3 METABOLISME DES PROTIDES 3b90f525ba8e282f7f9ed40c11e23acd

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Métabolisme des protéines et des acides aminés
Objectifs :
- Décrire le processus de biosynthèse des protéines
- Décrire l’action des enzymes de digestion des protéines
- Décrire les deux principales réactions de transamination des acides aminés
- Décrire la désamination oxydative des acides aminés
- Décrire les réactions de l’uréogenèse
- Décrire quelques applications du métabolisme des protides et acides aminés.
Introduction
Les protéines représentent la plus grande partie des matières solides du plasma. En dehors du
fibrinogène, protéine fibreuse, ce sont toutes des protéines globulaires. Seule la sérum-albumine
est une holoprotéine, toutes les autres étant des hétéroprotéines pouvant contenir des lipides
(lipoprotéines), des métaux (métalloprotéines) et surtout des glucides, la plupart des protéines
plasmatiques sont en effet des glycoprotéines.
Le métabolisme des protides comprend :
- L’anabolisme : biosynthèse des protéines par traduction,
- Le catabolisme : transamination, désamination, décarboxylation des acides aminés
D’autres voies métaboliques vont permettre l’utilisation des produits de catabolisme des acides
aminés : néoglycogenèse, lipogenèse, uréogenèse, ammoniogenèse.
L’exploration du métabolisme des protides dans les milieux biologiques est réalisée avec des
examens de laboratoires qui mettent en évidence les variations pathologiques permettant de
poser le diagnostic de maladies liées aux anomalies de ce métabolisme.
1. La synthèse protéique
La synthèse protéique se fait à partir d’acides aminés dans le ribosome (petite et grande
sous-unité), par lecture d’un ARN messager avec apport successif des acides aminés par
les ARN de transfert selon un processus initiation élongation terminaison, suivi de
la maturation de la protéine par modifications posttraductionnelles. L’information
génétique codant cette protéine est contenue dans l’ADN sous forme d’un gène qui sera
transcrit en ARN messager dont la traduction produit la protéine.
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Synthèse des acides aminés non essentiels
La première étape de la dégradation des acides aminés est habituellement une désamination.
Cette réaction est bi-directionnelle et un radical carboné (céto acide ou « cétoanalogue ») peut
récupérer une fonction amine pour resynthétiser un acide aminé.
Un acide aminé est dit essentiel lorsqu’il ne peut être synthétisé par l’organisme ce qui implique
qu’il doit être apporté par l’alimentation. Il s’agit de : Tryptophane, Phénylalanine, Isoleucine,
Valine, Thréonine, Leucine, Lysine, Méthionine.
Les autres peuvent être synthétisées par l’organisme.
2. La protéolyse (ou catabolisme protéique)
C’est la dégradation des protéines libérant les acides aminés soit au cours de la digestion en vue
de leur absorption soit au cours de la vie cellulaire. Dans tous les cas, les acides aminés libérés
seront disponibles pour une synthèse protéique ou une dégradation.
L’azote est fourni à l’organisme sous forme de composés et essentiellement sous forme de
protéines. Elles sont trop grosses pour traverser la paroi intestinale. Elles vont subir un
processus d’hydrolyse progressive qui commence dans l’estomac pour se terminer dans
l’intestin, appelé digestion. Les acides aminés, monomères des protéines, sont libérés sous
l’action des enzymes protéolytiques et absorbés dans l’intestin grêle.
2.1 Digestion dans l’estomac
L’estomac secrète un suc gastrique qui contient de l’acide chlorhydrique et une pepsinogène
(proenzyme). L’acide chlorhydrique, trop dilué pour assurer une action hydrolytique,
fonctionne comme un bactéricide et dénature les protéines pour permettre une attaque efficace
des protéases. Le pepsinogène est activé par clivage d’une séquence des acides aminés
d’inactivation sous l’action de l’acide chlorhydrique ou par autocatalyse sous l’action de la
pepsine. La pepsine est une endoprotéase, stable en milieu acide, qui hydrolyse les liaisons
peptidiques dans lesquelles un acide aminé aromatique (Tyr, Trp, Phe) engage sa fonction
amine.
2.2 Digestion par les enzymes pancréatiques
Les polypeptides formés à l’issue de l’action de la pepsine vont subir en entrant dans l’intestin
grêle l’action des enzymes pancréatiques qui vont les réduire en oligopeptides et quelques
acides aminés. La libération et l’activation des proenzymes sont sous le contrôle de deux
hormones, la cholécystokinine et la sécrétine, rencontrées dans le tractus digestif.
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Une entéropeptidase, synthétisée par les cellules muqueuses intestinales et, présente à leur
surface, active la trypsine en clivant le trypsinogène pour lui retirer un hexapeptide à partir de
l’extrémité N-terminale. La trypsine devient un activateur de toutes les autres enzymes
pancréatiques libérées aussi sous forme de proenzymes. Comme on peut le constater
l’entéropeptidase déclenche donc une cascade d’activités protéolytiques. Chacune des enzymes
pancréatiques est spécifique de la liaison peptidique hydrolysée. Par exemple, seule la liaison
peptique dans laquelle est engagée la fonction carboxyle de l’arginine ou de la lysine est
hydrolysée par la trypsine. Quant à la chymotrypsine, elle hydrolyse la liaison peptidique dans
laquelle intervient la fonction carboxyle de tryptophane, phénylalanine, tyrosine, leucine ou
méthionine.
La carboxypeptidase hydrolyse les oligopeptides et libèrent séquentiellement, à partir de
l’extrémité C-terminale, des acides aminés libres.
2.3 Digestion par les enzymes de l’intestin grêle
La muqueuse intestinale produit des aminopeptidases qui hydrolysent les oligopeptides et
libèrent séquentiellement, à partir de l’extrémité N-terminale, des acides aminés libres.
2.4 Absorption des acides aminés libres et des dipeptides
A la fin de la digestion par les différentes enzymes de la digestion les acides aminés et les
dipeptides sont absorbés au niveau de l’intestin grêle. Les dipeptides sont hydrolysés en acides
aminés dans le cytosol des cellules intestinales. Les acides aminés sont excrétés dans la veine
porte et acheminés vers le foie. Ils y sont métabolisés ou libérés dans la circulation générale.
3. La dégradation irréversible des acides aminés
3.1 Transamination
La transamination ou l’aminotransfert est la action générale du métabolisme des acides
aminés car elle intervient aussi bien dans leur catabolisme que dans leur synthèse.
C'est le processus qui conduit à un échange du groupement α-aminé entre un acide aminé et un
2-cétoacide (acide α-cétonique). Les enzymes qui catalysent de telles réactions sont appelées
aminotransférases ou transaminases. Les aminotransférases majeures existent dans tous les
tissus et la réaction catalysée est réversible. Le cofacteur impliqué est le pyridoxal phosphate
(groupement prosthétique de toutes les aminotransférases). Il dérive de la vitamine B6. Dans
les réactions de transamination orientées vers la dégradation des acides aminés, l’accepteur du
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groupement α-aminé est toujours le 2-cétoglutarate -cétoglutarate). Il en résulte la formation
d’un glutamate.
Deux aminotransférases : Aspartate aminotransférase et Alanine aminotransférase méritent une
mention spéciale. En effet elles sont considérées comme des marqueurs importants lorsqu'on
les retrouve dans le sang. Elles indiquent des dommages subis par le cœur en cas de crise
cardiaque ou par le foie en cas d'hépatite virale.
ASPARTATE AMINOTRANSFERASE
ALANINE AMINOTRANSFERASE
3.2 Désamination oxydative
Contrairement à la transamination qui est une réaction de transfert du groupement α-aminé, la
désamination oxydative le libère sous forme d’ammoniac libre avec formation du squelette 2-
cétoacide (acide α-cétonique) correspondant. Elle est très active dans le foie et dans les reins.
Deux types d’enzymes interviennent : la glutamate déshydrogénase et l’acide aminé oxydase.
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3.2.1 Glutamate déshydrogénase
Dans le cas de la désamination oxydative qui est précédé par la transamination dans le
catabolisme des acides aminés, la glutamate déshydrogénase intervient et fonctionne en sens
inverse de la réaction dans laquelle elle intervient pour l’assimilation de l’ammoniac. Cette
enzyme utilise préférentiellement le NADP+ dans l’assimilation de l’ammoniac (voie de
synthèse) et le NAD+ dans la désamination oxydative (voie de dégradation).
La glutamate déshydrogénase fait l’objet d’une régulation allostérique, inhibée par ATP et GTP
mais activée par ADP et GDP.
Le sens dépend des concentrations relatives du glutamate, de 2-cétoglutarate, de NH3 et du
rapport des formes réduites et oxydées des coenzymes (NADPH,H+/NADP+ et
NADH,H+/NAD+). Après un repas riche en protéines se traduisant par une augmentation du
glutamate, la réaction s’oriente vers la désamination et la formation de l’ammoniac.
3.2.2 Oxydases des acides amines
Il existe deux flavoprotéines : l’une à FMN et l’autre à FAD qui interviennent dans l’oxydation
directe des acides aminés. Cette voie est secondaire par rapport à celle de la transamination.
L-acide aminé oxydase (L-aminoacide oxydase) est une enzyme hépatique à FMN
comme groupement prosthétique. Elle oxyde les acides aminés en transférant
directement les électrons récupérés par le coenzyme à l’oxygène moléculaire. Il en
résulte la formation la libération de 2-cétoacide correspondant, de NH3 et la formation
de H2O2 (péroxyde d’hydrogène) décomposé par les catalases. La réaction globale
s’écrit :
-
1 / 14 100%

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