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MyriamBenSaad
C’estpour tenter d’expliquercetteabsence deconsensus quedes étudesplus
récentesontproposéd’amenderla relation entre pollution et croissance écono‐
mique,enétudiantsasensibilitéàlaprésenced’autresvariablesquiconditionnent
leliencroissance‐pollution.Ainsi,l’introductiondesvariablesadditionnellesestla
voielaplussouventsuiviedanslestravauxrécents.Ilpeuts’agirparexempledela
consommationd’énergie(Ang, 2008,2009 ; Apergisand Payne, 2009; Halicioglu,
2009; Jalil et Mahmoud, 2009 ; Lean and Smyth, 2010 ; Arouri et al., 2012), de
l’urbanisation(ZhangetCheng,2009;Hossain,2011;Sharma,2011),delastabili‐
tédugouvernementetlaqualitédesinstitutions(LopezetMitra,2000;Dasgupta
etal.,2002;Cole,2003,2004;FriedletGetzner,2003;CopelandetTaylor,2004;
BernaueretKoubi,2009;Biswasetal.,2012),dudéveloppementfinancier(Ozturk
etAcaravci,2013;Omrietal.,2015),desinvestissementsdirectsétrangersouen‐
coredel'ouvertureducommerce.
Surcedernierpoint,larelationcommerceinternational/pollutionappliquéeà
diverspaysoupériodesreste ambiguë (Copelandet Taylor, 1994,1997; Cole et
Elliot,2003;FrankeletRose,2005;Managi,Hibiki,etTsurumi,2009;Halicioglu,
2009; Jalil et Mahmoud, 2009; Nasir et Rehman, 2011; Jayanthakumaran et al.,
2012;Tiwarietal.,2013; Renetal.,2014;deVriesetFerrarini,2017).Lestra‐
vauxd’Ang(2007)pourlaFrance,JaliletMahmoud(2009)pourlaChine,Nasiret
Rehman(2011)pourlePakistan,etOmri(2013,2015)pourles12paysdelaré‐
gionMENAtendentàmontrerunecourbedetypeCEKenincluantlaprésencedu
commercedanslarelationenvironnement‐croissance.D'autresauteursréfutentla
significativité de cette variable (e.g. Halicioglu, 2009; Ozturk et Acaravci, 2010,
pourlaTurquie;Jaunky,2010pour36paysàrevenuélevé;MenyahandWolde‐
Rufael,2010,pourl'AfriqueduSud).JaliletMahmoud(2009)étendentlamétho‐
dologiedeHalicioglu(2009)aucasdelaChinesurlapériode1975‐2005.Ilsmon‐
trentuneformeCEKavecuneffet(positifmais)nonsignificatifducommercesur
lesémissionsdeCO2.
Alasuitedecestravaux,Jayanthakumaranetal.(2012)affirmentque,surles
troisdernièresdécennies,lesémissionsdeCO2enChineontétéinfluencéesparle
revenu par habitant, la consommation d'énergie et les changements structurels,
alorsqu’unliendecausaliténepeutêtreétablipourl'Indeconcernantleschange‐
mentsstructurelsetlesémissionsdeCO2.L'Indeauneéconomieinformellebeau‐
coupplusimportantequelaChine,ellepossèdeenparticulierunnombreélevéde
micro‐entreprisesquisontdefaiblesconsommateursd'énergieetquinesontpas
suffisammentcompétitivespouratteindrelesmarchésinternationaux.
Unchampderechercheprendencomptelestroiseffets(effetd’échelle,effetde
compositioneteffettechnique)ducommercesurl’environnement.Enstimulantla
consommation et la production domestique, le libre‐échange commercial peut
entraîner une dégradation de l’environnement (effet d’échelle) (Dasgupta et al.,
2002).Ensensinverse,uneffettechniquepeutsuivre,dûauxeffortspossiblesde
dépollution et au renforcement des réglementations environnementales avec le
développement du commerce extérieur (Antweiler et al., 2001). L’effet de struc‐
tureenfinsemanifestesurlesconditionsécologiques lorsqueles échanges exté‐
rieursimpliquentune transformationdesstructuresproductivesdupays.L’effet
netducommercesurl’environnementdépenddubilandecestroiseffets.Empiri‐
quement,Copelandetal.(1998)ontétudiél’effetd’échelleetl’effettechniqueen‐
gendrésparl’échangeinternational.Ilapparaîtqu’unelibéralisationdeséchanges
quiaugmente l’échelledel’activité économiquede 1%accroît lesconcentrations
de pollutions de 0,25 à 0,5 %. Cependant, l’augmentation des revenus par tête
pousseces niveauxdepollutionversle basde1,25à 1,5%à traversl’effettech‐
nique.