Introduction : La cardiomyopathie du péri-partum est une dysfonction systolique
ventriculaire gauche (FEVG<45%), sans étiologie identifiable, survenant en fin de
grossesse ou durant les mois suivant l’accouchement.
Notre étude a été conçue pour évaluer la récupération de la FEVG chez les patientes
atteintes de CMPP et d'explorer le rôle potentiel de la déformation longitudinale
globale (SGL) du ventricule gauche en tant que méthode quantitative additive de la
fonction myocardique chez ces patientes en rémission.
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude observationnelle, longitudinale et prospective
avec des cas de CMPP ayant récupéré une fraction d’éjection du ventricule gauche
normale comparés à des témoins sur une période allant du 1er janvier 2018 au 1er
janvier 2021. Cette étude a été menée à la clinique cardiologique de l’Hôpital Aristide
Le Dantec.
Nous avions durant cette période 34/79 cas de patientes atteintes de cardiomyopathie
qui ont été considérées en rémission mais seuls 24 cas avaient les données sur le strain
longitudinal global et ont été inclus dans notre étude.
D’autre part 24 femmes indemnes de pathologie cardio-vasculaire ont été appariées à
la population de cardiomyopathie du péri-partum.
Résultats : L’âge moyen était de 32,7 ± 5,6 ans et la majorité des patientes 71% avait
plus de 30 ans. Un bas niveau socio-économique était noté dans 83% cas, la multiparité
dans 46% et la gémellité dans 12,5% des cas.
Dans notre étude, une dilatation diamètre télédiastolique du ventriculaire au stade de
rémission était notée dans 41,7% avec une moyenne 51,2±5,4 mm au stade de
rémission.
Le SGL était en moyenne de -18,7 ± 3,6 % comparé à une cohorte de témoins avec une
moyenne de -20,3 ± 1,6 % avec un p value significative à 0,042. Après un suivi 10 sur
24 cas de rémission (41,6%) présentaient une persistance d’un SGL anormal. Les
paramètres de déformation longitudinale globale étaient significativement réduits chez
ces patientes par rapport aux contrôles.
Notre étude a également montré une corrélation probable entre la persistance de
l’altération du SGL au stade de rémission et une altération sévère de la FEVG initiale
avec R²=0,0425, mais aussi un lien peu probable avec la persistance de la dilatation du
ventricule gauche au stade de rémission avec un R²=0,0155.
Les facteurs prédictifs de la persistance de l’altération du SGL qui ont pu être évoqués
dans notre étude sont : l’âge > 30 ans, l’HTA gravidique, les grossesses gémellaires,
l’altération très sévère de la FEVG au stade initial, la récupération assez tardive de la
FEVG.