Lundi // 8h-12h // Amphi A4 (Groupe B) CM Histoire et Épistémologie 13/09/21 : Chapitre 1 : Histoire de la folie, entre philosophes, médecine et théologie --- Introduction Épistémologie vient du grec ‘’épistémè’’ signifiant ‘’connaissance’’ et de ‘’logos’’ signifiant ‘’discours’’, ‘’étude’’. Cela désigne alors l’étude des sciences, des activités de recherches et de pensées qui œuvrent vers l’accès aux connaissances. Elle sert à répondre aux questions suivantes : « Comment je sais ce que je sais ? Comment j’accède au savoir ? Comment procède le raisonnement par la méthode scientifique ? » L’épistémologie n’est pas une science, c’est l’analyse de la démarche scientifique (point de départ, déductions, inductions, critiques, conclusion) I. Des conceptions magiques à la médecine dans l’Antiquité 1. La pensée magique Pour faire faces aux incompréhensions des maladies et de la nature, les hommes développent des explications surnaturelles. Celles-ci deviennent des croyances : - Esprits malveillants - L’âme qui quitte le corps du sujet Punition pour avoir offensé les dieux - … 2. Les pratiques animistes On confie alors des pratiques rituelles à des hommes auxquels on attribue des pouvoirs (sorciers, mages, chaman, prêtres, druides…) Aujourd’hui encore, ces pratiques rituelles existent encore car les croyances perdurent au fil du temps. 3. Entre médecine et philosophie Hippocrate (5ème siècle avant J-C) La philosophie et la médecine grecque commencent à élaborer des modèles médicaux pour soigner les maladies. Les maladies (physiques et mentales) sont perçues comme des ruptures d’équilibre. Hippocrate critique les modèles magiques et commence à enseigner la médecine par la philosophie. Il considère les maladies comme des ‘’passions de l’âme’’ non accessibles par nos sens. Il se sert de l’observation et du raisonnement. II. La folie au Moyen-âge 1. Folie et théologie A. Thérapies magico-religieuses Dans la première moitié du Moyen-âge, la médecine accorde de plus en plus d’importance aux esprits et les théories psychologiques sont d’ordre métaphysique (recherche rationnelle) B. La chasse aux sorcières Dans la seconde moitié du Moyen-âge, la peur est omniprésente au niveau social : - En 1348, la peste noire apparait (épidémie mortelle) Contexte de démonologie - Chasse aux sorcières par l’église 2. Fin du 18ème siècle : les prémisses de la psychiatrie A. L’aliénation mentale Philippe Pinel (1745-1826) est médecin-chef à l’hôpital Bicêtre et précurseur de la psychiatrie. - Selon lui, il n’y a qu’une seule maladie mentale : « l’aliénation mentale », même si les symptômes sont différents. On renonce alors au terme - « Folie ». La « folie » sort des tribunaux pour devenir l’objet de la médecine. Il propose la 1ère classification des manifestations pathologiques de l’esprit, basée sur : Les fondements de la médecine La base de principes philosophiques Une vision plus humaniste B. Libération des aliénés de leurs chaines Fin du 18ème siècle, la naissance d’une nouvelle psychiatrie commence avec le geste de Pinel, dont le mythe est la libération des « aliénés de leurs chaînes » à l’hôpital Bicêtre en 1793, pendant la révolution française. La seule thérapie serait donc le « traitement moral » : - Patients considérés avec plus d’humanité Amélioration des conditions de vie à l’asile - Références religieuses progressivement abandonnées En France, on repense l’organisation de deux hôpitaux psychiatriques : La Salpêtrière et l’hôpital Bicêtre (Paris). 3. Le 19ème siècle, aux origines des maladies mentales Début du 19ème siècle : division forte entre psychistes et somatistes : - Les psychistes sont convaincus que les maladies mentales touchent l’âme, qui est déchue depuis le péché originel (Adam et Eve) - Les somatistes sont convaincus que les maladies de l’âme ont une origine purement somatique, notamment cérébrale. On pense qu’il n’y aurait pas une seule maladie à expressions multiples, mais bien plusieurs maladies. Les médecins identifient alors quelques troubles mentaux : - Jean-Martin Charcot Hystérie Jules Cotard Idées délirantes d’hypocondrie - Emil Kraepelin PMD et démence précoce III. Émergence de l’idée d’un inconscient 1. Philosophes et théologiens (Moyen-âge) - Saint Augustin d’Hippone Existence de forces secrètes indépendantes de notre volonté. Saint Thomas d’Aquin L’âme contient des processus non conscients. - Alighieri Dante Nous avons tendance à oublier nos souvenirs honteux. 2. Gottfried Wilhelm Leibniz et les ‘’petites perceptions’’ (17ème S) - - Il existe des ‘’petites perceptions’’ dont nous n’avons pas conscience : trop petites pour être perçues isolément, elles ne sont perçues que si elles forment un tout. Les philosophes romantiques du 19ème siècle sont les premiers à penser que l’inconscient est au fondement de la vie humaine. 3. Arthur Schopenhauer et la ‘’volonté aveugle’’ (18ème S) - Il identifie l’inconscient comme un instinct sexuel et un instinct de conservation non maitrisé. - La volonté est animée par « une poussée aveugle sans but ». 4. Friedrich Nietzsche et le ‘’sage inconnu’’ (19ème S) - La conscience n’est que l’effet de la lutte inconsciente des multiples instincts ou pulsions qui habitent le corps de l’homme. - Une grande partie de notre activité intellectuelle s‘effectue de façon inconsciente. - Il nomme cet inconscient le Soi, défini comme un maître plus puissant que la conscience, inconscient décrit comme un Sage inconnu. 5. Théodule Ribot et la volonté irrationnelle de l’Homme (19ème S) Ribot s’intéresse à la vie intérieure de l’homme. Il crée un enseignement de psychopathologie et développe une psychologie expérimentale : - Traits psychologiques : perception, mémoire, volonté, sentiments, langage… Comportements pathologiques Maladie vue comme une situation expérimentale - La ‘’psychologie morbide’’ (maladie) est une façon d’accéder à la psychologie normale 6. Pierre Janet et le Subconscient (19ème S) Il confirme et postule l’existence d’un subconscient : existence de processus psychiques auxquels le conscient n’a pas accès. Bilan : Dans l’Antiquité, on expliquait les maladies mentales par des punitions de la part des Dieux pour les avoir offensés. On pratiquait alors des rituels magiques afin de guérir de certaines maladies. En Grèce, les philosophes (dont Hippocrate) commencent à étudier la question et à enseigner la médecine par la philosophie. Plus tard, au Moyen-âge, on s’intéresse beaucoup plus au sujet de la magie et on étudie la médecine de façon rationnelle. En 1348, des maladies comme la peste noire apparaissent, et on rejette la faute sur des créatures imaginaires : les sorcières. Se met en place alors une chasse aux sorcières menée par le clergé. Au 18ème siècle, les recherches sur la folie persistent et on arrive à la conclusion qu’il n’existe qu’une seule maladie : l’aliénation mentale. Lors de la révolution française, en 1793, Pinel « libère les aliénés de leur chaînes ». Il met en lumière les conditions de vie à l’asile et revendique de meilleurs traitements ainsi qu’une reconnaissance plus humaniste des malades mentaux. Les conditions de vie en asile s’améliorent et les idéologies liées à la religion disparaissent peu à peu. On identifie plusieurs troubles mentaux durant le 19ème siècle, tandis que les psychistes et les somatistes se divisent. Au fil du temps et principalement entre 354 et 1947, l’idée de l’existence d’un inconscient s’est développée puis s’est confirmée grâce à de nombreux théologiens, philosophes et psychologues. 27/09/21 : Chapitre 2 : Regard épistémologique sur la psychanalyse --Introduction Conflits théoriques : d’un côté, les médecins organiques (origine somatique des maladies mentale, de l’autre, les médecins psychistes (maladies mentales = pêché). Nouvelles disciplines qui émergent : notamment la maladie mentale de l’hystérie. I. Études sur l’hystérie 1. Sigmund Freud : l’hystérie et l’hypnose Sigmund Freud – Né en 1856 à Freiberg (Médecin et psychanalyste) Stage de 4 mois à l’hôpital psychiatrique de la Pitié Salpetrière à Paris Hypnose : État modifié de la conscience à travers la suggestion - Influence de l’hypnotiseur sur le patient en induisant une idée, une pensée. État de somnolence associé à des images, que le patient pensera venir de lui-même. 2. Méthode cathartique : prémisses de la cure Josef Breuer – Physiologiste Anna O. – Patiente atteinte de plusieurs maladies mentales : trouble de la vision, paralysie, hydrophobie… (trauma par la mort de son père) Sous hypnose, elle parle de son chien (dégout), elle se libère de son trouble hydrophobe. Breuer pense que l’hypnose peut libérer l’esprit du patient. Nouvelle méthode psychanalytique : la catharsis (remémoration des évènements traumatisants). Freud pose l’hypothèse qu’un évènement traumatique est psychogène (qui provoque une maladie mentale). Théorie de la séduction (1895) – Évènement traumatisant lié à la sexualité. Un trouble psychologique provient alors d’un souvenir sexuel traumatisant (ex : viol) 3. La réalité psychique 1897 : Freud observe que certains traumatismes ne sont pas liés à des évènements réels mais à des fantasmes. Théorie du fantasme -> Pas de réalité de l’évènement, mais réalité psychique de l’évènement qui peut être imprégné de fantasme(s). Réalité psychique Névrose Fantasmes œdipiens : développement d’un trouble psychique affectif chez l’enfant. L’enfant est bisexuel (affection pour les deux parents). Complexe d’Œdipe : Amour pour le parent du même sexe autour de 4-6 ans (préférence pour la relation de nature homosexuelle) 4. La relation transféro-contre-transférentielle. La cure analytique est un processus qui retrace l’histoire du patient. Le transfert est le lieu où le patient va rejouer des scénarii anciens avec une figure d’attachement, attachement transféré sur la personne de son analyste. Processus selon lequel les désirs inconscients du patient en lien avec ses attachements parentaux vont s’actualiser sur la personne du thérapeute. Le transfert est ambivalent : il comporte des attitudes positives et négatives. - Le transfert permet le travail de la cure. Il peut aussi créer une résistance (le patient risque de reproduire une relation ancienne avec son analyste et faire piétiner le travail de la cure). Le transfert appelle alors un contre-transfert : ensemble de toutes les réactions inconscientes de l’analyste envers le patient. Selon Freud, l’analyste doit avoir connaissance de ses propres réactions inconscientes afin de permettre un bon niveau de communication avec le patient. Il ne doit pas se laisser aller à répondre aux désirs du patient (amour, haine…). Film : A Dangerous Method II. Lois de l’inconscient 1. Conceptions Freudiennes de l’inconscient Freud propose le terme ‘’inconscient’’ en 1896. In Préfixe négatif /// Con Avec /// Scientia Savoir L’inconscient est un lieu psychique, inobservable. C’est un système psychique qui va regrouper tous les contenus refoulés, rejetés du système conscient. (Voire topiques 1 et 2 de Freud avec le Moi, le Surmoi et le ça) Freud : « Le Moi n’est pas maître en sa demeure » 2. L’accès à l’inconscient Une patiente reproche à Freud de l’interrompre. Freud se rend compte que les questions de l’analyse peuvent agir comme une censure. Nouvelle méthode : laisser le patient exprimer ses pensées librement, à partir d’un mot, un chiffre, d’un rêve… Règle de la Libre Association d’Idées : règle fondamentale qui consiste à laisser le patient exprimer ce qu’il ressent librement. 3. La psychanalyse en 3 points : - 1 : Processus d’investigation : démarche ou méthode qui sert à saisir les significations inconscientes derrière les paroles et les actes du patient - 2 : Méthode de traitement : cure analytique servant à l’interprétation de l’inconscient du patient afin de le soigner par la communication (transfert) 3 : Carpes théorique : ensemble des théories psychologiques et psychopathologiques acquises par les données « cliniques » que Freud nomma « Métapsychologie ». La psychanalyse a progressé grâce à la science. Les sciences sont objectives, et la psychanalyse est subjective. Bilan : Sigmund Freud et l’un des premiers psychanalystes à étudier l’hystérie. Pour ce faire, il étudia le cas d’une patiente d’un collègue à lui (Josef Breuer) : Anna O. (de son vrai nom Bertha Pappenheim). Celle-ci souffrait de plusieurs symptômes liés à la disparition de son père. Breuer développe alors la méthode catharsis, qui consiste à faire entrer le patient dans un état d’hypnose et de lui faire raconter des évènements traumatisants qu’il a vécu. Freud propose l’idée que les évènements traumatisants sont psychogènes (à l’origine des troubles mentaux). Dans le cas de Anna O. ses traumatismes lui viennent de son père qui la battait. Freud explique alors la théorie de la séduction, selon laquelle un évènement sexuel traumatisant serait à l’origine d’un trouble psychologique (par exemple un viol). En 1897, il découvre que ces troubles proviennent parfois des fantasmes inconscients du sujet, ce qu’il appelle réalité psychique. Il démontre alors la théorie du fantasme, et le complexe d’Œdipe, selon lequel un enfant éprouverait de l’attirance chez ses deux parents, avec une préférence pour le parent de même sexe (Œdipe inversé). Freud développe alors la cure analytique, ou psychanalyse. Selon lui, il faut retracer l’histoire du patient afin de comprendre la ou les origine(s) du ou des trouble(s) mental (mentaux). Pour cela, il faut une relation appelée transférocontre-transférentielle. Ce transfert se présente sous forme de dialogue entre le psychanalyste et le patient. Cependant, l’analyste doit se connaitre lui-même et connaitre ses propres réactions inconscientes pour ne pas se laisser aller à répondre aux désirs du patient. Freud met en place deux topiques qui montrent comment fonctionnent le conscient et l’inconscient. Selon lui, le conscient enfouit chaque souvenir traumatisants dans le subconscient en passant ce qu’il appelle le ça). Plus tard, il instaure la Règle de la Libre Association d’Idées, qui consiste à laisser le patient exprimer librement ses pensées, sans que l’analyste ne l’interrompe, afin de progresser pour rapidement dans la psychanalyse. 27/09/21 : Chapitre 3 : Histoire des neurosciences La femme de Pritschöna (2700-2200 BC) : - Fin de néolithique - Crane de jeune femme 2 trépanations (trou dans la boîte crânienne) : o Pratiquées à des périodes différentes o Signes de guérison (au moins des mois voire des années) Pourquoi ces trépanations ? Hypothèses : Traitement d’une épilepsie ou trouble mental ? Décompression suite à un hématome intracrânien ? Remarque : Elle a survécu : maitrise de l’opération Bonnes conditions d’hygiène et outils pour réaliser l’opération. Les têtes trouées de la grotte Beaume-Chaudes : - En Lozère - Environ 300 squelettes - 130 présentent une ou plusieurs trépanations - Environ 70% ont survécu 3 techniques de trépanation : Verticale (couteau silex) Horizontale (rainurage du volet) Couronne de taraudage (découpe par perçage multiple) ~ On ne connait toujours pas l’objectif de cette opération ~ ~ Certaines portaient leur volet crânien autour du cou ~ La neurochirurgie égyptienne : le papyrus d’Edwin Smith : - Acheté en 1882 à Louxor - 1930 : Déchiffré par James Breasted (université de Chicago) Datation en 1700 BC Copie d’un ouvrage de 2500 BC - Un traité de chirurgie 48 cas décrits dont 27 concernant des blessures à la tête : - Pour chaque cas : o Titre o Examen clinique o Diagnostique o Traitement proposé Exemples de cas : Cas 18 : Une blessure à la tempe o Examen : Tu examines un homme avec une blessure à la tempe. Tu dois palper la blessure. Dans ce cas l’os temporal n’est pas fracturé ou perforé. o Diagnostic : Pour ce cas tu dois dire « Il a une blessure à la tempe, je peux le traiter » o Traitement : Le premier jour tu dois le panser avec de la viande fraîche. Les jours suivant et jusqu’à la guérison tu dois l’enduire de graisse et de miel. Cas 3 : Instruction pour une plaie pénétrante à la tête avec perforation de la boîte crânienne. o Examen : Si tu examines un homme avec une plaie béante à la tête qui perfore l’os crânien. S’il est incapable de regarder ses épaules ou sa poitrine et qu’il a une nuque rigide. o Diagnostic : Pour ce cas tu dois dire : « plaie pénétrante avec perforation du crâne, rigidité de la nuque, je peux le traiter » o Traitement : Après l’avoir recousu, tu dois poser (sans bandage) de la viande fraîche sur la plaie sans autre traitement jusqu’à ce que son état s’améliore. Ensuite tu dois l’enduire de graisse et de miel. Aristote (384-322 BC) et Hippocrate (460-370 BC) : Pour lui, le cerveau joue un rôle de radiateur pour refroidir le sang, qui est chaud. Vascularisation intense Organe insensible (aucune douleur) Pour lui, le cerveau est le siège de l’activité mentale, des sensations, de l’intelligence. C’est un organe qui éponge tous les fluides et humeurs du corps pour les redistribuer. Inspiré par les travaux d’Alcméon de Crotone (550-470 BC) : L’activité mentale venait donc du cœur. Anatomiste A découvert le nerf optique et la trompe d’Eustache. Pour lui, ces tubes transmettent le son et l’image au cerveau. Claude Galien (de Pergame) (129-216) : Expérimentation sur les animaux Jusqu’au 13ème siècle Tripartition de l’âme : Centre Cerveau Cœur Partie de l’âme Pneuma psychique Pneuma vital Foie Pneuma naturel Source de Nerfs sensitifs et moteurs - Artères - Chaleur - Veines - Sang et faculté nutritive Activité Rationalité Émotion Désir Psychikon : - Arguments contre la théorie d’Aristote : o Quand on touche un cerveau il n’est pas plus froid que le reste. o Les nerfs qui partent des organes sensoriels sont connectés au cerveau. - L’âme est définitivement « replacée » dans le cerveau. L’âme a un support matériel. - Nature vaporeuse de l’âme La phrénologie de Franz Joseph Gall (1758-1828) : - Neuroanatomiste (nouvelles techniques de dissection du cerveau) - Selon lui, la morphologie du crâne reflèterait certains traits de caractère : étudiants brillants avec des yeux qui sortent de leurs globes oculaires. Nouvelle technique qui consiste à palper le crâne pour trouver des bosses - et ainsi des traits de caractère. o Anti-dualisme (ou monisme) o Modularité du cerveau (régions différentes du cerveau = différents traits de caractère) Le cas « Tan-Tan » : - M. Louis Victor Leborgne - Perte de la parole du jour au lendemain à 30 ans Une seule syllabe : - « Tan » Souffrait depuis longtemps d’épilepsie Aucune paralysie Intelligence et compréhension normales - Décès à 51 ans d’une infection (17 Avril 1881) o Autopsie le 18 Avril 1881 : Paul Broca o Découverte de l’aire de Broca Aire cérébrale de la parole Le cas Lazare Lelong : - 84 ans, hospitalisé pour démence - Plus que 5 mots « Oui », « Non », « Toujours », « Toi » (déformation de « trois »), « Lelo » (déformation de son nom). Décès en 1861 - o Autopsie par Broca o Lésion sur l’aire de Broca Aphasie de Wernicke (1848-1905) : - Cas d’un patient (1874) : o Pouvant entendre et articuler mais incapable de comprendre et de former une phrase censée. o Autopsie : Lésion au cerveau - Nouvelle aire : L’aire de Wernicke ~ Peu à peu, on associe des aires du cerveau à certaines fonctions : apparition de la neuropsychologie. Vers la « Théorie du neurone » : Théorie réticulaire (19ème siècle) : Cerveau = maillage fusionné (grande bobine de fils et fusions de fils) Golgi (1843-1926) : Coloration au nitrate d’argent (1 chance sur 100 que le nitrate d’argent soit absorbé par un neurone). Colore entièrement le neurone (corps cellulaire, axone, dendrites) Ramon y Cajal (1852-1934) : Illustre les éléments qui composent le neurone Terme de « Neurone » proposé par Von Waldeyer en 1891 Prix Nobel de physiologie et médecine (1906) Aloïs Alzheimer (1864-1915) : Médecin psychiatre et épileptologue Formé aux techniques histologiques (colorations) Démence du sujet âgé : o Usure normale du temps o Liée à l’artériosclérose Le cas d’Auguste Deter : o Hospitalisée en novembre 1901 o Au début : fortes crises de jalousie o Puis : Pertes de mémoire Dégradation cognitive progressive Troubles de la compréhension Désorientation Aphasie Hallucinations Comportements incohérents o Décès en 1906 Autopsie « Au centre d’une cellule apparemment normale se dresse une ou plusieurs fibrilles caractérisées par leur épaisseur et le imprégnabilité particulière » « De nombreux et petits foyers miliaires se trouvent dans les couches supérieures. Ils sont caractérisés par l’accumulation d’une substance particulière dans le cortex ». Atrophie cérébrale accélérée. ~ L’atrophie cérébrale était considérée comme normale pour les personnes âgées, mais le cas de A. D. a changé la donne ~ Brodmann et la cytoarchitectonie : Identification de 52 aires différentes (appelées « Aires de Brodmann » aujourd’hui) à partir du type de cellules qui composent l’aire. Cette organisation des aires semble corrélée avec une organisation fonctionnelle. Cartographie du cerveau. Aires de Brodmann L’électroencéphalographie (EEG) : Hans Berger (1929) Psychiatre allemand Premiers EEG de surface Électrodes Chez des patients avec une ouverture de la boîte crânienne Chez son fils de 15 ans 1929 : H. B. publie une synthèse de ses recherches o Il repère plusieurs types d’ondes : Bêta Alpha Thêta Delta o Selon lui, ces ondes se mélangent dans le cerveau selon l’activité que nous exerçons. EEG et épilepsie : o Réveil du patient : quelques ondes s’activent fortement elles décrivent des hallucinations visuelles. o Crise d’épilepsie : toutes les ondes s’affolent affolement, puis perte de conscience o On trouve un foyer épileptogène au niveau du lobe occipital du cerveau grâce à l’EEG. Wilder Penfield (1891-1976) : Neurochirurgien, fondateur du Montréal Neurological Institute Spécialiste du traitement chirurgical des épilepsies sévères. Développement de la neurochirurgie éveillée (« procédure de Montréal ») : o Anesthésie locale au crâne o Découpe de la peau o Ouverture d’un volet crânien pour accéder au cortex o Stimulations électriques de la surface corticale et recueil des impressions du patient o Marquage et repérage des aires o Ablation de(s) l’aire(s) défectueuse(s). Cartographie corticale 1950 : Publication de synthèse des données de plus de 400 patients Homuncules sensoriel et moteur. ~ Depuis les années 30, on a appris beaucoup de choses sur la neuropsychologie ~ Hémisphérectomie : ablation d’un hémisphère entier du cerveau. Hémisphérotomie : déconnection d’un hémisphère du reste du cerveau. Le cas du patient H. M. : Henry Gustave Molaison (1926-2008) Souffrait d’épilepsie partielle depuis ses 7 ans (absences) Nombreuses crises tonico-cloniques depuis ses 16 ans William Scoville l’opère en 1953 (27 ans) : ablation des lobes temporaux (gauche et droit). o Succès Plus jamais de crises o Mais séquelles découvertes par Brenda Milner (1918-X) : Amnésie antérograde (ne mémorise plus rien de nouveau : mots, souvenirs, visages…) et amnésie rétrograde (ne se souvient plus de sa vie d’avant) o Tout le reste fonctionne correctement. Capacités intellectuelles normales, et QI au-dessus de la moyenne. La cybernétique et les neurosciences computationnelles Hodgkin et Huxley (1952) : Mesure des comportements électriques des neurones isolés. Étude du fonctionnement des canaux ioniques voltage-dépendantes sur des neurones. 1 neurone = 1 circuit électronique Modélisation du fonctionnement : o Des canaux ioniques o De la membrane cellulaire. Le Homard bionique : Le homard contrôle son système digestif avec seulement 12 neurones. Neurone LP Centre moteur de l’estomac. Donne le signal aux neurones AB (dilatation) et PY (contraction). LP PY AB (signal, contraction, dilatation) = digestion On a remplacé le neurone LP par un ordinateur qui reproduisait le même signal. Connexionnisme (années 80) : Liste des branches de l’Intelligence Artificielle (IA) Réseaux de neurones artificiels Systèmes intelligents : o Reconnaissance des formes, des visages o Prédictions boursières, météo o « Deep learning » L’essor de l’imagerie cérébrale : l’I.R.M. (Imagerie par Résonnance Magnétique) Champs magnétiques intenses. Meilleurs résultats sans avoir besoin d’ouvrir la boîte crânienne. Détection automatique de tumeurs. o Imagerie de la diffusion de l’eau (IRMd) Imagerie du Tenseur de Diffusion Cartographie des connexions cérébrales (Tractographie). o IRM fonctionnelle (IRMf) Mesurer les parties du cerveau actives lors d’une activité particulière. Les dimensions « imageables » : Structure IRM T1, T2 IRMf Fonctionnement Tractographie Connections Bilan : Depuis l’antiquité, de nombreuses théories sur le cerveau ont forgé ce qu’on appelle aujourd’hui la neuropsychologie : les hommes du néolithique avec les trépanations, l’Égypte ancienne avec le papyrus d’Edwin Smith, la Grèce Antique avec les philosophes Aristote, Hippocrate ou Claude Galien, ou encore des découvertes sur le cerveau telles que l’Aire de Broca ou l’Aire de Wernicke. Depuis le 19ème siècle, les recherches sur les neurones ont avancé grâce à de nombreux scientifiques, en particulier Golgi, Ramon y Cajal, Alzheimer, Brodmann, Berger, Penfield ou encore Scoville. Petit à petit et grâce aux recherches de leurs prédécesseurs, ceux-ci ont découvert que le cerveau était un organe divisé en plusieurs sections appelées aires, qui ont chacune une fonction bien précise. Depuis les années 80, nous nous servons de ce modèle pour faire avancer la technologie. Nous pouvons désormais prendre exemple sur les circuits électroniques neuronaux pour créer des systèmes intelligents et aussi performants que le cerveau humain. Aujourd ‘hui, nous sommes capables d’analyser le cerveau humain sans opération grâce à l’Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM). Nous pouvons utiliser cette nouvelle technologie afin de repérer des maladies cérébrales plus précisément et plus facilement. Il en existe différentes sortes afin de modéliser différentes choses (les zones du cerveau actives, ou les connexions neuronales). 11/10/21 : Chapitre 4 : Histoire de la pratique de la psychologie 1. Introduction et généralités a. Quelle reconnaissance pour les psychologues ? - Le reconnaissance est ambivalente : la psychologie n’est pas vraiment reconnue dans le monde professionnel (Pithon). - Il y a beaucoup de débats autour de la psychologie, mais on ne parle pas de la « vraie » psychologie, c’est-à-dire la psychologie scientifique. En apparence, elle peut sembler facile à étudier, à comprendre, et à exercer. - Selon les fausses idées, n’importe qui peut se dire psychologue. Or, - certaines disciplines peuvent être malencontreusement associées à la psychologie, alors que les deux disciplines n’ont aucun rapport. Petit à petit, la psychologie se fait connaître un peu plus sérieusement, mais la discipline est encore trop « jeune » pour être prise au sérieux par tout le monde. - La psychologie se fait donc vulgariser par de fausses informations. On a tendance à associer les phénomènes sociaux à la psychologie. 1985 : Création du titre de psychologue protégé. b. Psychologie et psychologue : débat perpétuel La psychologie subit des débats perpétuels depuis sa création. La champ de cette discipline est traversé par un ensemble de lignes de rupture : L’unité de la psychologie comme science : o Des années 1940 aux années 1970, les sous-disciplines de la psychologie subissaient des conflits entre eux : ils n’étaient pas d’accord sur un bon nombre de points. o Ils avaient chacun des regards différents sur diverses situations. o Cette difficulté à s’entendre entre les sous-disciplines perturbe le sens commun de la psychologie. Les liens entre formation et pratique : o Il y a une forte dissociation entre la psychologie comme savoir et la psychologie comme métier. Il a y un grand décalage entre les études de la psychologie et la mise en pratique par la profession. o La psychologie scientifique n’est pas forcément utile pour la pratique professionnelle. o Dans les années 40-70, il était possible d’enseigner sans pratiquer, voire même sans avoir étudié la psychologie ou ne pas posséder le titre de psychologue. Le titre de psychologue : o En 1985, le titre de psychologue devient protégé, c’est-à-dire qu’on ne peut plus se dire psychologue sans avoir suivi de formation et obtenu un diplôme. Cette loi ne deviendra effective qu’à partir de 1990. o Cependant, on n’interdit pas la pratique de la psychologie aux imposteurs et aux charlatans qui se disent psychologues. o Comme il existe beaucoup de disciplines, seul le titre de psychologue est protégé (par exemple, le titre de psychologue clinicien n’est pas protégé). On peut se dire psychologue de quelque chose. o La loi selon laquelle le titre de psychologue est protégé n’est malheureusement pas encore complète : pour pouvoir se dire psychologue, il faut juste avoir obtenu un diplôme et être répertorié sur une liste officielle, mais le texte de loi ne dit pas ce qu’est un psychologue, ni quels sont ses devoirs et ses obligations. Henri Piéron (1881-1964) : - Considéré comme le père fondateur de la psychologie scientifique et appliquée des années 1940. A l’époque, il n’utilisait pas le terme de psychologue, car il n’était pas assez reconnu. - Pour lui, un psychologue produit la connaissance, et ceux qui l’appliquent sont des techniciens. Ce sont des scientifiques, des gens qui savent appliquer un savoir fondamental. On parle de psycho-technique. (Gérard ?) Guillec (1993) : - Il explique l’histoire de la profession de psychologue. Les premiers psychologues étaient formés par les outils (les théories) établis dans les labos, et pratiquaient le métier en utilisant ces outils. c. Une psychologie appliquée Selon Piéron, le psychologue ne fait qu’appliquer la science (les théories scientifiques) sans la maitriser pour autant (1er traité de psychologie appliquée, années 1950). Selon Reuchlin, il faut ouvrir l’idée à la perspective que la question de l’application de la science donne des débats (ces débats n’ont jamais vraiment été résolus). - - Beaucoup sont pour les expérimentations, mais d’autres pensent que les situations naturelles ne peuvent pas être reproduites en laboratoires. En environnement social, on fait face à une situation multifactorielle, et en laboratoire, on fait face à une situation unifactorielle (approche culturaliste). Expérimentation par Elton Mayo apporte un intérêt à mettre en place des expérimentations d. Conclusion : le retour vers l’histoire - Ghiglione (1998) : Pour que la psychologie et le titre de psychologue soient reconnus, il a fallu : o La production d’un corps de savoir fondamentaux (Invention de la discipline) o La transmission de ces savoirs dans des conditions institutionnelles (enseignement) o La création d’un ensemble d’outils et de théories issus des savoirs fondamentaux, pour démontrer la validité et la possibilité d’utiliser ces savoirs dans un cadre professionnel. o L’utilisation des outils par des professionnels de la psychologie et la reconnaissance de ces outils et de la discipline. - La psychologie en France est issue de la philosophie (réflexion philosophique, recherche fondamentale, hypothèses et théories) et de la médecine (recherche appliquée, expérimentation et mise en pratique scientifique). - Les premiers thèmes de recherches et d’applications sont : 2. Figures pionnières, institutionnalisation et diffusion Théodore Ribot (fondateur de la psychologie) (1839-1916) : Formation en philosophie 1ère personne à diffuser la psycho : connaissance anglaise, allemande… 1er à penser qu’il y a un décalage avec la philosophie. Pour lui, le « mentalisme » doit s’arrêter. - 1872 : Thèse sur l’hérédité psychologique 1876 : Chargé de cours à la Sorbonne (1er enseignant de la psycho). Avec Janet, il créé la revue « Revue Philosophique de France et de l’Étranger ». - 1885 : Il fonde la société de psychologie physiologique avec Pierre Janet et Jean-Martin Charcot Lien entre psychologie et médecine. - 1888 : Professeur de psychologie expérimentale au Collège de France Il participe à la création du Laboratoire de Psychologie Physiologique rattaché à la section Sciences Naturelles de l’École Pratique des Hautes Études (EPHE) Il diffuse la psychologie physiologique grâce à une institution. Il y fait nommer Alfred Binet et Henri-Étienne Beausis. Pierre Janet (1859-1947) : - Formation de médecin et philosophe 1889 : Thèse sur l’automatisme psychologique (avec Charcot) 1890 : Il devient directeur du Laboratoire de Psychologie de la Salpêtrière 1895 : Il devient professeur à la Sorbonne 1896 : Il remplace Théodore Ribot à la chaire du Collège de France. - 1902 : Il obtient un titre définitif à la chaire Il diffuse ses connaissances en psychologie clinique. - 1904 : Il créé le « Journal de Psychologie Normale et Pathologique » À l’époque, la psychologie est conçue comme une science des maladies mentales, c’est une approche « clinique ». Alfred Binet (1857-1911) : Licence en droit et sciences naturelles Intégration au Laboratoire de la Salpêtrière Intégration au Laboratoire de l’EPHE en tant que directeur adjoint - 1894 : Il devient le directeur de l’EPHE. Il fonde « L’Année psycho » Diffusion de connaissances Il s’intéresse de + en + à l’étude des enfants La politique commence à s’intéresser à la psychologie vers les années 1990. Il rencontre Théodore Simon et créé le test d’intelligence pour différentes tranches d’âge. Edouard Toulouse (1865-1947) : Il est médecin chef à l’asile de Villejuif et militant d’une organisation de la - vie sociale. 1898 : Il créé le Laboratoire de Psychologie Expérimentale - 1900 : Rattachement du Laboratoire de Psychologie Expérimentale à l’EPHE. Recrute Jean-Maurice Lahy, Henri Piéron et d’autres. Jean-Maurice Lahy (1872-1943) : Il suit les cours de Théodore Ribot Critique du Taylorisme Psychotechnique - 1924 : Il créé le 1er Laboratoire de Psychotechnique à la demande de la Société des Transports en Commun de la Région Parisienne. Mise au point d’épreuves physiologique et psychologique pour sélectionner les conducteurs de tramways et d’autobus. Psychotechnique du travail Psychologie du travail. Henri Piéron (1881-1964) : Formation en philosophie Père fondateur de la psychologie scientifique Il suit les cours de Théodore Ribot (Collège de France) et de Pierre Janet - (Sorbonne) 1901 : Il intègre la laboratoire d’Edouard Toulouse. 1907 : Il est nominé comme maître de conférences à l’École des Hautes Études (affirme que la psychologie ne doit pas porter sur la conscience mais les comportements) : pour lui, la psychologie doit être scientifique et - expérimentale. 1920 : Il veut faire exister la psychologie comme matière disciplinaire à part. Il veut aussi une reconnaissance de la psychologie comme une matière - noble et respectable. 1921 : En France, on peut faire des instituts autonomes. Piéron créa donc - un institut de psychologie. 1923 : Il rejoint la chaire de physiologie au Collège de France. - - 1925 : Il participe à la création d’un laboratoire de psychologie de l’enfant au sein de l’École des Hautes Études. (Création du poste de Psychologue Scolaire après la seconde Guerre Mondiale) 1928 : Il contribue à la création de l’INOP (Institut National d’Orientation Professionnel) et en devient le directeur. (Création du poste des Conseillers - d’Orientation Psychologues) Psychologie scientifique, théories aptitudes, psychologie différentielle, orientation… De nouveaux domaines apparaissent au sein de la psychologie : dans la santé, le travail et l’éducation. Grâce à eux et à ceux qui transmettent leurs connaissances, la psychologie se diffuse et se fait connaître petit à petit. 3. Les domaines de pratiques professionnelles - Comprendre à la lumière des évolutions sociétales Pas de place pour la psychopathologie dans le « traité de psychologie appliquée » Application envisagée à la lumière de la notion d'aptitude La conception innéiste / héréditaire / essentialiste peut être plus ou moins présente dans les applications de la psychologie - De 1900 à 1950 : o Industrialisation : Les populations quittent la campagne pour créer des villes. Cela modifie les comportements et les attentes. De nouvelles thématiques émergent la psychologie de groupes, par exemple. o Conflits mondiaux : les psychologues et les médecins sont mobilisés et prennent en charge les traumatisés de guerre, pour trier les hommes qui peuvent ou non repartir au front (sélection) o Après les conflits, il y a des conséquences sur la société civile : deuils, pauvreté, augmentation exponentielle du nombre d’orphelins… psycho juridique avec étude sur la délinquance Nouveaux domaines : Le domaine social (orientation professionnelle, diminués physiques, chômage, migration, action sociale directe…) Le domaine scolaire (pédagogie, orientation scolaire, psychologue scolaire…) Le domaine du travail (réflexion d’adaptation de la personne au travail et ajustement du travail en fonction de la personne conditions de travail) Le domaine de l’industrie et du commerce (attitudes et comportements du consommateur) Le domaine de la justice (témoignages, dépositions, crédibilité, étude de personnalité) Le domaine militaire (sélection des troupes, des cadres, du leadership, intelligence et caractères des soldats) Test de psychométrie : mesure des aptitudes et des capacités d’un individu. Théorie des aptitudes : Action volontaire en lien avec la capacité de l’individu qui l’effectue, prédiction de ce qu’il va faire. La capacité est le préalable de la réussite (l’homme peut réussir sa tâche seulement s’il en a l’aptitude, s’il en est capable) Domaine social/scolaire : Bénassy-Chauffard & Pelnard, 1959 o 1922 : Décret pour créer des centres pour distribuer rationnellement (en fonction de ce pour quoi on est doué) le travail aux adolescents bureau d’orientation. o 1928 : Création de l’INOP = formation des personnes qui vont orienter professionnellement = conseiller d’orientation psychologue (COP nouveau titre de psychologue habilité à travailler dans les centres d’orientation). o 1938 : Décret selon lequel il doit y avoir au moins un centre par région. Service d’orientation national obligatoire pour tout élève ayant fini sa scolarité. o Après la 2nde Guerre mondiale, 1951 : le personnel de ces centres devient des fonctionnaires d’état (reconnaissance statutaire). o Années 50 : De nouveaux titres apparaissent : psychologues scolaires, psychologue du travail… Les psychologues scolaire ont notamment la mission de détecter les potentiels problèmes psychiques présent chez les enfants. Les psychologues du travail ont pour but de sélectionner et d’améliorer les conditions de travail de leurs patients. 4. Débats et reconnaissance a. Débats Piéron (1959) : La visée progressiste et réformiste de la psychologie o Les personnes qui développent la psychologie et ses applications seront dans une perspective progressiste et réformiste. La psychologie peut servir à mieux comprendre le social, et mieux s’y intégrer. Elle est pensée comme ne pouvant apporter que le bien. Le problème, ce sont les débats ! Pierre Naville : La biocratie, l'organisation par la science et autour des connaissances de la science o Naville, conseiller d’orientation psychologue, critique l’aptitude. Pour lui, les aptitudes sont trop marquées comme « héréditaristes », et il n’y a pas autant d’aptitudes que de demandes sociales. On découvre les aptitudes selon la demande sociale et non selon le fonctionnement humain dans le social. Selon lui, l’orientation professionnelle n’est pas sincère. Selon lui, on force les gens à définir leurs envies selon leurs besoins sociétaux. Georges Canguilhem (1958) : o Selon lui, la psychologie n’est qu’une technique de normalisation des conduites selon ce dont la société a besoin. b. Reconnaissance En 1947, un décret selon lequel la licence de psychologie est reconnue entre en vigueur. Les études de psychologie ont officiellement une place à l’université. Cependant, dans l’insertion professionnelle, on fait face à plusieurs problèmes : - Enseignement trop théorique : pas assez bien préparé au métier de psychologue - Professeurs insouciants de l’avenir des étudiants Pas assez de travail - Salaire moindre Après la 2nde GM, on parle de reconnaitre le titre de psychologue clinicien. Années 50 : Affaire Margaret Clark-Williams (psychanalyste sans avoir fait d’études, plainte contre elle). 1956 (Heuyer) : Place accordée à la psychologie dans le médical. Malheureusement, en 1977, les nouvelles technologies et nouvelles techniques (tests) font passer les cliniciens pour des techniciens. La reconnaissance du titre de clinicien devient dure. 1963 : Fonctionnement circulaire les psychologues sont des collaborateurs des médecins, et leurs travaux se complètent. 1968/1969 : Projet Anzieu (débats et divergences selon les points de vue et les théories de chacun) 1971 : Intégration des psychologues au code de la santé, psychologues de + en + sollicités. 1985 : Titre de psychologue protégé Années 2000 : débats autour de la psychothérapie Aux prémisses de la discipline, la psychologie n’est pas prise au sérieux, et tout le monde se croit capable de la pratiquer. Entre 1940 et 1970, la psychologie subissaient beaucoup de conflits entre les différents idéaux des psychologues, qui n’étaient pas d’accord sur certains points (par exemple : le lien entre la science et la psychologie). Des débats étaient alors mis en place. À l’époque, il était possible d’enseigner la psychologie sans l’avoir ne étudié ni avoir de diplôme. Cela donnait lieu à des charlatans qui se disaient psychologues. Ce n’est qu’en 1985 que le titre de psychologue sera protégé. Pour cela, il aura fallu la création de la discipline, son enseignement, puis la création d’outils et de théories basées sur des savoirs fondamentaux, et qui seront utilisés par des professionnels. Quelques psychologues et leurs travaux : - Théodore Ribot fondateur de la psychologie, psychologie physiologique À compléter 25/10/21 : Chapitre 5 : Aux origines de la psychologie : philosophie et science I – Origines philosophiques 1. Le traité de l’âme d’Aristote Premier traité de « psychologie » « Âme » = tout ce qui est psychique ≠ religion Platon 2 mondes : o Monde sensible (tel que nous le vivons, tel que nous le percevons) o Monde intelligible (ou monde des idées ; le monde tel que nous devons le penser, le raisonner) Aristote Pas d’accord. Pour lui, il n’existe pas 2 monde, mais une continuité dans les connaissances que nous acquérons Selon lui, il y a 3 niveaux (du + basique au + spécifique) : o L’âme végétative (principe qui permet la croissance, le développement de tout les organes vivants) (partagée par tous les êtres vivants : les animaux et les végétaux) o L’âme sensitive (principe qui permet la sensation et la motricité) (partagée par tous les animaux) o L’âme intellective (permet de penser, de réfléchir, de raisonner) (partagée par tous les humains) Il y a une sorte de prolongement naturel dans le raisonnement d’Aristote Philippe Melanchthon (16ème siècle) commentera et s’opposera à cette vision des choses. Pour lui, il existe deux fonctions : o Fonction organite (qui regrouperait l’âme végétative et l’âme sensitive ; qui serait lié au corps) o Fonction intellective (ce qui relève des fonctions psychologiques, psychiques, mentales, de l’esprit) Modèle dualiste (qui oppose le corps et l’esprit) Le terme « psychologia » (latin) apparaît au 16ème siècle o Racine issue du grec « psyché » (= l’âme) et « logos » (= discours) o Ce qui était appelé « le discours de l’âme » peut être traduit aujourd’hui par « science de l’esprit » o William James (1842-1910) définira la psychologie par la science de la vie mentale. 2. Le dualisme ontologique de Descartes Les méditations métaphysiques (1641) : o Descartes propose une doctrine (le dualisme ontologique) : dissocier le corps et l’esprit rappelle un peu le dualisme de Melanchthon Le corps = « la chose étendue » (ce qui peut se mouvoir dans l’espace) L’esprit = « la chose pensante » (ce qui permet d’avoir une conscience et de penser de manière rationnelle) o Selon lui, il n’y a pas d’interdépendance entre ces deux substances hétérogènes o « L’animal n’est qu’étendu, sans spiritualité ». Selon lui, l’animal n’a pas d’esprit. o Chez l’humain, l’esprit est inné : dès la naissance, nous possédons la capacité de penser. o Selon lui, nos connaissances ne nous sont pas données par nos sens, mais par notre raison. Les sens nous donnent des connaissances incertaines, peu fiables. Beaucoup d’autres penseurs ont reproché à Descartes de ne pas donner d’explications sur cette dissociation du corps et de l’esprit. Selon eux, les deux s’influencent. En réponse, il expliqua qu’il existerait une glande pinéale, qui servirait de jonction entre le corps et l’esprit. On a du inventer une nouvelle science, la science de l’esprit, appelée aujourd’hui psychologie. 3. L’empirisme anglosaxon (Locke, Hume) S’oppose au dualisme John Locke (1632-1704) o Essai sur l’entendement humain (1647) Comparaison de l’entendement humain à un terrain vierge, qui va, au fur et à mesure, s’imprégner des sensations, qui s’associent pour créer des idées. Ces combinaisons sont possibles grâce à l’attention, la mémoire, la volonté, la motivation, l’intelligence et les processus cognitifs. Empirisme (Locke) = la connaissance résulte de l’expérience sensible (grâce à nos sens) Rationalisme (Descartes) = la connaissance résulte de la raison L’esprit est une substance qui provient de la matière L’esprit peut être étudié dans le champ des sciences naturelles. Si on suit cette idée, la psychologie est une science de la nature. La raison est innée selon lui. David Hume (1711-1776) o Traité de la nature humaine (1739) Associationisme : mécanisme qui produit l’ensemble de la pensée. Le but de la science de l’Homme : découvrir les principes qui font agir l’esprit humain dans ses opérations. Mécanisme universel d’associations d’idées : 3 types d’associations : Contiguïté spatiale et temporelle : l’évocation mentale de quelque chose induit naturellement l’évocation d’autre chose. La ressemblance : la pensée par analogie. Forme de raisonnement qui consiste à induire quelque chose par analogie à autre chose. (« oreille est à entendre ce que œil est à … » voir) La relation de cause à effet : relation d’un élément et l’effet qu’il peut avoir. David Hartley (1732-1813) o Observations sur l'Homme (1749) o Il a comme ambition de mettre à jour le substrat physiologique des mécanismes d'associations. Il reprend les idées de Hume et cherche d'en comprendre les fonctionnements biologiques et physiologiques. 4. L’influence des Lumières : psychologie empirique et psychologie rationnelle (Wolff) Christian Wolff (1679-1754) o Il était disciple de Leibniz puis le maître de Kant. Il introduit dans la littérature scientifique et philosophique le terme de "psychologie". o Pour lui, la psychologie est une partie de la philosophie qui traite l’âme humaine qui en définit l’essence (= la nature) et qui rend raison de ses opérations. o Pour faire de la psychologie, il faut poser la question « qu’est-ce que l’esprit ? » mais il faut aussi répondre à la question « comment fonctionne l’esprit ? ». o Il distingue deux types de psychologies : Psychologie empirique (1732) : approche naturaliste. Étudier, réunir des faits d’observations concernant les conduites de l’homme (aujourd’hui : le comportementalisme). Psychologie rationnelle (1734) : approche réflexive. Philosophie, tente de déterminer ce que sont les facultés de l’âme et pourquoi elles sont ainsi. Emmanuel Kant (1724-1804) conception fixiste o L'expérience et la raison participent tous les deux à l'expression de notre intelligence, notre compréhension du monde. Il va essayer de dépasser le conflit entre l'empirisme et le rationalisme : les deux attitudes sont fausses, mais il faut les complémentariser pour avoir la vérité. o "L'expérience nous donne le monde, l'entendement nous permet de le penser". o Catégories de l’entendement (aujourd’hui les invariants cognitifs) = dispositif cognitif qui conditionne notre pensée (exemple : l’espace et le temps sont des notions innées qui nous permettent d’appréhender le monde d’une certaine manière). ~ Pour Piaget, ces catégories d’entendement sont nécessaires mais au contraire de ce que pensait Kant elles ne sont pas innées mais se développent au fur et à mesure du développement cognitif conception dynamique qui nécessitent de comprendre comment ces catégories de l’entendement se forment, évoluent. ~ II – Origines scientifiques 1. La phrénologie et l’étude des localisations cérébrales Franz Gall (1758-1828) : Les parties du cerveau et leurs fonctions. - Objectif : montrer qu’il existe dans le cerveau plusieurs parties, des aires cérébrales distinctes. Hypothèse : chacune des parties du cerveau a une fonction particulière. - Puis il établit une cartographie cérébrale (27 facultés fondamentales). On peut considérer qu’il est l’initiateur de l’étude des localisations cérébrales Aboutira au développement des techniques d’imagerie cérébrale qui permettent d’étudier/visualiser l’activité cérébrale de manière extrêmement précise. Gall a inventé la phrénologie (= la craniologie) succès considérable o Technique qui selon lui permettrait d’étudier de manière objective les facultés mentales (activités intellectuelles et personnalité de l’individu) en étudiant de manière précise et fine la forme du crâne. Il observe et étudie la forme crânienne en palpant et décrivant la forme du crâne d’un individu. Pour lui, la forme du crâne peut nous dire quelque chose sur la personnalité ou même l’intelligence de l’individu. (Phrénologie à l’origine de l'expression « avoir la bosse des maths ») Pourrait participer à la psychologie empirique (car c’est un fait objectif et mesurable) 2. Les expériences de physiologie sensorielle Expériences du milieu du 19ème siècle (de 1850 à 1860/70) Manière de voir les choses particulières liée au protestantisme. Matérialisme philosophique permet de développer une doctrine dans laquelle les phénomènes mentaux vont être ramener à des phénomènes physiologiques. Possible de ramener à un point de vue naturaliste (on étudie ces phénomènes comme on étudierait n’importe quel phénomène naturel). Conduit à la psychologie expérimentale (née vers 1880) Helmholtz (1821-1894) : - Occupe la Chaire de physiologie en Allemagne - Recherches à partir de 1850 sur la mesure de la vitesse de conductions des nerfs. Expériences sur la grenouille, on excite le nerf de la grenouille du muscle de - la patte postérieure de la grenouille contraction musculaire réflexe myotatique. Il va refaire sur la même grenouille la même expérience avec la - même intensité électrique mais dans un coin un peu plus éloigné du muscle en question (plus long que la première fois retard de la contraction musculaire) La vitesse de la conduction de l’influx nerveux chez la grenouille est de 26 m/s. Hirsch (??? - ???) : - S’intéresse lui aussi aux temps de réaction (mais cette fois-ci sur l’homme) Étudie temps de réaction à un stimulus sensoriel domaine perceptif activité cognitive o Ex : perception auditive : stimulus = son produit dans l’environnement - du sujet. Et on demande au sujet de réagir par un comportement observable mesure et analyse du TR o 1ère étape : transmission de la sensation observée o 2ème étape : action du cerveau à transformer la sensation en volition (=acte de volonté) o 3ème étape : transmission de cette volonté dans les nerfs moteurs qui vont permettre le mouvement Psychophysiologie : Donders (??? - ???) : - Expérience qui consiste à stimuler à l’aide d’un mini choc électrique sur le pied du sujet (d’abord le droit) - Mesure temps qui sépare le moment du choc au moment où le sujet lève la main droite - 2ème phase de l’expérience même chose mais cette fois soit sur le pied droit soit sur le pied gauche (si pied droit le sujet doit lever la main droite et si gauche le sujet doit lever main gauche) et le sujet n’est pas prévenu. o Dans le 2ème cas, TR un tt petit peu plus long que dans le 1er cas (un 1/15ème de seconde) acte mental de décision. Pour la première fois on a mesuré la durée de quelque chose qui relève du mental, ce qui se passe dans notre tête. Chronométrie mentale = mesure d’une activité mentale. Donders prétend mesurer la vitesse de la pensée. Psychologie empirique car concret, mesurable. 3. Les théories de l’évolution Jusqu’au 19ème siècle, on pense que le monde que nous connaissons a toujours été ainsi et l’homme a une place centrale et singulière par rapport à tous les êtres vivants existants, car il dispose d’une âme ou d’un esprit. Naturalistes, et biologistes élaborent des théories. J-B Lamarck (1744-1829) : - Le premier à avoir envisager l’élaboration d’une théorie du vivant tous les êtres vivants ont une origine commune. Fondateur biologie (bios : le vivant et logos : le discours). - 1802 : début terme biologie pour désigner cette théorie du vivant. - Pour lui, on peut caractériser le vivant d’une manière très précise, ce qui distingue le vivant du non vivant : le vivant est objet d’une évolution, et en se transformant gagne en complexité différences d’organisation. Conception téléologique de Lamarck selon laquelle cette évolution se fait - dans un certain sens (sens de complexification et de progrès) a une finalité car elle aboutit à l’espèce humaine (homme = espèce ultime la plus aboutie). Darwin (1809-1882) : - Depuis l’origine des espèces (1859), Darwin a beaucoup hésité à publier son ouvrage car savait que ça allait bouleverser mais a appris qu’un autre biologiste était prêt à publier un article qui proposait plus ou moins les mêmes théories. - Darwin serait le continuateur de Lamarck. L’Homme ne serait pas forcément la finalité du vivant. Pour lui, l’espèce humaine n’est qu’une étape. - Notion d’adaptation et de sélection naturelle. L’homme est soumis aux mêmes lois de la nature et que donc il est possible d’étudier l’homme de la même manière et avec les mêmes méthodes que celles qu’on utilise lorsqu’on analyse les phénomènes naturels. La biologie va aussi pouvoir expliquer ce qu’est l’homme, ses comportements etc… Psychologie (science de l’esprit) devrait être une science naturelle naturalisation de l’esprit et des phénomènes mentaux qui vont être une caractéristique de la psychologie à visée scientifique. Ces sciences vont apparaître parce que les théories évolutionnistes montrent que les humains découlent d’un phénomène naturel Psychologie va naître comme discipline autonome. Spencer (??? - ???) : - Principes de psychologie (1855) Va essayer d’appliquer tous les principes évolutionnistes à la psychologie, à l'étude de l’évolution des cerveaux et à partir de là essayer de comprendre quelles facultés mentales sont associées à l’évolution du cerveau - Qui a donné lieu à toutes les facultés humaines 15/11/21 : Chapitre 6 : Création, institutionnalisation et développement de la psychologie scientifique Très tôt, le fonctionnement du cerveau a fait l’objet de recherches : Crâne humain datant de plus de 7000 ans. La personne a fait l'objet d'une intervention et elle a survécu. Mais celles-ci ont été interrompues pendant de longues années, jusqu’au milieu du XIXème siècle. 1. Les facteurs de développement d’une nouvelle psychologie État des lieux (début du 19ème) : - Importance de la philosophie - Limitation techniques - Raisons idéologiques Descartes : o Dualisme corps/esprit. o Le corps = matière (substance étendue). o L’âme = substance pensante immatérielle. o La communication entre les 2 est réalisée par les espritsanimaux. Contrôle assuré par la glande pinéale (épiphyse) unique organe de la tête à ne pas être conjugué (ne se présente pas sous forme de paire d’organes symétriques). Donc siège de l’âme. ~ Théorie des "humeurs aqueuses": les nerfs sont des tubes creux dans lesquels quatre types de fluides circulent. Les sensations et les mouvements résultent d'un mélange de ces quatre humeurs. ~ Johann Friedrich Herbart (1824-1825) : o « La psychologie comme science nouvellement fondée sur l’expérience, la métaphysique et les mathématiques ». o Forces, conscience et refoulement. Claude Bernard (1865) : « La méthode expérimentale » o « Quand le fait que l’on rencontre ne s’accorde pas avec une théorie régnante, il faut accepter le fait et abandonner la théorie ». Darwin (1859) : « L’Origine des espèces » (5 ans à du Beagle) : 2. L’étude des sensations par les physiologistes a. Développement des études sur le système nerveux Volta (1800) : Pile électrique. Début de l’électrophysiologie. Du Bois-Reymond (1848) : Mesure du potentiel d’action. Galvanomètre. Helmholtz (1850) : Vitesse de conduction nerveuse chez l'animal. Hirsch (1862) : Vitesse de conduction nerveuse chez l'homme (50 m/s, soit 180 km/h) Étienne-Jules Marey (1830-1904) Physiologiste au Collège de France. Méthode graphique : La conduction nerveuse n’est pas instantanée. On peut étudier scientifiquement et expérimentalement le déroulement des processus internes. Ces études posent des questions éthiques fondamentales, des conceptions philosophiques très différentes s’opposent : - Vitalisme contre-matérialisme : o Le vivant n’est pas réductible aux lois physico-chimiques (force vitale mystérieuse, génération spontanée) Rien de mystérieux, pas de raison d’écarter l’étude du vivant de la science (Pasteur) - Holisme : o L’esprit est un tout immatériel Localisationnisme : o Spécialisation cérébrale o Le système nerveux n’est pas un bloc uniforme Broca (1861) : Centre du langage dans l’hémisphère gauche du cerveau La méthode clinique : techniques scientifiques mais appliquées à un groupe restreint d’individus Les différentes fonction du cerveau sont localisées anatomiquement Fritsch et Hitzig (1870) : Stimulation sensori-motrice John H. Jackson : physiologie du système nerveux et une psychologie de l’esprit. Ce qui n’implique pas une physiologie de l’esprit et une psychologie du système nerveux. David Ferrier (1870) : Stimulation électrique cérébrale Goltz (1888) : Anti-localisationnisme. Début de la notion de plasticité neuronale. 2000 : découverte de cellules souche dans le cerveau (cellules indifférenciées qui peuvent donner des cellules spécialisées et peuvent virtuellement se renouveler indéfiniment) Cerveau (pas au programme) : - Zones corticales (conscient) - Zones sous-corticales (subconscient) 5 lobes : o Lobe frontal o Lobe temporal Le néocortex n'aurait que 3,6 millions d'années. Il permet notamment le raisonnement logique, le o Lobe occipital langage et l'anticipation des actes. o Lobe pariétal o Lobe limbique : Le système limbique est apparu il y a 65 millions d'années avec l'apparition des premiers mammifères. Impliqué dans la mémoire, les émotions et contrôle les réactions d'alarmes et de stress. Le cerveau reptilien, archaïque et primaire aurait environ 400 millions d'années. Il remonterait à l'époque où des poissons sortirent de l'eau et devinrent batraciens. Ces 3 parties ne fonctionnent pas séparément et indépendamment les unes des autres. Il n’y a pas 3 cerveaux. Elles sont connectées et communiquent entre elles. Penfield et Rasmussen : The Cerebral Cortex of Man (1950) - Homoncule moteur et homoncule sensitif Transplantation bilatérale de mains, en janvier 2000 à Lyon, par l'équipe du professeur J.-M. Dubernard : Avant l'acte chirurgical : les mouvements de la "main" droite ou gauche activaient les neurone dans le cortex moteur (en rouge). Six mois après la greffe : on retrouve la zone classiquement décrite comme étant l'aire de la main (en bleu). Plasticité neuronale b. Premières lois psychophysiques et chronométrie mentale 2 tendances : étude de la perception et mesure de la vitesse des actes psychiques - Premières lois psychophysiques : o Ernest Heinrich Weber : 1795-1878 : o Gustav Theodor Fechner : 1801-1887 : Relation linéaire entre l’intensité physique et l’intensité perçue, puis capacités de transcodage des stimulus (ça fléchit un peu) fonction logarithme Bessel (1820) : Le problème de l’équation personnelle Les réactions d’un individu dépendent de facteurs comme l’attente, l’attention. Hirsch (1862) : le chronoscope de Hipp pour mesurer des temps au millième de seconde. S’intéresse à d’autres modalités (ouïe, tact) et affine cette notion d’équation personnelle. Donders (1868) : mesure de la durée d’un acte mental. Utilise la méthode du « temps de réaction » à choix et méthode de soustraction - Situation 1 : détection d’une stimulation électrique sur le pied droit et réponse de la main droite. Pas d’incertitude. Situation 2 : incertitude sur le pied stimulé et réponse de la main du côté stimulé. Incertitude. L’incertitude augmente les TR de 1/15 de seconde (66 millisecondes) Sternberg (1969) : Bases méthodologiques des recherches en neuro-imagerie fonctionnelle cérébrale Pour résumer les différentes conceptions du fonctionnement du cerveau à travers le temps : 3. Le Développement et institutionnalisation de la psychologie expérimentale Fonctionnement des institutions : 3 grandes étapes dans le développement des universités : - Naissance des universités : o Moyen âge : Paris, Oxford, Bologne, Montpellier o Enseignement de la théologie, sous le contrôle de la papauté o Dès le 14ème et 15ème siècle : prise de contrôle par les états o 4 grandes facultés : Arts, Médecine, Droit et Théologie - 16ème 18ème : o Période sombre - 19ème aujourd’hui : o Bouleversements en France et en Europe – Révolution = abolition o Napoléon (1808) : création des grandes écoles, monopole d’état, centralisme parisien o Milieu du 19ème : décentralisation o 1939 : création du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) o Maintenant : 80 universités, 30 organismes et plus de 100 grandes écoles Fonctionnement actuel : - Enseignants-chercheurs (rattachement à une UFR et à un laboratoire) Adossement des enseignements à la recherche Mission des universités : o Créer de nouvelles connaissances o Les enseigner o Assurer l’insertion professionnelle des étudiants qu’elle forme 16ème siècle : Facultés de Douai 1562 : inauguration de l’université de Douai autorisée par une bulle du pape Paul IV le 31 juillet 1559 et comprenant les facultés de théologie, droit canon, droit civil, médecine et arts Création en 1887 des Instituts de Sciences Naturelles, de Physique, de Chimie, d'Archéologie classique et des Facultés de lettres et de Droit. Convention entre la ville de Lille et l’état. Rue Auguste Angellier. Création en 1896 de l’Université de Lille (305 étudiants en Lettres) En 1971 : éclatement en Lille 1, Lille 2 et Lille 3 (loi Faure du 12 novembre 1968) 1974 : Campus du Pont de Bois (première rentrée) – Lille 3 et Lille 2 (Faculté de Droit) 1994 : Départ de Lille 2 pour Lille (Moulins) – Bâtiment B Léon Moy (1838-1897) : Professeur de littérature française et premier Doyen a. Qu’est ce qui détermine la création d’une nouvelle science ? La création d’une nouvelle discipline passe par le doctorat Théodule Ribot : - 1870 « La psychologie anglaise contemporaine » - 1873 Thèse - 1879 « la psychologie allemande contemporaine» 1530 : fondation du Collège de France 1888 : chaire de Psychologie expérimentale et comparée Alfred Binet (1894) L’Année Psychologique b. Les psychologies nationales Allemagne : - Wundt (1832-1920) : Perception sensorielle. Leipzig : o 1879 : Premier laboratoire de psychologie expérimentale première revue scientifique de psychologie. o 1881 : revue « Études philosophiques ». - Ebbinghaus (1850-1909) : Étude des fonctions supérieures. Etats-Unis : - James : o 1877 : Création d’un cours de psychologie. - - Hall : o 1884 : Premier labo US et première chaire de psychologie. o 1887 : « The American Journal of Psychology ». Cattell : o 1888 : « Psychological Review ». France : - - Ribot et Charcot : o 1895 : Création de la société de psychologie physiologique. o 1889 : Création du premier laboratoire de psychologie physiologique. o 1901 : Création de la Société Française de Psychologie. Pierron : o 1921 : Développement de l’enseignement de la psychologie. o 1948 : Licence de psychologie. 4. Apparition des psychologies disciplinaires a. Psychologie expérimentale appliquée Ergonomie Donald Broadbent (1958, Perception and Communication) : 2 stimulus filtre de sélection Théorie du traitement limité de l’information Enseignement programmé Skinner (1958) : - Un individu apprend, c'est-à-dire modifie son comportement, en observant - les conséquences de ses actes. Les conséquences qui renforcent la probabilité de la répétition ou de la suppression d'un comportement sont appelées des renforcements. - Plus le renforcement est rapide, plus le comportement recherché se répétera. - Plus un renforcement est fréquent, plus le comportement recherché sera observé. L'absence de renforcement, ou même son éloignement dans le temps, diminue la probabilité qu'un comportement se reproduise. - … Thérapies comportementales (1952) « désensibilisation systématique » : - Principe d'inhibition réciproque = produire un état psychologique incompatible avec un état anxieux pendant l'exposition à l'objet phobique. - Donner de la nourriture à des chats rendus anxieux par conditionnement préalable. - Michel Jouvet (1925 - ?) b. La psychologie sociale Eysenck (à partir de 1944) : tests de personnalité, héritabilité de l'intelligence, les thérapies comportementales c. La Neuropsychologie Berger (1929) d. La psychologie « génétique » : développementale Wallon (1879-1962) Piaget (1896- 1980) e. Le développement de la psychologie cognitive Shannon (1949) Théorie de l'information, notion de bit (0,1). Miller (1956) Le chiffre magique, propriétés des représentations. Newel & Simon (1956) Démonstration informatique (IA). Chomsky (1957) Linguistique. Broadbent (1958) Traitement de l’information. Neisser (1967) Psychologie Cognitive ». 29/11/21 : Chapitre 7: Histoire de la psychologie comportementale (béhaviorisme) Avant le psychologie comportementale Quelques influences extérieures (non exhaustif) : Alors que la psychologie a un peu plus de 130 ans, les questions sur le fonctionnement de l’homme (et de son psychisme) sont bien plus anciennes… Aristote : o Cherche à comprendre les causes des mouvements du corps o Accéder à la raison, la volonté, la passion… Pendant des siècles, les réflexions sur la psyché étaient menées dans le cadre de la philosophie, et plus particulièrement de la métaphysique : Approche métaphysique (Branche de la philosophie qui porte sur la recherche des causes premières) : o Étude de la psyché (l’âme) : S’interroger sur les causes qui dirigent l’être, la vie, l’existence. Basé sur une analyse réflexive (le cogito). On en parlera ensuite comme d’une Psychologie rationnelle car elle se fonde uniquement sur le raisonnement. La pensée était suffisante pour comprendre l’homme et le monde. Beaucoup de réflexions… Aucune preuve (restait spéculatif, invérifiable). Philosophie Empiriste Associationniste 18ème siècle (Essentiellement représentée par J. Locke, et D. Hume) : o N’étudie plus l’âme (changement d’objet d’étude). o Étudie les faits de conscience : Un peu plus observable. Se focalisent sur le vécu personnel, les sensations, les perceptions, les sentiments et émotions, les idées, etc. o Objectifs : les identifier, les classer, les mettre en relation. Méthode : l’introspection (observation intérieure de soi-même par soi-même) Philosophie Empiriste Associationniste Empirisme : Doctrine selon laquelle toutes nos connaissances sur le monde sont acquises par l’expérience sensorielle (ce qui peut être vu, touché, entendu, goûté et senti). o À la naissance, l’esprit de l’enfant est une « page blanche », une tabula rasa (table rase, selon Locke). o L’apprentissage se fait par l’expérience. o Les esprits sont créés libres et égaux, c’est la variété des expériences individuelles qui va déterminer notre développement. Philosophie Empiriste Associationniste Associationnisme : Les connaissances sont basées sur les expériences sensorielles (les 5 sens). o Il est possible d’analyser des idées complexes en les décomposant en idées simples ou en éléments sensoriels. (démarche analytique) o Par quel mécanisme les unités élémentaires s’assemblent-elles ? Le mécanisme supposé est l’association d’unités… Les philosophes cherchent ainsi à comprendre les mécanismes qui permettent la formulation d’idées complexes à partir de sensations simples. Par exemple, David Hume (1711-1776) : o Distingue 3 lois d’associations des sensations et des idées : Association par contiguïté spatio-temporelle (La perception (ou l’évocation mentale) d’un objet entraine l’évocation d’autres objets parce qu’ils ont déjà été présentés ensemble (réuni dans l’espace et le temps)). Association par ressemblance. Association par causalité. Quelle influence ? o Va légitimer une approche expérimentale de la psychologie o Les idées complexes sont décomposables en idées ou sensations simples. Permet une démarche analytique. o Les connaissances proviennent de nos expériences sensorielles. Souligne la nécessité de prendre en compte l’environnement. L’approche expérimentale introspective Wilhelm Wundt (18321920) : ~ Fondateur de la psychologie expérimentale A étudié l’anatomie, la physique, la physiologie et d’autres disciplines scientifiques. - Après l’obtention d’un doctorat de médecine (en 1856), il devient l’assistant - du Professeur von Helmholtz dans son laboratoire de physiologie. Parmi les principaux travaux de von Helmholtz se trouve l’étude de l’électrophysiologie (étude des phénomènes électriques qui se produisent dans les cellules et tissus des organismes vivants) méthodes expérimentales. Au cours de cette période, l’intérêt de Wundt se déplace de la physiologie vers des questions plus psychologiques. Wundt va emprunter les méthodologies des sciences naturelles pour créer une psychologie scientifique, il sera le premier à parler de psychologie - expérimentale. Crée en 1879 le premier institut de psychologie à Leipzig en Allemagne, sorte de laboratoire de psychologie expérimentale. (Le premier laboratoire officiel sera créé en 1883 par Stanley Hall) Aborde l’étude de la conscience en adoptant les points de vue analytique et en utilisant la pratique expérimentale (Même objet d’étude que la philosophie avec la même méthode (introspection) mais d’une manière différente, d’une manière scientifique. Considérait que les sensations et perceptions étaient à l’origine de toute connaissance et activité mentale. S’intéresse à l’identification des phénomènes subjectifs élémentaires (sensation, perception). - Fin du 19ème siècle, début de la psychologie scientifique (expérimentale). Wundt utilisait l’introspection dirigée : Cela consistait à demander à des personnes entrainées, d’observer et d’analyser leurs propres expériences mentales (sensations, émotions, idées, etc.) ce qu’il « se passait dans leur tête », dans des conditions bien définies. Une expérience globale est décomposable en un ensemble de sensations subjectives élémentaires indépendantes o Stimulus simple : stimulus visuel (couleur, luminosité, etc.) o Stimuli impliquant plusieurs sens (goût, odorat, etc.) Le compte rendu d’une expérience de 1,5s pouvait durer jusqu’à 20 minutes. Démarche analytique de Wundt : Exemple : Porter attention à ses sensations, lors de l’écoute d’un métronome… Certains patterns paraissent plus agréables (1 ère dimension, plaisir) En fonction de la cadence, sentiment de tension ou de relâchement (2ème dimension subjective) Impression d’excitation ou de calme (3eme dimension) L’impression globale (complexe) résulte de la combinaison de ces 3 sentiments élémentaires (simples). Puisque l’expérience subjective est fonction de ce que nos sens captent de l’environnement, il faut décrire les éléments de l’environnement qui sont la source de stimulation. Il est possible de faire varier les éléments de l’environnement pour étudier variation de l’expérience subjective. L’accès à la conscience ne peut se faire que par l’auto-observation intérieure (l’introspection). Même objet d’étude que le philosophie mais avec différents moyens (une démarche scientifique, systématique et contrôlée). o N’explore plus sur soi mais sur autrui. o Répète les observations en laboratoire. o Conditions maitrisées et reproductibles (standardisées, identiques pour tous). o Compare les résultats. Wundt est aussi à l’origine de travaux en chronométrie mentale, mais nous n’aborderons pas cette thématique dans ce cours... Titchener : élève de Wundt Ira « plus loin » que Wundt, et utilisera la démarche analytique pour étude des processus supérieurs de la pensée. « Quel que soit ce à quoi je pense, ma conscience comporte plusieurs idées. Mais chaque idée peut être réduite en éléments, et ces éléments sont des sensations » Limites : - Descriptif et non explicatif (pas de théories élaborées). - Désaccord entre rapports introspectifs. - Nous ne sommes pas toujours conscients de nos activités mentales. Exemple : Deux observateurs A et B placés dans la même situation peuvent fournir deux rapports introspectifs différents. o A et B fonctionnent-ils différemment ? o A est-il plus habile que B ? La méthode introspective, fournit des données privées, elle n’assure pas un accord entre ceux qui en rendent compte. « La psychologie construite sur la base de l’introspection est celle d’un être très particulier […] Celle de de l’homme blanc, adulte, civilisé, normal et même de l’intellectuel et du philosophe […] elle ne nous apporte rien sur les fonctions mentales de l’enfant, de l’anormal, du primitif, de l’animal […] elle ne peut fournir la large base nécessaire à une psychologie générale. » Guillaume, 1946 Contexte intellectuel aux États-Unis (fin du 19ème siècle) : Opposition entre deux écoles rivales : Structuralisme (Titchener 1867-1927) : o La psychologie a pour seul but l’étude descriptive et analytique des états de conscience par le moyen de la méthode introspective expérimentale. o La conscience est un phénomène à étudier en lui-même et par luimême. Fonctionnalisme : o La conscience n’est plus conçue comme un état, mais comme une activité (un flux), grâce à laquelle l’organisme s’adapte au milieu. La psychologie a pour but d’étudier comment l’esprit fonctionne en action pour permettre à l’individu de s’adapter (influence de Darwin). o William James (1842-1910) : la conscience ou la pensée est conçue comme un processus dont la fonction est l’adaptation au milieu. Vers une psychologie comportementale : Psychologie animale (psychologie comparée) : Lloyd Morgan (1852-1936) : o Considéré comme le fondateur de la psychologie animale (ou Psychologie comparée). o Ambition d’établir depuis les micro-organisme jusqu’à l’homme, l’existence (ou non) d’une continuité psychologique au plan de la conscience et de l’intelligence. o Formule la règle de parcimonie: (reprend le Rasoir d’Ockham) : « En aucun cas, nous ne devons interpréter une action comme le résultat de l’exercice d’une faculté psychologique de haut niveau, si cette action peut être interprétée comme le résultat de l‘exercice d’une faculté qui se situe à un niveau inférieur de l’échelle psychologique. » - 1884 : Introduction to comparative psychology. La psychologie animale, se passe de l’introspection pour s’en tenir à l’observation de faits observables et mesurables de façon objective. Cette méthode permet de produire des connaissances sous forme de lois, sans se demander ce qu’il se passe dans la tête de l’animal (ni lui demander). Henri Piéron (1908) : « Il est possible autant que nécessaire, non point de nier mais d’ignorer la conscience dans les recherches sur le psychisme des organisme. […] Les recherches porteront sur l’activité des êtres et leurs rapports sensori-moteurs avec le milieu, sur ce que les Américains appellent « the behavior » […] et sur ce que nous sommes en droit d’appeler le comportement des organismes ». Première fois que l’on formule ainsi la définition de la psychologie en tant que science du comportement. Mais il faudra attendre quelques années encore avant que cette perspective se développe avec Watson… John Broadus Watson (1878-1958) : la révolution béhavioriste Thèse de psychologie animale Fonctionnalisme, il retient la nécessité d’étudier des faits d’adaptation, et d’être une science pratique. De la psychologie animale, il retiendra l’observation des comportements. Pour lui : o « La conscience n’est ni un concept défini, ni utilisable […] la psychologie introspective ne pourra jamais à parvenir à des conclusions vérifiables. » (subjectif, pas factuel) o La conscience ne peut pas faire l’objet d’étude scientifique. o « La psychologie telle que le behavioriste la voit est une branche expérimentale purement objective […] son but théorique est la prédiction et le contrôle du comportement. » o Il est important d’établir des faits publics, qui peuvent être constatés et vérifiés par observateurs extérieurs. On ne peut ni voir ni toucher les faits mentaux, « personne n’a jamais touché une âme ». Il en est de même pour l’esprit, la volonté, l’inconscient, le refoulement, les complexes et autres entités mentales. Des changements : - Changement de méthode, passe de l’introspection à l’observation. Donc, changement d’objet, passe de l ’étude des faits de conscience à l’étude des faits observables (les comportements), qui pourront être constatés et vérifiés par des observateurs extérieurs. Nouvel objet d’étude : Le comportement Le comportement désigne toute l’activité corporelle ou motrice d’un être vivant. Ce qu’un individu fait, pense ou dit. Différents types de comportements: o Explicites : observables directement. o Implicites : observés grâce à des instruments spécifiques (activité musculaire, glandulaire, neuronale, etc.) Un mouvement a toujours une cause, c’est une réaction à quelque chose. Ce « quelque chose » qui pousse l’organisme à agir est appelé stimulus. o Tout ce qui affecte les organes sensoriels, déclenche une réaction de l’organisme. o Un stimulus peut provenir de l’extérieur (lumière, son,…) ou de l’intérieur (crampes musculaires de l’estomac, etc.). o Les stimuli ont des propriété physiques mesurables. Le comportement est une relation entre un Stimulus (interne ou externe) et une Réponse (comportement interne ou externe, mesurable et observable). Ces réponses ont pour fonction l’adaptation. SR La réponse à un stimulus n’est pas uniquement reflexe. Du bébé à l’adulte, des comportements nouveaux, simples et complexes, apparaissent, se développent, s’affinent. Le behaviorisme a pour ambition d’étudier le comportement humain à tous les niveaux, depuis les réflexes, aux comportements professionnels et sociaux (toutes les formes d’adaptation des organismes). Les comportements sont répartis en 3 systèmes : - Les habitudes manuelles : - o Les fonctions sensori-motrices assurant l’utilisation, transformation ou le déplacement dans l’environnement. Les émotions : la o Comme la peur, la joie, etc. sont conçus en terme comportemental. o Confronté à une stimulations l’organisme répond par des réactions - particulières (musculaires, glandulaires, etc.) Les habitudes du langage : o Les fonctions cognitives du langage (penser, parler). o La parole articulée correspond à la mise en mouvement des muscles de la bouches, langue, du larynx etc. La pensée est une parole subvocale (penser c’est se parler à soi-même). « Mind is behavior, nothing else » (Lashley, 1923) La psychologie behavioriste a pour objet d’étude des relations Stimulus/Réponse. Les relations S-R sont à étudier comme un tout. Tout stimulus déclenche une réponse qu’elle soit viscérale (émotions), musculaire (réponse manuelle) ou laryngée (parler, penser). Ivan Petrovich Pavlov (1849-1936) : Constate des « irrégularités » dans le fonctionnement des glandes digestives. Les bruits de pas des expérimentateurs apportant la nourriture provoquent une « salivation précoce », qu’il appellera au début « salivation psychique ». Stimulus Inconditionnel (SI) : Stimulus qui provoque naturellement une réponse en l’absence d’apprentissage Salivation (Réponse reflexe) Réponse Inconditionnelle (RI) : Réponse naturellement provoquée par un SI Stimulus neutre (SN) : Stimulus qui ne provoque pas de réponse (en tout cas pas la réponse étudiée) Pas de réponse Le SN devient Stimulus Conditionnel (SC) : Stimulus qui provoque une réponse suite à une Réponse Conditionnée (RC) : Réponse naturellement provoquée procédure de conditionnement. par un SI Le Conditionnement Pavlovien est une procédure d’apprentissage qui consiste à associer des stimuli, et dont l’effet est la modification du comportement. Permet d’expliquer comment un stimulus qui ne provoque pas de réponse initialement peut, par association, en provoquer une. Pour Pavlov, inutile d’invoquer des états subjectifs chez le chien pour expliquer la « salivation psychique », elle est due à la répétition des associations. Lorsqu’un conditionnement est établi, si le SC est trop souvent présenté en l’absence du SI, la RC disparaît, on parle d’extinction. Le béhaviorisme : des méthodes et des lois La psychologie behavioriste a pour but théorique la prédiction et le contrôle du comportement. Connaissant le stimulus (S), le psychologue peut prédire la réponse (R). Pour obtenir une réponse, le psychologue doit connaitre le stimulus déclencheur. SR Pour cela, il doit établir des relations stables entre S et R : des lois du comportement : o Sans faire intervenir de processus mentaux. o Sans recours à l’introspection. o En généralisant les méthodes utilisées en psychologie animale à l’étude de l’humain. Influence de Pavlov Les travaux de Pavlov fournissent à Watson la clé de l’analyse des apprentissages humains. Pour Watson, le reflexe conditionné, (la substitution d’un stimulus neutre à un autre stimulus) est le schéma de base permettant de rendre compte de toute acquisition simple ou complexe chez l’homme. Le conditionnement Pavlovien permet d’expliquer l’acquisition de certains comportements. Watson et Rayner (1920) : Les réactions émotionnelles peuvent être apprises par conditionnement. L’expérience du Pauvre petit Albert : - Après avoir associé la présentation d’un rat à des bruits violents, la présentation du rat provoque une réaction de peur chez l’enfant (alors qu’elle ne provoquait pas cette réponse avant l’association). Watson et Rayner (1920) montrent qu’une peur (phobie) peut apparaître suite à un conditionnement. Un des premiers traitements « comportementaux » date de 1924 : l’élimination d’une phobie des lapins chez un garçon de 3 ans, appelé Peter, par Mary Cover Jones, selon une méthodologie mise au point de Watson. Si Peter a peur du lapin, c’est probablement qu’il a été conditionné. On peut donc envisager de faire de l’extinction. - Mary Cover Jones a installé Peter sur une chaise haute. - Pendant qu’il recevait ses aliments préférés ou jouait agréablement, un lapin était amené dans une cage grillagée à l’autre bout de la pièce. Au début le garçon présentait des signes typiques de peur, mais il s’est - habitué progressivement au lapin. Après quelques séances de ce régime, la cage pouvait être rapprochée de Peter sans déclencher de vives réactions. - La peur s’envole petit à petit. Un manque dans la perspective Watsonnienne Le schéma S - R de l’apprentissage par conditionnement classique est insuffisant pour rendre compte de l’acquisition de tous les comportements. Parfois des réponses apparaissent sans qu’il soit possible d’identifier un stimulus déclencheur… Edward Thorndike (1874-1949) ~ Considéré comme l’initiateur de la psychologie américaine de l’apprentissage 1898 : - Présente les premières lois de l’apprentissage (conçues par des méthodes scientifiques). Ces lois observées chez l’animal, sont selon Thorndike, généralisables à l’homme. Construit des cages dont la porte ne peut s’ouvrir que suite à la manipulation correcte d’un système de loquet. Laisse de la nourriture à proximité de la sortie, enferme le chat affamé et le laisse trouver la solution. - Le chat cherchera à sortir, jusqu’à ce que, par hasard, sa patte touche le levier qui ouvre la porte. Il parviendra alors à sortir. - On répète l’expérience plusieurs fois en plusieurs jours. - Le chat apprendra progressivement à sortir, de + en + vite. - À chaque essai : o Thorndike observe minutieusement tout ce que fait le chat - o Mesure le temps mis pour sortir permet de décrire l’apprentissage L’apprentissage se fait par essais-erreurs. o Premiers essais, réactions variées, activité exploratoire, o Puis au hasard, manipule le levier et sort… o De moins en moins de tâtonnement, disparition des comportements inutiles, le temps pour trouver la solution diminue… Obtient les mêmes résultats auprès de divers animaux (poulets, chiens, singes, etc). La vitesse d’apprentissage varie en fonction de l’espèce mais tous montrent une réduction progressive du temps de résolution et des comportements inadaptés. La répétition de ces résultats permet à Thorndike de formuler les deux premières et fondamentales lois de l’apprentissage. Inspiré par la philosophie empiriste associationniste (initialement utilisées pour rendre compte de faits de conscience) il élabore des lois pour rendre compte de l’apprentissage. ~ L’apprentissage est un processus associatif : il implique la formation de connexions entre éléments de l’environnement. ~ Au cours des essais, des connexions sont faites, renforcées (ou affaiblies) par la répétition. Loi de l’exercice : « Plus on fait, plus on sait faire » ~ Les connexions sont renforcées ou affaiblies par l’effet des conséquences du comportement. - Si une association « élément du milieu-réponse » est suivie par la réduction d’un besoin (une récompense), cette connexion est consolidée. - Si elle est suivie d’une sanction (une punition), elle tend à disparaitre. Loi de l’effet : « Le comportement est fonction de ses conséquences » (Thorndike double ces lois d’une explication mentaliste (la satisfaction, le plaisir déterminent la force des connexions). Watson rejetait ces explications mentalistes) - Les lois établies permettent de prédire et donc de contrôler le comportement. - Exemple : créer une autre association, remplacer la nourriture par un choc - électrique, supprime le comportement. Le behavioriste souhaite établir des relations stables entre deux classes de phénomènes objectivement observables et mesurables (S-R) en refusant l’intervention de phénomènes mentaux Pour un behavioriste, ce sont les expériences individuelles, le milieu social et physique qui façonnent des hommes différents et produisent des personnalités différentes. Puisque tout est le fruit de conditionnement, le psychologue behavioriste peut modeler le comportement en adaptant l’environnement, les expériences. « Donnez-moi une douzaine d’enfants en bonne santé, laissez-moi créer leur environnement et je vous garantit que je ferai de n’importe lequel d’entre eux le spécialiste de votre choix - médecin, avocat, artiste, marchand, oui, même mendiant ou voleur, indépendamment de ses talents, penchants, capacités, ou de l'origine de ses ancêtres. » Watson « La formulation du comportement en termes S-R pèche par une grave omission… Aucune description des relations entre l’organisme et son milieu n’est complète si elle n’inclut pas l’action du milieu sur l’organisme après qu’une réponse a été produite » Skinner Burrhus Frederic Skinner (1904-1990) : le conditionnement opérant ~ Psychologue le plus important du 20ème siècle (selon une étude réalisée en 2002). Il est nécessaire, dans l’analyse des comportements et de leur acquisition, de prendre en compte les effets, sur l’organisme, des conséquences d’une action. Inspiré de Thorndike et de sa loi de l’effet, Skinner va s’intéresser à l’importance des conséquences des comportements. Pour cela, il va développer des dispositifs expérimentaux, permettant d’étudier systématiquement le rôle des conséquences externes sur l’élaboration du comportement, et formuler un principe explicatif des comportements volontaires (opérants) : o Cage pour animaux (rats, pigeons, … ), qui contient un levier (ou une clé/pastille) dont l’appui déclenche un mécanisme distributeur de nourriture. Un dispositif automatique enregistre les actions de l’animal. La conséquence de l’action aura pour effet : - D’augmenter la probabilité d’apparition du comportement ou - De diminuer la probabilité d’apparition du comportement. Suite à : - L’apparition d’événement dans l’environnement ou - La disparition d’événement dans l’environnement Exemples : 3 composantes (contingence à 3 termes) : - Stimulus Discriminatif : Ne déclenche pas une action seul, il intervient - comme signal. Réponse : Un moyen d’obtenir (ou d’éviter) une conséquence (positive ou négative). - Conséquence : détermine la fréquence d’apparition d’un comportement Bijou & Baer (1978) Ajoutent le contexte (Évènement Circonstanciel) à la contingence de renforcement à 3 termes proposée par Skinner. Le contexte peut être un stimulus, un lieu, la présence d’une personne, un état physiologique particulier… ~ Un même comportement, chez 3 individus différents peut avoir 3 fonctions différentes. Exemple : comportement se cogner la tête par terre. - Individu 1 : Le comportement apporte de l’attention. Individu 2 : le comportement permet d’éviter une situation. - Individu 3 : Le comportement est lié à une stimulation sensorielle vibratoire. Il est important de prendre en compte la fonction d’un comportement. ~ Un même comportement problème peut avoir différentes fonctions. Exemple : comportement éviter les foules. - Patient 1 : éviter une contamination (TOC). Patient 2 : éviter une attaque de panique (TP). - Patient 3 : éviter le regard des autres (PS). Il est important de réaliser une Analyse Fonctionnelle. ~ Des comportements a priori différents peuvent avoir la même fonction et des conséquences comparables. Exemple : Si je crains les microbes et les infections, je peux : - Me laver fréquemment les mains - Porter des gants - Être vigilant à ne rien toucher, etc. Le but sera toujours de ne pas subir une augmentation de mon anxiété en lien avec l’idée d’attraper une maladie. Il est important de réaliser une Analyse Fonctionnelle. L’environnement détermine le comportement : les apprentissages sont supposés rendre compte de la variabilité des comportements humains (y compris verbaux) par l’histoire des contingences de renforcement des sujets. « The pigeon Project » (Skinner) : - - Des pigeons étaient entrainés à donner des coups de bec sur une cible, puis ils étaient placés dans un missile dont la direction était déterminée par les coups de bec des pigeons. Ce système fonctionnait lors des phases expérimentales, mais ne fut finalement pas utilisé par l’armée américaine. Albert Bandura (1925-X) Des enfants regardent des films d’adultes ayant des comportements agressifs sur des poupées « bobo » (ou Dodo). - Comportements physiques (frapper avec un marteau, taper) - Comportements verbaux (« saleté », etc.) À la fin de la vidéo : - Un tiers des enfants voit l’adulte récompensé. Un tiers des enfants voit l’adulte sévèrement puni. - Pour le dernier tiers l’adulte n’est ni puni ni récompensé. Ensuite, les enfants sont placés dans une chambre avec la poupée bobo, avec les même objets que ceux utilisés par l’adulte. Les enfants sont observés. Les enfants ayant observé l’adulte récompensé émettent significativement plus de comportements agressifs que les enfants dans les deux autres conditions. Sans expérience directe des conséquences, les enfants ont des comportements différents en fonction des conditions. L’apprentissage par observation est une modification d’un comportement consécutive à l’observation des conséquences du comportement d’un modèle. Ici l’apprentissage peut avoir lieu pendant l’observation, en absence de comportement, et non plus seulement après l’exécution des réponses. Le conditionnement opérant vicariant a été observé chez diverses espèces de mammifères (singe, chien, chat, rat, souris, hamster...) et d'oiseaux (pigeon, perruche, canard...). Le béhaviorisme appliqué Psychologie clinique : thérapies comportementales (1950-1980) L’expression « Behavior Therapy » a été utilisée pour la première fois en 1953 dans un article co-signé par Skinner. Désigne des procédures psychothérapeutiques qui s’appuient sur la démarche scientifique Idées centrales : o Certains troubles psychopathologiques proviennent d’apprentissages dysfonctionnels. o Les interventions psychologiques doivent modifier ces apprentissages. Retour sur Peter et la phobie des lapins : Ce traitement illustre certains principes classiques des thérapies comportementales : L’objectif est la modification de comportements observables et mesurables. La méthode d’analyse et de traitement relève de la psychologie scientifique. Le style du thérapeute est actif et respectueux de la personne. Mary Cover Jones a suscité de nouveaux comportements (rester calme, imiter des camarades, s’intéresser, percevoir de nouvelles significations, éprouver d’autres affects), qui ont permis de se libérer d’automatismes handicapants. Elle a respecté́ le rythme de Peter, a aucun moment elle n’a fait pression sur lui. Démarche scientifique : - Identifier le comportement-problème Réaliser une analyse du comportement o Concrétisation détaillées du comportement-cible o Quoi ? Combien ? Où ? Quand ? Comment ? - Analyser la fonction du comportement Mettre en place de nouveaux comportements pour réaliser de nouveaux apprentissages. Modèle de Mowrer Les principes de l’apprentissage permettent d’expliquer l’acquisition et le maintien d’une phobie. Acquisition d’une peur (par conditionnement pavlovien) Maintien (évitement des chiens et renforcement négatif) Ivar Lovaas (1927-2010) ~ L’autisme : L’autisme est un handicap lourd qui altère l’apprentissage et la communication (verbale et non-verbale). Se manifeste par la quasi absence de sens social ainsi que des comportements restreints et stéréotypés. L’autisme ne peut être guérit… ~ L’Applied Behavior Analysis (ABA) méthode d’enseignement : Début des années 60, Lovaas introduit « l’Analyse Appliquée du Comportement » (la méthode ABA). L’objectif de la méthode est de permettre aux enfants autistes de progresser dans leurs apprentissages grâce aux relations qu’ils entretiennent avec leur environnement. La méthode aide l’enfant à gérer ses comportements pour qu’il devienne de plus en plus autonome et s’intègre dans la société. Afin d’augmenter la fréquence d’un comportement adapté (ex : parler, faire une demande, comportement non agressif, s’habiller…), la méthode ABA préconise l’utilisation de renforçateurs / récompenses. o Identifier des récompenses adaptées en fonction de l’élève (Individualiser). Décomposer des tâches complexes en étapes d’enseignement simples. Les renforçateurs peuvent être : o Des aliments (M et M’s, pop-corn, chewing-gum…) o Des activités (jouer à l’ordinateur, faire de la balançoire…) o Des bons points (gommettes, jetons…) o De type social (câlins, félicitations verbales…) Répétition des expériences, entraînement fréquent. Afin de rendre efficace l’utilisation de renforçateurs, il convient de respecter certaines règles : l’immédiateté, la répétition, la variété des renforçateurs utilisés, une explication verbale doit toujours expliquer le renforçateur. Enregistrement des progrès par collecte des données concrètes pour s’assurer d’un apprentissage efficace. Si non, des ajustements sont faits. Insister sur la diminution de comportements inadaptés et l’augmentation de comportements socialement adaptés. La mise en place d’une stimulation précoce, intensive et adaptée permet à l’enfant d’acquérir les outils de communication qui lui donneront un jour la possibilité d’être plus autonome. Service à la personne Service Dog : Aux États-Unis, un animal d'assistance comme « un animal individuellement formés pour effectuer des travaux ou effectuer des tâches au profit d’humains ». Par exemple : - Guider les individus ayant une déficience visuelle - Prévenir les personnes ayant une déficience auditive de la présence d’un - bruits Travail de sauvetage - Récupérer les objets Mais aussi : - Medical alert dogs Psychiatric service dogs - Détection d’explosifs / survivants / cellules cancéreuses, maladies… Sciences Neurosciences Eric Kandel, l’apprentissage et l’aplysie : Établit un conditionnement classique sur un organisme « simple » (la limace), et observe l’activité neuronale. L’apprentissage par conditionnement, induit des modifications neuronales. L’aplysie est relativement simple (environ 20 mille neurones) alors que celui de l’humain est beaucoup plus complexe (comptant entre 60 et 100 milliards de neurones). Cependant, les modifications observées précédemment semblent se produire de la même manière chez tous les êtres vivants. De nombreuses études portant sur les modifications neuronales induites par l’apprentissage reposent sur l’établissement de conditionnement Pavlovien et Opérants. Les neurosciences étudient (entre autres) neurocomportementales induites par : - L’association de stimuli L’apparition (ou le retrait) d ’une récompense - L’apparition (ou le retrait) d ’une punition - Etc. les modifications Psychologie comparée Les procédures d’apprentissages permettent aux chercheurs de découvrir l’intelligence animale : - La mémoire Le langage La résolution de problèmes - Etc. Les procédures d’apprentissages permettent aux chercheurs d’explorer les comportements sociaux des animaux. - Notion d’injustice ? (vidéo des deux singes récompensés différemment) - D’altruisme ? (vidéo des deux singes qui s’entraident pour obtenir de la nourriture) Ce sont des choses trop abstraites, trop complexes pour les animaux.