Durant son exil, sa femme meurt (1868) tandis que sa
seconde fille, Adèle, perd la raison.
En 1870, éclate la guerre entre la France et la Prusse.
Napoléon, vaincu, se rend au roi de Prusse, l’Empire
tombe, la république est proclamée. Hugo rentre à Paris.
Les dernières années
En 1871, son fils Charles meurt subitement, lui lais-
sant deux petits-enfants, Georges et Jeanne, pour qui il
écrira L’Art d’être grand-père, en 1877. En 1873, il perd
François-Victor, son dernier fils.
Il meurt le 22 mai 1885, deux ans après la mort de
Juliette. Ses obsèques sont nationales et son cercueil est
transporté au Panthéon (où sont enterrés les hommes
illustres en France).
Hugo et la peine de mort
Victor Hugo est confronté, très jeune, à la question de
la peine de mort. À l’âge de dix ans, il assiste, en Espagne,
au spectacle d’un homme conduit à l’échafaud sous les
hurlements de la foule. De là date son premier cri d’indi-
gnation contre la guillotine.
Par la suite, Hugo se trouve souvent sur le passage de
condamnés à mort : en 1820, sur le pont au Change, il
croise Louvel, assassin du duc de Berry ; en 1825, sur la
place de Grève, il aperçoit le visage hagard d’un condamné
montant sur la guillotine au milieu d’une foule en joie. Il
détourne la tête au moment de l’exécution. Puis, il assiste,
à la prison de Bicêtre, au ferrement (l’enchaînement) des
forçats et à leur départ pour le bagne ; une autre fois, il
est très impressionné lorsqu’il voit le bourreau en train
de graisser la guillotine pour l’exécution du soir.
La question de la peine de mort
Dans toute l’Europe, la pratique de la peine de mort
était courante : au Moyen Âge, le supplice utilisé dépen-
dait de l’identité du criminel et de la nature du crime (le
noble était décapité au sabre, le roturier à la hache, le
voleur roué en place publique, le faux-monnayeur bouilli
vif, le domestique, voleur de son patron, pendu…). Pen-
dant la Révolution, la décapitation était d’usage : c’est
par la guillotine que Louis XVI a été exécuté le 21 janvier
1793 – la guillotine fut introduite par le docteur Guillotin,
soucieux d’abréger les souffrances des condamnés.
Le débat sur la peine de mort émerge au xviiie siècle
avec les philosophes des Lumières (notamment Montes-
quieu et Voltaire). Dans les années 1830, la question de la
peine de mort agitait les esprits. Les abolitionnistes se
font entendre ; le poète Lamartine écrit l’ode « Contre la
peine de mort ».
C’est dans ce contexte que Hugo publie, en 1829,
Le Dernier Jour d’un condamné et, en 1834, Claude Gueux,
l’histoire d’un prisonnier condamné à mort pour avoir tué
le gardien de la prison.
Au cours du xixe et du xxe siècle, la peine capitale dis-
paraît progressivement des pays d’Europe. En Suisse,
dès 1848, la Constitution fédérale proclame l’abolition de
la peine de mort pour les crimes politiques. En 1874, le
Conseil fédéral l’abolit totalement mais certains cantons
la rétablissent. La dernière exécution eut lieu à Sarnens
en 1940. Le Code pénal fédéral institue l’abolition défini-
tive de la peine de mort en 1942 pour les civils et en 1992
pour les militaires. Aujourd’hui, plus de la moitié des pays
du monde ont aboli la peine de mort dans leur législation
ou dans les faits.
1. Quelle a été l’évolution politique de Hugo ?
2. Quelles sont ses œuvres qui traitent de la peine
de mort ?
3. D’où vient le mot guillotine ?
4. À partir de quel siècle le débat sur la peine de
mort s’est-il mis en place ?
5. À qui doit-on l’abolition de la peine de mort en
Suisse et en France ? en quelle année ?
LIRE ET REPÉRER
189
Le Dernier Jour D’un conDamné
y Henri Meyer, La Guillotine préparée pour l’exécution
des assassins Doré et Berland, gravure parue dans Le Petit
Journal (août 1891).