Méditerranée affluent l'alun de Phocée, le henné de Chypre, les vins de Crète et de Grèce. D'Occident parviennent les blés et les
vins d'Italie, le sel de l'Adriatique, les bois de Dalmatie, les esclaves des Balkans.
3.2. LE CENTRE DES INDUSTRIES TEXTILES
L'importance de son activité commerciale contribue à faire de Constantinople le centre industriel de l'Empire : l'étroit contrôle
imposé par l'État aux fabrications et aux exportations byzantines est facilité par la concentration en une seule ville de toutes les
industries, qui sont essentiellement des industries de luxe, transformant les matières premières importées en produits fabriqués de
haute valeur. Parmi elles, les textiles occupent la première place : travail du lin par la corporation des lintearii ; tapisserie de haute
laine, dont l'art, directement inspiré de modèles égyptiens ou iraniens, se perpétue jusqu'au xve siècle ; travail de la soie, effectué
soit dans les gynécées du Grand Palais, soit dans les manufactures privées, dont l'expansion est favorisée par l'introduction de
l'élevage du ver à soie dès 552. Mais, étant donné la valeur marchande de ses productions, l'industrie des soieries reste sous le
contrôle étroit du gouvernement, représenté par un exarque ; celui-ci, nommé par le préfet de la ville, veille à l'application des
règlements de l'État par les cinq corporations chargées de l'achat, de la fabrication et de la vente de la soie et des étoffes, dont
Constantinople conservera le monopole jusqu'au xiie siècle.
Parallèlement à ces industries textiles se développent celles de la teinture du dessin et de la broderie d'or, d'argent et de perles
fines, qui contribuent à rehausser la somptuosité des étoffes, indispensable à la majorité des cérémonies auliques et religieuses se
déroulant dans la capitale.
3.3. LA CAPITALE MONÉTAIRE DU MONDE MÉDIÉVAL
Enfin, Constantinople a, en fait, le quasi-monopole des industries purement artistiques de l'émaillerie, de la glyptique, de la taille
des pierres dures, de l'ivoire et de la peinture sur manuscrits. Les articles ainsi fabriqués contribuent à augmenter la masse des
produits faisant l'objet de transactions à Constantinople, où les activités commerciales se groupent le long de la Mesê (« rue
centrale »), qui est bordée, de chaque côté, de portiques à deux étages, au fond desquels s'ouvrent, dès le ve siècle, des
« auditoria » ou sous lesquels sont installées des tables de vente ; mais c'est dans l'agora, section de la Mésê comprise entre le
forum de Constantin et le Grand Palais, que sont groupés les marchés les plus importants (un par profession), dont le plus actif est
celui de l'or et de l'argent; le gouvernement a d'ailleurs regroupé les boutiques des changeurs (trapezitai) byzantins pour mieux les
surveiller ; toutes les espèces monétaires affluent, en effet, à Constantinople pour alimenter son important commerce d'échanges