Exercice : analyse d’articles de presse en lien avec le fonctionnement du marché concurrentiel Document 1 : Gaz, électricité, carburants : une hausse tous azimuts, Le Monde, 18 septembre 2021 Si elles peuvent paraître absconses, les fluctuations du marché de l’énergie ont aussi quelque chose de très concret pour le porte-monnaie de chacun, en France, comme à l’étranger. En 2021, les ménages font face à une hausse de leurs factures en électricité, en gaz, et désormais en carburant. La tendance menace de perdurer au premier trimestre 2022. Voire de se transformer en sujet fâcheux pour le gouvernement français, à l’approche de l’élection présidentielle. Cette augmentation générale des prix de l’énergie s’explique d’abord par le contexte international. Après des mois de récession liée au Covid-19, l’économie est repartie fortement, notamment en Chine. Autre dénominateur commun, le renchérissement des coûts de production pour respecter les normes environnementales. A la rentrée, l’attention s’est surtout portée sur les tarifs réglementés du gaz. Revus chaque mois, ils concernent encore un peu plus d’un quart des 10,7 millions de foyers (chauffage, cuisson, eau chaude) en France. Au 1er septembre, la commission de régulation de l’énergie annonçait une hausse de 8,7 %, après celles de juillet, près de 10 %, et d’août, plus de 5 % – pour une hausse totale, depuis 2015, de 16,7 %. Cette tendance d’« une ampleur inédite » s’observe « dans tous les pays européens et asiatiques », explique la commission de régulation de l’énergie. L’autorité administrative indépendante évoque un « contexte exceptionnel » pour ce marché spécifique. La relance de l’activité en Asie a entraîné une diminution de l’offre en Europe, les méthaniers préférant livrer à la Chine leur cargaison de gaz naturel liquéfié. En parallèle, le faible niveau des stockages observé en Europe rend le Vieux Continent plus vulnérable aux « problèmes de maintenance ». En août, un incendie dans une usine de Sibérie a affecté le gazoduc Yamal, acheminant le gaz russe en Allemagne. Et que dire de l’arrêt des éoliennes de la mer du Nord, faute de vent, qui a forcé le Royaume-Uni à relancer ses centrales fossiles. « Cette remontée brutale du gaz risque de continuer encore quelques mois et de poser un problème de pouvoir d’achat, anticipe François Carlier, délégué général de Consommation Logement Cadre de vie, association de consommateur et d’usagers. Le cumul des carburants pour la voiture et du gaz ou du fioul pour le chauffage va vraiment se ressentir à partir de novembre ou décembre. » Pour les automobilistes aussi, les prix des carburants à la pompe retrouvent des sommets ces derniers mois. Au cours de la semaine écoulée, ils se sont établis à 1,4417 euro le litre en moyenne pour le gazole, et 1,5589 euro pour le super sans plomb 95 E10. Soit une hausse respective de 13 % et de 15 % en neuf mois. […] https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/gaz-electricite-carburants-une-hausse-tousazimuts_6095125_3234.html Q1. Comment est expliquée la hausse des prix de l’énergie dans le second paragraphe ? (répondez en utilisant les termes « offre » et « demande »). Q2. Terminez la phrase exprimant l’évolution en pourcentage : « Depuis 2015, le tarif réglementé du gaz a ………………… ». Q3. Peut-on additionner les taux de variation pour calculer la hausse du prix du gaz de juillet à septembre ? Q4. Comment est expliquée la hausse des prix du gaz (4ème paragraphe) ? (répondez en utilisant les termes « offre » et « demande »). Q5. Quel effet cette hausse du prix de l’énergie peut-elle avoir sur la demande globale ? Document 2 : Blé, orge, soja, sucre, café ou fruits, le cours des produits alimentaires flambe, Le Monde, 29 octobre 2021 A la boulangerie Attos, boulevard Saint-Marcel, à Paris, le prix de la baguette tradition est passé cet été de 1,20 à 1,30 euro.[…] Si tous les artisans boulangers n’ont pas franchi ce pas, le cas n’est pas isolé. Il illustre bien la pression des hausses de matières premières sur les prix alimentaires. L’évolution du cours du blé tendre, prisé par les fabricants de baguettes et de viennoiseries, est, à ce titre, exemplaire. Mi-août, la tonne de grains dorés, livrée à Rouen, se négociait à plus de 250 euros. Du jamais-vu depuis janvier 2013. Même s’il a quelque peu reflué en septembre, le cours affiche une progression de près de 25 % en un an. Mais les esprits se sont surtout échauffés cet été sur un risque de pénurie de blé dur, et donc sur une flambée de son cours. Il a lui aussi bondi de plus de 20 %, pour atteindre 335 euros la tonne, livrée à La Pallice (Charente-Maritime). Les industriels fabricants de pâtes ont tiré la sonnette d’alarme, en août, pour tenter d’obtenir une renégociation des tarifs auprès de la grande distribution. Les blés ne sont pas seuls à voir leur cotation s’enflammer. L’orge, le soja, le colza, le sucre, le café ou les fruits sont tout autant aspirés dans une spirale haussière. Les aléas météorologiques, avec la canicule enregistrée au Canada, la sécheresse puis le gel au Brésil, les pluies trop abondantes et le gel en France, ont perturbé les espoirs de récolte. A cela s’ajoute une demande soutenue avec la reprise économique. […] Mais les industriels de l’agroalimentaire ne s’inquiètent pas uniquement du bond des cours des matières premières agricoles. Ils subissent également la hausse soudaine du prix des emballages, que ce soit le carton ou l’aluminium. L’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), après avoir mené un sondage parmi ses membres, estime qu’elle est comprise entre 12 % et 24 %. Elle met aussi en exergue la progression des tarifs logistiques, avec une explosion des coûts de fret maritime. Des filières agroalimentaires, comme celle des fruits et légumes ou du poulet, ont obtenu des enseignes de distribution des coups de pouce tarifaires Alors que les négociations annuelles entre industriels et grande distribution pour déterminer les prix des produits à marque vont démarrer début octobre pour s’achever le 1er mars 2022, le bras de fer débute. « Il y a forcément besoin de hausses de prix. Ne pas le dire, c’est nier la réalité économique », martèle Jean-Philippe André, nouveau président de l’ANIA. Un discours décliné dans de nombreuses filières agroalimentaires. https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/18/les-prix-de-l-alimentation-dans-une-spiralehaussiere_6095096_3234.html Q1. Exprimez en pourcentage la hausse du prix de la baguette dans la boulangerie citée dans le 1er paragraphe. Q2. Qu’est-ce qui explique la hausse des prix des produits alimentaires (4ème paragraphe) ? (répondez en utilisant les termes « offre » et « demande »). Q3. Quels effet la hausse des prix des produits alimentaires et des emballages ont-ils sur les producteurs dans le secteur agro-alimentaire ? Quelle conséquence cela pourrait-il avoir pour les consommateurs ? Document 3 : Une production trop importante de lait bio fragilise la filière, Le Monde, 11 septembre 2021 « Les agriculteurs bio, au quotidien, ils font la démonstration qu’un autre modèle est possible. Ils nous redonnent espoir », a lancé Nicolas Hulot, à l’ouverture du Congrès mondial de la Bio, qui s’est tenu du lundi 6 au vendredi 10 septembre à Rennes, et dont il avait accepté le parrainage. […] En France, les rangs des agriculteurs désireux de se passer d’engrais et de pesticides de synthèse ne cessent de s’étoffer. Selon l’Agence Bio, le nombre de fermes bio a encore progressé de 13 % en 2020, pour atteindre 53 483. Le mouvement s’est poursuivi au premier semestre 2021. Un fort dynamisme, malgré des parcours souvent semés d’embûches. En 2021, les producteurs de lait bio en font la dure expérience. Le pis des vaches a été généreux, et les fournisseurs plus nombreux, alors même que la consommation de produits laitiers estampillés de la petite feuille marquait un temps d’arrêt. Résultat : un trop-plein a déséquilibré le marché. « Il faut comprendre que la filière bio se construit par paliers. Avec des vagues de conversion d’agriculteurs successives. En parallèle, la consommation de produits bio progressait à un rythme de 15 % à 20 % par an. Or, cette année, elle s’est stabilisée », explique Emmanuel Vasseneix, patron de l’entreprise d’agroalimentaire LSDH. « Au premier semestre 2021, la production laitière bio a progressé de 11 %, avec des pics à 16 % et 17 % en mai et juin, favorisés par une forte pousse d’herbe dans les prés », précise Benoît Rouyer, directeur de la prospective économique du Centre national interprofessionnel de l’économie laitière. « Ce n’est pas la première crise de croissance que la filière laitière bio traverse, mais les volumes aujourd’hui sont plus importants et donc le pilotage est plus délicat », souligne Ivan Sachet, animateur de l’Organisation de producteurs Seine et Loire, qui chiffre le volume de lait bio total à 1,1 milliard de litres en 2020. Face à la difficulté d’écouler les volumes, le surplus a été déclassé, et parfois vendu comme un lait conventionnel sans OGM. A la clé : une baisse de prix. Quand des PME comme Triballat Noyal, Sill ou la fromagerie Montsûrs ont maintenu en 2021 le prix de base payé aux agriculteurs bio autour de 470 euros la tonne de lait, Lactalis est passé sous cette barre sur l’ensemble de l’année, négociant une baisse de 5 à 6 euros par tonne. Son grand concurrent, la coopérative Sodiaal a, pour sa part, annoncé à ses adhérents qu’elle déclasserait 10 % des volumes de lait bio livrés par eux, à partir d’août et sur un an. Soit une baisse de 12 euros par tonne en moyenne. https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/11/une-production-trop-importante-de-lait-bio-fragilise-lafiliere_6094292_3234.html Q1. Calculez le nombre de fermes bio en 2019 (2ème paragraphe) Q2. Comment ont évolué la demande et l’offre de lait bio en 2021 ? (3ème et 4ème paragraphe) Q3. Quelle est la conséquence pour les producteurs de lait bio ?