de diamètre. Placé devant un œil amétrope, il réduit considéra-
blement le diamètre de la tache de diffusion, augmente la
profondeur de champ et élève l’acuité visuelle.
Aberrations optiques de l’œil
Aberrations de sphéricité
Quand les rayons incidents traversent la périphérie d’une
lentille sphérique, les conditions d’approximation de Gauss ne
sont plus respectées, il n’y a pas de stigmatisme. La réfringence
augmentant vers la périphérie, les rayons sont d’autant plus
réfractés et plus rapidement focalisés qu’ils sont périphériques.
La focalisation d’un large faisceau ne se fait plus en un point
mais en une région de l’espace appelée casuistique. Dans l’œil
normal, les rayons périphériques sont arrêtés par la pupille, et
les aberrations sont partiellement compensées par l’aplatisse-
ment périphérique de la cornée et du cristallin, et par l’indice
cristallinien plus faible en périphérie.
Aberrations chromatiques
Les longueurs d’onde courtes (violet et bleu) sont plus
réfractées et plus rapidement focalisées que les longueurs d’onde
longues comme le rouge. Chez l’emmétrope, le jaune se focalise
sur la rétine, le rouge en arrière et le bleu en avant. La rétine
est plus sensible au jaune et ne perçoit pas les cercles de
diffusion produits par les autres longueurs d’onde.
Emmétropie
L’emmétropie est le statut réfractif de l’œil capable, sans
accommodation, d’une vision nette d’un objet situé à l’infini,
la rétine étant la conjuguée image de l’infini. L’œil emmétrope
de l’adulte présente un état d’équilibre entre la longueur axiale,
les courbures des dioptres, et les indices des milieux. Il est
l’aboutissement d’un processus d’emmétropisation passive et
active, depuis la naissance. L’œil est en effet capable, dans une
certaine mesure, de réguler sa croissance.
L’emmétropisation passive est liée à la croissance du globe
oculaire, qui est très rapide pendant les 3 premières années puis
très progressive par la suite. Elle associe plusieurs phénomè-
nes qui se compensent en partie : agrandissement de la lon-
gueur axiale, aplatissement de la cornée, approfondissement de
la chambre antérieure, augmentation du diamètre équatorial du
cristallin qui s’aplatit progressivement. Tout déséquilibre dans la
croissance aboutit à une amétropie.
L’emmétropisation active est liée à l’expérience visuelle. Elle
repose sur un mécanisme de feed-back : la qualité du contraste
de l’image focalisée sur la rétine induit un ajustement de la
croissance oculaire axiale qui est sous le contrôle des cellules
amacrines dopaminergiques de la rétine. Affinant le processus
passif, l’emmétropisation active se déroule pendant la petite
enfance, mais l’œil reste susceptible de s’adapter aux conditions
environnementales jusqu’à l’âge de jeune adulte.
Accommodation et désaccommodation
[5]
L’accommodation et la désaccommodation définissent la
faculté de l’œil à modifier activement son pouvoir réfractif afin
de conserver une vision nette des objets situés à des distances
variables. Elles représentent sa capacité de mise au point et de
réfraction dynamique. Elles relèvent d’un mécanisme réflexe
admettant deux centres corticaux : volontaire au niveau du lobe
frontal et automaticoréflexe au niveau du lobe occipital. Le
réflexe est à point de départ maculaire et le stimulus est
représenté par la tache de diffusion sur la rétine. D’autres
stimuli existent : sensation de proximité et disparité des images
rétiniennes lors de la vergence fusionnelle, c’est l’accommoda-
tion convergentielle
[6]
. Les voies afférentes empruntent les voies
optiques. Les voies efférentes empruntent les voies parasympa-
thiques et sympathiques, innervant les deux muscles antagonis-
tes du muscle ciliaire.
De nombreuses théories ont été proposées pour décrire le
mécanisme d’accommodation. Schreiner (1619), Thomas Young
(1801), Purkinje (1823) et Helmholtz
[7]
(1856) l’ont expliqué
par la réfraction variable du cristallin. Henderson et Gullstrand
ont démontré le rôle de la contraction du muscle ciliaire.
D’autres théories ont vu le jour, comme celle de Schachar
[8, 9]
reprenant les théories de Tscherning, et proposant des actions
différenciées des fibres zonulaires antérieures, équatoriales et
postérieures.
L’accommodation résulte de la contraction du muscle de
Rouget-Muller innervé par les fibres parasympathiques et
composé de fibres circulaires. En se contractant, ce muscle
annulaire réduit son diamètre et induit des modifications
anatomiques dans le segment antérieur, augmentant le pouvoir
réfractif de l’œil.
Les fibres zonulaires radiaires relâchent leur traction sur
l’équateur cristallinien. Grâce à l’élasticité de sa capsule
[10]
,le
cristallin reprend spontanément une forme plus sphérique,
augmentant principalement sa courbure antérieure. Inséré sur
l’éperon scléral, le muscle ciliaire, en se contractant, se déplace
légèrement en avant, entraînant avec lui le cristallin dont le
centre optique se retrouve placé plus en avant. De plus, la
traction exercée sur l’éperon scléral, creuse le limbe et augmente
légèrement le diamètre antéropostérieur du globe. Ces modifi-
cations de forme et de position définissent l’accommodation
externe, représentant deux tiers de l’accommodation.
L’accommodation interne est essentiellement liée à l’augmenta-
tion de l’indice de réfraction du cristallin, par glissement vers le
centre des fibres cristalliniennes du cortex, surtout en avant du
noyau.
Le phénomène inverse se produit lors de la fixation d’un
objet éloigné
[11, 12]
.Ladésaccommodation résulte du relâche-
ment du muscle de Rouget-Muller et aussi de la contraction
active des fibres longitudinales du muscle de Brücke-Wallace,
d’innervation sympathique, entraînant des modifications
inverses au niveau du cristallin : aplatissement, déplacement en
arrière et réduction de son indice.
Le punctum remotum est le conjugué objet de la rétine, c’est
le point le plus éloigné que l’œil voit nettement, sans accom-
moder. Situé à l’infini chez l’emmétrope, il est situé à une
distance finie chez le myope. Chez l’hypermétrope, il est virtuel,
situé en arrière de la rétine
[13]
.
Le punctum proximum est le conjugué objet de la rétine
lorsque l’œil accommode au maximum, c’est le point le plus
proche que l’œil voit nettement.
Le parcours d’accommodation est défini par la distance entre
punctum remotum et punctum proximum.
L’accommodation est très rapide : après un très court temps
de latence de 0,4 s, sa vitesse atteint 4,6 d/s.
Lors de la fixation d’un objet proche, l’accommodation
s’accompagne d’un myosis et d’une convergence. C’est la triade
ou syncinésie accommodative. La contraction pupillaire exerce un
effet sténopéique réduisant les cercles de diffusion. De la
proximité de l’objet dépendent à la fois l’effort d’accommoda-
tion et l’amplitude du mouvement de convergence des axes
visuels, exprimé en angle métrique.
Il existe une interaction entre les trois éléments de cette
triade soit par simple interaction (théorie de Maddox-Alpern et
théorie de Fincham) soit par double interaction (théorie de
Semmlow).
Dans la théorie de Maddox-Alpern, le système de vergence
dépend essentiellement du système accommodatif. Dans la
théorie de Fincham
[14]
, le rôle prépondérant est joué par la
disparité rétinienne ; la diplopie en vision de près entraîne une
vergence et une accommodation appropriée pour focaliser
l’image. Dans la théorie de Semmlow, les deux systèmes sont en
compétition permanente, avec une dominance du système de
vergence sur le système accommodatif.
■Anomalies de la réfraction
Les amétropies sont caractérisées par l’incapacité de l’œil,
sans accommodation, à voir nettement les objets situés à
l’infini. L’image projetée sur la rétine n’est qu’une pseudo-
image, floue car composée de cercles de diffusion
[15]
.
Cliniquement, on oppose les amétropies acquises, rencontrées
le plus souvent chez l’adulte et secondaires à une pathologie
21-070-A-10
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Réfraction oculaire
4Ophtalmologie