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Histoire et Epistemologie L1 psychologie

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Lundi // 8h-12h // Amphi A4 (Groupe B)
CM Histoire et Épistémologie
13/09/21 :
Chapitre 1 : Histoire de la folie, entre philosophes, médecine
et théologie --- Introduction
Épistémologie vient du grec ‘’épistémè’’ signifiant ‘’connaissance’’ et de ‘’logos’’
signifiant ‘’discours’’, ‘’étude’’. Cela désigne alors l’étude des sciences, des activités
de recherches et de pensées qui œuvrent vers l’accès aux connaissances.
Elle sert à répondre aux questions suivantes : « Comment je sais ce que je sais ?
Comment j’accède au savoir ? Comment procède le raisonnement par la méthode
scientifique ? »
L’épistémologie n’est pas une science, c’est l’analyse de la démarche scientifique
(point de départ, déductions, inductions, critiques, conclusion)
I.
Des conceptions magiques à la médecine dans
l’Antiquité
1. La pensée magique
Pour faire faces aux incompréhensions des maladies et de la nature, les hommes
développent des explications surnaturelles. Celles-ci deviennent des croyances :
-
Esprits malveillants
-
L’âme qui quitte le corps du sujet
Punition pour avoir offensé les dieux
-
…
2. Les pratiques animistes
On confie alors des pratiques rituelles à des hommes auxquels on attribue des
pouvoirs (sorciers, mages, chaman, prêtres, druides…)
Aujourd’hui encore, ces pratiques rituelles existent encore car les croyances
perdurent au fil du temps.
3. Entre médecine et philosophie Hippocrate (5ème siècle avant J-C)
La philosophie et la médecine grecque commencent à élaborer des modèles
médicaux pour soigner les maladies. Les maladies (physiques et mentales) sont
perçues comme des ruptures d’équilibre.
Hippocrate critique les modèles magiques et commence à enseigner la médecine
par la philosophie. Il considère les maladies comme des ‘’passions de l’âme’’ non
accessibles par nos sens. Il se sert de l’observation et du raisonnement.
II. La folie au Moyen-âge
1. Folie et théologie
A. Thérapies magico-religieuses
Dans la première moitié du Moyen-âge, la médecine accorde de plus en plus
d’importance aux esprits et les théories psychologiques sont d’ordre métaphysique
(recherche rationnelle)
B. La chasse aux sorcières
Dans la seconde moitié du Moyen-âge, la peur est omniprésente au niveau social :
-
En 1348, la peste noire apparait (épidémie mortelle)
Contexte de démonologie
-
Chasse aux sorcières par l’église
2. Fin du 18ème siècle : les prémisses de la psychiatrie
A. L’aliénation mentale
Philippe Pinel (1745-1826) est médecin-chef à l’hôpital Bicêtre et précurseur de
la psychiatrie.
-
Selon lui, il n’y a qu’une seule maladie mentale : « l’aliénation mentale »,
même si les symptômes sont différents. On renonce alors au terme
-
« Folie ».
La « folie » sort des tribunaux pour devenir l’objet de la médecine.
Il propose la 1ère classification des manifestations pathologiques de l’esprit,
basée sur :

Les fondements de la médecine

La base de principes philosophiques

Une vision plus humaniste
B. Libération des aliénés de leurs chaines
Fin du 18ème siècle, la naissance d’une nouvelle psychiatrie commence avec le geste
de Pinel, dont le mythe est la libération des « aliénés de leurs chaînes » à l’hôpital
Bicêtre en 1793, pendant la révolution française.
La seule thérapie serait donc le « traitement moral » :
-
Patients considérés avec plus d’humanité
Amélioration des conditions de vie à l’asile
-
Références religieuses progressivement abandonnées
En France, on repense l’organisation de deux hôpitaux psychiatriques : La
Salpêtrière et l’hôpital Bicêtre (Paris).
3. Le 19ème siècle, aux origines des maladies mentales
Début du 19ème siècle : division forte entre psychistes et somatistes :
-
Les psychistes sont convaincus que les maladies mentales touchent l’âme,
qui est déchue depuis le péché originel (Adam et Eve)
-
Les somatistes sont convaincus que les maladies de l’âme ont une origine
purement somatique, notamment cérébrale.
On pense qu’il n’y aurait pas une seule maladie à expressions multiples, mais bien
plusieurs maladies.
Les médecins identifient alors quelques troubles mentaux :
-
Jean-Martin Charcot  Hystérie
Jules Cotard  Idées délirantes d’hypocondrie
-
Emil Kraepelin  PMD et démence précoce
III. Émergence de l’idée d’un inconscient
1. Philosophes et théologiens (Moyen-âge)
-
Saint Augustin d’Hippone  Existence de forces secrètes indépendantes
de notre volonté.
Saint Thomas d’Aquin  L’âme contient des processus non conscients.
-
Alighieri Dante  Nous avons tendance à oublier nos souvenirs honteux.
2. Gottfried Wilhelm Leibniz et les ‘’petites perceptions’’ (17ème S)
-
-
Il existe des ‘’petites perceptions’’ dont nous n’avons pas conscience : trop
petites pour être perçues isolément, elles ne sont perçues que si elles
forment un tout.
Les philosophes romantiques du 19ème siècle sont les premiers à penser que
l’inconscient est au fondement de la vie humaine.
3. Arthur Schopenhauer et la ‘’volonté aveugle’’ (18ème S)
-
Il identifie l’inconscient comme un instinct sexuel et un instinct de
conservation non maitrisé.
-
La volonté est animée par « une poussée aveugle sans but ».
4. Friedrich Nietzsche et le ‘’sage inconnu’’ (19ème S)
-
La conscience n’est que l’effet de la lutte inconsciente des multiples
instincts ou pulsions qui habitent le corps de l’homme.
-
Une grande partie de notre activité intellectuelle s‘effectue de façon
inconsciente.
-
Il nomme cet inconscient le Soi, défini comme un maître plus puissant que la
conscience, inconscient décrit comme un Sage inconnu.
5. Théodule Ribot et la volonté irrationnelle de l’Homme (19ème S)
Ribot s’intéresse à la vie intérieure de l’homme. Il crée un enseignement de
psychopathologie et développe une psychologie expérimentale :
-
Traits psychologiques : perception, mémoire, volonté, sentiments, langage…
Comportements pathologiques
Maladie vue comme une situation expérimentale
-
La ‘’psychologie morbide’’ (maladie) est une façon d’accéder à la psychologie
normale
6. Pierre Janet et le Subconscient (19ème S)
Il confirme et postule l’existence d’un subconscient : existence de processus
psychiques auxquels le conscient n’a pas accès.
Bilan :
Dans l’Antiquité, on expliquait les maladies mentales par des punitions de la
part des Dieux pour les avoir offensés. On pratiquait alors des rituels magiques
afin de guérir de certaines maladies. En Grèce, les philosophes (dont Hippocrate)
commencent à étudier la question et à enseigner la médecine par la philosophie.
Plus tard, au Moyen-âge, on s’intéresse beaucoup plus au sujet de la magie
et on étudie la médecine de façon rationnelle. En 1348, des maladies comme la
peste noire apparaissent, et on rejette la faute sur des créatures imaginaires : les
sorcières. Se met en place alors une chasse aux sorcières menée par le clergé.
Au 18ème siècle, les recherches sur la folie persistent et on arrive à la
conclusion qu’il n’existe qu’une seule maladie : l’aliénation mentale. Lors de la
révolution française, en 1793, Pinel « libère les aliénés de leur chaînes ». Il met en
lumière les conditions de vie à l’asile et revendique de meilleurs traitements ainsi
qu’une reconnaissance plus humaniste des malades mentaux. Les conditions de vie
en asile s’améliorent et les idéologies liées à la religion disparaissent peu à peu. On
identifie plusieurs troubles mentaux durant le 19ème siècle, tandis que les
psychistes et les somatistes se divisent.
Au fil du temps et principalement entre 354 et 1947, l’idée de l’existence
d’un inconscient s’est développée puis s’est confirmée grâce à de nombreux
théologiens, philosophes et psychologues.
27/09/21 :
Chapitre 2 : Regard épistémologique sur la psychanalyse --Introduction
 Conflits théoriques : d’un côté, les médecins organiques (origine somatique
des maladies mentale, de l’autre, les médecins psychistes (maladies
mentales = pêché). Nouvelles disciplines qui émergent : notamment la
maladie mentale de l’hystérie.
I.
Études sur l’hystérie
1. Sigmund Freud : l’hystérie et l’hypnose
Sigmund Freud – Né en 1856 à Freiberg (Médecin et psychanalyste)
Stage de 4 mois à l’hôpital psychiatrique de la Pitié Salpetrière à Paris
Hypnose : État modifié de la conscience à travers la suggestion
-
Influence de l’hypnotiseur sur le patient en induisant une idée, une pensée.
État de somnolence associé à des images, que le patient pensera venir de
lui-même.
2. Méthode cathartique : prémisses de la cure
Josef Breuer – Physiologiste
Anna O. – Patiente atteinte de plusieurs maladies mentales : trouble de la vision,
paralysie, hydrophobie… (trauma par la mort de son père)
Sous hypnose, elle parle de son chien (dégout), elle se libère de son trouble
hydrophobe.
Breuer pense que l’hypnose peut libérer l’esprit du patient. Nouvelle méthode
psychanalytique : la catharsis (remémoration des évènements traumatisants).
Freud pose l’hypothèse qu’un évènement traumatique est psychogène (qui provoque
une maladie mentale).
Théorie de la séduction (1895) – Évènement traumatisant lié à la sexualité.
 Un trouble psychologique provient alors d’un souvenir sexuel traumatisant
(ex : viol)
3. La réalité psychique
1897 : Freud observe que certains traumatismes ne sont pas liés à des évènements
réels mais à des fantasmes.
Théorie du fantasme -> Pas de réalité de l’évènement, mais réalité psychique de
l’évènement qui peut être imprégné de fantasme(s).
Réalité psychique
Névrose  Fantasmes œdipiens : développement d’un trouble psychique affectif
chez l’enfant.
L’enfant est bisexuel (affection pour les deux parents). Complexe d’Œdipe :
Amour pour le parent du même sexe autour de 4-6 ans (préférence pour la relation
de nature homosexuelle)
4. La relation transféro-contre-transférentielle.
La cure analytique est un processus qui retrace l’histoire du patient. Le transfert
est le lieu où le patient va rejouer des scénarii anciens avec une figure
d’attachement, attachement transféré sur la personne de son analyste. Processus
selon lequel les désirs inconscients du patient en lien avec ses attachements
parentaux vont s’actualiser sur la personne du thérapeute. Le transfert est
ambivalent : il comporte des attitudes positives et négatives.
-
Le transfert permet le travail de la cure.
Il peut aussi créer une résistance (le patient risque de reproduire une
relation ancienne avec son analyste et faire piétiner le travail de la cure).
Le transfert appelle alors un contre-transfert : ensemble de toutes les réactions
inconscientes de l’analyste envers le patient. Selon Freud, l’analyste doit avoir
connaissance de ses propres réactions inconscientes afin de permettre un bon
niveau de communication avec le patient. Il ne doit pas se laisser aller à répondre
aux désirs du patient (amour, haine…).
Film : A Dangerous Method
II. Lois de l’inconscient
1. Conceptions Freudiennes de l’inconscient
Freud propose le terme ‘’inconscient’’ en 1896.
In  Préfixe négatif /// Con  Avec /// Scientia  Savoir
L’inconscient est un lieu psychique, inobservable. C’est un système psychique qui va
regrouper tous les contenus refoulés, rejetés du système conscient. (Voire
topiques 1 et 2 de Freud avec le Moi, le Surmoi et le ça)
Freud : « Le Moi n’est pas maître en sa demeure »
2. L’accès à l’inconscient
Une patiente reproche à Freud de l’interrompre.
Freud se rend compte que les questions de l’analyse peuvent agir comme une
censure.
Nouvelle méthode : laisser le patient exprimer ses pensées librement, à partir d’un
mot, un chiffre, d’un rêve…
Règle de la Libre Association d’Idées : règle fondamentale qui consiste à laisser le
patient exprimer ce qu’il ressent librement.
3. La psychanalyse en 3 points :
-
1 : Processus d’investigation : démarche ou méthode qui sert à saisir les
significations inconscientes derrière les paroles et les actes du patient
-
2 : Méthode de traitement : cure analytique servant à l’interprétation de
l’inconscient du patient afin de le soigner par la communication (transfert)
3 : Carpes théorique : ensemble des théories psychologiques et
psychopathologiques acquises par les données « cliniques » que Freud
nomma « Métapsychologie ».
La psychanalyse a progressé grâce à la science. Les sciences sont objectives, et la
psychanalyse est subjective.
Bilan :
Sigmund Freud et l’un des premiers psychanalystes à étudier l’hystérie. Pour
ce faire, il étudia le cas d’une patiente d’un collègue à lui (Josef Breuer) : Anna O.
(de son vrai nom Bertha Pappenheim). Celle-ci souffrait de plusieurs symptômes
liés à la disparition de son père. Breuer développe alors la méthode catharsis, qui
consiste à faire entrer le patient dans un état d’hypnose et de lui faire raconter
des évènements traumatisants qu’il a vécu. Freud propose l’idée que les
évènements traumatisants sont psychogènes (à l’origine des troubles mentaux).
Dans le cas de Anna O. ses traumatismes lui viennent de son père qui la battait.
Freud explique alors la théorie de la séduction, selon laquelle un évènement sexuel
traumatisant serait à l’origine d’un trouble psychologique (par exemple un viol).
En 1897, il découvre que ces troubles proviennent parfois des fantasmes
inconscients du sujet, ce qu’il appelle réalité psychique. Il démontre alors la
théorie du fantasme, et le complexe d’Œdipe, selon lequel un enfant éprouverait
de l’attirance chez ses deux parents, avec une préférence pour le parent de même
sexe (Œdipe inversé).
Freud développe alors la cure analytique, ou psychanalyse. Selon lui, il faut
retracer l’histoire du patient afin de comprendre la ou les origine(s) du ou des
trouble(s) mental (mentaux). Pour cela, il faut une relation appelée transférocontre-transférentielle. Ce transfert se présente sous forme de dialogue entre le
psychanalyste et le patient. Cependant, l’analyste doit se connaitre lui-même et
connaitre ses propres réactions inconscientes pour ne pas se laisser aller à
répondre aux désirs du patient.
Freud met en place deux topiques qui montrent comment fonctionnent le
conscient et l’inconscient. Selon lui, le conscient enfouit chaque souvenir
traumatisants dans le subconscient en passant ce qu’il appelle le ça).
Plus tard, il instaure la Règle de la Libre Association d’Idées, qui consiste à
laisser le patient exprimer librement ses pensées, sans que l’analyste ne
l’interrompe, afin de progresser pour rapidement dans la psychanalyse.
27/09/21 :
Chapitre 3 : Histoire des neurosciences
La femme de Pritschöna (2700-2200 BC) :
-
Fin de néolithique
-
Crane de jeune femme
2 trépanations (trou dans la boîte crânienne) :
o Pratiquées à des périodes différentes
o Signes de guérison (au moins des mois voire des années)
 Pourquoi ces trépanations ?
 Hypothèses :
 Traitement d’une épilepsie ou trouble mental ?

Décompression suite à un hématome intracrânien ?
Remarque : Elle a survécu : maitrise de l’opération  Bonnes conditions d’hygiène
et outils pour réaliser l’opération.
Les têtes trouées de la grotte Beaume-Chaudes :
-
En Lozère
-
Environ 300 squelettes
-
130 présentent une ou plusieurs trépanations
-
Environ 70% ont survécu
3 techniques de trépanation :
 Verticale (couteau silex)
 Horizontale (rainurage du volet)
 Couronne de taraudage (découpe par perçage multiple)
~ On ne connait toujours pas l’objectif de cette opération ~
~ Certaines portaient leur volet crânien autour du cou ~
La neurochirurgie égyptienne : le papyrus d’Edwin Smith :
-
Acheté en 1882 à Louxor
-
1930 : Déchiffré par James Breasted (université de Chicago)
Datation en 1700 BC
Copie d’un ouvrage de 2500 BC
-
Un traité de chirurgie
48 cas décrits dont 27 concernant des blessures à la tête :
-
Pour chaque cas :
o Titre
o Examen clinique
o Diagnostique
o Traitement proposé
Exemples de cas :
 Cas 18 : Une blessure à la tempe
o Examen : Tu examines un homme avec une blessure à la tempe. Tu dois
palper la blessure. Dans ce cas l’os temporal n’est pas fracturé ou
perforé.
o Diagnostic : Pour ce cas tu dois dire « Il a une blessure à la tempe, je
peux le traiter »
o Traitement : Le premier jour tu dois le panser avec de la viande
fraîche. Les jours suivant et jusqu’à la guérison tu dois l’enduire de
graisse et de miel.
 Cas 3 : Instruction pour une plaie pénétrante à la tête avec perforation de
la boîte crânienne.
o Examen : Si tu examines un homme avec une plaie béante à la tête qui
perfore l’os crânien. S’il est incapable de regarder ses épaules ou sa
poitrine et qu’il a une nuque rigide.
o Diagnostic : Pour ce cas tu dois dire : « plaie pénétrante avec
perforation du crâne, rigidité de la nuque, je peux le traiter »
o Traitement : Après l’avoir recousu, tu dois poser (sans bandage) de la
viande fraîche sur la plaie sans autre traitement jusqu’à ce que son
état s’améliore. Ensuite tu dois l’enduire de graisse et de miel.
Aristote (384-322 BC) et Hippocrate (460-370 BC) :
Pour lui, le cerveau joue un rôle de radiateur
pour refroidir le sang, qui est chaud.
 Vascularisation intense
 Organe insensible (aucune douleur)
Pour lui, le cerveau est le siège de l’activité
mentale, des sensations, de l’intelligence.
C’est un organe qui éponge tous les fluides et
humeurs du corps pour les redistribuer.
Inspiré par les travaux d’Alcméon de Crotone
(550-470 BC) :
L’activité mentale venait donc du cœur.
 Anatomiste
 A découvert le nerf optique et la
trompe d’Eustache. Pour lui, ces
tubes transmettent le son et l’image
au cerveau.
Claude Galien (de Pergame) (129-216) :
 Expérimentation sur les animaux
 Jusqu’au 13ème siècle
 Tripartition de l’âme :
Centre
Cerveau
Cœur
Partie de l’âme
Pneuma psychique
Pneuma vital
Foie
Pneuma naturel
Source de
Nerfs sensitifs et moteurs
- Artères
- Chaleur
- Veines
- Sang et faculté
nutritive
Activité
Rationalité
Émotion
Désir
Psychikon :
-
Arguments contre la théorie d’Aristote :
o Quand on touche un cerveau il n’est pas plus froid que le reste.
o Les nerfs qui partent des organes sensoriels sont connectés au
cerveau.
-
L’âme est définitivement « replacée » dans le cerveau. L’âme a un support
matériel.
-
Nature vaporeuse de l’âme
La phrénologie de Franz Joseph Gall (1758-1828) :
-
Neuroanatomiste (nouvelles techniques de dissection du cerveau)
-
Selon lui, la morphologie du crâne reflèterait certains traits de caractère :
étudiants brillants avec des yeux qui sortent de leurs globes oculaires.
Nouvelle technique qui consiste à palper le crâne pour trouver des bosses
-
et ainsi des traits de caractère.
o Anti-dualisme (ou monisme)
o Modularité du cerveau (régions différentes du cerveau = différents
traits de caractère)
Le cas « Tan-Tan » :
-
M. Louis Victor Leborgne
-
Perte de la parole du jour au lendemain à 30 ans  Une seule syllabe :
-
« Tan »
Souffrait depuis longtemps d’épilepsie
Aucune paralysie
Intelligence et compréhension normales
-
Décès à 51 ans d’une infection (17 Avril 1881)
o Autopsie le 18 Avril 1881 : Paul Broca
o Découverte de l’aire de Broca  Aire cérébrale de la parole
Le cas Lazare Lelong :
-
84 ans, hospitalisé pour démence
-
Plus que 5 mots « Oui », « Non », « Toujours », « Toi » (déformation de
« trois »), « Lelo » (déformation de son nom).
Décès en 1861
-
o Autopsie par Broca
o Lésion sur l’aire de Broca
Aphasie de Wernicke (1848-1905) :
-
Cas d’un patient (1874) :
o Pouvant entendre et articuler mais incapable de comprendre et de
former une phrase censée.
o Autopsie : Lésion au cerveau
-
Nouvelle aire : L’aire de Wernicke
~ Peu à peu, on associe des aires du cerveau à certaines fonctions : apparition de
la neuropsychologie.
Vers la « Théorie du neurone » :
Théorie réticulaire (19ème siècle) :
 Cerveau = maillage fusionné (grande bobine de fils et fusions de fils)
Golgi (1843-1926) :
 Coloration au nitrate d’argent (1 chance sur 100 que le nitrate d’argent soit
absorbé par un neurone).
 Colore entièrement le neurone (corps cellulaire, axone, dendrites)
Ramon y Cajal (1852-1934) :
 Illustre les éléments qui composent le neurone
 Terme de « Neurone » proposé par Von Waldeyer en 1891
 Prix Nobel de physiologie et médecine (1906)
Aloïs Alzheimer (1864-1915) :
 Médecin psychiatre et épileptologue
 Formé aux techniques histologiques (colorations)
 Démence du sujet âgé :
o Usure normale du temps
o Liée à l’artériosclérose
 Le cas d’Auguste Deter :
o Hospitalisée en novembre 1901
o Au début : fortes crises de jalousie
o Puis :
 Pertes de mémoire
 Dégradation cognitive progressive
 Troubles de la compréhension
 Désorientation
 Aphasie
 Hallucinations
 Comportements incohérents
o Décès en 1906  Autopsie


« Au centre d’une cellule apparemment normale se dresse une
ou plusieurs fibrilles caractérisées par leur épaisseur et le
imprégnabilité particulière »
« De nombreux et petits foyers miliaires se trouvent dans les
couches supérieures. Ils sont caractérisés par l’accumulation
d’une substance particulière dans le cortex ».

Atrophie cérébrale accélérée.
~ L’atrophie cérébrale était considérée comme normale pour les personnes âgées,
mais le cas de A. D. a changé la donne ~
Brodmann et la cytoarchitectonie :
 Identification de 52 aires différentes (appelées « Aires de Brodmann »
aujourd’hui) à partir du type de cellules qui composent l’aire.
 Cette organisation des aires semble corrélée avec une organisation
fonctionnelle.
 Cartographie du cerveau.
Aires de Brodmann
L’électroencéphalographie (EEG) : Hans Berger (1929)
 Psychiatre allemand
 Premiers EEG de surface  Électrodes
 Chez des patients avec une ouverture de la boîte crânienne
 Chez son fils de 15 ans
 1929 : H. B. publie une synthèse de ses recherches
o Il repère plusieurs types d’ondes :




Bêta
Alpha
Thêta
Delta
o Selon lui, ces ondes se mélangent dans le cerveau selon l’activité que
nous exerçons.
 EEG et épilepsie :
o Réveil du patient : quelques ondes s’activent fortement  elles
décrivent des hallucinations visuelles.
o Crise d’épilepsie : toutes les ondes s’affolent  affolement, puis
perte de conscience
o On trouve un foyer épileptogène au niveau du lobe occipital du
cerveau grâce à l’EEG.
Wilder Penfield (1891-1976) :
 Neurochirurgien, fondateur du Montréal Neurological Institute
 Spécialiste du traitement chirurgical des épilepsies sévères.
 Développement de la neurochirurgie éveillée (« procédure de Montréal ») :
o Anesthésie locale au crâne
o Découpe de la peau
o Ouverture d’un volet crânien pour accéder au cortex
o Stimulations électriques de la surface corticale et recueil des
impressions du patient
o Marquage et repérage des aires
o Ablation de(s) l’aire(s) défectueuse(s).
 Cartographie corticale
 1950 : Publication de synthèse des données de plus de 400 patients 
Homuncules sensoriel et moteur.
~ Depuis les années 30, on a appris beaucoup de choses sur la neuropsychologie ~
 Hémisphérectomie : ablation d’un hémisphère entier du cerveau.
 Hémisphérotomie : déconnection d’un hémisphère du reste du cerveau.
Le cas du patient H. M. :
 Henry Gustave Molaison (1926-2008)
 Souffrait d’épilepsie partielle depuis ses 7 ans (absences)
 Nombreuses crises tonico-cloniques depuis ses 16 ans
 William Scoville l’opère en 1953 (27 ans) : ablation des lobes temporaux
(gauche et droit).
o Succès  Plus jamais de crises
o Mais séquelles découvertes par Brenda Milner (1918-X) : Amnésie
antérograde (ne mémorise plus rien de nouveau : mots, souvenirs,
visages…) et amnésie rétrograde (ne se souvient plus de sa vie
d’avant)
o Tout le reste fonctionne correctement. Capacités intellectuelles
normales, et QI au-dessus de la moyenne.
La cybernétique et les neurosciences computationnelles
Hodgkin et Huxley (1952) :
 Mesure des comportements électriques des neurones isolés.
 Étude du fonctionnement des canaux ioniques voltage-dépendantes sur des
neurones.
 1 neurone = 1 circuit électronique
 Modélisation du fonctionnement :
o Des canaux ioniques
o De la membrane cellulaire.
Le Homard bionique :
 Le homard contrôle son système digestif avec seulement 12 neurones.
 Neurone LP  Centre moteur de l’estomac. Donne le signal aux neurones AB
(dilatation) et PY (contraction).
 LP  PY  AB (signal, contraction, dilatation) = digestion
 On a remplacé le neurone LP par un ordinateur qui reproduisait le même
signal.
Connexionnisme (années 80) :
 Liste des branches de l’Intelligence Artificielle (IA)
 Réseaux de neurones artificiels
 Systèmes intelligents :
o Reconnaissance des formes, des visages
o Prédictions boursières, météo
o « Deep learning »
L’essor de l’imagerie cérébrale : l’I.R.M. (Imagerie par Résonnance
Magnétique)
 Champs magnétiques intenses.
 Meilleurs résultats sans avoir besoin d’ouvrir la boîte crânienne.
 Détection automatique de tumeurs.
o Imagerie de la diffusion de l’eau (IRMd)  Imagerie du Tenseur de
Diffusion

Cartographie
des
connexions
cérébrales
(Tractographie).
o IRM fonctionnelle (IRMf)  Mesurer les parties du cerveau actives
lors d’une activité particulière.
 Les dimensions « imageables » :
Structure
IRM T1, T2
IRMf
Fonctionnement
Tractographie
Connections
Bilan :
Depuis l’antiquité, de nombreuses théories sur le cerveau ont forgé ce qu’on
appelle aujourd’hui la neuropsychologie : les hommes du néolithique avec les
trépanations, l’Égypte ancienne avec le papyrus d’Edwin Smith, la Grèce Antique
avec les philosophes Aristote, Hippocrate ou Claude Galien, ou encore des
découvertes sur le cerveau telles que l’Aire de Broca ou l’Aire de Wernicke.
Depuis le 19ème siècle, les recherches sur les neurones ont avancé grâce à
de nombreux scientifiques, en particulier Golgi, Ramon y Cajal, Alzheimer,
Brodmann, Berger, Penfield ou encore Scoville. Petit à petit et grâce aux
recherches de leurs prédécesseurs, ceux-ci ont découvert que le cerveau était un
organe divisé en plusieurs sections appelées aires, qui ont chacune une fonction
bien précise.
Depuis les années 80, nous nous servons de ce modèle pour faire avancer la
technologie. Nous pouvons désormais prendre exemple sur les circuits
électroniques neuronaux pour créer des systèmes intelligents et aussi
performants que le cerveau humain.
Aujourd ‘hui, nous sommes capables d’analyser le cerveau humain sans
opération grâce à l’Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM). Nous pouvons
utiliser cette nouvelle technologie afin de repérer des maladies cérébrales plus
précisément et plus facilement. Il en existe différentes sortes afin de modéliser
différentes choses (les zones du cerveau actives, ou les connexions neuronales).
11/10/21 :
Chapitre 4 : Histoire de la pratique de la psychologie
1. Introduction et généralités
a. Quelle reconnaissance pour les psychologues ?
-
Le reconnaissance est ambivalente : la psychologie n’est pas vraiment
reconnue dans le monde professionnel (Pithon).
-
Il y a beaucoup de débats autour de la psychologie, mais on ne parle pas de
la « vraie » psychologie, c’est-à-dire la psychologie scientifique. En
apparence, elle peut sembler facile à étudier, à comprendre, et à exercer.
-
Selon les fausses idées, n’importe qui peut se dire psychologue. Or,
-
certaines disciplines peuvent être malencontreusement associées à la
psychologie, alors que les deux disciplines n’ont aucun rapport.
Petit à petit, la psychologie se fait connaître un peu plus sérieusement, mais
la discipline est encore trop « jeune » pour être prise au sérieux par tout le
monde.
-
La psychologie se fait donc vulgariser par de fausses informations. On a
tendance à associer les phénomènes sociaux à la psychologie.
 1985 : Création du titre de psychologue protégé.
b. Psychologie et psychologue : débat perpétuel
La psychologie subit des débats perpétuels depuis sa création. La champ de cette
discipline est traversé par un ensemble de lignes de rupture :
 L’unité de la psychologie comme science :
o Des années 1940 aux années 1970, les sous-disciplines de la
psychologie subissaient des conflits entre eux : ils n’étaient pas
d’accord sur un bon nombre de points.
o Ils avaient chacun des regards différents sur diverses situations.
o Cette difficulté à s’entendre entre les sous-disciplines perturbe le
sens commun de la psychologie.
 Les liens entre formation et pratique :
o Il y a une forte dissociation entre la psychologie comme savoir et la
psychologie comme métier. Il a y un grand décalage entre les études
de la psychologie et la mise en pratique par la profession.
o La psychologie scientifique n’est pas forcément utile pour la pratique
professionnelle.
o Dans les années 40-70, il était possible d’enseigner sans pratiquer,
voire même sans avoir étudié la psychologie ou ne pas posséder le
titre de psychologue.
 Le titre de psychologue :
o En 1985, le titre de psychologue devient protégé, c’est-à-dire qu’on
ne peut plus se dire psychologue sans avoir suivi de formation et
obtenu un diplôme. Cette loi ne deviendra effective qu’à partir de
1990.
o Cependant, on n’interdit pas la pratique de la psychologie aux
imposteurs et aux charlatans qui se disent psychologues.
o Comme il existe beaucoup de disciplines, seul le titre de psychologue
est protégé (par exemple, le titre de psychologue clinicien n’est pas
protégé). On peut se dire psychologue de quelque chose.
o La loi selon laquelle le titre de psychologue est protégé n’est
malheureusement pas encore complète : pour pouvoir se dire
psychologue, il faut juste avoir obtenu un diplôme et être répertorié
sur une liste officielle, mais le texte de loi ne dit pas ce qu’est un
psychologue, ni quels sont ses devoirs et ses obligations.
Henri Piéron (1881-1964) :
-
Considéré comme le père fondateur de la psychologie scientifique et
appliquée des années 1940. A l’époque, il n’utilisait pas le terme de
psychologue, car il n’était pas assez reconnu.
-
Pour lui, un psychologue produit la connaissance, et ceux qui l’appliquent sont
des techniciens. Ce sont des scientifiques, des gens qui savent appliquer un
savoir fondamental. On parle de psycho-technique.
(Gérard ?) Guillec (1993) :
-
Il explique l’histoire de la profession de psychologue. Les premiers
psychologues étaient formés par les outils (les théories) établis dans les
labos, et pratiquaient le métier en utilisant ces outils.
c. Une psychologie appliquée
 Selon Piéron, le psychologue ne fait qu’appliquer la science (les théories
scientifiques) sans la maitriser pour autant (1er traité de psychologie
appliquée, années 1950).
 Selon Reuchlin, il faut ouvrir l’idée à la perspective que la question de
l’application de la science donne des débats (ces débats n’ont jamais
vraiment été résolus).
-
-
Beaucoup sont pour les expérimentations, mais d’autres pensent que les
situations naturelles ne peuvent pas être reproduites en laboratoires. En
environnement social, on fait face à une situation multifactorielle, et en
laboratoire, on fait face à une situation unifactorielle (approche
culturaliste).
Expérimentation par Elton Mayo  apporte un intérêt à mettre en place
des expérimentations
d. Conclusion : le retour vers l’histoire
-
Ghiglione (1998) : Pour que la psychologie et le titre de psychologue soient
reconnus, il a fallu :
o La production d’un corps de savoir fondamentaux (Invention de la
discipline)
o La transmission de ces savoirs dans des conditions institutionnelles
(enseignement)
o La création d’un ensemble d’outils et de théories issus des savoirs
fondamentaux, pour démontrer la validité et la possibilité d’utiliser
ces savoirs dans un cadre professionnel.
o L’utilisation des outils par des professionnels de la psychologie et la
reconnaissance de ces outils et de la discipline.
-
La psychologie en France est issue de la philosophie (réflexion
philosophique, recherche fondamentale, hypothèses et théories) et de la
médecine (recherche appliquée, expérimentation et mise en pratique
scientifique).
-
Les premiers thèmes de recherches et d’applications sont :
2. Figures pionnières, institutionnalisation et diffusion
Théodore Ribot (fondateur de la psychologie) (1839-1916) :
 Formation en philosophie
 1ère personne à diffuser la psycho : connaissance anglaise, allemande…
 1er à penser qu’il y a un décalage avec la philosophie. Pour lui, le
« mentalisme » doit s’arrêter.
-
1872 : Thèse sur l’hérédité psychologique
1876 : Chargé de cours à la Sorbonne (1er enseignant de la psycho). Avec
Janet, il créé la revue « Revue Philosophique de France et de l’Étranger ».
-
1885 : Il fonde la société de psychologie physiologique avec Pierre Janet et
Jean-Martin Charcot  Lien entre psychologie et médecine.
- 1888 : Professeur de psychologie expérimentale au Collège de France
 Il participe à la création du Laboratoire de Psychologie Physiologique
rattaché à la section Sciences Naturelles de l’École Pratique des Hautes
Études (EPHE)  Il diffuse la psychologie physiologique grâce à une
institution. Il y fait nommer Alfred Binet et Henri-Étienne Beausis.
Pierre Janet (1859-1947) :

-
Formation de médecin et philosophe
1889 : Thèse sur l’automatisme psychologique (avec Charcot)
1890 : Il devient directeur du Laboratoire de Psychologie de la Salpêtrière
1895 : Il devient professeur à la Sorbonne
1896 : Il remplace Théodore Ribot à la chaire du Collège de France.
-
1902 : Il obtient un titre définitif à la chaire  Il diffuse ses
connaissances en psychologie clinique.
- 1904 : Il créé le « Journal de Psychologie Normale et Pathologique »
 À l’époque, la psychologie est conçue comme une science des maladies
mentales, c’est une approche « clinique ».
Alfred Binet (1857-1911) :
 Licence en droit et sciences naturelles
 Intégration au Laboratoire de la Salpêtrière
 Intégration au Laboratoire de l’EPHE en tant que directeur adjoint
-
1894 : Il devient le directeur de l’EPHE. Il fonde « L’Année psycho »
 Diffusion de connaissances
 Il s’intéresse de + en + à l’étude des enfants
 La politique commence à s’intéresser à la psychologie vers les années 1990.
 Il rencontre Théodore Simon et créé le test d’intelligence pour différentes
tranches d’âge.
Edouard Toulouse (1865-1947) :
 Il est médecin chef à l’asile de Villejuif et militant d’une organisation de la
-
vie sociale.
1898 : Il créé le Laboratoire de Psychologie Expérimentale
-
1900 : Rattachement du Laboratoire de Psychologie Expérimentale à
l’EPHE. Recrute Jean-Maurice Lahy, Henri Piéron et d’autres.
Jean-Maurice Lahy (1872-1943) :
 Il suit les cours de Théodore Ribot
 Critique du Taylorisme  Psychotechnique
- 1924 : Il créé le 1er Laboratoire de Psychotechnique à la demande de la
Société des Transports en Commun de la Région Parisienne.
 Mise au point d’épreuves physiologique et psychologique pour sélectionner
les conducteurs de tramways et d’autobus.
 Psychotechnique du travail  Psychologie du travail.
Henri Piéron (1881-1964) :
 Formation en philosophie
 Père fondateur de la psychologie scientifique
 Il suit les cours de Théodore Ribot (Collège de France) et de Pierre Janet
-
(Sorbonne)
1901 : Il intègre la laboratoire d’Edouard Toulouse.
1907 : Il est nominé comme maître de conférences à l’École des Hautes
Études (affirme que la psychologie ne doit pas porter sur la conscience mais
les comportements) : pour lui, la psychologie doit être scientifique et
-
expérimentale.
1920 : Il veut faire exister la psychologie comme matière disciplinaire à
part. Il veut aussi une reconnaissance de la psychologie comme une matière
-
noble et respectable.
1921 : En France, on peut faire des instituts autonomes. Piéron créa donc
-
un institut de psychologie.
1923 : Il rejoint la chaire de physiologie au Collège de France.
-
-
1925 : Il participe à la création d’un laboratoire de psychologie de l’enfant
au sein de l’École des Hautes Études. (Création du poste de Psychologue
Scolaire après la seconde Guerre Mondiale)
1928 : Il contribue à la création de l’INOP (Institut National d’Orientation
Professionnel) et en devient le directeur. (Création du poste des Conseillers
-
d’Orientation Psychologues)
Psychologie scientifique, théories aptitudes, psychologie différentielle,
orientation…
De nouveaux domaines apparaissent au sein de la psychologie : dans la santé, le
travail et l’éducation. Grâce à eux et à ceux qui transmettent leurs connaissances,
la psychologie se diffuse et se fait connaître petit à petit.
3. Les domaines de pratiques professionnelles
-
Comprendre à la lumière des évolutions sociétales
Pas de place pour la psychopathologie dans le « traité de psychologie
appliquée »
Application envisagée à la lumière de la notion d'aptitude
La conception innéiste / héréditaire / essentialiste peut être plus ou moins
présente dans les applications de la psychologie
-
De 1900 à 1950 :
o Industrialisation : Les populations quittent la campagne pour créer
des villes. Cela modifie les comportements et les attentes. De
nouvelles thématiques émergent  la psychologie de groupes, par
exemple.
o Conflits mondiaux : les psychologues et les médecins sont mobilisés
et prennent en charge les traumatisés de guerre, pour trier les
hommes qui peuvent ou non repartir au front (sélection)
o Après les conflits, il y a des conséquences sur la société civile : deuils,
pauvreté, augmentation exponentielle du nombre d’orphelins…
 psycho juridique avec étude sur la délinquance
Nouveaux domaines :
 Le domaine social (orientation professionnelle, diminués physiques,
chômage, migration, action sociale directe…)
 Le domaine scolaire (pédagogie, orientation scolaire, psychologue scolaire…)
 Le domaine du travail (réflexion d’adaptation de la personne au travail et
ajustement du travail en fonction de la personne  conditions de travail)
 Le domaine de l’industrie et du commerce (attitudes et comportements du
consommateur)
 Le domaine de la justice (témoignages, dépositions, crédibilité, étude de
personnalité)
 Le domaine militaire (sélection des troupes, des cadres, du leadership,
intelligence et caractères des soldats)
Test de psychométrie : mesure des aptitudes et des capacités d’un individu.
Théorie des aptitudes : Action volontaire en lien avec la capacité de l’individu qui
l’effectue, prédiction de ce qu’il va faire.
La capacité est le préalable de la réussite (l’homme peut réussir sa tâche
seulement s’il en a l’aptitude, s’il en est capable)
Domaine social/scolaire : Bénassy-Chauffard & Pelnard, 1959
o 1922 : Décret pour créer des centres pour distribuer
rationnellement (en fonction de ce pour quoi on est doué) le travail
aux adolescents  bureau d’orientation.
o 1928 : Création de l’INOP = formation des personnes qui vont
orienter professionnellement = conseiller d’orientation psychologue
(COP  nouveau titre de psychologue habilité à travailler dans les
centres d’orientation).
o 1938 : Décret selon lequel il doit y avoir au moins un centre par
région. Service d’orientation national obligatoire pour tout élève
ayant fini sa scolarité.
o Après la 2nde Guerre mondiale, 1951 : le personnel de ces centres
devient des fonctionnaires d’état (reconnaissance statutaire).
o Années 50 : De nouveaux titres apparaissent : psychologues
scolaires, psychologue du travail…
 Les psychologues scolaire ont notamment la mission de
détecter les potentiels problèmes psychiques présent chez les
enfants.

Les psychologues du travail ont pour but de sélectionner et
d’améliorer les conditions de travail de leurs patients.
4. Débats et reconnaissance
a. Débats
 Piéron (1959) : La visée progressiste et réformiste de la psychologie
o Les personnes qui développent la psychologie et ses applications
seront dans une perspective progressiste et réformiste. La
psychologie peut servir à mieux comprendre le social, et mieux s’y
intégrer. Elle est pensée comme ne pouvant apporter que le bien. Le
problème, ce sont les débats !
 Pierre Naville : La biocratie, l'organisation par la science et autour des
connaissances de la science
o Naville, conseiller d’orientation psychologue, critique l’aptitude. Pour
lui, les aptitudes sont trop marquées comme « héréditaristes », et il
n’y a pas autant d’aptitudes que de demandes sociales. On découvre
les aptitudes selon la demande sociale et non selon le fonctionnement
humain dans le social. Selon lui, l’orientation professionnelle n’est pas
sincère. Selon lui, on force les gens à définir leurs envies selon leurs
besoins sociétaux.
 Georges Canguilhem (1958) :
o Selon lui, la psychologie n’est qu’une technique de normalisation des
conduites selon ce dont la société a besoin.
b. Reconnaissance
En 1947, un décret selon lequel la licence de psychologie est reconnue entre en
vigueur. Les études de psychologie ont officiellement une place à l’université.
Cependant, dans l’insertion professionnelle, on fait face à plusieurs problèmes :
-
Enseignement trop théorique : pas assez bien préparé au métier de
psychologue
-
Professeurs insouciants de l’avenir des étudiants
Pas assez de travail
-
Salaire moindre
Après la 2nde GM, on parle de reconnaitre le titre de psychologue clinicien.
 Années 50 : Affaire Margaret Clark-Williams (psychanalyste sans avoir fait
d’études, plainte contre elle).
 1956 (Heuyer) : Place accordée à la psychologie dans le médical.
Malheureusement, en 1977, les nouvelles technologies et nouvelles
techniques (tests) font passer les cliniciens pour des techniciens. La
reconnaissance du titre de clinicien devient dure.
 1963 : Fonctionnement circulaire  les psychologues sont des
collaborateurs des médecins, et leurs travaux se complètent.
 1968/1969 : Projet Anzieu (débats et divergences selon les points de vue
et les théories de chacun)
 1971 : Intégration des psychologues au code de la santé, psychologues de +
en + sollicités.
 1985 : Titre de psychologue protégé
 Années 2000 : débats autour de la psychothérapie
Aux prémisses de la discipline, la psychologie n’est pas prise au sérieux, et
tout le monde se croit capable de la pratiquer. Entre 1940 et 1970, la psychologie
subissaient beaucoup de conflits entre les différents idéaux des psychologues,
qui n’étaient pas d’accord sur certains points (par exemple : le lien entre la science
et la psychologie). Des débats étaient alors mis en place. À l’époque, il était
possible d’enseigner la psychologie sans l’avoir ne étudié ni avoir de diplôme. Cela
donnait lieu à des charlatans qui se disaient psychologues. Ce n’est qu’en 1985 que
le titre de psychologue sera protégé. Pour cela, il aura fallu la création de la
discipline, son enseignement, puis la création d’outils et de théories basées sur des
savoirs fondamentaux, et qui seront utilisés par des professionnels.
Quelques psychologues et leurs travaux :
-
Théodore Ribot  fondateur de la psychologie, psychologie physiologique
À compléter
25/10/21 :
Chapitre 5 : Aux origines de la psychologie : philosophie et
science
I – Origines philosophiques
1. Le traité de l’âme d’Aristote
 Premier traité de « psychologie »
 « Âme » = tout ce qui est psychique ≠ religion
 Platon  2 mondes :
o Monde sensible (tel que nous le vivons, tel que nous le percevons)
o Monde intelligible (ou monde des idées ; le monde tel que nous devons
le penser, le raisonner)
 Aristote  Pas d’accord. Pour lui, il n’existe pas 2 monde, mais une
continuité dans les connaissances que nous acquérons
 Selon lui, il y a 3 niveaux (du + basique au + spécifique) :
o L’âme végétative (principe qui permet la croissance, le développement
de tout les organes vivants) (partagée par tous les êtres vivants : les
animaux et les végétaux)
o L’âme sensitive (principe qui permet la sensation et la motricité)
(partagée par tous les animaux)
o L’âme intellective (permet de penser, de réfléchir, de raisonner)
(partagée par tous les humains)
 Il y a une sorte de prolongement naturel dans le raisonnement d’Aristote
 Philippe Melanchthon (16ème siècle) commentera et s’opposera à cette vision
des choses. Pour lui, il existe deux fonctions :
o Fonction organite (qui regrouperait l’âme végétative et l’âme
sensitive ; qui serait lié au corps)
o Fonction intellective (ce qui relève des fonctions psychologiques,
psychiques, mentales, de l’esprit)
 Modèle dualiste (qui oppose le corps et l’esprit)
 Le terme « psychologia » (latin) apparaît au 16ème siècle
o Racine issue du grec « psyché » (= l’âme) et « logos » (= discours)
o Ce qui était appelé « le discours de l’âme » peut être traduit
aujourd’hui par « science de l’esprit »
o William James (1842-1910) définira la psychologie par la science de
la vie mentale.
2. Le dualisme ontologique de Descartes
 Les méditations métaphysiques (1641) :
o Descartes propose une doctrine (le dualisme ontologique) : dissocier
le corps et l’esprit  rappelle un peu le dualisme de Melanchthon

Le corps = « la chose étendue » (ce qui peut se mouvoir dans
l’espace)
L’esprit = « la chose pensante » (ce qui permet d’avoir une
conscience et de penser de manière rationnelle)
o Selon lui, il n’y a pas d’interdépendance entre ces deux substances

hétérogènes
o « L’animal n’est qu’étendu, sans spiritualité ». Selon lui, l’animal n’a pas
d’esprit.
o Chez l’humain, l’esprit est inné : dès la naissance, nous possédons la
capacité de penser.
o Selon lui, nos connaissances ne nous sont pas données par nos sens,
mais par notre raison. Les sens nous donnent des connaissances
incertaines, peu fiables.
 Beaucoup d’autres penseurs ont reproché à Descartes de ne pas donner
d’explications sur cette dissociation du corps et de l’esprit. Selon eux, les
deux s’influencent. En réponse, il expliqua qu’il existerait une glande pinéale,
qui servirait de jonction entre le corps et l’esprit.
 On a du inventer une nouvelle science, la science de l’esprit, appelée
aujourd’hui psychologie.
3. L’empirisme anglosaxon (Locke, Hume)
 S’oppose au dualisme
 John Locke (1632-1704)
o Essai sur l’entendement humain (1647)

Comparaison de l’entendement humain à un terrain vierge, qui
va, au fur et à mesure, s’imprégner des sensations, qui
s’associent pour créer des idées.

Ces combinaisons sont possibles grâce à l’attention, la
mémoire, la volonté, la motivation, l’intelligence et les
processus cognitifs.

Empirisme (Locke) = la connaissance résulte de l’expérience
sensible (grâce à nos sens)

Rationalisme (Descartes) = la connaissance résulte de la raison


L’esprit est une substance qui provient de la matière
L’esprit peut être étudié dans le champ des sciences
naturelles. Si on suit cette idée, la psychologie est une science
de la nature.
 La raison est innée selon lui.
 David Hume (1711-1776)
o Traité de la nature humaine (1739)
 Associationisme : mécanisme qui produit l’ensemble de la
pensée.


Le but de la science de l’Homme : découvrir les principes qui
font agir l’esprit humain dans ses opérations.
Mécanisme universel d’associations d’idées : 3 types
d’associations :
 Contiguïté spatiale et temporelle : l’évocation mentale

de quelque chose induit naturellement l’évocation
d’autre chose.
La ressemblance : la pensée par analogie. Forme de
raisonnement qui consiste à induire quelque chose par
analogie à autre chose. (« oreille est à entendre ce que
œil est à … »  voir)
La relation de cause à effet : relation d’un élément et
l’effet qu’il peut avoir.
 David Hartley (1732-1813)

o Observations sur l'Homme (1749)
o Il a comme ambition de mettre à jour le substrat physiologique des
mécanismes d'associations. Il reprend les idées de Hume et cherche
d'en comprendre les fonctionnements biologiques et physiologiques.
4. L’influence des Lumières : psychologie empirique et psychologie
rationnelle (Wolff)
 Christian Wolff (1679-1754)
o Il était disciple de Leibniz puis le maître de Kant. Il introduit dans la
littérature scientifique et philosophique le terme de "psychologie".
o Pour lui, la psychologie est une partie de la philosophie qui traite l’âme
humaine qui en définit l’essence (= la nature) et qui rend raison de ses
opérations.
o Pour faire de la psychologie, il faut poser la question « qu’est-ce que
l’esprit ? » mais il faut aussi répondre à la question « comment
fonctionne l’esprit ? ».
o Il distingue deux types de psychologies :
 Psychologie empirique (1732) : approche naturaliste. Étudier,
réunir des faits d’observations concernant les conduites de

l’homme (aujourd’hui : le comportementalisme).
Psychologie rationnelle (1734) : approche
réflexive.
Philosophie, tente de déterminer ce que sont les facultés de
l’âme et pourquoi elles sont ainsi.
 Emmanuel Kant (1724-1804)  conception fixiste
o L'expérience et la raison participent tous les deux à l'expression de
notre intelligence, notre compréhension du monde. Il va essayer de
dépasser le conflit entre l'empirisme et le rationalisme : les deux
attitudes sont fausses, mais il faut les complémentariser pour avoir
la vérité.
o "L'expérience nous donne le monde, l'entendement nous permet de le
penser".
o Catégories de l’entendement (aujourd’hui les invariants cognitifs) =
dispositif cognitif qui conditionne notre pensée (exemple : l’espace et
le temps sont des notions innées qui nous permettent d’appréhender
le monde d’une certaine manière).
~ Pour Piaget, ces catégories d’entendement sont nécessaires mais au contraire de
ce que pensait Kant elles ne sont pas innées mais se développent au fur et à mesure
du développement cognitif  conception dynamique qui nécessitent de comprendre
comment ces catégories de l’entendement se forment, évoluent. ~
II – Origines scientifiques
1. La phrénologie et l’étude des localisations cérébrales
Franz Gall (1758-1828) : Les parties du cerveau et leurs fonctions.
-
Objectif : montrer qu’il existe dans le cerveau plusieurs parties, des aires
cérébrales distinctes.
Hypothèse : chacune des parties du cerveau a une fonction particulière.
- Puis il établit une cartographie cérébrale (27 facultés fondamentales).
 On peut considérer qu’il est l’initiateur de l’étude des localisations
cérébrales
 Aboutira au développement des techniques d’imagerie cérébrale qui
permettent d’étudier/visualiser l’activité cérébrale de manière
extrêmement précise.
 Gall a inventé la phrénologie (= la craniologie)  succès considérable
o Technique qui selon lui permettrait d’étudier de manière objective
les facultés mentales (activités intellectuelles et personnalité de
l’individu) en étudiant de manière précise et fine la forme du crâne.
Il observe et étudie la forme crânienne en palpant et décrivant la
forme du crâne d’un individu. Pour lui, la forme du crâne peut nous
dire quelque chose sur la personnalité ou même l’intelligence de
l’individu. (Phrénologie à l’origine de l'expression « avoir la bosse des
maths »)
 Pourrait participer à la psychologie empirique (car c’est un fait objectif et
mesurable)
2. Les expériences de physiologie sensorielle
 Expériences du milieu du 19ème siècle (de 1850 à 1860/70)
 Manière de voir les choses particulières liée au protestantisme.
 Matérialisme philosophique permet de développer une doctrine dans laquelle
les phénomènes mentaux vont être ramener à des phénomènes
physiologiques.
 Possible de ramener à un point de vue naturaliste (on étudie ces phénomènes
comme on étudierait n’importe quel phénomène naturel).
 Conduit à la psychologie expérimentale (née vers 1880)
Helmholtz (1821-1894) :
-
Occupe la Chaire de physiologie en Allemagne
-
Recherches à partir de 1850 sur la mesure de la vitesse de conductions des
nerfs.
Expériences sur la grenouille, on excite le nerf de la grenouille du muscle de
-
la patte postérieure de la grenouille  contraction musculaire  réflexe
myotatique. Il va refaire sur la même grenouille la même expérience avec la
-
même intensité électrique mais dans un coin un peu plus éloigné du muscle
en question (plus long que la première fois  retard de la contraction
musculaire)
La vitesse de la conduction de l’influx nerveux chez la grenouille est de 26
m/s.
Hirsch (??? - ???) :
-
S’intéresse lui aussi aux temps de réaction (mais cette fois-ci sur l’homme)
Étudie temps de réaction à un stimulus sensoriel  domaine perceptif 
activité cognitive
o Ex : perception auditive : stimulus = son produit dans l’environnement
-
du sujet.
Et on demande au sujet de réagir par un comportement observable
 mesure et analyse du TR
o 1ère étape : transmission de la sensation observée
o 2ème étape : action du cerveau à transformer la sensation en volition
(=acte de volonté)
o 3ème étape : transmission de cette volonté dans les nerfs moteurs qui
vont permettre le mouvement
Psychophysiologie :
Donders (??? - ???) :
-
Expérience qui consiste à stimuler à l’aide d’un mini choc électrique sur le
pied du sujet (d’abord le droit)
-
Mesure temps qui sépare le moment du choc au moment où le sujet lève la
main droite
-
2ème phase de l’expérience  même chose mais cette fois soit sur le pied
droit soit sur le pied gauche (si pied droit le sujet doit lever la main droite
et si gauche le sujet doit lever main gauche) et le sujet n’est pas prévenu.
o Dans le 2ème cas, TR un tt petit peu plus long que dans le 1er cas (un
1/15ème de seconde)  acte mental de décision.
 Pour la première fois on a mesuré la durée de quelque chose qui relève du
mental, ce qui se passe dans notre tête.
 Chronométrie mentale = mesure d’une activité mentale. Donders prétend
mesurer la vitesse de la pensée.
 Psychologie empirique car concret, mesurable.
3. Les théories de l’évolution
 Jusqu’au 19ème siècle, on pense que le monde que nous connaissons a toujours
été ainsi et l’homme a une place centrale et singulière par rapport à tous les
êtres vivants existants, car il dispose d’une âme ou d’un esprit.
 Naturalistes, et biologistes élaborent des théories.
J-B Lamarck (1744-1829) :
-
Le premier à avoir envisager l’élaboration d’une théorie du vivant  tous les
êtres vivants ont une origine commune.
Fondateur biologie (bios : le vivant et logos : le discours).
-
1802 : début terme biologie pour désigner cette théorie du vivant.
-
Pour lui, on peut caractériser le vivant d’une manière très précise, ce qui
distingue le vivant du non vivant : le vivant est objet d’une évolution, et en
se transformant gagne en complexité différences d’organisation.
Conception téléologique de Lamarck selon laquelle cette évolution se fait
-
dans un certain sens (sens de complexification et de progrès) a une finalité
car elle aboutit à l’espèce humaine (homme = espèce ultime la plus aboutie).
Darwin (1809-1882) :
-
Depuis l’origine des espèces (1859), Darwin a beaucoup hésité à publier son
ouvrage car savait que ça allait bouleverser mais a appris qu’un autre
biologiste était prêt à publier un article qui proposait plus ou moins les
mêmes théories.
-
Darwin serait le continuateur de Lamarck.
L’Homme ne serait pas forcément la finalité du vivant. Pour lui, l’espèce
humaine n’est qu’une étape.
- Notion d’adaptation et de sélection naturelle.
 L’homme est soumis aux mêmes lois de la nature et que donc il est possible
d’étudier l’homme de la même manière et avec les mêmes méthodes que
celles qu’on utilise lorsqu’on analyse les phénomènes naturels. La biologie va
aussi pouvoir expliquer ce qu’est l’homme, ses comportements etc…
 Psychologie (science de l’esprit) devrait être une science naturelle
 naturalisation de l’esprit et des phénomènes mentaux qui vont être une
caractéristique de la psychologie à visée scientifique.
 Ces sciences vont apparaître parce que les théories évolutionnistes
montrent que les humains découlent d’un phénomène naturel
 Psychologie va naître comme discipline autonome.
Spencer (??? - ???) :
-
Principes de psychologie (1855)
Va essayer d’appliquer tous les principes évolutionnistes à la psychologie, à
l'étude de l’évolution des cerveaux et à partir de là essayer de comprendre
quelles facultés mentales sont associées à l’évolution du cerveau
-
Qui a donné lieu à toutes les facultés humaines
15/11/21 :
Chapitre 6 : Création, institutionnalisation et développement
de la psychologie scientifique
Très tôt, le fonctionnement du cerveau a fait l’objet de recherches :
 Crâne humain datant de plus de 7000 ans. La personne a fait
l'objet d'une intervention et elle a survécu.
Mais celles-ci ont été interrompues pendant de longues années, jusqu’au milieu du
XIXème siècle.
1. Les facteurs de développement d’une nouvelle psychologie
État des lieux (début du 19ème) :
- Importance de la philosophie
- Limitation techniques
- Raisons idéologiques
 Descartes :
o Dualisme corps/esprit.
o Le corps = matière (substance étendue).
o L’âme = substance pensante immatérielle.
o La communication entre les 2 est réalisée par les espritsanimaux. Contrôle assuré par la glande pinéale (épiphyse) unique
organe de la tête à ne pas être conjugué (ne se présente pas
sous forme de paire d’organes symétriques). Donc siège de l’âme.
~ Théorie des "humeurs aqueuses": les nerfs sont des tubes creux dans
lesquels quatre types de fluides circulent. Les sensations et les mouvements
résultent d'un mélange de ces quatre humeurs. ~
 Johann Friedrich Herbart (1824-1825) :
o « La psychologie comme science nouvellement fondée sur
l’expérience, la métaphysique et les mathématiques ».
o Forces, conscience et refoulement.
 Claude Bernard (1865) : « La méthode expérimentale »
o « Quand le fait que l’on rencontre ne s’accorde pas avec une
théorie régnante, il faut accepter le fait et abandonner la
théorie ».
 Darwin (1859) : « L’Origine des espèces » (5 ans à du Beagle) :
2. L’étude des sensations par les physiologistes
a. Développement des études sur le système nerveux

Volta (1800) : Pile électrique. Début de
l’électrophysiologie.

Du Bois-Reymond (1848) : Mesure du
potentiel d’action. Galvanomètre.

Helmholtz (1850) : Vitesse de conduction
nerveuse chez l'animal.

Hirsch (1862) : Vitesse de conduction
nerveuse chez l'homme (50 m/s, soit 180 km/h)
Étienne-Jules Marey (1830-1904)  Physiologiste au Collège de France. Méthode
graphique :
La conduction nerveuse n’est pas instantanée. On peut étudier scientifiquement et
expérimentalement le déroulement des processus internes.
Ces études posent des questions éthiques fondamentales, des conceptions
philosophiques très différentes s’opposent :
-
Vitalisme contre-matérialisme :
o Le vivant n’est pas réductible aux lois physico-chimiques (force vitale
mystérieuse, génération spontanée)
 Rien de mystérieux, pas de raison d’écarter l’étude du vivant de la
science (Pasteur)
-
Holisme :
o L’esprit est un tout immatériel
Localisationnisme :
o Spécialisation cérébrale
o Le système nerveux n’est pas un bloc uniforme
Broca (1861) : Centre du langage dans l’hémisphère gauche du cerveau
 La méthode clinique : techniques scientifiques mais appliquées à un groupe
restreint d’individus
 Les différentes fonction du cerveau sont localisées anatomiquement
Fritsch et Hitzig (1870) : Stimulation sensori-motrice
John H. Jackson : physiologie du système nerveux et une psychologie de l’esprit.
Ce qui n’implique pas une physiologie de l’esprit et une psychologie du système
nerveux.
David Ferrier (1870) : Stimulation électrique cérébrale
Goltz (1888) : Anti-localisationnisme. Début de la notion de plasticité neuronale.
2000 : découverte de cellules souche dans le cerveau (cellules indifférenciées qui
peuvent donner des cellules spécialisées et peuvent virtuellement se renouveler
indéfiniment)
Cerveau (pas au programme) :
-
Zones corticales (conscient)
-
Zones sous-corticales (subconscient)
 5 lobes :
o Lobe frontal
o Lobe temporal
Le néocortex n'aurait que 3,6 millions d'années.
Il permet notamment le raisonnement logique, le
o Lobe occipital
langage et l'anticipation des actes.
o Lobe pariétal
o Lobe limbique :
 Le système limbique est apparu il y a 65 millions d'années avec
l'apparition des premiers mammifères. Impliqué dans la
mémoire, les émotions et contrôle les réactions d'alarmes et
de stress.
Le cerveau reptilien, archaïque et primaire aurait environ 400 millions d'années. Il
remonterait à l'époque où des poissons sortirent de l'eau et devinrent batraciens.
Ces 3 parties ne fonctionnent pas
séparément et indépendamment les unes des
autres. Il n’y a pas 3 cerveaux. Elles sont
connectées et communiquent entre elles.
Penfield et Rasmussen : The Cerebral Cortex of Man (1950)
-
Homoncule moteur et homoncule sensitif
Transplantation bilatérale de mains, en janvier 2000 à Lyon, par l'équipe du
professeur J.-M. Dubernard :
Avant l'acte chirurgical : les mouvements de la "main" droite ou gauche activaient
les neurone dans le cortex moteur (en rouge). Six mois après la greffe : on
retrouve la zone classiquement décrite comme étant l'aire de la main (en bleu).
 Plasticité neuronale
b. Premières lois psychophysiques et chronométrie mentale
2 tendances : étude de la perception et mesure de la vitesse des actes psychiques
-
Premières lois psychophysiques :
o Ernest Heinrich Weber : 1795-1878 :
o Gustav Theodor Fechner : 1801-1887 :
Relation linéaire entre l’intensité
physique et l’intensité perçue, puis
capacités de transcodage des stimulus
(ça fléchit un peu)  fonction logarithme
Bessel (1820) : Le problème de l’équation personnelle Les réactions d’un individu
dépendent de facteurs comme l’attente, l’attention.
Hirsch (1862) : le chronoscope de Hipp pour mesurer
des temps au millième de seconde. S’intéresse à
d’autres modalités (ouïe, tact) et affine cette notion
d’équation personnelle.
Donders (1868) : mesure de la durée d’un acte mental. Utilise la méthode du «
temps de réaction » à choix et méthode de soustraction
-
Situation 1 : détection d’une stimulation électrique sur le pied droit et
réponse de la main droite. Pas d’incertitude.
Situation 2 : incertitude sur le pied stimulé et réponse de la main du côté
stimulé. Incertitude.
L’incertitude augmente les TR de 1/15 de seconde (66 millisecondes)
Sternberg (1969) : Bases méthodologiques des recherches en neuro-imagerie
fonctionnelle cérébrale
Pour résumer les différentes conceptions du fonctionnement du cerveau à travers
le temps :
3. Le Développement et institutionnalisation de la psychologie expérimentale
Fonctionnement des institutions :
3 grandes étapes dans le développement des universités :
-
Naissance des universités :
o Moyen âge : Paris, Oxford, Bologne, Montpellier
o Enseignement de la théologie, sous le contrôle de la papauté
o Dès le 14ème et 15ème siècle : prise de contrôle par les états
o 4 grandes facultés : Arts, Médecine, Droit et Théologie
-
16ème  18ème :
o Période sombre
-
19ème  aujourd’hui :
o Bouleversements en France et en Europe – Révolution = abolition
o Napoléon (1808) : création des grandes écoles, monopole d’état,
centralisme parisien
o Milieu du 19ème : décentralisation
o 1939 : création du CNRS (Centre National de la Recherche
Scientifique)
o Maintenant : 80 universités, 30 organismes et plus de 100 grandes
écoles
Fonctionnement actuel :
-
Enseignants-chercheurs (rattachement à une UFR et à un laboratoire)
Adossement des enseignements à la recherche
Mission des universités :
o Créer de nouvelles connaissances
o Les enseigner
o Assurer l’insertion professionnelle des étudiants qu’elle forme
 16ème siècle : Facultés de Douai
 1562 : inauguration de l’université de Douai autorisée par une bulle du pape
Paul IV le 31 juillet 1559 et comprenant les facultés de théologie, droit
canon, droit civil, médecine et arts
 Création en 1887 des Instituts de Sciences Naturelles, de Physique, de
Chimie, d'Archéologie classique et des Facultés de lettres et de Droit.
Convention entre la ville de Lille et l’état. Rue Auguste Angellier.
 Création en 1896 de l’Université de Lille (305 étudiants en Lettres)
 En 1971 : éclatement en Lille 1, Lille 2 et Lille 3 (loi Faure du 12 novembre
1968)
 1974 : Campus du Pont de Bois (première rentrée) – Lille 3 et Lille 2 (Faculté
de Droit)
 1994 : Départ de Lille 2 pour Lille (Moulins) – Bâtiment B
Léon Moy (1838-1897) : Professeur de littérature française et premier Doyen
a. Qu’est ce qui détermine la création d’une nouvelle science ?
La création d’une nouvelle discipline passe par le doctorat
Théodule Ribot :
-
1870  « La psychologie anglaise contemporaine »
-
1873  Thèse
-
1879  « la psychologie allemande contemporaine»
1530 : fondation du Collège de France
1888 : chaire de Psychologie expérimentale et comparée
Alfred Binet (1894)  L’Année Psychologique
b. Les psychologies nationales
Allemagne :
-
Wundt (1832-1920) : Perception sensorielle.
Leipzig :
o 1879 : Premier laboratoire de psychologie expérimentale première
revue scientifique de psychologie.
o 1881 : revue « Études philosophiques ».
-
Ebbinghaus (1850-1909) : Étude des fonctions supérieures.
Etats-Unis :
-
James :
o 1877 : Création d’un cours de psychologie.
-
-
Hall :
o 1884 : Premier labo US et première chaire de psychologie.
o 1887 : « The American Journal of Psychology ».
Cattell :
o 1888 : « Psychological Review ».
France :
-
-
Ribot et Charcot :
o 1895 : Création de la société de psychologie physiologique.
o 1889 : Création du premier laboratoire de psychologie physiologique.
o 1901 : Création de la Société Française de Psychologie.
Pierron :
o 1921 : Développement de l’enseignement de la psychologie.
o 1948 : Licence de psychologie.
4. Apparition des psychologies disciplinaires
a. Psychologie expérimentale appliquée
Ergonomie  Donald Broadbent (1958, Perception and Communication) :
2 stimulus  filtre de sélection
 Théorie du traitement limité
de l’information
Enseignement programmé  Skinner (1958) :
-
Un individu apprend, c'est-à-dire modifie son comportement, en observant
-
les conséquences de ses actes.
Les conséquences qui renforcent la probabilité de la répétition ou de la
suppression d'un comportement sont appelées des renforcements.
-
Plus le renforcement est rapide, plus le comportement recherché se
répétera.
-
Plus un renforcement est fréquent, plus le comportement recherché sera
observé.
L'absence de renforcement, ou même son éloignement dans le temps,
diminue la probabilité qu'un comportement se reproduise.
-
…
Thérapies comportementales (1952)  « désensibilisation systématique » :
-
Principe d'inhibition réciproque = produire un état psychologique
incompatible avec un état anxieux pendant l'exposition à l'objet phobique.
-
Donner de la nourriture à des chats rendus anxieux par conditionnement
préalable.
-
Michel Jouvet (1925 - ?)
b. La psychologie sociale
 Eysenck (à partir de 1944) : tests de personnalité, héritabilité de
l'intelligence, les thérapies comportementales
c. La Neuropsychologie
 Berger (1929)
d. La psychologie « génétique » : développementale
 Wallon (1879-1962)
 Piaget (1896- 1980)
e. Le développement de la psychologie cognitive
 Shannon (1949)  Théorie de l'information, notion de bit (0,1).
 Miller (1956)  Le chiffre magique, propriétés des représentations.
 Newel & Simon (1956)  Démonstration informatique (IA).
 Chomsky (1957)  Linguistique.
 Broadbent (1958)  Traitement de l’information.
 Neisser (1967)  Psychologie Cognitive ».
29/11/21 :
Chapitre
7:
Histoire
de
la
psychologie
comportementale (béhaviorisme)
Avant
le
psychologie
comportementale 
Quelques
influences
extérieures (non exhaustif) :
Alors que la psychologie a un peu plus de 130 ans, les questions sur le
fonctionnement de l’homme (et de son psychisme) sont bien plus anciennes…
 Aristote :
o Cherche à comprendre les causes des mouvements du corps
o Accéder à la raison, la volonté, la passion…
Pendant des siècles, les réflexions sur la psyché étaient menées dans le cadre de
la philosophie, et plus particulièrement de la métaphysique :
 Approche métaphysique (Branche de la philosophie qui porte sur la
recherche des causes premières) :
o Étude de la psyché (l’âme) :
 S’interroger sur les causes qui dirigent l’être, la vie,
l’existence.
 Basé sur une analyse réflexive (le cogito). On en parlera
ensuite comme d’une Psychologie rationnelle car elle se fonde


uniquement sur le raisonnement.
La pensée était suffisante pour comprendre l’homme et le
monde.
Beaucoup de réflexions… Aucune preuve (restait spéculatif,
invérifiable).
 Philosophie Empiriste Associationniste  18ème siècle (Essentiellement
représentée par J. Locke, et D. Hume) :
o N’étudie plus l’âme (changement d’objet d’étude).
o Étudie les faits de conscience :

Un peu plus observable.
Se focalisent sur le vécu personnel, les sensations, les
perceptions, les sentiments et émotions, les idées, etc.
o Objectifs : les identifier, les classer, les mettre en relation.
 Méthode : l’introspection (observation intérieure de soi-même

par soi-même)
Philosophie Empiriste Associationniste
 Empirisme : Doctrine selon laquelle toutes nos connaissances sur le monde
sont acquises par l’expérience sensorielle (ce qui peut être vu, touché,
entendu, goûté et senti).
o À la naissance, l’esprit de l’enfant est une « page blanche », une tabula
rasa (table rase, selon Locke).
o L’apprentissage se fait par l’expérience.
o Les esprits sont créés libres et égaux, c’est la variété des
expériences individuelles qui va déterminer notre développement.
Philosophie Empiriste Associationniste
 Associationnisme : Les connaissances sont basées sur les expériences
sensorielles (les 5 sens).
o Il est possible d’analyser des idées complexes en les décomposant en
idées simples ou en éléments sensoriels. (démarche analytique)
o Par quel mécanisme les unités élémentaires s’assemblent-elles ?
 Le mécanisme supposé est l’association d’unités…
 Les philosophes cherchent ainsi à comprendre les mécanismes qui
permettent la formulation d’idées complexes à partir de sensations simples.
Par exemple, David Hume (1711-1776) :
o Distingue 3 lois d’associations des sensations et des idées :

Association par contiguïté spatio-temporelle (La perception
(ou l’évocation mentale) d’un objet entraine l’évocation d’autres
objets parce qu’ils ont déjà été présentés ensemble (réuni dans
l’espace et le temps)).

Association par ressemblance.
 Association par causalité.
 Quelle influence ?
o Va légitimer une approche expérimentale de la psychologie
o Les idées complexes sont décomposables en idées ou sensations
simples.
 Permet une démarche analytique.
o Les connaissances proviennent de nos expériences sensorielles.

Souligne la nécessité de prendre en compte l’environnement.
L’approche expérimentale introspective  Wilhelm Wundt (18321920) :
~ Fondateur de la psychologie expérimentale
 A étudié l’anatomie, la physique, la physiologie et d’autres disciplines
scientifiques.
- Après l’obtention d’un doctorat de médecine (en 1856), il devient l’assistant
-
du Professeur von Helmholtz dans son laboratoire de physiologie.
Parmi les principaux travaux de von Helmholtz se trouve l’étude de
l’électrophysiologie (étude des phénomènes électriques qui se produisent
dans les cellules et tissus des organismes vivants)  méthodes
expérimentales.
 Au cours de cette période, l’intérêt de Wundt se déplace de la physiologie
vers des questions plus psychologiques.
 Wundt va emprunter les méthodologies des sciences naturelles pour créer
une psychologie scientifique, il sera le premier à parler de psychologie
-
expérimentale.
Crée en 1879 le premier institut de psychologie à Leipzig en Allemagne,
sorte de laboratoire de psychologie expérimentale. (Le premier laboratoire
officiel sera créé en 1883 par Stanley Hall)
 Aborde l’étude de la conscience en adoptant les points de vue analytique et
en utilisant la pratique expérimentale (Même objet d’étude que la
philosophie avec la même méthode (introspection) mais d’une manière
différente, d’une manière scientifique.
 Considérait que les sensations et perceptions étaient à l’origine de toute
connaissance et activité mentale. S’intéresse à l’identification des
phénomènes subjectifs élémentaires (sensation, perception).
-
Fin du 19ème siècle, début de la psychologie scientifique (expérimentale).
Wundt utilisait l’introspection dirigée :
 Cela consistait à demander à des personnes entrainées, d’observer et
d’analyser leurs propres expériences mentales (sensations, émotions, idées,
etc.) ce qu’il « se passait dans leur tête », dans des conditions bien définies.
 Une expérience globale est décomposable en un ensemble de sensations
subjectives élémentaires indépendantes
o Stimulus simple : stimulus visuel (couleur, luminosité, etc.)
o Stimuli impliquant plusieurs sens (goût, odorat, etc.)
 Le compte rendu d’une expérience de 1,5s pouvait durer jusqu’à 20 minutes.
Démarche analytique de Wundt :
Exemple : Porter attention à ses sensations, lors de l’écoute d’un métronome…
 Certains patterns paraissent plus agréables (1 ère dimension, plaisir)
 En fonction de la cadence, sentiment de tension ou de relâchement (2ème
dimension subjective)
 Impression d’excitation ou de calme (3eme dimension)
L’impression globale (complexe) résulte de la combinaison de ces 3 sentiments
élémentaires (simples).
 Puisque l’expérience subjective est fonction de ce que nos sens captent de
l’environnement, il faut décrire les éléments de l’environnement qui sont la
source de stimulation.
 Il est possible de faire varier les éléments de l’environnement pour étudier
variation de l’expérience subjective.
 L’accès à la conscience ne peut se faire que par l’auto-observation intérieure
(l’introspection).
 Même objet d’étude que le philosophie mais avec différents moyens (une
démarche scientifique, systématique et contrôlée).
o N’explore plus sur soi mais sur autrui.
o Répète les observations en laboratoire.
o Conditions maitrisées et reproductibles (standardisées, identiques
pour tous).
o Compare les résultats.
 Wundt est aussi à l’origine de travaux en chronométrie mentale, mais nous
n’aborderons pas cette thématique dans ce cours...
Titchener : élève de Wundt
 Ira « plus loin » que Wundt, et utilisera la démarche analytique pour étude
des processus supérieurs de la pensée.
« Quel que soit ce à quoi je pense, ma conscience comporte plusieurs idées. Mais
chaque idée peut être réduite en éléments, et ces éléments sont des sensations »
Limites :
-
Descriptif et non explicatif (pas de théories élaborées).
-
Désaccord entre rapports introspectifs.
-
Nous ne sommes pas toujours conscients de nos activités mentales.
Exemple :
 Deux observateurs A et B placés dans la même situation peuvent fournir
deux rapports introspectifs différents.
o A et B fonctionnent-ils différemment ?
o A est-il plus habile que B ?
 La méthode introspective, fournit des données privées, elle n’assure pas un
accord entre ceux qui en rendent compte.
« La psychologie construite sur la base de l’introspection est celle d’un être très
particulier […] Celle de de l’homme blanc, adulte, civilisé, normal et même de
l’intellectuel et du philosophe […] elle ne nous apporte rien sur les fonctions
mentales de l’enfant, de l’anormal, du primitif, de l’animal […] elle ne peut fournir
la large base nécessaire à une psychologie générale. »
Guillaume, 1946
Contexte intellectuel aux États-Unis (fin du 19ème siècle) :
Opposition entre deux écoles rivales :
 Structuralisme (Titchener  1867-1927) :
o La psychologie a pour seul but l’étude descriptive et analytique des
états de conscience par le moyen de la méthode introspective
expérimentale.
o La conscience est un phénomène à étudier en lui-même et par luimême.
 Fonctionnalisme :
o La conscience n’est plus conçue comme un état, mais comme une
activité (un flux), grâce à laquelle l’organisme s’adapte au milieu.
La psychologie a pour but d’étudier comment l’esprit
fonctionne en action pour permettre à l’individu de s’adapter
(influence de Darwin).
o William James (1842-1910) : la conscience ou la pensée est conçue

comme un processus dont la fonction est l’adaptation au milieu.
Vers une psychologie comportementale :
Psychologie animale (psychologie comparée) :
 Lloyd Morgan (1852-1936) :
o Considéré comme le fondateur de la psychologie animale (ou
Psychologie comparée).
o Ambition d’établir depuis les micro-organisme jusqu’à l’homme,
l’existence (ou non) d’une continuité psychologique au plan de la
conscience et de l’intelligence.
o Formule la règle de parcimonie: (reprend le Rasoir d’Ockham) : « En
aucun cas, nous ne devons interpréter une action comme le résultat
de l’exercice d’une faculté psychologique de haut niveau, si cette
action peut être interprétée comme le résultat de l‘exercice d’une
faculté qui se situe à un niveau inférieur de l’échelle psychologique. »
-
1884 : Introduction to comparative psychology.
La psychologie animale, se passe de l’introspection pour s’en tenir à l’observation
de faits observables et mesurables de façon objective. Cette méthode permet de
produire des connaissances sous forme de lois, sans se demander ce qu’il se passe
dans la tête de l’animal (ni lui demander).
Henri Piéron (1908) :
« Il est possible autant que nécessaire, non point de nier mais d’ignorer la
conscience dans les recherches sur le psychisme des organisme. […] Les
recherches porteront sur l’activité des êtres et leurs rapports sensori-moteurs
avec le milieu, sur ce que les Américains appellent « the behavior » […] et sur ce
que nous sommes en droit d’appeler le comportement des organismes ».
 Première fois que l’on formule ainsi la définition de la psychologie en tant
que science du comportement.
 Mais il faudra attendre quelques années encore avant que cette perspective
se développe avec Watson…
John Broadus Watson (1878-1958) : la révolution béhavioriste
 Thèse de psychologie animale
 Fonctionnalisme, il retient la nécessité d’étudier des faits d’adaptation, et
d’être une science pratique.
 De la psychologie animale, il retiendra l’observation des comportements.
 Pour lui :
o « La conscience n’est ni un concept défini, ni utilisable […] la
psychologie introspective ne pourra jamais à parvenir à des
conclusions vérifiables. » (subjectif, pas factuel)
o La conscience ne peut pas faire l’objet d’étude scientifique.
o « La psychologie telle que le behavioriste la voit est une branche
expérimentale purement objective […] son but théorique est la
prédiction et le contrôle du comportement. »
o Il est important d’établir des faits publics, qui peuvent être
constatés et vérifiés par observateurs extérieurs.
On ne peut ni voir ni toucher les faits mentaux, « personne n’a jamais touché une
âme ». Il en est de même pour l’esprit, la volonté, l’inconscient, le refoulement, les
complexes et autres entités mentales.
Des changements :
-
Changement de méthode, passe de l’introspection à l’observation.
Donc, changement d’objet, passe de l ’étude des faits de conscience à
l’étude des faits observables (les comportements), qui pourront être
constatés et vérifiés par des observateurs extérieurs.
Nouvel objet d’étude : Le comportement
 Le comportement désigne toute l’activité corporelle ou motrice
d’un être vivant.
 Ce qu’un individu fait, pense ou dit.
 Différents types de comportements:
o Explicites : observables directement.
o Implicites : observés grâce à des instruments spécifiques
(activité musculaire, glandulaire, neuronale, etc.)
 Un mouvement a toujours une cause, c’est une réaction à quelque
chose. Ce « quelque chose » qui pousse l’organisme à agir est
appelé stimulus.
o Tout ce qui affecte les organes sensoriels, déclenche une
réaction de l’organisme.
o Un stimulus peut provenir de l’extérieur (lumière, son,…)
ou de l’intérieur (crampes musculaires de l’estomac, etc.).
o Les stimuli ont des propriété physiques mesurables.
Le comportement est une relation entre un Stimulus (interne ou externe) et une
Réponse (comportement interne ou externe, mesurable et observable). Ces
réponses ont pour fonction l’adaptation.
SR
La réponse à un stimulus n’est pas uniquement reflexe. Du bébé à l’adulte, des
comportements nouveaux, simples et complexes, apparaissent, se développent,
s’affinent.
Le behaviorisme a pour ambition d’étudier le comportement humain à tous les
niveaux, depuis les réflexes, aux comportements professionnels et sociaux (toutes
les formes d’adaptation des organismes).
Les comportements sont répartis en 3 systèmes :
-
Les habitudes manuelles :
-
o Les
fonctions
sensori-motrices
assurant
l’utilisation,
transformation ou le déplacement dans l’environnement.
Les émotions :
la
o Comme la peur, la joie, etc. sont conçus en terme comportemental.
o Confronté à une stimulations l’organisme répond par des réactions
-
particulières (musculaires, glandulaires, etc.)
Les habitudes du langage :
o Les fonctions cognitives du langage (penser, parler).
o La parole articulée correspond à la mise en mouvement des muscles
de la bouches, langue, du larynx etc. La pensée est une parole
subvocale (penser c’est se parler à soi-même). « Mind is behavior,
nothing else » (Lashley, 1923)
 La psychologie behavioriste a pour objet d’étude des relations
Stimulus/Réponse.
 Les relations S-R sont à étudier comme un tout.
 Tout stimulus déclenche une réponse qu’elle soit viscérale (émotions),
musculaire (réponse manuelle) ou laryngée (parler, penser).
Ivan Petrovich Pavlov (1849-1936) :
 Constate des « irrégularités » dans le fonctionnement des glandes
digestives.
 Les bruits de pas des expérimentateurs apportant la nourriture provoquent
une « salivation précoce », qu’il appellera au début « salivation psychique ».
Stimulus Inconditionnel (SI) : Stimulus
qui provoque naturellement une réponse
en l’absence d’apprentissage
Salivation (Réponse reflexe)
Réponse Inconditionnelle (RI) :
Réponse naturellement provoquée
par un SI
Stimulus neutre (SN) : Stimulus qui ne
provoque pas de réponse (en tout cas pas
la réponse étudiée)
Pas de réponse
Le SN devient Stimulus Conditionnel (SC) :
Stimulus qui provoque une réponse suite à une
Réponse Conditionnée (RC) :
Réponse naturellement provoquée
procédure de conditionnement.
par un SI
 Le Conditionnement Pavlovien est une procédure d’apprentissage qui
consiste à associer des stimuli, et dont l’effet est la modification du
comportement.
 Permet d’expliquer comment un stimulus qui ne provoque pas de réponse
initialement peut, par association, en provoquer une.
 Pour Pavlov, inutile d’invoquer des états subjectifs chez le chien pour
expliquer la « salivation psychique », elle est due à la répétition des
associations.
Lorsqu’un conditionnement est établi, si le SC est trop souvent présenté en
l’absence du SI, la RC disparaît, on parle d’extinction.
Le béhaviorisme : des méthodes et des lois
 La psychologie behavioriste a pour but théorique la prédiction et le contrôle
du comportement.
 Connaissant le stimulus (S), le psychologue peut prédire la réponse (R). Pour
obtenir une réponse, le psychologue doit connaitre le stimulus déclencheur.
SR
 Pour cela, il doit établir des relations stables entre S et R : des lois du
comportement :
o Sans faire intervenir de processus mentaux.
o Sans recours à l’introspection.
o En généralisant les méthodes utilisées en psychologie animale à
l’étude de l’humain.
Influence de Pavlov
 Les travaux de Pavlov fournissent à Watson la clé de l’analyse des
apprentissages humains.
 Pour Watson, le reflexe conditionné, (la substitution d’un stimulus neutre à
un autre stimulus) est le schéma de base permettant de rendre compte de
toute acquisition simple ou complexe chez l’homme.
 Le conditionnement Pavlovien permet d’expliquer l’acquisition de certains
comportements.
Watson et Rayner (1920) :
 Les réactions émotionnelles peuvent être apprises par conditionnement.
L’expérience du Pauvre petit Albert :
-
Après avoir associé la présentation d’un rat à des bruits violents, la
présentation du rat provoque une réaction de peur chez l’enfant (alors
qu’elle ne provoquait pas cette réponse avant l’association).
 Watson et Rayner (1920) montrent qu’une peur (phobie) peut apparaître
suite à un conditionnement.
Un des premiers traitements « comportementaux » date de 1924 : l’élimination
d’une phobie des lapins chez un garçon de 3 ans, appelé Peter, par Mary Cover
Jones, selon une méthodologie mise au point de Watson.
Si Peter a peur du lapin, c’est probablement qu’il a été conditionné. On peut donc
envisager de faire de l’extinction.
-
Mary Cover Jones a installé Peter sur une chaise haute.
-
Pendant qu’il recevait ses aliments préférés ou jouait agréablement, un lapin
était amené dans une cage grillagée à l’autre bout de la pièce.
Au début le garçon présentait des signes typiques de peur, mais il s’est
-
habitué progressivement au lapin.
Après quelques séances de ce régime, la cage pouvait être rapprochée de
Peter sans déclencher de vives réactions.
-
La peur s’envole petit à petit.
Un manque dans la perspective Watsonnienne
 Le schéma S - R de l’apprentissage par conditionnement classique est
insuffisant pour rendre compte de l’acquisition de tous les comportements.
 Parfois des réponses apparaissent sans qu’il soit possible d’identifier un
stimulus déclencheur…
Edward Thorndike (1874-1949)
~ Considéré comme l’initiateur de la psychologie américaine de l’apprentissage
1898 :
-
Présente les premières lois de l’apprentissage (conçues par des méthodes
scientifiques).
Ces lois observées chez l’animal, sont selon Thorndike, généralisables à
l’homme.
 Construit des cages dont la porte ne peut s’ouvrir que suite à la manipulation
correcte d’un système de loquet.
 Laisse de la nourriture à proximité de la sortie, enferme le chat affamé et
le laisse trouver la solution.
-
Le chat cherchera à sortir, jusqu’à ce que, par hasard, sa patte touche le
levier qui ouvre la porte. Il parviendra alors à sortir.
-
On répète l’expérience plusieurs fois en plusieurs jours.
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Le chat apprendra progressivement à sortir, de + en + vite.
-
À chaque essai :
o Thorndike observe minutieusement tout ce que fait le chat
-
o Mesure le temps mis pour sortir  permet de décrire l’apprentissage
L’apprentissage se fait par essais-erreurs.
o Premiers essais, réactions variées, activité exploratoire,
o Puis au hasard, manipule le levier et sort…
o De moins en moins de tâtonnement, disparition des comportements
inutiles, le temps pour trouver la solution diminue…
 Obtient les mêmes résultats auprès de divers animaux (poulets, chiens,
singes, etc).
 La vitesse d’apprentissage varie en fonction de l’espèce mais tous montrent
une réduction progressive du temps de résolution et des comportements
inadaptés.
 La répétition de ces résultats permet à Thorndike de formuler les deux
premières et fondamentales lois de l’apprentissage.
 Inspiré par la philosophie empiriste associationniste (initialement utilisées
pour rendre compte de faits de conscience) il élabore des lois pour rendre
compte de l’apprentissage.
~ L’apprentissage est un processus associatif : il implique la formation de
connexions entre éléments de l’environnement.
~ Au cours des essais, des connexions sont faites, renforcées (ou affaiblies) par
la répétition.
 Loi de l’exercice : « Plus on fait, plus on sait faire »
~ Les connexions sont renforcées ou affaiblies par l’effet des conséquences du
comportement.
-
Si une association « élément du milieu-réponse » est suivie par la réduction
d’un besoin (une récompense), cette connexion est consolidée.
-
Si elle est suivie d’une sanction (une punition), elle tend à disparaitre.
 Loi de l’effet : « Le comportement est fonction de ses conséquences »
(Thorndike double ces lois d’une explication mentaliste (la satisfaction, le plaisir
déterminent la force des connexions). Watson rejetait ces explications
mentalistes)
-
Les lois établies permettent de prédire et donc de contrôler le
comportement.
-
Exemple : créer une autre association, remplacer la nourriture par un choc
-
électrique, supprime le comportement.
Le behavioriste souhaite établir des relations stables entre deux classes de
phénomènes objectivement observables et mesurables (S-R) en refusant
l’intervention de phénomènes mentaux
Pour un behavioriste, ce sont les expériences individuelles, le milieu social et
physique qui façonnent des hommes différents et produisent des personnalités
différentes. Puisque tout est le fruit de conditionnement, le psychologue
behavioriste peut modeler le comportement en adaptant l’environnement, les
expériences.
« Donnez-moi une douzaine d’enfants en bonne santé, laissez-moi créer leur
environnement et je vous garantit que je ferai de n’importe lequel d’entre eux le
spécialiste de votre choix - médecin, avocat, artiste, marchand, oui, même
mendiant ou voleur, indépendamment de ses talents, penchants, capacités, ou de
l'origine de ses ancêtres. »
Watson
« La formulation du comportement en termes S-R pèche par une grave omission…
Aucune description des relations entre l’organisme et son milieu n’est complète si
elle n’inclut pas l’action du milieu sur l’organisme après qu’une réponse a été
produite »
Skinner
Burrhus Frederic Skinner (1904-1990) : le conditionnement opérant
~ Psychologue le plus important du 20ème siècle (selon une étude réalisée en 2002).
 Il est nécessaire, dans l’analyse des comportements et de leur acquisition,
de prendre en compte les effets, sur l’organisme, des conséquences d’une
action.
 Inspiré de Thorndike et de sa loi de l’effet, Skinner va s’intéresser à
l’importance des conséquences des comportements.
 Pour cela, il va développer des dispositifs expérimentaux, permettant
d’étudier systématiquement le rôle des conséquences externes sur
l’élaboration du comportement, et formuler un principe explicatif des
comportements volontaires (opérants) :
o Cage pour animaux (rats, pigeons, … ), qui contient un levier (ou une
clé/pastille) dont l’appui déclenche un mécanisme distributeur de
nourriture. Un dispositif automatique enregistre les actions de
l’animal.
La conséquence de l’action aura pour effet :
-
D’augmenter la probabilité d’apparition du comportement
ou
-
De diminuer la probabilité d’apparition du comportement.
Suite à :
-
L’apparition d’événement dans l’environnement
ou
-
La disparition d’événement dans l’environnement
Exemples :
3 composantes (contingence à 3 termes) :
-
Stimulus Discriminatif : Ne déclenche pas une action seul, il intervient
-
comme signal.
Réponse : Un moyen d’obtenir (ou d’éviter) une conséquence (positive ou
négative).
- Conséquence : détermine la fréquence d’apparition d’un comportement
Bijou & Baer (1978)
 Ajoutent le contexte (Évènement Circonstanciel) à la contingence de
renforcement à 3 termes proposée par Skinner.
 Le contexte peut être un stimulus, un lieu, la présence d’une personne, un
état physiologique particulier…
~ Un même comportement, chez 3 individus différents peut avoir 3 fonctions
différentes.
Exemple : comportement  se cogner la tête par terre.
-
Individu 1 : Le comportement apporte de l’attention.
Individu 2 : le comportement permet d’éviter une situation.
-
Individu 3 : Le comportement est lié à une stimulation sensorielle vibratoire.
 Il est important de prendre en compte la fonction d’un comportement.
~ Un même comportement problème peut avoir différentes fonctions.
Exemple : comportement  éviter les foules.
-
Patient 1 : éviter une contamination (TOC).
Patient 2 : éviter une attaque de panique (TP).
-
Patient 3 : éviter le regard des autres (PS).
 Il est important de réaliser une Analyse Fonctionnelle.
~ Des comportements a priori différents peuvent avoir la même fonction et des
conséquences comparables.
Exemple : Si je crains les microbes et les infections, je peux :
-
Me laver fréquemment les mains
-
Porter des gants
-
Être vigilant à ne rien toucher, etc.
Le but sera toujours de ne pas subir une augmentation de mon anxiété en lien avec
l’idée d’attraper une maladie.
 Il est important de réaliser une Analyse Fonctionnelle.
L’environnement détermine le comportement : les apprentissages sont supposés
rendre compte de la variabilité des comportements humains (y compris verbaux)
par l’histoire des contingences de renforcement des sujets.
« The pigeon Project » (Skinner) :
-
-
Des pigeons étaient entrainés à donner des coups de bec sur une cible, puis
ils étaient placés dans un missile dont la direction était déterminée par les
coups de bec des pigeons.
Ce système fonctionnait lors des phases expérimentales, mais ne fut
finalement pas utilisé par l’armée américaine.
Albert Bandura (1925-X)
Des enfants regardent des films d’adultes ayant des comportements agressifs sur
des poupées « bobo » (ou Dodo).
-
Comportements physiques (frapper avec un marteau, taper)
-
Comportements verbaux (« saleté », etc.)
À la fin de la vidéo :
-
Un tiers des enfants voit l’adulte récompensé.
Un tiers des enfants voit l’adulte sévèrement puni.
-
Pour le dernier tiers l’adulte n’est ni puni ni récompensé.
Ensuite, les enfants sont placés dans une chambre avec la poupée bobo, avec les
même objets que ceux utilisés par l’adulte. Les enfants sont observés.
 Les enfants ayant observé l’adulte récompensé émettent significativement
plus de comportements agressifs que les enfants dans les deux autres
conditions.
 Sans expérience directe des conséquences, les enfants ont des
comportements différents en fonction des conditions.
L’apprentissage par observation est une modification d’un comportement
consécutive à l’observation des conséquences du comportement d’un modèle.
Ici l’apprentissage peut avoir lieu pendant l’observation, en absence de
comportement, et non plus seulement après l’exécution des réponses.
Le conditionnement opérant vicariant a été observé chez diverses espèces de
mammifères (singe, chien, chat, rat, souris, hamster...) et d'oiseaux (pigeon,
perruche, canard...).
Le béhaviorisme appliqué
Psychologie clinique : thérapies comportementales (1950-1980)
 L’expression « Behavior Therapy » a été utilisée pour la première fois en
1953 dans un article co-signé par Skinner.
 Désigne des procédures psychothérapeutiques qui s’appuient sur la
démarche scientifique
 Idées centrales :
o Certains troubles psychopathologiques proviennent d’apprentissages
dysfonctionnels.
o Les
interventions
psychologiques
doivent
modifier
ces
apprentissages.
Retour sur Peter et la phobie des lapins :
Ce
traitement
illustre
certains
principes
classiques
des
thérapies
comportementales :
 L’objectif est la modification de comportements observables et mesurables.
 La méthode d’analyse et de traitement relève de la psychologie scientifique.
 Le style du thérapeute est actif et respectueux de la personne.
 Mary Cover Jones a suscité de nouveaux comportements (rester calme,
imiter des camarades, s’intéresser, percevoir de nouvelles significations,
éprouver d’autres affects), qui ont permis de se libérer d’automatismes
handicapants.
 Elle a respecté́ le rythme de Peter, a aucun moment elle n’a fait pression
sur lui.
Démarche scientifique :
-
Identifier le comportement-problème
Réaliser une analyse du comportement
o Concrétisation détaillées du comportement-cible
o Quoi ? Combien ? Où ? Quand ? Comment ?
-
Analyser la fonction du comportement
Mettre en place de nouveaux comportements pour réaliser de nouveaux
apprentissages.
Modèle de Mowrer
Les principes de l’apprentissage permettent d’expliquer l’acquisition et le maintien
d’une phobie.
 Acquisition d’une peur (par conditionnement pavlovien)
 Maintien (évitement des chiens et renforcement négatif)
Ivar Lovaas (1927-2010)
~ L’autisme :
 L’autisme est un handicap lourd qui altère l’apprentissage et la
communication (verbale et non-verbale).
 Se manifeste par la quasi absence de sens social ainsi que des
comportements restreints et stéréotypés.
 L’autisme ne peut être guérit…
~ L’Applied Behavior Analysis (ABA)  méthode d’enseignement :
 Début des années 60, Lovaas introduit « l’Analyse Appliquée du
Comportement » (la méthode ABA).
 L’objectif de la méthode est de permettre aux enfants autistes de
progresser dans leurs apprentissages grâce aux relations qu’ils
entretiennent avec leur environnement.
 La méthode aide l’enfant à gérer ses comportements pour qu’il devienne de
plus en plus autonome et s’intègre dans la société.
 Afin d’augmenter la fréquence d’un comportement adapté (ex : parler, faire
une demande, comportement non agressif, s’habiller…), la méthode ABA
préconise l’utilisation de renforçateurs / récompenses.
o Identifier des récompenses adaptées en fonction de l’élève
(Individualiser).
 Décomposer des tâches complexes en étapes d’enseignement simples.
 Les renforçateurs peuvent être :
o Des aliments (M et M’s, pop-corn, chewing-gum…)
o Des activités (jouer à l’ordinateur, faire de la balançoire…)
o Des bons points (gommettes, jetons…)
o De type social (câlins, félicitations verbales…)
 Répétition des expériences, entraînement fréquent.
Afin de rendre efficace l’utilisation de renforçateurs, il convient de
respecter certaines règles : l’immédiateté, la répétition, la variété
des renforçateurs utilisés, une explication verbale doit toujours
expliquer le renforçateur.
 Enregistrement des progrès par collecte des données concrètes pour
s’assurer d’un apprentissage efficace. Si non, des ajustements sont faits.
 Insister sur la diminution de comportements inadaptés et l’augmentation de
comportements socialement adaptés.
 La mise en place d’une stimulation précoce, intensive et adaptée permet à
l’enfant d’acquérir les outils de communication qui lui donneront un jour la
possibilité d’être plus autonome.
Service à la personne
Service Dog :
Aux États-Unis, un animal d'assistance comme « un animal individuellement formés
pour effectuer des travaux ou effectuer des tâches au profit d’humains ».
Par exemple :
-
Guider les individus ayant une déficience visuelle
-
Prévenir les personnes ayant une déficience auditive de la présence d’un
-
bruits
Travail de sauvetage
-
Récupérer les objets
Mais aussi :
-
Medical alert dogs
Psychiatric service dogs
-
Détection d’explosifs / survivants / cellules cancéreuses, maladies…
Sciences
Neurosciences  Eric Kandel, l’apprentissage et l’aplysie :
Établit un conditionnement classique sur un organisme « simple » (la limace), et
observe l’activité neuronale.
 L’apprentissage par conditionnement, induit des modifications neuronales.
 L’aplysie est relativement simple (environ 20 mille neurones) alors que celui
de l’humain est beaucoup plus complexe (comptant entre 60 et 100 milliards
de neurones).
 Cependant, les modifications observées précédemment semblent se
produire de la même manière chez tous les êtres vivants.
 De nombreuses études portant sur les modifications neuronales induites par
l’apprentissage reposent sur l’établissement de conditionnement Pavlovien
et Opérants.
Les
neurosciences
étudient
(entre
autres)
neurocomportementales induites par :
-
L’association de stimuli
L’apparition (ou le retrait) d ’une récompense
-
L’apparition (ou le retrait) d ’une punition
-
Etc.
les
modifications
Psychologie comparée
Les procédures d’apprentissages permettent aux chercheurs de découvrir
l’intelligence animale :
-
La mémoire
Le langage
La résolution de problèmes
-
Etc.
Les procédures d’apprentissages permettent aux chercheurs d’explorer les
comportements sociaux des animaux.
-
Notion d’injustice ? (vidéo des deux singes récompensés différemment)
-
D’altruisme ? (vidéo des deux singes qui s’entraident pour obtenir de la
nourriture)
Ce sont des choses trop abstraites, trop complexes pour les animaux.
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