
Qi : échelle d’évaluation de la qualité de chaque paramètre.
Ci : la concentration de chaque paramètre.
Finalement l’indice global de la qualité de l’eau est calculé par l’équation suivante :
∑𝑛𝑖=1 𝑄𝑖 × 𝑊𝑖
𝐼𝑄𝐸 =
∑𝑛𝑖=1 𝑊𝑖
Cinq classes de qualité peuvent être identifiées selon les valeurs de l’indice (Tab.2).
Tableau 2 : Classes de qualité des eaux selon la méthode de l'indice arithmétique pondéré (TALHAOUI et al, 2020 ;
MIMOUNI Y. et DELIEGE J. F., 2022).
Classes de l’IQE
Types d’eau
0 – 25
Excellente qualité
>25 – 50
Bonne qualité
>50 – 75
>75 – 100
Mauvaise qualité
Très mauvaise qualité
Eau non potable (impropre à la
consommation)
>100
Usages possibles
Eau potable, irrigation et
industrie
Eau potable, Irrigation et
industrie
Irrigation et industrie
Irrigation
Traitement approprié requis
avant utilisation
2.4 Etude des paramètres de pollution
Si les indices de qualité des eaux ont pour vocation d’évaluer la qualité globale de l’eau d’une
localité donnée pendant une période d’étude bien définie, l’étude des paramètres de pollution
permet, à son tour, d’identifier et d’évaluer les différents paramètres qui ont causé l’altération
de la qualité de cette même eau appartenant à la même localité et durant la même période
d’étude. L’étude des paramètres de pollution est donc un instrument d’évaluation de la pollution
de l’eau qui vient rendre plus objective les études de qualité des eaux en mettant en évidence,
parmi les paramètres mesurés, lesquels ont participé à la dégradation observée au cours de ces
dites études. Elle a donc pour vocation de contribuer à l’amélioration des politiques
Page | 12
environnementales d’une localité donnée en fournissant des données tangibles reflétant les
sources et paramètres de pollution qui occasionnent la détérioration de la qualité des ressources
et écosystèmes aquatiques de cette dite localité. Dans la présente étude, l’identification des
paramètres de pollution a été effectuée selon deux techniques bien distinctes.
La première technique consiste à faire une analyse statistique de la base de données principale
afin de repérer les différentes valeurs des paramètres non conformes à la norme utilisée. Ensuite,
une base de données comprenant les résultats de cette analyse sera établie afin de (i) faciliter
l’exploitation des résultats et (ii) permettre une bonne visualisation des causes de l’altération
de la qualité des eaux. Dans cette technique, l’influence des paramètres sur la qualité des eaux
du fleuve Niger sera classée selon le taux de valeurs non conformes à la norme que ces
paramètres présenteront.
Dans la seconde technique, la détermination de l’influence des différents paramètres sur la
qualité des eaux du fleuve Niger s’effectue à travers un calcul de l’IQE. Pour situer le rôle d’un
paramètre donné dans l’altération de la qualité des eaux du fleuve, on calcul l’indice global
avec tous les paramètres physico-chimiques et ensuite sans le paramètre que l’on veut évaluer,
ainsi on pourra évaluer son impact à travers les deux résultats obtenus.
Cette technique a été appliquée sur tous les points d’échantillonnage et avec tous les huit (8)
paramètres physico-chimiques. Ainsi donc l’influence de chacun des paramètres sur la qualité
globale de l’eau est déterminée en fonction de la nature du changement (positive ou négative)
que son absence aura créer.
Les résultats obtenus dans cette étude sont analysés, interprétés et présentés sous forme de
graphiques à l’aide des logiciels Excel et Word 2016 et également sous forme de cartes à l’aide
du logiciel ArcGIS 10.82.
2
Un des outils des Systèmes d’Information Géographiques développé par la Société américaine ESRI.
Page | 13
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1 Résultats du Calcul de l’indice IQE
Le poids relatif (Wi) de chaque paramètre physico-chimique et la constante de proportionnalité
k sont calculés en premier lieu en utilisant les valeurs maximales de la norme standard
marocaine des eaux de surface (Norme Marocaine de qualité des eaux, 2002) des paramètres
physico-chimiques étudiés (Tab.3).
Tableau 3 : Poids des paramètres physico-chimiques et valeurs maximales standards marocaines (Norme de qualité des
eaux de surface ; 2002)
Paramètres
Si (Valeur maximale
standard, Maroc)
1/Si
Wi = K/Si
CE (µs/cm)
PH
T (°C)
NO3- (mg/l)
2700
9,2
30
50
0,000
0,109
0,033
0,020
0,000
0,030
0,009
0,005
NO2- (mg/l)
0,5
2,000
0,546
PO43- (mg/l)
1
1,000
0,273
Fe (mg/l)
Cl- (mg/l)
2
750
∑(1/Si)
K = 1/(∑1/Si)
0,500
0,001
3,664
0,273
0,136
0,000
Après le calcul de l’indice global de qualité IQE en utilisant les résultats d’analyses physicochimiques et les valeurs standards de la norme marocaine (Norme Marocaine de qualité des
eaux de surface, 2002), la classe de qualité des eaux est déterminée pour les 68 échantillons
relatifs aux 34 sites d'échantillonnage (Tab.4). Ainsi, cinq classes de qualité (Excellente,
bonne, mauvaise, très mauvaise et non potable) sont identifiées pendant la campagne de mars
et quatre classes de qualité (Excellente, mauvaise, très mauvaise et non potable) sont
identifiées lors de la campagne de juillet (Tab.4).
Page | 14
Tableau 4 : Valeurs de l’indice IQE et classes de qualité des eaux du fleuve Niger pendant les deux campagnes de
mesures.
CODE
IQE MARS
CLASSE DE
QUALITE
IQE JUILLET
CLASSE DE
QUALITE
BD-01
276,153
Eau non potable
257,447
Eau non potable
BD-02
161,314
Eau non potable
85,228
Très mauvaise
CN-01
427,807
Eau non potable
161,822
Eau non potable
CN-02
441,418
Eau non potable
85,289
Très mauvaise
CN-03
105,754
Eau non potable
52,480
Mauvaise
CN-04
143,360
Eau non potable
52,495
Mauvaise
DP-01
755,231
Eau non potable
481,324
Eau non potable
DP-02
2463,091
Eau non potable
2737,224
Eau non potable
ES-01
3,586
Excellente
4,266
Excellente
ES-02
124,078
Eau non potable
122,466
Eau non potable
ES-03
68,376
Mauvaise
398,562
Eau non potable
FK-01
204,103
Eau non potable
51,899
Mauvaise
FK-02
219,402
Eau non potable
142,136
Eau non potable
FK-03
322,628
Eau non potable
68,395
Mauvaise
KC-01
358,247
Eau non potable
481,629
Eau non potable
KC-02
522,516
Eau non potable
891,785
Eau non potable
KC-03
104,568
Eau non potable
238,33
Eau non potable
KC-04
257,779
Eau non potable
481,718
Eau non potable
MAG-01
161,554
Eau non potable
199,589
Eau non potable
MAG-02
219,127
Eau non potable
76,566
Très mauvaise
MAG-03
142,769
Eau non potable
104,152
Eau non potable
MOR-01
142,777
Eau non potable
77,098
Très mauvaise
MOR-02
219,211
Eau non potable
142,726
Eau non potable
MOR-03
358,859
Eau non potable
238,436
Eau non potable
NGO-01
85,331
Très mauvaise
7,400
Excellente
NGO-02
27,422
Bonne
5,611
Excellente
QF-01
529,309
Eau non potable
605,266
Eau non potable
QF-02
238,175
Eau non potable
687,334
Eau non potable
QF-03
142,021
Eau non potable
106,307
Eau non potable
SAB-01
77,054
Très mauvaise
142,179
Eau non potable
SAB-02
107,956
Eau non potable
142,324
Eau non potable
SAB-03
142,467
Eau non potable
161,327
Eau non potable
TOR-00
652,749
Eau non potable
3,151
Excellente
ZI-00
199,874
Eau non potable
141,553
Eau non potable
Page | 15
Campagne de mars 2018 :
Les résultats du calcul de l’IQE montrent que pendant le mois de mars 2018, l’IQE au niveau
de la zone d’étude se situe entre la valeur 3,586 relative à une eau d’excellente qualité et
2463,091 indiquant une eau non potable (Tab.4). Ils indiquent que les classes de qualité
excellente, bonne et mauvaise partagent le même nombre de sites, qui est 1, soit 3% des sites
pour chaque classe (Fig.2). Deux sites sont de très mauvaise qualité, soit 6% des sites (Fig.2).
Cependant, sur les 34 sites retenus, 29 indiquent des eaux non potables, soit 85% des sites
(Fig.2).
1
1 1
3% 3% 3%
2
6%
Excellente
Bonne
Mauvaise
Très mauvaise
Non potable
29
85%
Figure 2 : Répartition des résultats de l'IQE lors de la campagne de mars 2018.
Campagne de juillet 2018 :
Les résultats montrent que lors de la campagne de juillet 2018, l’IQE au niveau de la zone
d’étude se situe entre la valeur 3,151 relative à une eau d’excellente qualité et 2737,224
indiquant une eau non potable (Tab.4). Ils indiquent que les classes de qualité excellente,
mauvaise et très mauvaise partagent le même nombre de sites, qui est 4, soit 12% des sites pour
chaque classe (Fig.3). 22 sites, soit 64 %, ont présenté des eaux non potables (Fig.3). Cependant,
les résultats montrent l’absence de la classe de qualité bonne (Fig.3).
4; 12%
4; 12%
Excellente
Mauvaise
4; 12%
22; 64%
Très mauvaise
Non potable
Figure 3 : Répartition des résultats de l'IQE lors de la campagne juillet 2018.
Page | 16
Globalement les résultats obtenus mettent en évidence deux variations significatives ; l’une
spatiale de Kalaban-Coro jusqu’à Moribabougou et l’autre temporelle saisonnière depuis le
mois de mars jusqu’au mois de juillet 2018 (Tab.4 et 5 ; Fig.4 - 7).
Tableau 5 : Variation du nombre de sites pour chaque classe de qualité des eaux durant les deux campagnes de 2018.
Qualité des eaux
Excellente
Bonne
Mauvaise
Très mauvaise
Non potable
Période des basses eaux (Mars) Période des hautes eaux (Juillet)
1
4
1
0
1
4
2
4
29
22
100%
90%
80%
22
70%
60%
4
4
50%
4
1
40%
30%
29
20%
10%
2
1
1
0%
Excellente
Bonne
Mauvaise
IQE Mars
Très mauvaise
Non potable
IQE Juillet
Figure 4 : Diagramme de variation du nombre de sites pour chaque classe de qualité des eaux
durant les deux campagnes de 2018.
Ces résultats indiquent que la qualité des eaux du fleuve Niger, dans la zone d’étude, a été
fortement dégradée pendant le mois de mars et s’est nettement améliorée au cours de la
campagne de juillet, notamment avec la réduction des sites présentant des eaux non potables et
l’augmentation des sites présentant des eaux d’excellente qualité. En effet, durant la période
sèche (mars), les débits du fleuve dans la zone d’étude sont susceptibles d’être en baisses alors
que les débits des effluents chargés en eaux usées domestiques et industrielles provenant des
différentes communes urbaines3 restent importants. Or, pendant la période pluvieuse (juillet),
les eaux de pluies ont tendance à réduire de façon considérable les concentrations des différents
paramètres observés, d’où une amélioration significative de la qualité des eaux du fleuve au
cours de cette dernière période.
3
Selon (BA et al., 2020), les différents collecteurs des six communes de Bamako déversent respectivement
81328, 51822, 52016, 249596, 83367 et 93219 m3 d’effluents/jours environs dans le fleuve.
Page | 17
L’histogramme ci-dessous donne plus de détails sur ce point en proposant l’évolution spatiotemporelle de la qualité des eaux du fleuve Niger dans la zone d’étude durant les deux
campagnes de mesures.
Cet histogramme (Fig.5) traduit le fait que de mars à juillet 2018 : 4 sites sont passés de la
classe de qualité non potable à très mauvaise (BD-02, CN-02, MAG-02 et MOR-01) ; 4 sites
sont passés de la classe de qualité non potable à mauvaise (CN-03, CN-04, FK-01 et FK-03) ;
1 site est passé de la classe de qualité non potable à excellente (TOR-00) ; 2 sites sont passés
respectivement des classes de qualité très mauvaise et bonne à d’excellente qualité chacun
(NGO-01 et 02) ; 1 site a conservé son statut d’excellente qualité (ES-01). Cependant, il
indique également que : 1 site est passé de la classe de qualité très mauvaise à non potable
(SAB-01) ; 1 site est passé de la classe de qualité mauvaise à non potable (ES-03) ; les sites
restants, soit 20 sites, ont conservé leur statut de sites non potables.
Quant aux deux figures (Fig.6 et 7), elles proposent la variation spatiale de l’IQE sur la zone
d’étude lors des deux campagnes de l’année 2018. Le but de ces deux illustrations est d’afficher
la représentation spatiale du paramètre IQE afin d’identifier plus facilement la classe de qualité
des différents endroits du fleuve. Elles ont été effectuées sous l’extension « outils d’analyse
spatiale d’ArcGIS ».
Par contre les figures 8 et 9 représentent la distribution quantitative sur la zone d’étude des sites
ayant présenté des eaux non potables lors des deux campagnes. Le choix a été porté sur ces sites
du fait de leur nombre élevé par rapport aux autres classes. Le but de ces deux représentations
est d’afficher les endroits du fleuve qui ont été les plus touchés par le phénomène de pollution
pendant les deux campagnes de mesures de l’année 2018.
Page | 18
Sur la base de l'IQE calculé :
0-25 : Excellente qualité
25-50 : Bonne qualité
50-75 : Mauvaise qualité
75-100 : Très mauvaise qualité
>100 : Eau non potable
10000
1000
100
10
BD-01
BD-02
CN-01
CN-02
CN-03
CN-04
DP-01
DP-02
ES-01
ES-02
ES-03
FK-01
FK-02
FK-03
KC-01
KC-02
KC-03
KC-04
MAG-01
MAG-02
MAG-03
MOR-01
MOR-02
MOR-03
NGO-01
NGO-02
QF-01
QF-02
QF-03
SAB-01
SAB-02
SAB-03
TOR-00
ZI-00
1
IQE MARS
IQE JUILLET
Figure 5 : Variations spatio-temporelles des valeurs de l'IQE survenues dans la zone d'étude de mars à juillet 2018.
Figure 6 : Variation spatiale des valeurs de l'IQE sur la zone d’étude durant le mois de mars 2018.
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Figure 7 : Variation spatiale des valeurs de l'IQE sur la zone d’étude durant le mois de juillet 2018.
Figure 8 : Distribution quantitative de l'IQE sur la zone d'étude pendant la campagne de mars 2018.
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Figure 9 : Distribution quantitative de l'IQE sur la zone d'étude pendant la campagne de juillet 2018.
3.2 Etude des paramètres de pollution
L’observation de ces deux types de variations (saisonnière et spatiale) indique clairement la
présence des sources de pollution tout au long du parcours du fleuve concerné par la zone
d’étude. Afin d’identifier et d’évaluer les paramètres ayant joué sur les résultats de l’indice,
deux techniques distinctes ont été utilisées.
La première est basée sur l’analyse statistique de la base de données de l’étude dans le but
d’identifier les valeurs des paramètres non conformes à la norme. Tandis que la seconde
technique va plus loin en recalculant l’IQE en enlevant les huit paramètres un à un.
3.2.1 Technique n°1
Les résultats de cette première technique d’identification des paramètres de pollution montrent
que sur les huit (8) paramètres observés dans la présente étude, cinq (5) d’entre eux présentent
au moins un résultat non conforme à la norme utilisée ; et que sur les 544 résultats retenus, 101
ne répondent pas à la norme. Ils indiquent également que sur les 101 résultats non conformes à
la norme, 62 sont pour les phosphates (PO43-), 30 sont pour le pH, 6 sont pour la température
(T), 2 sont pour le fer total (Fe) et 1 est pour les chlorures (Cl-).
Les résultats ainsi obtenus mettent en évidence les paramètres responsables de la variation des
valeurs de l’indice. Ils indiquent que les différentes variations, de la qualité des eaux du fleuve,
observées de mars à juillet 2018, dans la zone d’étude, sont principalement dues à l’ampleur de
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la charge en phosphore des eaux du fleuve. Cependant, les trois paramètres restants
(Conductivité, Nitrates et Nitrites), présentent tous des résultats conformes à la norme
marocaine relative à la qualité des eaux de surface (Fig.10).
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Résultats conformes
Résultats non conformes
PO436
62
pH
38
30
T
62
6
Fe
66
2
Cl67
1
NO368
0
NO268
0
CE
68
0
Figure 10 : Répartition des deux types de résultats par paramètre.
3.2.2 Technique n°2
Dans cette présente technique, l’influence des paramètres sur la qualité des eaux du fleuve est
déterminée à l’aide du calcul de l’indice IQE en enlevant un à un tous les huit paramètres du
calcul. Cela afin d’identifier le comportement de chaque paramètre par rapport aux résultats
originaux de l’indice. Le titre « paramètre de pollution » sera attribué à ceux d’entre eux qui,
lorsqu’ils sont absents, les classes de l’indice redescendent vers la normale.
Les deux figures ci-dessous (Fig.11 et 12) présentent les résultats obtenus.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
IQE
IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans
Complet
CE
ClpH
T
NO3Fe
NO2PO43Excellente
Bonne
Mauvaise
Très mauvaise
Eau non potable
Figure 11 : Variation des classes de qualité des eaux du fleuve Niger lors du recalcul de l'IQE en enlevant les huit
paramètres un à un pendant la campagne de mars 2018.
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100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
IQE
IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans IQE sans
Complet
CE
ClpH
T
NO3Fe
NO2PO43Excellente
Bonne
Mauvaise
Très mauvaise
Eau non potable
Figure 12 : Variation des classes de qualité des eaux du fleuve Niger lors du recalcul de l'IQE en enlevant les huit
paramètres un à un pendant la campagne de juillet 2018.
Les résultats de cette technique montrent que l’ion orthophosphate PO43- est le seul paramètre
qui, lorsqu’il est absent dans le calcul de l’IQE, contribue à faire baisser les valeurs de l’indice
quittant ainsi des valeurs les plus élevées aux valeurs les plus petites, donc donnant ainsi une
qualité supérieure à l’eau.
Cette technique vient, par conséquent, approuver la première en confirmant que le PO43-, qui
est l’un des trois ions4 constituant les formes chimiques les plus fréquentes du phosphate dans
l’environnement, a été le paramètre qui a le plus joué sur la qualité des eaux du fleuve Niger
dans la zone d’étude durant les deux campagnes de mesures de l’année 2018.
Ces différents résultats ainsi obtenus exigent par conséquent la réalisation d’études portant sur
les phosphates dans l’environnement. La dernière partie (3.3) de cette présente étude traitera le
sujet.
3.3 Les phosphates dans l’environnement
3.3.1 Composition chimique
Les phosphates sont des composés phosphorés. Dans la nature, le phosphore (P) est
généralement présent sous forme de molécules de phosphates. Parmi les phosphates présents
dans l’eau, on distingue couramment :
4
H2PO4−, HPO42− et PO43− (BANAS et al., Janvier 2006).
Page | 23
-
-
-
Les orthophosphates (H2PO4-, HPO42- et PO43-), qui sont des sels minéraux de l’acide
phosphorique (H3PO4). Cette forme, parfois notée o-P, est également appelée lors de la
mesure des concentrations dans les eaux « phosphore réactif » ;
Les polyphosphates (ou phosphates condensés), qui correspondent à des molécules plus
complexes de phosphates minéraux. On parle également de « phosphore hydrolysable »
dans l’acide ;
Les phosphates organiques, qui correspondent à des molécules de phosphates associées
à des molécules à bases carbonées, comme dans la matière organique vivante ou morte
(animaux, végétaux, microorganismes, etc.).
Dans l’eau, les phosphates inorganiques (orthophosphates et polyphosphates) et les phosphates
organiques peuvent se retrouver sous formes dissoutes et/ou particulaires (associés aux
particules en suspension, de sédiment, ou de sol).
3.3.2 Sources
Contrairement à l’azote, les composés gazeux du phosphore sont presque inexistants dans
l’atmosphère. Il n’existe donc pas de réservoir atmosphérique important de phosphore.
Le phosphore est naturellement présent dans certaines roches (ignées ou sédimentaires). Le
lessivage de celles-ci par les processus naturels d’érosion conduit à sa solubilisation dans les
milieux aquatiques. En absence d’intervention humaine, les eaux de surfaces contiennent
cependant très peu de phosphates. La teneur naturelle (aussi appelée fond biogéochimique) en
P-PO4- des cours d’eaux est inférieure à 0,025 mg/l et dépend principalement de la nature du
substratum géologique (BANAS et al., 2006).
Le phosphore est un élément minéral nutritif essentiel pour les végétaux, présent entre autres
dans l’ADN et les molécules énergétiques type ATP. Les orthophosphates dissous dans l’eau
sont utilisables pour la croissance des végétaux, ils sont « biodisponibles ». Lors de la
décomposition de la matière organique phosphorée, les bactéries présentes dans les eaux, les
sédiments et les sols la transforment en phosphates minéraux dissous selon le processus de
minéralisation.
Les phosphates sont difficilement lessivables que les nitrates. Ils s’adsorbent aisément aux
particules de sol, de sédiments et aux particules en suspension pour former des complexes
organiques ou minéraux. Par conséquent lors de l’infiltration de l’eau dans les sols, une
fraction des phosphates initialement dissous dans l’eau sera retenue par les particules de sol.
Une partie est généralement entraînée et contamine les eaux superficielles et les nappes
phréatiques.
L’urine et les fèces excrétées par les animaux et les hommes constituent également une source
de phosphore. Si cette source peut être considérée comme naturelle, l’élevage (troupeaux,
aquaculture) constitue une pollution supplémentaire. Les agglomérations urbaines conduisent
à des concentrations ponctuelles des rejets.
Les rejets d’eaux usées domestiques et industrielles constituent généralement la principale
source de pollution des eaux par les phosphates (BANAS et al., 2006). Dans le cadre de cette
étude, le fleuve Niger reçoit directement les rejets des eaux usées sans traitement provenant des
communes urbaines. Selon (BA et al., 2020), les différents collecteurs des six communes de
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Bamako déversent respectivement 81328, 51822, 52016, 249596, 83367 et 93219 m3
d’effluents/jours environs dans le fleuve.
Dans les pays où la production agricole intensive est particulièrement développée, l’utilisation
d’engrais phosphatés peut constituer la principale source artificielle d’enrichissement des
eaux en phosphore. La fertilisation des terres agricoles est à la source d’une pollution diffuse
des eaux. En 1997, la Société Française de Chimie estimait la consommation mondiale de
fertilisants phosphatés à 32 000 000 tonnes/an. Le phosphore utilisé comme engrais est
principalement dispersé sous forme de superphosphates (orthophosphates solubles), et est donc
fortement biodisponible.
Les autres usages industriels du phosphore (chimie de synthèse, photographie, lithographie,
etc.) constituent des sources ponctuelles moins importantes de contamination des eaux.
Enfin, il est important de noter que le phosphore utilisé comme fertilisant est répandu sur les
sols et est par conséquent susceptible d’être en partie assimilé par les végétaux ou fixé sur les
particules de sol. Par contre le phosphore rejeté directement avec les eaux usées, s’il ne fait
pas l’objet d’un traitement spécifique en station d’épuration, alimente les écosystèmes
aquatiques en éléments nutritifs solubilisés et biodisponibles et favorise l’accélération de
l’eutrophisation.
3.3.3 Effets connus sur l’environnement
Comme l’azote, le phosphore est un constituant essentiel de la matière organique et est un
nutriment indispensable pour les organismes vivants. Cependant il doit être considéré comme
un polluant lorsqu’il est présent à de fortes concentrations dans l’environnement. Des teneurs
dans l’eau supérieures à 0,5 mg/l doivent constituer un indice de pollution (BANAS et al.,
2006). Les rejets de phosphore dans les écosystèmes aquatiques constituent l’un des plus
sérieux problèmes environnementaux car ils contribuent à accélérer l’eutrophisation de ces
milieux. Dans les eaux douces, en particulier en tête de bassin versant, ce sont cependant les
apports de phosphore qui sont généralement à l’origine d’un disfonctionnement des
écosystèmes. Dans ces milieux, le phosphore est souvent l’élément qui limite la prolifération
végétale. Les algues ont besoin entres autres pour leur croissance de carbone (C), d’azote (N)
et de phosphore (P). Elles ont besoin de ces trois éléments selon le ratio C/N/P de 106/16/1
(exprimé en nombres d’atomes). Dans les eaux naturelles, le ratio entre les quantités de N et de
P disponibles est généralement supérieur à 16. Par conséquent, même en cas de pollution du
milieu par l’azote, si aucun apport de P n’est réalisé, les algues ne pourront pas se développer.
La pollution des eaux par le phosphore est donc très souvent à l’origine de développements
algaux importants et conduit à la dystrophisation (eutrophisation accélérée) des lacs et rivières.
3.3.4 Recommandations en vertu des principes de précaution
Selon une étude de la communauté Européenne, une interdiction des phosphates dans les
détergents pourrait permettre de réduire de plus de 40 % les rejets de phosphore dans les
écosystèmes aquatiques (BANAS et al., 2006). Cette étude prédit également qu’une telle
interdiction couplée avec une amélioration des traitements des eaux usées permettrait de réduire
efficacement les rejets de phosphore. L’expérience a montré au niveau de certains lacs de la
Suisse, des USA et de l’Italie, que ces deux conditions sont nécessaires pour améliorer
significativement la qualité des eaux de surfaces (BANAS et al., 2006). Une amélioration des
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pratiques agricoles serait quant à elle nécessaire pour réduire la pollution des eaux par les
phosphates dans les zones où l’agriculture constitue une source importante de contamination
des eaux par les phosphates.
Une baisse des rejets de phosphates ne conduira cependant pas à une réduction rapide de la
charge en phosphore des eaux de surface. La libération des phosphates adsorbés sur les sols et
sédiments diffèrera inévitablement l’amélioration de la qualité des eaux. Une réduction de la
teneur en P dans les écosystèmes aquatiques est cependant nécessaire afin de préserver ou
d’améliorer la qualité des écosystèmes aquatiques et préserver la santé humaine.
3.3.5 Evolution spatio-temporelle des valeurs de PO43- dans la zone d’étude
Dans la zone d’étude, les résultats montrent une très mauvaise qualité des eaux du fleuve Niger
relativement à ce paramètre. La valeur maximale admissible étant de 1 mg/l, tout résultat
supérieur à cette valeur est considéré comme mauvais et très mauvais si c’est >5 mg/l (voir
annexe 4).
Les valeurs oscillent entre 0 et 100 mg/l, avec respectivement un total de 32 valeurs dépassant
la norme pendant le mois de mars et de 30 valeurs pendant le mois de juillet (Fig.13). Cependant
les valeurs des pics du mois de juillet dépassent celles du mois de mars (Fig.13). Les différentes
valeurs des deux mois présentent toutes des pics importants. Cependant les pics les plus
importants et présents en un même site (DP-02), sont la valeur 90 relative au mois de mars et
la valeur 100 relative au mois de juillet (Fig.13). Ce site qui représente le deuxième point de
Djicoroni-Para a par conséquent été le site le plus touché par les rejets de matières phosphorées
de mars à juillet 2018 à Bamako et environs.
120
Juillet; DP-02; 100
100
Mars; DP-02; 90
80
60
40
20
BD-01
BD-02
CN-01
CN-02
CN-03
CN-04
DP-01
DP-02
ES-01
ES-02
ES-03
FK-01
FK-02
FK-03
KC-01
KC-02
KC-03
KC-04
MAG-01
MAG-02
MAG-03
MOR-01
MOR-02
MOR-03
NGO-01
NGO-02
QF-01
QF-02
QF-03
SAB-01
SAB-02
SAB-03
TOR-00
ZI-00
0
Mars
Juillet
Norme (1 mg/l)
Figure 13 : Evolution spatio-temporelle des valeurs de PO43- dans la zone d'étude durant les deux campagnes de l'année
2018.
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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La présente étude qui s’est située dans le cadre de l’atteinte des objectifs environnementaux de
développement durable à travers le renforcement des connaissances sur l’état du fleuve Niger
au Mali en termes de qualité et des sources et paramètres de pollution a porté sur l’évaluation
de la qualité physico-chimique des eaux du fleuve Niger et des paramètres de pollution y
afférents au niveau de 34 sites, dont 24 situés dans le District de Bamako et 10 dans la région
de Koulikoro.
L’Indice de Qualité des Eaux (IQE), qui a permis de déterminer de façon comparative la qualité
globale des eaux du fleuve Niger dans le temps et dans l’espace, a montré une différenciation
temporelle importante marquant clairement une variation saisonnière et spatiale de KalabanCoro vers Moribabougou. Ainsi, le niveau de détérioration devient élevé pendant la période
sèche et serait lié à la diminution des débits du fleuve Niger alors que les débits des effluents
chargés en eaux usées (domestiques et industrielles) provenant des différentes localités urbaines
restent importants. De même, le développement de l’agriculture et la contribution élevée du
ruissellement et du lessivage des sols pendant la période pluvieuse accroissent la détérioration
de la qualité des eaux du fleuve.
Par conséquent, la priorité doit être donnée à la réduction de ces sources de pollution afin de
protéger les ressources et écosystèmes du fleuve Niger au Mali. Ainsi, les recommandations
formulées sont les suivantes :
• La mise en place des mécanismes permettant la normalisation rapide des différentes
normes maliennes présentes sur la table pour homologation ;
• L’implantation d’un système de surveillance plus adéquat en boostant les points et la
fréquence d’échantillonnages d’eau sur le fleuve Niger ;
• La multiplication des stations d’épuration des eaux usées ;
• La construction des stations de traitement des boues de vidanges ;
• Le traitement des déchets liquides avant rejets dans le milieu récepteur ;
• La règlementation des normes et conditions de rejets d’eaux usées ;
• Le renforcement des capacités des agriculteurs pour une meilleure utilisation des
fertilisants ;
• La sensibilisation et l’information des populations en vue de l’adoption des bonnes
pratiques respectueuses de l’environnement.
En perspective, l’évaluation de la qualité des eaux du fleuve Niger pourrait intégrer d’autres
paramètres complémentaires (paramètres microbiologiques, bactériologiques, etc.) en plus des
paramètres physico-chimiques et des métaux lourds dans les calculs de l’IQE et dans la
surveillance de la qualité des eaux.
Page | 27
BIBLIOGRAPHIE
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2020 edition Vol.16, No.2 ISSN : 1857 – 7881 (Print) e - ISSN 1857- 7431, 22p.
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ANNEXE
Annexe 1 : Présentation de la base de données principale de l’étude.
PERIODE
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
2018 Mars
2018 Juillet
CODE LATITUDE LONGITUDE CE (µs/cm) pH T (°C) NO3- (mg/l) NO2- (mg/l) Fe (mg/l) PO43- (mg/l) Cl- (mg/l)
40,8
6,1
26
3,8
0
0
10
0
Baco-Djicoroni BD-01 12,59524102 -8,038053028
7,5
7,4
27,6
0
0
0
9,3
0
59,4
6
26,3
3,5
0
0
5,8
0
Baco-Djicoroni BD-02 12,59599933 -8,037185417
39,3
7,4
27,6
0
0
0
3
0
1330,7
7,7
31,8
7
0
4,1
14,5
0
Cité du Niger
CN-01 12,63730707 -7,975459909
120,3
7,6
27,2
0
0
0
5,8
50
1241
7,6
30,4
5,5
0
0,09
16
50
Cité du Niger
CN-02 12,63746494 -7,975350274
52,8
7,6
27,5
0
0
0
3
50
1394,5
7,7
28,5
4,1
0
0,18
3,7
150
Cité du Niger
CN-03 12,6374169
-7,975125
55,4
7,6
27,3
0
0
0
1,8
0
1474,6
7,6
27,8
4,4
0
2,9
4,4
150
Cité du Niger
CN-04 12,6376386
-7,9747704
55,5
7,6
27,8
0
0
0
1,8
0
53,5
6,1
28,7
3,5
0
0,09
27,5
0
Djicoroni Para
DP-01 12,6072319
-8,0347426
28,1
6,5
27,9
0
0
0
17,5
0
48,7
6
27,9
3,8
0
0
90
0
Djicoroni Para
DP-02 12,6077694
-8,0342653
13,7
6,4
27,7
0,3
0
0,1
100
0
120,6
8,7
24,4
4,4
0
0
0
800
Exutoire Station ES-01 12,64072743 -7,962718578
874
4
30,8
0,2
0,01
0,14
0
0
6,6
8,5
26,9
4,1
0
0,03
4,4
0
Exutoire Station ES-02 12,6404758
-7,9626691
44,3
4
29,7
0,2
0
0
4,4
0
2,6
6
26,3
4,1
0
0
2,4
0
Exutoire Station ES-03 12,6398648
-7,9601194
21,7
4
29,7
0
0
0
14,5
0
573,5
7,7
27,9
7,5
0
0,57
7,2
0
Faso Kanu
FK-01 12,6185063
-7,9739905
54
5,7
28,4
0
0
0
1,8
0
115,4
7,9
27,4
7
0
0
7,9
0
Faso Kanu
FK-02 12,61844984 -7,974417787
55,5
5,8
28,2
0
0
0
5,1
0
890,4
7,7
27,5
4,4
0
0,72
11,5
0
Faso Kanu
FK-03 12,61809759 -7,974017719
123,3
6
28,3
0
0
0
2,4
0
58,3
6,4
25,5
4,1
0
0
13
0
Kalaban-Coro
KC-01 12,5707419
-8,0367731
37,8
7,5
27,3
0
0
0
17,5
0
68,1
7,1
26,5
3,5
0
0
19
200
Kalaban-Coro
KC-02 12,5715709
-8,0370125
38,7
7,4
27,5
0
0
0,02
32,5
0
82
6
27,9
3,5
0
0,09
3,7
0
Kalaban-Coro
KC-03 12,5712344
-8,0374625
42,9
7,4
28,2
0
0
0
8,6
0
59,8
6,3
28,8
3,8
0
0,09
9,3
0
Kalaban-Coro
KC-04 12,5696763
-8,0384878
45,6
7,7
28,1
0
0
0
17,5
0
58,7
6,6
27
6
0
0
5,8
0
Magnambougou MAG-01 12,6298644
-7,9559544
35,9
6
27,6
0
0
0
7,2
0
54,9
6,9
29
7
0
0
7,9
0
Magnambougou MAG-02 12,62657555 -7,959584668
50,4
6
27,3
0
0
0
2,7
0
57,9
7,6
28,1
5,5
0
0
5,1
0
Magnambougou MAG-03 12,6299045
-7,9558862
51,7
6,7
28,1
0
0
0
3,7
0
51,1
7,9
26
2,9
0
0
5,1
0
Moribabougou MOR-01 12,6605165
-7,843099
9,8
7,6
27,8
0
0
0
2,7
0
52,2
7,5
26,5
3,5
0
0
7,9
0
Moribabougou MOR-02 12,6601997
-7,842757
42,7
7,6
28,5
0
0
0
5,1
0
51,5
8,1
26,8
6,5
0
0
13
0
Moribabougou MOR-03 12,65968268 -7,842724677
31,4
7,6
29,6
0
0
0
8,6
0
545,8
7,5
28,6
4,1
0
0
3
0
N'Golonina
NGO-01 12,6324379
-7,9950186
609,8
7,4
30,8
0
0
0,6
0
0
64,9
6
28,2
3,5
0
0
0,9
0
N'Golonina
NGO-02 12,6324623
-7,9918865
35,5
4
28,2
0
0
0,51
0
0
729,2
7,7
26,3
8
0,06
0
19
100
Quartier du Fleuve QF-01 12,6294802
-8,0008811
37,2
6,2
27,8
0,6
0
0,15
22
0
72,4
6,3
33,3
4,7
0
0
8,6
0
Quartier du Fleuve QF-02 12,6284663
-8,0010998
42,7
6
27,6
0
0
0,17
25
0
49,7
5,3
28,3
4,4
0
0
5,1
50
Quartier du Fleuve QF-03 12,6287787
-7,9948438
16,8
6,2
28
0
0,01
0,18
3,7
0
68,2
7,6
24,2
6,5
0
0
2,7
0
Sabalibougou
SAB-01 12,65237132 -7,903318796
50,6
6
27,5
0
0
0
5,1
0
65,3
6,6
24,6
6
0
0,57
3,7
0
Sabalibougou
SAB-02 12,6525998
-7,90367
51,2
6
27,8
0
0
0,02
5,1
0
72,1
7,1
23,8
4,4
0
0
5,1
0
Sabalibougou
SAB-03 12,65271715 -7,903627418
50,7
6
27,9
0
0
0
5,8
0
1489,1
4,2
25,8
4,1
0
1,2
23,5
0
Torokorobougou TOR-00 12,6065845
-8,0142871
162,8
7,2
27,5
0
0
0
0
0
20,8
6,4
30,3
7,5
0
0
7,2
0
Zone Industrielle ZI-00 12,6382958
-7,9647378
23
4
28,1
0,2
0
0
5,1
0
VALEURS LIMITES (MAROC)
2700
6,5-9,2 30
50
0,5
2
1
750
NOM
Page | 29
Annexe 2 : Détermination des paramètres de pollution (technique n°1).
SITES
BD-01
BD-02
CN-01
CN-02
CN-03
CN-04
DP-01
DP-02
ES-01
ES-02
ES-03
FK-01
FK-02
FK-03
KC-01
KC-02
Paramètres
de pollution
PH
PO43PH
PO43Fe
PO43T
PO43T
PO43Fe
PO43PH
PO43PH
PO43ClPH
T
PH
PO43PH
PO43PH
PO43PH
PO43PH
PO43PH
PO43PO43-
Valeurs
Mars
Juillet
6,1
10
9,3
6
5,8
3
4,1
14,5
5,8
30,4
16
3
30,4
3,7
1,8
2,9
4,4
1,8
6,1
27,5
17,5
6
6,4
90
100
800
4
30,8
4
4,4
4,4
6
4
2,4
14,5
5,7
7,2
1,8
5,8
7,9
5,1
6
11,5
2,4
6,4
13
17,5
19
32,5
SITES
KC-03
KC-04
MAG-01
MAG-02
MAG-03
MOR-01
MOR-02
MOR-03
NGO-01
NGO-02
QF-01
QF-02
QF-03
SAB-01
SAB-02
SAB-03
TOR-00
ZI-00
Paramètres
de pollution
PH
PO43PH
PO43PH
PO43PH
PO43PO43PO43PO43PO43PO43T
PH
PH
PO43PH
PO43T
PH
PO43PH
PO43PH
PO43PH
PO43PH
PO43PH
PO43T
Valeurs
Mars
Juillet
6
3,7
8,6
6,3
9,3
17,5
6
5,8
7,2
6
7,9
2,7
5,1
3,7
5,1
2,7
7,9
5,1
13
8,6
3
30,8
6
4
6,2
19
22
6,3
6
8,6
25
33,3
5,3
6,2
5,1
3,7
6
2,7
5,1
6
3,7
5,1
6
5,1
5,8
4,2
23,5
6,4
4
7,2
5,1
30,3
-
Page | 30
Annexe 3 : Détermination des paramètres de pollution (Technique n°2).
IQE Complet
IQE sans CE
IQE sans ClIQE sans pH
IQE sans T
IQE sans NO3IQE sans Fe
IQE sans NO2IQE sans PO43-
Excellente
1
1
1
1
1
1
1
1
32
IQE Complet
IQE sans CE
IQE sans ClIQE sans pH
IQE sans T
IQE sans NO3IQE sans Fe
IQE sans NO2IQE sans PO43-
Excellente
4
4
4
4
4
4
4
4
34
Mois de mars 2018
Bonne
Mauvaise Très mauvaise
1
1
2
1
1
2
1
1
2
1
1
2
1
1
2
1
1
2
1
0
3
0
1
0
2
0
0
Mois de juillet 2018
Bonne
Mauvaise Très mauvaise
0
4
4
0
4
4
0
4
4
0
4
4
0
4
4
0
4
4
0
3
4
0
0
0
0
0
0
Eau non potable
29
29
29
29
29
29
29
32
0
Eau non potable
22
22
22
22
22
22
23
29
0
Annexe 4 : Grille marocaine de qualité des eaux de surface relative aux paramètres
concernés par la présente étude.
Paramètres &
Unités
Température,
T (°C)
PH
Conductivité à
20°C, CE
(µs/cm)
Chlorures, Cl(mg/l)
Nitrates, NO3(mg/l)
Nitrites, NO2(mg/l)
Phosphates,
PO43- (mg/l)
Fer total, Fe
(mg/l)
Classe 1
Classe 2
Classe 3
Classe 4
Classe 5
Excellente
Bonne
Moyenne
Mauvaise
Très mauvaise
<20
20-25
25-30
30-35
>35
6,5-8,5
6,5-8,5
6,5-9,2
<6,5ou>9,2
<6,5ou>9,2
<750
750-1300
1300-2700
2700-3000
>3000
<200
200-300
300 -750
750 -1000
>1000
≤10
10-25
25-50
>50
-
≤0,03
0,0.3-0,3
0,3-0.5
0.5-1
>1
≤0,2
0,2-0,5
0,5-1
1-5
>5
≤0,5
0,5-1
1-2
2-5
>5
Page | 31
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