Les scintillateurs inorganiques sont principalement des halogénures alcalins dopés par une
impureté: NaI(Tl), CsI(Tl), KI(Tl), LiI(Eu) ou bien des composés minéraux comme CsF2, BGO,
BaF2, ZnS, CaWO4, CdWO4, LaBr3:Ce, etc. Leur mécanisme de fluorescence est associé à la
présence d'états intermédiaires apparaissant par la présence d'impuretés (le thallium dans
l'iodure de sodium par exemple).
Plusieurs constantes de temps existent dans les scintillateurs inorganiques, elles sont dues
à la présence de deux types de recombinaisons: une recombinaison rapide des centres
d'activation (de l'ordre de la microseconde), et une recombinaison retardée associée au
piégeage des porteurs (de l'ordre de la milliseconde).
Possédant généralement un numéro atomique (Z) élevé, les scintillateurs inorganiques sont
efficaces pour la détection des particules chargées mais aussi des photons. L'intensité de la
luminescence des scintillateurs inorganiques dépend fortement de la température. Le
germanate de bismuth (BGO) voit sa luminescence décroître d'environ 10% entre 0 et 40 °C,
alors que celle de l'iodure de sodium (NaI(Tl)) augmente d'environ 5% dans cette même
plage de température.
Photomultiplicateur
Les scintillateurs sont couplés à des photodétecteurs qui transforment la lumière émise par
le scintillateur en électrons qui viendront former le signal utile (courant). Ces transformateurs
de lumière sont appelés photomultiplicateurs, ils produisent des électrons à partir de la
lumière et jouent un rôle d'amplificateur de ces électrons, qui sont produits initialement en
très faible nombre.
Le but d’un photomultiplicateur est de convertir les photons de scintillation en un signal
électrique, qui peut être ensuite traité électroniquement (amplificateur...). Le principe
physique est l’effet photo-électrique, produit avec la photocathode, qui est en général une
mince couche d’un alliage métallique alcalin. On définit l’efficacité quantique (h) comme le
nombre de photo-électrons créés par photon incident. Typiquement h ~0,25, et il est fonction
de la longueur d’onde du photon.
Le PM nécessite une haute tension pour l'accélération des électrons, en général entre 700 et
1200V. Le préamplificateur nécessite une tension continue de l'ordre de quelques volts,
typiquement +24V, -24V ou +15V.