Rapport d`activités 2015

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© Sante Sud
SANTÉ SUD
agir sans remplacer
Rapport
d’activités 2015
www.santesud.org
Santé Sud est une ONG de solidarité
internationale, reconnue d’utilité
publique, qui agit pour un accès
durable à des soins de qualité dans
les pays en développement en
accompagnant les initiatives locales.
sommaire
éditorial - En mémoire des victimes… Nous restons solidaires !
3
NOTRE ASSOCIATION EN UN MOT
4
2015 : NOTRE ACTION EN CHIFFRES
.5
rapport financier 6
2015 : DES ACTIONS DE SENSIBILISATION EN FRANCE
7
OPTIMISER LES SYSTÈMES DE SANTÉ
8
� BURKINA FASO Mère-enfant : Bien-être social et sanitaire des populations de zones non-loties de Ouagadougou9
� MADAGASCAR Mère-enfant : Santé maternelle et infantile dans les régions de Bongolava et d’Itasy (PASMI)
10
� MALI Mère-enfanT : Bien-être mère-enfant dans la région de Tombouctou (PARENT)
11
� MAURITANIE Mère-enfant : Améliorer la santé maternelle et néonatale à Nouakchott
12
� MONGOLIE Mère-enfant : Le bien-naître en Arkhangaï : amélioration des soins maternels et infantiles
13
� TUNISIE Mère-enfant : Accompagnement à la médecine de proximité dans le gouvernorat de Kasserine
14
RÉDUIRE LES INÉGALITÉS SOCIALES
15
� Algérie handicap : Promotion du dépistage précoce et pluridisciplinaire des troubles du nouveau-né à Alger 16
� convention-programme : Des droits à défendre pour les populations vulnérables 17
maghreb mères célibataires : Pour une meilleure insertion sociale et professionnelle des mères célibataires 18
tunisie jeunes marginalisés : Pour une meilleure intégration des jeunes menacés de rupture sociale
19
tunisie enfance abandonnée : Pour les mères célibataires et les enfants issus de relations hors mariage en Tunisie
20
LIBAN Santé mentale : Pour la prise en charge des enfants vulnérables dans les camps de réfugiés palestiniens 21
� mali enfance abandonnée : Renforcement de la protection et du respect des droits des enfants abandonnés
22
� Mongolie handicap visuel : Promouvoir les droits des personnes malvoyantes et/ou aveugles en Mongolie
23
� tunisie handicap mental : Pour une meilleure intégration des personnes souffrant de troubles mentaux
24
� tunisie Nutrition : La santé des jeunes en Méditerranée : autour de l’alimentation des étudiants
25
MÉDICALISER LES ZONES RURALES
26
� BÉNIN épilePsie : Prise en charge de l’épilepsie par le réseau des MGC 27
� GUINÉE Médecine générale : Installation de médecins généralistes communautaires privés
28
� MADAGASCAR Médecine générale : Extension des installations de médecins privés communautaires 29
� MADAGASCAR Médecine générale : Consolider les équipes cadres de « référents–maîtres de stage »
30
� MADAGASCAR épilepsie : Prise en charge des patients vivant avec l’épilepsie par le réseau des MGC
31
� MALI Médecine générale : Consolider les équipes cadres de « référents–maîtres de stage »
32
� MALI LABORATOIRE Médical : Renforcement et extension du réseau de laboratoires de première ligne
33
� MALI Tuberculose : Programme de lutte contre la tuberculose au Mali « Round 10 Fonds Mondial »
34
� MALI E-santé : Informatisation mobile et connectée au service de la santé reproductive et du planning familial
35
2
Rapport d’activités 2015
© Sante Sud
ÉDITORIAL
En mémoire des victimes…
Nous restons solidaires !
L’année 2015 restera dans l’esprit de chacun d’entre nous marquée
par les terribles attentats qui ont secoué le monde ; attentats
contre la tolérance, l’ouverture à l’autre, la démocratie. Beaucoup
de nos pays amis dans lesquels se déroulent nos projets ont
été le théâtre de cette barbarie. Au-delà de ces drames, notre
association a poursuivi sa mission de solidarité plus que jamais
nécessaire en ces temps si troublés.
La Tunisie paye aujourd’hui au prix du sang son désir légitime de
liberté. Malgré cela, avec persévérance, Santé Sud a poursuivi
l’accompagnement de ses partenaires tunisiens dans ce combat
contre la stigmatisation séculaire des mères célibataires, des
enfants nés hors mariage, des personnes avec un handicap mental
et des jeunes en rupture sociale. Si la coutume reste tenace, les
esprits s’ouvrent peu à peu à la différence et la parole se libère.
Le Mali, autre pays où Santé Sud mène depuis presque 30 ans
des programmes de médicalisation des zones rurales, a su réagir
aux avancées des islamistes dans le Nord : à Tombouctou, au
patrimoine dévasté, et à Bamako, cible d’agressions tragiques,
les équipes de Santé Sud ont su dépasser leurs inquiétudes pour
poursuivre avec obstination les projets en cours.
Le Liban, lui-même habitué au bruit des bombes, devient aujourd’hui
le pays accueillant le plus de réfugiés au monde : la guerre, chez
son voisin syrien, est venue amplifier le nombre de migrants,
rejoignant les réfugiés palestiniens aujourd’hui oubliés et pourtant
en exil depuis plus de soixante ans ! Santé Sud a su adapter son
programme à cet afflux massif de population.
Le Burkina Faso, pays des « hommes intègres », récent terrain de
travail pour Santé Sud, a accueilli notre nouveau coordinateur
national par un coup d’Etat suivi quelques semaines plus tard
par de nouvelles agressions djihadistes ; cela n’a pas empêché
la mise en route, en consortium avec l’association Enfants et
Développement, d’un programme « mère-enfant » dans trois
zones non loties de Ouagadougou.
Ces quelques exemples témoignent de notre capacité, avec l’appui de nos partenaires, à affronter les difficultés pour poursuivre
nos engagements. En Guinée, enfin sortie de l’épidémie ébola,
en Mauritanie, à Madagascar, au Bénin, au Maroc et en Algérie, les
programmes avancent selon les calendriers prévus. Le programme
Datasanté au Mali vient aussi faire la preuve que les pays du Sud
peuvent et doivent également bénéficier des avancées technologiques majeures que connaissent nos systèmes de santé.
L’informatique fait son apparition en révolutionnant les modalités
de suivi des patients au bénéfice d’une médecine de qualité.
Les évènements dramatiques que la France a connus en janvier et
en novembre 2015 auraient pu laisser croire à une désintégration
de l’engagement de solidarité de nos équipes. Loin de cet effet
désastreux, Santé Sud peut être fière d’être restée en alerte et
en action sur tous les fronts de ses engagements. Certes, des
missions ont été reportées, parfois annulées, au nom d’une
sécurité que la prudence nous impose. Les difficultés financières
induites par ces évènements ont pu être partiellement surmontées grâce à l’appui du GROUPE SOS qui est resté étroitement
solidaire de nos actions. De nouveaux projets ont pu voir le jour
dans un contexte géopolitique souvent difficile. C’est pour nous
une sorte de réponse pacifique mais tenace aux injustices de ce
monde et au chagrin de ses victimes. Elle n’a été possible que
par l’enthousiasme et la cohésion de ses membres : que chacun
d’entre eux soit ici remercié.
Paul Bénos, président
Nicole Hanssen, directrice
Rapport d’activités 2015
3
NOTRE ASSOCIATION
EN UN MOT
Populations bénéficiaires
SANTÉ SUD
� Femmes enceintes et nouveau-nés
� Orphelins et enfants vulnérables
Agir sans remplacer
� Mères-célibataires et enfants abandonnés
� Populations rurales isolées
à SANTÉ SUD, nous croyons
que les pays en développement disposent de tout le
potentiel nécessaire pour
dispenser les soins à leur
population et qu’il leur appartient de choisir la voie de
leur développement. Depuis
1984, selon notre devise
« Agir sans remplacer », nous
accompagnons, formons,
structurons et « autonomisons » nos partenaires des
champs sanitaires et sociaux
selon un processus concerté
et participatif.
� Personnes en situation de handicap
� Personnes atteintes de maladies negligées ou chroniques
� Jeunes en rupture sociale
� Personnes souffrant de troubles mentaux…
Notre Expertise
Au service du développement
1.Ingénierie de projets
Penser global
� Exploration et conception
� Partenariat pluri-acteurs
� Mise en œuvre de projets de développement
� Évaluations, monitoring et études d’impact
2.Formation
Révéler les compétences
� Formation des professionnels de base
� Formation des cadres
� Formation de formateurs
3.Structuration institutionnelle
Pérenniser les changements
À travers une réflexion participative sur leurs pratiques et leurs dynamiques,
les équipes d’une structure sont amenées à s’approprier une démarche de projet où les
objectifs priment sur les moyens.
� Projet associatif
� Projet d’établissement
� Projet de service
© D.R
4.Mise en réseau
Catalyser l’intelligence collective
� Échanges de pratiques entre professionnels
� Groupes de travail pluridisciplinaires
� Séminaires et ateliers de travail
5.Plaidoyer et sensibilisation
Porter les changements sociétaux
� Lobbying auprès des leaders politiques, religieux et communautaires
� Campagnes de sensibilisation de l’opinion publique
4
Rapport d’activités 2015
2015 : NOTRE ACTION EN CHIFFRES
Nos soutiens
Bénéficiaires
finaux
Groupes
cibles
5,12
6501
Millions
de personnes ayant
un meilleur accès aux
soins
Notre Budget
93
Partenaires
19
professionnels
de la santé et du
social renforcés
Bailleurs de fonds
2,9 M€
NOS Ressources humaines
45
Salariés
dans les pays
d’intervention
17
300
Nos missions
Volontaires de solidarité internationale à
l’étranger
38
Experts-formateurs du
Sud mobilisés en 2015
Sud-Sud
Sud-Nord
876
2095
149
98
Pour
Missions réalisées
Jours de formation et
d’accompagnement
Experts-formateurs du
Nord mobilisés en 2015
3
Nord-Sud
Jours de formation
3120
Volontaires du
service civique
en France
49
Experts associatifs dont
d’accompagnement
4
Salariés
au siège
(Marseille)
49
Par
experts
Jours de formation
40
Pour
Missions réalisées
38
Par
experts
Jours de formation
21
Pour
Missions réalisées
20
Par
experts
45 spécialités et métiers différents : Activités génératrices de revenus, Agronomie, Anesthésie, Anthropologie de la santé,Assistance
sociale, Biologie, Chirurgie, Communication, Comptabilité, Direction d’établissement hospitalier, Direction d’établissement sanitaire et
social, Économie de la santé, Éducation spécialisée, Épidémiologie, Évaluation, Formation et pédagogie, Gestion administrative, Gestion de
programmes de développement, Gynécologie obstétrique, Hématologie, Hygiène, Informatique, Ingénierie de programmes de développement, Kinésithérapie, Laboratoire médical, Maïeutique, Médecine d’urgence, Médecine de santé publique, Médecine générale, Néonatologie,
Neurologie, Nutrition, Pédiatrie, Pédopsychiatrie, Pharmacie, Plaidoyer, Psychiatrie, Psychologie, Psychomotricité, Puériculture, Services
éducatifs, Sociologie, Soins infirmiers, Traduction et interprétariat, Travail social…
Rapport d’activités 2015
5
RAPPORT FINANCIER
Un développement lourd à assumer
Fig. 1. évolution du budget annuel
Synthèse
2011
L’année 2015 aura vu deux évolutions en apparence contradictoires de
notre équilibre financier....
2012
2013
La reprise du développement :
� après trois années de stagnation autour de 2,6 M€, le budget 2015 s’est
2,9
établi à
M€, soit une croissance de
l’exercice précédent.
2014
2015
13% environ par rapport à
0
0.5 m
1m
1.5 m
2m
2.5 m
3m
millions d’euros
Le résultat de l’exercice :
� pour la seconde année consécutive, il est négatif, à un niveau toutefois
moindre (-69 k€) que celui de l’exercice précédent (-101 k€).
notamment en ressources humaines, pour construire
les actions et programmes de demain.
En fait, ces deux évolutions sont fortement corrélées, et doivent être interprétées comme l’effort nécessaire pour poursuivre, au sein du GROUPE SOS,
notre stratégie de développement : se développer, c’est investir aujourd’hui,
Par ailleurs, 3% de nos ressources ont été alloués à la
recherche de fonds et à la communication, tandis que seulement 9% ont été consacrés aux frais de fonctionnement.
Actif ( en € )
actif immobilisé
au 31/12/2015
au 31/12/2014
102 755
107 913
100 223
106 721
2 532
1 192
actif circulant
826 648
851 558
stocks et créances
371 422
554281
disponibilités
455 225
297 277
4 503
9 440
933 905
968 911
immobilisations
incorporelles et
corporelles
immobilisations
financières
charges constatées
d’avance
TOTAL
BILAN ACTIF
Passif ( en € )
au 31/12/2015
au 31/12/2014
fonds associatifs
-67 359
1 954
fonds associatifs sans droit
de reprise
réserves
168 024
168 024
26 071
26 071
report à nouveau
-192 142
-91 443
résultat de l’exercice
-67 359
-100 699
provision pour risques et
charges
fonds dédiés
684
734 014
758 035
dettes
267 250
208 238
TOTAL
BILAN PASSIF
933 905
968 911
Ressources programmes 2015
Emplois programmes 2015
L’analyse des ressources pour financer notre activité montre une relative
fidélité des bailleurs de fonds qui permettent de réaliser nos programmes :
� les subventions publiques représentent un peu plus de 70% des ressources
consacrées aux activités liées aux programmes ;
� les fonds privés en représentent environ 28%.
Près de 88% de notre budget global est consacré aux
actions sur le terrain, et nos frais administratifs représentent
seulement 8% des dépenses liées aux programmes.
Cette stabilité dans la provenance des fonds ne doit pas masquer l’importance
croissante des difficultés rencontrées pour collecter ces fonds : on constate
en effet un mouvement sensible – et inquiétant – de prudence de la part des
financeurs privés, par ailleurs fortement sollicités par de nombreuses ONG.
La recherche de financements privés devient ainsi, de plus en plus, une partie
importante de l’activité du siège et de nos représentations nationales.
Fig. 3. Programmes 2015 par type de dépenses
� construction
� équipement
� fonctionnement
� missions experts
du Nord
8%
Fig. 2. Sources de financement des programmes 2015
bailleurs publics
bailleurs privés
3%
� personnel expatrié
� personnel local et
experts du Sud
� frais administratifs
16 %
9%
fonds propres
26 %
71 %
28 %
1%
3%
35 %
2015 : DES ACTIONS DE
SENSIBILISATION EN FRANCE
Parcours migratoires et Santé
© Sante Sud
E
ncore en 2015, la mobilisation de
l’opinion publique française par Santé
Sud s’est traduite par la réalisation de films
documentaires et l’organisation d’événements
visant à démontrer l’importance de renforcer
les ressources humaines en santé à
l’international pour améliorer le bien-être
des populations. Plus que jamais, nos
actions de sensibilisation et d’éducation au
développement ont visé la jeunesse, dans la
mesure où elle constitue la relève des actions
de solidarité internationale pour les années
à venir. Jouant le rôle d’agent fédérateur,
Santé Sud s’est également attachée à inviter
des associations et structures publiques ou
privées du Nord comme du Sud à s’exprimer
lors de ces événements.
Parmi les moments les plus forts de la 10e Journée
provençale de la santé humanitaire, le témoignage de
Ibrahim Diallo, demandeur d’asile, a marqué les esprits.
Parmi les événements phares…
© Sante Sud
La 10e Journée provençale de la santé humanitaire
« Parcours migratoires et santé »
Public : 700 personnes
Intervenants : 70 associations et structures publiques
� Vendredi 13 novembre 2015, Marseille
L’heure est GRAFF !
Un week end de street art pour sensibiliser le grand public aux enjeux de la
« Mortalité maternelle et infantile dans le
monde »
Public : 3000 personnes
3 Points Rencontres :
« Réduire la mortalité maternelle et néonatale »
Public : 87 personnes
� Mardi 7 avril, Marseille
« Mères célibataires au Maghreb »
Public : 70 personnes
�L
undi 15 juin, Marseille
« Enfance abandonnée »
Public : 90 personnes
� Vendredi 23 octobre, Marseille
� 24-25 octobre, Marseille
Rapport d’activités 2015
7
1.
OPTIMISER LES
SYSTÈMES DE SANTÉ
Burkina Faso,
Madagascar, Mali,
Mauritanie, Mongolie,
Tunisie
© Sante Sud
Santé Sud intervient
à la demande des
autorités sanitaires
d’un pays (ministère de
la Santé, responsables
régionaux…) pour soutenir
le développement sanitaire
de ce pays ou d’une de ses
régions, en proposant des
actions d’amélioration
portant sur l’organisation
et la qualité des soins
offerts dans les structures
de santé (centres de
santé, hôpitaux de district
et hôpitaux régionaux).
Santé Sud réalise une
étude préalable et élabore,
en liaison étroite avec les
autorités compétentes,
un programme d’action
couvrant les différents
niveaux de la pyramide
sanitaire. Elle travaille,
avec les responsables et le
personnel des structures de
santé de différents niveaux,
à l’identification des besoins
des populations concernées,
à l’élaboration d’un projet
d’établissement et à sa mise
en œuvre. Sur cette base,
elle assure la formation des
professionnels de santé
et favorise toutes actions
permettant la diffusion des
nouvelles compétences et la
mise en réseau du système
de soins pour qu’il soit
fonctionnel.
Mère-enfant BURKINA FASO
Bien-être social et sanitaire des populations de zones non-loties de Ouagadougou
Objectif
� améliorer l’accès à des soins de santé primaires de
qualité pour la population de trois zones non loties
de Ouagadougou, en particulier la mère et l’enfant,
par une démarche combinant travail social et action
sanitaire
Groupes cibles
� 130 soignants sur 6 centres de santé
Bénéficiaires finaux
� 54 000 habitants des zones non loties de la capitale
Partenaires opérationnels
� AGIR, Enfants & Développement, ministère de la
Santé, Direction régionale de la santé, ministère de
l’Action sociale, 3 centres de santé et de promotion
sociale, 3 centres médicaux avec antenne
chirurgicale, 3 permanences sociales
Partenaires financiers
� Agence française de développement (AFD), ARCAT
DIAGNOSTIC
Des barrières à franchir
À Ouagadougou, l’urbanisation rapide de la ville a devancé la
couverture des services publics, conduisant à la naissance de
quartiers non lotis où les indicateurs de pauvreté s’accumulent.
Ces populations vulnérables accusent notamment des
taux de morbidité et de mortalité maternelles et infantiles
nettement plus élevés que dans les autres aires urbaines. Afin
de réduire ces inégalités d’accès à des soins de qualité et ainsi
améliorer la santé des mères et des enfants, la combinaison
du travail social et de l’action sanitaire pourrait s’avérer être
une solution efficace.
« Grâce au projet d’établissement,
nous nous sommes rendu compte que
nous pouvions trouver nous-mêmes
des solutions à nos problèmes plutôt
que d’attendre que cela vienne de
l’extérieur. » M. Bazie, Infirmier chef de poste
de leur projet d’établissement. L’objectif ultime ? Offrir à chaque famille des soins
de qualité en santé maternelle et infantile et un accompagnement de proximité
tout au long de son parcours de soins.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Des projets d’établissements au plus
près des besoins des populations
Afin de garantir une optimisation pérenne de la qualité des soins dans les
établissements de santé partenaires, Santé Sud a beaucoup insisté sur la coordination
de tous les services mobilisés dans le parcours de soins du patient. La mise en
place d’un processus de concertation avec l’ensemble des personnels de santé
a ainsi mené à l’élaboration des projets d’établissements de 3 structures de santé
de première ligne en 2015.
NOTRE ACTION
Pour créer des passerelles durables entre les populations
vulnérables et les établissements de santé de première et
deuxième ligne, Santé Sud, Enfants & Développement et
l’association burkinabé AGIR mobilisent leurs expertises
respectives pour renforcer les centres de santé et réaliser
l’accompagnement social des familles. Au programme :
formation des professionnels de la santé et du social;
sensibilisation au plus près des habitants par le biais d’une
méthodologie innovante d’accompagnement familial;
renforcement des établissements sanitaires via la structuration
© Sante Sud
Renforcer la qualité des soins,
tisser des liens pérennes entre
populations et services de santé
Dans les zones non loties de Ouagadougou, les
femmes et les enfants sont les premières victimes
des inégalités dans l’accès aux soins… Santé Sud
agit pour améliorer l’organisation des soins et ainsi
diminuer la mortalité maternelle et infantile.
Rapport d’activités 2015
9
Mère-enfant MADagascar
Programme d’appui à la santé maternelle et infantile (PASMI) dans les régions de
Bongolava et d’Itasy
Objectif
� contribuer à la réduction de la morbidité et de
la mortalité maternelle et infantile en renforçant
l’accès effectif à des services de santé de qualité
dans les régions de Bongolava et d’Itasy
Groupes cibles
� 994 professionnels formés
Partenaires opérationnels
� Consortium réunissant Santé Sud, Médecins
du monde, Action contre la faim, le GRET,
Handicap international et le Mouvement français
pour le planning familial; en partenariat avec
les ministères malgaches de la Santé, de la
Jeunesse et des loisirs, de l’Éducation nationale
et de la Population.
Partenaire financier
� Agence française de développement (AFD)
DIAGNOSTIC
© Sante Sud
Bénéficiaires finaux
� 452 956 personnes
Les formations des spécialistes sur mannequin
permettent une mise en situation aussi « vivante »
que possible !
Des indicateurs sanitaires
alarmants
spécialistes dans les centres de santé périphériques est amélioré, afin d’optimiser
l’efficacité et l’organisation de la référence en cas de complications.
Une femme malgache sur 45 risque aujourd’hui de décéder
d’une cause liée à la maternité au cours de sa vie. Crises
politiques, catastrophes naturelles et diminution de l’aide
au développement continuent d’avoir des conséquences
dévastatrices sur la situation socio-économique et la santé
à Madagascar. Alors que sévit la malnutrition des enfants et
des femmes enceintes ou allaitantes et que les grossesses
précoces, nombreuses ou non désirées sont légion, la qualité
des soins demeure problématique et la fréquentation des
centres de santé est en chute libre.
FAITS MARQUANTS EN 2015
NOTRE ACTION
Focus sur la santé maternelle et
néonatale
Dans les régions de Bongolava et d’Itasy, où les taux de mortalité
maternelle et infantile sont alarmants, un consortium d’ONG
agit à tous les niveaux. Il s’agit d’abord de réduire les obstacles
culturels, géographiques et financiers qui empêchent les
femmes d’accoucher dans un centre de santé et d’avoir
accès à la contraception. Parallèlement, les médecins et
sages-femmes sont formés afin de mieux prendre en charge
les accouchements dans ces zones reculées et bénéficient
de meilleurs équipements. Enfin, le niveau technique des
10
Rapport d’activités 2015
Sensibilisation active de la population et
formation des professionnels
Dans 10 communes, nos 50 agents communautaires, accompagnés par leurs
« maîtres-formateurs », ont poursuivi leur travail d’éducation sur la santé maternelle
et Infantile. Il s’agit d’inciter les habitants à utiliser régulièrement les services de
santé, des messages qui sont aussi amplement relayés par la radio locale !
Les « maîtres-formateurs » ont d’ailleurs reçu de nouvelles formations sur des
sujets sensibles tels que la santé sexuelle, le droit et le genre (SSDG) chez les jeunes.
Afin de garantir que les habitants ainsi sensibilisés soient satisfaits des soins reçus,
les professionnels sanitaires précédemment formés ont bénéficié en 2015 d’un
compagnonnage in situ pour renforcer leur savoir-faire en matière de dépistage,
de prise en charge des mères et d’accueil des jeunes. Les spécialistes dans les
hôpitaux ont pour leur part reçu leurs premières formations continues. Ces actions
vont se poursuivre jusqu’à la fin du projet.
« Nous sommes venus au centre pour
l’accouchement de ma femme car nous
avons confiance. »
Un homme de 43 ans, heureux papa d’un enfant qui a vu le jour au
centre de santé de base (CSB) de Bemahatazana
Mère-enfant MALI
Projet d’appui à la relance du bien-être de la femme, de l’enfant et du nouveau-né
dans le cadre de la reconstruction de la région de Tombouctou (PARENT)
Objectif
� réduire la morbidité et la mortalité maternelles et
infantiles grâce à la relance du système de santé
dans la région de Tombouctou, dans un contexte
post-urgence
Groupes cibles
� 1 600 professionnels agissant sur la santé
« Les pirogues-ambulances nous ont été
d’un grand secours pour l’évacuation
des blessés vers Tombouctou après les
attaques des groupes armés . »
Dr Mamadou Coulibaly, médecin chef de district sanitaire,
Goundam
communautaire
Bénéficiaires finaux
FAITS MARQUANTS EN 2015
� 422 512 personnes
Augmentation marquée des consultations
Partenaires opérationnels
� consortium réunissant Santé Sud, Handicap
international, Santé Mali Rhône-Alpes (SMARA),
Santé développement (SADEVE) et Marie Stopes
international (MSI) / le ministère de la Santé du
Mali et diverses associations locales
Partenaire financier
� Agence française de développement (AFD)
DIAGNOSTIC
Les 55 structures de santé soutenues par le projet PARENT offrent désormais le
paquet minimum d’activités en centre fixe et en stratégie avancée... et les indicateurs
de santé en témoignent ! Ainsi, outre les équipements, les 1680 heures de formation
dispensées aux 328 professionnels de la santé ont fortement amélioré la qualité
de la prise en charge. De 2014 à 2015, le taux de consultation prénatale est passé
de 38% à 81% ; celui d’accouchement assisté par un personnel qualifié de 28% à
41%. La couverture vaccinale atteint 94% pour le BCG (tuberculose) et 89% pour
le VAR (varicelle). Enfin, l’appui au système de référence-évacuation a permis
d’évacuer 373 femmes en 2015, alors même que le taux de références est passé
de 2% à 0,9%, et la proportion de césariennes de 1,1% à 0,8%.
Des populations coupées des
services de santé
Conséquences d’une triple crise – politique, sécuritaire et
alimentaire – dans le Nord du Mali, l’appauvrissement et le
déplacement des populations ainsi que la déstructuration
du système de santé ont directement impacté la santé des
femmes et des enfants. Avec 75% des structures de santé
détruites ou partiellement endommagées dans la région de
Tombouctou et la migration du personnel sanitaire, le manque
d’accès aux soins de base (suivi des femmes enceintes, soins
obstétricaux et néonataux d’urgence, vaccination, nutrition,
etc.) continue chaque jour de causer la mort des femmes et
des jeunes enfants.
NOTRE ACTION
Dans un contexte de post-crise, le projet PARENT vise à
améliorer la santé mère-enfant par la remise à niveau de
55 structures de santé de la région de Tombouctou, mais
également par le recrutement et la formation de professionnels
de santé et la sensibilisation de la population afin qu’elle adhère
aux avantages d’un recours précoce aux soins maternels et
infantiles et au planning familial.
© Sante Sud
Relancer les soins de santé
maternelle et infantile
Dans les 5 districts de la région de Tombouctou, les
femmes et leur famille peuvent à nouveau jouir de
soins de santé de qualité... et reprendre le cours de
leurs activités.
Rapport d’activités 2015
11
Mère-enfant MAURITANIE
Améliorer la santé maternelle et néonatale à Nouakchott
Objectif
� a méliorer la qualité des soins et renforcer l’accès aux soins en santé
maternelle et néonatale dans les trois plus importantes maternités du pays
Groupes cibles
� 3 00 professionnels hospitaliers formés et 30 relais communautaires
© Sante Sud
formés à l’éducation à la santé
Bénéficiaires finaux
� 219 000 personnes
Partenaires opérationnels
�P
rogramme national de santé de la reproduction (PNSR) du ministère de
Une meilleure coordination des soins
néonatals diminue le nombre de cas
de détresses respiratoires pouvant
causer la mort des nourrissons… Ici, un
nouveau-né suivi et pris en charge au
service de néonatologie du CHME.
DIAGNOSTIC
Des décès évitables
La Mauritanie enregistre l’un des plus hauts taux de mortalité
maternelle et néonatale au monde. Les causes de ces décès
– souvent évitables – sont principalement les détresses
respiratoires des nouveau-nés, les hémorragies et les infections
dues au non-respect des protocoles de prise en charge
de l’accouchement et des règles d’hygiène. Parallèlement,
d’autres facteurs, essentiellement socio-culturels, induisent
des pratiques de santé reproductive à risques : grossesses
précoces et rapprochées, représentations autour du don du
sang et de l’allaitement exclusif, tabous liés à la prévention de
la transmission du VIH-sida…
NOTRE ACTION
Renforcer l’éducation à la
santé des populations et
former les soignants
Santé Sud poursuit un double objectif : renforcer la
qualité des soins maternels et néonatals et permettre
à la population d’avoir connaissance des pratiques de
santé reproductive sans risques. En ce sens, Santé Sud
travaille en partenariat étroit avec les trois maternités
partenaires(le CHN, le CHME et le CSS ) pour renforcer
les compétences de leurs personnels médicaux,
paramédicaux et techniques, équiper les services
pédiatrie-néonatologie et gynécologie-obstétrique
12
Rapport d’activités 2015
la Santé de Mauritanie, Centre hospitalier national de Nouakchott (CHN) ;
Centre de santé de Sebkha (CSS) ; Centre hospitalier de la mère et de l’enfant
(CHME) ; Association mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant
(AMSME)
Partenaires financiers
� Agence française de développement (AFD), Fondation Sanofi espoir
et renforcer la coordination interservices et inter-hospitalière. Santé Sud
soutient également les actions d’éducation à la santé reproductive de
l’Association mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant. Les
familles de la commune défavorisée de Sebkha bénéficient d’actions de
sensibilisation par des personnes-relais communautaires (10 femmes de
leur commune, 10 imams et 10 professeurs d’école) sur les thèmes de la
prévention de la transmission mère-enfant du VIH-sida, de l’espacement
des naissances, de l’allaitement exclusif et du don du sang.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Sensibilisation active de la population
et formation de professionnels
En 2015, l’impact du projet se mesure surtout à l’évolution des pratiques de
la population et des personnels de santé. Selon les enquêtes d’évaluation, les
messages d’éducation à la santé reproductive ont remporté une adhésion très
forte auprès de la population qui demeure motivée pour préserver sa santé. Les
familles ont pleinement intégré les recommandations et se tournent désormais
de leur propre initiative vers les acteurs ayant relayé les messages de prévention.
En parallèle, les pratiques soignantes évoluent dans les établissements de santé : les
outils de suivi et de prise en charge sont davantage utilisés par les personnels
de santé, avec pour résultat une baisse de 20,4% de la mortalité néonatale sur les
trois sites partenaires.
« Il ne peut y avoir de qualité des soins
sans hygiène . »
Aïssata Diop, sage-femme au CHME
Mère-enfant MONGOLIE
Le bien-naître en Arkhangaï : un programme d’amélioration des soins maternels
et infantiles pour la population de l’Arkhangaï
Objectif
� améliorer l’organisation et la qualité des soins des
structures de santé dans la région de l’Arkhangaï,
notamment ceux à destination des mères et des
enfants
Groupes cibles
« La démarche de projet d’établissement
a permis à l’Arkhangaï de s’ouvrir à
d’autres partenariats nationaux et
internationaux . » Buhuu Tserendagva, coordinatrice
administrative de Santé Sud Mongolie
� 875 personnels hospitaliers
Bénéficiaires finaux
� 94 500 habitants
Partenaire opérationnel
�D
irection régionale de la Santé de l’Arkhangaï
(ministère de la Santé)
Partenaires financiers
� F ondation Sanofi Espoir, Direction de la coopération
internationale de Monaco
DIAGNOSTIC
Mortalité évitable
Améliorer la santé maternelle et infantile fait partie des priorités
du gouvernement mongol. En Arkhangaï, cet objectif est
pleinement partagé par la Direction régionale de la santé (DRS).
Et pour cause : au démarrage du projet, une étude pilotée par
la DRS révélait une augmentation de la mortalité infantile en
raison d’une augmentation des pathologies chez les enfants
de 0 à 1 an. Les nouveau-nés en étaient les premiers touchés.
Du côté de la santé maternelle, l’augmentation des infections
sexuellement transmissibles et des grossesses chez les jeunes
filles était révélatrice d’un manque d’information quant à la
santé reproductive.
et soins d’urgence, obstétrique et bien d’autres sont au programme, avec comme
méthodologie la transmission des savoirs en cascade… En d’autres termes, former
des formateurs pour que les améliorations perdurent.
FAITS MARQUANTS EN 2015
La concertation pour améliorer les soins
En 2015, l’ensemble des établissements de santé de l’Arkhangaï ont été connectés
les uns aux autres via internet et reliés à la DRS. Cette mise en réseau et la formation
des personnels à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la
communication ont permis une meilleure concertation, une ouverture sur les
avancées médicales, une amélioration des pratiques et le renforcement de la filière
des soins. Lors des regroupements inter-hospitaliers où partage d’expériences et
optimisation de la qualité des soins étaient à l’honneur, on a également constaté
l’impact des formations, notamment sur les soins d’urgence, la démarche qualité
et sécurité des soins maternels et infantiles et la coordination des personnels de
santé. En parallèle, les équipements fournis ont permis de renforcer la prise en
charge maternelle et infantile.
NOTRE ACTION
La diminution des risques de mortalité mère-enfant passe par
l’amélioration de la qualité des soins. Et pour y arriver, Santé
Sud travaille en lien étroit avec la DRS à renforcer l’organisation
sanitaire et la qualité des soins. Ainsi, la démarche de projet
d’établissement, qui consiste à repenser l’organisation des
soins et son amélioration continue en fonction des besoins
des patients, est aujourd’hui menée dans 17 centres de santé
de la région, avec un effort particulier sur la santé maternelle
et néonatale. Côté formation : relation soignant-soigné,
épidémiologie, qualité et sécurité des soins, prise en charge
de la douleur du nouveau-né, pédiatrie, néonatalogie, gestes
© Sante Sud
Optimiser la qualité des soins de
la première ligne à la référence
Jumeaux pris en charge à l’Hôpital régional de
référence, à Tsetserleg
Rapport d’activités 2015
13
Mère-enfant TUNISIE
Programme d’accompagnement à la médecine de proximité
dans le gouvernorat de Kasserine
Objectif
� améliorer l’accès à des soins de première ligne
effectifs dans deux circonscriptions défavorisées de
la région de Kasserine, particulièrement en matière
de santé sexuelle, reproductive et infantile
Groupes cibles
� 63 personnels de santé
« Nous avons remarqué une grande
volonté de la part des femmes pour
consulter un médecin, elles étaient très
heureuses ! »
Mme Manel Meghri, sage-femme de l’ONFP (Office national de la
famille et de la population) intervenant dans les cliniques mobiles
Bénéficiaires finaux
� 40 000 habitants
� Direction régionale de la santé de Tunisie,
Gouvernorat de Kasserine, Médecins du monde
PACA
Partenaire financier
� Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
DIAGNOSTIC
Une population autrefois
exclue des services de soins
Le gouvernorat de Kasserine figure parmi les plus défavorisés
de Tunisie. L’enclavement des populations, la faible qualité
des soins, l’absence de spécialistes, un plateau technique
rudimentaire et un approvisionnement en médicament irrégulier
rendaient l’accès aux soins problématique, notamment dans
les districts les plus pauvres, Hassi El Frid et El Ayoun, où 30%
de la population n’avait pas ou peu accès aux services de santé.
Ainsi, le taux de vaccination y était l’un des plus bas du pays
et le suivi des malades chroniques, aléatoire. Les femmes
enceintes et les enfants ne bénéficiaient souvent pas d’un
suivi spécifique. Les problèmes de santé prioritaires sont
d’une part les maladies chroniques (diabète, hypertension,
maladies cardio-vasculaires avec de lourdes conséquences
en matière d’insuffisance rénale) et, d’autre part, la santé
sexuelle et reproductive dans sa globalité : suivis des grossesses,
accouchements, planification familiale, IVG…
NOTRE ACTION
Une stratégie mixte pour
des soins de proximité
Dans le souci d’apporter des réponses adaptées aux
besoins des habitants, une analyse avait d’abord permis
d’évaluer l’offre de soins et les performances des services
de santé en lien avec les besoins des populations. Des
problèmes liés à l’organisation et à la répartition des tâches
14
Rapport d’activités 2015
entre médecins, infirmières et sages-femmes, ainsi que des lacunes quant
à l’accueil et à la qualité des soins ont été repérés. Trois axes d’intervention
ont ainsi été identifiés : l’amélioration de l’organisation et de la qualité des
soins dans 17 centres de santé de base ; la décentralisation des soins avec
des cliniques mobiles pour atteindre les populations les plus isolées ; des
actions de sensibilisation pour inciter la communauté à utiliser les services
de santé.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Mission accomplie :
les indicateurs remontent !
À l’issue de ce projet, en mai 2015, l’accès aux soins primaires a beaucoup progressé.
Avec l’ajout de 8 cliniques mobiles, le nombre de points de rassemblement est
passé de 16 à 24 sur le territoire. En effet, des sages-femmes et des animatrices
assurent dans ces petites camionnettes de nombreuses actions de sensibilisation,
de suivi des grossesses et de vaccination. Cela s’est traduit notamment par une
augmentation de plus de 20% du taux de vaccination des nouveau-nés et des enfants
sur cette région. En plus de ces dispositifs itinérants, la formation du personnel et
l’augmentation des effectifs dans les centres de santé les plus proches ont permis
d’augmenter de 60% le nombre de consultations dans les deux circonscriptions.
© Sante Sud
Partenaires opérationnels
Dans les déserts médicaux tunisiens, grâce aux huit
nouvelles « cliniques mobiles », le nombre de points
de rassemblement où sont soignées les affections les
plus urgentes a augmenté de 50%.
2.
Réduire les
inégalités sociales
Algérie, Liban,
Mali,Maroc,
Mongolie,
tunisie
© Sante Sud
Fidèle à sa ligne directrice
« assurer des soins de
santé de qualité aux plus
vulnérables », Santé Sud
mène depuis son origine
des actions en faveur
des plus marginalisés,
victimes d’exclusion sociale
et de pauvreté : enfants
abandonnés issus de
relations hors mariage
et mères célibataires,
personnes en situation
de handicap, enfants ou
jeunes marginalisés ou
victimes de violences,
d’abus, d’exploitations et
de négligences diverses. La
réduction de la vulnérabilité
de ces personnes passe
par la lutte contre les
stigmatisations dont elles
sont victimes, leur meilleur
accès à une prise en
charge médico-sociale et
leur intégration sociale et
économique. Santé Sud agit
sans remplacer, en proposant
un accompagnement des
associations et des structures
publiques dans la mise en
œuvre de ces missions :
structuration institutionnelle,
formation des professionnels
médico-sociaux, mise en
réseau, plaidoyer, etc.
Handicap ALGéRIE
© Sante Sud
Promotion du dépistage précoce et pluridisciplinaire des
troubles du nouveau-né à Alger
« Les formations nous ont ouvert les
yeux sur la relation entre les soignants et
le couple mère-enfant, mais aussi sur la
manière de favoriser un contact essentiel
entre la maman et son bébé ! »
Dr Hassina Maouche, pédiatre à Alger
Parmi les nombreuses formations
reçues dans les 13 établissements
de santé d’Alger et de Blida,
celles touchant la réanimation du
nouveau-né et la coordination gynécopédiatrique ont permis une meilleure
prise en charge du nouveau-né,
diminuant ainsi la mortalité ou la
survenue de handicaps évitables.
DIAGNOSTIC
Handicaps et mortalité
périnatale... évitables !
En Algérie, on recense 35 000 naissances par an d’enfants
susceptibles de développer un handicap. Nombre de ces
situations de handicap sont dues à des problèmes survenant
au moment de l’accouchement (asphyxie périnatale, lésions
du plexus brachial, etc.) ou à des troubles bénins dont les
complications deviennent irréversibles. La connaissance des
facteurs de risques, la prise en charge des accouchements
compliqués par des équipes pluridisciplinaires, le dépistage
précoce des troubles avec un diagnostic précis, une prise
en charge concertée des enfants et l’accompagnement des
familles constituent des mesures efficaces pour diminuer la
mortalité et la morbidité périnatales et ses conséquences à
plus long terme.
Blida. Le renforcement du lien obstétrico-pédiatrique en vue de réduire les cas
de souffrance fœtale évitables en salle de naissance figure parmi les priorités du
programme de formation. En complément, 100 000 familles sont sensibilisées
à la nécessité de consulter rapidement un médecin en cas d’interrogation sur le
développement de leur enfant via des campagnes audiovisuelles.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Des religieuses comme relais
de sensibilisation
En plus des 208 professionnels de santé formés en 2015 sur 13 structures sanitaires
d’Alger, pour la première fois, des intervenants du champ religieux ont aussi
bénéficié d’actions de sensibilisation. Ainsi 30 mourchidates, ces religieuses
notamment affectées au conseil des femmes dans les mosquées, ont pu bénéficier
d’informations relatives au développement des bébés entre 0 et 2 ans. Elles
pourront ainsi alerter les mamans sur la nécessité d’être attentives aux différentes
étapes du développement de leurs enfants pour mieux dépister les troubles. Les
mourchidates bénéficient d’une crédibilité importante auprès des femmes qui
leur accordent une grande confiance, il était donc important de pouvoir échanger
avec elles sur ce sujet. Souvent confrontées aux questionnements des mamans
qui abordent la problématique du handicap, elles ont fortement apprécié qu’on
leur apporte enfin des réponses !
Objectif
� réduire les risques de pathologies chroniques invalidantes chez le petit
enfant par la promotion du dépistage précoce et pluridisciplinaire des
troubles auprès des personnels médicaux et psychosociaux d’Alger et la
sensibilisation des familles
NOTRE ACTION
Groupes cibles
� 3 25 professionnels de santé
Former les professionnels,
sensibiliser les familles
Bénéficiaires finaux
� 3 0 000 nouveau-nés pris en charge et 100 000 familles sensibilisées
Engagée depuis 1992 dans le domaine du handicap en
Algérie, Santé Sud travaille depuis 2013 à la promotion d’une
prise en charge pluridisciplinaire du suivi des grossesses
et des accouchements auprès de 325 professionnels de
la périnatalité de 13 établissements de santé d’Alger et de
16
Rapport d’activités 2015
Partenaire opérationnel
�Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH)
Partenaire financier
� F ondation Sanofi Espoir
Convention-programme
Liban, Tunisie, maroc, algérie
© Sante Sud
Un ensemble d’actions contribuant à réduire
l’exclusion sociale des personnes marginalisées dans
le bassin méditerannéen
Des droits à défendre pour les populations vulnérables en Tunisie,
Algérie, Maroc et Liban : appui à la professionnalisation de structures
publiques et associatives
Un programme, 4 actions
L’Agence française de développement
(AFD), partenaire historique de Santé
Sud, est à l’initiative du dispositif appelé
Convention-programme, qui « vise à
appuyer une ONG dont l’expérience et
la qualité d’intervention sont reconnues
(…) sur une thématique spécifique et
sur laquelle l’ONG a une plus-value
démontrée. Il s’agit d’un soutien sur un
ensemble cohérent d’actions de terrain
prévoyant le renforcement des capacités,
la mise en réseau d’acteurs et des actions
transversales incluant capitalisation,
communication, plaidoyer et évaluation. »
Dans ce cadre, Santé Sud développe
quatre actions spécifiques qui ont pour
dénominateur commun la défense des
droits des personnes qui sont en situation
de marginalisation et d’exclusion sociale.
La vulnérabilité sanitaire, psychologique,
sociale et économique d’un individu ou
d’un groupe dans les pays du pourtour
méditerranéen entraîne en effet de
grandes difficultés médico-psychosociales. Combiné aux carences des
offres de service de prise en charge
publiques et associatives, cela a pour
conséquence une marginalisation
croissante de ces personnes. L’exclusion
sociale devient alors un nouveau
facteur de vulnérabilité qui enferme ces
personnes dans un cercle vicieux. Leurs
droits économiques, sociaux et culturels
fondamentaux s’en trouvent bafoués et
leur dignité mise à mal. Quatre groupes
parmi les plus vulnérables sont ciblés par
la Convention-programme :
� Les mères célibataires au Maghreb
(Maroc, Algérie, Tunisie);
� Les jeunes en rupture sociale en
Tunisie;
� Les enfants abandonnés en Tunisie;
� Les enfants et adolescents des camps
de réfugiés au Liban.
Une action transversale
pour améliorer l’accueil
Face à aux injustices constatées à
l’égard des groupes ciblés, Santé Sud
et ses partenaires s’investissent dans
des actions concrètes de défense et
d’accès réel aux droits de chacun. En
effet, le droit normatif, proclamé par les
conventions Internationales et traduit
dans chaque législation nationale, n’est
pas suffisant. Pour garantir le droit
effectif des personnes vulnérables, un
accompagnement individualisé, une
prise en charge de qualité et un travail
en réseau entre tous les acteurs d’un
territoire donné sont nécessaires. Par
la formation, l’appui institutionnel, la
mutualisation des expériences et des
compétences, ce programme contribue
à offrir à tous la meilleure opportunité
possible d’inclusion.
Capitalisation et échanges
Santé Sud accompagne à la fois la
structuration institutionnelle des
organisations publiques et associatives
concernées (démarche de projet,
organisation interne...), la formation des
ressources humaines (prise en charge
psychologique, réinsertion, etc.), la
mise en réseau (aux niveaux national
et international) et la capitalisation des
expériences et des compétences.
Plus fortes des expériences et des
s o utie n s mutu e ls p a r t ag é s , le s
structures publiques et associatives qui
œuvrent auprès des personnes les plus
marginalisées sont mieux outillées pour
défendre leurs droits auprès des autorités
et aussi pour améliorer, de façon pérenne,
leur accompagnement.
© Sante Sud
Les échanges d’expériences entre structures, voire entre
plusieurs pays, sont d’importants catalyseurs pour améliorer
les pratiques et identifier des leviers pour la défense des
droits des personnes marginalisées. Ci-contre, séminaire
maghrébin sur la défense des droits des mères célibataires.
Rapport d’activités 2015
17
Mères célibataires MAGHREB
Pour une meilleure insertion sociale et professionnelle
des mères célibataires au Maghreb
Objectif
� promouvoir l’accès des mères célibataires aux droits fondamentaux et favoriser leur insertion sociale et
professionnelle au Maghreb
Groupes cibles
� 2 85 professionnels de structures publiques,
associatives et privées en Algérie, au Maroc et en
Tunisie
Bénéficiaires finaux
� 5 40 mères célibataires avec leurs enfants
Partenaires opérationnels
�R
éseau AMEN enfance Tunisie (RAET), SOS femmes
en détresse (Algérie), INSAF (Maroc)
Partenaires financiers
�U
nion européenne (UE), Agence française de
développement (AFD)
DIAGNOSTIC
Une stigmatisation lourde
de conséquences
Dans les sociétés maghrébines, les mères célibataires
font l’objet d’une condamnation morale implacable
et subissent une forte exclusion familiale, sociale et
économique. Un enfant né hors mariage constitue non
seulement une atteinte au statut social de la mère mais
aussi à celui de toute sa famille, qui subit un déclassement
social. Or si la mère célibataire est discriminée, voire
criminalisée, la condamnation sociale du géniteur reste
exceptionnelle. Dans ce contexte caractérisé par le
poids du conservatisme religieux et des traditions qui
cautionnent les violences physiques et morales qu’elles
subissent, ces femmes sont amenées à abandonner
leur enfant, souvent de manière illégale et dans des
conditions tragiques.
NOTRE ACTION
Favoriser l’insertion
socio-professionnelle
Pour pallier à cette situation, l’action de Santé Sud a pour
objectif de promouvoir l’accès des mères célibataires aux
droits fondamentaux et de développer leur émancipation
économique et sociale. Pour cela, le projet met en œuvre la
formation des professionnels intervenant en première ligne
à l’accompagnement spécifique de ce public vulnérable.
Santé Sud développe également des actions visant à favoriser
18
Rapport d’activités 2015
« Une mère célibataire est maltraitée,
punie, exclue, rejetée par les siens,
démunie de son statut de citoyenne et
court parfois un danger de mort. »
Leila Toubel, comédienne, auteur dramatique (Tunisie)
l’insertion professionnelle de ces femmes. Enfin, un travail important de mise en réseau
des acteurs, de plaidoyer en direction des pouvoirs publics et de sensibilisation du
grand public est mis en œuvre afin de promouvoir les droits des mères célibataires
au niveau national et régional.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Un plaidoyer qui commence à porter ses fruits
Durant l’année 2015, Santé Sud a mené de nombreuses actions pour améliorer
l’accueil, l’accompagnement et l’insertion des mères célibataires : formations des
travailleurs sociaux ; production d’un guide sur le cadre juridique et les dispositifs
d’accueil ; tenue de comités multisectoriels visant l’insertion professionnelle ;
échanges interprofessionnels franco-maghrébins... Mais ce qui a réellement marqué
un tournant, c’est la prise de conscience partagée de l’importance d’un plaidoyer
combatif pour dénoncer les violations des droits dont elles sont victimes afin de
briser le cercle de la marginalisation. Outre la diffusion de témoignages vidéo de
mères célibataires, un remarquable recueil d’expériences présentant les actions
de la société civile maghrébine en matière de défense des droits et d’inclusion
sociale a été rendu public le 25 novembre, lors de la Journée internationale pour
l’élimination des violences faites aux femmes. Ainsi, les effets du plaidoyer se font
de plus en plus sentir et on voit les langues se délier sur ce sujet totalement tabou
au Maghreb.
« Ce recueil d’expériences, qui prend
toute la mesure de ce
drame social, est aussi
un beau témoignage
du travail admirable
que des citoyennes et
des citoyens déploient
chaque jour avec une
conscience humaine
élevée. »
Ameziane Ferhani, Journaliste
et auteur (Algérie)
Jeunes marginalisés tunisie
Pour une meilleure intégration des jeunes menacés de rupture sociale
Objectif
� r éduire la marginalisation et l’exclusion sociale des
jeunes à Tunis par l’appui de 4 centres sociaux
Groupes cibles
� 1 56 personnels de 4 centres sociaux et de la Direction
générale de la promotion sociale (DGPS)
Bénéficiaires finaux
� 1 500 jeunes
Partenaire opérationnel
�D
GPS (ministère des Affaires sociales)
« Ce projet constitue un premier pas
vers un changement de pratiques
professionnelles par l’instauration
d’une culture d’accompagnement et
de prise en charge individualisée qui
prend en compte les besoins des jeunes
bénéficiaires.. »
Hassen Haj Messaoud, chef de projet à Santé Sud Tunisie
Partenaire financier
� Agence française de développement (AFD)
FAITS MARQUANTS EN 2015
DIAGNOSTIC
Une jeunesse en souffrance
Leur parcours de vie est multiple : abandon des parents,
maltraitance, décrochage scolaire, errance, mendicité,
petite délinquance, prostitution, exploitation sexuelle,
consommation d’alcool ou de drogues... Dans le grand
Tunis, chaque année, des milliers de mineurs fréquentent
des centres de prévention et d’intégration sociale, que
ce soit de façon occasionnelle ou à temps plein à la
suite d’un placement par le juge. La plupart d’entre eux
n’ont aucun soutien familial. Or des insuffisances sont
constatées dans leur accompagnement en raison de
lacunes au niveau de la coordination entre les acteurs,
de l’organisation des centres et des compétences des
équipes professionnelles.
Mieux organisés pour accompagner
En 2015, l’élaboration participative des projets d’établissement (PE) a été mise en
œuvre en parallèle à la rédaction des fiches de postes, des référentiels métier, des
règlements intérieurs et autres documents structurants. Deux sessions de formation
ont été organisées pour développer les compétences de 53 professionnels dans
l’élaboration et la gestion des projets de vie individualisés pour que chaque jeune
soit partie prenante dans la construction de son avenir. 21 travailleurs sociaux
ont quant à eux profité d’une formation sur la démarche d’accueil en institution.
Parallèlement, des ateliers occupationnels ont été mis en place dans les centres
(rotin, bijouterie, distillation d’huile essentielle…) : une piste d’insertion professionnelle
pour les jeunes qui le souhaitent. Gage de la pérennité des actions menées, des
représentants de la DGPS ont activement participé aux formations, ce qui est
essentiel pour mieux comprendre les problèmes des professionnels.
NOTRE ACTION
À la demande de l’organisation de tutelle de ces centres, la
DGPS, Santé Sud appuie 4 structures qui accueillent chaque
année 500 jeunes, dont 60% de garçons. Chacun des centres
ayant une vocation spécifique (accueil de jour, hébergement
femé ou ouvert, accueil d’urgence), Santé Sud y développe
une approche sur mesure pour les aider à mieux assurer
leurs mandats respectifs. Au niveau institutionnel, il s’agit
essentiellement d’élaborer leur projet d’établissement. Les
ressources humaines (éducateurs, travailleurs sociaux,
psychologues et auxiliaires de vie...) sont également formées
à la prise en charge des jeunes. La mise en réseau des
acteurs publics et associatifs et la sensibilisation de l’opinion
publique autour des droits des personnes les plus vulnérables
complètent le dispositif.
© Sante Sud
Renforcer les acteurs publics
Un jeune accueilli au Centre de défense et
d’intégration sociale (CDIS) lors d’un atelier
d’artisanat
Rapport d’activités 2015
19
Enfance abandonnée TUNISIE
Des droits à défendre : les mères célibataires
et les enfants issus de relations hors mariage en Tunisie
Objectif
� défendre les droits des enfants issus de relations hors mariage par
une prise en charge et un accompagnement améliorés dans les
pouponnières associatives du Réseau amen enfance Tunisie (RAET)
© Sante Sud
Groupes cibles
� 277 personnels de la petite enfance
Bénéficiaires finaux
� 975 enfants et leurs familles adoptantes et biologiques
Partenaire opérationnel
� Réseau amen enfance Tunisie (RAET)
Partenaire financier
� Agence française de développement (AFD)
Les assistantes maternelles des 12
pouponnières réparties sur toute la
Tunisie ont été accompagnées in situ
par des psychologues pour améliorer
leurs compétences, notamment
le repérage des signes de carence
affective chez l’enfant.
DIAGNOSTIC
Des droits fondamentaux
compromis
En Tunisie, les enfants issus de relations hors mariage
et leur mère sont fortement stigmatisés. En raison de
la pression sociale exercée sur les mères célibataires,
les nouveau-nés sont souvent abandonnés et placés
dans des pouponnières associatives, qui assurent leur
accueil avec des moyens nettement insuffisants et
des personnels qui ne sont pas formés ni valorisés ou
accompagnés dans leurs pratiques. Le développement
physique, psychomoteur et affectif des enfants s’en
trouve compromis.
NOTRE ACTION
Combattre la stigmatisation et
améliorer la prise en charge
À la demande des pouponnières associatives constituant le
Réseau amen enfance Tunisie (RAET), Santé Sud soutient sa
structuration et son organisation afin qu’il puisse porter la cause
des enfants abandonnés au niveau national et ainsi mener
un plaidoyer impactant pour améliorer leur prise en charge
et réduire la stigmatisation dont ils sont victimes. En plus d’établir
20
Rapport d’activités 2015
des normes communes à l’ensemble des pouponnières, le programme contribue
à améliorer leur fonctionnement (projet associatif, management, équipement,
etc.) et surtout la qualité de l’accueil des enfants par la formation des assistantes
maternelles, notamment à la prise en charge psychoaffective.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Premières normes dans
des pouponnières en Tunisie
Au moment de conclure ce projet en décembre 2015, le RAET était en passe de
devenir un interlocuteur majeur de la société civile, notamment grâce à la création
d’un poste de coordinateur du réseau qui en a catalysé la structuration. Par ailleurs,
la qualité de la prise en charge des enfants abandonnés est désormais garantie par
un cahier des charges commun à toutes les pouponnières associatives du pays :
normes relatives à la sécurité des bébés et du personnel, à l’équipement et à
l’organisation de l’espace, à l’hygiène, aux compétences des personnels, à leurs
conditions de travail, etc. Toujours dans l’optique d’offrir un accueil de qualité
aux enfants, les formations se sont poursuivies sur différentes thématiques :
psychomotricité, psychologie de la petite enfance, accompagnement pratique sur
chaque site par des psychologues… Conscients que ces formations ne pourront
porter leurs fruits que si l’on endigue le problème de turn-over des équipes causé
par l’absence de reconnaissance des personnels, nous avons mené un travail de
régularisation du statut d’assistantes maternelles qui entraînera l’amélioration
de leurs conditions de travail et la création d’une véritable formation diplômante.
« Maintenant, je comprends que
nos comportements ont un impact
psychique sur le développement de
l’enfant !»
Hajer Ben Jezia, assistante maternelle à la pouponnière
associative Horizons de l’enfant du Sahel à Sousse
Santé mentale LIBAN
Pour l’amélioration de la prise en charge des enfants
vulnérables dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban
auprès des enfants et des jeunes dans 10 camps de
réfugiés au Liban afin d’améliorer la prévention et la
prise en charge de ces mineurs vulnérabilisés
Groupes cibles
� 60 professionnels médicaux et sociaux
Bénéficiaires finaux
� 2 200 enfants vulnérables et leur famille
Partenaire opérationnel
� Institut national pour l’action sociale et la formation
professionnelle « Beit Atfal Assumoud » (BAA)
Partenaires financiers
� Agence française de développement (AFD), Région
Provence-Alpes-Côte d’Azur
DIAGNOSTIC
Des camps exsangues, des
enfants en souffrance
Au Liban, les camps de réfugiés palestiniens déjà
surpeuplés ont vu leur nombre exploser avec l’arrivée
d’un million et demi de Syriens qui continuent de fuir
les combats. Stigmatisés, porteurs de souffrances
psychiques, de retards de développement ou de lourdes
pathologies – parfois attribuables aux traumatismes
de la guerre mais surtout à la grande précarité dans
les camps –, les enfants réfugiés subissent aussi de
multiples violences, abus, exploitations et négligences.
Or l’ONG libanaise BAA offre un appui psycho-social
dans 5 centres de guidance familiale desservant les 10
camps répartis sur le Liban, mais se voit débordée par
l’affluence des jeunes patients. En outre, le manque
d’outils d’aide au diagnostic rend plus difficile leur prise
en charge appropriée.
« Dans les camps de réfugiés,
on rencontre énormément de
dépressions infantiles et de troubles du
comportement causés par la violence. »
Dr Jihane Rohayem, psychiatre au Centre de guidance
familiale de Saïda
publique sur les droits des enfants réfugiés sont impulsées, particulièrement celui
de bénéficier d’un accompagnement psycho-social approprié.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Des relations de confiance avec les familles
Parmi les 5 modules dispensés en 2015, celui donné par une formatrice jordanienne
aux assistantes sociales leur a permis de participer directement au diagnostic
sommaire et à la prise en charge des enfants à domicile, diminuant ainsi l’engorgement
dans les centres. De leur côté, les professionnels ont été formés à trois techniques
de diagnostic (ADOS, VINELAND et CPT) et sont aujourd’hui en mesure d’apporter
un diagnostic précis pour une prise en charge adaptée des enfants. Enfin, rare
moment de détente pour ces familles confinées à l’univers des camps, deux sorties
ont rassemblé quelque 200 personnes. Les professionnels ont aussi pris part à
ces activités et ont pu discuter dans un cadre moins médicalisé avec parents et
enfants, permettant de tisser des relations de confiance propices à la thérapie.
© Sante Sud
Objectif
� r enforcer les capacités des professionnels intervenant
NOTRE ACTION
Diagnostic, prise en
charge et plaidoyer
Le programme comprend la formation des assistantes sociales
qui interviennent directement auprès des familles afin de leur
donner les outils nécessaires au repérage des troubles chez les
enfants et ainsi désengorger les consultations spécialisées. La
formation de psychiatres, psychologues et psychomotriciens,
notamment aux outils de diagnostic, améliore la qualité de la
prise en charge. Enfin, des actions de sensibilisation de l’opinion
Après avoir vécu dans la rue durant des années
avec ses enfants, Fatima a trouvé un logement de
fortune pour elle et sa famille dans un ancien dépôt
de légumes au camp de réfugiés palestinien de
Borj el Brajne à Beyrouth. Avec l’arrivée des réfugiés
syriens, l’espace se fait encore plus rare... mais on se
sert les coudes ! (Ici avec l’un de ses enfants, Ahmed,
thalassémique)
Rapport d’activités 2015
21
Enfance abandonnée MALI
Renforcement de la protection et du respect des droits
des enfants abandonnés au Mali
Objectif
�o
ffrir aux enfants abandonnés une protection adéquate, une prise en
© Sante Sud
charge globale adaptée à leurs besoins et garantissant le respect de leurs
droits, de leur développement personnel et de leur future intégration
sociale
Groupes cibles
� 160 professionnels de santé
Bénéficiaires finaux
� 500 enfants abandonnés ou égarés et 10 familles d’accueil
Partenaires opérationnels
�D
irection nationale de la protection de l’enfance et de la famille (DNPEF),
La surcharge de travail dans
les pouponnières, où une seule
personne est parfois en charge de
30 nourrissons, rend trop rares les
moments d’échanges affectifs avec
l’enfant.
DIAGNOSTIC
Pléthore d’enfants
abandonnés
Ces dernières années, en raison de la recrudescence des
difficultés économiques au Mali et de l’exode rural, l’abandon
d’enfant a pris des proportions alarmantes dans les grands
centres urbains comme Bamako et dans certaines capitales
régionales. La situation s’est encore dégradée avec la crise
politique de 2012, consécutive au coup d’État, et avec l’entrée en
vigueur d’une loi autorisant l’adoption des enfants uniquement
par des parents maliens. Cela entraîne une augmentation
massive du nombre d’enfants dans les centres d’accueil.
Aujourd’hui, les pouponnières et les services sociaux n’ont
pas les moyens, les ressources humaines et le savoir-faire
nécessaires pour assurer une prise en charge de qualité de ces
enfants, le respect de leurs droits et leur insertion en famille.
NOTRE ACTION
Promouvoir les droits des
enfants abandonnés
Santé Sud concentre ses efforts sur le renforcement
organisationnel de 4 pouponnières afin d’améliorer la
qualité de la prise en charge des enfants. Autre priorité :
la sensibilisation aux droits fondamentaux des enfants
22
Rapport d’activités 2015
Centre d’accueil et de placement familial (CAPF), Association pour
la sauvegarde de l’enfance (ASE-Mali), Association pour la survie et
l’encadrement des mères et des enfants de la rue (ASSUREME) et Centre
d’accueil pour la protection et l’éducation des enfants en situation
difficile et des aides ménagères (CAPEMA)
Partenaires financiers
�A
gence française de développement (AFD), Direction de la coopération
internationale de Monaco, Association Léo, Association Demisenya,
ARCAT
« 90 % des lacunes identifiées dans
notre pouponnière ont été améliorées
grâce au travail sur le référentiel qualité. »
Mariam Diallo Camara, directrice du Capema
abandonnés et de ceux en situation de handicap également accueillis dans ces
centres. Il s’agit de formaliser les procédures d’accueil des enfants ; de renforcer
les capacités institutionnelles des pouponnières à travers la démarche de projet
d’établissement ; de dispenser un programme de formation et de recyclage auprès
des personnels tout en assurant la fourniture d’équipements ; et enfin de développer
un réseau de familles d’accueil pour le placement des enfants abandonnés.
FAITS MARQUANTS EN 2015
évaluer pour réorganiser
Un état des lieux des 4 centres d’accueil a été réalisé afin d’identifier les besoins
et les difficultés rencontrées par les pouponnières aux prises avec une surcharge
importante d’enfants. Un «référentiel qualité» a été élaboré avec les partenaires
associatifs et institutionnels afin de définir ensemble un cadre garantissant une
prise en charge optimale pour assurer le développement de ces enfants et le
respect de leurs droits fondamentaux. Il est accompagné d’un guide d’autoévaluation qui leur permettra d’évaluer leurs pratiques et de définir des axes
d’amélioration de la qualité à travers une démarche participative.
Handicap visuel MONGOLIE
Promouvoir les droits des personnes malvoyantes
et/ou aveugles en Mongolie
Objectif
�d
évelopper un service d’information et de
prévention des déficiences visuelles auprès des
personnes aveugles ou malvoyantes en Mongolie
Groupes cibles
� 70 personnes de la FNPAM
Bénéficiaires finaux
� 15 000 personnes déficientes visuelles ou aveugles
« Santé Sud est une de ces ONG
françaises qui ont des expériences
remarquables dans l’accompagnement
pour l’amélioration de la santé des
populations. »
M. Yves Delaunay, ambassadeur de France en Mongolie
Partenaire opérationnel
Mongolie (FNPAM)
Partenaires financiers
� Fondation L’Occitane, Groupe Tavan Bogd
DIAGNOSTIC
Un partenaire engagé !
La Mongolie recense près de 15 000 personnes vivant
avec une déficience visuelle. Malgré un cadre légal
favorable (signature de la Convention internationale sur
les droits des personnes en situation de handicap ; loi
pour la protection sociale des personnes en situation de
handicap), la pleine intégration sociale des personnes en
situation de handicap demeure problématique. L’emploi
et l’accès à l’école, à l’université, aux formations et aux
activités sociales et culturelles sont limités. La FNPAM
est un acteur reconnu tant par la société civile que par
les pouvoirs publics : elle rassemble la quasi-totalité des
personnes vivant avec une déficience visuelle dans le pays.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Un « avenir clair » très prometteur
En cette fin de programme, une cérémonie de restitution officielle a été organisée
le 25 mai 2015 et a donné lieu à l’inauguration de l’espace « Avenir clair ». Aujourd’hui
totalement opérationnel, ce service est animé par du personnel qualifié et met
en place des actions favorisant l’accès à l’emploi, à l’enseignement ou encore à
un stage, dans l’optique d’améliorer l’intégration sociale des personnes aveugles
ou malvoyantes et de lutter contre leur précarité. Sur la base du succès de cette
expérience, de nombreuses pistes de collaboration dans le champ du handicap
sont actuellement explorées.
© Sante Sud
� Fédération nationale des personnes aveugles de
NOTRE ACTION
Un service d’information
et de prévention
Le mandat de Santé Sud consiste à accompagner la FNPAM
dans l’élaboration du projet « Avenir clair », un espace d’accueil,
d’information et de prévention des déficiences visuelles.
Le dispositif est également renforcé par des formations en
communication et en plaidoyer auprès du personnel de
l’association et par la mise à disposition d’équipement adapté
aux déficiences visuelles (espace entièrement rénové, tableau
blanc, smart board interactif, création d’un logiciel pour le
repos des yeux…).
« Avenir clair » a été élaboré selon une méthode
participative qui permet de réfléchir à un plan
d’action basé sur les besoins réels des bénéficiaires.
Le ministère de la Santé et des Sports, l’Ambassade
de France en Mongolie, Santé Sud et la Fédération
nationale des personnes aveugles de Mongolie
étaient réunies le 25 mai 2015 pour le lancement
de cet espace d’accueil ouvert à un public de
malvoyants ainsi qu’aux valides.
Rapport d’activités 2015
23
Handicap mental TUNISIE
Pour une meilleure participation sociale et économique
des personnes souffrant de troubles mentaux
« Je me sens à l’aise lorsque je travaille.
Je gagne 240 dinars par mois. Ce mardi,
je suis allé à la poste et j’ai retiré mon
argent. »
© Sante Sud
Mohammed, bénéficiaire de la ferme thérapeutique de Sidi Bouzid
et chargé de l’atelier d’agriculture
La médiation pédagogique avec les
animaux a remporté un vif succès
auprès des jeunes de la ferme
thérapeutique de Ghardimaou.
DIAGNOSTIC
Un avenir incertain
La majorité des enfants en situation de handicap sont, encore
aujourd’hui, exclus de la société tunisienne, voire cachés
par leur famille... Un petit nombre d’entre eux fréquente des
centres de jour – le plus souvent associatifs et disposant de
ressources très limitées et de compétences inégales. Certains
de ces établissements proposent des activités éducatives et
de pré-formation professionnelle ; mais à l’âge de 30 ans, ils
doivent en partir et se retrouvent face à un avenir auquel ils
sont peu préparés.
régions agricoles. L’expérience comporte trois axes : optimiser le fonctionnement
des structures d’accueil ; renforcer la qualité de la prise en charge par des formations
spécifiques visant notamment à amener les jeunes à l’autonomie par un projet
individualisé ; développer un réseau de partenaires extérieurs pour faciliter leur
insertion future.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Des bénéficiaires au cœur du débat
Outres les derniers ateliers de formation menés tout au long de l’année auprès
des professionnels des trois fermes thérapeutiques, le séminaire de clôture de
ce projet-pilote a réuni près de 80 acteurs du monde du handicap en Tunisie fin
2015. L’occasion d’échanger sur les droits des personnes en situation de handicap
à la lumière de cette expérience de trois ans. Plusieurs bénéficiaires s’y sont
exprimés, soulignant combien leur insertion professionnelle ou plus simplement
leur expérience dans les fermes leur ont permis d’accéder à plus d’autonomie.
Ces interventions ont rappelé à l’assistance l’importance de laisser la parole à
ces jeunes pour mieux défendre leurs droits et pour participer à la mise en place
d’actions les plus adaptées possible.
Objectif
� renforcer les capacités de trois associations qui gèrent des fermes
thérapeutiques promouvant l’intégration sociale d’enfants et de jeunes
en situation de handicap par le biais d’activités éducatives et agricoles
Groupes cibles
� 587 personnels
NOTRE ACTION
Bénéficiaires finaux
Un projet individualisé
dans une région agricole
� 3 33 jeunes en situation de handicap et leur famille
Or l’activité agricole peut servir la prise en charge globale
des personnes en situation de handicap : éducation, soin,
socialisation, formation professionnelle... Elle favorise
l’autonomie, le développement des capacités sensorielles et
psychomotrices et une ouverture sur l’environnement extérieur
en vue de l’intégration sociale et économique. C’est pourquoi
Santé Sud soutient trois fermes thérapeutiques dans des
24
Rapport d’activités 2015
Partenaires opérationnels
� Association des parents et amis des handicapés de Tunisie (APAHT) à
Ghardimaou, Union tunisienne d’aide aux insuffisants mentaux (UTAIM)
de Sidi Bouzid, Association Cordoue d’éducation spécialisée et de
développement humain à Testour
Partenaires financiers
� Union européenne, Fondation Lord Michelham of Hellingly, Fondation
AnBer
Nutrition TUNISIE
La santé des jeunes en Méditerranée : programme
d’action autour de l’alimentation des étudiants
Objectif
� lutter contre les mauvaises pratiques alimentaires
des étudiants du campus universitaire de Tunis-El
Manar
Groupes cibles
� 4 professionnels de santé, 14 personnels du resto U
et les étudiants de l’association AIESEC
« L’urbanisation, la sédentarité et le
stress ont mené à l’émergence du
cortège des maladies dites de surpoids
liées à l’alimentation dans notre pays. »
Imen Ben Abdennabi, chef de projet à Santé Sud Tunisie
Bénéficiaires finaux
� 26 741 étudiants sensibilisés dont 250 sondés
national de nutrition et de technologie alimentaire
(INNTA), Association internationale des étudiants
en sciences économiques et commerciales
(AIESEC University), Université de Tunis-El Manar,
Observatoire régional de la santé - ProvenceAlpes-Côte d’Azur (ORS PACA), Comité régional
d’éducation pour la santé - Provence-Alpes-Côte
d’Azur (CRES PACA)
Partenaire financier
� Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
DIAGNOSTIC
Problème de surpoids chez
les jeunes tunisiens
L’o b é si té et l e s m a l a d i e s n o n t r a n s m i s si b l e s
associées (diabète, hypertension artérielle, maladies
cardiovasculaires, etc.) progressent rapidement en Tunisie.
L’urbanisation rapide due à un exode rural massif ainsi que la
sédentarisation des professions et une alimentation plus riche
en gras avec par exemple la multiplication des fast-foods en
sont responsables. Ainsi, environ 23% des jeunes tunisiens
seraient en situation de surpoids ou d’obésité. Suite au
Séminaire santé des jeunes en Méditerranée (décembre
2014), la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a souhaité
entretenir la dynamique impulsée avec les pays du Sud
et répondre à l’invitation lancée par la Tunisie à cette
occasion pour travailler autour de l’alimentation.
aux bonnes pratiques grâce à des messages conçus par des spécialistes de la
nutrition tunisiens et français. Différents canaux sont ainsi utilisés : réseaux sociaux,
campagnes SMS, événements sur le campus comme des projections-débats, la
distribution de fruits, des journées sportives, etc. Quelques étudiants en situation
d’obésité ou de surpoids bénéficient également d’un dispositif d’accompagnement
sous forme de groupes de parole. Enfin un diagnostic du restaurant universitaire
vise à améliorer la qualité nutritionnelle des menus proposés.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Des partenariats actifs et un réel intérêt
des étudiants
En ce premier trimestre du projet, une dynamique entre les nombreux partenaires
s’est mise en place et a permis de mobiliser les étudiants et le personnel du restaurant
universitaire. Réalisée avec l’aide de l’ORS et de l’INNTA et soumise aux réponses
des étudiants par l’AIESEC, la première enquête CAP (Connaissances, Attitudes,
Pratiques) sur les pratiques alimentaires et les activités physiques des étudiants
a marqué le lancement du projet sur le campus.. Des stands y ont également été
organisés et ont permis de se rendre compte de l’intérêt des étudiants pour une
telle thématique.
© Sante Sud
Partenaires opérationnels
�O
ffice des œuvres universitaires du Nord, Institut
NOTRE ACTION
Sensibliser les étudiants à
une bonne alimentation
Le projet comprend deux enquêtes menées auprès des
étudiants afin de mieux connaître et de comparer leurs
habitudes alimentaires et leur activité physique avant et
après l’action. Il s’agit de sensibiliser la population étudiante
L’association étudiante AIESEC effectue une enquête
auprès des étudiants sur le campus de Tunis-El
Manar pour sonder leurs habitudes concernant
l’alimentation et la pratique du sport.
Rapport d’activités 2015
25
3.
Médicaliser les
zones rurales
Bénin,
Guinée,
Madagascar,
Mali
© Sante Sud
Depuis 1989, Santé Sud a conçu et
mené à bien un programme original
et efficace d’installation de médecins
généralistes communautaires (MGC)
en milieu rural. Ce programme est né
d’un constat : la coexistence, dans
de nombreux pays, de zones rurales
sous-médicalisées où 60 à 80% de la
population habite pourtant, et d’une
forte proportion de jeunes médecins
sans emploi en ville.
Santé Sud s’est ainsi lancée
dans une expérience visant
l’accompagnement de jeunes
médecins maliens dans leur
installation en milieu rural. Depuis,
cette initiative a été évaluée et
validée par l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) en 2008,
confirmant ainsi la pertinence de
cette stratégie.
Au Mali, à Madagascar, au Bénin
et en Guinée, Santé Sud poursuit
ce programme d’installation
de médecins en première ligne
qui répond à la demande des
populations pour des soins de
proximité et de qualité. Chaque
médecin couvre une aire de santé
de 10 000 à 30 000 habitants et
améliore ainsi le niveau de santé
de la population, avec notamment
un impact sur le taux de mortalité
maternelle et infantile et un
renforcement des programmes de
santé publique de ces pays.
Ces médecins de campagne,
organisés en association, constituent
en outre un réseau de solidarité
professionnelle capable de mener
des activités novatrices telles que
la prise en charge des maladies
chroniques (épilepsie, hypertension
artérielle, VIH, etc.) en zone rurale ou
l’informatisation mobile et connectée
des centres de santé.
épilepsie BéNIN
Prise en charge des patients vivant avec l’épilepsie par le réseau des médecins
généralistes communautaires (MGC) installés par Santé Sud au Bénin
« Ces actions de
sensibilisation, auxquelles
les habitants de nombreux
villages participent,
produisent un accroissement
notable des consultations
pour épilepsie. »
Dr Pierre Genton, épileptologue, formateur pour
Santé Sud (Rapport de mission 08-2015)
Objectif
� mieux mesurer l’incidence de l’épilepsie et assurer aux patients atteints
une meilleure insertion sociale et un accès à des soins de qualité
Groupes cibles
� 6 médecins généralistes communautaires
Bénéficiaires finaux
� 900 personnes épileptiques attendues
Partenaires opérationnels
� Association des médecins généralistes communautaires du Bénin,
association Datasanté
Partenaire financier
� Sanofi Accès aux Médicaments (Programme Impact Epilepsy)
DIAGNOSTIC
épileptiques stigmatisés,
malades non soignés
NOTRE ACTION
Soins, sensibilisation et démystification
Si les données sur l’incidence ou sur le pronostic de l’épilepsie
sont rares en Afrique subsaharienne, on sait que sa prévalence
est deux ou trois fois plus élevée que dans les pays industrialisés.
En plus des problèmes sanitaires et économiques que
cette affection chronique occasionne aux malades, ils sont
également frappés d’exclusion sociale. En effet, dans ces
villages reculés, il n’est pas rare de croire que la maladie est
contagieuse et que ses manifestations sont causées par des
puissances surnaturelles.
Créé en 2014, le Réseau épilepsie Bénin (REB) est constitué de 6 médecins
généralistes communautaires (MGC) installés par Santé Sud et désireux d’améliorer
les conditions de vie des malades épileptiques dans leur aire de santé. Ces MGC
sont mis en réseau et reçoivent une formation initiale et continue afin de pouvoir
offrir un diagnostic précis, un traitement approprié et un suivi de chaque patient.
Parallèlement, les séances de sensibilisation communautaire contribuent à diminuer
la stigmatisation dont souffrent les épileptiques. Il s’agit de mieux faire connaître la
maladie, de la démystifier et d’amener les malades à consulter le médecin plutôt
que de se rendre exclusivement chez le guérisseur. Un volet recherche-action
complète le dispositif.
FAITS MARQUANTS EN 2015
© Sante Sud
Diagnostic et prise en charge efficaces
Après deux ans de d’existence, le REB est aujourd’hui mature pour prendre en
charge les patients atteints de troubles épileptiques et pour étendre la couverture
géographique à d’autres zones d’intervention. L’année 2015 a été marquée par le
dépistage de 301 nouveaux patients (contre 0 au lancement du REB). Ce nombre
a été multiplié par 5 entre les deux semestres de 2015. La hausse de la prise en
charge démontre une amélioration du diagnostic et du suivi par les médecins,
mais également une meilleure connaissance de la maladie par la population, une
avancée attributable aux séances de sensibilisation. Côté recherche, une base de
données pour référencer et suivre les patients est désormais opérationnelle, alors
que 4 médecins formés à l’utilisation d’un logiciel spécifique ont déjà commencé à
former leurs pairs, dans un perspective d’élargissement du réseau. Le traitement
de ces données va permettre de mieux appréhender l’évolution de la maladie.
Les séances de sensibilisation ont contribué à repousser les barrières de la honte et de la
stigmatisation liées à l’épilepsie, mais aussi d’initier de nouvelles approches de coopération entre
les guérisseurs traditionnels et les centres médicaux communautaires (CMC).
Rapport d’activités 2015
27
Médecine générale GUINéE
Projet de renforcement du système de santé par l’installation de médecins
généralistes communautaires privés dans les communes rurales de Guinée
DIAGNOSTIC
Un problème de repartition
des RH en santé !
La question des ressources humaines en santé est
unanimement considérée comme LE problème majeur
en Guinée. On constate ainsi un fort déséquilibre entre
un service public peu performant en milieu rural, occupé
principalement par des infirmiers et des agents de
santé, et une offre privée en zone urbaine dispensée
par de nombreux soignants. Parallèlement, on assiste
à la progression du chômage chez les jeunes diplômés
de la santé en ville et à l’augmentation des pratiques
informelles de soin.
« La participation massive des
associations communautaires au projet
laisse présager une belle réussite pour la
médecine générale communautaire en
Guinée. »
François Calas, responsable de programmes
à Santé Sud
communaux et surtout de la population, très motivée à l’idée d’accueillir
des médecins. De fait, les associations communautaires locales ont investi
dans la construction de centres de santé pour faciliter l’installation
des médecins, qui couvrent désormais une aire de santé d’environ 10 000
personnes pour chaque centre.
FAITS MARQUANTS EN 2015
© Sante Sud
Les communautés appellent à la réplication
du projet
Le Dr Mamadou Diouldé Bah dans son
centre de santé à Kourou, en train de
dépister le diabète chez un patient. Les
MGC seront en effet amenés à prendre
en charge beaucoup de maladies
chroniques, qui sont en train d’exploser
en Afrique.
NOTRE ACTION
Installer des médecins
en campagne
À la demande de l’association Fraternité médicale Guinée
(FMG), Santé Sud a amorcé fin 2013 un premier projet
de médicalisation en zone rurale. Il vise l’installation de 5
médecins privés communautaires dans les communes
rurales de la région de Labé sur la base d’un partenariat
public/privé efficace et pérenne. Le projet a mobilisé
l’adhésion et la participation des responsables sanitaires
nationaux, des autorités régionales et locales, des élus
28
Rapport d’activités 2015
Si les populations avaient déserté les structures de santé guinéennes en 2014,
une baisse significative du nombre de cas de fièvre ébola a permis un retour à la
confiance et une hausse de la fréquentation dans les 5 centres, tous opérationnels
en 2015. Cette deuxième année du projet a permis de compléter les formations
reçues par les médecins installés par Santé Sud en vue d’améliorer la qualité des
soins médicaux. Il s’agissait de compagnonnages dispensés par des médecins
français venus guider leurs jeunes pairs guinéens dans leur exercice. Une évaluation
finale du projet a révélé la satisfaction des populations bénéficiaires et l’intérêt de
poursuivre le projet pour répondre aux demandes croissantes des communautés
voisines pour l’implantation d’un MGC sur leur territoire.
Objectif
� augmenter l’accessibilité des populations rurales à des soins de qualité
et contribuer à résoudre le problème de l’emploi chez les jeunes
médecins guinéens
Groupes cibles
� 5 médecins généralistes communautaires (MGC)
Bénéficiaires finaux
� 50 000 habitants
Partenaires opérationnels
� Fraternité médicale Guinée (FMG), ministère de la Santé, Institut
national de la santé publique (INSP)
Partenaires financiers
� Fondation d’aide à l’enfance et au Tiers-monde (FAET), sociétés SAB
et SODISEL (José Lamic)
Médecine générale MADagascar
Extension et pérennisation des installations de médecins
privés communautaires en zones rurales à Madagascar
Objectif
� participer à l’amélioration des soins et de la couverture sanitaire dans
sept régions de Madagascar
Groupes cibles
� 56 médecins généralistes communautaires (MGC)
© Sante Sud
Bénéficiaires finaux
� 500 000 habitants
Partenaires opérationnels
� ministère de la Santé publique, Conseil national de l’Ordre des médecins de
Madagascar, Association des médecins communautaires de Madagascar
(AMC-MAD), Institut national de santé publique et communautaire, MG-France
(Mg Form), association Datasanté
Partenaire financier
� Agence française de développement (AFD)
Les consultations autour de la mère et
de l’enfant constituent l’activité la plus
importante des MGC. Or l’évaluation
finale du projet a permis de constater
une augmentation des consultations
des femmes, un signe encourageant.
DIAGNOSTIC
éloignement et precarité
Quelque 80% de la population malgache vit en milieu rural. Dans
le contexte de crise que connaît Madagascar depuis 2009, la
situation socio-économique et sanitaire de la population s’est
encore aggravée en 2015. Or l’insuffisance de personnel de
santé touche particulièrement les zones éloignées et enclavées,
notamment en raison de la précarité et des problèmes de
sécurité. De nombreux centres de santé de base (CSB) publics
ruraux sont laissés à l’abandon voire fermés.
NOTRE ACTION
Consolider un système de santé
défaillant
Le ministère de la Santé publique a demandé à Santé Sud
d’installer 12 nouveaux médecins généralistes communautaires
(MGC) afin de redonner accès à des soins médicalisés aux
populations rurales. L’arrivée de ces médecins sur trois zones
porte le nombre de nos MGC en activité à 56 à Madagascar. Par
ailleurs, dans le cadre d’une convention sur l’expérimentation
à la réouverture de CSB non fonctionnels avec le ministère,
Santé Sud est chargée de mener à bien l’ensemble des activités
permettant de remettre en route 3 centres avec tout le personnel nécessaire.
Cette expérience pourrait être étendue au reste du pays et à terme aboutir au
développement d’un nouveau cadre de partenariat public-privé.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Accès aux soins pour les
communautés rurales
En 2015, dernière année du projet, Santé Sud a pourvu au remplacement de deux
postes de MGC vacants et a installé des équipements pour assurer la chaîne de froid
dans les cabinets des MGC, essentielle à la conservation de certains médicaments
et vaccins. L’évaluation finale du programme a permis d’apprécier, d’une part,
l’installation de 30 MGC réalisée depuis 2010, et d’autre part, la mise en gestion
déléguée des CSB publics. L’évaluation externe a souligné que ces installations
ont permis d’offrir de nouveaux services de soins et de prévention à 253 000
habitants et a mis en avant l’efficience du projet et la satisfaction des bénéficiaires.
Les résultats soulignent la hausse de la fréquentation des CSB, notamment les
consultations des femmes, et précisent que la poursuite des installations doit être
accompagnée d’un renforcement du partenariat avec le secteur public et du rôle
du MGC dans la santé préventive communautaire.
« Avant, je ne pouvais pas rester
longtemps au village, à cause de mes
crises d’asthme. Maintenant que le
médecin est là, cela me rassure et je
peux travailler en toute sérénité.»
Un patient du Dr Nestor dans le village d’Amparihivato, Bongolava
Rapport d’activités 2015
29
Médecine générale MADAGASCAR
Consolider les équipes cadres de « référents-maîtres de stage » au sein de
l’Association des médecins communautaires (AMC-MAD)
Objectif
� promouvoir et maintenir la qualité des soins
offerts aux populations rurales par les médecins
généralistes communautaires (MGC) soutenus
par l’AMC-MAD, avec un dispositif de solidarité
professionnelle, autonome et pérenne
Groupes cibles
� équipe cadre de 9 médecins référents-maîtres
de stage
Bénéficiaires finaux
� 500 000 habitants
« Grâce à la formation aux urgences, je
peux prendre en charge ces cas, ce qui
fait une économie importante pour les
patients car une évacuation sanitaire
coûte très cher à la famille. »
Dr Jean Marie, référent-maître de stage à Salary, Atsimoandrefana
Partenaire opérationnel
� Association des médecins communautaires de
Madagascar (AMC-MAD)
sous forme de compagnonnage, de développer la formation continue et de
poursuivre les échanges de pratiques professionnelles en réseau auprès
des 56 MGC à Madagascar. Cette nouvelle dynamique intra-professionnelle
permet de renforcer la stabilité des médecins pratiquant en zone rurale isolée.
Partenaire financier
� Association Frères de nos frères
FAITS MARQUANTS EN 2015
Des soins d’urgence en zone rurale
DIAGNOSTIC
Des médecins isolés
Depuis 2003, Santé Sud accompagne de jeunes médecins
malgaches qui font le choix de s’installer en zone rurale,
avec une formation et un encadrement complets. Le
succès est tel que l’on assiste à une augmentation
de demandes d’installations de jeunes diplômés à la
campagne. Cependant, pratiquer la médecine sans
préparation à ce contexte difficile peut s’avérer éprouvant
compte tenu du haut niveau de responsabilité et de
l’isolement. Ainsi, l’abandon de poste reste fréquent et un
accompagnement professionnel devient indispensable
pour que ces médecins s’approprient leur rôle et
parviennent à offrir des soins de qualité dans des zones
géographiques de plus en plus larges.
Afin de les aider à encadrer adéquatement les jeunes médecins, les RMS
ont eux-mêmes reçu des formations. L’une d’elles portait sur les échanges
entre pairs qu’ils doivent organiser. Durant ces séances, les nouveaux MGC
exposent des cas cliniques afin de pouvoir rectifier les mauvaises pratiques
éventuelles. Les RMS ont également bénéficié d’une formation visant à
consolider leurs compétences sur la prise en charge des urgences ; une
discipline cruciale si l’on pense que l’isolement fait de ces médecins le premier
maillon, et parfois le seul recours pour les patients dans la chaîne de soins
d’urgence. Parmi les thèmes abordés : urgences vitales, immobilisations
plâtrées, sutures et petite chirurgie. Au terme de la formation, les médecins
ont reçu un kit médical d’urgence, ainsi qu’un guide de médecine d’urgence
en milieu isolé réalisé par le formateur.
Un dispositif de solidarité entre
médecins communautaires
L’association des médecins communautaires de
Madagascar (AMC-MAD) compte aujourd’hui 56 membres
qui ont besoin d’être accompagnés, dont un tiers n’ayant
pas reçu de formation spécifique par Santé Sud. Une
équipe cadre de 9 référents-maîtres de stage (RMS)
constituée de médecins généralistes communautaires
(MGC) expérimentés a donc été formée pour les soutenir.
Les RMS ont pour mandat d’offrir aux nouvelles recrues
une formation spécifique, d’assurer leur suivi sur le terrain
30
Rapport d’activités 2015
© Sante Sud
NOTRE ACTION
Lors des formations aux urgences, les mises en
situation permettent aux médecins en poste
d’améliorer leur réponse aux situations d’urgences
dans un contexte où ils doivent souvent agir seuls et
sans possibilité de référer le malade facilement.
éPILEPSIE madagascar
Prise en charge des patients vivant avec l’épilepsie par le
réseau des MGC installés par Santé Sud à Madagascar
« Grâce à mon traitement, je ne fais plus
de crise depuis un an et je vais pouvoir
me marier pour fonder une famille. »
Un patient sous traitement anti-épileptique par le Dr Fenomanana
dans le village d’Antanambao, Bongolava
Objectif
� offrir une formation spécifique aux médecins généralistes
communautaires (MGC) afin d’augmenter l’accès de la population
rurale à une prise en charge appropriée de l’épilepsie : diagnostic,
suivi, accès aux médicaments, sensibilisation...
Groupes cibles
� 36 médecins généralistes communautaires (MGC)
Bénéficiaires finaux
DIAGNOSTIC
Épilepsie : une vie
normale est possible !
Dans les zones rurales reculées de Madagascar, l’épilepsie
est couramment perçue comme un sortilège : les
personnes en souffrant sont donc souvent victimes
d’exclusion. Avec une prévalence de deux à trois fois plus
élevée que dans les pays industrialisés (soit environ 10
à 15 pour 1000), elle constitue un frein non négligeable
pour le développement et un terrible handicap pour
les personnes touchées. Or un diagnostic précis, un
suivi régulier et l’accès à des médicaments spécifiques
permettent la mise en place d’un traitement efficace et
l’accès à une vie normale pour la majorité des patients.
NOTRE ACTION
�e
nviron 3 600 personnes épileptiques attendues
36 médecins mobilisés
pour un suivi efficace
Partenaires opérationnels
� Association des médecins communautaires de Madagascar (AMCMAD)
Le Réseau épilepsie Madagascar (REM), initié en 2008,
permet à 36 médecins généralistes communautaires
(MGC), implantés par Santé Sud au plus près des
populations villageoises, de mieux prendre en charge
les patients épileptiques. Le volet « recherche-action »
assure le suivi et l’étude de l’évolution de la maladie pour
chaque patient ; le volet « formation » permet aux MGC
d’acquérir les connaissances nécessaires pour mieux
soigner les malades ; le volet « accès aux médicaments »
assure un approvisionnement régulier en médicaments
à prix abordable ; et le volet « sensibilisation » vise à
changer les perceptions négatives autour de l’épilepsie.
Ce réseau a pour vocation de s’étendre à un plus grand
nombre de médecins de l’AMC-MAD.
Partenaire financier
� Sanofi Accès aux médicaments (Impact Epilepsy)
FAITS MARQUANTS EN 2015
© Sante Sud
Le nombre de patients
épileptiques suivis a doublé
Le Dr Jocelyn, MGC membre du REM, installe un
casque à un jeune patient lors d’une formation en
électroencéphalographie (EEG)
Le nombre total de patients dépistés a presque doublé
en 2015 pour atteindre 413 patients. Cette augmentation
est liée à l’élargissement du réseau de 13 MGC en 2013 à
36 MGC en 2015, mais également à l’organisation du « REM
Tour » dont l’objectif est de sensibiliser les communautés
locales sur la nature de l’épilepsie et sa prise en charge.
Parallèlement, la formation continue s’est également
poursuivie avec deux séminaires en 2015, permettant des
échanges entre les membres sur leur pratique médicale
et sur le renforcement du réseau.
Rapport d’activités 2015
31
Médecine générale Mali
Consolider les équipes cadres de « référents-maîtres de stage »
au sein de l’Association des médecins de campagne
Objectif
� promouvoir et maintenir la qualité des soins offerts
aux populations rurales par les médecins généralistes
communautaires soutenus par l’Association des
médecins de campagne du Mali
Groupes cibles
� équipe cadre de 28 médecins référents
Bénéficiaires finaux
� 3 millions d’habitants desservis par quelque 250
médecins
« Le jour de l’arrivée du médecin, un
accident de voiture a fait 23 blessés : les
villageois ont vite constaté combien sa
présence changeait tout par rapport à
un infirmier ! »
Fatoumata S. Traoré, secrétaire administrative de l’ASACO
de Kenenkoun (L’ASACO est l’association villageoise chargée de
l’administration du centre de santé)
Partenaire opérationnel
�Association des médecins de campagne (AMC-Mali)
Partenaire financier
� Fondation d’aide à l’enfance et au Tiers-monde (FAET)
DIAGNOSTIC
Installations sans préparation
La médicalisation des zones rurales au Mali a été initiée
par Santé Sud en 1989 puis développée avec l’Association
des médecins de campagne (AMC) créée en 1993.
Progressivement 150 jeunes médecins ont été formés
et accompagnés pour s’installer en milieu rural, la grande
majorité dans les centres de santé communautaires
(CSCOM), structures de santé de base du système
sanitaire malien. Le succès de cette initiative est tel que
l’on assiste à une augmentation importante d’installations
spontanées de jeunes diplômés en médecine non formés
à la pratique en milieu isolé. Cela crée une plus forte
demande d’encadrement et d’accompagnement de ces
jeunes médecins mal préparés pour exercer en situation
isolée leur métier de responsable d’une structure de soins.
développent la formation continue dans chaque région et poursuivent les
échanges de pratique professionnelle en réseau.
FAITS MARQUANTS EN 2015
9 rms supplémentaires
Malgré la mobilisation des MGC qui ont été impliqués dans les mesures de prévention
de l’épidémie ébola mises en place par les autorités, les activités d’échanges de
pratiques et de compagnonnage ont pu être menées en 2015. Ce compagnonnage
favorise notamment les échanges entre les MGC et leur permet d’analyser leurs
pratiques et d’identifier les points d’amélioration et les moyens pour progresser
dans la gestion de leur centre et dans la prise en charge des patients (organisation du
travail, prise en charge clinique, hygiène…). En outre, afin de faire face à l’augmentation
du nombre de jeunes MGC, 9 RMS supplémentaires ont été formés afin de garantir
la qualité des soins et une meilleure couverture de santé médicalisée, portant le
total à 28 RMS.
NOTRE ACTION
L’AMC estime à environ 250 le nombre de médecins qui
ont besoin d’être accompagnés et soutenus, beaucoup
parmi eux n’ayant pas reçu la formation spécifique en
médecine communautaire dispensée par Santé Sud.
Pour répondre à ce problème, Santé Sud et l’AMC ont
constitué et formé une équipe cadre de 28 « référentsmaîtres de stage » composée de médecins généralistes
communautaires (MGC) expérimentés. Ces RMS offrent
une formation adéquate aux jeunes médecins, assurent
leur suivi sur le terrain sous forme de compagnonnage,
32
Rapport d’activités 2015
© Sante Sud
28 médecins pour encadrer
leurs confrères
Le médecin de Kolèbougou, le Dr Issa Malé (ici en
consultation), est aussi « référent-maître de stage »
et partage volontiers sa longue expérience avec ses
jeunes confrères récemment installés.
Laboratoire médical MALI
Renforcement et extension du réseau de laboratoires
de première ligne dans les zones rurales
Objectif
� c ontribuer à un meilleur diagnostic des maladies infectieuses dans les
zones rurales maliennes par l’installation de 10 nouveaux laboratoires de
première ligne
Groupes cibles
� 20 professionnels de santé (médecins et techniciens de laboratoire)
© Sante Sud
Bénéficiaires finaux
� 100 000 habitants
Partenaires opérationnels
�A
ssociation des médecins de campagne (AMC-Mali), Centre
d’infectiologie Charles Mérieux de Bamako (CICM), Fondation Mérieux,
ministère de la Santé du Mali
Partenaire financier
� Direction de la coopération internationale de Monaco
Adama Coulibaly officie comme
laborantin depuis 1998 dans le CSCOM
de Markacoungo, l’un des premiers à
avoir disposé d’un laboratoire installé
par Santé Sud.
DIAGNOSTIC
Mortalité évitable
La forte mortalité dans les zones rurales au Mali est trop
souvent due à des affections diverses mal diagnostiquées :
paludisme, parasitoses intestinales (qui sont responsables de
l’anémie, surtout chez la femme enceinte et l’enfant de moins
5 ans), affections respiratoires aiguës, tuberculose, VIH... Ces
maladies pourraient être traitées plus efficacement si elles
étaient détectées à temps, notamment par le biais de tests
effectués en laboratoire.
première ligne. Pour le médecin, il s’agit d’un outil précieux pour asseoir le diagnostic
et donc améliorer la prise en charge de certaines affections qui sont une cause de
la forte mortalité, surtout en milieu rural.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Un projet en voie de pérennisation
En mai 2015, la restitution de l’évaluation finale du projet, tenue à Bamako, a confirmé
que le projet avait atteint les résultats attendus. Les dix laboratoires installés dans
10 Centres de santé communautaires (CSCOM) des régions de Kayes, Koulikoro
et Ségou sont fonctionnels avec un dispositif intégré d’assurance-qualité et de
surveillance épidémiologique dont les données sont régulièrement transmises
au centre de référence (CSREF). Le personnel des centres est unanime sur la
valeur ajoutée des laboratoires : ils améliorent la qualité des soins et favorisent
l’augmentation de la fréquentation des CSCOM. Dans la plupart des centres, les
recettes engendrées par le laboratoire permettent de couvrir les dépenses de
fonctionnement, ce qui est un élément supplémentaire de succès du projet. Les
partenaires locaux, au premier rang desquels les structures communautaires,
mesurent l’intérêt de ces laboratoires de proximité et s’engagent à soutenir leur
pérennisation.
NOTRE ACTION
Laboratoire de brousse : un outil
précieux pour le médecin
Santé Sud mène depuis 1989 un programme d’installation de
médecins généralistes communautaires (MGC) maliens en
milieu rural. Afin de répondre aux besoins les plus fréquents de
ces médecins éloignés des grands centres, elle a également
mis au point un programme visant à implanter des laboratoires
d’analyses biologiques adaptés à la pratique médicale de
« Ce laboratoire a sauvé mon enfant :
après une analyse de sang, le médecin
l’a rapidement référé au centre de santé
de référence où on l’a transfusé ; sans
cela, il allait mourir ! »
Oumar Traoré, villageois de Kenenkoun
Rapport d’activités 2015
33
Tuberculose Mali
Programme de lutte contre la tuberculose au Mali « Round 10 Fonds Mondial »
communautaires et le secteur privé dans la lutte
contre la tuberculose
Groupes cibles
� les médecins de 242 centres de santé ruraux, 31
cliniques et cabinets privées, les services de santé de
30 entreprises privées, 6 maisons d’arrêt, 2 maisons de
correction
Bénéficiaires finaux
� 3 millions d’habitants des aires rurales et 700
prisonniers des maisons d’arrêt
Partenaires opérationnels
�Catholic Relief Service (récipiendaire principal du
Fonds mondial) et le Programme national de lutte
contre la tuberculose au Mali
Partenaire financier
� F onds mondial pour la lutte contre le sida, la
tuberculose et le paludisme
DIAGNOSTIC
Une faible implication des
structures communautaires
L’incidence de la tuberculose au Mali était estimée à 58
nouveaux malades pour 100 000 habitants en 2014, et
devrait atteindre 10 000 cas annuels dans ce pays de 17
millions d’habitants. Bien que 90 % de la population se
trouve dans un rayon de 15 km autour d’un Centre de santé
communautaire (CSCOM), jusqu’à présent ces centres
privés à but non lucratif ont été peu impliqués dans la lutte
contre la tuberculose. Pourtant, 80% des consultations
curatives en général sont réalisées dans le privé mais
en ce qui concerne la tuberculose, après confirmation
du diagnostic, les malades sont gérés principalement
par des structures publiques peu performantes. Cela a
souvent comme conséquences l’abandon du traitement
et la perte de vue des malades.
NOTRE ACTION
Améliorer le dépistage et la
prise en charge
Le projet vise à améliorer la collaboration entre le privé
et le public dans le combat contre la tuberculose. Il
s’agira d’abord d’impliquer les structures privées des
régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et
du district de Bamako dans la prévention et la prise en
charge de la tuberculose, par des actions de formation
34
Rapport d’activités 2015
«C’est la toute première fois, en tant
qu’entreprise, que nous sommes
sollicités pour participer à la prévention
et à la lutte contre la tuberculose . »
M. Alasseini Guirou, chef de personnel de l’entreprise SOMIKA SA de
Kalana (mine d’or) dans la région de Sikasso, participant à l’un des
trois ateliers de sensibilisation en entreprise
et d’équipement des structures. Cela aura comme effet d’améliorer leurs
compétences en matière de diagnostic biologique des nouveaux cas, de
prise en charge des patients, de recherche des malades perdus de vue et
de référence des cas de tuberculose pulmonaire multi-résistants. D’autre
part, des actions de sensibilisation des professionnels du secteur public
mais aussi de la communauté permettront de réduire la contamination,
d’améliorer la prise en charge et de lutter plus efficacement contre la
co-infection tuberculose/VIH.
FAITS MARQUANTS EN 2015
Sensibilisation et formation
242 médecins de centres de santé communautaires et 31 médecins de centres
privés (cliniques et cabinets médicaux) ont reçu une formation durant l’année sur
le diagnostic précoce, la référence, le suivi thérapeutique et l’accompagnement
psychosocial des malades ainsi que sur la fixation et l’acheminement des lames
de prélèvement. La formation de 44 « pairs éducateurs » au suivi psycho-social
des patients ainsi que la réalisation de trois ateliers de plaidoyer à l’endroit des
responsables ont été menées et ont regroupé 111 participants dans les entreprises
(mines, transport, filature de coton) et les maisons d’arrêt.
© Sante Sud
Objectif
� impliquer la communauté, les structures
Des séances de counseling, des visites à domicile
et des causeries éducatives ont déjà permis de
toucher près de 10 000 personnes dont 423 ont été
référées dans les structures de prise en charge. Ici un
technicien de laboratoire confirmant un diagnostic
de tuberculose à Garolo.
e-santé MALI
Un programme d’informatisation mobile et connectée en 3G du système
d’information sanitaire au service de la santé reproductive et du planning familial
dans 13 CSCOM médicalisés des régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et Sikasso
« Si tout est normal au
premier rendez-vous, les
femmes enceintes ont
tendance à ne pas revenir aux
consultations périnatales…
Mais avec le système de suivi
et d’alertes de Datasanté, je
n’en perds plus une de vue ! »
Kadjatou Togora, matrone au centre de santé
communautaire de Kenenkoun
DIAGNOSTIC
Absence de dossier médical individuel
Le premier échelon du système de soins au Mali comporte plus de 1000
Centres de santé communautaires (CSCOM), qui couvrent une aire de santé
de 10 à 30 000 personnes. Leur système d’information sanitaire repose sur la
tenue de multiples registres en papier où sont consignées chacune des prestations
dans l’ordre chronologique de leur délivrance (soins curatifs, vaccination, croissance
des enfants, grossesses, accouchements, planning, prescriptions...). La tenue de
ces registres et la production de rapports au district réduisent le temps consacré
aux patients. En outre l’absence de dossier patient individuel rend impossible un
suivi médical global et nuit à la qualité des soins.
NOTRE ACTION
Un outil pour améliorer la qualité des soins
Le projet prévoit l’informatisation connectée de 13 CSCOM en zone
rurale. Le logiciel Datasanté permettra de centraliser sur un dossier
patient unique informatisé l’ensemble des informations le concernant :
historique des consultations avec les différents personnels, pathologies,
prescriptions et traitements suivis, vaccination, grossesses, soins dentaires, état
nutritionnel, etc. L’objectif ? Assurer un suivi personnalisé de chaque couple en âge
de procréer, des enfants de moins de 6 ans et des malades chroniques. Le système
offre aussi des outils, résidents ou à distance, d’aide au diagnostic, d’alarmes
de gravité, d’aide à la prescription, de formation continue et de mise en réseau
professionnel (3G) pour les médecins. Il génère enfin les rapports obligatoires au
district de manière automatique.
Objectif
� faciliter l’utilisation des technologies de l’information
et de la communication (TIC) afin d’organiser et
d’assurer le suivi médicalisé des femmes en âge de
procréer et des enfants de moins de 6 ans vivant en
zone rurale
Groupes cibles
�9
0 professionnels de santé de 13 Centres de santé
communautaires (CSCOM)
Bénéficiaires finaux
� 200 000 habitants
Partenaires opérationnels
� l’Association des médecins de campagne (AMC) du
FAITS MARQUANTS EN 2015
Conception sur mesure avec
les acteurs locaux
Mali, l’Association Datasanté et les 13 Associations
de santé communautaire (ASACO) des villages
concernés
En cette première année du projet, un état des lieux a été réalisé dans 5 CSCOM
des régions de Koulikoro et Sikasso afin de définir leurs besoins précis, de mieux
connaître les utilisateurs et d’appréhender les aspects techniques. Deux CSCOM
ont été retenus pour une phase pilote d’informatisation. Les autorités sanitaires ont
accueilli très favorablement l’initiative et se sont montrées motivées et engagées
pour accompagner et soutenir le processus. Ainsi, le travail de programmation, réalisé
par Datasanté en collaboration avec l’Association des médecins de campagne
(AMC) et certains médecins chefs de district sanitaire, a permis d’élaborer un logiciel
vraiment adapté au contexte malien et en particulier aux CSCOM. Le système a été
installé fin 2015 dans les deux CSCOM pilotes de Koulikoro et le personnel soignant,
très demandeur, a reçu une formation à son utilisation en plus d’un suivi régulier.
© Sante Sud
Partenaires financiers
� Agence française de développement (AFD), ARCAT
À Kolèbougou, CSCOM pilote pour Datasanté, non
seulement les personnels sont-ils enthousiastes,
mais en outre ils ont vu leur affluence augmenter
simplement parce que les villageois son impatients
de se faire enregistrer sur « la machine » !
Rapport d’activités 2015
35
25 programmes
dans 11 pays en 2015
Siège
Pays d’intervention de Santé Sud en 2015
Programmes terminés 1984 - 2015
o ì ëÉ ë á
France
Tunisie
Algérie
maroc
Liban
mongolie
mauritanie
mali
guinée
burkina Faso
bénin
madagascar
SANTÉ SUD
agir sans remplacer
Siège
Représentations nationales
200, boulevard National
Le Gyptis II, bât. N
13003 Marseille
Santé Sud Algérie
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Santé Sud Mongolie
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Santé Sud Burkina Faso
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Santé Sud Tunisie
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Santé Sud Liban
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Pour les autres pays : contactez le siège
+33 (0)4 91 95 63 45
[email protected]
www.santesud.org
Santé Sud Madagascar
[email protected]
Santé Sud Mali
[email protected]
Santé Sud Mauritanie
[email protected]
Au cœur de l’engagement…
Santé Sud tient ici à remercier tous les bénévoles, les stagiaires, les volontaires, les salariés du siège
et des représentations nationales, les donateurs, les bailleurs de fonds et les sympathisants qui
chacun à leur manière, contribuent à défendre à nos côtés l’accès à des soins de qualité pour TOUS.
Notre reconnaissance va spécialement à nos équipes et à nos partenaires dans les pays en
développement qui, sur le terrain, accompagnent chaque jour les personnes les plus vulnérables :
femmes et hommes de convictions, ils ne comptent ni les efforts, ni le temps pour défendre les
droits de ceux qui en sont privés.
Au sein du GROUPE SOS, Santé Sud agit
aux côtés de Ginkgo et de Djantoli en faveur
de la solidarité internationale.
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