N° 1065 du 15/03/2017
Climat : les premiers résultats tangibles de l’Ircantec
Le régime de retraite complémentaire des contractuels de la Fonction publique a présenté,
le 9 mars, les résultats de son engagement climatique.
Un an après l’adoption de la feuille de route financière 2016-2020 (PSI n° 1065), « les
engagements pris par l’Ircantec en faveur de la réduction de l’empreinte carbone de ses
10 Mds€ de réserve ont été tenus », estime Jean-Pierre Costes, son président (CFDT).
Devançant l’entrée en vigueur en 2017 de l’article 173 de la loi sur la transition énergétique
(PSI n° 1003), le régime a publié, à l’automne, son premier reporting climatique : « Avec un
résultat compris entre 125 et 182 kg de CO2 produit pour 1 000 € investis, selon les sociétés
d’évaluation retenues, notre empreinte carbone est inférieure de 20 à 25 % aux indices de
référence », se félicite François Mourgues, président (CFE-CGC) de la commission de pilotage
technique et financier.
En parallèle, l’Ircantec a mis en œuvre sa politique d’exclusion de valeurs jugées
incompatibles avec un scénario visant à contenir à 2°C la hausse du réchauffement
climatique. 18 entreprises, dont des minières américaines et les énergéticiens européens
Endesa et RWE, en ont fait les frais, moyennant un désinvestissement total égal à 46 M€ fin
2016.
En contrepartie, la caisse a placé 330 M€ (4,5 % de ses réserves) dans des actifs verts tels
que des Green Bonds ou des infrastructures dédiées à la transition énergétique, explique
Caroline Le Meaux, directrice de la gestion déléguée à la Caisse des dépôts.
Cet investissement s’inscrit dans le cadre de l’allocation stratégique quadriennale d’actifs
votée fin décembre. Celle-ci prévoit de doubler (de 5 à 10 %) le poids de l’immobilier et des
actifs non cotés,d’accroître de 29 à 40 % celui des actions et de réduire celui des obligations.
Pour la première fois en 2016, l’Ircantec a enfin intégré les enjeux climatiques dans sa
politique de droits de vote aux assemblées générales des entreprises en portefeuille. « Sur
178 résolutions déposées, 35 abordaient cette question », a précisé Caroline Le Meaux. Trois
sociétés ont été épinglées pour leurs insuffisances : Daimler, Heineken et Engie.