Théophile Obinga, nous rappelle que «la comparaison en histoire est
l’histoire elle-même») .
22 – Bibliographie et sources de Cheikh Anta Diop
C’est principalement dans son dernier livre «Civilisation ou barbarie»
parue  en  1981,  et  plus  précisément  en  son  chapitre  dix-sept  (17)
intitulé  « Existe-t-il  une  philosophie  africaine ? » ,  que  l’auteur
examine l’apport de l’Afrique aux idées philosophiques et religieuses
mondiales.
Pour réaliser son analyse sur la religion égyptienne, Cheikh Anta Diop
se réfère aux ouvrages de E. Amélineau, J. Pirenne, Serge Sauneron, J
Yoyotte,  André  Aymard  et  Jeannine  Auboyer,  Solange  de  Ganay,
Marcel Griaule et Germaine Dieterlen etc.
Mais  il  est  aussi  manifeste  que  Cheikh  Anta  Diop  a  vérifié  ses
hypothèses  en  allant  directement  aux  sources  pour  décrypter  les
textes  et  les  iconographies  des  anciens  égyptiens  eux  –  mêmes
comme  les  textes  des  pyramides,  les  textes  des  sarcophages et  le
« raou  nou  peret em  herou[7]»  (Livre à  la  sortie  du  jour),  les  textes
gnostiques de Valentin etc.
Ainsi  à  la  page  quatre  –  cent  –  treize  (413)  de  « Civilisation  et
Barbarie», l’auteur donne un long extrait du chapitre XVII du ‘raou nou
peret  em  herou »    dont  les  origines  remontent  aux  premières
dynasties. Cet extrait contient à lui tout seul, selon le commentaire de
l’auteur lui – même «Tout ce que les religions révélées, le judaïsme,
et le christianisme, doivent à la religion égyptienne».
Le savant panafricain a recours donc à l’égyptologie, à l’histoire de la
philosophie pour établir sa thèse.
III – LA DESCRIPTION DE LA COSMOGONIE AFRICAINE DE L’ANTIQUITE
La  cosmogonie  est  un  système  d’explication  de  l’origine  de  l’univers  et  de
l’apparition de tout ce qui est. Cheikh Anta Diop a bien vu que les systèmes de
pensée  hermopolitain,  héliopolitain,  memphite  et  thébain  ne  sont  que  des
variantes d’une seule et même cosmogonie: la cosmogonie égyptienne. Celle-
ci est attestée dans les textes des pyramides c’est-à-dire à une époque où la
Grèce  elle  –  même  n’existait  pas  encore  et  encore  moins  le  judaïsme,  le
christianisme et l’islam.
Dans son dernier chef-d’œuvre cité ci-avant «civilisation ou barbarie», il fait un
résumé de l’essentiel de ces quatre (4) «doctrines»[9].
Selon Cheikh Anta Diop, dès le début, chaque principe d’explication de l’univers
est doublé d’une divinité et au fur et à mesure que la pensée philosophique se
développe en Egypte et particulièrement en Grèce l’un cède le pas à l’autre.
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