Le défi des anglicismes article paru dans la revue El-Omda analyse du discours de l'université de M'sila.

Telechargé par Zoubir Yahiaoui
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Volume:
7
/ N°:
20
; Juin (2023), p 108- p 124
Le défi des anglicismes
The challenge of anglicisms
Zoubir Yahiaoui
université de Batna 2 Mostefa Ben Boulaïd- Algérie
zoubir.yahioui04@gmail.com
Résumé:
informations sur l'article
L’anglicisme a marqué à jamais l’histoire du français au XX siècle dans la
mesure où la plupart des emprunts en français sont d’origine anglaise. Face
à ce phénomène linguistique des stratégies ont vu le jour pour y faire face. Le
succès de ses stratégies est mitigé voire couronné souvent d’échec alors des
critères sélectifs sont établis pour distinguer entre l’anglicisme favorable ou
défavorable pour le français.
Reçu
08/05/2023
Acceptation 23/ 05 / 2023
Mots clés:
Loi Toubon
Anglicisme
Emprunt
Morphologie
Intégration
Néologisme
Abstract :
Article info
Anglicism forever marked the history of French in the 20th century insofar
as most borrowings in French are of English origin. Faced with the linguistic
Received
08/05/2023
Accepted 23/05/2023
Auteurexpéditeur
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Le défi des anglicismes
phenomenon, strategies have emerged to deal with it. The success of its
strategies is mixed or even often crowned with failure, so selective criteria
are established to distinguish between favorable or unfavorable Anglicism
for French.
Keywords:
Toubon law
Anglicism
Borrowing
Morphosyntactic
Integration
Neologism
1. INTRODUCTION
Le phénomène linguistique des anglicismes s’est manifesté au lendemain de la Seconde
Guerre mondiale puis s’est accentué avec l’avènement de la mondialisation et des TICE.
L’anglicisme impacte toutes les langues y compris le français. Ce présent article va se pencher
sur les raisons de la puissance de la langue de Shakespeare, les domaines l’on rencontre
immensément les anglicismes. L’article met la lumière sur les politiques érigées pour faire
face à l’afflux massif de lexies d’origine anglaise. L’article s'attachera aussi sur l’incapacité
de tenir tête au tsunami des anglicismes et des franglais qui infestent la langue de Molière,
des critères sont établis pour trier sur le volet entre le « bon » et le « mauvais » anglicisme.
2. Méthodes et matériels
Le matériel se constitue des anglicismes qui se manifestent dans les dictionnaires Le Robert
et Le Larousse en ligne tandis que la méthode est à la fois sociolinguistique dans la mesure
l’on s’intéresse aux raisons de la puissance de l’anglais et les domaines où sont
omniprésents les anglicismes et la politique linguistique mise en place pour endiguer les
déferlante des mots d’origine anglaise (fameuse loi Toubon). La méthode consiste aussi sur
les procédés morphosyntaxiques pour intégrer les efficacement au sein de la nomenclature du
français ainsi que les critères d’acceptabilité d’un anglicisme.
3. Le corpus d'étude et l’analyse
Dans Le corpus se constitue des anglicismes qui se manifestent dans les dictionnaires Le
Robert et Le Larousse en ligne. Nous avons fait appel à l’analyse qualitative.
4. Problématique
Un emprunt est un élément de langue pris dans une autre langue. Le mot Western est un mot
que le français a emprunté à l’anglais. Au cours de son histoire, le français a emprunté des
mots à des langues avec lesquelles il était en contact. Quelles sont les raisons de l’hégémonie
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de la langue anglaise ? se manifestent les anglicismes ? Quelles sont les stratégies mises
en place pour faire face à ce phénomène linguistique ?
5. Qu’est-ce qu’un anglicisme ?
On qualifie d’anglicisme tout ce qu’a été emprunté à l’anglais (langue source). Un anglicisme
peut être un mot récent (Brexit), ou très ancien à l’instar de (redingote, emprunté en XVΙΙΙe
siècle). Certains mots comme shampooing emprunté de l’anglais à l’hindi avant d’atterrir en
langue française sont considérés aussi comme un anglicisme.
6. Les raisons de la prépondérance de la langue de Shakespeare
L’hégémonie de la langue anglaise est due à plusieurs parmi lesquels il convient de cit
6.1 La langue la plus répandue au monde
L’anglais a envahi les quatre points de la planète à cause de l’impérialisme britannique. La
couronne anglaise, motivée par un désir ardent de conquérir et de dominer le monde, a
lancé de vastes campagnes colonisatrices ce qui lui a valu le titre de « Empire sur lequel le
soleil ne se couche jamais ». Le résultat de l’extension de l’empire britannique est
que l’anglais a connu une supériorité numérique. En effet, elle est actuellement parlée selon
certaines estimations par 1.5 milliards d’individus. Pour Robert Henry Lawrence
Phillipson professeur au département d'anglais de Copenhagen Business School qui
collabore avec British Council (institution gouvernementale dont le but est d'établir des
relations culturelles entre le Royaume-Uni et d'autres pays) : « L’anglais doit devenir la
langue dominante remplaçant les autres langues et leurs visions du monde :
chronologiquement, la langue maternelle sera étudiée la première, mais l’anglais est la
langue qui par la vertu de son emploi et de ses fonctions deviendra la langue
fondamentale. » (Phillipson, Linguistique impérialisme , 1962)
« La langue anglaise prospérait déjà depuis près d’un millénaire sur les îles britanniques
lorsque les marins, pèlerins, marchants et missionnaires du Royaume la propagèrent aux
quatre coins du globe. Avant même qu’un semblant de politique linguistique ne fut instauré,
l’anglais avait déjà fait le tour du monde.
Notons cependant que les colons qui débarquèrent sur la côte est des États-Unis n’étaient
pas tous anglophones: dans le Nouveau Monde, on parlait aussi bien l’anglais, que
l’espagnol, le français, le néerlandais ou l’allemand. Toutes ces langues gagnèrent en
importance au cours des siècles suivants, avec les différentes vagues d’immigration venues
d’Europe.
Plus tard, lorsque les pères fondateurs des Etats-Unis voulurent fédérer les Etats, ils
comprirent vite l’importance de la langue dans l’identité nationale. L’anglais étant la langue
majoritaire, il fallait l’encourager. Les premières mesures dans ce sens ne furent prises qu’au
début du 20ème siècle, avec l’interdiction, dans plusieurs états, d’enseigner les langues
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Le défi des anglicismes
étrangères dans les écoles privées et à la maison. Quant à la Cour Suprême américaine, elle
attendit 1923 pour imposer des restrictions sur les cours de langues dans le secteur
privé. » (17fé)
Cette citation illustre aussi parfaitement que l’hégémonie britannique n’est pas seulement
économique et militaire, mais également culturelle et linguistique.
6.2 La langue des organismes internationaux
La quasi-totalité des organismes internationaux siègent soit à Londres ou au Etats-Unis ce
qui confère à l’anglais un statut de langue des affaires et de diplomatie. Le Fonds monétaire
international, la Banque mondiale, l’Organisation des nations unies, la bourse de Wall
Street ainsi que la mondialisation économique mettent la langue de Shakespeare sur le
piédestal des meilleures langues. Les locuteurs des autres pays sont sommés de maîtriser
cette langue en vue d’être au diapason de la prépondérance technologique du monde anglo-
saxonne.
« Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si
le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais et que, s’il s’oriente vers des normes
communes en matière de communication, de sécurité et de qualité, ces normes soient
américaines et que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et
la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes,
ce soient des valeurs dans lesquelles les Américains se reconnaissent. » (Rothkopf, 1997)
La propagation et l’hégémonie de l’anglais s’inscrit dans l’agenda de l’establishment
américain en vue d’asseoir sa prépondérance économique au monde d’après cette citation.
6.3 L’anglais : une langue facile à maîtriser
La langue anglaise appartient à une série de langues qualifiées de langues facile à maîtriser.
Doté d’un vocabulaire accessible et facile à mémoriser, d’une morphosyntaxe à la portée de
tous les interlocuteurs et d’une orthographe simple, l’anglais possède aussi un vocabulaire
qui ressemble à plusieurs langues européennes notamment celles issues du germanique. Tous
ces facteurs internes et avantageux à la langue de Shakespeare ont motivé plus d’un à
apprendre l’anglais. « C'est la troisième langue la plus parlée au Monde (dans plus de 50
pays, soit en première langue, soit en langue officielle) et aussi l'une des plus faciles. Pas
besoin par exemple d'apprendre le genre des mots. Pas de masculin/féminin en anglais et
l'orthographe et la grammaire sont relativement simples. Si vous connaissez vos verbes
irréguliers, c'est déjà beaucoup. Un conseil : regardez toutes vos séries et films en version
originale. Apprendre l'anglais devant The Walking Dead est beaucoup plus marrant qu'en
cours ! » (18ja)
6.4 L’anglais : une langue hybride
La plupart des mots de l’anglais sont issus du germanique, une langue appartenant à une
branche de langues issues de l’indo-européen. L’évolution du germanique avec le temps a
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donné naissance à l’allemand, le danois, le norvégien, le suédois, le flamand et l’anglais
moderne. D'autres langues ont contribué à l’enrichissement du vocabulaire de l’anglais à
l’instar du latin, le français voire même l’arabe. Un apprenant étranger trouve que cette langue
comprend des mots communs à d’autres langues ce qui facilite son apprentissage.
« Le vocabulaire anglais s'est énormément enrichi au cours des 1 500 ans de son évolution.
Le dictionnaire le plus complet de la langue anglaise, l'Oxford English Dictionary (13 vol.,
1933), édition révisée du New English Dictionary on Historical Principles (10 vol., 1884-
1933), contient 500 000 mots. On estime cependant que le vocabulaire de l'anglais
contemporain comprend plus de 1 million de mots, compte tenu des expressions argotiques
et dialectales ainsi que des termes scientifiques et techniques qui, pour beaucoup d'entre eux,
ne sont apparus dans la langue qu'au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Le vocabulaire
anglais est en partie d'origine germanique (vieil anglais et scandinave) et à moitié d'origine
romane (français et latin). De nombreux emprunts au latin, au grec et au français expliquent
l'ampleur du lexique. Certains procédés permettent en outre la création de mots nouveaux de
façon plus libre qu'en français, parmi lesquels la substantivation d'onomatopées (par exemple
burp, « rot », ou clink, « tintement »), l'addition de préfixes et de suffixes (par exemple -ness
ou -ist), la combinaison de parties de mots différents (par exemple brunch, « brunch »,
composé d'éléments de breakfast, « petit jeuner », et de lunch, « déjeuner »), la libre
formation de composés (par exemple bonehead, « crétin », littéralement « tête d'os ») et la
dérivation régressive, ou formation de mots à partir de mots anciens (par exemple to jell,
« épaissir », formé à partir de jelly, « gelée »). L'anglais fait également un grand usage de la
mutation fonctionnelle, qui est facilitée par les particularités de la structure syntaxique de
l'anglais, et qui consiste à faire passer un mot d'une catégorie syntaxique à une autre (par
exemple le substantif shower, « douche », peut être utilicomme verbe, to shower, « se
doucher »). (Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation)
« L’origine Arabe de plusieurs dizaines de mots Anglais. Les termes ont voyagé du Moyen-
Orient Arabe vers l’Europe durant des siècles avant d’appartenir à la langue Anglaise.
Intéressons-nous de plus près à certains de ces mots, ne serait-ce que pour élargir notre
culture générale inchaAllah.
Plutôt logiquement, le terme Anglais « algebra », signifiant algèbre, tire son origine du mot
arabe Al-Jabr, signifiant quant à lui « la restauration ». Ce mot arabe apparaît au 9ème
siècle dans le livre d’algèbre Kitābu ‘l-mukhtaṣarfīḥisābi ‘l-jabrwa’l-muqābalah ou Abrégé
du calcul par la restauration et la comparaison écrit par le mathématicien persan al-
Khwarismi. Ce n’est qu’au 12ème siècle que le terme arabe Al-Jabr est repris en latin avant
de se retrouver dans la langue anglaise.
Outre les mathématiques, les termes arabes sont également présents en chimie. Saviez-vous
que le terme « alcalin » provient du mot arabe Al Qalin ? Ce dernier signifie d’ailleurs
carbonate de soude dans la langue arabe. Dans le domaine du commerce, les termes
arabes dar as-sina’a ou dar’assan’a signifiant « maison de commerce » ou « maison de
fabrication » ont donné naissance au mot arsenal en anglais. Le nom anglais magazine tire
quant à lui son origine de l’arabe Makhazin signifiant magasins. » (18ja)
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